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 Je vois, je veux, je prends

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Luze Anderilis
Ephaëlyen débutant
Luze Anderilis

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Métier : Espion (et chirurgien)
Alignement : Neutre - Chaotique
En couple avec : No one
Ennemis : L''argent, les très vieux vampires

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MessageSujet: Je vois, je veux, je prends    Je vois, je veux, je prends  EmptyLun 21 Avr 2014 - 12:41

* Tss, non ça ne va pas *

Crrrssshh…

Luze froissait son énième feuille à grain. Il ne savait pas si c’était à cause de la pluie, de la distance ou de l’obscurité nocturne qui rendait bien mal hommage à la beauté de ces animaux, mais il n’arrivait pas à capturer fidèlement sur le papier toute la majesté des membres de la harde équine qui narguaient son inspiration en paissant, chahutant, s’ébranlant ou se câlinant devant lui.
Enfin, devant… A quelques 500 mètres de là en réalité. Le jeune vampire avait dû attendre une nuit pluvieuse afin de pénétrer dans la réserve naturelle et d’approcher les bêtes sans que leur odorat d’herbivore ne le détectât. Mais même dans ces conditions, les fières quadrupèdes semblaient ressentir un malaise et s’agiter anormalement s’il s’approchait plus près que la distance qu’il maintenait actuellement entre eux.


« Pffff… » Sa persévérance à toute épreuve le fit reprendre sa barre de carbone et sa plume fuselée, et il s’épancha à nouveau sur un croquis grossier. Deux chevaux qui se toilettaient lui semblèrent offrir une cible de choix et il se concentra sur cette image. Les animaux portaient chacun un harnais, sans doute appartenaient-ils à quelqu’un.
L’orage gronda. Imperturbable, Luze termina d’affiner les traits de son dessin, utilisant quelques feuilles de calques et un nouveau papier à grain.

Un sourire éclaira son visage alors qu’il contemplait le
résultat, le premier qui le satisfit un tant soit peu. Le jeune homme roula le dessin sur lui-même et le rangea précautionneusement dans son sac avant de se lever. Il s’étira de tout son long sous l’arbre au feuillage touffu qui lui servait d’abri et massa ses hanches endolories.

C’est à ce moment-là qu’il la vit. Une superbe jument au pelage gris clair, parsemé de tâches arrondies blanches pareilles à des flocons de neige. Elle avançait vers lui, l’encolure basse, les oreilles couchées vers l’arrière, l’air menaçant et absolument pas effrayé par le prédateur naturel qu’elle avait sous les yeux.
Cheffe de harde, mère protectrice ou guerrière dans l’âme, Luze n’aurait su dire mais il était sûr d’une chose : elle en avait après lui. Fasciné, il l’observa approcher jusqu’à ce qu’elle ne fût plus qu’à une centaine de mètre de lui et commençât à le charger. L’hémophage eut juste le temps de bondir à la verticale pour chopper la branche la plus basse de l’arbre au-dessus de lui et s’y agripper tel un koala, remerciant la puissance de ses jambes et son agilité bien rôdée.


La jument hennissait, caracolait et ruait sous la branche en tendant son encolure au maximum pour essayer de déloger l’intrus qu’il était. Luze n’avait jamais vu de cheval agir de la sorte, quelle mouche l’avait piquée au juste ? Peut-être avait-il involontairement menacé la harde, il avait pourtant pris de nombreuses précautions pour camoufler sa présence… ou peut-être l’animal était-il doté de prescience et avait compris les réelles intentions du vampire.


« Tu es perspicace, toi. Tant mieux, ça me facilite la tâche. Puisque tu t’offres si gentiment, c’est toi qui souffriras que je devienne ton cavalier, Snowflake ! »

A ces mots, Luze lâcha la branche et se contorsionna sur lui-même pour atterrir sur le dos de la furieuse jument, enfermant fortement ses flancs entre ses mollets et agrippant de ses dix doigts sa crinière fournie.
La quadrupède renâcla avec colère et s’élança dans une série de cabrioles toutes plus impétueuses les unes que les autres afin de tenter de mettre à terre un Luze improvisé cavalier. S’il était déjà monté sur des destriers dressés, c’était la première fois qu’il se confrontait à un comportement si farouche de la part d’une monture.
Les mains solidement enchaînées aux crins du cheval, il jouait de l’assiette pour maintenir au mieux son équilibre, plaçant par moment ses pieds sur le dos large du cheval pour amortir ses assauts grâce à la souplesse de ses genoux et s’il pouvait continuer ce manège des heures durant, il sentait la jument se fatiguer de plus en plus.


« Plus tu… t’acharnes… Plus tu souffres ma belle.
Résigne-toi, je... je ne te lâcherai plus ! »


L’équidé sembla comprendre, sans accepter, qu’elle s’était jetée dans les griffes du loup et qu’il ne cèderait pas le premier. Affolée à présent, elle tenta de rejoindre les siens en détalant dans un galop effréné vers le reste de la harde… qui s’ébranla d’un même pas dans la direction opposée, s’éloignant de leur congénère, la délaissant aux mains cadavériques du vampire.

Un hennissement déchirant fit écho aux coups de tonnerre tandis qu’épuisée, la grise pommelée ralentissait en voyant les silhouettes de sa famille disparaitre au loin.
A présent arrêtée, la jument se tint plusieurs minutes campée sur ses quatre membres chevrotants, l’encolure basse, les yeux fermés, le corps entier secoué par un halètement rapide et profond que Luze tenta de ne pas gêner en desserrant ses jambes. Le couple resta ainsi exposé à la pluie battante.
Au bout d’un moment, le cavalier s’agita.


«  Allez, tu es à moi maintenant… On y v… QUE !? »

A peine Luze eut-il transmis d’une pression des mollets l’ordre de se mettre au pas aux flancs de la jument que celle-ci se dressa brusquement sur ses postérieurs, faisant glisser le vampire qui ne s’attendait pas à ce soudain regain d’énergie. Pris par surprise, il tenta de se raccrocher à son perchoir et planta sauvagement ses griffes dans le dos de la grise qui glapit plaintivement avant de s’enfuir vers le bois de la réserve.
Se relevant instantanément, le jeune vampire l’observa fuir dans la direction contraire que celle qu’avait prise ses congénères…


« Cette bête tient plus à sa fierté qu’à sa vie… Dans le cas présent, ça m’arrange… »

Luze porta à ses lèvres sa main maculée du sang de l’animal. Il lécha sensuellement chacun de ses doigts, humant cette fragrance âpre qu’il n’oublierait plus jamais à présent. Il se mit ensuite à sa poursuite, courant de toute ses forces vers l’orée du bois. Il saisit au vol son sac resté près de l’arbre et grimpa sur une branche pour arpenter la forêt depuis les hauteurs…




[…]




* C’est plus un cheval, c’est un âne à ce niveau ! *

Deux jours qu’il pourchassait l’entêtée… Luze pensait en finir avant la tombée de la nuit, mais la jument était rapide et se faufilait dans la forêt presque aussi bien que dans une plaine, pas gênée le moins du monde par… eh bien les arbres ? Les rochers ? Les dénivelés ? Les rivières ? Les buissons ? Les culs-de-sac ? Non ! Rien n’entravait sa course et pourtant, le vampire pouvait sentir le sang qui suintait de sa blessure à des kilomètres… et il craignait qu’il ne fût pas le seul.

La venue du jour l’avait contraint à se terre dans une grotte, car même si les feuillages épais privaient les bois de toute lumière et maintenaient une nuit éternelle ici-bas, son jeune âge le rendait encore trop influençable par le cycle des astres et ne lui permettait pas de rester éveillé deux jours d’affilés.

Lorsqu’il se réveilla au crépuscule de la deuxième nuit… Un frisson d’horreur lui gela l’échine. L’odeur de sang avait disparu…


«  Snowflake… »

Le vampire était affamé et se trouva fort surpris que sa priorité ne fût pas de se procurer à boire mais de localiser la jument qu’il avait déjà baptisée. Suivant son intuition, il escalada à nouveau un haut conifère et évolua de branche en branche droit devant lui, éprouvant ses bras à lui en faire mal jusqu’à ce qu’une infime odeur lui parvînt. Faible, mais bien présente, l’odeur du sang de l’animal le guida vers la rivière et ce qu’il vit redoubla ses inquiétudes. Un mince sillon rougeâtre descendait le ruisseau. La jument avait du perdre beaucoup de sang, mais Luze croyait entendre sa respiration profonde et mourante non loin de là… S’élançant plus rapidement encore si cela était possible vers l’endroit où Snowflake avait chu, il la trouva enfin, étendue dans une position pas naturelle, la tête contorsionnée contre un rocher, balafrée de plusieurs nouvelles blessures dont il n’était pas l’auteur. La brave bête avait du défendre vaillamment sa vie, car gisant de l’autre côté du ruisseau, la carcasse brisée d’un zahir décorée de plusieurs belles traces de sabots et de dents plates.

Le vampire s’approcha d’un pas prudent du zahir mais celui-ci était bien mort… Une première, se dit-il. Les zahirs étaient des animaux violents, mus par une puissance insondable et une agilité féline redoutée… Mais Snowflake n’en avait pas moins débattu à arguments égaux. Le jeune homme commençait à réaliser la force de caractère de la jument… Un sentiment de culpabilité l’envahit soudain alors qu’il noyait son regard carmin dans les iris sombres de la grise qui le regardait, implorante.


«  Non. Pas aujourd’hui… Et pas comme ça. Tu ne mourras pas, je ne le permettrai pas ! »

Avec précaution, l’hémophage décoinça l’encolure de l’équidé et l’installa dans une position plus confortable. Il passa de l’eau sur ses plaies, puis parcourut vivement les environs à la recherche d’herbes médicinale et de mousse pour préparer des cataplasmes.
Il revint près de la jument, et resta ainsi à son chevet jusqu’à ce qu’elle fût capable de se lever. Il la nourrit, la protégea des nombreux prédateurs qui rôdaient dans les bois. Même le jour n’avait cette fois eut raison de sa surveillance assidue. L’inquiétude et la culpabilité avaient même temporairement endormi sa soif.




[…]




L’après-midi du troisième jour de convalescence, Luze enfin rassuré s’était un peu assoupi tandis que la jument le fixait du fond de la grotte qu’ils avaient investie lorsque la quadrupède avait pu se lever. Adossé à la paroi rocheuse près de l’entrée, les genoux relevés et les mains jointes posées dessus, sa nuque se courbait à mesure que le sommeil contre lequel il luttait s’emparait de lui. Il ne s’était pas nourri depuis qu’il avait retrouvé la jument, et l’inquiétude estompée, la soif prenait plus en plus de place dans son esprit. Sa présence entre elle et la sortie semblait dissuader la jument de s’enfuir, aussi s’autorisa-t-il de reposer ses paupières pendant un court instant… qui dura 16h…

Lorsqu’il se réveilla dans la même position qu’au départ, Snowflake n’était plus là. D’après ses sens, la nouvelle aube était déjà proche, et il ne lui restait plus que quelques courtes heures pour trouver de quoi apaiser la sécheresse qui lui brûlait les entrailles. Luze émit un rire amer en songeant à la jument et aux efforts qu’il avait déployés… pour un tel résultat. Il était au bord de l’exsanguination, perdu au milieu d’une forêt pleine de zahirs et sans monture… Il ramassa son sac, ses mains tremblaient et sa vision se brouillait.


« Fais chier… »

Cette sensation de manque, il la connaissait bien. On la lui avait souvent fait subir lorsqu’il était plus jeune, l’enfermant jusqu’à sa limite pour ensuite le relâcher dans une fosse aux agneaux, soi-disant pour qu’il apprît à résister à ce terrible manque… Son corps était plus fort, infusé à l’adrénaline et prêt à sauter sur tout ce qui bougeait pour en faire son repas. Il mit un pied dehors et commença à sonder son environnement.
Là… A sa droite, dans les fourrées… La créature bougeait à peine, tétanisée à l’idée de se faire repérer.


Le renard cligna des yeux et lorsqu’il les rouvrit, l’humanoïde avait disparu. La respiration haletante, les oreilles aux aguets, il pointa le bout du nez hors du buisson pour tenter de percevoir où l’homme s’était caché quand…. SBAOUM.


Luze se pourlécha les lèvres avant de s’effondrer sur le renard blanc du haut de sa branche, telle une rapace. Ce n’est qu’après l’avoir vidé de son fluide vital qu’il releva les yeux vers la grotte pour apercevoir…


« Snowflake ! »

Un hennissement réprobateur lui répondit. La jument se tenait au-dessus de l’entrée de la grotte, hors de la portée du vampire…

«  Snowflake… Tu n’aimes pas ? Pffff hahahaha… C’est le nom que je t’ai choisi, et c’est non négociable ! »

Lui rétorqua un Luze amusé, surpris de ne pas avoir senti sa présence, mais repu et rassuré de la revoir.
La jument descendit paresseusement les flancs de la grotte pour revenir à hauteur de… celui qu’elle considérait donc comme son nouveau compagnon ? Son corps était encore parsemé de cicatrices, et le vampire ne pouvait lui infliger son poids dans cet état.


« Notre première chevauchée attendra… Je suis heureux que tu sois revenue. »

Luze la caressa derrière les oreilles et commença à partir vers l’orée du bois. Avec ce qu’il avait dormi, il serait bien capable de marcher les quelques heures qui les séparaient de la salvatrice sortie… La jument le suivit sans dépasser la ligne de ses épaules, le nez bas, effleurant par moment la main de son nouveau maître.



[…]




Enfin, l’obscurité commençait à disparaître à mesure que le feuillage désépaississait. Luze s’arrêta avant que cela ne lui devînt insupportable. Snowflake renâcla et tapa le sol de son antérieur pour manifester son impatience.

«  Il va falloir changer ton rythme de bestiole diurne si tu veux rester avec moi… »

La jument ne le comprit évidement pas et fit mine de partir vers l’orée pour inciter son nouvel ami à la suivre. Voyant que sa tactique s’avérait inefficace, elle s’apprêta à retourner vers lui lorsque quelque chose l’immobilisa soudain.
Luze aussi l’avait sentie… Il y avait quelqu’un qui s’approchait d’eux et tandis que le vampire fléchissait, prêt à fuir ou rétorquer à une éventuelle attaque, Snowflake poussa un bruyant hennissement joyeux. Deux bras enlacèrent soudain la jument sans que Luze ne pût de prime abord en voir la propriétaire. Un rire cristallin fit écho à l’animal qui tourna la tête vers lui, révélant la personne que son encolure cachait à sa vue.


« Je vous observe depuis votre arrivée… Très joli coup de crayon, M. le Vampire ! »

Luze n’en crut pas ses yeux. Une elfe d’à peu près 1m50 se tenait devant lui, les bras amoureusement attachés à Snowflake, et lui annonçait qu’elle l’épiait depuis qu’il était entré sans qu’il n’en sût rien du tout…

« Qui êtes-vous ? »

* Aurais-je été imprudent à ce point pour que cette elfe et cette jument m’ait percé à jour dès mon arrivée ? J’ai encore beaucoup à apprendre… *

Se lamenta-t-il intérieurement tandis que l’elfe quittait l’équidé pour s’approche de lui, un document à la main.

«  Je suis Myraël, vendeuse et gardienne à la réserve.
Vos… manières sont un peu… cavalières, dirons-nous. Mais vous avez su démontrer une grande force d’âme et une générosité infinie pour cette créature, allant même jusqu’à repousser vos instincts les plus primaires pour vous assurer de sa survie.

Elle aussi semble l’avoir compris… »


A ces mots, Snowflake revint se poster près de Luze et frotta allégrement son chanfrein le long de son bras.

«  Elle vous comprend ? »

« C’est dans mes capacités oui, mais Snowflake ? C’est ça ? A toujours su faire preuve d’une intelligence et d’une perspicacité étonnantes. Vous aussi, elle vous comprendra et vous apprendrez à la comprendre à votre tour…

Je n’ai besoin que d’une signature ici et vous pouvez quitter la réserve avec elle dès aujourd’hui… Vu son état, je vous déconseille cependant de la monter ou de l’emmener en Màvreah. »


« Cela va de soi… Je ne partirai que ce soir de toute façon… » Se sentit-il obligé de préciser en plissant les yeux pour observer la clairière baignée du jour. La lumière du soleil était si belle et pourtant si meurtrière… Luze soupira et reporta son attention sur le document, qu’il lut en diagonal avant d’y apposer sa griffe arrondie.

« Merci, Luze Anderilis… Votre nom semble… familier… Mais ça n’est pas le sujet, je vous souhaite bon voyage avec votre nouvelle compagne… Sur ce… »

Luze voulut ajouter quelque chose mais l’elfe disparut sous ses yeux et il perdit toute trace d’elle, de son odeur, de sa chaleur de vivante…

«  Curieux comme pouvoir… Disparaître de la dimension, simplement… »

Il passa sa grande main le long du chanfrein de Snowflake avant de se renfoncer dans les bois à la recherche d’un abri plus frais.
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Vendeur de Lëanya
Ephaëlyen débutant
Vendeur de Lëanya

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MessageSujet: Re: Je vois, je veux, je prends    Je vois, je veux, je prends  EmptyMar 13 Mai 2014 - 16:29


Pièces d'or nécessitées: Aucune
Nombre de pièces d'or possédées: 274
Capture: Acceptée

Félicitation jeune vampire ! Tu viens d'apprivoiser Snowflake.
N'oublie pas de rajouter le sigle correspondant dans ta signature ainsi que le lien du RP.
Pense à le nourrir, mais attention un cheval de cette qualité doit être bien traité, sans quoi, il finira par s'enfuir pour trouver un autre maître.

A bientôt sur les terres de Lëanya.
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