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 Sourire.

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Astralÿs Mae-noTelii
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MessageSujet: Sourire.   Sourire. EmptyMar 26 Aoû 2014 - 21:04

L'auberge, finalement, c'était comme un immense ballet coloré et odorant. Du moins, pour ceux qui y travaillaient. Les serveurs tournoyaient entre les tables, jonglant habilement avec les plateaux chargés des consommations, guidant les clients vers une table, vers une chambre, ou même vers la sortie, pour les plus tapageurs. Les serveurs accueillaient, les serveurs nettoyaient, les serveurs servaient ; et tout cela était orchestré d'une main de maître par le patron et son tablier délavé. C'était un brave patron, autoritaire mais attentif, plaisantant et riant au bar, hurlant dans les cuisines et dans les locaux du personnel. Aucun employé ne pouvait se plaindre de maltraitance, et aucun employé n'était indolent, pour la simple et bonne raison que le patron ne s'encombrait pas de "traîne-la-patte" et de "nouilles fainéantes".
Personnellement, je me considérais comme une "traîne-la-patte" et une "nouille", puisque j'étais d'une faiblesse physique incroyable et que ma convalescence me semblait infinie. La seule et unique raison pour laquelle je travaillais jusqu'au fin fond de mes limites physiques sous les ordres du patron était que j'avais besoin de subsister : du matin jusqu'au soir, chaque jour de chaque cycle, je traînais ma carcasse dans toute l'auberge, m'employant assidûment à participer à ce ballet, récupérant comme je le pouvais mes maigres forces durant mes éparses heures de pause.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi je m'obstinais à survivre, pourquoi je m'accrochais à la vie. Au fond de moi, quelque chose me criait que c'était pour reprendre la route dès que mon état et mes finances se seraient améliorés, en direction d'Evanya, où devaient toujours se trouver mes parents. Ils n'avaient pas déménagé durant les cent premières années de ma vie, il n'y avait aucune raison pour qu'ils eussent déménagé durant les deux années qui suivirent.
Je déposai un plateau chargé de victuailles à une table de braillards en affichant un large sourire qui, sans mes légères cernes violacées, aurait pu paraître vrai. Puis je me jetai de nouveau dans le ballet, entraînée par le mouvement constant qui faisait tourner l'auberge. Je captai bientôt le regard du patron qui, lorsqu'il fut certain d'avoir obtenu mon attention, leva un pouce discret en ma direction. C'était mon heure de pause. Je débarrassai avant tout la table d'une jeune elfe à la peau pâle, presque translucide. La première chose qui attira mon attention chez elle fut sa chevelure, aussi soignée que la mienne et dans les mêmes tons d'or éclatant. Elle me rappela immédiatement mon pays natal et une vague de nostalgie me submergea violemment. Jamais je ne m'étais sentie aussi à l'aise qu'en Evanya, malgré le poids familial. J'ouvris la bouche pour lui demander si c'était de là-bas qu'elle arrivait, mais tout ce que je parvins à dire fut :

"Merci de votre consommation, passez une agréable fin de journée."

Sourire.
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Aërin Nómin
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyMer 27 Aoû 2014 - 16:26

Elle était partie de son cher et confortable Evanya pour visiter la contrée des hommes. Elle arrivait à présent à la pointe sud, dans les Landes éternelles. Elle était rentrée se restaurer dans une petite auberge. Ce jour là, elle portait une longue robe bleu ciel et elle avait ses cheveux avec le plus grand soin, à la manière des elfes, comme lui avait appris sa mère. C'était une coiffure complexe à faire mais qui était simple en apparence.
Aërin fut surprise d'être servi par une elfe si maigre, si faible. Cette dernière revint débarrassé la table de notre jeune elfe. L'elfe maigre lui dit comme un être réglée sur horloge:

- Merci de votre consommation, passez une agréable fin de journée.

Puis elle lui sourit. Aërin lui rendit son sourire. Quelque chose néanmoins la poussa à lui parler. Pour cela elle posa sa main sur le bras de l'elfe et lui dit d'une voix douce :

- Est-ce que vous pouvez rester cinq minutes ? Il y a bien longtemps que je n'ai vu de compatriote dans cette contrée. Vous vivez depuis longtemps ici ?

Pour la connaître très bien, à présent, je peux affirmer que très rare sont ceux qui peuvent résister à la douceur d'Aërin et ne pas vouloir faire ce qui lui plaisait.
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Astralÿs Mae-noTelii
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyJeu 28 Aoû 2014 - 19:59

Je faisais volte-face, un plateau sur le bras, lorsqu'une main me retint, une main d'une douceur exceptionnelle dont le toucher m'évoquait mon enfance facile. Puis une voix retentit, et je sus tout de suite qu'elle ne pouvait qu'appartenir à la détentrice de cette main, à savoir l'elfe aux beaux cheveux à qui je venais de tourner le dos. Je n'avais pas envie de lui parler, vraiment pas ; en fait, je n'avais pas envie de parler à qui que ce soit. Mais qu'avais-je d'autre à faire ? Ou encore : qu'avais-je vraiment envie de faire ? Une seule réponse pour ces deux questions : rien, rien du tout, le néant absolu. Alors je me tournai une nouvelle fois, mesurant mes gestes comme si à chaque faux mouvement une crise migraineuse était susceptible de me fondre dessus. Je reposai le plateau en douceur, le visage neutre, évitant le regard de l'elfe.

- Je peux rester cinq minutes, je peux même rester une heure, c'est ma pause.

Avant de poursuivre, je tirai une chaise branlante à moi et pris place en face de la cliente. Je fis courir mon index le long des rainures dans le bois de la table, pensivement.

- Eh bien, pas si longtemps que ça, quelques mois, tout au plus. C'est temporaire, en fait il faut que je rassemble des fonds pour pouvoir repartir en Evanya. Cela fait plus de deux ans que j'ai quitté le pays.

Discuter avec cette confrère elfe me rappelait douloureusement mon parcours depuis le berceau d'Evanya. Ce fut avec surprise que je me rendis compte que je n'avais plus de mal à parler de moi. Je ne ressentais plus la gêne, le malaise... Tout m'était dangereusement indifférent, et cela me préoccupait de plus en plus. Car comment retrouver la motivation, les envies, les rêves perdus ? Les labyrinthes de l'esprit sont sans doute les plus tortueux. Je m'employai, poliment, à entretenir la conversation avec un sourire fugace.

- Et vous, c'est donc d'Evanya que vous arrivez ?

Pour la première fois depuis bien longtemps, un soupçon d'émotion autre que l'ennui et l'appréhension me saisit : c'était de l'inquiétude, et peut-être, au fond, de l'intérêt. De l'intérêt pour ce que devenait mon pays natal : je savais maintenant avec certitude qu'il était en guerre, aux frontières de Thaodia.
- Un mal de tête commençait à poindre. -
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyVen 29 Aoû 2014 - 15:25

L'elfe n'y résista pas et finit par se retourner pour lui dire qu'elle avait sa pause. Elle s'installa et sembla très faible, à croire que chaque geste était son dernier. Enfin, elle lui répondit:

- Eh bien, pas si longtemps que ça, quelques mois, tout au plus. C'est temporaire, en fait il faut que je rassemble des fonds pour pouvoir repartir en Evanya. Cela fait plus de deux ans que j'ai quitté le pays.

Un rapide sourire, qui selon Aërin, n'était pas sincère. Notre jeune elfe ressentit alors une très forte compassion pour cette elfe si maigre. Cette dernière sembla néanmoins désirait poursuivre la conversation puisqu'elle lui demanda:

- Et vous, c'est donc d'Evanya que vous arrivez ?

Aërin lui sourit:

- Oui, je viens d'Evanya. Cela fait un mois que je parcours Oryenna. Est-ce que vous allez bien ? Vous désirez prendre l'air peut-être ?

Et comme toujours, la sollicitude de notre jeune elfe s'accompagnait de geste. Elle se leva et s'accroupit près de l'elfe. A sa deuxième question, elle prenait le bras de son interlocutrice avec douceur, comme s'il eut s'agit de porcelaine, pour l'inciter à aller dehors.

Cette douceur dans les gestes, cette accompagnement constant du geste à la parole me rappelle de nombreux épisodes. Lorsque j'écrivais à sa demande ses Mémoires, elle s'interrompait non seulement pour me poser des questions où elle attendait des question, mais aussi pour s'inquiéter de ma santé beaucoup plus vigoureuse que la sienne à ce moment là. C'était agaçant par instant et touchant par d'autre. Et en plus de ça, elle insistait !!!
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptySam 30 Aoû 2014 - 23:39


On aurait pu écrire "pitié" en gros et en rouge sur le front de l'elfe en face de moi, cela serait revenu au même tant ce qu'elle ressentait était évident. Je savais que la pitié partait d'un bon sentiment, mais la voir peinte sur le visage de mon interlocutrice ne fit qu'alourdir l'abattement qui pesait sur moi. Elle répondit, succinctement. Je voulais l'interroger encore, mais elle enchaîna, soucieuse. Allais-je bien ? Non. Désirais-je prendre l'air ? Pourquoi pas. Evidemment, ces réponses, il fallait que je les formule à voix haute. Je ne voulais pas spécialement parler de mon état de santé, je n'en voyais pas l'utilité, personne ne pouvait rien pour moi puisqu'en apparence, j'étais guérie. C'était à l'intérieur, dans la tête, que quelque chose était déréglé. Bizarrement, j'eusse cru que raconter mon accident me coûterait plus, mais finalement cela ne me faisait ni chaud, ni froid. C'était arrivé, ma vie était à présent insipide, c'était tout. L'elfe, en face, avait recommencé à me toucher le bras d'une main inquiète. Elle me traitait, en fait, comme une bombe sur le point d'exploser, ou comme une statue fissurée sur le point de tomber en éclats. Ce que j'étais, finalement.

"Je ne vous cache pas que j'ai connu de meilleurs jours, mais cessez-donc de vous inquiéter tant. Vous ne pouvez rien pour moi, vous savez. Aller dehors... pourquoi pas. Allons-y."

Peut-être cela apaiserait-il la migraine qui pointait, pour une heure, ou deux. Mais une nouvelle crise d'hallucinations était inexorable : c'était quelque chose que j'avais appris. On arrêtait pas mes hallucinations. On les retardait, mais on ne les arrêtait pas.
Je me levai en prenant garde de garder l'équilibre, puis suivis l'elfe jusqu'à la porte de l'auberge. Je sentis à peine l'air frais sur mon visage, ou plutôt n'y fis-je pas attention.

"Je ne sais même pas votre nom."
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyDim 31 Aoû 2014 - 17:37

Elle réussit à emmener l'elfe sur le pas de la porte. Le vent était agréable, ni trop chaud, ni trop froid. Elle tenait toujours la main de l'elfe pour la soutenir physiquement et psychologiquement. C'est alors qu'elle décida de lui répondre :

- Je m'appelle Aërin Nómin. Et vous ?

Aërin décida de la soutenir et de l'aider. Elle lui tenait la main et la regardait avec douceur. Elle sentait néanmoins que son interlocutrice n'était pas là. Alors elle lui serra la main et lui sourit. Cherchant à l'intéresser à quelque chose, notre jeune elfe trouva une fleur simple mais joli:

- Venez, allons voir cette fleur, elle est si joli !

Elle tira doucement sur le bras de son interlocutrice pour l'emmener admirer la fleur en question.

Au sujet de ce moment voici ce qu'elle me déclara:

"Je me sentais impuissante à lui faire le moindre bien. J'espérais que je pouvais lui apporter quelque chose mais j'avais l'impression de n'être qu'inutile et à la fois utile. Je ne savais que faire et je ne pouvais quitter la place pour la laisser seule. Et comment pouvais-je le faire ? Elle avait besoin de moi ou plutôt de quelque chose de stimulant. Elle manquait de vie et j'espérais enfin pouvoir lui en apporter. La voir une fois avec un vrai sourire..."
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyLun 1 Sep 2014 - 21:10

Je me laissais guider par celle qui venait de me dire son nom, Aërin, et qui refusait décidément de lâcher ma main. Qu'elle aille là où elle veut aller. Ca ne me fait rien, mais si ça lui fait plaisir à elle... Finalement, je le sentais, cela me faisait du bien de ne rien décider par moi même, de simplement me laisser faire. Je n'étais plus rien, sans plus aucune responsabilité ; mon esprit pouvait se contenter de flotter. Mais quel maigre réconfort dans l'océan maussade qui m'assaillait, et qui m'ôtait toute envie de me battre pour ne me laisser qu'une occupation : attendre la fin de ma longue, longue vie. J'enviais les humains. A cent ans, ils étaient morts, déjà. Pour ma part je ne savais même pas si dans sept fois cent ans je serais retournée à la poussière.

Astralÿs.

Mes pensées furent rassemblées - comme des moutons par un chien de berger - lorsqu'Aërin serra ma main d'une douce pression. Le léger bien-être que j'éprouvais alors m'abandonna pour laisser place à une angoisse aussi soudaine qu'inexpliquée. J'étais perdue, j'étais seule, seule et complètement folle. Sur quoi m'appuyer ? Qu'avais-je, finalement ? Rien, je n'avais rien, je n'étais rien, je ne voulais rien. Et Aërin était là, qui essayait visiblement de m'aider. Je la regardai un instant fixement, sans pouvoir cacher ma détresse, et pensai à tous ceux qui vivaient et se battaient pour faire durer leur misérable vie à la surface des terres d'Ephaëlya. Pourquoi ? Et moi, que faisais-je là ?
L'elfe m'entraîna à sa suite, et je regardai le monde défiler autour de moi ; j'avais l'impression que tout bougeait, tremblait. J'avais peur, je me sentais noyée, et cette angoisse, cette angoisse que je ne comprenais pas...

Nous nous accroupîmes devant la fleur. Un coquelicot, rien de plus. Un coquelicot qui avait été une graine et qui avait déployé des trésors d'énergie pour pousser et crever le sol, étendre ses feuilles et ses pétales. Des pétales d'un rouge si rouge, si vivant que c'en était outrageant. Pourquoi ? Je regardai la fleur, et me dis que c'était étrange que des choses aussi simples existent, que cela n'avait ni sens ni raison ; et pourtant, elles existaient, tout comme moi j'existais, et je n'arrivais pas à m'accorder plus d'importance qu'à ce coquelicot, et le ciel était trop bleu pour moi, et l'herbe trop verte, et la brise fraîche me blessait au cœur comme des milliers de poignards gelés. Alors je me mis à pleurer, pour la première fois depuis quelques années.

Entre deux sanglots, je pensai à Aërin qui, à côté de moi, devait bien se demander ce qui m'arrivait. Mais comment le lui expliquer si moi-même je n'en avais aucune idée ?

"Désolée... pardon... Je ne veux pas que tu t'inquiètes. Je... ne sais pas ce qui m'arrive. C'est... ça ne sert à rien tout ça, à rien. Et pourquoi est-ce que ce coquelicot est si rouge ?

Je détournai le regard de ce coquelicot qui m'offensai et, évitant soigneusement de regarder Aërin, je me mis à observer le ciel trop bleu, ce qui redoubla le flot de mes larmes. Le ciel était bleu ; le ciel avait toujours été bleu. Pourquoi n'était-ce qu'aujourd'hui que je le remarquais ? Mon monde ne tournait plus rond et le ciel, ce ciel cruel, qui continuait à être bleu comme si de rien n'était.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyLun 8 Sep 2014 - 19:50

"Elle avait besoin de moi ou plutôt de quelque chose de stimulant. Elle manquait de vie et j'espérais enfin pouvoir lui en apporter. La voir une fois avec un vrai sourire. Au lieu de quoi, j'ai eu l'impression lamentable d'avoir échoué."

L'elfe lui avait répondu, elle se nommait Astralÿs. Aërin l'emmena voir le beau coquelicot rouge. Son interlocutrice se mit à pleurer. Au bout d'un certain temps, Astralÿs lui déclara:

- Désolée... pardon... Je ne veux pas que tu t'inquiètes. Je... ne sais pas ce qui m'arrive. C'est... ça ne sert à rien tout ça, à rien. Et pourquoi est-ce que ce coquelicot est si rouge ?

Aërin la regarda et l'aida avec douceur à s'asseoir et elle s'assit à côté d'elle. Elle réfléchit un instant sur quoi répondre au juste à cette elfe qui venait, contre toute attente, de se plaindre, non ce n'était pas le terme exact...de critiquer le coquelicot. Elle finit néanmoins par lui répondre

Ce coquelicot n'est pas plus rouge que tout les autres. C'est toi qui le vois plus rouge... Tout cela m'inquiète, quoique tu en dises. Le monde ne change pas, ce coquelicot n'a pas plus d'éclat que les autres, il n'est pas plus rouge que les autres mais toi tu le trouves si rouge. je veux dire...je ne veux pas que tu en sois offensée mais c'est vraiment triste si tu es incapable de profiter de la vie.  Trouver la nature trop éclatante...voudrait dire que tu ne vis plus, que ta vie commence à s'éteindre. Est-ce réellement le cas ?

Aërin me déclara:

"Je la regardais alors, sans larmes, sans reproche. Je venais de lui dire ce qui me paraissait être la vérité. Je n'avais aucune envie ni de pleurer, ni de la réveiller. J'ignorais ce que j'espérais d'elle. Je crois que je voulais de la vie ou plutôt lui en donner. Il me semblait plus qu'injuste qu'elle ne puisse vivre, qu'elle ne puisse voir ce coquelicot comme beau. "

"D'où vous venez la certitude qu'elle ne profitait pas du spectacle, qu'elle ne le trouvait pas beau ?"

"Lorsque la nature nous paraît belle, on peut pleurer. Et si jamais j'avais du poser la question, en étant pleine de vie , pleine d'amour pour ce coquelicot, même en pleurant, je n'aurait pas dit le trouver "si rouge". J'aurais dit: pourquoi ce coquelicot est si beau ? Pourquoi aujourd'hui me paraît-il plus éclatant ?
Voilà pourquoi j'affirme qu'elle ne vivait plus. La nature est belle et pour la trouver trop éclatante, trop rouge, trop verte, il faut que la nature, la vie nous est quittée. Il n'y a pas d'autre alternative. Car la nature est la vie.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyMar 9 Sep 2014 - 20:54

Mes pleurs étaient intarissables ; j'avais la vague impression que des torrents de larmes pouvaient encore dévaler mes joues pâles jusqu'à la fin des temps, et plus longtemps encore. Quelques instants plus tôt, je voyais le monde avec une incroyable intensité ; à présent, je ne voyais plus rien que mon propre désespoir. Ce qui était désolant : qu'avait ma vie de si désespéré après tout ? Je ne savais même pas. Je ne me rendis donc pas compte qu'Aërin me manipulait en délicatesse pour me faire asseoir. Le silence s'éternisa. Mes larmes étaient à présent silencieuses, et mon visage impassible, le regard vague ; j'étais à peu près certaine d'être entrain de me déshydrater, de me vider de toute l'eau de mon corps. Puis Aërin remit le sujet du coquelicot sur le tapis. Je baissai machinalement mon regard vers la fleur, et de nouvelles larmes plus violentes affleurèrent.

D'après la compatriote, ce n'était en rien la faute du coquelicot, si je pleurais ; mais la faute de ma vision, ma faute à moi seule. Et ça, c'était inquiétant. Je n'étais pas normale ; les coquelicots étaient normaux. Je rendais le monde douloureux par le simple pouvoir de mes yeux... De quel droit faisais-je cela ? Des échos remontèrent de ma mémoire : le plaisir que j'avais jadis à déambuler dans la nature, les pieds nus et le contact de l'herbe sous les pieds, le toucher du soleil à travers les ramures, sur la peau...
"Est-ce réellement le cas ?"
Etait-ce réellement le cas ?
"Oui."
Je venais de penser tout haut, en effleurant doucement l'envers des pétales du coquelicot. Ils avaient la douceur et la chaleur d'une peau humaine. Mes larmes s'étaient taries. Etais-je prête à renoncer au monde ? A tous les coquelicots ? Au bleu du ciel ? Si l'on me demandait de parler avec le coeur, c'était ce que je répondrais : oui. Rien ne m'attachait plus au monde réel ; mes hallucinations ne faisaient que 'en éloigner toujours un peu plus. Grâce à Aërin, je venais de comprendre. Avec horreur, je murmurai :
"Je suis dépressive..."

Et si cela ne s'arrangeait pas, c'était la mort : la dépression était une cause bien connue de ortalité précoce chez les elfes. Et la mort, c'était ce que je voulais ? Je me mis soudain à ressentir une incroyable colère. J'étais furieuse, furieuse envers le coquelicot, qui n'avait rien fait, envers cette branche qui m'avait laissé de si fortes séquelles, envers ce fenrir sans lequel rien ne serait arrivé, envers Aërin dont les mots étaient si justes ; et puis avant tout et surtout envers moi-même, qui étais prête à rendre une denrée rare pour laquelle tout le monde se battait sans cesse : la vie. Plusieurs minutes s'écoulèrent. Je me tournai vers Aërin et plongeai mes yeux dans les siens, une force nouvelle dans le regard. Je ne lui en voulais pas ; j'étais même presque reconnaissante. Du moins le pensais-je : tous les sentiments que la dépression gardait coîts en moi venaient de tous se lever en même temps dans un maelström d'émotions dont je n'avais pas le contrôle.

"... Non. Enfin... je suppose que ma vie n'est pas censée s'éteindre, n'est-ce pas ? Je suppose que je dois continuer à me battre. Je vais essayer."

Ce n'était pas de la détermination ; j'étais encore bien trop perdue pour cela, mon esprit était trop désordonné. Après une nouvelle minute à essayer de faire le point, j'abandonnai et me recentrai su Aërin. Je n'avais pas oublié qu'elle venait d'Evanya, et l'unique minuscule désir que j'avais, il y avait plusieurs dizaines de minutes de cela, était de savoir où en était mon pays.

"... en Evanya. Il y a une guerre, non ?"
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyJeu 11 Sep 2014 - 15:56

- Oui, lui répondit Astralÿs d'une voix qui laissait à penser qu'elle se parler plus à elle-même qu'à Aërin. Elle ajouta dans un murmure plein d'effroi: Je suis dépressive...

Aërin eut un frisson d'effroi. Cette terrible maladie atteignait les membre de notre peuple comme la gangrène. Aërin craignait le pire pour sa nouvelle connaissance mais lorsque leurs regards se rencontrèrent:

"La vie, cette vie que je n'avais pas vu... elle était là..."

Astralÿs lui parla mais Aërin n'entendit pas et peu lui importait au fond les mots. Les yeux bleus de son interlocutrice valait tous les discours que pouvaient former la jeune elfe là dessus. A tout ce qu'elle déclara, Aërin hocha la tête avec un sourire plein de joie et d'espérance. Elle demanda après une ou deux minutes de silence:

- En Evanya. Il y a une guerre, non ?

- Pas que je sache et j'espère qu'aucune ne s'est déclarée depuis que je me suis absentée.

Aërin se tut quelques instants avant de laisser échapper:

- Il est étrange de voir combien les hommes nous envient notre longévité. Il semble trouver la vie très précieuse tandis que notre peuple déprime à l'idée de vivre plus de cent ans.

Se rendant compte du manque d'à-propos d'une telle remarque. Elle en rougit violemment, n'osa regardait son interlocutrice. Notre jeune elfe alors commença à bredouiller des excuses confuses, maudissant au passage sa langue trop pendue.

Son visage, qui avait été quelques secondes auparavant, l'expression de sa sollicitude, voire de l'espoir d'avoir enfin aidé Astralÿs à remonter la pente, se transforma complètement. Sa physionomie entière montrait combien elle se sentait coupable d'une remarque qui, elle en était persuadée, avait troublé et blessé l'elfe. Elle se sentait coupable, confuse et demandait sincèrement pardon et sa physionomie le montrait que trop bien.

J'ai toujours trouvé étrange cette capacité chez elle à avoir un visage si expressif, plus que la majorité des elfes. Je suppose que la part humaine du sang paternel y est pour quelque chose...
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptySam 27 Sep 2014 - 22:01

HRP:

Mon esprit était un réel "n'importe quoi", j'avais les yeux grands ouverts pour la première fois depuis bien longtemps, et tous mes sens en alerte, à vif, comme une blessure irritée. Je me recroquevillai imperceptiblement sur moi-même, ne sachant pas trop si j'étais effrayée ou fascinée par le monde qui s'ouvrait de nouveau à moi : ces deux émotions se combattaient avec un acharnement qui me laissait spectatrice de ma propre contradiction mentale.

Un paysage tout ce qu'il y avait de plus banal, pourtant : un vague étendue herbeuse, et derrière nous, l'auberge et le village dans sa globalité. Un coquelicot à nos pieds... Et puis le soleil qui s'obstinait à briller. Je me demandais pourquoi. Qu'était le soleil, en réalité ? Juste une pure boule d'énergie, de lumière ? Et quelle raison avait cette sphère de léviter ainsi dans le ciel ? Pourquoi ? Comment ?
Mes yeux, qui papillonnaient avec une vivacité nouvelle, se tournèrent de nouveau vers Aërin, presque par pu hasard, et je fus choquée par son sourire si étincelant, si... heureux. Un tel sourire n'était-il pas la pure définition du bonheur ? Quelle étrangeté. En tout cas, un tel sourire avait le même impact sur moi qu'une paire de gifles. En bien ou en mal ? Qui saurait le dire ?

Je ressentis presque une pointe de déception lorsque l'elfe m'avoua qu'elle ne connaissait pas la situation politique d'Evanya, puis je haussai les épaules. Evanya... C'était bien loin, dans le temps, comme dans l'espace. Mais l'était-ce autant dans le futur que dans le passé ?
Toutes ces questions me broyaient l'esprit.

"J'ai entendu des rumeurs à la taverne sur une guerre qui aurait éclaté là-bas... Quelque chose en rapport avec les lycans. Mais bon, ce sont des rumeurs...

Silence pensif.

- Il est étrange de voir combien les hommes nous envient notre longévité. Il semble trouver la vie très précieuse tandis que notre peuple déprime à l'idée de vivre plus de cent ans."

C'était vrai... Quel âge avais-je, déjà ? A peine plus d'un centenaire finalement ; oui, c'était ça. Étrangement, en deux ou trois ans, j'avais l'impression d'avoir vieilli d'un coup, d'avoir vécu plus, d'une certaine manière, plus intensément que pendant les cents années qui avaient précédé. Je pouvais donc comprendre qu'en vivant moins d'une centaine d'années, les hommes pussent se sentir frustrés... Ils étaient l'image même de l'agitation. Cela m'échappait d'ailleurs totalement. Que trouvaient-ils à faire pendant moins d'un siècle qui nécessite de s'agiter ainsi, et qui nécessiterait même plus d'années à vivre ?
Je fus prise de l'envie soudaine d'aller poser cette question à l'un d'entre eux. Peut-être était-ce simplement parce qu'ils étaient avides par nature, et avides de tout : de connaissances, de reconnaissance, d'argent, surtout, et puis de temps...

Et d'un coup, je me remémorai le temps qui me restait à vivre, et qui m'apparaissait encore comme une espèce de gouffre profond, un tourbillon qui défiait toutes lois de la stabilité et qui m'aspirait. C'était long, bien plus encore que le siècle qui je venais de vivre. J'avais décidé, en quittant ma famille, de meubler mon temps en découvrant le monde, mais pour l'instant les contrées ne m'avaient rien montré de plaisant... Si c'était ça le monde...
J'aurais dû rester dans mon petit château, à attendre que ma vie se finisse ; épouser un elfe riche et infliger la vie à d'autres elfes à naître. Le temps serait passé plus vite...
Si je me contentais d'attendre ainsi que les années passent, au même endroit, inerte, j'étais à peu près certaine de devenir folle. Mais alors que faire ? Le regard dans le vague, de nouveau éteint, j'interrogeai :

"... Tu dois avoir moins de cent-cinquante ans, non ? Qu'est-ce que tu vas faire ?"

Qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ?

Je posai mes yeux sur Aërin, et son expression à cet instant me laissa sans voix. Que pouvait-il bien lui arriver ? Où était passé le sourire si étincelant qu'elle affichait tout à l'heure ? Se pouvait-il que tout sourire soit voué à disparaître ? Avais-je raison, finalement ? La vie ne servait à rien... Mes yeux encore humides s'assombrirent encore, si c'était possible.
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Aërin Nómin
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyVen 10 Oct 2014 - 18:25

- Tu dois avoir moins de cent-cinquante ans, non ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Cette question sortit Aërin de sa culpabilité. Elle comprit que Astralÿs ne lui en voulait pas mais elle comprit aussi que son attitude avait été mal interprétée. Elle leva les yeux vers Astralÿs, lui sourit et sa physionomie montra sa joie coutumière. Elle s'installa en face de l'elfe et lui dit:

- J'ai en effet moins de 150 ans. Ce que je vais faire ? Je n'ai rien de prévu. Je verrais où les vents me mènent et pour le moment, ceux-ci me dirigent vers toi et je veux te revoir vivre et rire. Vivre parce qu'il n'y a rien de plus précieux et rire parce que c'est magique d'avoir quelque chose d'aussi précieux.

Et elle rit de son doux rire cristallin. Cela attira un oiseau qui se mit à chanter. Ses cheveux dansaient au grès du vent léger qui s'était mis à souffler.

" Je riais car j'étais en vie et parce que depuis que je l'avais vu, je me sentais comme oppressée. J'avais de la peine à la voir ainsi et j'avais besoin de me sentir en vie."

Elle reprit:

- Je ne compte pas planifier ma vie mais je compte bien en profiter, profiter de chaque année, de chaque période, mois, cycle, jour, heure et de chaque seconde que je vivrais. Vivre intensément est la seule règle à laquelle je ne déroge pas.

Elle eut un très tendre sourire pour Astralÿs qui montra toute sa joie.

- La vie n'est pas veine. Quand bien même je sois plus jeune que toi, je suis sûre de cette vérité: la vie n'est pas veine.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyJeu 23 Oct 2014 - 23:35

Ce fut spontané, Aërin retrouva son sourire : son attitude criait la vie était aussi simple que ça, sourire, arrêter de sourire, sourire de nouveau... Elle se déplaça pour se mettre en face de moi, de telle sorte que ma vision était cadrée par sa seule présence ; mes pensées ne pouvaient plus dériver sur des eaux aussi incertaines qu'existentielles. Tout devint plus simple : il y avait moi, puis il y avait Aërin en face, et le paysage tout autour de nous était secondaire, presque relégué au rang de décor.

"Je verrai où les vents me mènent et pour le moment, ceux-ci me dirigent vers toi et je veux te revoir vivre et rire."

Je sentis cette phrase me passer au travers. Moi ? Moi, j'avais assez d'importance pour que quiconque soit dirigé vers moi ? Pour que mon bien-être soit l'objectif de quelqu'un ? Les sourcils froncés et les yeux dans le vague, je murmurai, presque pour moi-même :

"Comment peux-tu vouloir que je vive et que je rie, si moi-même je ne suis pas sûre de le vouloir...?"

C'était singulier. Mais, en y repensant, n'y avait-il personne d'autre qui voulût me voir vivre ? Bien sûr que si. Il y avait Thieffelin. Et peut-être même Rictus... Il m'avait protégé, il m'avait évité la mort, il ne m'avait jamais fait de mal, malgré sa nature de vampire. Je n'avais jamais compris pourquoi, mais Aërin venait d'induire une idée : et si, finalement, je valais la peine de vivre ? Cette idée que je n'avais envisagé me parut d'abord absurde, puis elle bouleversa le monde autour de moi. Encore.

"Vivre parce qu'il n'y a rien de plus précieux et rire parce que c'est magique d'avoir quelque chose d'aussi précieux."
Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui était aussi précieux ? Peut-être que la vie était une denrée rare. Rire... Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri, vraiment longtemps. J'en invoquai mes souvenirs et fus surprise de constater qu'ils remontaient à plus loin encore que je ne le pensais. Le souvenir du rire était très confus dans ma tête, mais j'étais forcée de constater qu'il n'était pas désagréable. Et si je me remettais à rire ? Mais comment ? J'écoutai attentivement Aërin rire, comme pour raviver mes souvenirs, essayer de me rappeler qu'est-ce qui provoquait ce son cristallin, en accord avec le chant des oiseaux. Les couleurs du monde se firent moins agressives, je pus les regarder normalement. Que le monde était coloré...

Alors, vivre était la seule règle ? Mais qu'est-ce que c'était, vivre ? "Ce n'était pas vain". Peut-être bien que c'était là l'unique définition de la vie : ce n'était pas vain. S'en convaincre...

"Vivre, c'est être heureuse ?"
Une question bien innocente : comment faire, pour vivre ? Est-ce que cette question avait lieu d'être, d'ailleurs ? N'étais-je pas vivante ? Si je n'en avais pas l'impression, c'était que je ne devais pas vivre correctement, d'une manière ou d'une autre. Peut-être que ce que je vivais, ce n'était pas la Vie, celle qui s'écrivait avec une majuscule. Si je pouvais rire, juste une fois, peut-être que j'aurais enfin les idées claires.

Je haussai les sourcils et décidai d'arrêter de me poser des questions, cela ne provoquait que colère en moi. Le monde était coloré, ma vie en valait la peine, le rire était une chose merveilleuse : que de révélations en une seule après-midi. La tempête de mes émotions connut une brusque accalmie. J'étais... bien.

S'en convaincre...

Aërin souriait encore, mais ses yeux souriaient plus que ses lèvres. Je sentis malgré moi le coin des miennes s'étirer et, cette fois, sincèrement.

"Tu es simple, spontanée, naturelle."
C'était un constat.
Je laissai un silence voleter et s'éloigner avec légèreté.
"J'ai toujours eu une terrible phobie des vampires. C'était physique, je n'y pouvais rien. Mais j'ai rencontré un vampire, puis j'en ai rencontré un autre, en rêve, puis en vrai... Et ils ne sont pas du tout comme l'image que je m'en faisais. Ca fait du bien."
Je ne savais pas trop pourquoi je lui racontais tout ça, peut-être pour entendre le son de ma voix, m'assurer que j'étais encore là, bien concrète ; et puis pour entendre sa voix, à elle.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptySam 25 Oct 2014 - 18:33

Aërin lui laissa le temps de parler, de comprendre son discours comme si elle avait employé une langue étrangère.

- Comment peux-tu vouloir que je vive et que je rie, si moi-même je ne suis pas sûre de le vouloir...?
Vivre, c'est être heureuse ?
Tu es simple, spontanée, naturelle.
J'ai toujours eu une terrible phobie des vampires. C'était physique, je n'y pouvais rien. Mais j'ai rencontré un vampire, puis j'en ai rencontré un autre, en rêve, puis en vrai... Et ils ne sont pas du tout comme l'image que je m'en faisais. Ça fait du bien.


Elle laissa un silence se faire tout en l'observant sourire.

- Pour te répondre: c'est vivre. On peut vivre heureux, malheureux, sans amis mais on vit. Vivre...c'est t'ouvrir et te laisser aller à chaque sentiment, émotion, impression...les laisser entrer en toi...ensuite tu peux les garder, tu peux les montrer...ce que tu veux...Vivre c'est savoir que la mort est là, partout mais que son contraire est là aussi à chaque instant... c'est laisser le monde venir à toi et toi venir au monde...c'est tout et son contraire tant que ce tout n'est pas la mort. Il est plus facile de dire ce qu'est la mort : c'est le néant, le domaine des dieux. La vie, tout le reste.

Puis reprenant son souffle, elle déclara:

- Est-ce que c'est vrai que les vampires sont blancs comme linges ?

Puis elle eut un petit rire d'écolière. Elle était ainsi, capable de philosopher, de parler sérieusement un instant puis de lâcher une phrase enfantine et d'en rire. Mais cette question était sérieuse. Elle n'avait jamais vu de vampire de sa vie et elle ignorait si tout les contes et récits qu'on en faisait étaient vrai ou faux.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyLun 27 Oct 2014 - 23:57


"Vivre, c'est vivre". Ca m'avance beaucoup... pensai-je ironiquement. L'ironie ? Ca me ressemblait tellement peu... Tout du moins, cela ressemblait peu à celle que j'avais l'habitude d'être, avant. Avant quoi ? Je ne savais même pas. Juste "avant"... Mais qui étais-je au juste ?

"On peut vivre heureux, malheureux, sans amis mais on vit. Vivre...c'est t'ouvrir et te laisser aller à chaque sentiment, émotion, impression...les laisser entrer en toi...ensuite tu peux les garder, tu peux les montrer...ce que tu veux...Vivre c'est savoir que la mort est là, partout mais que son contraire est là aussi à chaque instant... c'est laisser le monde venir à toi et toi venir au monde...c'est tout et son contraire tant que ce tout n'est pas la mort. Il est plus facile de dire ce qu'est la mort : c'est le néant, le domaine des dieux. La vie, tout le reste. "

Définir la vie par la non-mort... oui, ça me plaisait bien ; c'était ce qu'il y avait de plus simple à faire. Et pourquoi se compliquer la vie ? La vie, hein... Je commençais à comprendre.
Je n'eus même pas le temps de laisser les paroles d'Aërin infuser en moi que déjà elle repartait dans une autre direction, toujours avec ce rire, ce rire... Qu'est-ce qui était drôle ? Je ne comprenais pas. Et si, finalement, tout était risible ? Que voilà une plaisante idée ! Je ne réussis pas à rire, mais je souris.

"Oui, et même plus pâles encore ! Comme de la porcelaine..."

Dit comme ça, cette pâleur qui m'avait fait faire tant de cauchemars me paraissait beaucoup moins dramatique. Plus "risible"...

"Oh mais... tu n'en as jamais vu, donc ? Comme c'est étrange, tandis que moi je n'arrête pas d'en voir !"

Su ces entrefaîtes, je sentis une petite masse bondir sur mon épaule et s'y raccrocher avec de minuscules griffes. Je levai machinalement la main et grattouillai le crâne de Thieffelin. L'écureuil ferma les yeux à demi, comme si lui aussi souriait, et ne tarda pas à bondir sur Aërin.

"C'est Thieffelin ! Cet écureuil est aussi improbable que la façon dont je l'ai rencontré. Il comprend quant tu parles, et il est imbattable aux échecs. Il appartenait à un érudit..."
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyJeu 30 Oct 2014 - 15:53

"Et alors, qu'advint-il ? Aërin ?"

"Je suis toujours là. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais bien. J'étais juste en train de repense à tout ça. C'était il y a si longtemps, j'étais jeune et pourtant, je crois que c'était hier..."

Elle lui répondit, avec un beau sourire, au sujet des vampires ce qui suit :

- Oui, et même plus pâles encore ! Comme de la porcelaine...Oh mais... tu n'en as jamais vu, donc ? Comme c'est étrange, tandis que moi je n'arrête pas d'en voir !
- Je n'en ai jamais vu, ma mère a veillé à ce que je n'aille pas les voir et je en suis pas allée chez eux.

Elle lui sourit. Un écureuil arriva et se posa sur l'épaule d'Astralÿs. Cette dernière fit les présentations. Puis il bondit sur Aërin qui le caressa doucement tout en lui parlant:

- Bonjour Thieffelin, je me nomme Aërin. Tu es un très bel écureuil. Dis-moi, aimes tu ces noisettes, elles viennent d'Evanya

Elle lui en tendit quelques unes tout en regardant Astralÿs:

- Et comment l'as-tu rencontré ?
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptySam 8 Nov 2014 - 20:44

Sa mère... Ma mère aussi m'avait empêché de faire de mauvaises rencontres. Elle m'avait même empêché de faire des rencontres par moi-même tout court. Avait-elle raison de vouloir me protéger du "bas-monde" ? Peut-être bien. Mais ce que je faisais – je le réalisais maintenant avec les dires d'Aërin – ce n'était pas vivre pleinement et entièrement. Rester confinée dans la Vallée des Cascades, à ne rencontrer que de hauts elfes sans préoccupations politiques ni matérielles, c'était un bout de vie. Ce n'était pas la vie dans son ensemble. Toujours était-il qu'à l'époque, jusqu'au moment où je sentis qu'il était temps pour moi de partir, je me sentais déjà plus vivante que maintenant...
Je respirai une grande goulée d'air automnal, frais et à peine humide. Je sentais mes poumons se gonfler dans ma poitrine, mon coeur battre jusque dans mes doigts...

Thieffelin entama une "discussion" avec Aërin. Je n'eus pas besoin de répondre pour lui : il hochait la tête affirmativement et se saisissait timidement de l'une des noisettes que l'elfe lui présentait. Une forme de politesse. Je me raclai la gorge pour entamer l'histoire.

"Alors... c'était en Thaodia, dans la forêt des Damnés, si je me souviens bien. Je voulais voir le Rocher du Clair de Lune... J'avais un cerbridé, à ce moment-là. Bref, je faisais une pause, et c'est là que Thieffelin a débarqué. Il avait une enveloppe trois fois plus large que lui... Et il me l'a donnée comme si elle m'était destinée. La lettre qu'elle contenait était une sorte de testament d'un vieil elfe, Olorion Laenian Abaster. D'ailleurs, il a siégé au Conseil d'Evanya. Dans sa lettre, il confiait Thieffelin à la personne à qui celui-ci choisirait de donner la lettre. C'était vraiment un étrange hasard..."

Thieffelin me fixa alors. [Non, ce n'était pas tout à fait un hasard, tu le sais], disaient ses yeux. Je ne parvenais pas à m'imaginer que j'eusse peu être choisie par qui ou quoi que ce soit, tout simplement. Mais il y avait tout de même une part d'aléas non négligeable dans cette rencontre...

Je me rendis soudainement compte que la lumière commençait à rougir, signe que l'après-midi se terminait, ainsi que ma pause. Je m'étirai comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps, surprise de sentir mes faibles muscles rouler, mes articulations se déplier sans grincer... Oui, j'étais vivante. J'étais vivante, mais je ne l'avais pas été, et il fallait que je le sois.

"Aërin... il est temps que je retourne travailler. Merci pour ce moment, ça m'a fait beaucoup de bien."

A vrai dire, je ne le savais pas trop, mais c'était certainement vrai. Je repensai avec gêne à ma crise de larmes : pendant un instant, j'avais été incroyablement proche d'Aërin, qui était passée du stade d'inconnue à celui de confidente. Je ne savais plus trop comment la considérer. J'hésitai un instant, puis :

"... Que vas-tu faire ? Tu penses qu'on se reverra ?"

Thieffelin grapilla une dernière noisette et vint agilement se loger sur mon épaule, sa place de prédilection. Je me levai et lissai ma robe, puis ramenai ma chevelure dorée presque lumineuse derrière mes oreilles effilée.

Je n'avais plus mal à la tête.
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MessageSujet: Re: Sourire.   Sourire. EmptyDim 9 Nov 2014 - 13:59

- Alors... c'était en Thaodia, dans la forêt des Damnés, si je me souviens bien. Je voulais voir le Rocher du Clair de Lune... J'avais un cerbridé, à ce moment-là. Bref, je faisais une pause, et c'est là que Thieffelin a débarqué. Il avait une enveloppe trois fois plus large que lui... Et il me l'a donnée comme si elle m'était destinée. La lettre qu'elle contenait était une sorte de testament d'un vieil elfe, Olorion Laenian Abaster. D'ailleurs, il a siégé au Conseil d'Evanya. Dans sa lettre, il confiait Thieffelin à la personne à qui celui-ci choisirait de donner la lettre. C'était vraiment un étrange hasard...

L'écureuil regarda alors Astralÿs. Aërin avait écouté le récit et caressa l'écureuil tandis qu'il mangeait la dernière noisette. L'elfe s'étira avant d'attirer l'attention d'Aërin sur l'heure:

- Aërin... il est temps que je retourne travailler. Merci pour ce moment, ça m'a fait beaucoup de bien...Que vas-tu faire ? Tu penses qu'on se reverra ?

Elles se levèrent et l'écureuil rejoignit Astralÿs.

- Je suis ravie d'avoir pu t'être utile. Ce que je vais faire...prendre une bonne nuit de repos avant de repartir demain pour Evanya.

A sa dernière question, Aërin lui prit la main:

- J'espère qu'on se retrouvera un jour mais je ne saurais te dire si cela se fera ou non. Je vais te laisser à présent.

Elle lui fit la bise et monta dans sa chambre pour dormir.

Le lendemain, alors que le soleil se réveiller à peine, Aërin descend les marches et sort de l'auberge dans le plus grand silence. Une fois dehors, elle se retourne et fait une courte prière pour la protection et le bien-être d'Astralÿs. Puis elle repart d'un pas sûr et toute heureuse de retourner chez elle.
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