Déjà 101 ans que Syl’ vivait ors de la société et aujourd’hui elle avait décidé de faire un long voyage vers Màvreah. Syl’ tournait enfin une page et acceptait tant bien que mal son statut de vampire. Après avoir fait le plein de sang d’animaux et après avoir fait un tour en ville de nuit pour changer ces vêtements, elle partit en direction de la prairie des illusions. La forêt du crépuscule n’avait plus de secret pour Syl’ et elle put la traverser sans embrouille. Mais lorsqu’elle arriva à la prairie des illusions, c'est-à-dire en terrain inconnu, les ennuies commencèrent.

En effet, en traversant la prairie, Syl’ avait aperçu des centaures et le mal avait repris le dessus. Elle avait pris les centaures en chasse, n’ayant en tête qu’une seule envie : les vidée de leurs sang. Mais ces créatures très fortes avaient plus ou moins piétiné notre jeune vampire. Elle avait fait demi-tour vers la forêt et avait perdu deux jours pour se régénérer. Après cet incident, Syl’ ressemblais à une vraie clocharde. Ses vêtements étaient troués par endroit, sa peau était crasseuse et elle avait d’affreux cernes. Lorsqu’elle fut rétablie elle évita la prairie et préféra passer derrière le temple noir. Ce endroit était encore de la forêt et Syl’ s’y sentait à l’aise, malgré la présence lugubre du temple.

Syl’ continua à marcher jusqu’au lac des sacrifices. Elle y arriva de nuit et la beauté de cet endroit la rendu muette. La lune se reflétait dans le lac rouge provoquant un jeu de lumières éblouissant. Cet endroit rimant avec « terreur » lui paraissait magnifique. Pour la première fois depuis des années, Syl’ se sentit bien et esquissa un maigre sourire, dévoilant ses canines. Pour la première fois elle eut l’impression d’avoir trouvé sa place, sa vraie place. Elle s’approcha du lac et se laissa tomber à genoux face à lui. Elle prit l’eau rougeâtre au creux de ses mains et se nettoya plus ou moins le visage. Elle recommença plusieurs fois puis regarda cette eau avec émerveillement et sourit une fois de plus en regardant la lune se refléter dans le lac. Puis elle entendit un bruit de pas des plus légers. Croyant s’être trompé Syl’ reporta son attention sur la lune, mais elle ré-entendit un bruit se rapprochant d’elle. Elle se leva, dos au lac pour pouvoir faire face à la créature ou à la personne qui se jouait d’elle.
Ayant vécu dans la forêt, elle avait affiné son ouïe et savait qu’on l’observait. Regardant droit devant elle et prenant son air le plus effrayant elle dit d’une voix froide.

- Si vous êtes vampire, elfe, nain, lycan ou même humain, je vous donne cinq secondes ou je viens vous chercher.

Syl’ fit une pause et scruta à nouveau les environs. Elle entendit encore du bruit, ce qui eut pour effet de la vexer encore plus.

- 1 ... 2 ... 3 ...

Alors que Sylvia-Marie commençait son décompte, elle vit ce qui ressemblait à un homme s’avancer. La lumière de la lune l’éclairant elle pu voir la personne en face d’elle. Les cheveux du jeune homme étaient longs et bruns, la distance les séparant empêchait Syl’ de distinguer la couleur de ses yeux. Plutôt grand, il possédait un visage plaisant à regarder. Ses vêtements étaient élégants et Syl’ eu honte de son accoutrement, ses vêtements étaient plus ou moins propre, mais très vieux et usés. L’homme s’arrêta à plusieurs mètres d’elle, lui sourit de manière provocante puis dit :

- Je doute que vous puissiez me faire quelque chose, mais on m'a souvent dit de ne pas sous estimer les gens. Je me présente, Kienaruil Spogna, vous êtes?

Sa voix transperça Syl’ qui repris vite son sang froid, se rappelant qu’elle ne savait strictement rien de la personne lui faisant face. Son ton arrogant ne lui avait pas plus et il avait l’air très sur de lui. Il commença à se rapprocher de Syl’ qui, par réflexe, se mit à reculer. Se retrouvant dos au lac, elle se déplaça sur le côté. La lune l’éclairait à présent de profil, et la jeune fille repensa à son allure. Elle se dit tout de même qu’elle préférait avoir l’air démuni pour garder un certain avantage si cette rencontre tournait mal.
Mais Syl’ cherchait à revenir au sein de la population, elle mit son mauvais caractère de côté et essaya de parler d’une voix qui se voulait gentille.

- Syl’ ... Sylvia-Marie. Qu.. Que faite vous ici ?

Syl’ se maudit intérieurement d’avoir bégayée. Elle aurait eu plus de facilité à parler d’une voix sur et désagréable. Ce rôle gentil et accueillant, sans défense ne lui plaisait guère. Elle lui posa cependant une dernière question avant de le laisser répondre à la première, cette fois-ci de manière plus directe avec un léger froncement de sourcils.

- Vous devez être vampire pour vous aventurer ici, je me trompe ?

C’est vrai que, maintenant qu’elle y pensait, elle ne connaissait pas la race de cet homme. Ce ne pouvait être un nain ni un elfe car il était grand et ses oreilles n’étaient pas pointues. Un humain en Màvreah ne serait pas aussi hautain. Il restait donc lycan ou vampire. Son allure élancé avait convaincu Syl’ qu’il était vampire. Mais elle avait préféré lui poser la question. Elle attendait maintenant sa réponse en espérant qu’il ne la prenne pas trop pour une gamine sinon sa fierté en prendrait un coup et elle serait obliger de se montrer plus agressive.

Syl ‘ interpréta le léger rire de Kienaruil comme une moquerie et se vexa de plus belle. Il la prenait vraiment pour une gamine et se sentais supérieur à elle. Son bégaiement, du à un élan de sympathie, avait été interprété comme une marque de faiblesse. De plus il l’avait regardé d’une manière froide, puis lui avait sourie amicalement. Notre jeune vampire commençait à se demander si c’était une bonne idée de vivre en société. Perdu dans ses penser, le regard vide elle entendit à peine ce que lui répondait le garçon.

- Moi? Oh je viens juste me baigner. Et vous?

Elle mit un peut de temps avant de répondre, elle se demandait si elle allait réussir à s’intégrer si toute la population était aussi énigmatique. En effet, ayant vécu en ermite, Syl’ avait « oublié » les rapports sociaux et ne comprenais pas vraiment les changements d’humeurs du garçon. Se sentant observé elle consentit à levé la tête vers lui. Kienaruil la regardait sans lueur de dégout ou de pitié dans les yeux, ce qui fit plaisir à Sylvia qui se dit que malgré tout il n’était peut être pas aussi hautain qu’il n’y paraissait. Il s’assit en face du lac, elle le suivit du regard lorsqu’elle allait répondre à sa première question, il la regarda avec un grand sourire amical et lui dit.

- Oui je suis bien évidemment un vampire. Vous aussi je suppose ?

Ce sourire lui fit du bien. C’était le premier contact qu’elle avait depuis sa transformation et elle commençait à relâcher ses défenses. Gardant une certaine distance de sécurité, elle s’assit également devant le lac, admirant sa splendeur. Elle se décida enfin à lui répondre en scrutant le lac avec un regard vide.

- Je me dirige vers la cité d’Ambroisie, mais disons que je découvre le paysage en même temps.

Avec un soupir et une pointe de tristesse et d’amertume dans la voix elle dit.

- Je suis également une vampire.

Elle le détailla encore. Elle ne savait pas comment engagé une conversation. Elle ne savait pas non plus ce qu’elle allait faire une fois arrivé à la cité. Syl’ se dit qu’il pourrait peut être la renseigner pour la suite.

- Vous auriez une adresse à me donner pour loger à Ambroisie ? Excusez-moi de vous importuner mais je ne connais pas du tout cette cité.

Sylvia-Marie avait replié ses jambes contre elle et gardait les yeux baissés attendant la réponse de Kienaruil. Lorsqu’il prit la parole, elle releva la tête et vit qu’il était rentré dans l’eau, un frisson la parcouru. Était-ce parce que l’eau devait être froide, ou bien le timbre de voix du jeune homme qui lui faisait cet effet. Probablement un peu des deux.

Passé ce sentiment, elle fut étonnée par la proposition de Kienaruil. Être un disciple, cela voulait dire suivre des ordres, suivre un mode de vie, ne plus être libre et pire que tout dépendre de quelqu’un. Mais à côté de ça, elle pourrait enfin donner un sens à sa vie et démarrer sur de bonnes bases. Elle ne connaissait rien du monde des vampires et risquait de se faire massacrer lorsqu’elle aurait posé un pied en ville.

Syl’ se leva et marcha le long du lac tout en regardant la lune. Serait-elle capable de suivre les ordres d’un parfait inconnu. Elle était plutôt timide et renfermé tout en étant solitaire et froide. La vie en communauté n’avait jamais été son point fort, sauf avec sa seule amie.

Être un disciple ... Mais tout d’abord disciple de quoi, qu’allait-il lui enseigné et à quel prix. Beaucoup de question se bousculait dans sa tête. Après tout elle pouvait toujours dire non, continuer sa route et affronter sa nouvelle vie « au jour le jour », ou alors elle acceptait l’aide d’un homme qu’elle venait de rencontrer et qui allait la « former » dans un but inconnu.

Syl’ revint sur ses pas, se rassit mais cette fois-ci de manière à pouvoir toucher l’eau du bout des doigts. Elle regarda Kienaruil droit dans les yeux avec une certaine détermination dans le regard et d’une voix décidée et ferme lui dit :

-C’est peut être insensé, voire complètement fou de suivre un homme comme ça ! Sans rien d’autre que son prénom. Mais je n’ai plus rien à perdre maintenant. Je veux bien être ton disciple.

Syl’ se releva et défia Kienaruil, ou plutôt son professeur du regard. En attendant les premières consignes, Syl’ sourit véritablement pour la première fois depuis sa transformation.

Syl’ attendait sagement et patiemment sa première consigne. Enfin elle allait devenir quelqu’un, elle allait revivre. Et ce sentiment s’infiltrait en elle par tous les pores de sa peau, elle le ressentait entièrement et cela lui fit un bien fou. Un but, un endroit ou aller, quelque chose à faire de ses mains, nouer des liens, vivre. Les longues nuits dans le froid étaient enfin terminées, il n’y aurait plus de journées monotones.
La jeune vampire dégageait à présent une nouvelle aura, même dans ses vêtements miteux elle dégageait désormais autre chose que de la tristesse, de la solitude, et de la pauvreté. Syl’ qui avait toujours été quelqu’un de timide sentait une nouvelle force affluer dans ses veines. Elle vit Kienaruil répondre à son sourire, sortir de l’eau et se rhabiller tranquillement. Il se plaça bien face à elle et lui dit :

-Frappe-moi. Frappe-moi de toutes tes forces.

Puis il se mit en garde attendant l’assaut. Devant cette demande, le sourire de Syl’ s’élargit dévoilant ses canines. Pendant toutes ses années dans la forêt, elle avait du échapper aux bêtes sauvages, voire même les combattre pour se nourrir. N’ayant rien d’autre à faire elle avait également développé sa vitesse, sa force et son endurance. Son corps d’apparence fragile et menu n’était en fait qu’un tas de muscles fins couvrant ses os. Elle n’avait pas la même carrure que le vampire se trouvant en face d’elle et n’avait pas la prétention de le battre mais elle savait qu’elle pouvait le surprendre et peut être même le toucher.

-Bien, si vous voulez.

Sylvia-Marie analysa Kienaruil, il avait de l’expérience, une attaque directe n’était donc pas envisageable, et elle doutait que son « maître » allait se laisser faire gentiment. Il faudrait feinter. Syl’ se déplaça lentement vers la gauche tout en regardant son adversaire. Elle fit légèrement craquer ses articulations puis passa à l’attaque.
Elle courut très rapidement droit sur l’adversaire faisant mine de vouloir l’attaquer de face. Alors qu’elle allait le toucher, elle pivota sur ses hanches de manière à se trouver dans son dos. Elle se replaça sur ses appuis et envoya un coup de pied à hauteur de tête comme lorsqu’elle chassait.
Avec force, détermination et rage.

Kienaruil attendait patiemment que la jeune vampire le frappe d'un simple coup de poing au ventre. Il fut d'abord intéressé que Sylvia courait vers lui très rapidement, sans doute pour donner plus de puissance à son coup et pour faire le plus mal possible au Vampire. Alors qu'elle allait le toucher, elle fit un mouvement qui surpris le maître qui regarda son élève en fronçant les sourcils. Avant qu'il ai put dire quelque chose, la Vampire était dans son dos et tentait de placer un coup de pied au niveau de la tête de Kienaruil. Celui-ci, surprit, se baissa vivement pour esquiver le coup, attrapa la cheville de la vampire et tira pour la faire tomber. Utilisant sa vitesse de vampire, il se retourna et la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol, pour qu'elle ne se blesse pas. Il la reposa au sol puis se redressa et la regarda en fronçant les sourcils. Il observa attentivement son élève, les bras croisés, un drôle d'air affiché sur le visage. Kienaruil réfléchissait à ce qui s'était passé. Le plus évident était que la jeune femme avait mal compris ce que le vampire lui avait demandé. Ou alors le Vampire s'était mal exprimé, enfin ce qui était sûr c'est qu'il y avait eu un malentendu. Ou alors, ce qui était moins propable, c'est que cette fille l'avait fait exprès pour faire un maximum de dégats au Vampire. Sur ses gardes il dit:

-Excuse moi, je me suis mal exprimé. Je veux juste que tu donnes ton meilleur coup de poing dans mon abdomen.

Il se remit en position et attendit, prêt à tout.

Sans même avoir eu le temps de dire « ouf », Syl’ se retrouvait dans les bras de son professeur, à quelques centimètres du sol. Pendant quelques secondes d’incompréhension, Syl’ se dit qu’elle était vraiment lente pour s’être fait avoir de la sorte. Elle regarda Kienaruil et prit un air étonné. Ce dernier la regardait en fronçant les sourcils comme si elle avait mal agis. Elle croisa les bras, avait-elle oubliée un détail ? Mais non elle se souvenait parfaitement de Kienaruil lui demandant de le frapper de toutes ses forces et elle s’était exécuter. Puis elle regarda encore attendant une explication.

-Excuse-moi, je me suis mal exprimé. Je veux juste que tu donnes ton meilleur coup de poing dans mon abdomen.

Syl’ ouvrit grand les yeux et regarda son maître très étonné par ses propos. Pourquoi voulait-il évaluer sa force, et seulement elle. Ce n’était pas logique, chaque chasseur savait pertinemment que la force ne faisait pas tout, la vitesse, l’agilité, l’analyse étaient des capacités très importante pour un combat. Elle ne comprenait vraiment pas sa requête. Mais il était son professeur à présent et elle devait l’écouter.

- Pourquoi voulez-vous jugez ma force et non mes autres capacités ?

Syl’ se maudit intérieurement d’avoir posé cette question, il fallait qu’elle se mette en tête que la personne en face d’elle était au-dessus et elle lui devait le respect. C’est avec un ton quelque peu amer qu’elle lui dit, avant qu’il ne réponde à sa question :

- Veuillez m’excuser, vous savez surement ce que vous faite. Bien puisque vous le souhaité je vais vous frapper. Mais ne vous plaignez pas ensuite, je ne suis pas aussi fragile que j’en est l’air.

Et pour la deuxième fois en quelques minutes Syl’ s’élançait rapidement droit sur lui.

Kienaruil haussa un sourcil quand la vampire posa sa question. C'était pourtant évident. Il voulait évaluer sa force d'abord puis le reste après. Pour connaître le genre de tâches qu'il pourrait lui confier en étant sûr qu'elle réussise, mais pas trop facilement. Il allait répliquer à la question complètement inutile et inaproprier de la vampire quand celle ci s'excusa. Il lâcha un rire quand elle dit qu'il na fallait pas qu'il se plaigne. Ensuite Kienaruil redevint sérieux. Il regarda la vampire, en attente de son attaque. Lorsque celle-ci arriva, il était prêt à encaisser le coup, quelque soit sa force. Il contracta ses abdominaux, ses pectoraux et tous les autres. Il se mit dans la meilleur position pour atténuer le plus possible la douleur pouvant être ressenti, tout en permettant au Vampire de sentir sa force et de l'évaluer. Il sentit le coup atteindre son abdomen, avec, comme l'avait dit la Vampire, plus de force qu'il ne l'aurait pensé. Cependant, il ne se laissa pas déstabiliser par l'attaquante et encaissa le coup sans trop de dégât. Il fit un pas en arrière et repris son souffle. Là il fit un grand sourire et un clin d'oeil à Sylvie.

-Bravo. Tu m'as surpris. Tu ne mentais pas en disant que ta force était plus grande que ce que je pensais.

Il se positonna a côté d'elle avec un sourire "sadique"

-Maintenant fais cinq tours du Lac, je vais voir si tu y arrives et combien de temps tu mets

Sylvia-Marie senti son adversaire encaissé le coup et reculer d’un pas seulement. Elle releva la tête et le scruta attentivement. Il ne semblait avoir subit aucun dégâts, ce qui vexa Syl’. Elle croisa les bras, comme elle avait l’habitude de le faire quand elle était contrariée ou lorsqu’elle était sur la défensive. Syl’ savait qu’elle avait quand même une certaine force, Kienaruil était donc bien plus fort qu’elle le pensait. Kienaruil fit un grand sourire et un clin d’œil à Syl avant de la féliciter pour sa force.
Syl’ se sentit sourire à son tour. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été complimentée. A vraie dire la dernière fois remontais au temps ou elle était humaine. Son sourire s’effaça d’un coup, il ne fallait pas qu’elle repense à son ancienne vie, cela lui ruiner le morale.
Heureusement Kienaruil la sortit de ses pensées avec une nouvelle consigne qui allait être bien moins facile à réaliser.

-Maintenant fais cinq tours du Lac, je vais voir si tu y arrives et combien de temps tu mets.

Sylvia se retourna, face au lac, les mains sur les hanches. Elle avait beau scruter au loin, elle ne voyait pas le bout du lac. Cinq tour ... L’endurance n’était pas le point fort de Syl’, lorsqu’elle chassait elle utilisait plutôt l’agilité et la vitesse. Mais c’était faisable, dur, très dur, mais faisable.
Syl’ enleva ses gants et sa chemise pour se mettre à l’aise. Sous cette dernière elle avait un petit tricot à bretelle lui remontant au dessus du nombril. Vêtu ainsi, on pouvait parfaitement voir les hanches seyantes de la jeune fille et sa peau blanchâtre.
Elle commença à trottiner tranquillement, elle ne savait pas combien de temps il lui avait fallu pour faire un tour, mais pour l’instant elle allait plutôt bien. La fatigue se fit ressentir au bout du troisième tour. Elle avait du ralentir légèrement son rythme, ce qui l’énerva. Elle n’aimait pas se sentir faible.
Lorsqu’elle passait devant Kienaruil, elle prenait toujours soin de ne pas le regarder pour rester concentrer sur son objectif. A la fin du quatrième tour, Syl’ avait les poumons en feu mais continuait toujours de courir sans ralentir, utilisant le maximum de ses capacités.

Elle était maintenant au cinquième tour et était situé à l’opposé de l’endroit ou attendait Kienaruil. D’ailleurs notre petite vampire se demandait pourquoi elle n’avait rencontré aucune bêtes sauvages, n’y même aucun vampire. Syl’ aurait mieux fait de ne penser à rien. En effet quelques mètres plus loin, elle entendit quelque chose courir, et elle eu un réflexe chanceux de se jeter sur le côté pour éviter ce qui allait la percuter. Elle se releva pleine de terre et regarda la bête qui lui faisait face. Il s’agissait d’une sorte de chien, ou de loup peut être avec un pelage noir très épais. Il avait les babines retroussées dévoilant ses longues canines. Syl’ ne savait pas du tout à quoi elle devait s’attendre, elle se mit en posture de chasse. Mais les tours de lac l’avait fatigué et affaibli et c’est de justesse qu’elle évita une deuxième fois l’animal. Ce dernier avait tout de même réussi à lui « croquer » un bout de la jambe.
Syl’ eu pour la première fois depuis sa vie de vampire peur. Elle avait pourtant vécu dans la forêt pendant près de 100 ans et pourtant elle n’avait jamais rencontré de créature aussi néfaste en Oryenna, du moins elle avait toujours réussi à s’en sortir. Là, cette créature nouvelle, dont elle ignorait même l’existence avait décidé de faire de Syl’ son repas.
Sans regarder derrière elle, Syl’ couru vers l’arbre le plus proche et trouva comme seul idée de grimper, à la force des bras, assez haut pour éviter à la bête de l’attraper.
Elle se calla contre une branche, calmant sa respiration. Elle n’avait pas le choix il fallait qu’elle attende de reprendre des forces avant de pouvoir affronter cette bête. Mai sa blessure à la jambe l’inquiétait beaucoup. Elle ne saignait pas abondamment mais Sylvia avait peur qu’elle ne s’infecte.
A ce moment, Sylvia-Marie se sentit vraiment impuissante.

Lorsque Syl’ vit l’arme de Kienaruil s’enfoncer dans la chair de la bête bruler, elle comprit que ce n’était pas un simple bête. De son époque humaine, ses parents lui avaient parler de lycan, des êtres humains capables de se métamorphosé en loup. Sylvia soupira, même si elle n’avait pas couru, le combat était perdu d’avance. Au deuxième couteau que lança son maître, l’animal finit par partir. La blessure de Syl’ commençait légèrement à guérir mais cela allait prendre un peut de temps tout de même. C’est pourquoi elle accepta volontiers les bras tendu de Kienaruil.
Elle se laissa glisser doucement contre le tronc de l’arbre avant d’atterrir dans ses bras. Elle se mit ensuite debout en prenant garde de ne pas appuyé sur sa jambe. Puis elle regarda Kienaruil en baissant les yeux.

- Je suis désolé pour cette défaite. J’aurais du me battre et non abandonné même si il ne s’agissait pas exactement d’un simple animal.

Elle se retourna pour récupérer ses vêtements mais lorsqu’elle marcha sa blessure lui fit atrocement mal. Elle laissa échapper un petit cri. Mais se força néanmoins à marcher. Elle avait probablement déçu une fois son maître elle n’allait pas en plus jouer la faiblarde, elle avait connu pire. Elle avança doucement et avec précaution. Puis ramassa ses affaires, elle n’eu pas beaucoup de mal à les remettre puisqu’il n’y avait que ses gants et son chemisier.
Lorsqu’elle releva la tête elle fronça les sourcils. Syl’ avait vécu longtemps dans la forêt, elle la connaissait par cœur. Bizarrement elle sentait les animaux de la forêt se mettre en éveil. Cela ne voulait dire qu’une seule chose, le jour allait se lever.
Elle se tourna vers son maître et lui dit.

- Je crois bien que le jour va se lever maître. Ou allons-nous ?

La jambe de Syl’ la faisait beaucoup souffrir, le lycan n’y était pas allez de main morte et l’avait bien mordu. Mais Syl’ ne comprenais pas, on lui avait appris que les blessures des vampires cicatrisait bien plus vite que la normale et pourtant la sienne avait seulement arrêté de saigner mais la cicatrisation n’avait toujours pas commencé. Kienaruil lui donna raison au sujet du levé du jour. Alors qu’elle allait se remettre à marcher, Kienaruil la pris dans ses bras. Elle n’avait pas entendu ce qu’il avait dit après « Tu as raison le soleil va se lever », par conséquent elle était étonné de ce comportement. Elle ouvrit la bouche pour protester, elle se sentait capable de marcher. Mais sa douleur se réveilla et elle grimaça lâchant une fois de plus un petit cris.

Syl’ boudait à présent, oui elle boudait comme une petite fille. Une fois de plus elle avait été faible. Elle n’avait même pas remarqué que Kienaruil marchait vers la forêt et c’est quand il lui adressa la parole qu’elle s’en rendit enfin compte. Dans un soupire, il avait lâché qu’il était fier d’elle. Ces mots tournait dans sa tête, elle se souvint que lorsqu’elle était humaine son père ne l’avait félicité qu’une fois et Syl’ avait beau remuer sa mémoire elle n’arrivait plus à trouver pourquoi son père lui avait dit ça.
Elle regarda Kienaruil dans les yeux avec énormément de reconnaissance. Puis elle rebaissa la tête et dit tout doucement.

- Merci.

Syl’ avait fermé les yeux tout le long du trajet à travers la forêt. Elle sentit qu’on la déposait délicatement sur un matelas. Elle rouvrit les yeux et constata qu’elle se trouvait dans une sorte de grotte. C’était très sombre. Syl’ vit Kienaruil partir, probablement à la recherche de médicaments. Syl’ jeta un œil à sa blessure, elle n’avait pas recommencé à saigner c’était surement bon signe. Syl’ ferma les yeux en attendant que son maître revienne mais elle s’endormit avant même que ce dernier ne revienne.

Syl’ accepta immédiatement le sang que lui offrait son maître. Elle en avait besoin. Elle n’avait pas pu boire autant qu’elle l’aurait souhaité mais ce sang était déjà bien et lui permettrais de se soigner plus rapidement. Elle suivit Kienaruil du regard pendant qu’il rangeait les médicaments et bandages restant dans une armoire, il revint ensuite vers elle pour prendre sa température avant de s’asseoir en tailleur près d’elle. Syl’ vit bien qu’il s’était perdu un instant dans ses souvenirs puis Kienaruil s’était pencher au-dessus d’elle avant de lui demander si elle pouvait se mettre en « pyjama » seule et qu’il prendrait probablement un peu de son sang plus tard.

A ces mots, Syl’ eu un mouvement de recul et émit un grognement sourd. Elle n’aimait vraiment pas l’idée qu’une autre personne boive son sang. Cette idée ne l’enchantait guère. Malheureusement Kienaruil était son professeur et elle lui devait le respect. Elle n’allait pas pouvoir refuser cette demande. Elle fronça les sourcils, contrarié et lui répondu d’une voix terne, sans intonation.

- Mmh ... Je me débrouille. Merci.

Sur ces mots elle enleva sa chemise, pour se retrouver avec le même haut à bretelle que pour courir. Son pantalon avait déjà été ôté pour pouvoir soigner sa jambe correctement. Lentement elle s’allongea sur le dos les bras croisés derrière la tête. Les yeux grands ouverts elle posa une question à Kienaruil.

- Vous ne m’avez pas dit qu’elle était votre métier ?

La réponse de Kienaruil avait littéralement figé Syl’. Elle ne s’attendait vraiment pas à un métier de la sorte, elle avait remarqué qu’il possédait une certaine musculature et avait plusieurs connaissances en combats et affrontements, mais elle ne s’attendait pas à ça.

Assassin, ce mot tournait en boucle dans la tête de Syl’, il avait soulevé énormément de questions, mais notre jeune vampire ne pouvait pas se permettre de demander certaines choses qui demeurait privée. Pourtant le bout de sa langue était rempli de questions. Pour commencer pourquoi devenir assassin. Syl’ détestait ôter la vie d’une personne, surtout depuis qu’elle avait été transformé en vampire, ce qui était très handicapant lorsqu’on se nourrissait de sang. Ensuite, pour qui travaillait-il, était-ce un assassin qui servait l’impératrice de Màvreah, ou quelqu’un qui prenait plaisir à tuer pour son propre compte.

Puis, une question vint à l’esprit de Syl’, pourquoi l’avait-il prise comme élève, voulait-il en faire une assassin. Cette pensée fit frémir Syl’ qui préféra se taire plutôt que de poser la question, elle saurait tout ça en temps voulu et si son seul moyen de survivre en tant que vampire était de devenir assassin, elle prendrait sur elle et écouterait Kienaruil.
Son regard se dirigea vers ce dernier, elle ne le remercierait surement jamais assez. Elle l’entendit lui demander son âge, elle réfléchit légèrement avant de lui répondre.

- Ca fait 101 ans que je suis devenue vampire et j’ai été transformé à 17ans.

Syl’ voulu continuer de parler pour poser une nouvelle question mais elle s’arrêta, ne voulant pas embêter son maître. Mais après tout, dans le pire des cas il ne lui répondrait pas.

- Vous ... Pourquoi être devenu assassin ? Et qu’allez vous vraiment faire de moi. Vous m’avez dit que vous m’apprendriez à être un bon vampire, ce sera tout ?

Syl’ attendait la réponse de Kienaruil quand celui-ci s’assied, à califourchon sur notre jeune vampire. Cette dernière était bien trop étonnée pour faire un seule mouvement. Le vampire s’approcha de Syl’ avant de poser deux doigts sur sa gorge. Des rougeurs apparurent sur le visage de Syl’ et elle frissonna au contact de sa peau avec celle de Kienaruil. Cette situation la gênait au plus haut point. Elle n’avait pas ou très peu côtoyé d’homme durant sa vie humaine, et n’en avait plus vue depuis qu’elle était devenue vampire. Kienaruil était le premier homme qu’elle rencontrait depuis longtemps et elle ne pouvait empêcher ses « hormones » de se manifester.

Heureusement il se rallongea vite après lui avoir confié qu’il exerçait ce métier pour suivre la voie de ses parents. Syl’ regarda Kienaruil se mettre dans la même position qu’elle allonger sur le dos. D’après ce qu’il lui avait répondu il ne savait pas encore ce qu’il allait faire d’elle à part lui apprendre à être une vampire convenable. Syl’ réfléchit pendant un long moment. Il faudrait qu’elle se trouve un métier elle aussi, un endroit ou vivre également, pas tout de suite, mais quand elle aura terminé son apprentissage elle devra se prendre en main et se gérer.

Décidément elle n’arrivait pas du tout à dormir, c’est pourquoi elle se releva et retira légèrement sa couverture pour regarder sa jambe. Le pansement l’empêchait de voir l’état de sa blessure mais la douleur avait diminué. Elle en déduit que ce devait être bon signe. Tournant la tête vers Kienaruil, Syl’ se permit de l’observer longuement avant de lui poser encore une question.

- Que prévoyez ... pardon, que prévois-tu qu’on fasse une fois que je serais rétablie ?