Nenya habitait une petite chambre enclavée dans une maisonnette à la triste allure, dont les façades, grises et crasseuses ne payaient pas de mine et laissait à penser à une pauvreté amère.
Mais la jeune courtisane avait prit la peine de décorer ce petit pied à terre, avec goût, lui donnant la luminosité qu'il manquait au quartier.

Citation :

"Le choix de cette chambre n'était pas anodin. Je ne voulais pas rester dans l'une de ces auberges sordides où s'entassent mes consœurs dans l'attente d'une nouvelle nuit de travail.
J'avais pris sur moi de louer cette chambre de bonne que j'avais redécoré à mon goût, certes, elle n'était guère un palais, mais suffisait à me donner le sentiment d'avoir un petit chez-moi."

Assise devant une petite coiffeuse, la jeune fille observait son reflet avec circonspection, comme si elle se découvrait pour la première fois. Coiffer ses longs cheveux, les apprêter, ajuster sa toilette, choisir les ornements, un rituel qu'elle effectuait de façon machinale presque, mais chacun de ses gestes semblaient, quant à eux, tout à fait calculés.

Citation :

"Je reste souvent étonnée devant le reflet du miroir, comme si j'étais moi-même une apparition étrange dans le lugubre d'Ambroisie.
Je me dis alors que j'ai atteins l'effet que je souhaitais, car dans ce métier, seules durent les visionnaires.
Ho, il est évident que la majorité nous prennent pour des poupées bassement matérialistes, mais ceux-ci ne se rendent guère compte du pouvoir que peuvent avoir les courtisanes: elles entendent certaines choses que l'on murmures dans les alcôves de ces auberges où aiment se divertir nombre de non-vivants, des oreilles dont on néglige bien souvent l'utilité...
Je ne ferai pas cette erreur."

Nenya posa la brosse en ivoire qu'elle tenait entre ses mains fines.
Sur les murs blancs de la chambre, la lueur orange des bougies créait des formes diaphanes.

"clic-clic"
Ce petit bruit métallique léger la tira de ses pensées, et lorsque la porte s'ouvrit, les flammes des bougies vacillèrent légèrement.

Citation :

"Il y avait quelques temps, j'avais changé de maître.
Ce dernier se montrait délicat à certains aspects, mais je savais d'instinct qu'il n'était pas homme à contrarier.
J'avais, par chance, put obtenir de demeurer dans cette chambrette, mais je dû user de nombres d'arguments afin de le convaincre du bien fondé de ma demande.
Et je n'étais pas peu fière de cette petite victoire. "

Il trouva la jeune demie-elfe assise sur le petit pouff de satin blanc crème, ses longs cheveux d'or retombant en de légères cascades sur ses épaules blanches. Elle portait une robe de mousseline blanche, rehaussée de liserons dorés dont la simplicité lui donnait des airs virginales, optant aujourd'hui pour une simplicité élégante, mais néanmoins calculée, calibrée.
La chambre quant à elle dénotait complètement avec le reste du cadre, et il était évident que la jeune courtisane avait fait rénové ce lieux, pour en faire un petit cocon luxueux, décoré avec soin et goût, l'endroit ressemblait à une perle enfouie dans la gorge d'une huître.

Nenya afficha un sourire aimable sur les lèvres, puis la dame se leva afin d'effectuer une élégante révérence :

"Le bon soir, Maître.
La nuit vous est-elle agréable?"

Citation :

"Mon maître avait des traits augustes, probablement elfiques au vue de la finesse de ceux-ci.
Certes, son apparence était des plus agréables, et ses cheveux feraient pâlir d'envie nombre de mes consœurs, mais si je devais souligner un élément chez cet homme qui me troublerait le plus: ses yeux."

Ils étaient si différents, lui, la lune avec ses yeux d'un bleu glacé, elle, le soleil avec les couleurs chatoyantes qu'elle arborait.
La jeune fille alla au devant du vampire, tendant l'une de ses mains délicates:



"Permettez que je vous déleste de votre cape, mon seigneur."

Nenya ne prenait jamais d'initiatives, laissant toujours le loisir à son possesseur de refuser. La raison était simple, elle savait qu'aucun homme n'aimait se sentir dominé, et c'était encore plus vrai pour les vampires, et ces derniers étaient bien souvent sensibles à ses manières délicates.


"J'espère vous faire oublier le désagrément du trajet , veuillez m'en excuser par ailleurs, je sais que ces rues sont loin d'être des plus convenables "

La jeune fille continuait à sourire mais son visage avait prit un air légèrement désolé.