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Invité Invité
| Sujet: Le marin. Mar 3 Mai 2011 - 23:32 | |
| Vous avez noté le nom de l'endroit où vous deviez rejoindre le fameux marin, auteur de l'annonce. Une petite taverne située au bord de l'eau, à la lisière de la forêt ancestrale et nommée « l'auberge du mauvais présage » semble être le lieu de rendez vous. Le bâtiment semble abandonné et vous commencez sérieusement s'il n'y a pas d'erreur lorsque vous entendez du bruit à l'intérieur.
« - De toute façon, qui pourrait avoir envie de venir ici? Je te dis qu'on attend pour rien... »
C'est à ce moment précis que vous marchez sur une branche qui se casse sous votre poids, révélant votre présence aux inconnus. A travers une vitre sale et cassée, vous apercevez la tête d'un homme. Un bandana noir retiens ses cheveux emmêlés en arrière, il a le teint tanné par l'air du large et plusieurs cicatrices barrent son visage, laissant, par endroit, des trous dans sa barbe rousse. En vous apercevant, un sourire illumine son visage. Vous entendez une chaise craquer puis un objet marteler le sol de façon régulière. La porte s'ouvre et vous vous retrouvez nez à nez avec le marin. Pendant quelques secondes, vous vous observez mutuellement. Vous apercevez à sa ceinture un cimeterre qui semble rouiller par endroit, et vous comprenez d'où vient l'étrange bruit que vous avez perçut plus tôt. Sa jambe droite est en fait un pilon de bois.
« -Mais entre mon gars! T'es surement là pour l'annonce, j'me trompe? Difficile de se retrouver ici par hasard hein? Mais viens, viens, je vais te présenter l'équipage! Enfin, j'espère que tu te doutais qu'on allait faire un p'tit tours en bateau non? Bon allez viens! Alors lui, c'est Jack, lui c'est William,et le petit là, dans le coin, c'est Didrick. »
Les hommes qu'il vous désignait de la main ne ressemblait en rien aux marins fortunés que vous vous attendiez à voir. Mais vous eûtes à peine ouvert la bouche que le capitaine reprit:
« -Et moi, c'est Denys, mais tu devras m'appeler capitaine.-Se tournant vers Jack-Tu vois mon vieux, il est là le marin qu'on attendait! En plus on dirait qu'il sait se battre! C'est l'homme qu'il nous fallait! Bon allez, assez parlé, plus vite nous serons au bateau, plus vite nous seront rentrés! En route moussaillons! »
Puis, chacun leur tours, les marins sortirent de la petite cabane, un sac sur l'épaule. Vous les suivez pendant quelques dizaines de minutes. Enfin, vous apercevez une embarcation, un peu toute abimée de partout, vous vous demandez de quelle façon elle arrive encore à flotter. Mais Denys ne vous laisse pas le temps de vous perdre dans vos pensées.
« -Mon gars, j'espère que tu es capable de prendre de bonnes initiatives et que tu es habile avec tes mains. Il y a pas de place pour les fainéants sur L'Hirondelle. »
Sans un bruit, vous acquiescez. Vous êtes à peine sur le bateau que vous larguez les amarres.
Le voyage commence bien, l'équipage semble sympathique, bien que le capitaine et Jack soient sans arrêt en train de se murmurer des choses à l'oreille. Vous commencez à sympathiser avec le petit Didrick lorsque William appelle toute le monde sur le pont inférieur.
« - Enfin un peu d'action! Par ma barbe de pirate, ça fait un moment que j'attendais ça! »
Vous vous arrêtez net. Didrick vient de prononcer le mot « pirate ». Ce n'était pas ce qui était indiqué sur le papier...Et plus aucun moyen de partir, a la nage, ce serait trop loin, et si vous éliminez les membres d'équipage un par un, vous ne pourrez pas ramener seul l'embarcation. Tant pis, vous allez devoir faire comme si de rien n'était. Vous suivez donc les hommes sur le pont, laissant votre bonne humeur derrière vous.
C'est le capitaine qui prend la parole:
« - Moussaillons! Aujourd'hui nous avons la chance de récupérer plus d'or que nous avons jamais rêvé! Comme vous le savez tous, d'ici quelques jours, un navire doit passer par ici. Il vient de Mavreah et sera plein d'or, de bijoux et autres richesses. - Cri enthousiaste de l'équipage- Mais attendez. Vous vous doutez bien que ce navire n'est pas seul. Deux petites embarcations militaires lui ouvrent le chemin, et deux le suivent. Autant dire que c'est une tâche ardue. Mais avec notre entrainement et notre nouveau compagnon, rien ne pourra nous arrêter! »
Vous savez maintenant ce qui vous attend. Qu'allez vous faire? Tomber dans la piraterie? Faire régner l'ordre et la justice tant que vous le pourrez?
[A toi de jouer Njord! Laisse libre court à ton imagination et bonne chance! Astriol ] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le marin. Mer 18 Mai 2011 - 7:08 | |
| Ambroisie, 1er cycle de Gelubriar, Sangnïa 5"Ambroisie, Ô Ambroisie, fabuleuse cité, magnifique havre de beauté, aux passages secrets si tortueux, aux ruelles isolées si dangereuses; ouvre-moi tes portes de fer, accorde-moi le repos à l'ombre de tes colonnes, donne-moi un soupir, et permets-moi de poser une dernière fois les yeux sur celle qui te domine avant que je ne meurs", Léopold de la Berge Saint-Jacques.
Ainsi s'achèvent les écritures des Parchemins des Nécropoles, signés de la main du Conte Léopold de la Berge Saint-Jacques il y a quelques 135 années. Ces mots résument parfaitement Ambroisie, ville si belle et pourtant si périlleuse. Elle a su, au fil du temps, asseoir sa domination sur toute une région et faire resplendir sa lumière par-delà les plaines et vallées, au-delà des montagnes et collines. Aujourd'hui, Màvreah sera en fête. Dans la Capitale de Sang, des rituels et des cérémonies auront lieu et chaque rue possèdera ses propres attractions pour célébrer le digne jour de Calydonia. Mais il est des gens qui ne voient pas cette journée sous un air enjoué. Ce sont ceux qui, par centaines, doivent assouvir les envies vampiriques de leurs maîtres, parfois jusqu'à la mort... A l'aube de ce jour si spécial, quelques individus se dépêchent sur les quais encore brumeux, avant même que les premières festivités ne débutent, signifiant ainsi le commencement d'une longue journée de décadence pour les uns et de longues heures de terreurs pour les autres. Et dans le souffle du spectre de la nuit, les chuchotements se font plus denses, l'on s'agite comme pour échapper à une mort certaine, et petit à petit des bruits secs de chaloupes misent à l'eau se détachent du silence pesant qui règne en ce port.
Lord Birmingham arriva en toute hâte sur le quai, traînant avec lui une petite boîte noire dessinée de motifs en nâcre. Il ne sut de prime abord où se diriger, jusqu'à ce qu'il ne remarque un visage familier. - Hector!, soupira-t-il de fatigue, Il est grand temps, j'ai failli ne pas arriver! J'ai dû les semer. Dépêche-toi de monter à bord de ce canot, sinon il sera trop tard... Prends cette boîte, elle est dedans. Alors qu'il commençait à partir, il le retînt du bras, Fais attention, elle est fragile, ne la perds pas et ne l'ouvre pas, sinon ce sera la fin... Lord Birmingham abandonna le jeune homme à son destin et s'évapora dans la brume que seuls quelques rares rayons du soleil levant pouvaient désormais percer. Hector grimpa dans le dernier canot au départ. Rangeant soigneusement la mystérieuse boîte dans la poche intérieure de son veston, il agrippa une rame. Une dizaine de minute plus tard, et alors que jusqu'à présent seuls les lanternes accrochées aux barques scintillaient dans la pénombre, une gigantesque ombre se détacha des vapeurs qui l'entourait. Un voilier apparu à ses yeux. Seules quelques lumières à sa poupe auraient pu indiquer sa présence. Soudain, la chaloupe vînt frapper la coque de bois du navire et un échelle de corde dégringola de son long. Les uns après les autres, les hommes à bord du canot montèrent. Ce fut le tour d'Hector, et lorsqu'il posa les deux pieds sur le pont et eût enfin le temps de scruter les alentours, il observa qu'au moins une trentaine d'invidus étaient montés à bord. - Il y eût donc autant de chaloupes qui fuirent..., songea-t-il, même si au fond de lui-même il ne fut que peu étonné.Quelques minutes passèrent avant qu'il ne se rende compte qu'on levait les voiles. Le soleil brillait bien mieux désormais, et le brouillard disparaissait. A environ un kilomètre, Ambroisie semblait naître. Elle était resplendissante dans les premières lueurs du jour. C'était un adieu. Hector le savait. Jamais il ne pourrait revenir ici. Cela ne l'attristait pas particulièrement, après toute cette souffrance. Mais il ressentait intérieurement une sorte de mélancolie. Tous ses souvenirs étaient là et, parmi la masse de vestiges douloureux qui hantaient son esprit, il y avait aussi quelques notes de joies de moments qui l'avaient rendus heureux. Aussi ce départ était-il synonyme de nouvelle vie, bien meilleure que celle qu'il avait jusqu'à présent eue. Alors que le voilier s'éloignait, Hector discernait les paysages de mieux en mieux. La cité d'Ambroisie à l'Est avait laissé place à l'Océan à perte de vue à l'Ouest. Hector nota qu'ils n'étaient pas seuls. Deux navires devançaient le sien, et deux autres fermaient sa marche. Au même moment, au sein du Palais d'Ambroisie, un homme nommé Lord Birmingham venait se recevoir un couteau de glace dans le cœur. Quelques part à des lieues de toute terre, 1er cycle de Gelubriar, Sangnïa 5Voilà plusieurs heures qu'ils voguaient. Le bateau, bien que d'apparence fort vieille et délabrée, crevait de sa quille les flots tumultueux de l'Océan. La figure de proue, une énorme idole anthropomorphe sculptée dans un bois troué par les mites, surmontait le navire. Son crâne colossal devançait le vaisseau et semblait défier le Dieu des Océans en personne. Quatre hommes étaient affairés à la tache, souquant les nœuds des voiles, étarquant ces dernières, brossant le sol. Le capitaine était quant à lui occupé avec sa barre. Et au milieu de tout ça, un nain. Un petit être qui, s'il se sentait fort parmi les siens, avait ici l'impression de n'être qu'une mouche perdue dans un essaim d'abeilles. Njörd ne savait que faire. Il avait déjà maintes fois embarqué à bord de navires, mais jamais en tant que matelot, aussi loin que sa mémoire pouvait le lui permettre en tout cas. Oh, il avait bien au fond de lui l'impression d'avoir un lien particulier avec la mer, toutefois cela ne l'aidait certainement pas maintenant. Mais le capitaine avait été clair:
- Il n'y a pas de place pour les fainéants sur L'Hirondelle, se souvînt Njörd, et il n'avait aucune envie d'être jeté par dessus le bastingage. Njörd fit alors ce que toute personne censée aurait fait. Il pris une brosse qui traînait, ravala sa fierté, et frotta le sol. |
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| Sujet: Re: Le marin. Mer 18 Mai 2011 - 8:06 | |
| Quelques part à des lieues de toute terre, 1er cycle de Gelubriar, Mortaeï 6La journée d'avant n'avait pas été la meilleure que Njörd ait connue. Il avait passé son temps à brosser les lames de bois des ponts et à astiquer les quelques rares cuivres présents. La nuit avait été la bienvenue et lui avait enfin donné la possibilité de réfléchir sur la situation. Et désormais, elle était claire à ses yeux: il était seul, à des centaines de kilomètres de toute terre et qui sait peut-être même plus. Quatre marins chevronnés étaient à bord avec lui, mais sans eux, il courrait à sa perte. Impensable de les éliminer. Restait donc à savoir comment allaient se passer les prochains jours et surtout dans quelles conditions s'effectuerait l'abordage tant attendu par les matelots et le capitaine. Njörd avait donc décidé, pour l'instant, de faire ce qu'on lui demandait et de répondre favorablement aux ordres. De plus, cela ne le contraignait pas outre mesure étant donné que tout ce qu'on lui avait demandé jusqu'à présent n'allait pas contre ses idées. - NJÖRD!, s'époumonna le capitaine à l'autre bout de son vaisseau. L'intéressé ne répondant pas, NJÖRD!!! Njörd grommela. Il était tranquillement en train d'écouter Didrick en train de lui faire une leçon sur les nœuds lorsque le capitaine l'avait appelé. Après deux appels, Njörd décida tout de même d'aller voir ce qu'on lui voulait. Il traversa le pont inférieur, grimpa l'échelle qui le séparait du pont supérieur avant, et rejoignit le capitaine. - Njörd, d'ici un jour ou deux, nous arriverons dans la rade de Denys. Je l'ai nommé ainsi en l'honneur d'un grand pirate. Moi. Voyant la mine déconfite de Njörd, il continua, Les navires de Mavréah passeront obligatoirement au large de cette île, il posa son doigt sur la carte qu'il tenait dans la main, à nous de profiter de notre connaissance de ces eaux pour avoir avantage sur la bataille que nous allons livrer. Etant donné que tu n'as pas encore une grande expérience de la piraterie - ne t'inquiètes pas, ça viendra! - je te prendrais sous mon aile dès que nous débarquerons et t'enseignerais quelques techniques indispensables au métier. Le capitaine fit un sourire qui en disait long. Njörd eut surtout l'impression qu'on se foutait royalement de lui. Cet homme qui se prétendait si expérimenté ne devait pas avoir bien plus que la moitié de l'âge de Njörd. Et le pauvre nain avait soudain l'impression d'être tombé en enfance, qu'on le prenait pour un idiot qui ne savait absolument rien de la vie et de la guerre, alors qu'il savait parfaitement comment se battre et monter une stratégie. Il préféra tout de même se taire pour ne pas se mettre à dos le capitaine; il ressentait une certaine empathie pour lui. Njörd regarda autour de lui dès que ce dernier eût reprit son travail avec une boussole de fortune. William était au sommet du nid-de-corbeau, affrontant le vent froid venant du Nord. Jack récupérait à l'aide d'une gaffe une corde tombée à l'eau. Quant à Didrick, n'ayant visiblement rien de bien pressant à faire, il taillaidait avec son couteau rouillé un rameau de frêne. Njörd se dit qu'il ferait mieux d'aller se reposer et parti rejoindre son hamac à fond de cale. Ambroisie, 1er cycle de Gelubriar, Mortaeï 6La nouvelle avait fait scandale parmi les plus hautes autorités d'Ambroisie. Comment des humains avaient-ils osés prendre la fuite, abandonner leurs maîtres, et ce durant le jour le plus important de l'année pour les vampires, Calydonia. Déjà l'on parlait de ça entre commerçants, et de fil en aiguille, en un jour et une nuit seulement, la nouvelle était déjà allée jusqu'aux domaines privés tant convoités par la bourgeoisie ambroisienne. Par un conseil organisé en toute hâte, l'on décida que cet affront devait être vengé. Mais il n'était pas question de s'attaquer aux humains qui étaient toujours là. En trouver était parfois difficile, et de toute façon les fuyards ne le sauraient même pas, ce qui n'aurait aucunement pour effet de les faire culpabiliser. Après mûre réflexion, et avec l'aide d'un vote unanime, on se prépara à poursuivre les navires. Quatre petits bateaux armés avaient été volés, le cinquième n'était pas de fabrication de Mavréah. On supposa, avec la connaissance de la puissance des vaisseaux volés, que seuls deux des plus grands voiliers d'attaque de Mavréah suffiraient à envoyer par le fond les maudits fugitifs. Ce jour-ci, en début d'après-midi, deux Man'o'war prirent le départ sur la trace des évadés. Les sources tirées de quelques torturés laissaient savoir que les navires allaient plein Nord. En suivant les routes maritimes classiques, on pourrait les retrouver rapidement, surtout qu'ils étaient ralentis par leur nombre. |
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| Sujet: Re: Le marin. Ven 20 Mai 2011 - 8:20 | |
| Pleine mer, 41°43′55″N 49°56′45″O, 15h45, 2ème cycle de Gelubriar, Vitaeï 7La mer était belle et réfletait de milliers de petits points lumineux d'un soleil discret. Hector se sentait bien. Il n'avait pas envie de rejoindre l'immense majorité des passagers qui préféraient se réchauffer à l'intérieur du navire. Il faisait partie des rares courageux à affronter l'air frais et piquant de ce mois de Gelubriar.
- Ils ne savent donc pas ce qu'ils ratent..., soupira-t-il à haute voix. Avec un peu de chance, ce soir j'aperçevrais le rayon vert dont Lord Birmimgham me parlait tant il y a encore un cycle...
Il s'appuya sur le bastingage, regardant les remous provoqués par la coque du navire. Les voiles étaient gonflées par le vent. On filait sûrement à allure toute. A plusieurs mètres de lui, deux enfants couraient sur le pont, tournant autour des canots de sauvetage bachés, risquant de se prendre les pieds dans les cordages les retenant. Sur le gaillard d'avant, les marins étaient occupés à ranger les voiles qui trainaient ça et là. L'air commençant sérieusement à se rafraîchir, Hector décida de rentrer au chaud. Lorsqu'il ouvrit la porte menant à la grande salle commune des passagers, ce fut des chants qu'il entendit, ceux d'hommes et de femmes libres du joug des vampires, du moins c'est ce qu'ils pensaient à ce moment là, loin de se douter qu'ils étaient poursuivis par deux navires fortement armés et attendus par un bateau de pirates sur leur route.
Pleine mer, 43°21′51″N 37°13′45″O, 18h00, 2ème cycle de Gelubriar, Vitaeï 7
Deux des plus puissantes frégates de bataille de Mavréah faisaient route dans une direction plus qu'approximative. Mais les vampires étaient optimistes et leur soif de vangeance les motivaient plus que tout. Ils les retrouveraient, quoi qu'il advienne, et rien ne les arrêterait... A bord de La Boudeuse et de L'Incorruptible, deux mystérieux et énigmatiques personnages étaient également présents. Ils avaient embarqués sur ordre d'un magnat des banques à la main de fer afin d'accomplir une tâche toute particulière. Peu leur importait les misérables humains qui avaient fuis. D'ailleurs, lorsqu'ils les rattraperaient, ils ne s'en soucieraient guère. Ils devaient parvenir à trouver un objet, cet objet, dont l'importance prévalait toutes les monnaies en cours selon les dires de leur commanditaire.
- Crois-tu que nous saurons la trouver avant que ces idiots ne fassent sombrer les navires fuyards? Si nous ne parvenons pas à la reprendre, non seulement nous aurons échoué, mais en plus il ne sera plus question pour nous de remettre les pieds à Ambroisie, sinon nous... - ...Sinon nous mourrons, je le sais..., termina le second homme, pour dire haut et fort ce que le premier n'osait prononcer. - Tu as raison. Aussitôt que nous verrons les navires ennemis, il faudra faire en sorte de les aborder le plus vite possible et de nous en emparer. En attendant, allons donc manger un bout, il est presque l'heure de souper, et j'aimerais être dans la cabine à peaufiner mes papiers avant que le soleil ne se couche... Pleine mer, 37°44′42″N 53°12′33″O, 23h15, 2ème cycle de Gelubriar, Vitaeï 7Njörd se réveilla brutalement. Il venait de tomber de son hamac sur le sol détrempé du navire. Le bateau tanguait de toutes parts, Njörd n'avait jamais rien vécu de tel. L'eau s'engouffrait par vaguelettes par les écoutilles de bois et inondait les ponts inférieurs, sans que toutefois cela ne représente de réel danger pour la survie du bateau. Par contre, le bruit était assourdissant. Au dehors, l'orage grondait et le ciel était zébré d'éclairs qui illuminaient l'espace d'une fraction de seconde un horizon totalement noir le reste du temps.
- William!, cria le capitaine pour se faire entendre de l'autre bout du vaisseau. Cours réveiller ce lymphatique de Njörd! Il est hors de question que nous affrontions l'Océan déchaîné seuls!
William croisa Njörd alors que ce dernier était en train de remonter l'échelle menant au pont principal.
- Njörd, le capitaine veut que tu te bouges un peu! C'est une véritable tempête que nous affrontons! On a besoin de toi, vas voir Didrick, il saura te dire quelle manœuvre tu dois faire, il est en peine là! - Ok, aucun problème, je suis désolé, je dormais à poings fermés, vous auriez du me réveiller! - Pas d'excuses, un pirate ne demande JAMAIS pardon, c'est contraire à ses pensées, sinon tu ne te pardonneras pas toi-même de ce que tu pourrais un jour faire avec nous!
Njörd abandonna William pour partir en direction de Didrick. La mer était démontée et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. On n'arrête pas les éléments... Quand bien même un clerc aurait été présent, il n'aurait rien pu faire. Njörd devait faire de son mieux, fusse au péril de sa vie. Son attrait pour l'Océan limpide était plus faible à présent. Oh qu'il regrettait les tunnels d'Angaïla... Oh qu'il les regrettait à ce moment précis... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le marin. Jeu 26 Mai 2011 - 4:08 | |
| Pleine mer, 41°12′78″N 45°13′09″O, 12h00, 2ème cycle de Gelubriar, Terrïa 8La Boudeuse et L'Incorruptible, bien que parties avec plus d'un jour de retard d'Ambroisie à la poursuite des évadés, avaient considérablement rattrapé le gouffre qui les séparaient. Les deux amiraux chargés de la conduite des ces deux splendides vaisseaux de guerre étaient plus que satisfaits. Le vent leur avait été favorable de même que le temps avait été clément, ne les emprisonnant pas dans un tourbillon de tempête qui à coup sûr leur aurait fait perdre leur route. Le plus vieux des deux - aussi le plus expérimenté avec cent cinquante-sept ans de loyal service à Mavréah - était un fin connaisseur des cartes maritimes. Outre le fait qu'il était naturellement doué avec l'algèbre et les calculs mathématiques, ce qui s'avèrait indispensable pour tracer correctement une trajectoire maritime, il avait également la chance de pouvoir depuis sa naissance visualiser en trois dimensions toutes sortes de planisphère. C'est d'ailleurs cet atout non négligeable qui l'avait vite fait promouvoir en tant qu'amiral. Le second amiral, quant à lui, sous les ordres du premier, se contentait de suivre La Boudeuse. Il respectait très bien la grande expérience de son confrère et cela lui permettait, en outre, de se débarrasser de l'ingrate tâche qu'était celle des calculs selon ses dires.
Pleine mer, 40°41′03″N 53°29′63″O, 22h00, 2ème cycle de Gelubriar, Terrïa 8
Hector était l'un des rares à avoir réussi à se procurer une cabine pour lui seul. Bien que lorsqu'il y réfléchissait, il ne l'avait pas tellement demandé, de peur à passer pour un capricieux. On l'y avait conduit immédiatement après le départ, et il disposait d'un confort supérieur aux autres passagers: matelas moelleux, bureau d'écriture avec lampe à huile, table à manger, et une décoration sympathique, bien que sommaire. Mais c'était beaucoup plus que tous les autres qui dormaient parfois à six dans une cabine. Cela lui valait d'ailleurs une certaine jalousie et parfois même un rejet. Il avait ainsi dîné seul ce soir. Il s'installa sur son lit et prit sur la petite table de chevet un bouquin que lui avait avec insistance donné un marin de l'entrepont: "Absolution". Qu'était-ce donc? La couverture de cuir noir ne contenait rien si ce n'était le titre et un fin filament doré sur la reliure. Il ouvrit le bouquin et lit sur la première page ces seuls mots:
- Fuyez, pauvres fous, pendant qu'il est encore temps! Je vous dédie cette parenthèse de ma vie, que bon usage en soit fait!, lit-il à haute voix. Et bien, que m'a-t-on encore donné là? Il tourna la feuille jaunie par le temps.
"Toutes nos fautes requièrent-elles l'Absolution? Ne pas être responsable de ses actes, c'est être lâche, c'est s'éclipser devant l'adversité, pour échapper à un certain jugement. Se dire qu'aucune erreur ne vient de nous, c'est avoir peur. Et celui qui dit pouvoir se pardonner lui-même, ou ne souffrir d'aucune culpabilité, ment. Nous cherchons tous le pardon divin, que les Dieux nous donnent la chance d'oublier tous nos méfaits."
Hector s'énerva un peu en son fort intérieur. Comment pouvait-on penser être pardonné quelles qu'étaient ses erreurs? Dans ce cas, l'on pouvait commettre les pires méfaits de son vivant et l'on serait tout simplement pardonné par les Dieux? Trop simple! Il remarqua qu'au milieu du livre quelques pages étaient cornées. Curieux, il y jeta un œil.
"Loraine Mary Bess Henderson nacquît il y a bien longtemps d'une famille bourgeoise de Mavréah, à Middle-Hampton, près de la Plaine des Supplices. Très tôt, elle avait appris de son père le maniement des armes, chose peu commune pour une jeune femme de l'époque. Elle excellait dans cette pratique. Elle était passionnée par beaucoup de choses, dont la lecture et les belles pièces de collection, si bien que la demeure familiale possédait une énorme bibliothèquet et iun florilège des plus belles œuvres d'art d'Ephaëlya. Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, son père, un maître réputé, disparut mystérieusement à bord d'un navire au large d'Ambroisie. En plus des nombreuses malles qu'il avait emmené avec lui et dont la perte fut, pour Loraine, au moins aussi importante que celle de son géniteur, l'on s'aperçut de la disparition d'une gemme détenue par la famille depuis plus de mille ans. L'affaire fut vite oubliée alors que des évènements bien plus importants se profilaient à l'horizon. En quelques mois, Ephaëlya, terre de paix, avait été rongée par les flammes et la noirceur de l'air. Les Titans avaient gravement endommagé un territoire autrefois si luxuriant. Alors que des milliers de Vampires, d'Hommes, de Nains, d'Elfes et de Lycans mourraient sous le joug de ces ennemis, elle s'engagea dans un bataillon spécial chargé de porter secours aux blessés et de les protéger aux vues de leur état plus que fragile. Lorsque la Guerre des Titans prit fin par un incroyable et miraculeux concours de circonstances, Loraine épousa un riche vampire répondant du nom de Thomas Dorlington. Ensemble, ils eurent deux enfants. Mais le sort allait briser cette union si prometteuse. Un jour, alors qu'elle se promenait seule sur une plage au Nord d'Ambroisie, son regard fut irrésistiblement attiré par une lueur étincelante sur un éperon rocheux. Sans pouvoir se contrôler, et sans toutefois que cela ne la contrarie véritablement, elle avança dans l'eau, nagea et gagna la roche émergeante sur laquelle venaient s'écraser les vagues. Elle trouva dans l'infractuosité du rocher, mêlé aux galets et coquillages abandonnés ici par l'eau, une pierre brillante, d'un noir profond. Elle la prit entre ses doigts fins. Elle était lourde... Mais si belle... Ce n'est qu'en regardant le soleil au travers de la pierre qu'elle se souvînt. La manière dont la lumière passait au travers, la taille si spécifique... Tout ceci lui remémora son passé. Cette gemme n'était pas anodine, et le fait qu'elle la découvre elle, et elle seule, ne devait rien non plus au hasard! Après de si longues années, l'objet revenait donc à ses propriétaires... Totalement enjouée par sa découverte fortuite, elle regagna aussi vite que possible son domaine. Alors qu'elle arrivait devant l'immense grille de fer forgé, elle fut accueillie par un valet humain. Il était là pour lui apprendre une bien triste nouvelle. Thomas était mort, on avait retrouvé son corps totalement lacéré dans le petit bois, le tronc éviscéré. Mûe par une colère surnaturelle, elle tua l'homme. Deux cycles plus tard, sa fille fut tuée par un groupe d'Hommes revendiquant leur liberté. Elle les tua tous aussi. Loraine Mary Bess Henderson mourrut l'année suivante, en plein sommeil, sans que l'on sache pourquoi. Son fils hérita de tous les biens familiaux, ainsi que de la pierre. Ne l'ayant jamais vu, il la fit expertiser. Un diamant. Un diamant très pur et très noir. Si rare... Attiré par les jeux, les fêtes et les plaisirs de la chair, il dilapida des sommes colossales, allant jusqu'à emprunter de l'argent à de riches banquiers nains. Littéralement ruiné, il abandonna tout et disparut. Le domaine fut pillé et rasé, et toutes les affaires de la famille s'envolèrent aux quatre vents. Depuis ce jour, la légende de la gemme maudite se raconte de familles en familles. Mais nul ne sait ce que le diamant est devenu. Nul ne sait si le fils l'emporta avec lui, s'il erre toujours en Ephaëlya, s'attaquant de nuit aux brebis égarées, ou s'il a emporté avec lui la pierre dans la fosse commune des condamnés à mort ou des mendiants non connus."
- S'en est assez! Ce livre est un amas d'inepties sans importance. Il va m'entendre! Je savais bien que je n'aurais pas du le prendre...
Hector se leva brusquement de la couchette. Il comptait bien aller retrouver ce marin qui se jouait de lui. Il sortit de la cabine. La coursive n'était éclairée que par la faible lueurs des quelques lampes à huile accrochées aux murs. Il longea le couloir, prit à droite, descendit un petit escalier et avança jusqu'à une porte battante. En l'ouvrant, il arriva dans une cale, celle où était censé être le matelot à la besogne. Il appela. Personne, nulle âme qui vive en ces lieux. Enervé, il monta sur le pont, espérant trouver quelqu'un contre qui grogner ou au moins se plaindre. Après tout, ce n'était qu'un livre. Ce n'était pas si grave. Mais l'insistance qui lui avait porté l'homme, c'était cela qui le contrariait. Ce n'était rien d'autre qu'une ode aux vampires, et ce n'était sûrement pas le moment pour de telles lectures alors que son peuple souffrait. Arrivé sur le pont, il remarqua une agitation parmi les membres de l'équipage. Quelques curieux passagers scrutaient la mer plongée dans la pénombre. Demandant ce qui se passait, on lui répondit qu'un homme était tombé à la mer. Des bouées avaient été lancée, mais on ne s'était rendu compte que trop tard de la chute du malheureux. Ainsi, de précieuses minutes avaient été perdues. Deux canots étaient à l'eau, recherchant la victime. A l'étage qui surplombait Hector, des signaux lumineux étaient envoyés aux navires de l'escorte: un marin actionnait une grosse lampe pourvue de volets qu'il ouvrait et fermait alternativement (Hrp: une sorte de signaux en morse). En ayant presque oublié ce pour quoi il était là, et ayant adopté l'attitude des passagers curieux: bras appuyés sur le bastingage, tête fouinant les clapotis de l'eau sur la coque, son oreille entendit deux matelots parler discrétement. Hector comprit que la personne qui était tombée à l'eau était un marin. Et que ce marin avait été attaché aux cales. Ses cheveux s'hérissèrent sur son crâne...
- Bon sang! Le crétin a trouvé le moyen de se jeter par dessus bord!, songea-t-il avec surprise.
Pleine mer, 38°55′10″N 53°54′11″O, 23h00, 2ème cycle de Gelubriar, Terrïa 8
- ILE! ILE EN VUE!
Le cri de William, perché sur le mât avant, venait de résonner sur le navire. Njörd était plus que content. C'était un bon signe, ils allaient accoster, au moins pour la nuit, afin de prendre des vivres et de faire le plein d'eau douce. Et Njörd serait plus que ravi de poser les deux pieds sur la terre ferme. Il passerait au moins une heure sans avoir l'impression de bouger, même lorsqu'il était immobile. Combient de fois était-il tombé depuis le départ!
- Njörd, mon bon Njörd..., dit tout sourire le capitaine en s'adressant au nain. Je vais enfin pouvoir t'apprendre des choses plus utiles que d'affaler des voiles!
Njörd ne voyait pas du tout de quoi voulait bien parler le vieux capitaine, à moins que cela soit peut-être à propos de leur conversation de l'avant-veille. Peu lui importait à ce moment présent. Il n'attendait qu'une chose: le débarquement. |
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| Sujet: Re: Le marin. | |
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