Une belle matinée ensoleillée, quelques cris enfantins, quelques vendeurs ouvrant leur échoppe, quelques odeurs enivrantes, quelques musiciens s’aimant à attirer la foule… le marché de Tharbäd s’éveilla doucement…

Il faisait doux, ni trop chaud, ni trop froid, juste… idéale comme depuis de nombreux jours à présent. Sous le regard des soldats d’Evanya, des gardes de la cité et de la bienveillance du Gardien de la Nature, la paix n’avait de cesse de grandir dans le cœur des évaniens. Les enfants s’aimaient à courir à travers la foule, jouant à quelques jeux elfiques, taquinant quelque peu leurs camarades. Tandis que les cerfs-volants de la petite place des enfants, Nómë hína, dragons et chimères valsaient dans les airs.
Le regard du Gardien reflétait ceux-ci, songeant à y aller plus tard… afin d’y ressourcer son présent d’une enfance bien lointaine.

Son regard se porta ensuite vers les eaux de la petite fontaine de Lúmë, la fontaine du temps…
Elle y symbolisait le temps qui passe, l’écoulement d’une vie… une goutte parmi tant d’autres, renforçant une union bien présente dans l’esprit des elfes. Le commandant d’Evanya se tenait debout face à elle, caressant des mains les eaux cristallines au milieu de la petite place de Lúmë, non loin du marché populaire. Il n’était là par hasard, il se devait d’y être pour son devoir...

Tôt ce matin, il eu vent par Nimalaï Välian d’une triste nouvelle qui n’en était par forcément une, le départ de la première prêtresse, Elenna Mudoleth. Elle n’avait pu faire face aux responsabilités de son rang, lui prenant tout son temps, elle n’avait cru subir tant de travail… Ayliän la comprenait, lui-même n’avait de vie à part celle de protéger Evanya. Il en souffrait par moment mais… la plupart du temps, il se plaisait à la protection de la contrée. Les soldats d’Eléänya, les faucons d’Evanya, l’aimaient pour sa dévotion et son courage. Le commandant Faën, un grand elfe pour beaucoup, un héros pour les petits bouts, un protecteur vigilant pour les plus grands, le peuple l’aimait pour ça. En tout cas, il s’y efforçait au prix d’y donner sa vie et il n’arrêtera qu’à la dernière cadence de son cœur, lorsque le dernier son vibrant l’emportera dans l'éternité...

Le conseil de la garde avait donc élu une jeune elfe du nom de Narya Galdariel, motivée et sûr d’elle selon Nimalaï.
A l’accoutumé, le rôle de recruteur lui était destiné mais le chef du conseil n’eu le temps de faire autrement de par le départ imminent d’Ayliän qui partirai d’ici quelques jours. Ayant une confiance aveugle en Nimalaï, Ayliän ne pouvait qu’être impatient de rencontrer cette jeune recrue, protectrice de Dame Fáliadëa, espérant qu’au contraire de l’ancienne prêtresse, elle n’abandonnera ce poste si convoité et pourtant si délicat. A la demande du conseil, Ayliän la guidera de par cette entrevue.

La petite place de Lúmë était ovale, ressemblant à un œuf d’où la fontaine prônait en son centre, quelques bancs tout autour, quelques anciens parlant entre eux, quelques enfants mangeant fruits et autres délices, l’ambiance était plaisante. On y pouvait entendre du marché les cris des marchands et le son des luths des musiciens qui égayaient les promeneurs et autres voyageurs venus d’ailleurs. Touchant l’eau de sa main, Ayliän s’aimait à ressentir toute cette intense chaleur autour de lui. Par moment quelques gardes passèrent par là, le saluant en inclinant légèrement la tête, ce qui fit le commandant en y faisant de même tout en leur offrant un sourire.

Quelques minutes s’étaient écoulés depuis son arrivée à la fontaine, relevant la tête, il esquissa un nouveau sourire à la rencontre du regard émeraude de la jeune elfe à la chevelure de feu. De longs cheveux caressant son corps, un doux visage emplit de tendresse, une peau neigeuse émanant une pureté déroutante… la première prêtresse, Narya Galdariel. La jeune elfe était vêtue d’un blanc soyeux, caressant ses jolies formes à chacun de ses pas. Elle arriva à quelques mètres du commandant qui, respectueusement, inclina la tête tout en s’engouffrant dans son regard plus intensément. Une nature florissante pouvait y naître de par leur regard émeraude se mélanger ensemble, signe d’un avenir prometteur qui sait...

- Enchanté, Dame Narya Galdariel,
Je me nomme Ayliän Faën, Gardien de la Nature, commandant de l’armée elfique et protecteur du peuple.

Officiellement, je suis votre supérieur, mais ne le voyait pas ainsi, je ne pourrai supporter que votre regard soit effrayé par ma présence. Lorsque nous sommes deux comme à cet instant, appelez-moi Ayliän. dit-il en formant une moue plutôt sympathique afin de rassurer la jeune elfe.

- Avant d’en arriver au fait, faisons plus ample connaissance, voulez-vous? reprit-il en l’invitant de la main à marcher avec lui.

Accompagnant ses pas, la jeune Narya le suivit et tous deux marchèrent à travers la petite place de la fontaine du temps.

Le soleil prenait doucement sa place sur la terre des elfes. Narya était assise devant la fênetre de sa chambre et elle observait ce magnifique spectacle. Les couleurs qui se mélangeaient devant ses yeux émeraudes étaient éblouissantes. Même si l'aube s'offrait à elle à chaque nouvelle journée qui débutait, Narya ne pouvait se lasser de cette parade naturelle.

Depuis quelques jours, la jeune elfe redoutait cette matinée qui arrivait à grands pas. L'idée de rencontrer son supérieur, le gardien de la nature, la rendait légèrement nerveuse. Il était la première personne de haut rang qu'elle allait rencontrer depuis sa nomination au titre de prêtresse. La jeune créature poussa un léger soupire alors que les battements de son coeur ne cessaient de prendre de la rapidité. Narya se leva doucement du banc sur lequel elle était assise pour prendre place devant son grand miroir. Cette chambre avait été louée jusqu'à ce qu'elle ait accès à ses appartements en Evanya. Pour l'instant, cette pièce lui convenait très bien.

La jeune femme prit alors une grosse brosse à cheveux et elle entreprit de démêler sa chevelure. Elle devait être impeccable pour cette rencontre.

( ... )

Environ une heure plus tard, la jeune elfe était finalement prête. Elle avait revêtue une longe robe de couleur blanche qui mettait en valeur les formes de son corps pâle. Narya quitta doucement sa chambre et elle se mit en route afin de rencontrer cet important personnage. Les battements au sein de sa poitrine augmentaient de plus en plus. La nervosité s'emparait doucement, mais sûrement, de sa petite personne. Son regard se perdit alors sur le sol, tentant de reprendre son calme. Comme à son habitude, Narya se perdit rapidement dans ses pensées...

Lorsqu'elle releva les yeux, elle était à quelques mètres de l'endroit où elle devait rencontrer Ayliän Faën. Ses pas se firent alors plus lents et ses pieds nus semblaient caresser le sol chaud. Le regard émeraude de l'elfe détaillait son environnement. Narya voulait savoir si l'homme qu'elle devait rencontrer était déjà présent. Quelques secondes d'observation suffirent afin de répondre à son interrogation. Un homme à la chevelure blonde se tenait près de la fontaine vers laquelle la créature se dirigeait. Il était d'une beauté impressionnante, Narya ne pût se le cacher. La prêtresse n'avait plus de doute ; il était l'homme qu'elle cherchait. La jeune adulte lui sourit à son tour tout en continuant de s'approcher de lui. Narya s'inclina respectueusement à son égard avant de reprendre sa position initiale.

- Enchanté, Dame Narya Galdariel,
Je me nomme Ayliän Faën, Gardien de la Nature, commandant de l’armée elfique et protecteur du peuple.

Officiellement, je suis votre supérieur, mais ne le voyait pas ainsi, je ne pourrai supporter que votre regard soit effrayé par ma présence. Lorsque nous sommes deux comme à cet instant, appelez-moi Ayliän.

Lorsque ces mots atteignirent les oreilles pointues de la jeune femme, une teinte rosée prit doucement place sur ses joues. Elle acquiesça d'un signe de tête.

- Avant d’en arriver au fait, faisons plus ample connaissance, voulez-vous?

Narya remarqua le signe de l'homme et elle le suivit, marchant près de lui.


La jeune femme rousse posa brièvement son regard vert dans celui de l'elfe qui marchait à ses côtés, un léger sourire accompagnait sa demande.

La jeune elfe à la chevelure de feu n’avait de cesse d’étreindre le cœur du guerrier, elle avait une certaine présence qui ne lui était indifférent. Il sourit à ses propos, un peu curieuse, suffisamment pour ne pas embarrasser son interlocuteur qui dévorait chacun de ses mots avec grand intérêt. Ils marchèrent tous deux, lentement, côte à côte avant que le jeune elfe n’intervienne.

- Veuillez excuser notre Grande Prêtresse, elle ne pourra vous recevoir pour le moment, Evanya semble lui donner beaucoup à faire. Mais vous la verrez, soyez rassurée.

Ayliän détourna le regard en direction de la jeune Narya, sa beauté n’avait de faille, aucune imperfection à son visage, elle représentait avec élégance la contrée elfique. Se décrochant de son visage, il reprit.

- En tant que Gardien de la Nature, je me dois d’endosser le rôle de commandant de l’armée, je passe le plus clair de mon temps entre le Donjon Suprême et la caserne. Je n’ai plus autant de temps qu’avant pour méditer à l’arbre aux lucioles ou rester quelques temps avec les gens que j’aime… Je n’ai plus le temps de retourner chez moi, dans la vallée des cascades, profiter du crépuscule du haut de ma petite colline.

Mais je n’en suis pas triste, j’étais destiné à cette vie, me privant des plaisirs pour en fournir au peuple. Je protège la contrée comme je le peux, je fais en sorte qu’Evanya se sente bien… et votre aide ne me sera pas des moindres, Narya, je suis content pour vous et pour notre contrée, sincèrement.

Levant le regard vers le ciel, il inspira profondément avant de caresser du regard le visage de la belle Narya et de la quitter une nouvelle fois pour ne pas la dévisager d’avantage.

- Mon père était un soldat respecté, chef de la garde du Sanctuaire aux lucioles, il y a de ça si longtemps maintenant…
Je l’ai simplement suivit ne pensant pas aller plus haut qu’un autre soldat, bien que je l'espérai.

Ses lèvres formèrent un arc, songeant à son père qui se devait d’être fier. Une moue plus triste s’en suivit avant qu’il ne sente son collier à son cou, dernier présent de celui-ci. Reprenant le dessus, il détourna le regard une nouvelle fois, cherchant à présent celui de Narya pour y déceler la vérité.

- Et vous, Narya, quels sont vos objectifs personnels… pourquoi être devenue prêtresse?

Elle était pieds nus au contraire d’Ayliän, elle ne pouvait être plus douce et apaisante si bien que l’elfe se sentait bien auprès d’elle. S’avançant prés d’un groupe d’enfants confectionnant de jolis motifs de par quelques brindilles et autres bricolages, les deux jeunes elfes s’écoutèrent mutuellement, curieux l’un à l’autre.

Les pas de l'elfe étaient lents et son visage blême exprimait la concentration. Son attention se portait uniquement sur les paroles d'Ayliän et sur la conversation qui allait suivre. La curiosité la rongeait depuis qu'elle avait apperçut le gardien de la nature. Il semblait si mystérieux, emplit de nombreux secrets. Narya désirait en savoir plus sur ce personnage énigmatique.

Veuillez excuser notre Grande Prêtresse, elle ne pourra vous recevoir pour le moment, Evanya semble lui donner beaucoup à faire. Mais vous la verrez, soyez rassurée.

Elle ne pût cacher la déception qui prenait place sur son visage à la suite de cette annonce. De nombreuses fois, lorsque ses pensées vagabondaient sans qu'elle ne possède le moindre contrôle, Narya avait imaginé sa rencontre avec Faliadëa Niodë. Malheureusement, elle devait remettre ses rêveries à plus tard.

La jeune femme écouta attentivement les paroles de son interlocuteur tout en marchant avec autant de lenteur que précédemment. Le récit de l'elfe était touchant au moment ou il parlait de son géniteur. Narya ne parla pas, considérant que son silence serait une marque de respect à cet instant. Plonger dans les souvenirs d'une vie pouvait être douloureux. La question de son allocutaire franchit alors son ouïe.

-Et vous, Narya, quels sont vos objectifs personnels… pourquoi être devenue prêtresse?

La jeune adulte s'arrêta et elle posa son regard sur l'horizon. Une vague de pensées envahit son esprit et elle cherchait les mots justes afin de répondre à la question de l'elfe.


La prêtresse prit une pause, passant une langue sur ses lèvres afin de les humecter. Elle sourit, repensant à son enfance.


La jeune créature se retourna doucement vers le gardien de ces terres et un sourire franchit ses lèvres pulpeuses. Son regard était doux et son visage exprimait la tendresse. Une pointe de nostalgie était présente dans ses prunelles émeraudes. Tant d'images refaisaient surface.



Narya lui faisait toujours face. Le vent souffla doucement sur eux, faisant virevoleter la chevelure rousse de l'elfe dans tous les sens.

Les dires de Narya touchèrent le jeune elfe, elle lui ressemblait tant qu’il ne pu se décrocher de son visage, dérobant ses moindres mimiques, essayant de les décrypter. Elle parlait sincèrement, n’essayant en rien de cacher les choses, son cœur guidait ses mots. Quelques petits sourires vinrent à apparaître sur le visage du Gardien aux paroles de la première prêtresse. Elle vint ensuite à s’immiscer à travers son regard et toucha de plus belles le cœur d’Ayliän qui d’un air sérieux mais compréhensif se noyait dans ses yeux.

Lorsqu’elle eu finit de parler, il y eu un silence, le vent fit valser les cheveux de la jeune fille, laissant à Ayliän tout le loisir de la contempler avant de répondre d’un simple murmure presque inaudible.

- Bonne réponse…

Le regard du Gardien s’en voyait tout aussi nostalgique bien qu’un brun mélancolique. Il prit une grande bouffée d'air tandis que son regard vacilla quelque peu avant de quitter celui de Narya une nouvelle fois. Il était heureux d’une telle réponse, tout autant que troublé et préféra regarder devant lui.

- Nimalaï Välian avait raison, vous êtes quelqu’un de bien… j’en suis heureux.

Il s’immisça à nouveau dans son regard, le sourire aux lèvres.

- Vous devriez vous entretenir avec la seconde prêtresse, Ezëkielle Lossëhelin.
Vous en êtes sa supérieure hiérarchique mais je pense que l’amitié prendra le dessus.

Dame Fáliadëa Niodë est en de bonnes mains, j’ai confiance en vous.
Dés demain, vous bénéficierez de vos appartements au Donjon Suprême, ce qui vous permettra de vous intégrer plus facilement au sein des hauts-placés d’Evanya.

Quelques enfants se mirent à courir en rond, attirant le regard d’Ayliän avant qu'il ne s'en retourne au doux visage de la prêtresse.

- Vous êtes magnifique… votre visage, vos cheveux, votre robe, votre présence apaisante, la pureté de vos mots… vous symbolisez la contrée elfique… ne perdez pas cela.

Ne changez pas, Dame Narya.

Il esquissa une moue plutôt sincère et reprit la marche, quittant la jeune fille avant de se retourner.

- Ne soyez pas réservée en ma présence, je répondrai à toutes vos questions.

Vous venez!? dit-il d'un ton amusé.

Le peuple elfique se devait d’avoir une première prêtresse élégante, une elfe émanant la pureté et le bien-être. Quant à lui, il symbolisait le courage et l’honneur, la force et la dévotion. Maintenant, il en était sûr, Narya Galdariel était faite pour ce poste.

La conversation entre elle et Ayliän la satisfaisait au plus haut point. Sa grande curiosité sur ce personnage était de plus en plus comblé. Narya ne parlait presque pas, elle préférait davantage écouter pour le moment.

- Vous êtes magnifique… votre visage, vos cheveux, votre robe, votre présence apaisante, la pureté de vos mots… vous symbolisez la contrée elfique… ne perdez pas cela.

Ne changez pas, Dame Narya.

La couleur rouge s'empara totalement du visage de la jeune elfe et ce à une vitesse folle. Elle baissa les yeux au sol, la gêne était omniprésente. Elle balbutina quelques mots incompréhensibles. Les compliments de l'elfe masculin la touchèrent au point où elle en perdit ses moyens quelques secondes. Son minois était toujours de couleur écarlate lorsqu'elle pronnonça un murmure qui ressemblait au mot « Merci ».

La jeune créature avait toujours le regard posé sur le sol lorsque le gardien de la nature l'interpella. La prêtresse leva rapidement son regard vers lui, un peu plus gênée qu'il y a quelques secondes avant de se hâter près de lui. Ils poursuivirent leur promenade. Narya garda le silence quelques minutes, le temps que son visage retrouve son teint normal. Elle prit ensuite la parole.



La jeune adulte se mordit légèrement la lèvre inférieur avant de reprendre.



Inconsciemment, Narya avait arrêté de marcher. Son regard se perdait dans le paysage lointain qui s'offrait à elle et à Ayliän.



Une profonde tendresse émanait de ses prunelles ainsi qu'une profonde sincérité. Le coeur de la prêtresse s'emballait à l'instant même.

- Ayliän, vous protéger cette terre avec un tel dévouement. Je ne peux que vous admirez.

La prêtresse fit un pas vers son supérieur, un sourire aux lèvres.


La femme posa sa main sur son propre coeur, signe de sincérité pour elle.

Le visage du Gardien s’illumina d’un sourire révélateur lorsque vint le rejoindre la jolie Narya. Il se devait de l’avouer, bien qu’il n’en dirait rien ; elle était mignonne lorsqu’elle rougissait, accompagnant le rouge de sa longue chevelure pour ne laisser que les yeux scintiller son visage d’un vert éclatant. Une vision des plus apaisantes pour le jeune guerrier qui bien que valeureux lors des combats s’en voyait tout aussi perturbé que la jeune elfe devant lui. Ils continuèrent à marcher d’un pas lent, les mots s’écoulèrent comme les eaux d’une rivière à ses oreilles, la voix de Narya n’en était que plus mélodieuse.

La laissant parler, le guerrier l’écoutait avec attention, n’ayant le temps de lui répondre entre deux, elle semblait excitée d’être de ces elfes qu’on appelés plus communément, les Hauts-placés. Une question vint à sa rencontre, ensuite un désir avant qu’elle ne stoppe leur marche pour s’ouvrir à Ayliän en lui dévoilant un de ses précieux rêves. Les jolis rubis verts de la jeune prêtresse vinrent à toucher une nouvelle fois le cœur du guerrier. Elle semblait tant sincère qu’Ayliän n’osait l’interrompre, éprise d’un désir profond, d’une fougueuse passion à la découverte d’Evanya. Sa dernière phrase fut peut-être la plus touchante, elle s’aimait à le connaître et en voulait d’avantages, tout comme lui pour elle. Il ne pu que s’accrocher à son regard, épris lui aussi d’une étrange gaieté.

Quelques secondes défilèrent tandis que les deux jeunes elfes n’avaient de cesse de se regarder. Les quelques mimiques souriantes d’Ayliän leur permirent de ne pas se lasser de ce silence. Lorsqu’une fine brise vint à relever une nouvelle fois sa chevelure de feu, semblant y faire jaillir un brasier en suspension, l’odeur naturelle de Narya vint à caresser ses sens. Fermant les yeux avant des les rouvrir aussitôt, il lui répondit calmement tout en gardant cette petite moue sérieuse qui n’avait de cesse de vaciller au sourire.

- Le Donjon Suprême est la tour de la Cité, on peut la voir de n’importe où… dit-il en détournant le regard en sa direction, apercevant au loin un bout de celle-ci.

- Elle se trouve au centre de la cité… elle est notre siège… elle est votre siège, Narya.

Détournant une nouvelle fois son regard, il reprit en chasse le regard de la jeune prêtresse et continua.

- Elle compte deux étages, vos appartements se situent au premier tout comme celle de la seconde prêtresse ainsi que la salle du conseil de la garde. Vous vous y plairez, faites-moi confiance.

Le second étage m’est réservé tout autant qu’à la Grande Prêtresse. Mes appartements y sont, celles de la Grande Prêtresse aussi. Une autre salle m’y est réservée pour certaines réunions, j’y passe pas mal de temps lorsque je ne suis à la caserne de l’armée.
Vous m’y trouverez certainement lorsque le besoin s’en fera. Alors n'hésitez pas.

Continuons, je vous prie. dit-il en esquissant un léger sourire avant de marcher à nouveau.

Réfléchissant quelques secondes, il stoppa à son tour se raccrochant de nouveau au regard de la jeune elfe.

- Vous semblez tant vouloir découvrir Evanya que je ne peux vous laisser ainsi. J’ai le pouvoir de vous emmener où bon vous semble en très peu de temps si vous le désirez.

En fait, j’ai depuis peu un faucon millénaire, il pourrait nous porter là où vous voudrez.

Il fit une moue plutôt embêtée et s’ouvrit un peu plus à la jeune elfe.

- Ecoutez… d’ici quelques jours, je partirai de la contrée et il me faudra voyager beaucoup afin d’accomplir mon devoir. Malheureusement, je ne peux vous en dire plus, mais mon retour en Evanya ne se fera que bien plus tard et je ne veux attendre de vous offrir ce que vous semblez désirer plus que tout. Alors… si vous le souhaitez vraiment, nous pourrions nous rendre d’ici peu à la caserne de l’armée afin d’y rejoindre mon ami.

Il détourna le regard vers le ciel et forma un arc avec ses lèvres.

- Peu de gens peuvent contempler la contrée des cieux. C’est une merveille, vous savez…
J’aimerai vous offrir cela… dit-il en s’immisçant à nouveau à travers le vert étincelant de ses yeux.

Cela n’était qu’une simple proposition, ne voulant guère autre chose que le bonheur de Narya en sachant qu’il n’allait plus revenir en Evanya de si tôt. Mais le fait est qu’Ayliän ne pouvait lui offrir autre chose avant son départ, de ce fait, il se voulait de le lui dire tout simplement. Si elle s’en voyait à refuser, il ne le prendrai mal, tout au contraire, ne voulant pas la forcer non plus à accepter et cela il le lui fit bien comprendre de par son regard plus que sincère.

Les cris des enfants s’amusant entre eux, le chant des musiciens du marché populaire, la douceur de la brise légère et une rencontre des plus douces… une bien belle matinée pour le guerrier.

La jeune prêtresse écoutait attentivement les explications d'Ayliän lorsque celui-ci lui parlait de ses futurs appartements. Elle se devait de les connaître, faute de ne pouvoir encore connaître parfaitement la terre des elfes. Ayant assimilé toutes les informations que l'elfe pouvait lui transmettre elle ne pût s'empêcher de lui adresser un doux sourire.

- Ecoutez… d’ici quelques jours, je partirai de la contrée et il me faudra voyager beaucoup afin d’accomplir mon devoir. Malheureusement, je ne peux vous en dire plus, mais mon retour en Evanya ne se fera que bien plus tard et je ne veux attendre de vous offrir ce que vous semblez désirer plus que tout. Alors… si vous le souhaitez vraiment, nous pourrions nous rendre d’ici peu à la caserne de l’armée afin d’y rejoindre mon ami.

Une pointe de tristesse prit place dans les prunelles émeraudes de la jeune femme. Le gardien de la nature était la seule personne avec qui elle avait créer un début de lien ou un semblant de lien. Narya ne désirait pas voir son supérieur partir pour un temps indéterminé. Elle lui offrit tout de même un sourire, un léger pincement au coeur. Son regard caressa tristement le sol avant qu'elle ne relève rapidement la tête, la curiosité impreignai son visage délicat. Quel était donc cette mystérieuse caserne dont parlait le gardien de la nature ? Narya ignorait tellement d'Evanya que presque tous les lieux invoqués dans cette conversation lui étaient inconnus.

- Peu de gens peuvent contempler la contrée des cieux. C’est une merveille, vous savez…J’aimerai vous offrir cela…

Des dizaines d'images envahirent l'esprit de la jeune femme rousse. Elle s'imaginait une grande tour d'où nous pouvions voir chaque parcelle du territoire elfique. Plusieurs autres hypothèses se formèrent avec l'aide son imagination. L'elfe était impatiente de découvrir laquelle de ses suppositions se rapprochait le plus de la réalité.


Le soleil vint alors caresser les deux elfes du bout des doigts. Il était légèrement présent en cette matinée, mais il l'était tout de même. Un chant d'oiseaux se fit entendre au loin. Cette journée commençait merveilleusement bien. L'excitation s'emparait de Narya, elle avait si hâte de découvrir la contrée des cieux.

Le sourire de Narya enchanta Ayliän lorsqu’elle vint à extérioriser son enthousiasme.
Le guerrier se mit à rire tendrement, se disant certainement qu’elle n’avait compris réellement ses dires et reprit en souriant.

- Non non, vous ne comprenez pas…

Il caressa son regard du sien tout en balayant la tristesse qui avait habité les pensées de la jeune elfe lorsqu’il vint à rappeler son départ. Ce qui le toucha...

- Je ne me priverai de vous guider au Donjon Suprême… mais ce sont les cieux que je vous offre…

Vous verrez lorsque nous serons à la caserne. dit-il en restant un peu mystérieux.

Il se remit à marcher, essayant de ne pas perdre de vue la jeune Narya qui semblait bien intriguée.
Prenant un air un peu plus sérieux, il continua ses explications.

- Votre rôle en tant que prêtresse se devra d’être celle de conseillère, de confidente et même d'une amie à la Grande Prêtresse.

Il forma une petite moue plutôt attristée, soupirant en regardant le firmament.

- Dame Fáliadëa Niodë, grande prêtresse des elfes, se voit endosser une bien triste solitude de par son statut. Elle vécut de bien douloureux moments… elle connut la grande guerre et perdit bien des êtres chères… à présent, elle est seule, bien plus que n’importe quel être en ce monde…

Il s’arrêta de nouveau et porta la paume de sa main à la joue de la jeune Narya avec beaucoup d’émotions, s’accrochant au vert scintillant qui ornait ses yeux.

- Promettez-moi de prendre soin d’elle, Dame Narya.
Elle en a tant besoin, vous savez… je ne me permettrai pas qu’il lui arrive malheur…

La peau diaphane de la jeune elfe était douce, la quittant de sa main, il abaissa le regard au sol avant de le relevait à Narya, lui offrant un léger sourire bien que meurtri par ses propres mots. Il lui faisait confiance, elle ne pouvait le décevoir au prix de lui briser le cœur.

- Je me dois de protèger Evanya de toute menace… vous vous devez de protéger la grande Prêtresse de sa solitude… après cela… nous nous comprendrons.

Le regard sérieux, il détourna le visage et continua à marcher, faisant bien comprendre à la jeune elfe qu’on ne pouvait prendre ces responsabilités à la légère. Mais bien plus encore… sa dévotion n’avait de plus grand amour que celui qu’il portait en la Grande Prêtresse. Sa vie dépendait tout autant d’elle que d’Evanya…

Il se retourna ensuite et reprit le sourire, un peu désolé d’être aussi sérieux.

- J’aime à être à vos côtés et je ne voudrai tout simplement que vous ne partiez…
Prenez à cœur vos responsabilités et nous nous apprécierons bien plus encore.

Il attendit patiemment que la belle Narya le rejoigne, espérant qu’elle le comprenne.

- Souhaitez-vous toujours me suivre jusqu’à la caserne, Narya?

Son visage reprit une chaude attention vis-à-vis de la prêtresse, attendant sa réaction…

Les traits de la jeune elfe prirent peu à peu une forme interrogative. Elle pencha légèrement la tête sur la droite tout en observant le gardien de la nature.

- Je ne me priverai de vous guider au Donjon Suprême… mais ce sont les cieux que je vous offre…

Vous verrez lorsque nous serons à la caserne.

La curiosité envahit l'esprit et le corps de la prêtresse. Que pouvait donc être cette fameuse citée ? De nouvelles suppositions s'imposèrent dans l'esprit de la jeune femme à la chevelure de feu. Elle avait si hâte de découvrir l'allure de cette citée. Elle devait probablement être spéciale puisqu'Ayliän s'amusait à ce qu'elle garde une certaine part de mystère. Narya réalisa alors qu'elle devrait découvrir ses appartements seule puisque son supérieur quittait Evanya d'ici peu. Cela ne représentait pas un gros problème. De plus, l'armée elfique la connaissait. Les soldats ne s'opposeraient pas à ce qu'elle entre dans le donjon.

La prêtresse avançait machinalement tout en pensant à toutes ces choses. Elle reporta son attention sur Ayliän lorsque celui-ci fit mention de la Grande Prêtresse. L'elfe baissa alors les yeux au sol, consciente que le sujet était délicat à aborder. Une main se glissa alors sur sa joue avec douceur, Narya releva son regard émeraude afin de le poser dans celui de l'homme qui lui faisait face.

- Promettez-moi de prendre soin d’elle, Dame Narya.
Elle en a tant besoin, vous savez… je ne me permettrai pas qu’il lui arrive malheur…

Un léger sourire prit place sur les lèvres pulpeuses de l'elfe.


Le regard émeraude de la jeune femme démontrait une profonde sincérité par rapport à ses propos. La prêtresse ferma les yeux un instant, profitant de cette tendresse qui lui était accordé par le biais d'une simple main. Lorsqu'elle les ouvrit, la main quitta sa joue.

- Souhaitez-vous toujours me suivre jusqu’à la caserne, Narya?

La jeune elfe lui sourit.


La jeune femme rousse pressa le pas afin de rejoindre Ayliän.



La jeune femme avait prononçé cette phrase avec une légère peur, mais dans un murmure également.

La main d’Ayliän se voulait être chaude, ne sachant si ses picotements étaient causés naturellement ou de par la douce peau de la jeune elfe aux cheveux enflammés. A ses dires, elle s’en voyait ravit de le suivre, ce qui ne put que lui faire plaisir, n’ayant pas pensé qu’elle s’y serait refusée dans un sens. Il fit une moue sympathique à ses dernières paroles, son cœur se mit à battre de façon plus irrégulière mais il se reprit très vite tout en lui souriant.

Il n’eut de mots après cela, marchant à travers la petite place de Lúmë, franchissant ses limites avant de la quitter pour de bon pour ensuite s'engouffrer dans les veines d’Ardamir, ses petites ruelles et ses grandes rues pavées qui faisaient le bonheur des marchands ambulants et des petits en quête d’aventures épiques, munis d’armures en cartons et de vieille casserole en guise de casque sur la tête ne laissant que leurs longues oreilles ressortir! Les plus jeunes se devaient, eux, d’être formés à diverses disciplines qui plus tard, endosseront avec fierté, tandis que les adultes travaillaient pour gagner leur pain quotidien.

Le guerrier marchait au rythme de Narya pour ne pas la brusquer, il aimait autant sentir sa présence que de la regarder sourire, parfois sans raison, ce qui faisait sourire de plus belle le soldat lui-même. Une certaine complicité s’installa entre eux sans difficulté, comme à songer qu’ils se connaissaient depuis bien longtemps déjà.

Lorsqu’ils arrivèrent au pied de l’impressionnant Donjon Suprême, cette haute tour prônant au centre de la cité qui semblait s’imposer avec puissance dans les cieux, Ayliän se retourna et fit face à Narya tout en marchant à reculons.

- Le Donjon Suprême! Mais je pense que vous le saviez déjà!
Je ne pense avoir réellement le temps de vous le faire visiter mais sait-on jamais, au pire vous vous débrouillerez, j’en suis sûr!
dit-il à la jeune et belle Narya en lui offrant un doux sourire avant de se retourner et de reprendre place à ses côtés.

Quelques soldats en chemin inclinèrent la tête au guerrier qui leur répondit par un sourire, ensuite s’en vint à en voir de plus en plus… la caserne n’était plus très loin.

Il s’accola, épaule contre épaule, tendrement à la jeune Narya et y murmura discrètement quelques mots à son oreille.

- Lorsque nous arriverons à la caserne, appellez-moi Commandant Faën, sinon je perdrai fort en crédibilité!

Le ton de sa voix était plutôt à la douceur et la sympathie mais il se devait d’être le maître des lieux et personne ne pouvait contredire cela tout autant que les différents grades que constituaient l’armée. Quelques minutes vinrent à s’écouler avant que les deux elfes ne finissent par apercevoir au loin la caserne d’Eléänya. Une immense étendue, une multitude de baraquements et autres bâtiments plus imposants, un bout de la forêt au loin, quelques parcours s’y dissimulant certainement, une impressionnante infrastructure… le siège de l’armée elfique…

- Bienvenue chez les faucons d’Evanya, prêtresse Narya.


(Suite du rp vers le lien ci-dessous. Donc ne réponds pas ici, Narya!)

~ Evanya ~ Ardamir, la cité des elfes ~ Eléänya, la caserne de l'armée elfique ~ Quelque part dans les cieux... ~