Après une longue marche et de nombreuses haltes, mon périple en terre elfique progressait. Moi, Eurysthée Nûrias, originaire de la contrée d'Oryenna, je me suis mis en quête de terres nouvelles à visiter. Mais, à cela, il ya un objectif que je ne peux révéler pour l'instant. Dès le début, j'en avais décidé ainsi. Mon voyage débutera par la contrée voisine d'Evanya, la terre des Elfes. Ce, à mon plus grand bonheur. Mon attachement au peuple elfique et à son environnement très diversifié guident mon ardent désir de voir être préservé cette terre d'exception. Le premier lieu que j'ai vu a été la fameuse hutte d'Eowend l'Ancien, cet ancien elfe désormais vivant seul, à l'écart de tous. Je n'y ai consacré que peu de temps. Puis, en avançant encore, je vis un édifice pas si inconnu que cela à mes yeux. Néanmoins, je n'avais récolté que peu d'informations sur le Labyrinthe d'Amarth. Une fois encore, je continuais ma route en direction du Nord. Je sais qu'à partir d'un certain endroit, la haute verdure s'arrête. Cela créé une sorte de grande clairière, carrefour stratégique. Au beau milieu de cette « clairière » se trouvait un arbre. Ce-dernier est immensément grand. La base de son tronc contiendrait au moins tout un deux demeures de la Cité de l'Aurore. Un très bel arbre que j'avais qualifié de « Roi des arbres ». Mais il ne s'agissait là que d'une lieu de passage sur lequel je ne pouvais m'attarder plus longtemps.

Ma première et véritable destination en Evanya était la populaire Vallée aux Cascades. Là-bas, j'y ai rencontré une elfe du nom de Solena. Je m'étais alors contenté d'apprécier les lieux, joyau de cette terre. Continuant mon périple de découverte en Evanya, mon trajet m'a fait passer par la Prairie des Murmures. J'y ai une nouvelle fois rencontré une fort belle habitante elfique. Hélas ! les bonnes chose ont toutes une fin, c'est bien connu. Nous dûmes nous quitter. Il était temps pour moi de reprendre mon voyage vers l'Est. Déroulant la carte que m'avait donnée mon père, je vis que l'endroit tout proche vers lequel je me dirigeais était la Plaine infinie. Un lieu de verdure vaste et plat, voici l'image que je m'étais fabriqué dans ma tête. Après quatre bonnes heures de marche, la Plaine infinie était en vue. Le doux chant des oiseaux s'entendait encore, comme pour m'accueillir en ce lieu que je n'avais jamais pénétré. Ma première impression fut confirmée par ce que je vis. Effectivement, cette plaine semblait s'étendre à perte de vue. De la verdure à perte de vue, comme pour la Prairie des Murmures. Incroyable, la Beauté, le Précieux et la Vie régnaient en ces lieux. J'étais Ébahi comme un jeune enfant à qui l'on avait donné un jouet. J'avançais lentement, de peur d'abîmer la moindre petite herbe qui avait mise toute son énergie à sortir hors de terre. Cet endroit m'apparaissait comme féerique et inviolé. Je compris dès lors pourquoi la Plaine infinie était – pour les Elfes, un espace vital à protéger et préserver. Alors que je me frayais un chemin parmi tant d'herbe, ce qui devait être une silhouette m'apparut au loin. C'était sans doute une elfe venue se délecter et apprécier ce lieu qu'aucun bruit indésirable ne troublait. J'avance dans sa direction, elle lève les yeux et me vois. J'ignore quelle sera sa réaction. Déjà, il me semble apercevoir le rouge vif de ses cheveux. J'étais tellement absorbé par cette jeune femme, que je n'ai même pas pensé qu'un rouge vif était une couleur plutôt surnaturelle pour une elfe. Quoiqu'il en soit, plus je m'approchais d'elle, et plus je distinguais sa beauté. Enfin, je m'étais arrêté à quelques pas d'elle. Cette elfe avait le corps mince et élancé. Cependant, je n'étais pas venue jusqu'à elle pour l'admirer indécemment. Non. Si j'étais allé jusqu'à elle, c'était simplement et purement pour parler. Parler et faire connaissance avec une habitante de ce micro-monde merveilleux qu'était Evanya. L'elfe me dévisageait avec insistance. Afin de paraître correct envers elle, je décidais de faire le premier pas en matière de présentation.

— Bien le bonjour, belle demoiselle ! Qu'est ce qui vous amène en ce lieu si paisible ?

J'attendais avec désir d'entendre quelle réponse me ferait-elle.

Selon les bonnes manières qui m'avaient été inculquées, je venais de me présenter le premier. L'elfe me sourit du regard, détail apprécié de ma part, avant de me dévisager du regard. L'instant d'une seconde, j'ai cru voir une lueur de méfiance dans ses yeux. Chose tout à fait normale, puisque nous ne nous connaissions pas. Quoiqu'il en fût, je n'avais nullement l'intention de lui faire du mal. Aucunement.

- Bonjour à vous.

Ce fut de manière douce que la jeune elfe prononça ces mots. J'étais littéralement envoûté par le timbre de sa voix. Ce dernier tenait à très forte raison de l'enchantement spécifique au peuple elfique. À cet instant précis, elle aurait pu quitter cette relique verdoyante, je pense en toute honnêteté que je ne m'en apercevrais pas. Quoiqu'il en soit, pendant que j'étais livré à mes rêveries, l'Elfe m'avait quitté du regard. Elle jeta son intérêt en direction du sol. Elle se baissa. Elle s'en fut tant baissée que je cru voir ses yeux – d'un vert émeraude par ailleurs, effleurer avec douceur la finesse de l'herbe. J'avais alors remarqué sur son visage, la présence d'un sourire ne pouvant véhiculer que de la tendresse et de l'innocence. Alors que je ne m'y attendais pas, la jeune femme se releva de manière gracieuse et s'en retourna lier son regard dans le mien.

-Je suis ici puisque cet endroit est paisible justement et parce qu’il est d’une beauté époustouflante… Et vous, qu’est-ce qui vous amène en ce lieu ?

Déjà charmé par le son de sa voix, je voyais dans ses dires, la juste vérité.

— Ce que vous dites est exact. En effet, ce lieu est paisible parce que la destruction et le chaos y sont bannis depuis sa création. Quand à son charme, qui tient plus du surnaturel que du naturel, je pense qu'il s'agit là de l'œuvre de dame Nature et du Temps. Ce sont ces deux raisons qui m'ont poussé à voir de mes propres yeux, ce paysage que j'avais entendu dire par les voyageurs, être sculptées par les Divinités.

J'avais parlé en homme sincère. Ces paroles étaient le juste reflet de mes pensées à l'égard de la Plaine Infinie. Mais cette elfe suscitait en moi une grande interrogation. Et par la beauté de Sên, je ne me trompe pas souvent. J'avais le pressentiment qu'elle était une personne primordiale dans sa contrée. Peut-être était-ce en lien avec la hiérarchie d'Evanya ? Je ne suis pas un mage, mais j'avais ressenti une puissante aura se émaner de cette jeune femme. J'étais dans le doute le plus total, livré à mes hypothèses farfelues pour expliquer cela. Afin d'en avoir le coeur net, je devais lui poser la question.

— Pardonnez-moi ma hâte, si celle-ci peut paraître indécente, mais avant mon départ, j'avais entendu parler de la hiérarchie elfique d'Evanya. J'avais alors appris qu'un poste venait récemment d'être pourvu. C'était un titre du type « Grande Dame d'Evanya ». Cette Dame... se peut-il que ce soit vous ? Vous comprenez, j'ai besoin de savoir. Si vous êtes cette personne, je peux vous avouer que la symbolique sera au rendez-vous.

Réalisais-je ce que je venais de lui dire ? De lui demander ? Probablement pas dans l'immédiat. Néanmoins, je l'avais fait. Je ne savais pas si posée si tôt, c'était une bonne chose. Mais j'étais soulagé d'avoir posé une question qui ne demandait qu'à franchir mes lèvres. Cette demande m'apparaissait comme indispensable. Aussi, j'ai pensé utile de la lui poser, à elle en personne.

Il est vrai que j'eu failli regretter d'avoir poser cette question. Cependant, l'engrenage avait été lancé et désormais, plus rien ne pouvait l'arrêter.

Étais-ce possible ? Avais-je pu envisager avoir vu juste ? Je ne crois pas. Nénamoins, cette jeune elfe était là devant moi pour me prouver le contraire. Il fallait que j'ouvre les yeux sur ce qu'était la réalité. Il se trouvait bien que cette jeune femme était la Première prêtresse d'Evanya. Je n'aurais pas cru aussi simple de la rencontrer. Ce qui était plaisant à voir en elle, c'était son sourire permanent qui la sublimait. Cela me rappelait mon père qui me disait toujours : « Ce que tu dois observer en premier chez une femme, c'est si elle te sourit. Il n'y a rien de plus beau que le sourire d'un de ces êtres délicats. » Et il avait raison. Aujourd'hui encore, il m'arrive d'approuver ses paroles, reflets d'une juste réalité.


La dénommée Narya Galdariel s'inclina devant moi, me faisant la révérence. C'était là une profonde marque de respect de sa part que j'aurais loué mille fois. J'en ai aussitôt déduit que si la Première prêtresse montrait un si bel exemple de conduite, alors l'hospitalité en terre elfique devait être réellement bénéfique pour n'importe qui, les voyageurs comme moi entre autre. La jeune femme repris sa position intitiale, laissant de la sorte s'installer un silence éphémère et le vent s'inviter dans notre jeu de regard que nous nous livrions avec plaisir. Elle s'était présenté, mais pas moi. C'était une faute majeure en matière de courtoisie que je me devais de corriger au plus vite.

— Enchanté Narya ! Je m'appelle Eurysthée Nûrias et je viens de la contrée d'Oryenna.

Je m'arrêtais là pour une première part de présentation de moi-même. Les mains l'une sur l'autre, formant ainsi un « V », j'attendis. Peut-être, allait-elle me poser des questions pour mieux me connaître. Des questions auxquelles je me feraient un plaisir de répondre. Justement, il était bien une interrogation que je désirais vraiment poser. Ce que je fis.

— Dites-moi, Narya, lors de mon éducation, le précepteur elfique que m'avait attribué mon père faisait souvent référence à la très célèbre hospitalité des elfes. Aujourd'hui, cette hospitalité légendaire prévaut-elle toujours ? Bien entendu, je n'en viendrais pas à en douter. Cependant, je suis convaincu que vous confirmerez les dires de mon précepteur.

Loin de moi, une quelconque idée de la mettre en postion gênante. C'est juste qu'il fallait que j'assouvisse ma soif de savoir au sujet de la terre des Elfes, la contrée d'Evanya. Oui. Je voulais savoir ce qui m'avait été dit où ce dont j'avais entendu parler durant mon enfance à propos de la « Contrée aux Mille Bonheurs ». C'était là l'expression que j'utilisais pour désigner cette contrée aux paysages si préservés. Me reconcentrant sur la personne de la Première prêtresse, je devais agir, et ne pas rester l'air hébété face à elle. Je me le devais.

— Que diriez-vous d'aller dans la forêt pour en parler en toute sérénité ?

J'espérais de tout coeur qu'elle accepterait mon invitation à la conversation.
Ne serait-ce que pour la symbolique.