De la théorie à la pratique

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Yasukun se souvenait du soir où il rencontra une jeune vampire à la taverne. L'apparence de femme mystérieuse d'Isâ Zelbreth semblait en parfaite opposition avec son caractère d'enfant, curieuse du monde qui l'entoure. Elle était étonnée devant un verre de sang, boisson pourtant habituelle pour ces êtres aux canines pointues. Elle restait effrayée devant un grand guerrier humain alors qu'elle était plus forte et plus rapide, sûrement sans le savoir. La jeune fille ignorait sa véritable nature et l'immortel espérait qu'avec lui, elle prenne conscience de sa puissance naturelle propre au peuple de Màvreah : les vampires.

Isâ amusait beaucoup Yasukun par sa naïveté et son caractère enfantin. Le soir de leur rencontre, la jeune vampire lui confia le secret de la pluie en échange d'une promesse : l'immortel devait lui apprendre l'art du combat et révéler sa nature pour qu'elle en découvre les avantages, et malheureusement les inconvénients. Elle l'avait appelé Maître sans être esclave, et c'est ainsi qu'ils se retrouvèrent dans cet espace vide et dépourvu de vie qu'est la Plaine des Supplices.

Une légère brise soulevait les cheveux noirs des deux vampires et entretenait la fraicheur de la nuit. En vérité, la jeune Isâ était un peu comme la fille que Yasukun n'avait jamais pu avoir. Bien qu'elle semblait adulte, on oubliait son apparence face à son caractère plutôt amusant. Cela faisait quelques jours que les deux êtres se voyaient, l'adulte enseignant à la fausse enfant. Et pourtant il apprenait parfois d'elle, comme la simplicité peut vous rendre heureux et comme l'ignorance vaut parfois le meilleur des secrets de ce monde. Ignorer le malheur pour connaître le bonheur, était-ce seulement la bonne solution ?

Assis dans son coin, l'immortel réfléchissait à tout cela tandis que la jeune vampire s'amusait dans la plaine. Il soupira longuement et se releva doucement pour rejoindre sa 'disciple'. Elle souriait souvent et courait après chaque animal qui parcourait la plaine, souvent par affection pour lui. Parfois il lui apprenait le mode de vie des vampires, souvent il la regardait s'extasier devant les petites merveilles du monde ou prendre peur devant des choses pourtant insignifiantes. Yasukun appréciait beaucoup Isâ, et l'inverse était aussi fort probable.

Le vampire s'approcha de la jeune fille et lui ébouriffa les cheveux en signe d'affection. Il ricana devant cet air enfantin qu'il adorait et murmura d'une voix calme :

« - Isâ, en cette nuit je vais t'apprendre comment chasser. Si tu es d'accord, commençons par la théorie. »

Yasukun accompagna ses paroles d'un tendre sourire. La nuit venait de tomber, et le soleil ne se lèverait pas de sitôt. Il avait du temps pour lui enseigner ce mode de survie si utile aux vampires, le temps de lui montrer comment dominer la bête qui est en elle. Oui, les deux immortels possédaient l'éternité pour apprendre l'un de l'autre.

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Yasukun était là, dans ce lieu avec moi. Mais où étions-nous réellement ? Tout me paraissait si hostile. Tout, autour de nous, aspirait à la mort et à la déchéance mais pourquoi pas après tout. Papa disait toujours : La vie vient là où la lumière naît.
Ce lieu était ensoleillé le jour, il ne devait pas être aussi mort que ça…
Yasukun…
C'était un homme que j'ai rencontré, un soir une nuit, alors que les étoiles paraissaient rougir de la vie. Et nous parlions ainsi des heures durant, malgré les non dits et les incompréhensions. Nous pouvions rire à gorge déployée de la facilité de certaines choses. Petit lapin vampire ne m’avait pas quittée, il trottinait avec ses canines sorties à mes côtés. Non jamais il ne me quitterait. Moi qui avait toujours rêvé d’avoir un ami et ce éternellement. Je regardais Yasukun, n’observant pas où je marchais, je trébuchais sur mon petit lapin. Celui-ci me croqua le mollet et commença à sucer mon sang. Je hurlais.
« Pimpinette !!!!!!!!!!!!!!!! »
Il lâcha sous mes cris, affolé sautant sur mon épaule quand je me relevais et émettant des bruits étranges. Avec le temps il était devenu une sorte de mélange entre un perroquet et une chauve souris, rien de sa nature profonde en somme. L’entraînement allait commencer. Cela allait être dur. Peut-importait, Yasukun ébouriffa mes cheveux. J’étais coiffée…avant !
Je portais une jolie tenue de combat. Un short en cuir tenu par une ceinture de velours, des bottes montantes en tissu sombre ainsi qu’un léger débardeur afin de mettre ma poitrine en valeur.
Mon corps était bien formé après tout j’aimais le mettre en valeur parfois.
Yasukun était le genre d’homme avec qui je pouvais me permettre d’être moi-même sans craindre de représailles. Je n’avais pas mis mon masque pour l’occasion.
J’avais hâte que tout ceci commence, je prenais sa main tendrement et en sautant de joie je m’exclamais :
« Aller aller ! Apprends-moi ! »

(Pimpinette : Ou l'amour d'une noble pour un lapin vampire.)

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« Pimpinette !!!!!!!!!!!!!!!! »

Le lapin vampire semblait attachant mais bien peu docile, et malgré sa petite taille ses canines devaient être bien aiguisées. Sombre comme une véritable créature de la nuit, toutes marques de vies avaient quitté ce petit animal depuis sa transformation en suceur de sang. Et malgré son physique quelque peu terrifiant, la jeune fille semblait s'être pris d'affection pour lui.

Isâ paraissait prête à chasser : vêtue d'un short en cuir, de bottes hautes et d'un débardeur fin elle ressemblait à une guerrière ou à une espionne efficace. Son sombre masque ornant habituellement son visage laissait apercevoir ses traits de belle femme par son absence. C'était une jolie femme avec des formes avantageuses bien que son caractère enfantin vous forçait parfois à faire abstraction de ses atouts physiques. La jeune vampire prit tendrement la main de l'immortel et s'exclama pleine d'enthousiasme :

« Aller aller ! Apprends-moi ! »

Yasukun ricana face à l'air de la jeune fille, impatiente d'apprendre la chasse, ou dirons-nous plutôt la recherche d'une proie pour en faire son repas. Car oui, un vampire ne peut survivre longtemps sans se nourrir du sang frais d'un être vivant, animal ou humain. Bien que ce mode de survie s'avère souvent cruel et repousse souvent les non vampires, il leur est nécessaire hélas. Il pencha la tête et dit en riant :

« - Alors allons-y pour la théorie ! »

L'immortel s'assit au sol et fit signe à Isâ pour qu'elle en fasse de même. Il la regarda songeur, se demandant comment lui expliquer ce qu'il avait à lui apprendre. Sa nature vampirique voulait que la chasse soit chose naturelle, mais était-ce le cas pour la jeune fille ? Yasukun leva les yeux au ciel comme pour réfléchir puis finit par prendre la parole après une grande inspiration :

« - Je crois en vérité que la théorie est inutile, tu dois juste savoir une chose : sers-toi de tes canines et ne réfléchis pas, faire ressortir la bête qui est en toi et tu verras ta vraie puissance. »

Le vampire se releva rapidement et tendit sa main vers Isâ afin de l'aider. La plaine des supplices ne devait par regorger d'animaux, l'exercice en serait plus difficile. Yasukun scruta les environs à la recherche d'une proie facile pour la jeune immortelle, mais finit par se dire qu'elle devait se nourrir seule. Ainsi, il soupira et murmura :

« - Suis ton instinct. »

Yasukun sourit tendrement et croisa les bras, calme et patient. Le maitre observait l'élève, se demandant si de simples paroles suffiraient à enseigner un mode de survie commun aux vampires à une jeune novice dans le domaine.

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Isâ se balançait tandis que Yasukun parlait, elle avait joint ses mains sur celle du vampire et le regardait d'un œil enfantin, légèrement admiratif. Après tout , elle lui avait révélé le secret de la pluie ! Ce n'était pas rien ! Les contes du diablotin, c'était des histoires que papa lui contait tard le soir avant qu'elle ne s'endorme. Et chaque fois ses yeux émerveillés révélaient l'enfant en elle. Ces contes bien entendu elle les vivait au quotidien. Qui n'a jamais entendu une belle histoire et jugé de similitudes dans le réel par la suite? Du moins pour un enfant...
Isâ plissait les yeux. Yasukun avait décidé qu'elle devait se débrouiller seule, suivre son instinct, il l'avait aidée à se relever.
Elle scruta l'horizon, ne trouvant rien. N'ayant pas le moindre attrait pour la chasse. Néanmoins !
Petite Pimpinette revenait en sautillant tenant entre ses crocs un lapin encore vivant, agonisant. Isâ le saisit et le tendit avec fierté vers Yasukun. Affichant dès lors un large sourire, similaire au soleil tant il était rayonnant de bonheur.

C'était la nuit, il faisait froid. J'avais froid... Sa main était glacée, la mienne aussi. Papa ne m'avait jamais appris à chasser, à vrai dire je n'en ai jamais eu besoin... Mais quelle est cette sensation dans ma poitrine? Quelle est cette chose dans mes veines? Je sens l'envie en moi qui monte et devant mes yeux une chose se dessine. Je sais de quoi il s'agit, papa un jour m'a conté cette histoire. Je me demande juste si les histoires de papa n'avaient pas un lien avec tout ce qui se passait autour de moi. Peut-être m'avait il toujours expliqué par ces moyens là qui j'étais, quelle était ma nature, et comment survivre... Papa était un homme... Papa EST un homme si bon.
Je me souviens, c'était l'histoire de la jeune fille et la lune. Elle commençait ainsi je crois. "il était une fois"... Non.. Trop banal, Papa n'aimait pas les banalités.

"Ah oui ! C'est vrai." Isâ avait proclamé ceci sorti de son contexte, perdue dans ses pensées. Puis elle se mit à conter cette histoire à Yasukun, voulant la conter avant tout pour elle même.

"Parmi tant d'autres histoires voici celle de toutes, ma préférée. Il était une fois la jeune fille aux yeux de jade. Elle vivait dans un village où les hommes avaient peur de la nuit, ils disaient que le prince dans son château avec des crocs et descendait de la colline pour dévorer les villageois. Mais la rumeur disait aussi que cette bête avait un cœur et que seule une jeune femme qui porterait allégeance à la lune apaiserait le démon de la bête révélant ainsi un prince charmant. La jeune fille dont on compte l'histoire se fichait bien de tout cela. "Je ne vis pas dans les fables" Proclamait-elle. Et ainsi, elle sortait la nuit en guise d'affront aux villageois.
Mais un jour...
La bête sortit de son château et descendit la colline ! Elle emmena la jeune fille et , après avoir volé jusque là, l'avait posée sur une terrasse faite d'ambre. La jeune fille observa cette matière si spéciale et comprit bien vite que l'ambre reflétait les rayons de cette lune si spéciale. Ainsi elle réchauffait le cœur de la jeune fille qui, se tournant vers la bête, clama haut et fort. "Je ne craindrais pas les êtres de la nuit !"
La bête rentra ses crocs, il épousa la jeune fille. Mais l'histoire ne finit pas comme les autres contes. Ils n'eurent pas beaucoup d'enfants.
La bête vivait depuis des millénaires déjà, mais sa jeune aimée ne tarderait pas à mourir. Cent ans... Cela passe vite pour un humain, la bête le comprenait bien.
Elle offrit ainsi une bague à sa tendre aimée, après avoir affronté son ennemi le soleil, elle la posa à son doigt lui murmurant.
"Ainsi, chaque fois que tu iras au soleil, tu retrouveras ta jeunesse et la vie qui t'es due".
La jeune fille vécu ainsi des centaines d'années avec la bête, la voyant se nourrir d'hommes, plantant ses crocs dans la chair. Suçant le sang de ses victimes. Et la jeune fille un jour décida de retirer sa bague.
"Ton monde n'est pas le miens mon aimé, je te rends ta liberté. Sois l'être sauvage que tu te dois d'être".
La jeune fille à ce moment devint cendres, le temps l'ayant rattrapée, cependant. De la poussière qui s'envolait déjà, sous les larmes de la bête naquît un enfant. Et cet enfant deviendrait une bête à son tour, buvant le sang des hommes pour survivre.
Son nom fut gravé dans nos mémoires car il s'agit là de l'ancêtre de notre famille. Zarkhaïm."

Isâ se mit à rire un bref instant. Elle croqua alors dans son lapin vivant comme si c'était naturel. Comme si.. c'était dans ses gênes?
Puis, la bouffe pleine de sang elle demanda.

"Enchuite on chai quoi?"

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Tandis qu'Isâ scrutait l'horizon en vain, son petit lapin vampire ramenait un animal encore vivant dans sa gueule. La jeune fille en profita et le tendit fièrement vers l'immortel, un grand sourire au lèvres. Yasukun soupira mais ne put s'empêcher de rire, amusé par la facilité de sa disciple. Il la regarda d'un air insistant, voulant qu'elle apprenne par elle-même puis attendit de nouveau. Soudain, elle effaça son air pensif et s'exclama :

"Ah oui ! C'est vrai."

Yasukun fut surpris mais il n'eut pas le temps de lui réponse qu'Isâ se mit à lui conter une histoire. Celle d'un vampire à l'apparence cruelle mais avec un cœur parfois bon et d'une jeune fille qui n'avait que faire de ses histoires à dormir debout et qui se moquait éperdument de ce vieux vampire. Mais les deux êtres s'aimaient et la créature assoiffée de sang offrit l'éternité à sa dulcinée jusqu'au jour où elle lui rendit son cadeau, ainsi que sa liberté de bête cruelle. Mais de ce drame naquit un enfant, bientôt vampire lui aussi. Une phrase cependant attira l'immortel : « Son nom fut gravé dans nos mémoires car il s'agit là de l'ancêtre de notre famille. Zarkhaïm. »

« - Ton ancêtre... »

Le vampire restait perplexe quant à cette vérité, il croyait cette histoire fausse avant que la jeune fille ne prononce ces derniers mots. Mais il ne semblait pas avoir le temps de s'attarder sur cela, Isâ enfonçait déjà ses petits crocs dans la chair du pauvre lapin comme si son instinct lui dictait enfin les gestes appropriés. La bouche pleine de sang elle prit la parole :

"Enchuite on chai quoi ?"

Yasukun ricana de nouveau amusé par l'air innocent de la jeune fille alors que le sang coulait sur son menton et qu'elle tenait le cadavre de sa proie dans ses mains. Il décroisa les bras et réfléchit à la suite des évènements. Isâ semblait prête à chasser pour se nourrir, que lui restait-il à savoir ? Elle devait apprendre à se contrôler lorsque la faim se fait trop grande, elle devait apprendre à se servir de sa puissance comme d'un avantage. Oui, il lui restait tant de choses à apprendre.

« - Isâ, à toi de choisir maintenant. Que veux-tu apprendre ? »

L'immortel ne savait se décider, laisser la jeune vampire prendre la décision à sa place lui semblait être le choix le plus judicieux. Lorsque l'on veut apprendre une chose, on y arrive bien mieux que lorsque notre volonté est basse. La première leçon fut assimilée en moins de deux, Isâ pourrait en apprendre énormément en une nuit, c'est ce que pensait Yasukun. Et le soleil pointerait le bout de son nez dans de nombreuses heures, ce qui laissait assez de temps au maitre et à la disciple pour étudier la théorie de la deuxième leçon, et passer à la pratique. Ainsi, la jeune vampire et son compagnon lapin faisant tranquillement patienter l'immortel dans ce lieu aride de Màvreah.

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Isâ était fière d'elle. Yasukun était une sorte de "papa de remplacement", elle souriait, heureuse. Elle voulait avant tout lui montrer de quoi elle était capable. Ne pas le décevoir afin qu'il accepte de rester avec elle juste encore un peu. Il avait sourit, c'est qu'elle ne devait pas être si mauvaise que ça.
Isâ se concentrait, Yasukun lui avait dit que tout ce qu'ils verraient étaient dans sa nature. Elle ferma les yeux cherchant...

« - Isâ, à toi de choisir maintenant. Que veux-tu apprendre ? » dit-il

Isâ concentrée cherchait une chose, quelque part au fond d'elle elle savait qu'il y avait une voix pour l'appeler. Mais quelle voix? Qui disait quoi?
Isâ senti quelque chose se mouver en elle. Elle vit un visage s'imposer à elle. Le visage de son chère et tendre papa. Elle le vit faire, elle comprit ses mouvements, il lui montrait.
Elle garda alors les yeux fermés guidée par ce souvenir. Ce fut instinctif d'abord sa main.
Et comme un pantin elle se mouvait, de façon mécanique toujours les yeux fermés. Isâ tenta une action, une action dont la technique était irréprochable. Elle agrippa le bras de Yasukun, glissa sous lui pour passer dans son dos. Ondulant contre lui tel un serpent, tout en finesse. Elle se hissa en un instant autour de lui, l'enlaçant avec une tendresse infinie sortit les crocs au niveau de sa nuque et... Conclu par un bisou sur la peau en guise de conclusion d'action. Elle se laissa retomber en riant à gorge déployée, tous crocs sortis. Elle l'observait avec admiration.

"Alors c'est bien ? J'ai bien fais ?" demanda t-elle avec beaucoup d'inquiétude. Espèrant que son maître lui annonce qu'elle se débrouillait bien et qu'il était fier d'elle. Elle en rêvait.
Son regard devenait presque larmoyant en attendant la réponse et la suite de l'action. Elle voulait tant apprendre de lui.

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Isâ ferma les yeux, comme si elle cherchait à se concentrer en silence. Elle se mit à bouger lentement et tout en gardant les paupières closes. Agrippant le bras du vampire, elle se glissa sous lui pour atterrir sur son dos, tout en souplesse. La jeune fille l'enlaça dans un geste tendre et tandis que Yasukun s'apprêtait à être mordu, elle déposa un baiser sur sa nuque avant de descendre. L'immortel sourit, surpris par le geste de sa disciple qui rigolait avec un enthousiasme certain.

"Alors c'est bien ? J'ai bien fais ?"

Sa voix trahissait son inquiétude, sûrement celle d'être à la hauteur des espérances de Yasukun. Elle ressemblait tant à une enfant un peu perdue voulant devenir la fierté de son père que son maitre ne put s'empêcher de lui sourire tendrement et de lui murmurait d'un ton doux et satisfait :

« - Très bien. »

L'immortel ôta sa cape et la laissa retomber au sol comme un vulgaire chiffon. Il regarda les alentours attentivement, faisant mine de réfléchir puis reporta son attention sur la jeune fille. L'air était sec et la terre aride mais la fraicheur de la nuit contrastait avec la nature de l'endroit. Un ange passa tandis que Yasukun conservait ce silence fixant toujours sa jeune disciple. Enfin, il prit la parole :

« - J'ai faim. »

Soudain, Yasukun attrapa la jeune fille par la taille avant de la hisser sur son épaules et marcha lentement avec elle ainsi portée comme un sac à patate. Pimpinette lui mordait les chevilles comme pour défendre sa maitresse, mais ses efforts furent vain et l'immortel tenait fermement Isâ sur son épaule. Il afficha un air boudeur et mécontent puis finit par murmurer comme pour lui même :

« - Ce soir, tu seras la proie et moi le chasseur. Si je t'attrape, je te mange. »

Le vampire retourna son visage vers la jeune fille et afficha un grand sourire avant de ricaner. Comme il pouvait sourire depuis qu'il connaissait Narya, depuis qu'il était de nouveau amoureux. En vérité, il semblait être un faux père si maladroit qu'il en demeurait parfois effrayant mais ses gestes envers Isâ restaient ceux d'un aîné protecteur sans mauvais intentions. Puis, tout en la reposant il dit d'une voix calme :

« - C'est une blague ! »

L'immortel sourit tendrement à la jeune fille puis lui ébouriffa de nouveau les cheveux comme il l'avait fait en début d'entrainement et s'assit calmement à terre face à elle. Il afficha un petit air désolé vite remplacé par un sourire puis prit soin de ramassa sa cape et de la plier avant de la reposer au sol. Finalement, il reporta son regard sur Isâ et lui dit :

« - Tu aurais été une fille parfaite pour un idiot de vampire comme moi. »

Yasukun sourit de nouveau avec un soupçon de mélancolie, tendrement et avec affection.

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(D'abord désolée pour le retard de réponse)

Nous étions avec Yasukun dans la plaine, j'étais subjuguée de ce talent et de cette puissance qui émanait de lui. Néanmoins j'avais tenté une attaque, je voulais lui prouver que je pouvais être à la hauteur. Papa me montrait comment faire, c'était dans mon sang, c'était dans mes gênes. Je devais y arriver.
Yasukun se laissa faire bien gentiment et lorsque dans ma panique je lui demandais si j'avais bien fait il me répondit que oui. Ô joie intense !
Quel était ce doux rêve qui s'imposait à moi ? Était-ce réalité ou fiction? Peut-être étais-je simplement dans mon lit comme à mon habitude, papa assit sur le fauteuil me surveillant, rêvant à mille merveilles du monde autour de moi que je ne connaissais que depuis trop peu de temps.

Depuis mon départ, nombre de choses s'étaient produites. J'avais d'abord failli mourir à cause du soleil et avais du m'enterrer sous terre dans la forêt de Màvreah. Pour finir dans la capitale et rencontrer une femme nommée Sophie-Anne Ancestry, une femme de pouvoir qui m'avait aiguillée. J'avais d'ailleurs vu son visage en tableau dans le bureau de papa. Cela m'avait marquée.
Ensuite j'avais pu rencontrer un être dénommé Jaral dont j'étais tombée amoureuse dans la forêt à nouveau. Désorienté par mon sang "pur" il m'avait annoncé la fin de notre histoire.
Et pour finir ! Je me retrouvais là avec un autre homme dont j'ignorais presque tout, dans une plaine, afin de m'apprendre le combat.
Je lui avais même délivré le secret de la pluie ! Grand secret familial ! Ou pas... Mes sœurs riaient de moi quand elles voyaient mon visage illuminé devant ces idioties.

Yasukun ôta sa cape. Il m'annonça un nouveau jeu, qu'il avait faim. Je souriais. Puis il annonça que j'étais la proie, si il m'attrapait il me mangeait.
Je déglutissait violemment, les larmes aux yeux. La panique m'avait pris le ventre et le tordait en tous sens de façon totalement aléatoire.
Puis il se mit à rire, frotta les cheveux sur le haut de ma tête en criant presque qu'il plaisantait.
Néanmoins la panique, elle, restait. J'avais eu bien trop peur de devoir me confronter à lui pour de vrai pour pouvoir en rire. Les larmes étaient toujours aux coins de mes yeux, je l'observais, ma lèvre inférieure tremblait. Je retenais un gros sanglot.
C'est vrai, je prenais conscience, à cet instant, que s'il voulait m'anéantir, il pouvait le faire sans effort. Après tout je n'étais QUE Isâ Zelbreth "fille de"... Je n'étais, moi même en qualité d'individu, personne.

"Il afficha un petit air désolé vite remplacé par un sourire puis prit soin de ramassa sa cape et de la plier avant de la reposer au sol. Finalement, il reporta son regard sur Isâ et lui dit :

« - Tu aurais été une fille parfaite pour un idiot de vampire comme moi. » "

Je crois que j'avais mal entendu... Je... J'aurais été une fille parfaite pour un idiot de vampire comme lui? Je n'en revenais pas, moi?
Papa n'avait jamais pu me dire ça.
Je baissais les yeux tristement, je me remémorais le visage de mon oncle lorsque j'étais petite. Il m'observait avec dégout, rancœur. Cela m'a suivie toute ma vie, mon oncle n'acceptait personne hormis papa. Papa en jouait beaucoup. Les images venaient dans ma tête et je décidais de raconter cette histoire à Yasukun.

"Un jour alors que je jouais tranquilement dans ma chambre, papa entra dans ma chambre rapidement.
"Isâ tu reste avec Miroïr ce soir j'ai à faire !"
Il avait semblé emplit de joie ce soir là, excité, pressé. Il affichait même un très large sourire, d'ordinaire seuls mes dessins avec des cœurs dessus lui faisaient un tel effet. Je n'avais pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'il était parti et Miroïr, mon oncle, entra dans ma chambre. Il s'assit sur le fauteuil. M'observant. Papa nous avait toujours interdit de le regarder droit dans les yeux. Ce soir là je l'avais fait. Mon oncle se mit à rire, son regard se plongeait dans le mien. Son rire perçait mon être entier, j'avais l'impression que mon esprit lui-même se décomposait. Des images d'horreurs intenses se présentaient à moi. Je vis des chiens dépourvus de peau, chair à vif, sortir des murs et du sol de ma chambre. J'avais beau hurler de toutes mes forces par la peur néanmoins mon oncle riait toujours plus fort.
C'est Arja qui a stoppé tout ça, elle est entrée et a sauté sur mon oncle violemment, appelant Leïlana (une autre de mes sœurs) pour qu'elle vienne me chercher et m'apaise. Leurs forces à toutes les deux étaient sans appel bien supérieures à la mienne. Cela m'avait choquée, la force de cet impact, la force de cette peur, la force de cette joie dans le regard de papa pour la guerre.
J'ignore ce que mon oncle était, j'ignore si lui aussi était un vampire. J'ai su par la suite que ce soir là, papa était partit faire la guerre.

Personne n'a jamais été fier de moi, ils étaient tous sans cesse en train de se battre, de s'entraîner. Quitte à s'entre tuer pour être prêts. Ils m'ont mise à l'écart pour tout ce qui pouvait être dangereux et la seule fois où j'aurais pu prouver ma valeur en affronter les cauchemars que provoquaient mon oncle, j'ai échoué. Je ne suis pas une fille parfaite."

Je regardais Yasukun avec insistance, larmoyante, prête à exploser en sanglots.

"Mais je veux le devenir ! Je veux devenir la fille parfaite de l'idiot de vampire que tu es!"

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Isâ baissa la tête tristement, comme une enfant perdue et gênée puit se mit à raconter une histoire au vampire. C'était un souvenir plus qu'un conte, un souvenir de son enfante passée comme une vie d'humaine ordinaire. C'était un moment de peur, de terreur, horrible à vivre pour une si jeune fille. Des images de guerre, violentes et sanglantes. Elle raconta qu'elle était mise à l'écart, rejetée par sa propre famille. « Je ne suis pas une fille parfaite. » La jeune vampire regarda Yasukun avec les larmes aux yeux puis s'exclama :

« Mais je veux le devenir ! Je veux devenir la fille parfaite de l'idiot de vampire que tu es ! »

L'immortel fut d'abord surpris par cette déclaration, puis se mit à sourire tendrement. Son sourire semblait rempli d'amour, d'affection, de douceur. Cette amour qu'un père a pour sa fille, ce désir de protection qu'un grand frère peut avoir envers sa cadette, cette envie d'un maitre pour apprendre à sa disciple.

Yasukun prit la jeune vampire dans ses bras, dans un geste affectueux. Il sourit avec mélancolie, se rappelant qu'aujourd'hui il aurait pu être l'heureux père d'un enfant qui aurait survécu à la maladie de sa mère Elizabeth, mais à ce souvenir s'ajouta celui de Narya, sa dulcinée, puis son sourire devint heureux. Il murmura :

« - Tu peux l'être alors, les liens ne se font pas par le sang mais par l'amour que l'on ressent pour les autres. »

Oui, pour l'immortel seul l'amour comptait. Les liens de sang n'étaient pas toujours les meilleurs bien qu'il ne fallait jamais les oublier. L'amour qui l'unissait à certaines personnes telles qu'Elizabeth, Narya ou encore Isâ demeurait unique et réconfortant. C'était ce genre de sentiments qui vous donnent la force de vivre, la force de placer un pied devant l'autre, la force de combattre vos peurs chaque jour.

« - Isâ Zelbreth, tu es désormais la fille parfaite d'un idiot de vampire nommé Yasukun Vlad Lucifer ! »

Yasukun se recula pour s'assoir face à elle puis sourit gaiement à ses propres paroles. L'idée d'avoir une enfant lui plaisait bien, même si celle-ci semblait avoir son âge. Qu'importe ! N'était-ce pas seul l'amour qui comptait et non pas les liens de sang ? Puis, les années ne s'écoulent plus comme avant lorsque vous êtes immortels. Chaque minute est une éternité et l'éternité elle-même est si longue que vous rêvez parfois d'en voir la fin. Ces deux vampires là n'en verraient pas le bout de sitôt. Du moins, Yasukun l'espérait à présent.

L'immortel soupira puis se releva calmement et remit sa cape. Il tapa dans ses mains dans un geste décidé puis prit de nouveau la parole :

« - Bon, que dirais-tu de venir en ma demeure ? Le soleil se lèvera bientôt et tu n'as pas de cape pour te protéger de notre ennemi numéro un. »

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Isâ sautillait, c'était une si belle fin de nuit.

Le vent soufflait dans mes cheveux, je le sentais s'engouffrer dans ma tunique. Il pénétrait mon intimité sans aucune pudeur, insouciant, se fichant royalement de mon accord. Telle était la magie du vent. Un être éternellement libre ! Enfermé, le vent disparait ne laissant que l'air mais une fois relâché, il renaît. Retrouvant une bourrasque ou une rafale quelconque qui passait par là.
Au fond de moi une vision m'apparaissait, je connaissais le vent.
Je connaissais son visage, je savais qui il était et je savais où il allait. Yasukun me proposa d'aller chez lui, je voulais le suivre bien entendu. Mon nouveau "Papa" ! Ô j'étais si heureuse, néanmoins, le vent dirait-il à mon père ce qui se passait? Peut-être voudrait-il retrouver sa fille qui se faisait emmener par un autre homme que lui, peut-être voudrait-il regagner mon cœur?
Ô vent, transmets ceci à mon père, donnes lui cette image de moi partant avec un autre vampire tout aussi puissant qui me veut comme fille!
J'ai besoin de toi, j'ai besoin de lui, car mon cœur est mort.
Si seulement j'avais pu rester un instant de plus à tes côtés, je dois tourner la page. Je dois continuer sur les sentiers de l'éternité, tu me connais, je ne peux rester seule car j'ai besoin d'âme qui vive autour de moi. J'ai besoin que l'on prenne ma main, j'ai besoin que l'on me tienne serrée contre soit, j'ai besoin de toutes ces choses.
Sans parler d'amour, je parle simplement de vivre comme un humain. Car l'humain a besoin de la chaleur des autres, n'est ce pas tragique?

Yasukun semble être ta parfaite relève, néanmoins... Voudra t-il de moi jusqu'à la fin? Le sang maudit qui inonde mes veines et ce terrible mystère qui entoure ma vie...
Comment puis je faire pour avancer, comment puis je croire à l'éternité? alors qu'hier encore je croyais être mortelle! Mon sang bouillonne. J'entends un nom... Le nom de ma famille, résonnant à travers les parois de mon esprit. Il est enfermé.

Comme le vent? Si j'ouvre mon crâne alors peut-être retrouvera t-il sa liberté? Esprit, vague mot. Tout comme âme, renaissance, amour, passion, tendresse. Avec des définitions différentes selon qui les emploie et dans quel contexte. Papa disait toujours que l'esprit est la fenêtre de l'âme et plus je travaille et agis avec mon cerveau plus j'ai de chances de connaître "la ville du guerrier en paix". Dans nos croyances, cette ville accueille en son sein tous ceux qui ont la valeur et le courage du guerrier, qui ont passé leur vie dans l'honneur. Je serais de ceux là, et je cultiverais ma terre la bas, dans la paix et la plénitude. Peut-être même que Pimpinette sera avec moi et je la verrais bondir de carotte en carotte dans mon champ? Peut-être même que Yasukun sera là!

Le vent m'a fait passer son message, j'ai compris, désormais je n'ai plus peur de la mort. Alors je prenais mon inspiration en riant, suivant Yasukun vers sa demeure et je lui murmurais sur un ton jovial.

"Si un jour je meurs, veille à ce que mon crâne soit fendu en deux s'il te plait!"

Puis je pris sa main et trottinait à ses côtés, c'est qu'il avait de grandes jambes !

> FIN DU RP <