Comme tous les jours epuis sa plus tendre enfance, Faliadëa se reccueillait au pied de ce colosse trois fois centenaire, venant à cet endroit tel un rendez-vous quotidien, elle savourait cet instant intense, et pour rien au monde elle n'oublierait de s'y rendre. Aimant par dessus tout cette communion avec la vie, la terre et la nature, elle se plaisait d'autant plus à jouir de ce moment, entourée par les siens, son peuple que sa vie elle s'était juré protéger. Ce n'était pas la gouvernante froide et distanteque l'on aurait pu croire, bien au contraire, c'était une personne aimante, douce et généreuse. Assise en tailleur entre les racines imposantes de ce géant, elle entrepris avec grâce ses louanges silencieuses, son recueil spirituel.

Ce genre de connection avec l'environnement était beau à voir, comme si, la vie humaine et les êtres végétaux s'entendaient dans une hrmonie presque parfaite, comme s'ils partageaient un seul et même corps, un seul et même esprit. Les lucioles comme à leur éternelle habitude, effectuaient leur danse incessante autour de ce large tronc, dur comme de la roche. L'astre blanc, majestueux, venait de s'emparer de cet étendu voile bleu, illuminant les contrées elfiques d'une lumière mystérieuse, douce et innocente.

Après quelques minutes de symbiose, la Grande Prêtresse se releva avec légèreté et agilité, elle etait ressouçait, emplie d'une vitalité magique, telles étaient les vertues de ce vieil arbre. Elle porta un regard attendrie vers les fidèles présent au rendez-vous, comme toujours. Elle était heureuse d'avoir un peuple aussi afféré à ses origines, à sa culture et de voir qu'ils respectaient tous, du moins, dans leur grande majorité, les cultes. Elle était si fière.

Alors qu'elle se retourna pour engager ses pas en direction de la Cité, la grande elfe à la chevelure bleue pu apercevoir, à quelques mêtre du colosse, pour ne pas déranger les elfes en communion, le jeune Ayliän, qui était là, fermement jonché sur ses jambes, l'arc accroché à son dos, en train de veiller sur le Sanctuaire. Il n'avait pas mentit ... Il était bien là, décidé à protéger cet endroit, elle en fut émue et touchée, de voir tant de détermination dans les gestes et la posture du jeune homme. Un sourire timide se dessina sur les joues de la Prêtresse. Elle pu comprendre cette nuit là, qu'il ne la décevrait pas.

Elle continua sa marche lente, pour ne pas déranger Alyiän, passer à plusieurs mètres de ce dernier, il était concentré dans sa tâche, qu'elle s'en serait voulu de le sortir de cet état. Elle s'éloignait petit à petit, observant, émerveillée, la belle soirée que Dame Lune offrait aujourd'hui.

Alors qu'elle était sur le chemin la menant de retour, à son donjon, passant à quelques pas seulement du jeune recrue, elle pu observre que celui, alors si concentré sur son activité, accorda à la Grande Prêtresse, une élégante et respectueuse révérance, comme pour lui signaler qu'il l'avait vu, et qu'il la saluait, pour ne pas que la grande elfe puisse s'imaginer que le jeune homme l'ignorait. Elle fut surprise et à la fois amusée par cette iniciative, ce geste. Il était là, devant elle, ni trop près ni trop loin, un genoux à terre, la tête baissée, adoptant une posture digne d'un chevalier. Fáliadëa en fut ravie, de voir une telle forme de respect chez les nouveaux arrivants, bien qu'un peu gênée de le voir à terre alors que celle-ci était debout. Puis, un murmure discret sortit de la bouche d'Ayliän...

- Dame Fáliadëa

Elle le regarda, voulant plonger son regard dans le sien, mais ayant le visage incliné, elle ne pouvait admirer ses yeux ni son visage dans son intégrité, c'est alors qu'elle se décida à lui demandre de soigneusement se relever.

- Bonsoir elfe Ayliän, je vous en prie, relevez-vous, le sol est humide, vous pourriez vous malade. Disa-t-elle avec un charmant sourire sur les lèvres.

Elle était humble et noble d'esprit,ne dévalorisant ni ne sous-estimant personne. Elle aimait les gens, leurs présences, leurs discutions. Pour la Grande Prêtresse, tout le monde était unique, différent, intéressant, et c'est dans cet état d'esprit qu'elle s'efforçait de faire grandir son peuple, de sorte à ce qu'une certaine forme d'harmonie et de respect mutuel s'instaure et fleurisse. Bien qu'elle occupait un poste important, disons plutôt, LE plus important d'Evanya, ce n'était pas pour autant qu'elle prenait les gens de haut, parlant sur un ton hautain et non-chalant. Cela ne lui correspondait nullement.

Le jeune recrue,n'avait pas encore bougé de sa position, il se trouvait toujours à terre, prosterné élégamment devant sa grande Dame. Il commençait tout juste à bouger un tant soit peu, elle pu alors comprendre, qu'il allait se relever calmement, sans geste brusque.

Elle attendait qu'il se remette debout avant d'envisager retourner à la Cité.

La Grande Prêtresse se trouvait toujours face au jeune homme, agenouillé, attendant qu'il se relève doucement. Elle ne dût attendre trop longtemps que celui-ci s'effectue, il se redressa avec souplesse et légereté, réalisant d'amples mouvements, de manière presque théâtrale. En l'espace de quelques secondes a peine, le jeune elfe s'était remit debout, sa tête était encore inclinée vers l'avant, empêchant Faliadëa d'admirer le visage du jeune homme. Lorsqu'il fut entièrement relevé, droitement debout, il offrait alors la possibilité à quiconque d'observer son visage. La jeune femme, pu alors plonger son regard dans le sien, un regard d'un vert profond, on pouvait y voir une grande détermination, une aveugle obeissance. Ses yeux étaient beaux, expressifs, allant parfaitement avec le reste de son corps. Il n'y avait nul doute, Ayliän était un bel homme, il avait des mains habiles, digne d'un archer, un torse svelte, comme tout elfe, des jambes fermes et élancées. Sa chevelure blonde aux reflets dorés tombait tel un voile dans son dos, laissant entrevoir deux oreilles pointues, mais sans exagérations. Il avait des atouts notables, tant physiquement que moralement, il respirait la bonté et la gentilesse. Arborant fièrement son arc dans son dos, et une petite dague à la cuisse, complémenté d'une cuirasse et d'une cape mauve, il avait l'allure d'un garde, d'un protecteur et cela lui allait fort bien.

- Heureux de vous voir Dame Fáliadëa, votre présence m’apaise énormément. prononça-t-il avec une sincérité destabilisante.

Fáliadëa fut alors touchée par ces quelques mots, et offra à sa jeune recrue un beau sourire reconnaissant. Il avait du tact et une élégance naturelle, qui le rendait attachant. Cette spontaneité était assez peu commune dans les contrées elfiques, ces habitants ayant pour coutume de peser chacun de leur mot avant de parler, n'avait pas acquis cette aptitude. Cependant, Ayliän, lui semblait possèder ce don de s'ouvrir aux gens, du moins, c'est ce qu'il apparentait. Il ouvrit alors, une seconde fois la bouche pour demander la chose suivante à sa Prêtresse:

-Vous ne manquez de rien?

Cela amusa énormément Fáliadëa, mais tenta de ne pas le montrer, de peur de vexer le jeune homme. La jeune femme ne manquait de rien, étant maître des lieux, elle pouvait avoir tout ce dont elle désirait, il lui suffisait juste de tendre le bras. Mais l'intention était noble et c'est ce qu'elle apprécia dans cette question, il se souciait de son bien être, ce qui était tout à fait honnorable. Elle se doutait néanmoins qu'il devait être troublé, ou bien, intimidé et que cette phrase fut dite sans être vraiment penser avant, ne sachant que dire.Voilà ce que pensa la jeune femme à cet instant, bien qu'elle pouvait precevoir une grande sincérité dans son regard et son ton de voix. Il était sûr de lui mais à la fois hésitant.

- Non, je ne manque de rien, je vous remercie de vous en soucier. Montrant d'un large mouvement de bras, l'horizon s'offrant à eux, l'atmosphère paisible et à la fois magique de cette belle nuit. Pensez-vous que l'on puisse manquer de quelque chose ? Dit-elle d'un sourire malicieux et espiègle, cherchant la complicité de son interlocuteur.

Elle perdit quelques instants son regard azur dans ce voile aux mille paillettes, laissant son esprit vaguer librement, respirant de grandes bouffeés d'air pur. Elle ferma ses yeux pour mieux profiter de ce moment. Elle les réouvrit quelques minutes plus tard. Et les replonga dans le regard émeraude d'Ayliän, qui l'intriguait tant. Cet elfe avait quelque chose, un petit je ne sais quoi, qui avivait une certaine curiosité de la part de Fáliadëa. Elle n'aurait su dire qu'est-ce que c'était. Puis, voulant briser le silence qui était en train de s'intaller, elle demanda:

- Vous plaisez-vous ici ? Ce poste, est-il à la hauteur de ce que vous attendiez ? Si vous avez un jour besoin de quelque chose que ce soit, vous savez que vous n'avez pas à hésiter à m'en faire part, si je ne suis pas ici, je suis la plupart du temps dans le donjon.

Elle arbora alors un autre sourire enchanteur, passa la main dans sa longue et mytique chevelure bleue pour se recoiffer un peu, le vent ayant soufflé.

Un timide sourire se dessina sur les lèvres de Dame Fáliadëa à la question d’Ayliän, un sourire un peu caché mais tout de même détectable. Avec grâce, la Grande prêtresse balaya les alentours à l'aide de son bras, répondant à la suite par une autre question. Ayliän se plongea à nouveau dans le regard de la jeune elfe et lui sourit tout naturellement avec douceur de sorte qu’elle comprenne qu’il venait de se rendre compte du non sens de sa question.

La Grande prêtresse ferma délicatement les yeux, respirant l’air pur avec passion à la recherche de cette enivrante sensation qui semblait mettre en transe l’esprit des elfes dans ce lieu.
Une sensation qu’Ayliän connaissait si bien que de regarder Dame Fáliadëa lui en procurait.
Pendant les quelques minutes d’absence, profitant de son état second, Ayliän caressa des yeux le visage de la jeune elfe, parcourant sa longue chevelure azur, troublé par sa beauté, toute son attention fut portée sur elle.

… Etait-ce mal? Pensa-t-il.

La Grande prêtresse rouvrit les yeux et s’immisça dans ceux du garde, toujours sous l’emprise de sa beauté. Brisant alors un profond silence, la jeune elfe semblait, à travers ses questions, vouloir en savoir plus sur Ayliän. La curiosité de Dame Fáliadëa fit plaisir au garde, et d’autant plus lorsqu’elle l’invita à en parler au donjon si le besoin y été.

Avec sérénité comme à l’habitude, Ayliän prit la parole.

- Dame Fáliadëa, rien ne me fait plus plaisir que d’être ici, parmi les miens, protégeant fièrement nos jolies contrées. Dit t’il en souriant.

Il laissa quelques secondes s’en aller avant de prendre une nouvelle fois la parole. Quelques secondes lui permettant d’exprimer son honnêteté.

- Ce poste fait partie intégrante de ma vie, il me maintient en vie en quelque sorte. Quant à la hauteur de mes espérances, j’espère un jour pouvoir vous prouver toute ma valeur et ainsi gagner votre entière confiance.
Et de cela, m’offrir peut-être un jour un poste plus important, digne de ma personne.

Ayliän se mit à rêvasser tout seul, perdu dans ses pensées et reprit.

- Je vous remercie pour votre aide, mais la seule chose dont j’ai réellement besoin est de vous voir épanouit comme à chaque jour.

Prenez soin de vous Dame Fáliadëa.

Le jeune garde se plongea plus profondément encore dans le bleu azur de la jeune elfe, espérant à la fois la réconforter de sa présence et embellir son cœur de sa fidélité.

Observant toujours le jeune homme posté devant elle, d'une tenue digne et viril, elle ne pu que sourire à nouveau, elle était vraiment très fière de compter une personne de cette envergure dans ses rangs, ce n'était pas si fréquent, ce qui augmentait l'estime que la Grande Prêtresse lui portait.

Il avait une manière de s'exprimer qui était assez plaisante et parfois même, amusante dans ses maladresses, qui atendrissait beaucoup la grande elfe. On voyait qu'il avait ce désir de protéger son peuple ainsi que de servir loyalement sa gouvernante, elle en était vraiment touchée. Cependant, ce désir était parfois si fort, qu'il laissait sortir du jeune elfe un instinct paternel, sur-protecteur. Cet elfe était vraiment une personne à part, différente des gardes communs d'Evanya.

Fáliadëa l'écoutait avec beaucoup d'attention, tel un élève à son maître.

- Je suis heureuse d'apprendre que ce poste vous convient en tous points, qu'il fait partie prenante de votre existence, de qui vous êtes, telle une identité. Je suis vraiment touchée et contente de le savoir.

Le visage du jeune homme était très expressif, ses yeux plongés dans le bleu profond du regard de la grande elfe, qui en était à la fois émue et gênée par tant d'admiration.

Puis enchaîna avec les mots suivant, séparant délicatement ses deux lèvres l'un de l'autre:

- Vous savez, de vous voir ici, ce soir, surveiller ce sanctuaire, m'émue énormément, votre façon de vous exprimer respitant le respect me rend très fière de vous. Vous jouissait déjà de ma confiance.

Elle lui souria comme pour sceller ses dires et le rassurer sur son état d'esprit et ce qu'elle pensait mais qu'elle ne disait pas ou très rarement.

Cet homme était pure, honnête et franc, il montrait un clair intérêt pour le bien être de la Grande Prêtresse qui en était vraiment reconnaissante. Elle voulait vraiment le remercier, le connaître, l'aider si le besoin s'en faisait un jour.

Lui souriant de nouveau et regardant une dernière foisle doux visage de cet elfe, aux traits fins, au regard doux et sévère à la fois, une chevelure innocente face aux douces caresses du vent. Il était vraiment beau.

- Prenez soin de vous aussi jeune Ayliän.