Prénom & nom : Raven Mortedune.
Sexe : Masculin
Âge du personnage : Cinquante ans et toutes ses dents (mais 13 ans d'apparence)
Race : Vampire
Description physique :
Raven a un physique qui lui permet de se glisser dans les recoins les plus difficiles d'accès ; il est assez petit, et sa corpulence légère privilégie la rapidité et l'agilité. Son corps svelte est recouvert d'un long manteau noir sous lequel il cache une dague qu'il n'utilise qu'en dernier recours. Le tissu sombre est déchiré par endroits, témoignage de ses longues errances et de ses mauvaises rencontres. Sa peau, inversement blafarde, est froide comme du marbre, à l'instar de ses semblables, et ses yeux sont d'une couleur bordeaux assez sombre qui devient rougeoyante lorsqu'il se met en colère, lorsqu'il est affamé, ou lors d'une peur incontrôlée. Hors de ces périodes où la partie la plus bestiale de sa personnalité a le dessus, une lueur espiègle luit dans son regard vif, presque comme n'importe quel autre enfant. A cela s'ajoute des cheveux noirs en bataille, et un visage qui définit assez bien sa personnalité, celle d'un enfant errant. Un visage attendrissant qui peut changer du tout au tout lorsque ses lèvres se retroussent de manière totalement inhumaine, laissant à découvert deux rangées de dents acérées dont des canines impressionnantes plantées sur des gencives pourpres, dans une grimace horrible et un grondement à glacer le sang. Il s'agit du faciès de tout ce qu'il y a de plus sauvage et bestial en lui, la partie sombre de sa personnalité, celle qui ne ressurgit que trop souvent.
Description mentale :
Prenez un enfant joueur et taquin à la personnalité bien trempée, ajoutez-y son poids en haine, une double dose de sarcasme déplacé, une généreuse poignée d'ironie, et faîtes mijoter à feu impulsif tout en ajoutant une pincée d'un arôme malsain. Vous obtiendrez alors Raven.
Le jeune vampire est avant tout allergique aux règles, à toute forme d'autorité venant de qui que ce soit. Il suit son propre chef, et se braque très facilement dès qu'il perçoit un semblant d'injonction. De manière paradoxale, il est à la fois très facile à aborder et très fermé aux autres ; il a le rire on ne peut plus facile, du répondant à revendre, mais ne parle jamais de lui-même ou de son passé, et encore moins de ce qu'il ressent véritablement. Attentif, à sa manière, envers ses très rares amis, impitoyable envers ses ennemis, il libèrera toute sa haine sur eux. Mais la plus grande haine dont il est capable est dirigée contre lui-même.
De son côté, Raven évite de s'attacher aux gens qu'il rencontre, considérant qu'un lien tel que celui-là est une faiblesse. Du moins, il tente de s'en persuader, car il est aussi quelqu'un de très jeune, quelqu'un qui a besoin d'un ami, quelqu'un à qui la solitude ne réussit pas tant qu'il veut bien le faire croire. Ce que vous verrez la première fois que vous le rencontrerez ne sera qu'un simple masque, le couvercle sur le saladier qui vous aura servi à faire votre gâteau ; parvenez à le soulever, aussi lourd soit-il, et vous verrez à quoi sera votre pâtisserie... Sucrée ou amère, alors ?
Histoire :
J'étais là, assis sur le muret de l'école. Comme tous les soirs. Et comme tous les soirs, ma mère était en retard... Heureusement que j'étais un gentil garçon, parce que sinon, je serais déjà rentré à pieds. Elle ne voulait jamais que je le fasse, sous prétexte que c'était trop dangereux et qu'elle préférait venir me chercher. Eh oh, j'avais quand même douze ans et neuf mois ! Je pouvais me couver tout seul, non ? Si si, je pouvais. Bref, alors que j'attendais impatiemment que ma mère daigne se montrer, j'aperçus une silhouette étrange se mouvoir dans une ruelle sombre. Plissant mes yeux foncés, je tentai d'en distinguer les traits. Mais l'obscurité grandissante était trop opaque. Pourtant, j'avais la désagréable impression qu'elle me fixait, cette silhouette.
Mon regard fut attiré du côté opposé, lorsqu'une personne tourna dans la rue pour venir en courant -si on pouvait appeler ça courir- vers le trottoir. C'était ma mère. Oui, admettez que vous êtes toujours surpris en voyant vos parents courir... Moi personnellement, c'est le moment que je préfère lorsqu'elle vient me chercher après vingt sept minutes et trente trois secondes de retard.
- Pardon mon chou ! s'excusa t-elle en me prenant par la main avant de m'embrasser. J'ai été très prise au travail aujourd'hui.
- Ben je vois ouais... Tu as mis vingt deux secondes de plus que la dernière fois.
- Désolé mon chéri, je serai à l'heure la prochaine fois.
Je fis une légère grimace sceptique. Elle disait beaucoup de belles choses comme celles-ci, sachez-le... Comme par exemple que mon père était très occupé ailleurs, et qu'il reviendrait un jour. Joli hein ? Moi, je savais très bien qu'il n'était plus de ce monde, et qu'il ne reviendrait jamais. J'étais très attaché à lui autrefois, mais j'avais fini par me rendre à l'évidence.
Il faisait déjà nuit lorsque nous rentrâmes chez nous. Dès que je passai le seuil, une petite silhouette courut vers moi, avec plus d'énergie que Maman, et se jeta dans mes bras. Je contre-attaquai aussitôt en l'attrapant par la taille pour la porte à l'envers, savourant chaque cris de protestation, qui était en fait toujours un éclat de rire de plus. La fillette que je déposai ensuite sur le canapé du salon avait des cheveux châtains entourant son visage angélique, et ses deux grands yeux bleus brillaient d'un éclat rieur au-dessus de ses pommettes hautes. Il s'agissait de Maya, ma sœur cadette, qui n'avait guère plus de six ans. Usant des plus redoutables techniques de chatouilles que je connaissais, je joignis mon rire au sien. Et pour ne pas la frustrer, je la laissai prendre le dessus sur moi.
- Raven ! s'écria t-elle une fois que notre quart d'heure de folie fut passé. Tu joues du piano ce soir ?
- Non, désolé, soupirai-je. J'ai trop de devoirs aujourd'hui... Demain soir, d'accord ?
Maya fit la moue, mais ne protesta pas.
- D'accord... Mais pas plus tard !
Je souris. Même lorsque j'étais dans mes pires états, elle trouvait toujours un moyen de me réconforter. Sa seule présence me rassurait.
Ce soir-là, j'accompagnai ma sœur dans sa chambre, et comme tous les soirs, elle trouva des arguments plus ou moins convaincants pour que je reste avec elle jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
- S'il te plait Raven, reste ! Il y a un monstre dehors !
- Arrête tes bêtises, il n'y a aucun monstre... C'est ton imagination.
- Non c'est pas ma machination ! répliqua la fillette qui, bizarrement, avait l'air plus effrayée que d'habitude. S'il te plait, tu peux rester avec moi ?
Je la fixai un instant, puis soupirai, résigné.
- D'accord, cédai-je en m'asseyant au bord de son lit. Je reste jusqu'à ce que tu t'endormes.
Elle me fit un grand sourire et se glissa sous ses couvertures.
- Raven ?
- Oui ?
- Tu peux me raconter une histoire ?
Je fis une tête de trois pieds de long en gémissant.
- Si je le fais, tu promets que tu t'endormiras plus vite ?
- Oui !
- Bon...
Je m'adossai au sommier pour me coucher à moitié à côté de Maya, les yeux rivés sur le plafond alors que je réfléchissais. Des histoires, je n'en connaissais pas beaucoup... Mais je connaissais Maya, il me suffisait toujours d'improviser un chat, une grenouille et une libellule pour que l'histoire tienne la route. Ce soir-là, elle tint très bien la route, croyez-moi... Tellement bien que Maya ne fut pas la seule à s'endormir.
Le matin même, ma mère vint me réveiller dans la chambre de ma sœur ; j'étais en retard pour aller à l'école. Super... Vive la prise du petit déj' en sixième vitesse, la préparation approximative du sac, et le record battu du cent mètres. Pour couronner le tout, je n'avais même pas terminé mes devoirs, avec cette histoire d'histoire à raconter... Bref, une journée comme j'en avais au moins une fois par mois. Ma mère fut de nouveau en retard le soir pour venir me chercher, donc jusque là, tout allait bien. Sauf que cette fois, elle avait un peu plus de retard que d'habitude. Elle n'avait jamais excédé trente cinq minutes et des brouettes... Et ça faisait maintenant plus d'une heure.
Soupirant, et décidant que j'en avais marre, je me mis seul sur le chemin de la maison, progressant dans les rues calmes. Trop calmes. C'en était presque anormal.
J'en fus convaincu en voyant la porte de la maison entrouverte. Ma mère ne pouvait pas être rentrée sans moi... Et la nounou qui gardait Maya n'avait pas l'air d'être là. Une douloureuse boule d'appréhension se formant un peu plus grosse dans ma gorge à chacun de mes pas, je m'avançai vers la porte, et la poussai. Tout était calme, tout était sombre. Tout était effrayant. Hésitant, je fis quelques pas en avant et appelai ma sœur cadette.
- ... Maya ?
Ce ne fut pas elle qui répondit à mon appel. Une grande silhouette obscure sortit de derrière l'angle du couloir, posant sur moi son regard écarlate. Malgré sa peau blanche comme celle d'un cadavre et ses yeux rouges, je ne tardai pas à le reconnaître. Je ne savais pas ce qui me tétanisait le plus... Lui, ou le corps aussi ensanglanté qu'inanimé de ma mère qu'il tenait dans ses bras ?
- Qu'est-ce que...
Mon père, ou plutôt le vampire, posa sur moi un regard navré.
- Tu as grandi depuis ces trois longues années, Raven...
Je faisais à peine à ce qu'il disait. Mon regard restait figé sur le corps sans vie de ma mère.
- Pardonne-moi Raven, dit le vampire, mais elle n'a pas résisté à la transformation... Ta mère a toujours eu une santé fragile, je trouve. J'espère que tu ne tiens pas d'elle...
Je refusais de comprendre ces paroles pourtant claires. Les miennes ne sortirent de ma bouche qu'après de longues secondes.
- P... Pourquoi ? Pourquoi tu...
- Je veux que vous me rejoigniez, répondit directement le vampire. Ces années loin de vous ont été les pires de toute ma vie. Je suis venu vous chercher, les enfants.
Je ne songeai même pas à reculer, ni à le haïr. Mon esprit n'en était pas capable. Pas encore.
Il déposa ma mère sur le sol, et je réagis à peine lorsqu'il s'approcha de moi, plantant ses crocs dans ma gorge. Peut-être ne m'avait-il pas laissé le temps d'agir. Je ne m'en souviens pas. Je ne veux pas m'en souvenir. Ma dernière pensée fut pour Maya qui, je l'espérais, était saine et sauve.
Mon réveil fut atroce.
J'avais un affreux goût de sang dans la bouche, j'avais froid, et en même temps, l'impression que mon corps se consumait de l'intérieur, comme si du métal fondu circulait dans mes entrailles. Un collier de fer me serrait le cou, et j'étais relié au sol par une chaine. La douleur se répandait absolument partout dans mon corps, jusque dans les mâchoires.
Et il était là, debout en face de moi, dans ce qui semblait être un ancien sous-sol.
- Tu es en vie, remarqua t-il. Enfin, presque. Ne t'en fais pas, tu ne ressentiras pas cette douleur très longtemps. Tu peux même décider toi-même d'y mettre fin, ici et maintenant.
Il s'écarta sur le côté. La vision qui s'offrit à moi me fit presque oublier la douleur qui me dévorait vivant ; Maya. Les poignets en sang, recroquevillée sur elle-même, elle sanglotait. J'eus l'impression de mourir pour de bon lorsqu'elle me jeta un regard empli d'horreur.
- Maya !
- Oui, Maya, sourit le vampire. Et elle va te rendre un grand service, puisqu'elle va mettre fin à tes souffrances.
Il s'approcha de moi. Je remarquai alors le récipient métallique qu'il tenait. L'odeur de son contenu, le sang qu'il avait pris à Maya, me parvenait d'une manière inhabituelle. Elle m'était même atrocement attirante.
- NON !!! hurlai-je en m'acculant dans un angle, alors que le collier métallique entamait ma chair.
L'instant qui suivit, il m'avait déjà aspergé le visage de ce liquide chaud qui m'attirait de plus en plus. Je n'allais pas pouvoir résister à cela, ni à la douleur grandissante.
Ma partie humaine devait être encore consciente à ce moment-là, car je me souviens m'être acculé davantage contre le mur de pierre lorsque le vampire prit Maya par le bras pour la rapprocher de moi. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle ne se fit pas prier, et se précipita vers moi. Je me mordis si fort la lèvre que le sang coula. Il ne fallait surtout pas que j'en arrive là ! Surtout pas !
Cependant, j'eus beau résister de toutes mes forces, elles n'étaient pas suffisantes comparé à celles de l'animal qui prenait le contrôle. Cet animal sauta à la gorge de Maya avant même qu'elle n'ait pu me toucher. Elle ouvrit grand ses yeux bleus, et voulut pousser un cri qui ne sortit pas. Dès le moment où le goût de son sang m'embruma l'esprit, je me sentis horriblement apaisé. J'ignore combien de temps cela dura... Mais je me souviens avoir lâché prise après avoir senti la dernière pulsation de vie s'échapper du corps qui tomba lourdement sur le sol.
Le vampire me libéra du collier, qui heurta à son tour la pierre froide dans un tintement métallique.
- Tu te sens apaisé désormais, non ? me glissa le monstre. C'est bien. Tu vois, ça a été rapide. Maintenant, tu vas venir avec moi, et nous formeront de nouveau la famille que nous étions. Tu deviendras...
- NOOON !!!
Le cri bondit du plus profond de ma gorge, puis ce fut au tour de mon corps de bondir. Je passai devant le vampire comme une furie, m'engouffrant dans le couloir obscur qui permettait sans doute de sortir de la pièce.
Il me poursuivit dans le noir, mais ne me rattrapa pas, même lorsque j'atteignis la sombre forêt dont les ténèbres m'accueillirent. Là encore, j'ignore combien de temps j'ai couru, mais je sais que je n'ai pas ralenti une seule fois. Ce monstre... ce n'était pas mon père. De la même façon qu'il avait fait de moi une créature de l'ombre, un autre vampire l'avait fait avant lui. Quoi qu'il en soit, je le retrouverais, un jour. Et ce jour-là, je vengerais la mort de ma mère et de ma sœur cadette. Je ne peux que le jurer sur mon âme déjà damnée.
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