Depuis que j'étais chef je n'avais pas déménagé, je ne voulais pas m'y résigner pour le moment. Habitant toujours à l'orée de la forêt, dans ma maison bordée d'une clôture à laquelle deux petits prés étaient reliés, je passais le plus clair de mon temps ici. Essuyant la transpiration sur mon front j’ai soupiré. J’ai poussé de toutes mes forces dans l’espoir de le faire sortir en vain. Rien à y faire, je perdais inutilement mes forces, je devais trouver une autre solution. J’ai regardé l’animal dans les yeux, il était soigné à présent mais ne voulait plus quitter l’enclos. Quand je repensais à ses début je me suis rendue compte à quel point la situation avait changé. La créature ne voulait pas rester et se débattait même trop, risquant de se blesser plus gravement encore. Puis vient le moment où je lui ai sauvé la vie. Depuis restant d’un calme olympien et parfois même trop affectueux j’en devenais méfiante. A présent, j’attendais en silence qu’elle se décide à reprendre sa liberté en vain.

« Tu veux rester ? Et bien restes mais ne compte plus sur moi pour te nourrir. »

Ai-je dis, sachant pertinemment qu’elle comprendrait les grandes lignes de mon discours. Je suis ensuite allée chercher mon livre de note avant de rejoindre ma licorne qui batifolait dans son pré . Le soleil était radieux en ce début d’après-midi. M’allongeant sur l’herbe tendre j’ai regardé le ciel un instant avant de me concentrer sur le livre. Regardant le motif qui y était gravé, ce même motif qui figurait sur mon épaule. Je cherchais toujours sa signification et je pensais de plus en plus que je devrais me rendre chez les Sang-Chaud pour cela. Cherchant à comprendre la signification de ce symbole, j’avais beau le regarder dans tous les sens je ne parvenais pas à comprendre ce qu’il représentait. Posant le cahier sur mon visage j’ai soupiré

« J’en ai maaarre »

Ai-je grommelé. Un martèlement régulier se fit entendre, s’approchant de moi. Repoussant le cahier, je me suis retrouvée nez à nez avec Kishi. Levant doucement ma main pour la caresser elle renâcla, m’humidifiant le visage par la même occasion. Alors que j’essuyais mon front, cette dernière se mit à brouter ma chevelure, comme le jour où nous nous étions rencontrées. Riant doucement, je me suis relevée avant de passer mes bras autour de son encolure, caressant son chanfrein et le contour de sa corne avec tendresse.

Ses marquages rouges tranchaient avec sa robe noire comme la nuit, je ne les avais jamais observé réellement en détail mais l’un d’eux me semblait plus attractif que les autres. Il ne luisait pas d’une couleur particulièrement vive mais étrangement il semblait m’attirer. Détachant mes bras de son cou j’ai posé ma main sur son flanc, avançant doucement, suivant le tracé de ses courbes avant d’arriver devant le motif. Je n’y croyais pas. Tout semblait trop étrange. Comparant avec le motif sur le cahier, je ne pouvais contredire cette vérité. Le même motif que celui sur mon épaule figurait sur ma monture, et pour elle, il était « naturel. » Qu’est ce que tout cela voulait bien signifier ? Relevant la tête, je fus soudain sortie de ma rêverie, N'était ce pas aujourd'hui que je devais recevoir une visite de cette louve ou ma mémoire me faisait elle défaut? Restant dans le pré à l'arrière de la maison, j'attendais encore un peu auprès de la jument, profitant de ce moment que nous passions ensemble.

 

L'air était brumeux quand Asha ouvrit les yeux. Le matin dans les montagnes n'étaient pas des plus chauds, mais le spectacle en valait le détour. Les bois ou les montagnes enneigé à une certaine période de l'année, ainsi que le soleil réchauffant quelques fois. Tout jetait calme par là ou habiter Asha, il n'y avait personne a plus d'un kilomètre au sud. Ce qui lui permettait de garder une certaine intimité, même si, pour le peu de gens qui venaient chez elle, ne se dérangeais pas pour rentrer sans frapper la plupart du temps.

Au chaud dans son lit, elle regardait le plafond en bois, réfléchissant à diverse choses, comme la discution qu'elle avait eu avec le reste de la meute pour décider du sort de cette dernière. Non pas qu'elle s'en fichait de son sort, mais les problèmes de hiérarchie n'en pas trop son fort. Un simple loup devrait avoir et comprendre la sagesse d'un Alpha et l'inverse aussi, alors a quoi bon donner un nom spécifique à l'un d'entre eux. Mais il avait était décidé ainsi. La plupart de la matinée se passa ainsi, revenant d'un long voyage vers la terre des hommes elle s'était octroyée le droit de ne pas en faire trop la première semaine de son retour. Et de toute façon, elle avait beaucoup de choses administratives à régler.

Se fut au dans le début de l'après-midi que la charmante louve, lorsque les rayons du soleil entrèrent dans sa chambre, qu'elle se dit qu'il était temps de bouger un peu. Soupira, elle alla respirer l'air provenant de l'extérieur. Sortant, ses bras complètement nu frissonnèrent un instant avant de s'habituer à la chaleur extérieur. Ne rien faire n'en pas l'une des choses qu'elle préférait, c'était ennuyant. Tout en soupirant et sans but précisément, elle se mit à marcher, non vers le village, mais un peu plus bas dans la forêt, son terrain préférait. Mais dès son entrée, elle aperçut la maison de Kimaya. Cette dernière était passé chef, pour la meute c'était sûrement la meilleure chose à faire. Il y avait des légers bruits non loin de sa maison. Elle devait y être. Les mots de l'alpha lui revenaient en tête, à chaque fois qu'elle pensait à Kimaya.

Soupirant pour une dernière fois de la journée, elle s'approcha de la maison. Il était temps pour elle d'avoir une petite discution avec sa supérieure. Dans tous les cas, cette confrontation aurait eu lieux. Et il valait mieux pour Asha de se comporter des plus poliment possible. Passant une main dans ses cheveux, elle s'approcha de la porte d'entrée. Se demandant si elle devait toquer ou pas, jusqu'à ce qu'elle entende des bruits provenant de derrière. Elle fit le tour, sans faire de bruits. Kimaya était la, avec une licorne, sûrement la sienne. Appuyés sur le côté du mur de la jeune femme, elle les regarda un instant avant de sentir la situation trop ... Sentimental.

« Pardon de te déranger Kimaya, tu as dit que tu voulais me voir, alors me voila. »

Elle ne s'approcha pas, non pas qu'elle avait peur de quelques choses, mais les licornes n'en pas l'une des montures avec lesquelles elle s'entendait bien. Restant à l'écart, elle ne dit rien d'autre attendant un signe de sa chef.

J’étais totalement ailleurs, perdue avec Kishi et ce que je venais de peut être découvrir à moins que cela ne soit le fruit du hasard. Je me suis ensuite retournée vers la louve qui venait d’arriver, une belle jeune louve fidèle à notre meute que je connaissais bien. J’avais voulu la voir en effet, et je le voulais toujours. Donna une dernière caresse à la magnifique créature je me suis dirigée vers ma demeure.

« Je voulais te voir en effet Asha, c’est à propos de la meute, nous devons en parler. »

Les seuls mots que j’ai prononcé à l’extérieur avant d’entrer par la porte de derrière. Arrivant directement dans la salle principale, j’ai regardé la pièce toujours immaculée, d’une propreté impeccable. Il y avait une grande table en bois avec de nombreuses sculptures dessus, plusieurs chaises ainsi que trois portes, l’une menait à la cuisine, la seconde à ma chambre et la troisième à bureau ou plutôt une pâle imitation car je n’y travaillais que très rarement. Lui désignant une place sur la table je me suis ensuite dirigée vers une seconde place pour m’y asseoir.

J’ai regardé longuement la louve, je ne savais comment l’expliquer mais j’avais confiance en elle, nous nous étions souvent entrainées ensemble lorsque nous étions plus petites mais à présent, les choses devaient changer, je savais que je pourrais lui confier ma vie mais uniquement si la meute était en danger, c’est ce qui faisait la force et la faiblesse de ma consœur, son amour pour la meute mais également son indifférence pour tout le reste.

Mes ongles tapotaient la table tandis que je réfléchissais à mon idée. Je ne savais pas si elle allait accepter mais je l’espérais du plus profond de mon cœur. La relève de Hurle-Vent ainsi que son avenir allait sûrement croiser sa route et je préférerais que ce soit dans un sens positif plutôt que négatif.

« Dis-moi, que penses-tu du niveau militaire de nos lycans ? Seraient-ils prêts à se battre dès demain si j’en donnais l’ordre ? »

Mon regard d’azur se plongea dans le sien. J’attendais une réponse sincère et franche comme elle savait les faire, pas une réponse remplie de sous-entendu ou l’on tournait autour du pot pendant plusieurs heures pour finalement en arriver à quelque chose qui aurait pu être dit en une dizaine de minutes.

Asha suivis du regard Kimaya, qui semblait à ce moment la très attachée à sa monture. Puis elle leva la voix quittant le calme jardin. Suivis de prêt par la louve, elle entra comme Asha quelques instants plus tard. La maison avait peu changé malgré les années, Asha y était déjà venue plus jeune, il y a bien longtemps lorsqu'on pouvait dire qu'elle était encore pure et innocente quand la douleur du monde ne pesait pas encore sur ses épaules. Asha sourit en voyant les meubles sans aucune trace de poussière ou d'une saleté quelconque, son amie d'enfance n'avait pas changé. Mais leurs chemins avaient fini par s'éloigner au fil du temps, prenant chacun une destinée différente. Assise sur l'une des chaises, son regard était plongé dans les yeux de son Alpha. Ecoutant avec attention ses propos. La question était très directe ce qui surprit la louve. Sur le moment elle ne répondit pas, regardant la décoration de la maison, les meubles et leurs dispositions en fessant mine de réfléchir. Elle repensa au combat qu'elle avait fait avec les jeunes loups, seul eux semblaient avoir un avenir en tant que combattant que les plus anciens qui, avec les années de peurs c'étaient réfugiés dans un cocon a moitié pacifique.

« Et bien notre niveau militaire et ... sans mentir assez bas, la plupart des loups de la meute vive paisiblement dans leur chez soi sans s'inquiéter du monde qui les entours oubliant aussi que la vie n'est pas toujours douce. Les hommes ont oublié comment se battre, ils passent leurs journées dans la taverne. On peut franchement dire que notre avenir repose sur le dos des louveteaux, qui eux s'intéresse plus aux combats que les plus anciens. »

Pour ce qui était la première question de Kimaya, elle y avait répondu sans mentir. La meute n'était pas à plaindre, mais presque et Asha ne le savait que trop bien. Pour ce qui était de la suite, elle ne pouvait pas y répondre du tac-au-tac. L'alpha pourrait le prendre mal et alors Asha aurait du soucis à se faire, avoir sa propre meute a dos n'était pas la meilleure des choses à avoir. La louve sourit a Kimaya.

« Si les hommes ont bu avant surement, sinon non. La plupart ne savent pas à quoi s'attendent et cela fait naitre en eu une peur impossible à détruire. Notre village pourrait bien être attaqué que moins de la moitié d'entre eux serrait prêt à se battre. Et que ce soit par les autres de notre nouvelle meneuse n'y changera rien, comme si quelques choses pourraient faire bouger leurs graisses de leurs nids bien douillés. »

Asha avait toujours les yeux rivé sur son ancienne amie. Les yeux calme et posé. Ses mains parcourraient les sculptures sans y faire attentions. Si une guerre se tramer dans leurs dos, l'avenir de la meute ne devrait, en tout cas, ne pas compter sur ses guerriers. Asha se leva et marcha jusqu'à une fenêtre, regardant à l'extérieur. Essayant ainsi de ne pas ressentir cet oppressement au fond d'elle-même. La licorne était toujours dans les parages, broutant tranquillement de l'herbe, elle ne pouvait pas comprendre la fébrilité du monde qui l'entourait.

« Tu reprends la meute à un moment crucial, il faudra bien plus que des ordres pour pouvoir tirer quelques choses d'eux. »

Après que ma question fut posée, Asha fit mine de ne pas l’avoir entendue et se mit à prendre son temps comme il le fallait, regardant ma demeure comme si elle la découvrait pour la première fois. Mon regard était amusé devant tant de manière et d’attente mais cela ne me dérangea pas plus que cela. Je la connaissais presque aussi bien qu’elle me connaissais, je savais très bien qu’elle attendait mais que lorsqu’elle parlerait, elle irait elle aussi droit au but et je ne fus pas déçue.

L’état des lieux qu’elle fit et les conclusions qu’elle en tira furent les mêmes que celles que j’avais moi-même faites. Je ne me trompais donc pas dans ce que je pensais et c’était bel et bien un souci que nous devions absolument gérer et le plus vite possible. Pianotant sur la table je l’ai regardé pendant qu’elle parlait, l’écoutant jusqu’au bout sans perdre toute attention à ses propos. Ils rejoignaient ce que je pensais en grande partie et c’était exactement ce que je pensais et ce que j’espérais d’elle.

La belle louve se leva pour aller à la fenêtre, ne supportant probablement plus que nous nous jaugions mutuellement du regard et je la comprenais, j’en venais moi-même à ne plus vraiment supporter de voir la déception dans son regard. Je devais me mettre au travail sérieusement. Cessant pianoter, j’ai repris la parole une fois que je fus certaine qu’elle en avait terminé avec cela.

« C’est bien cela le problème Asha. Nous ne sommes pas de taille face à une attaque. Nos troupes ne sont pas prêtes, nos louveteaux sont incapables de faire quoi que ce soit mis à part jouer à la balle. Nos loups sont faibles et non motivés pour la plupart, nous devenons e véritables chien de salon ! »

Ai-je terminé sur une note plus forte et énervée. Un soupçon de colère naissait au fond de moi devant l’état de notre force guerrière.

« Nous vivons depuis trop longtemps à l’abris dans nos montagnes, nous avons certes été décimés par le passé mais nous devons nous battre, nous ne pouvons pas rester les bras croisés à attendre que d’autres meutes viennent prendre nos terres et nous décimer une fois de trop … »

Un point me frappa dans son discours, quelque chose qu’elle avait de manière peut être involontaire, un sous-entendu inconscient peut être mais qui prenait peu à peu sens en moi. J’avais peut être une idée, folle certes mais une idée tout de même

« Si les hommes sont incapables de se bouger et de prendre les armes, ce sera à nous, les femmes d’assurer nos défenses. »

Ses paroles étaient claires peut être, car elle avait déjà une idée en tête bien précise. Patiente la Lycanne l'écouta jusqu'au bout, elle lui tournait le dos, le regard perdu à travers la vitre. Elle se risqua de glisser ses doit sur le carreau mais celui-ci lui sembla tellement glacial à son contact qu'elle préféra laisser sa main tombante prêt de son corps. Un sentiment nouveau naissait dans son esprit, de l'envie mélangée a de l'appréhension. Asha repensa aux petits lycans qu'elle regardait souvent se battre, ils n'étaient pas tous aussi peu expérimenté voir certain d'entres eux pourrait égaler certains des nôtres en agilité. Un sourire apparut presque invisible sur son visage tendit qu'elle se retourne vers son amie.

« Belles paroles ... une meute dirigée par des femmes, les autres meutes se moqueront de hurle vent pendant longtemps et pourtant l'histoire montre bien que, c'est grâce à elles que la vie à put perduré jusqu'à nos jours... »

Elle leva les yeux, plongeant son regard dans ceux de Kimaya. Sa fierté ne l'avait jamais quittée, la meute avait besoin de se reconstruire. Et ce jour était venu.

« Je te suis. »

A cet instant le vent frappa les arbres entourant la maison car le bruissement des feuilles vint jusqu'aux oreilles de la louve. D'autres pensés fourmillèrent dans sa tête durant ce cours instants, la folle vagabonde qu'elle avait était pendant des années, devait maintenant faire preuve de maturité pour prendre une décision importante. Ce fut, peut être le fait d'être confus, qu'elle déclara dans un souffle.

« Je guiderais nos troupes. »

Sa gorge lui parut sèche après avoir dit cela. Une drôle de picotement l'envahie et ce n'était pas désagréable. Toujours aussi confiante son regard n'avait pas quittée l'Alpha. Le battement de son coeur avait accéléré progressivement, un sentiment de force l'envahit comme jamais avant. Elle était prête.

Les paroles d’Asha me firent sourire, oui je savais que c’était un projet fou, oui je savais que nous risquions de dépasser les limites de mœurs et de briser les coutumes mais peu importait, nous des Hurle-Vent. Nous n’avions de compte à rendre à personne et les mâles ne tenaient plus vraiment leurs rôles, ils ne servaient plus à grand-chose à part à se pavaner et à participer à la vie du village sans trop se mouiller. Nous n’avions rien à perdre c’était vrai, notre meute était méconnue et méprisée mais nous ne pouvions pas laisser les choses continuer ainsi.

Nos deux regards l’un dans l’autre, seule la voix de ma sœur de meute brisait la solennité du moment, mais elle disait des choses justes, elle disait des choses vrais, bien que j’ai un léger doute à cela.

« Tu guideras nos troupes ? Soit. »

Je me suis relevée avant de faire le tour de la table, laissant mes ongles glisser sur cette dernière. Arrivée devant elle, je me suis arrêtée avant de la défier du regard.

« T’intéresserais-tu enfin à la vie hiérarchique du village ma belle ? C’est beaucoup de responsabilité, je sais que tu en es capable et digne, mais le veux-tu réellement ? Ne lâcheras tu pas l’affaire avec le temps ? »

Lui ai-je demandé sincèrement, sans la quitter du regard avant de me diriger vers la cuisine. Prenant deux lapins fraichement tué, j’ai commencé à les dépecer et à les découper sans me presser. Leur sang maculait mes mains et l’odeur me montait aux narines. J’avais une petit idée pour m’occuper de mon invité récalcitrant.

« Je ne doute pas de ta loyauté ni de ta fiabilité, je veux juste que tu m’assures que je ne ferais pas de mauvais choix en te confiant ce poste… Viens m’aider à rendre sa liberté au petit qui est dehors s’il te plait. »

Continuant ma besogne, je ne cessais de réfléchir avant que je ne mette finalement la viande dans un panier et que je ne me dirige vers l’extérieur de la maison, faisant signe à la louve de me suivre. En me voyant sortir, le dragonnet tourna immédiatement la tête vers le panier, regardant la viande que j’agitais sous son nez et poussant un petit gémissement plaintif.

« … Viens m’aider à lui rendre sa liberté si tu veux bien. »

Asha avait gardé son calme, même lorsque Kimaya avait exprimé son doute, c'est vrai qu'elle pouvait en avoir, étant peu stable il n'était peut-être pas préférable qu'elle deviennent maitre de guerre, mais la décision était prise, sans pour autant qu'elle en ai parlé à son Alpha. La jeune chef ferrais tout pour redonner de la splendeur à sa meute, et l'une de ses façons était de grandir les forces militaires pour assurer une sérénité durable. Dans un silence presque muet, elle ne répondit rien regardant son amie partir vers la cuisine qui n'était pas très loin. Asha ne l'avait pas quittée du regard, observant son visage attendant un léger tressaillement montrant un doute plus fort voir même un certain refus. Mais la louve n'en fit rien, sauf coupé des lambeaux de viandes qui venaient chatouiller les narines de la brune. Asha imaginait bien la scène, le viande fraiche, le couteau tranchant dans les entrailles découpant de fines lamelles, le sang éclaboussant le plancher de travail, le sang se faufilant entre ses doigts ... En pansant une main dans sa nuque, elle oublia cette idée de faim qui l'à démangeait. Se contentant de répondre aux doutes de Kimaya.

« Non pas que je m'inquiète, mais il faut bien faire quelques choses, je ne veux pas voir la meute se faire montrer du doigt car la plupart d'entre nous ne savent pas ce battre, ni ne connaissent la dureté des temps de guerre. De plus tu sais tout autant que moi que personne d'autres n'en ai capables, sauf toi mais tu ne peut pas à moins que tu te sentes capable de gérer à la fois ton rang de chef de meute et de guerrier-stratège aguerris. La seule chose qui pourrait me faire lâcher ... surement la mort, tu n'as pas à t'inquiéter la dessus. »

La louve était plutôt fière de sa réponse, à la fois égocentrique et insolente dans un certain sens, mais elle ne se voulait pas méchante, juste un peu forte pour lui prouver qu'elle en était capable, car elle l'était. C'est alors que sous sa fonction de cuisinière, Kimaya lui demanda de la suivre, elle avais mit la viandes coupé dans un panier et se diriger à l'extérieur. A son arrivé, Asha n'avait remarqué qu'une licorne et cette dernière n'était pas censé manger de viande, c'était elle qui servait de nourriture. Se posant plusieurs questions, elle se décida de la suivre, elle 'n'avait pas vraiment le choix de toute façon. En franchissant la porte, elle ferma les yeux subitement en rencontrant les rayons de soleil lumineux, elle dut mettre plusieurs minutes avant de pouvoir retrouver l'usage de sa vue. Mais en attendant de léger couinements avaient fait leurs apparitions. A la fois sec et aigus, aucun animal a ce jour ne pouvait crier ainsi. Puis finalement, c'est en regardant à sa droite qu'elle aperçut un petit dragon, surement un enfant vu sa taille qui clapissait en regardant la viande ouvrant et fermant ses ailes sans décoller pour autant. C'Était la première fois pour Asha qu'elle voyait ce féroce prédateur d'aussi près.

« Un dragon ... Tu as un dragon dans ton jardin ... Comment t'es tu débrouillée ? »

Tout en disant cela, elle pris un morceau de viande dans le panier de Kimaya et s'agroupât avant de le tendre vers la bête à la couleur corbeau, ses petites écailles brillant sous le soleil et ses yeux d'un gris presque translucide se tournant vers la nourriture. La dragonnet s'approcha en vitesse et tendis le cou pour prendre la viande entièrement dans sa gorge mordant sans le vouloir surement la main d'Asha qui se mit à saigner a l'endroit ou il l'avait mordu. Elle se recula en se levant dans un petit gémissement, portant à ses lèvres sa main qui avait désormais la marque de deux petits crocs sur le côté de son pouce. Kimaya avait l'habitude de récupérer dans animaux blesser et de les soigner pour leurs rendrent ensuite la liberté, elle avait surement fait pareil avec celui-ci. Et désormais il était tant de le libérer. Asha reprit un morceau de viande et le lança en l'air, le dragon sauta pour le rattraper. Elle recommença encore une fois, un peu plus haut pour qu'il utilise l'usage de ses ailes, ce qu'il fit. Lorsqu'il retomba au sol, il pencha la tête sur le côté, soulevant l'un de ses ailes comme si il les utiliser pour la première fois, se demanda si c'était avec ça qu'il avait réussi à se maintenir dans les airs.

« Au moins il n'est pas bête. »

L'animal secoua ses ailes et décolla légèrement, lança un couinement de victoire. Asha lui tapota la tête gentiment, le regard presque pétillant admirant la petite chose. Elle lança alors un regard à son amie. C'en était donc fini pour aujourd'hui tout ce qu'elle avait abordé avec elle était fait. Asha n'avait donc plus rien à faire ici, Kimaya n'aurait pas de mal à aider le dragonneau à voler maintenant qu'il saurait à peu près faire. Bientôt il serrait libre et lorsqu'il aura atteint sa taille d'adulte reviendra peut être sur les montagnes de Hurle-vent et ce jour la peut-être se rappellera-t-il qui fut sauvé par un Lycanne. Asha souri a cette pensée.

« Merci pour ton accueil, je repars donc l'esprit tranquille. Nous nous reverrons très prochainement ... »

Asha commença sa route, fessant le tour de la maison de Kimaya, a laquelle elle lui fit un signe d'au revoir tout en continuant d'entendre les cris du petit animal qui devait surement s'amuser à utiliser ses ailes. La louve pris le petit chemin de terre qui la conduisait vers les montagnes, marchant avec pleins d'idées d'avenir dans la tête.

Spoiler:

De belles paroles qui ne seraient pas vaines ou en l’air, ou du moins je l’espérais. La louve me suivit sans hésitation vers la jardin et nous nous sommes dirigées vers le petit dragon noir sans craintes. Ce dernier ne voulait pas partir, c’était un fait mais je devais lui laisser sa liberté. Je ne pouvais pas me permettre de le garder avec moi, surtout qu’il n’était encore qu’un enfant. S’il avait été adulte encore, je n’aurais pas dut non mais la je ne pouvais pas me permettre de le garder avec moi, il était trop jeune et il avait encore tant de choses à découvrir.

Un léger sourire pris place sur mon visage en entendant la question. Comment je m’étais débrouillée ?

« J’ai tout simplement trouvé ce bébé abandonné en train de mourir de faim. Je ne pouvais pas e laisser et sa mère a du être victime de sa folie, comme bon nombre de dragon ces derniers temps. Le fait est que je l’ai recueilli et que je l’ai un peu trop soigné, très agressif au début, il ne veut plus partir maintenant. »

Asha pris un morceau de viande et avant que je n’ai pu l’en empêcher, elle le tendit au dragon qui, aussi vif qu’un serpent, le happa, mordant au passage la main de la louve. Cette dernière ne se démonta pas et pris un nouveau morceau, le laçant pour que le dragon le rattrape en sautant puis en battant un peu des ailes. Ces petites ailes qui avaient été blessées par le passé mais qui à présent étaient apte à soulever son corps d’adolescent. Battant des ailes et s’émerveillant de l’effet qu’elles avaient face à la gravité, il poussa un petit jappement, fier de lui.

Kishi s’était immobilisée à l’autre bout de l’enclos, regardant d’un œil attentif ce qui se déroulait. Prête à intervenir en cas de danger, comme à chaque fois qu’il y avait des problèmes, elle nous surveillait en quelques sortes. Asha décida finalement de partir. La saluant d’un signe de tête sans ajouter plus de paroles, je l’ai regardé partir, sachant que notre conversation n’avait fait que renforcer sa volonté.

Lançant les morceaux de plus en plus hauts, le jeune dragon n’avait pas le temps de se reposer au sol entre deux bout de viande et une fois que le panier fut vide, je lui ai montré les montagnes avant de lui parler d’une voix douce et apaisante.

« Va mon petit, vis ta vie comme elle mérite d’être vécue. Ne fait pas attention à ceux qui te veulent du mal, anéantis les et tu vivras longtemps. Va maintenant, allez ! »

Ai-je terminé plus fort. Le jeune me regarda un instant avant de pousser un cri et de s’envoler, prenant de plus en plus d’altitude et partant loin de nous. Libre et sauvage comme ceux de sa race, il se dirigeait vers les montagnes. Le sentiment de liberté que l’on devait ressentir dans les airs devait être grisant comme pas deux. Le pas régulier de Kishi me ramena sur terre, un petit coup de tête sur mon épaule me força à me tourner vers cette dernière. Piétinant le sol je compris rapidement le message et sans plus hésiter, déposant le panier au sol et sautant sur son dos, nous sommes parties toutes deux pour une petite chevauchée, sans cesser pour autant de penser à la meute.