Cette nuit était froide, mais, au loin, on voit la ville qui brillait de mille feux et qui semblait donner de la chaleur à l'ambiance. Eledwen déambulait depuis quelque heure déjà et elle avait fini par tomber sur cette immense étendue d'eau douce, dans laquelle la lune semblait prendre son bain. Elle leva les yeux. Ce qu'elle vit la fit sourire. Les étoiles, ce soir, étaient plus brillantes que jamais. Elles lui rappelèrent cette nuit où sa vie avait pris le chemin menant à cette contrée magique. Peut-être sa mère était-elle parmi ces belles étoiles ? Ou peut-être était-elle quelque part, en Evanya, où elle l'attendait avec impatience ? Eledwen secoua la tête. Non, ce n'était pas le moment de sombrer dans la mélancolie. Il fallait qu'elle profite de cette belle soirée. Elle commençait à peine à découvrir la région, et elle ne connaissait presque personne. Bien sûr, elle ne demandait pas mieux que de faire de belles rencontres...

Soudain, près d'elle, apparu une sublime, mais bien étrange, créature. D'après un livre qu'elle avait lu quelques jours auparavant, il s'agissait d'un cerbridé. Eledwen l'observa pendant quelques minutes encore. Mais, malheureusement, un craquement sonore retentit dans le bois alentours. La bête, surprise, décampa en moins de deux secondes. En général, c'est la nuit que la vie s'éveille. Eledwen y croyait, et elle avait raison d'y croire. En effet, quelques seconde à peine plus tard, apparurent, au loin, des dizaines de points lumineux... Eledwen ne le savait pas, mais il s'agissait d'un groupe d'esprits des forêts qui se dirigeaient vers le grand arbre qui dépassait d l'horizon. Et le balais s'enchaîna, infini et gracieux. Des créatures, plus belles les unes que les autres, et propre à la régions, vivaient là, tout près. Elle en vu encore quelque uns, mais ne les reconnus pas tous. Elle vit, par exemple, des toute petites fées, tellement minuscules qu'Eledwen faillit ne pas les voir. Elle entraperçut aussi, à la surface de l'eau au milieu du lac, des ailerons qui sortaient de l'eau et qui devaient sûrement appartenir à un groupe de Kärachs. Enfin, survolant le lac, un sublime faucon bleu et jaune, dit millénaire, passa sous la lune, émerveillant la jeune demie-elfe.

Eledwen rêvassait. Elle trouvait ce paysages tellement beau... il était si différents de ce qu'elle avait connus jusqu’alors. Oryenna était plus sombre,plus triste à son goût, tandis qu'Evanya lui donnait espoir d'un jour avoir la vie dont elle a toujours rêvé. Bref, elle rêvassait toujours. Depuis son arrivée, elle était devenue un peu lunatique. Elle se perdait facilement dans ses penses et se laissait facilement distraire. Sûrement l'air elfique qui lui tournait la tête... elle se sentait plus libre de ses gestes, plus... normale aussi. Elle avait subit tant de moquerie dans le monde humains, qu'être entourée de personnes comme elle lui faisait du bien, lui allégeait l'esprit. Surtout, dans la rue, les gens ne la regardaient plus bizarrement. Les elfes, grâce à leur nature bonne, lui souriaient à chaque fois, malgré le fait qu'ils ne la connaissent pas. Ils faisaient tous preuve d'une gentillesse incomparable à son endroit. Elle avait enfin découvert son peuple, la vie qu'elle aurait toujours dut avoir.

Eledwen se baladait sur la berge du lac, elle trempait ses pieds dans l'eau fraîche, tandis qu'une légère brise venait faire voleter sa robe et ses cheveux. Elle était bien, apaisée, tranquille... jusqu'à ce qu'elle sente, derrière elle, une présence... une présence inconnue, et qui n'avait absolument rien d'elfique... elle n'osa pas se retourner... elle commença à trembler un peu, car il se dégageait de cette « personne » une aura qu'elle n'avait jamais sentit et qui ne lui inspirait pas confiance... quelques secondes s'écoulèrent entre le moment où Eledwen avait détecté la présence étrangère et le moment où elle se retourna pour lui faire face. Alors, sous ses yeux ébahis, se dévoila un spectacle qu'elle découvrait pour la première fois... si fascinant et si dangereux à la fois...