Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Mirage

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Faolan Tingilindë
Ephaëlyen débutant
Faolan Tingilindë

Messages : 48
Métier : enfant en fuite
Alignement : neutre bon
Ennemis : Un vampire et un lycan à sa poursuite.

Feuille de personnage
Réputation: 0
Avertissement: 0/3

Mirage Empty
MessageSujet: Mirage   Mirage EmptyVen 19 Oct 2012 - 1:05

Mirage


Mirage Faolan12


Faolan, après s’être recueilli auprès de l’Arbre aux Lucioles, se remit en route au sein de ces bois qu’il connaissait si bien. Pourtant tout lui paraissait changé. L’Eternel, qu’il n’avait pas quitté encore, lui manquait déjà. Certains voyageurs craignaient de s’enfoncer dans la forêt, c’était au contraire l’extérieur des bois qui inquiétait tant le jeune garçon. Il se sentait protégé par ces chênes et ces bouleaux centenaires qui veillaient sur leurs habitants comme des patriarches. Au-delà de leur protection, Faolan savait qu’il se sentirait exposé, sans défense. Mais il n’avait pas le choix.

Il était encore tout étourdi par les révélations de son père. Il sentait qu’il ne réalisait pas pleinement la gravité de la situation, ni ses conséquences. Il ne réalisait pas que deux créatures menaçantes étaient en ce moment-même à sa poursuite. Il ne réalisait pas qu’il quittait son père et son foyer pour de bon. Il ne réalisait pas bien, non plus, qu’il était à présent entièrement voué à lui-même, et à l’aube d’un périple inédit, tel qu’il n’en avait jamais connu. Une angoisse diffuse ne cessait de l’assaillir, semblant marteler son cœur à chaque pas. Il avait peur.

Avant de s’aventurer à l’orée des bois, Faolan se souvint des paroles avisées de son père qui lui avait conseillé de se trouver une monture. Il entendait par-là très probablement un cheval, monture prédestiné des elfes. Faolan savait très bien monter à cheval, la jument de son père ayant été très utile à son exercice. Il n’avait cependant jamais dressé ni possédé un animal et l’idée de s’en charger seul l’effrayait quelque peu. Ce fut donc avec la gorge serrée qu’il se dirigea vers un lieu qu’il ne connaissait que trop bien, la grande réserve de Lëanya.

Quelques temps auparavant, les jeunes elfes recevant l’enseignement des sages avaient visité cet endroit unique qui fascinait l’ensemble des enfants d’Evanya. Ils avaient pu apercevoir quelques animaux rares tel que des dragorillas et des mezza des forêts, et mêmes un papillon des vents. Faolan avait été très imprégné par la visite, et lorsque plus tard les sages avaient demandé aux enfants de choisir un métier et de l’observer à l’œuvre, c’était sans hésitation que Faolan s’était rendu à Leänya. Dresseur. Son lien particulier avec la nature et les animaux n’en serait que d’autant plus glorifié. En quittant sa terre et son pays, c’était aussi ce rêve qu’il abandonnait. Que la vie semblait simple et sans surprise quelques jours auparavant !

Le voyant s’approcher de la réserve, un des vendeurs qu’il connaissait le héla et l’incita à le rejoindre d’un grand geste du bras. Il se trouvait à l’entrée du lieu.

- C’est bien toi, Faolan Tingilindë ?
- Bonjour, Roquen.
- Par Sen, tu me sembles changé.

Faolan détourna le regard et garda le silence.

- Qu’est-ce donc que cet accoutrement ? Ce ne sont pas des parures elfiques ! Où vas-tu ainsi vêtu ?
- Je dois partir… Quelque part…
- Quelle est donc cette odeur ? Tes habits respirent quelque chose qui n’a rien à faire en ce lieu, Faolan !

Faolan rougit de honte et il sentit les larmes lui monter aux yeux. La tête basse, il tentait du mieux qu’il pouvait de dissimuler son embarras. Car c’était bien lui qui dégageait, à présent, cette odeur si forte, si sauvage, et surtout si éloigné des fragrances légères et douces des elfes d’Evanya.

- Je voudrais une monture.

Roquen écarquilla les yeux.

- Pour toi ?
- Oui.
- Où est ton père, Faolan ? Narsilion est-il avec toi ?
- Non. J’ai besoin d’une monture.

Sa voix avait chevrotée. Le vendeur l’avait senti. Il fixait le garçon d’un air perplexe. Un peu désolé aussi.

- Tu pars, dit-il, et Faolan ne fut pas sûr qu’il s’agissât d’une question.
- J’ai besoin d’une monture, souffla-il, incapable de parler normalement.
- Viens, répondit doucement Roquen en l’accompagnant à l’intérieur, la main dans son dos.

Il le mena jusqu’à la zone de capture.

- Bon courage, dit-il.

Et avant que Faolan n’eut eu le temps de comprendre que le vendeur l’avait laissé seul en ce lieu absolument sauvage, il entendit les portes se refermer.

- Je voulais un cheval ! Un cheval dressé ! s’écria-t-il en se jetant sur les portes de bois, frappant la paroi de ses poings serrés. Un cheval !
- Nous n’avons pas de chevaux en état, ils ont tous été blessés cette nuit-même, répondit le vendeur par-dessus les portes.
- Comment cela ? Tous ?
- Oui. Une bête les a attaqués en s’introduisant dans la réserve. Ils ont tous été mordus. Ils ne sont pas en danger de mort mais je ne peux prendre le risque de t’en céder un.

Le cœur de Faolan s’emballa soudainement. Une bête. La bête. C’était soit l’un soit l’autre. Le vampire ou le lycan, qui le traquaient déjà sans relâche. L’un d’eux – à moins que ce soit les deux à la fois – avait fait en sorte qu’aucune monture ne fut disponible pour lui, afin de retarder sa fuite. Etait-ce possible ? Bien sûr ! Son père l’avait mis en garde contre ces hommes ! Ils n’avaient plus d’âme. La haine et la convoitise avaient dévoré leur âme. Ils n’avaient plus d’âme, alors ils n’avaient plus de scrupule.

De nouveau complètement désemparé, Faolan s’enfuit dans la réserve sans réfléchir. Et si, après tout, il élisait domicile en ce lieu ? Personne ne viendrait le trouver ici. Les animaux ne lui faisaient pas peur. Il chasserait et se nourrirait de fruits et de racines. Déjà son esprit confus élaborait des plans fous, animé par la terreur et le désespoir.

Epuisé par ces bouleversements, il finit par se laisser tomber contre un tronc et, enfouissant son visage dans ses mains, il sanglota en silence. Il n’y arriverait pas. Il n’arriverait pas à dompter une créature sauvage. Il n’arriverait pas à parcourir le monde extérieur seul et sans autre défense que sa petite épée. Il n’arriverait pas à échapper à Icarius et Breandan.

Un craquement furtif le fit relever la tête. A quelques mètres de lui, dissimulé parmi de hauts buissons, un animal impressionnant le scrutait. Il ressemblait à un très grand cerf, mais il était entièrement noir. D’un noir si profond qu’il semblait presque surnaturel, comme s’il était composé d’une matière inconnue, un concentré d’ombre et de nuit. Son regard perçant, sans pupille, était d’un blanc immaculé. Il était très beau. C’était un Ombrun.

- Tu n’es pas chez toi, ici, dit Faolan en reniflant.

L’Ombrun continua de le fixer sans bouger.

- Tu es tout seul ?

Silence.

- Où sont tes parents ? Tu as une famille ?

L’Ombrun cligna des yeux. Faolan se frotta les yeux et se releva. La créature s’anima et fila parmi les arbres et les fougères qui envahissaient le lieu. Elle venait de disparaître, comme si elle s’était évaporée.

- Non !

Faolan se mit à le poursuivre, sans même savoir pourquoi. Il n’allait tout de même pas capturer un Ombrun ! Une créature si étrangère à lui ! Un spectre de Mavreah… Pourtant il était bien en train de le suivre, cavalant dans les bois de la réserve de Lëanya, cherchant sa piste malgré lui à la manière d’un prédateur.
Il mit néanmoins plusieurs heures à le retrouver. Le ciel s’était déjà paré d’une teinte plus sombre et l’air se rafraichissait. Faolan n’avait plus chaud sous ses épais habits et sa grande cape noire. L’Ombrun s’abreuvait à présent à un petit point d’eau, ne prêtant guère attention au petit lycan qui le pourchassait. Faolan, dissimulé derrière un rocher, attrapa son arc et le banda. Ses talents de tireur allaient pouvoir se vérifier. Il tendit la corde à son maximum, serrant la flèche entre ses doigts. Mais il ne tira pas. La corde se détendit et l’arc s’abaissa. Faolan observa l’animal, le regard vide. Quelque chose avait arrêté son geste. On avait fait preuve d’une telle cruauté à son égard, qu’à l’inverse de l’endurcir, cela l’avait presque adouci. Chaque geste de violence lui paraissait empli d’immondice et de barbarie. S’il blessait l’Ombrun, il ne valait pas mieux que l’homme qui l’avait blessé, lui.

Il resta un moment ainsi terré derrière son rocher, puis il se leva et s’approcha lentement de la créature. Celle-ci releva brusquement la tête, l’air toujours aussi digne et méfiant.

- Je ne te veux pas de mal, dit simplement Faolan en s’arrêtant à quelques mètres. Je…

L’Ombrun s’enfuit à nouveau et s’arrêta quelques mètres plus loin, à côté de buissons épineux. Il ne cessait de fixer le garçon.

- Arrête ! lança ce dernier dans un cri tremblant. Pourquoi me fuis-tu ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? T’ai-je blessé ? Je n’ai rien fait ! Je n’ai rien fait !! Rien ! Qu’aurais-je bien pu faire pour mériter tel châtiment !!

Il hurlait à présent. L’Ombrun, sans cesser de le regarder, s’éloigna encore de quelques pas.

- Reviens ! Qu’est-ce que tu as ? Tu me trouves laid ? Monstrueux ? Qui suis-je à présent ? Tu as bien raison de me fuir ! Va ! Je sens mauvais, c’est cela ?? Tu ne supportes pas mon odeur, Ombrun ? J’empeste, j’empeste le loup ! Regarde ces vêtements, ils sont sales, sales de ma peau et de mon empreinte ! Regarde ! Sens, Ombrun, sens !

Tout en criant, Faolan retirait à présent un à un ses vêtements. Sa cape d’abord, ses protèges-bras, sa ceinture… Il fut bientôt torse-nu, puis complètement nu.

- Est-ce que je te dégoute, Ombrun ? Je souille cette Terre qui m’a porté ! Les fleurs se fanent sur mon passage et les oiseaux quittent les arbres ! Que suis-je maintenant…

Faolan tomba à quatre pattes au sol, à bout de force, agrippant les feuilles mortes qui jonchaient le sol. L’Ombrun avait toujours son regard plongé dans le sien. Il ne bougeait pas. Faolan n’était plus que rage et rancune. Une chose, une chose indescriptible et dévorante, grandissant dans son ventre. Une colère, une bestialité extraordinaires l’envahissaient peu à peu. S’abandonnant à cette haine, il sentit son corps se transformer. Un duvet blanc envahit sa peau. Des ongles se muèrent en griffes et ses dents en crocs. Faolan était devenu un jeune loup.

Complètement fou de rage, il se rua dans un grognement sur l’Ombrun. Ce dernier le repoussa d’un coup de ces bois, sans toutefois fuir. Non, au contraire. Il avançait, toujours aussi droit. Il ne détournait pas son regard étincelant.
Faolan se revela, les lèvres ensanglantées, et revint à la charge. Il prit plus de coups qu’il ne put en donner, mais il finit par bondir sur le dos de la créature qui se cabra en poussant un cri rauque. Faolan planta ses griffes acérées dans les flancs de l’animal, résistant aux soubresauts qui secouaient tout son corps. Il ne le lâcherait pas ! IL NE LE LACHERAIT PAS !

Mais l’Ombrun s’était approché d’un gros chêne et il projeta son propre flanc, toujours agrippé par Faolan, contre le tronc dur de l’arbre. Faolan se sentit soudainement écrasé et le choc fut brutal. Il en eut le souffle coupé et il lâcha prise, s’écroulant sur le sol en suffoquant. L’Ombrun sautilla en soufflant, s’éloignant sans toujours fuir, retrouvant peu à peu son calme et sa prestance.
Faolan, quant à lui, avait repris forme humaine. Il gisait contre l’arbre, se soutenant d’un bras. De multiples contusions entachaient son corps chétif. Le garçon se tenait le ventre de son autre bras, tâchant de récupérer son souffle.


Quelque chose d’absolument improbable se produisit alors. L’Ombrun s’approcha très doucement de lui. Il baissa la tête et colla son fin museau noir contre la joue du petit lycan. Faolan, les paupières presque closes, laissa très doucement couler une larme.

- Ne me laisse pas, murmura-t-il.

L’Ombrun appuya plus fort son museau contre son cou.

- Viens avec moi… reprit le garçon.

Il entoura ses bras autour de l’encolure de l’Ombrun.

- Nous irons en Mavreah, si tu veux… Retrouver ta famille… Je pourrais te donner un nom. Mirage…. Car tu m’es apparu comme dans un rêve… Ne me laisse pas… Ne m’abandonne pas…

Faolan, le souffle court, colla son visage contre le front de la créature, s’agrippant à lui de toute la force qui lui restait. Il aurait voulu que cet instant ne s’arrêtât jamais.




Mirage Ombrun10

Revenir en haut Aller en bas
Vendeur de Lëanya
Ephaëlyen débutant
Vendeur de Lëanya

Messages : 40

Mirage Empty
MessageSujet: Re: Mirage   Mirage EmptyJeu 25 Oct 2012 - 22:01

Indice : 70
Résultat : 39
Capture : Validée

Félicitation jeune lycan ! Tu viens d'apprivoiser un Ombrum !
N'oublie pas de rajouter le sigle correspondant dans ta signature ainsi que le lien du RP.

A bientôt sur les terres de Lëanya
Revenir en haut Aller en bas
 

Mirage

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 ::  :: Gestion des personnages :: Montures et autres boutiques-