Chapitre I : Les diplomates d'Angaïla
Episode 2 : Troupes neutres de la guerre contre crocs-noirs
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Orick s’avança à la frontière d’Angaïla et d’Evanya. Dans son dos, la statue légendaire des guerriers donnait du courage aux centaines de troupes s’apprêtant à monter les tentes dans ce froid de radyël. Portés par les vents, les cris de batailles lointaines arrivaient jusqu’aux oreilles du Thane. Ce n’était que l’écho d’une réalité sanglante, qui rappela les batailles de 244 contre les gobelins en Angaïla. Le sol tremblait par moment, certainement la charge d’une cavalerie ou quelques armes de sièges dont le projectile venait frapper le sol emportant avec lui les vies de guerriers d’un des deux camps en jeu.

Un nain aux vêtements riche s’avança accompagné de deux gardes. Orick se retourna et l’homme aux riches atours lui dit :
-La bataille est lointaine mais elle a déjà commencé il y a un moment.
-Oui, aucunes traces de soldats se rapprochant de notre frontière, nous allons malgré tout exécuter les ordres du Molgor. On ne sait jamais, peut être quelques troupes en défaites pourraient arriver, il faudra les accueillir.
-Je ne saisi pas l’utilité de ne pas participer au combat et malgré tout d’engager des ressources dans le mouvement d’une armée aux frontières.
-Mognar Germolish veut montrer que nous ne sommes pas indifférents à cette batille mais que nous ne prenons pas positions. Si un elfe vient ici, il faudra l’aider, si un croc-noir vient, il faudra lui aussi lui venir en aide.
-Je me demandais, si un nain en défaite apparaît, ou encore un membre d’une meute inconnue. Si la seule chose qu’on a à y gagner c’est montrer que nous sommes de gentils petits nains, je ne comprends pas que les conseillers ne se soient pas opposés !
-Lors du conseil, j’ai remarqué que l’unité était réellement présente et symbolisé par le respect des choix du Molgor. Lorsqu’il parle, on ne discute que s’il le demande. Etrangement lors de cette réunion, j’ai entendu un homme aprler des golems, je pensais que cette technologie n’était plus d’actualité.
-Les golems ? J’avoue ne pas m’y connaître à ce sujet, j’ai entendu parler de la guerre contre les Skrunduraz, créateur des golems, mais ce n’est qu’une lointaine légende. Ce qui est plus inquiétant c’est que les hautes familles n’assoient pas plus leur importance lors des conseils.
-Tu es de la famille Brisefer c’est ça ?
-Oui, Thombil Brisefer, j’apprend la diplomatie pour être un conseiller de notre famille.
-Je t’avoue ne pas trop m’y connaître en stratégie de masse, diplomatie ou autre art de la connaissance, si ce n’est l’histoire de ma famille et les techniques de minages et de tunneliers. Mais tu as surement raison, Mognar semblait préoccupé, la guerre l’a certainement changé, il souhaite plus de liens avec l’extérieur.
-C’est ce qu’on dit, il a particulièrement été touché apr l’aide des elfes et des lycans lors de la guerre d’Ogzuk. C’est je pense une bonne réponse au pourquoi de notre venue ici. Il ne sait pas quoi faire mais ne veut pas montrer qu’il ne fait rien. Il veut qu’on nous voit.
-D’ici, je ne pense pas qu’ils puissent être au courant de notre présence… Je me demande si…

A cet instant, un bruit avertit Thombil de la venue d’un cavalier venant du nord. Son regard interpella Orick qui se retourna et finit par entendre à son tour le bruit d’un galop se rapprochant rapidement.
-Garde, levé les hallebardes, resté à mes côté, Thombil, reste derrière !

Orick était d’un naturel méfiant, ce qui l’avait maintenu en vie jusqu’à présent. Un cavalier humain apparut alors, que faisait un homme par ici ? Le cavalier ralentit et s’avança l’épée au fourreau. Son cheval portait une légère peau de bête en guise de barde. Le cavalier ne portait pas de casque révélant une longue chevelure noire et une longue barbe, il portait une légère cotte de maille et était recouvert de peaux de bêtes. Une rondache dans son dos ainsi qu’une lance, une épée dans son fourreau. Il fit un signe de la main, certainement amical, puis se présenta :
-Pardon messieurs, je suis Born Renard, je vis depuis quelques années dans le coin et ça sent mauvais, je pensais pouvoir allez en Angaïla me réfugier quelques temps.

Orick s’avança, l’homme ne semblait pas mentir mais son équipement de combat l’intriguait :
-Je vois, mais alors pourquoi cet attirail militaire ?
-Je faisais parti de la cavalerie de la cité de l’aurore dans une autre vie. Je suis trappeur à présent, j’ai récemment eu la visite d’un lycan, certainement en reconnaissance, j’ai donc décidé de remettre mes anciens équipements, plusieurs jours durant j’ai gardé mon petit abris de chasseur contre les troupes isolées. Mais je ne suis pas assez fort pour résister à des armées. J’ai pris au Sud et je me suis arrêté quelques temps mais la bataille amène son lot de désolations, un rayonnement de pillages inutiles qui est arrivé jusqu’à il y a une petite heure dans mon camp de retrait. J’ai donc décidé d’abandonner Evanya pour Angaïla.
-C’est assez convaincant, vous pouvez passer, mais avant j’aimerai m’entretenir avec vous, vous avez certainement des informations utiles pour nous.
-Peut être mais pourquoi il y a une armée naine ici ?
-Nous ne faisons que vérifier que le débordement dont vous parliez ne se propage pas jusqu’en Angaïla.

L’homme resta quelques temps aux côtés d’Orick, ils discutèrent et Thombil participa à son tour aux discussions, le temps passait et le vacarme au loin ne semblait pas s’arrêter.

Le sol était recouvert de neige. Quatre poteaux soutenaient une bâche qui servait de quartier général à Orick. Il y avait sous cette bâche quatre autres nains, Thombil Brisefer, diplomate kazadien, Kornak Hachesang, chef des fantassins, Bombil Boisefeu chef des artilleurs et Grum Basseterre chef des éclaireurs. Ils étaient autour d’une table où siégeait un tonneau de bière et quelques chopes ainsi que des miches de pain sec. Bombil venait de faire un état des pièces d’artillerie qui avaient été déplacé récemment dans une position haute lorsqu’un garde portant une hallebarde s’approcha et interrompit les discussions :
-Thane, un émissaire du molgor souhaité s’entretenir avec vous.
-Bien amené le moi.
Le garde disparu quelques tentes plus loin et revint avec un jeune nain à la chevelure brune et dont la barbe ne dépassait même pas les dix centimètres. Il était vêtu de beaux vêtements tirés par un ventre rond impressionnant ! Un guerrier apparut peu après, il restait à quelques distances et portait une magnifique armure d’acier, une rondache, un gros sac de voyage et une arme bâtarde, un côté hache, un côté marteau de guerre. Le jeune nain s’approcha des chefs du campement et commença les politesses :
-Salutations thane, je suis Krogan, fils de Kron Boispisse, riche famille des colonies d’Okri. Je suis missionné par le Molgor afin de vous porter deux annonces importantes.
-Allez-y Krogan.
-Les troupes doivent se retirer de la frontière et retourner à la capitale.
-Rien de grave j’espère ?
-Non, la priorité n’est plus à ce genre de missions.
-Passez à la suite Krogan.
-Le Molgor souhaite vous rencontrer pour une mission importante concernant les terres étrangères.
-Mais pas au sujet de la guerre des boiseux et des hommes chiens ?
-Pas seulement, le Molgor dans ces temps troublés veut clairement comprendre la diplomatie actuelle envers les autres nations.
-Bien bien. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Orick regardait les autres chefs qui se levèrent aussitôt pour regrouper les troupes pour le départ qui pourrait se faire dés le lendemain matin.

Orick n’avait pas grand-chose à faire, il s’était déjà entretenu de l’avancement des préparatifs du départ avec les différents chefs. Il restait chope à la main à regarder ses frères d’armes courir partout, il se sentait soulager de ne pas avoir eu à se battre. Krogan vint le rejoindre et il demanda :
-Je peux vous rejoindre ?
-Prend une chaise et une chope Krogan. Je n’ai pas beaucoup de temps, je vais aider un peu. Rester ici à ne rien faire commence à me gaver.
-Bien Thane. J’avais quelques questions à votre sujet, avant de partir de la capitale je me suis entretenu avec quelques archivistes. Il semble que vous soyez le seul Marteaufoudre au monde. Il serait certainement judicieux de vous trouver une femme pour que votre lignée ne s’éteigne pas avec vous.
Orick fut surpris de ces paroles et rit.
-Dis donc cette question ne te regarde pas !
-C’est que ma famille est très importante en Okri et ma jeune cousine serait surement intéressé par un mariage avec un thane d’angaïla. Cela débuterait une belle entente entre nos deux familles.
-Je n’ai pas la tête à ça Krogan.
Légèrement agacé Orick finit sa chope et quitta la table. Il y avait plus important que ces affaires de politiques familiales en ce moment.