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| Les désirs font désordres | |
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Invité Invité
| Sujet: Les désirs font désordres Jeu 20 Jan 2011 - 9:46 | |
| Après sa rencontre avec Dance, Awi avait décidé d'observer les humains, la race à laquelle, elle appartenait. Mais elle avait vraiment rien à voir avec ses minables et ne souhaiteraient jamais vivre comme eux. Cette race aimait se battre, se tuer, mais aussi arnaquer ceux de son espèce, elle avait même eu l'impression que certains d'entre eux se haïssaient. Elle ne comprenait pas ce peuple, elle avait beau leur ressembler physiquement, elle se fichait bien de l'argent, du pouvoir et des terres. Tout ce qui régissait les fourbes de cette race.
Elle souhaitait quand même les étudier, car Dance, lui avait été différent avec elle, il l'avait aidé. Mais avec son accoutrement, Awi ne passait pas inaperçue aux abords de la ville. Elle devait se changer, ses vêtements ressemblant plus à des guenilles qu'à autre chose. Et les femmes humaines semblaient prendre soin de leur apparence, dans un sens, on aurait dit qu'elles étaient douées que pour ça et pour faire le marché.
Malgré sa peur et son dégoût de l'espèce, elle s'approcha d'une ferme un peu éloignée de la ville. Elle avait veillé un moment, Angel son petit renard à ses côtés. Elle avait aperçu une fillette qui avait à peu près la même carrure qu'elle. Sa mère venait de l'amener en direction de la ville au petit matin. Awi demanda à Angel de rester ici, ça ne servait à rien qu'il l'accompagne. Elle se faufila discrètement et aussi silencieusement que possible par une fenêtre de la maison. Elle avait réussi à s'attacher les cheveux avec du lierre pour éviter que ses grelots ne fassent trop de bruits. Le silence semblait régner dans cette maison. Pourquoi les humains avaient-il besoin d'être si isolés par rapport à la nature et à cette Terre qui les portait ? Va savoir.
Awi poussait les portes une à une pour voir à l'intérieur. Après deux essais, elle tomba sur la chambre de la gamine. Il avait des dessins, des jouets éparpillés au sol, pas de doute. Elle se dirigea vers l'armoire et regarda à l'intérieur. Il y avait des tas d'affaires. Ca ne lui manquerait guère si elle en empruntait un peu. Un haut à manches longues, un pantalon, une jupe, une cape... Awi se changea immédiatement puis jeta ses haillons par la fenêtre vers des arbustes. Elle restait à l'affut, mais elle avait faim à avoir veillé pour observer ses gens. Elle se dirigea donc vers les pièces suivantes à la recherche de nourriture, son odorat ne la trompait pas, elle ne devait pas se trouver loin de l'endroit où cuisinait les habitants de cette maison. Elle regarda tout autour d'elle et vit un tonneau de pommes. Miam ! Elle en glissa une dans chaque poche de sa cape, puis fouilla un peu pour voir s'il n'y avait pas quelque chose pour Angel. Un espèce de truc à l'odeur fumé et salé était accroché au plafond et pendait à une ficelle. Awi monta sur un des meubles et grignota la ficelle avec ses dents pour le détacher. Parfait, mais elle n'avait rien pour porter ça, il lui fallait un sac, elle n'allait pas se promener un saucisson à la main.
Elle retourna vers la porte d'entrée et vit un sac posé sur la table, il semblait avoir déjà des choses dedans. Elle s'avança vers celui-ci et quand elle posa la main dessus, elle entendit le sol craquer. Elle tourna la tête et vit apparaitre un homme au visage pas du tout bienveillant. Il ne semblait pas du tout content, il prononça des mots incompréhensibles pour Awi vu son état de panique. Il s'avançait vers elle, sans demander son reste, elle courut vers la porte et partit à toute vitesse. L'homme se mit à lui courir après et siffla ses chiens. Mince, mince, mince !
Awi courut à travers champs pour rejoindre la forêt puis grogna sur Angel qui jouait avec un papillon pour qu'il se mette lui aussi à détaler. Elle glissa le saucisson dans sa poche et courut pour semer ses poursuivants... Elle avait courut, sans se stopper, elle était à bout de souffle, elle n'entendait plus aucun bruit derrière elle. Mais elle ne reconnaissait pas du tout la forêt où elle était. Elle avait échappé, du moins le pensait-elle, à cet idiot d'humain et à ses chiens tout aussi stupides que leur maître.
Elle prit Angel sous le bras et saute sur la branche d'un arbre. Elle le posa dessus puis s'assit tranquillement les pieds dans le vide. Elle prit le couteau que Dance lui avait donné et découpa un morceau de viande séchée qu'elle donna à Angel. Puis elle se mit à fouiller le sac qu'elle avait volé. Il y avait quelques objets dont Awi n'avait aucune idée de leur utilité, mais aussi au fond du sac, en vrac, il y avait plein de petites choses qui brillaient en rencontrant la lumière du soleil. Awi en prit une dans sa main. Qu'est ce que cela pouvait bien être ? Une sorte de petit caillou plat, d'aspect brillant et aux couleurs du soleil. Awi croqua dedans pour voir un peu mais c'était très dur et ça n'avait aucune saveur. Elle se demanda si ça pouvait tuer un oiseau peut être. C'était assez léger et ça devait très bien voler. Elle regarda au loin et lança aussi fort qu'elle le pouvait cet étrange objet. Elle l'avait lancé si fort et ce truc était si léger, qu'elle ne l'avait pas vu retomber...
Elle haussa les épaules et sortit une des pommes de sa poche puis croqua dedans. Elle avait bien mérité un peu de réconfort après toutes ces émotions.
[HRP : j'ai relu vite fait mais pas sûre d'avoir réellement corrigé mon texte ^^] |
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Ven 21 Jan 2011 - 21:32 | |
| Pour une fois, la journée de Karnak avait été calme, et la nuit de tout repos, ce qui était rare quand on campait dans la forêt. Le Nain s’était donc réveillé de bonne humeur, l’air était frai mais pas au point de geler les moustaches de Karnak, au contraire, la fraicheur était revigorant. Si bien que ce dernier décida d’aller pêcher un bon poisson pour son petit déjeuner. Il faut savoir que les techniques naines de pêche relèvent de leur passer guerrier, pour eux une canne à pêche est inutile, c’est directement avec les mains et de l’eau jusqu’au cou qu’ils attrapent leurs proies, voire dans certain cas directement à coup de hache ou de masse. Le plus dur étant de retrouver tous les morceaux une fois le coup porté. C’est donc d’un vil coup de hache que Karnak pêcha un beau poisson de taille suffisante à combler son appétit matinal, ça et une bonne chope de bière ça suffit pour tenir jusqu'à midi. Le Nain profita également de son retour vers son campement pour ramasser quelques herbes aromatiques, histoire de parfumer un peu sa cuisine. Après avoir passé une bonne demi-heure à mijoter dans la bière, le poisson était fin prêt à être englouti par l’estomac avide et creux du Nain. L’odeur de nourriture emplissait l’air de ses effluves aromatisées. Désormais repus, le Nain fit une petite sieste pour digérer. Ce dernier fut réveillé par des aboiements qui se rapprochaient de plus en plus de lui. Le Nain se releva rapidement et dégaina sa hache, sur le qui-vive. Plus le temps passait, et plus les aboiements se rapprochaient.
« Allez, viens par ici mon petit ! » , dit le Nain.
L’attente de Karnak ne dura pas plus longtemps tandis que trois énormes chiens jaillissaient des fourrés. La mine du Nain se renfrogna, il n’en avait compté que deux… tant pis, un de plus ou un de moins n’allait pas changer grand-chose au massacre qui allait suivre. Il ne fallut pas longtemps à Karnak pour éviscérer les trois chiens, qui gisaient désormais au sol avec les boyaux se mêlant au sol poussiéreux. Ces derniers ne moururent pas tout de suite et attendirent que leur maitre se montre pour rendre leur dernier souffle dans un jappement de souffrance. Ce dernier fut stupéfait par la scène qui s’offrait à ses yeux.
« M..m…mes chiens ! Que c’est-il passé! Réponds moi Nain!
Inutile de préciser que le ton de l’humain était agressif, ce qui ne plut pas vraiment à Karnak. Laissant passer son envie première de décapiter ce paysan d’un bon coup de hache, le Nain abaissa son arme, pour le moment.
« Par les tétons de l’impératrice, tu vas adoucir un peu le ton que tu emploies sinon c’est moi qui vais le faire en te coupant la gorge ! Ces clébards étaient à toi je suppose ! Alors tu vas m’expliquer ce que tu fais ici et surtout ce que tu me veux !
Tandis que le Nain bouillonnait de colère, le visage de l’Humain devint livide. Ce dernier bafouilla une suite de mots incompréhensibles.
« Articules un peu ou je te refais la mâchoire pour de bon ! Je comprends rien !
« Je…Euh, je… Je n’ai rien contre vous ! Je… Je courais après une fille, elle s’est introduite chez moi plus tôt ce matin et a volé des choses dans ma maison ! Je vous jure ! Je n’ai rien contre vous… Mais… Mes chiens, pourquoi ? »
Karnak se détendit, ce banal humain était terrorisé et surtout complètement désarmé, il ne représentait donc aucun danger. Il entreprit même de nettoyer sa hache puis de la rengainer en s’assurant qu’elle ne pouvait tomber toute seule.
« Bah, t’avais qu’a les dresser correctement tes chiens ! Pas ma faute si ils ont été attirés par l’odeur du poisson et qu’ils m’ont pris pour cible, c’est la tienne. Estimes toi heureux que je ne te tue pas comme eux ! »
La colère de Karnak était désormais dirigée sur une autre personne, cette humaine qui avait osé interrompre sa sieste, et elle allait devoir s’expliquer. Karnak rassembla ses affaires et remit le tout dans son sac, qui tripla de volume. Puis il partit, abandonnant l’humain prostré a coté des cadavres de ce qui avaient été ses chiens. Il partit à la recherche de traces de passage récent qui n’appartenaient pas à des animaux, mais ses recherches s’avéraient infructueuses, ce qui renforça peu à peu la colère du Nain. C’est alors qu’il reçut un projectile un peu hors du commun. Le Nain empoigna instinctivement sa hache, avant même de se retourner. Il n’y avait aucun mouvement à l’horizon, pas un seul bruissement de feuilles, hormis celui causé par le vent léger qui soufflait, et pas un seul craquement. Karnak regarda à ses pieds à la recherche du fameux projectil.
« Mais qu’est-ce que… »
Le Nain venait de trouver une pièce d’or à ses pieds. Son premier reflexe fut de vérifier que sa bourse n’était pas percée, et effectivement, elle était indemne. C’est alors qu’il reçut une deuxième pièce, cette fois ci en plein visage.
« Foutrediable ! Qu’est-ce que c’est que cette connerie encore ! »
Karnak regarda alors en l’air, mais ne vit rien, il décida alors de se diriger vers l’endroit d’où venaient les fameuses pièces. Il ne tarda pas à apercevoir une forme dans les arbres. En se rapprochant, il vit que cette forme était en fait une jeune humaine assise sur une branche. Cette dernière trifouillait dans un sac au moins aussi large qu’elle, puis satisfaite de ses trouvailles, lançait des pièces d’or de toutes ses forces en visant les oiseaux qui passaient au loin. Le Nain ne revenait pas de la scène qui se dressait devant lui.
« Euh… »
Dernière édition par Karnak Bugman le Mer 2 Fév 2011 - 15:23, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Sam 22 Jan 2011 - 1:19 | |
| Awi avait entendu les chiens aboyer de nouveau, elle était restée aux aguets sur sa branche. Mais les bruits semblaient s'éloigner d'elle et partir bien plus loin dans la forêt. Stupides animaux. Le dressage via un humain rendait les animaux complètement débiles. N'entendant plus aucun bruit, elle finit de manger sa pomme puis jeta le trognon derrière elle et observa les oiseaux de la forêt. Ils semblait heureux et voletaient d'arbres en arbres.
Awi prit le sac sur ses jambes, fouilla dedans et prit à nouveau un de ses étranges petits cailloux plats. Elle le regarda attentivement. Peut être était-ce des jouets pour enfant car ça semblait bien léger pour servir d'arme. Elle s'amusa à tester un peu en lançant les pièces. Au fur et à mesure de ses lancers, elle analysait les caractéristiques de ces objets et essayait de comprendre leur utilisation. Elles étaient très légères et leurs trajectoires étaient facilement dévié par une simple brise. Elles avaient les bords lisses ce qui leurs permettaient de voler très loin. Awi en lança une sur un oiseau, elle venait de le toucher, elle en était quasi sûre. L'oiseau poussa un petit cri et s'envola plus loin. Décidément ses humains étaient vraiment bizarres, pourquoi garder de si petites choses inutiles dans un sac... Peut être comptait-il s'en débarrasser ? Ou alors était-ce pour alourdir le sac et se muscler ? Hum. Elle avait pris une poignée de pièces dans sa main lorsqu'Angel se redressa, les poils complètement hérissés. Qu'avait-il entendu ? Elle resta silencieuse et essaya de percevoir quel type de bête pouvait bien s'approcher. Ca ressemblait à des pas, mauvais signe, très mauvais. Elle posa le sac à ses côtés et se mit accroupie, les pieds sur l'écorce de la branche. Elle regarda les alentours cherchant la personne qui s'approchait. Quand elle entendit un "euuh" elle baissa la tête et vit un homme de petite taille. Elle avait cherché beaucoup plus haut normal qu'elle ne l'avait pas vu arriver depuis combien de temps était-il planté là ?
Awi le détailla du regard, elle aurait pu penser à un enfant, mais un enfant n'avait pas autant de barbe. Hum, qui pouvait-il être et que lui voulait-il ? Elle bougea légèrement, oui, c'était bien elle qu'il regardait. Angel commençait à grogner, apparemment il n'aimait pas la personne qui se trouvait au pied de l'arbre. Awi avait l'impression de connaître une histoire, mais elle n'arrivait pas à se souvenir plus elle cherchait moins elle se rappelait. En tout cas, ça parlait d'un arbre, d'un oiseau perché et d'un renard... ou pas. Alors que le silence régnait dans la forêt, une pie se mit à jacasser. Awi eu peur et se retrouva légèrement déstabilisée. Ses pieds glissèrent de la branche et par réflexe, elle lâcha toutes les pièces se trouvant dans sa main, et amortit la chute en s'agrippant légèrement à la branche. Elle atterrit entière et sur ses deux pieds en bas de l'arbre. Dans sa chute, elle avait entrainé le sac qui tomba lourdement sur le sol entre elle et le petit homme. Elle se mit en position de défense, les mains sur le sol, alternant son regard entre son sac et celui du petit être. Elle remarqua que les petites pièces d'or étaient éparpillées partout sur le sol, elles avaient du pleuvoir sur le petit être comme de la grêle mais peut être avait-il réussi à se protéger.
Awi repéra quelque chose qu'elle n'appréciait guère, une hache, une arme redoutable, aussi bien contre les arbres que toutes espèces vivantes. Elle détourna le regard pour voir s'il était seul ou bien si d'autres hommes n'étaient pas loin. Rien, il n'y avait personne. Pourtant elle avait une étrange sensation, elle avait l'impression que quelqu'un d'autre se trouvait non loin. Ou était-ce un animal ? Les oiseaux avaient tous fuis quand elle était tombé de sa branche...
Cette rencontre avec ce demi homme commençait sous biens mauvais présages.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Sam 29 Jan 2011 - 18:49 | |
| Karnak avait subit bien des choses dans sa vie, expérimenté un grand nombre d’actions, dont, pour la plupart, il ne se souvenait pas. Mais ce qu’il venait de subir fût pour lui une première, dans sa chute artistique, la petite humaine avait échappé son sac, ainsi que le contenu de ses mains. Le pauvre nain se retrouva douché par des pièces d’or, pas beaucoup mais suffisamment pour que certaines d’entre elles se coincent dans sa barbe. Le Nain rouspéta car l’une d’entre elles avait eu la bonne idée de se glisser dans son dos, pile entre son épaisse armure et sa chemise. Il tenta de la déloger mais sans succès, L’espiègle pièce d’or refusait de bouger. Il s’arrêta de gesticuler comme une marionnette quand il aperçut la posture de la jeune humaine ainsi que son petit familier qui grognait. Karnak n’avais jamais vu ce genre de bestioles, c’était un espèce de petit renard grisâtre et celui-ci ne semblait pas ravi de la présence du Nain. Mais ce qui l’intrigua le plus, fût la posture de l’humaine. Elle se tenait à bonne distance de lui, campée sur ses deux jambes, mais elle était légèrement courbée, un peu comme ces lycans qu’il haïssait tant. Karnak la regarda droit dans les yeux, il y devinait de la peur, mais aussi une certaine pointe de surprise, elle avait le regard d’un animal et cela surprit le nain. Karnak planta sa hache dans le sol, ce qui parut surprendre la jeune humaine, il ne détectait en elle aucune agressivité volontaire et estimait qu’elle ne représentait pas de danger immédiat pour lui. Quant au petit renard, il pourrait facilement le broyer de ses mains si il venait s’approcher un peu trop prés. Le Nain se mit à trifouiller sa barbe à la recherche des pièces qui s’y étaient glissées, il fut rapidement récompensé par deux pièces brillantes, qui étaient bel et bien faites d’or. Il regarda la jeune humaine.
« Et bien, tu pourrais m’expliquer un peu ce que signifie ce manège ? »
Il jeta les deux pièces qu’il tenait dans la main aux pieds de l’humaine, celle-ci ne répondit pas et ne sembla pas réagir outre mesure. Le regard de Karnak se déposa sur le sac qui se trouvait à quelques pas de lui. C’était un sac classique, de facture moyenne et ce dernier ne semblait qu’a moitié plein. Il fit courir son regard entre le sac et l’humaine, toujours campée au même endroit.
« Il est à toi ce sac gamine ? »
L’humaine ne répondait toujours pas, ce qui eut pour effet de mettre le nain légèrement en colère, il n’aimait pas qu’on le regarde de haut, et surtout qu’on ne daigne pas répondre à ses questions. Il fit alors deux pas en direction de la jeune fille, celle-ci recula légèrement. Karnak ne savait pas si c’était par peur ou pour une toute autre raison qu’il ne comprenait pas. Son petit compagnon quand à lui grogna de plus belle, ce qui eût pour seul effet d’énerver un peu plus le nain, qui lui parla d’une voix ferme.
« Oh toi la boule de poils, fermes là tu m’agaces ! Pigé, ou je te découpe en rondelles ! »
La voix grave et rocailleuse du Nain eut l’air d’avoir de l’effet sur la bestiole qui continua de grogner, mais moins fort.
*Bon c’est mieux que rien mais il va vraiment finir par se faire découper celui là si il continue !*
« Bon alors, tu vas me répondre oui ? Ou tu veux que j’arrache les mots de ta langue moi-même ? C’est à cause de toi que mon petit-déjeuner a été interrompu par un humain et trois cabots ? »
La voix colérique du Nain eut l’air d’avoir un effet également sur l’humaine mais celle-ci ne répondait toujours pas et le regardait avec un air d’incompréhension et de peur. Le Nain se relâcha un peu et lui reparla cette fois-ci avec une voix, qui dans des barèmes nains, se voulait plus douce.
« Eh oh ! Y’a quelqu’un là dedans ? Tu comprends ce que je dis au moins ? »
Le nain attendit sa réponse, qui ne se fit pas entendre. C’est avec l’air dépité qu’il retira son gantelet et se passa une main sur le visage.
« Tu sais, j’ai rencontré des choses bizarres dans ma vie, mais alors toi… Faudra qu’on m’explique un jour pourquoi je tombe toujours sur des cas rares comme toi… »
Il regarda l’humaine pendant plusieurs minutes, il ne bougeait pas et elle non plus. Ils restèrent campés là tous les deux pendant dix bonnes minutes, dans un silence seulement perturbé par les grognements du petit renard gris. C’est alors que l’estomac du nain se mit également à grogner. Le petit renard fut surprit par ce curieux langage et s’arrêta, tandis que l’estomac du Nain continuait sa tirade abyssale. Après tout, le Nain avait été interrompu dans son petit déjeuner et n’avait pas eu le temps de manger à satiété. Ce dernier sortit un bout de viande séchée de son sac ainsi qu’un morceau de fromage et du pain et s’assit par terre. Il continua cependant à toiser l’humaine, elle semblait perdue et tout aussi surprise que lui de leur rencontre. Karnak tendit un morceau de fromage a l’humaine.
« T’en veux ? Ou tu veux rester plantée là comme un arbre ? »
Karnak garda le bras tendu en direction de l’humaine, espérant une réaction de sa part. Il ne savait pas pourquoi, mais il n'arrivait pas à être en colère contre elle, même si il la pensait responsable du dérangement qu'il avait subi le matin même.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Dim 30 Jan 2011 - 14:33 | |
| Awi était campée sur sa position et observait cette personne qui se tenait en face d'elle et ne semblait pas être humaine. Angel, quant à lui, était toujours perché sur la branche de l'arbre et ne cessait de grogner. Dans un sens, le petit homme n'avait rien de très amical dans sa façon de parler. Elle remarqua néanmoins qu'il planta sa hache et qu'il lui rendait deux de ces fameuses pierres plates. Elle observa les pièces à ses pieds mais ne les ramassa pas, elle n'en avait pas compris l'utilité et n'en avait guère besoin.
Elle le fixa en essayant de comprendre ce qu'il disait mais il parlait un peu trop vite, le seul mot qu'elle comprit était le mot "sac". S'il voulait lui prendre le sac, il pouvait, elle avait déjà pris ce qui l'intéressait dedans et elle préférait battre en retrait plutôt que de l'affronter. Les gémissements qu'elle avait entendu un peu plutôt avait-il tué les chiens ? Il avança vers elle mais à chaque pas qu'il faisait, elle reculait. Elle ne voulait pas que la distance qui les séparait diminue. Elle ne se sentait pas en sécurité, elle était loin de son refuge et de sa forêt, elle aurait bien plus de mal à lui échapper.
Le petit homme se mit à gronder Angel qui baissa son volume sonore, Awi avait voulu faire quelque chose mais elle était paralysée. Elle regardait la hache, elle était couverte de sang ... du sang ? Elle réprima un haut-le-cœur et se concentra à nouveau sur l'homme pour éviter de perdre ses moyens. Il semblait en colère mais Awi n'avait pas fait exprès de faire tomber sur lui les petites pièces brillantes et elle n'avait aucun rapport avec l'humain et ses chiens. Leur rencontre était du au hasard et cet homme n'avait pas à être aussi à vif. On aurait dit un animal blessé. Puis bizarrement, il se calma et lui parla d'une voix plus douce. Elle avait cru comprendre qu'il demandait si elle comprenait mais non elle avait rien compris. Elle décida de ne pas bouger, ainsi elle ne montrait aucune agressivité, soit, elle ne pourrait pas échapper à ses coups s'il se mettait en colère mais au moins elle n'attiserait pas ses ressentiments.
Il semblait perplexe ... Puis il la fixa un long moment, elle n'osait baisser les yeux, c'était une preuve de faiblesse, elle resta donc à le regarder restant tout de même attentive aux bruits qui les entouraient. Soudain, il émit un bruit, ce n'était pas réellement un grognement, en tout cas, il s'installa et se mit à manger. Awi était surprise par cette attitude, y avait-il un message caché ? Style si tu bouges, je te mange. Hmm, elle était en plein réflexion quand il tendit sa main vers elle. Il lui proposait quelque chose mais quoi ? Elle s'approcha doucement et vint sentir l'odeur du morceau qu'il lui tendait. Voulait-il l'empoisonner ? Avait-elle le droit de refuser ? Elle posa une de ses mains sur le poignet du petit homme et grignota doucement le morceau de fromage. C'était plutôt bon. Mais Angel ne semblait pas l'entendre de la même façon. Il sauta de sa branche et atterrit entre Awi et le petit être. Grognant aussi bien vers sa compagne que vers l'homme qui lui donnait à manger. Il semblait pris d'un excès de colère, c'était rare venant de lui. Awi le regarda et se mit à gémir pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune raison de s'énerver. Cet homme lui avait juste proposer à manger. Mais Angel vola le morceau de fromage qui se trouvait toujours dans la main du petit homme et le jeta par terre derrière l'arbre, puis il aboya sur Awi.
Awi se mit à grogner et à insulter tout bonnement Angel. Qu'est ce qui lui avait pris ? Quelle mouche l'avait piqué ? Lui qui était d'habitude plutôt calme et fuyait aux moindres problèmes plutôt que de se battre. Il avait du comprendre qu'il avait dépassé les bornes, sous les cris qu'Awi avait poussé. Il se mit à grogner de plus belle et commença à tourner le dos et à partir la tête haute.
Awi regarda l'homme d'un air désolé, elle savait à quel point la nourriture était précieuse, elle lui lécha doucement la main et fouilla dans les poches de sa cape. Elle en sortit une pomme qu'elle déposa dans la main de l'homme. Elle espérait que ça remplacerait ce morceau de fromage qu'il avait maintenant perdu. Elle le regarda puis se leva doucement, elle devait rattraper Angel, sans lui, elle n'était plus rien. Elle jeta un regard à l'homme, s'il voulait, ils pouvaient les suivre mais pourquoi le ferait-il, elle ne lui avait attiré que des ennuis depuis le début...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Lun 31 Jan 2011 - 20:55 | |
| Karnak ne revenait décidément pas du comportement de cette jeune humaine. Il s’était figé lorsqu’elle avait agrippé son poignet et avait mangé le fromage nain à même sa main. Karnak n’avait jamais vu telle chose se produire et il en resta muet de surprise. Sa rêverie fut rapidement stoppée par le petit renard gris. Ce dernier avait sauté de sa branche et avait attrapé puis jeté le morceau de fromage malgré les gémissements de réprobation de l’humaine. Le visage du nain s’empourpra de colère mais ce dernier n’eut pas le temps, ni la possibilité de répondre que déjà la petite bestiole se faisait retrousser les oreilles par sa maitresse. Elle lui hurlait dessus avec une force qui aurait pu faire pâlir les plus grands généraux nains.
*Vache, j’aimerai pas être à sa place*
Leur dispute ne dura pas longtemps et la petite créature décida de tourner le dos à sa maitresse et de partir. Le regard de Karnak passa du renard gris à la jeune humaine, elle semblait bouleversée et désolée. Elle attrapa une pomme dans son sac puis la déposa dans sa main après lui avoir léché les doigts, tout comme un chien lorsqu’il se sent coupable.
*Mais… Comme si j’allais manger une pomme…Je suis pas un elfe*
Mais le Nain n’eut pas le temps de répliquer que déjà l’humaine se retournait pour suivre son petit compagnon. Le Nain était étrangement attiré par cette humaine, sa curiosité le poussa à se relever à son tour. Il la regarda partir et observa sa démarche légère avant qu’elle ne disparaisse derrière les fourrés.
*Beh… elle a oublié son sac…*
Karnak fouilla le sac mais n’y trouva rien d’intéressant, quelques vêtements et des provisions. Il ramassa également les pièces d’or qui trainaient par terre et les mit dans sa bourse et jeta la pomme. Enfin il partit à la recherche de son morceau de fromage, qu’il n’eut pas trop de mal à retrouver. Il le mangea rapidement après avoir retiré la terre qui le recouvrait.
*Faut pas gacher…*
Une bonne demi-heure s’était écoulée, et la petite humaine devait être loin désormais. Il choisi cependant d’aller la retrouver, il ramassa le sac et le mit sur ses épaules, par-dessus le sien et se mit en marche dans la direction ou il avait vu partir la jeune fille. Karnak n’était pas un bon pisteur, et cette fille, si légère et agile, ne laissait quasiment pas de traces et cela compliquait fortement la tache de Karnak. Il remarqua finalement une succession de brins d’herbes pliés au même niveau.
*Par là !*
Le nain s’enfonçait profondément dans la forêt, mais il ne trouvait pas la petite humaine…
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 1 Fév 2011 - 0:12 | |
| Awi avait quitté à regrets ce petit homme qui lui avait offert à manger. Elle n'avait même pas pu le remercier. La seule chose qu'elle lui avait fait c'était lui lancer des choses brillantes sur la tête. Elle soupira et décida de se concentrer sur les traces d'Angel. Elle suivait les empreintes de pas, et les herbes couchées ... mais la vue n'était pas son meilleur atout pour le retrouver. Elle devait se fier à son odorat.
Angel avait vraiment perdu la tête, elle aurait du rester avec cet homme. Il l'intriguait et si Angel avait eu une réaction si violente, il devait y avoir une raison. Elle avait envie de faire demi-tour et de le rejoindre mais quelque chose l'empêchait de le faire. Quand elle était loin d'Angel, elle était comme perdue et dans un mal être constant. Soudain, un bruit la sortit de sa torpeur, elle sauta dans une haie d'arbustes, en se griffant au passage le bras et son haut. Elle écouta attentivement les bruits et essayait d'apercevoir quelque chose de sa cachette. Mais rien elle ne voyait rien, les bruits semblaient être des bruits de pas mais ceux ci s'éloignaient lentement.
Awi sortit de sa cachette en rampant, elle voulait être sûre de ne pas se faire repérer. Elle entendit au loin un grognement, son coeur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Angel ! C'était Angel ! Elle ne réfléchissait plus, elle ne compterait que sur son instinct et celui-ci lui disait de courir le plus vite possible. Elle couru à toute vitesse dans la forêt ne faisant plus attention aux branches des arbres, laissant des traces de son passage bien plus importante qu'à son habitude. La seule chose qui comptait était d'être à nouveau aux côtés d'Angel.
Elle arriva à bout de souffle au niveau d'une clairière et ce qu'elle vit la terrorisa. Elle était paralysée par la peur. Angel se battait avec l'humain qu'elle avait volé le matin même. Il aperçut Awi et lui parla. Elle ne comprit pas grand chose, à part qu'il semblait vouloir tuer Angel pour venger la mort de ses chiens. Mais elle n'y était pour rien si ces chiens étaient morts, il n'avait qu'à pas les lancer à sa poursuite. L'homme semblait l'insulter, Awi reculait et se cogna dans un arbre alors qu'Angel grognait et se battait comme un diable.
Elle aurait aimé être à la place d'Angel et se battre aussi bien, elle se concentrait sur ses mouvements comme si elle pouvait l'influencer sur ses attaques. Après plusieurs minutes, l'humain attrapa Angel par le cou et le pendit largement au dessus du sol. Awi se mit à crier
- Nnnooooooooooooooonnnn
Alors qu'elle avait peur pour la vie de son compagnon, Awi sentit une force invisible serrer son cou. Son corps s'était soulevé à quelques centimètres au dessus du sol. On aurait dit qu'une force invisible la bloquait contre l'arbre et essayait de l'étouffer. Elle avait le regard fixé sur Angel et l'humain, elle avait rompu la promesse quelques instants et Angel était en train de perdre la vie par sa faute. Une larme coula sur sa joue et elle murmura
- Pa...ro......noi
Plus ça allait, plus sa vision se brouillait, petit à petit l'air n'arrivait plus à ses poumons, et petit à petit les battements de son cœur s'amenuisaient. |
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 1 Fév 2011 - 2:02 | |
| Karnak avait suivit les traces à travers de la forêt, mais il commençait à perdre espoir. La petite humaine pouvait être bien loin désormais. Son œil fut attiré par un arbuste, quelque chose ne collait pas. En s’approchant, Karnak remarqua un morceau de tissus qu’il reconnu instantanément comme appartenant au haut de l’humaine, il vit aussi du sang sur cette même branche.
*Fuyait-elle quelque chose ?*
Le nain arracha la branche et mit le bout ensanglanté dans sa bouche.
*Il est encore frais, ça ne fait pas longtemps qu’elle est passée par là la petite*
Karnak n’eut pas le temps de reposer la branche qu’il entendit le cri de la jeune femme, et elle était proche. Karnak empoigna instinctivement sa hache qu’il avait pris soin de récupérer avant de partir, puis s’élança dans la direction du cri. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour rejoindre l’endroit d’où il provenait. Devant lui s’ouvrait une clairière. Le nain choisit de rester sous le couvert des arbres et observa la scène, qui le figea sur place. Au beau milieu de la clairière se trouvait l’humain aux chiens qu’il avait croisé plus tôt et ce dernier tenait quelque chose dans sa main. Avec la distance, Karnak eut du mal à discerner ce que c’était, c’était un animal gris de taille moyenne ressemblant étrangement à un renard.
*Merde alors, par les couilles de Mognar Ghermolish, c’est la bestiole de la gamine !*
Karnak regarda aux alentours et fut stupéfait de ce qu’il voyait. La petite humaine était plaquée contre un arbre et flottait à plusieurs centimètres du sol. De plus, cette dernière semblait se battre contre une force invisible qui semblait la comprimer et l’étouffer.
*Mais qu’est-ce que c’est que cette connerie !*
Karnak ne tarda pas à comprendre ce qui se passait, et surtout pourquoi la gamine était si attachée à sa bestiole, ils étaient liés d’une façon où d’une autre. Le nain se mit à réfléchir.
*J’vois pas pourquoi je devrais les aider, après tout c’est pas mes oignons…mais quand même, cette histoire m’intrigue, et cette gamine… il y a quelque chose chez elle de pas normal. Hmmm… Bon pépère Karnak, c’est le bon jour pour faire ta bonne action de l’année !*
Le nain évalua la situation. L’humain était en plein milieu de la clairière, soit à environ dix mètres de l’endroit où se trouvait le nain et donc bien trop loin pour une attaque directe. L’humain pouvait prendre peur et briser le coup du petit renard gris, tuant par la même occasion la gamine, qui semblait d’ailleurs plongée dans l’inconscience car elle avait cessé de se débattre. Le temps pressait. Karnak sortit une de ses dagues et déposa ses sacs et sa hache.
*Bon c’est le moment ou il faudrait mieux éviter de se rater…*
Karnak n’était pas un excellent lanceur de dagues, son arme favorite étant sa hache, il ne passait que peu de temps à s’entrainer au lancer. Il prit cependant le temps de viser sa cible, arma son bras, puis lança sa dague avec force. Celle-ci alla se planter dans le poignet de l’humain, lui arrachant un cri de douleur, et écorcha légérement le petit renard au passage.
*Et merde ! Dire que je visais le cou à la base…*
Mais Karnak ne perdit pas plus de temps à tergiverser, le temps comptait et l’humain commençait déjà à revenir de sa surprise. Le nain ne prit pas le temps de ramasser sa hache et s’élança sur l’humain. En l’espace de trois secondes, le nain fut sur l’humain. Karnak asséna un violent coup de poing dans le manche de la dague, ce qui déclencha un nouveau cri de douleur chez l’humain qui lâcha sa prise. Le petit renard s’effondra inerte sur le sol. Karnak ne perdit pas de temps et frappa l’humain au niveau du foie à l’aide de son coude. Ce dernier se mit à genou sous l’effet de la douleur.
« Alors, on fait moins le malin espèce de déjection de fond de chiottes de taverne elfique ? »
« Pitié… », répondit l’humain, les larmes aux yeux. Ce qui ne plut pas au Nain qui lui cracha au visage.
« De la pitié, pour toi ? Allais-tu en avoir en tuant cette gamine et sa bestiole ? Non ! Alors moi non plus je n’en aurai pas envers toi, je t’ai laissé une chance de rentrer chez toi en vie que tu n’as pas prise, maintenant souffre »
Karnak joignit les gestes à la parole et asséna plusieurs violents coups de poing, de coude et de pied dans le visage et le ventre de l’humain. Ce dernier gisait au sol, convulsant de douleur.
« Et bien, tu es plutôt solide pour un humain, mais malheureusement pour toi, je me lasse, bouge pas je reviens. »
Karnak retourna chercher ses sacs et sa hache, puis revint à coté de l’humain qui avait tenté de s’échapper en rampant .
« Tssk tssk ! Je t’avais dit de pas bouger, décidement tu passe ton temps à en faire qu’à ta tête, je vais t’apprendre les bonnes manières moi ! »
Karnak déposa ses sacs un peu plus loin, il n’avait pas envie qu’ils soient salis par le sang de l’humain. Puis il alla se placer à coté de lui et s’agenouilla.
« Tu vois, aujourd’hui, je me sens d’humeur assez joueuse alors on va jouer un peu tous les deux, mais pas trop longtemps parce qu’il faudrait pas non plus qu’ils crèvent les deux là-bas…
Karnak arracha sa dague du poignet de l’humain, qui hurla à nouveau de douleur. Puis il le mit sur le dos et lui planta la dague dans le ventre et tira dessus de façon à l’ouvrir du plexus jusqu’au bas ventre. L’humain hurla de douleur et de terreur, il sentait ses boyaux entrain de sortir de leur emplacement avec l’aide du nain, puis il sombra dans l’inconscience totale. Karnak eut rapidement marre de ce petit jeu vu que son partenaire ne réagissait plus et il décida d’y mettre fin. Ce qui fut fait d’un coup de hache précis au niveau du cou. Karnak attrapa la tête de l’humain et la regarda, avant de la jeter un peu plus loin. Il délaissa le corps ravagé de l’humain et attrapa ses sacs ainsi que le petit renard gris, et heureusement ce dernier respirait toujours.
*Sa respiration est faible, mais tout n’est pas encore perdu.*
Il alla en direction de la petite humaine, qui était complètement avachie au sol. Il déposa ses sacs au sol et mit le petit renard sur le ventre de l’humaine. Karnak retira ses gants et se mit à fouiller dans son sac. Il finit par trouver ce qu’il cherchait, une couverture, une fiole avec une épaisse mixture verdâtre peu engageante et sentant la moisissure, ainsi qu’une aiguille, du fil et une bande de tissus. Karnak appliqua la mixture sur le torse de l’humaine ainsi que sur la plaie de son bras et sur le petit renard. Puis il entreprit de recoudre les plaies des deux individus.
*Zut, j’ai laissé ma dague dans le bide de l’humain.*
Karnak se releva et alla récupérer sa dague, qu’il nettoya à l’aide du pantalon du cadavre. Puis revint vers l’humaine pour couper le fil. Il s’occupa ensuite de la plaie du renard, puis les banda tous les deux. Enfin il déposa la couverture sur eux et s’éloigna.
*Bon , bah plus qu’a attendre que les deux princesses se réveillent maintenant…*
Le nain alla s’assoir dos à un arbre un peu plus loin et entreprit de nettoyer correctement sa hache et sa dague et d’affuter leur tranchant…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 1 Fév 2011 - 20:35 | |
| Awi juste avant de perdre connaissance avait cru entendre quelqu'un mais peut être n'était-ce qu'un rêve. Sa vision s'était brouillée, elle ne sentait plus rien, ni le froid ni le chaud, ni douleur ni bien être. C'était comme-ci son âme s'était détachée de son enveloppe charnelle. Lentement, très lentement, un visage se dessina puis tout autour une pièce se créait. Elle fixa ce visage, elle l'avait déjà vu quelque part. Il y a un moment maintenant, elle avait l'impression que ça faisait une éternité mais peut être pas. Elle ne disait rien, restant là, à l'observer puis d'un coup, elle se rappela de ce qui c'était passé dans la forêt. Où était Angel ? Où était-elle ? Que s'était-il passé après l'attaque de l'humain ?
Elle se leva et regarda le vieil homme qui se mit à lui sourire. Il se pencha et lui tendit Angel.
-Tu devrais en prendre soin, je te l'ai déjà dit
Awi hocha la tête et prit Angel dans ses bras. Elle regardait la pièce qui les entourait, elle semblait la connaître, et une profonde tristesse commençait à l'envahir. Pourquoi revoyait-elle toujours cet endroit ? En quoi avait-il marqué sa vie ? Elle voulait avoir des réponses à ses questions pour une fois, mais aurait-elle le courage de les poser ? Elle regarda le vieil homme et murmura d'une voix timide :
-Qui êtes-vous ? Pourquoi suis-je ici ? Suis-je morte ? Et Angel ?
Le vieil homme sourit et répondit d’une voix calme et apaisante :
-Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme, interrogez plutôt sa vie et vous saurez ce qu'il est.
Awi le regarda perplexe, elle n’avait rien compris à part le fait qu’il ne répondrait sans doute à aucune de ces questions. Elle serra Angel dans ses bras et frotta sa tête contre la sienne. Elle essaya à nouveau d’établir le contact et d’obtenir ne serait-ce qu’un indice sur son passé.
-Pourquoi ai-je tout oublié ? Je suis humaine n’est ce pas ? J’ai vécu ici ?
L’homme la fixa, il semblait être légèrement en colère ou alors il était blasé et semblait en avoir marre d’entendre de telles inepties. Il posa ses doigts sur son front et appuya dessus.
« Le passé tu dois l’oublier, mais par contre, je vais te montrer ce qui s’est passé dans cette forêt et ensuite tu reviendras à toi »
Elle n’eut même pas le temps de répondre quoi que ce soit qu’un flot d’images envahies son cerveau. Elle revit toute la scène se dérouler sous ses yeux. Inculquant ainsi à nouveau le sentiment de peur des autres dans son esprit.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans la forêt. Aucune trace du vieil homme, par contre, Angel se reposait paisiblement sur elle. Il s’en était fallu d’un cheveu si ce petit homme n’était pas venu les aider, ils seraient morts tous les deux à l’heure qu’il est. Elle lui était redevable … et de la plus lourde dette : la vie. Elle ne fit pas de bruit et s’étira. Ses muscles la tiraient, elle avait mal au niveau du bras et du cou, elle se redressa réveillant ainsi Angel. Lui aussi était blessé mais cet homme en plus des les avoir sauvé, les avait soigné.
Awi était partagé entre deux sentiments bien distincts : la gratitude et l’incompréhension. Bien sûr, elle était heureuse d’être encore en vie mais sa vie valait-elle mieux que celle de cet humain ? Et pourquoi s’était-il tant acharné sur cet homme, mourir était donc pas une sentence la plus horrible qu’il soit pour rajouter autant de cruauté et de torture.
Awi se souvenait très bien que ce matin, sa femme et sa fille étaient parties en ville pendant que lui était resté à la maison. Que découvraient-elles en rentrant chez elles ? Une maison déserte … Que penseraient-elles ? Que le mari et père les avaient abandonnées ? Elle soupira et décida de se lever. Elle caressa Angel et le laissa se recoucher. Elle, elle se dirigeait d’un pas bien décidé vers le petit être qui s’occupait de ses armes. Elle le regarda et lui colla une gifle. Elle avait envie de lui expliquer pourquoi elle ne se montrait pas reconnaissante. Elle ouvrit la bouche et voulu parler mais les mots avaient à nouveau perdu tous leurs sens. Elle ferma les yeux, elle avait la nausée. Tout ce sang versé à cause d’elle.
Elle repéra une fleur, la coupa puis se dirigea vers les restes de l’humain. Elle déposa la fleur dessus puis s’accroupit à ses côtés. Elle avait comme l’impression que toute personne qui croisait son chemin finissait par mourir dans sa propre marre de sang. Cette odeur … Elle ferma les yeux et se mit à pleurer en silence avant que de nouvelles images envahirent ses pensées. Quelques minutes plus tard, elle tomba à nouveau inanimée aux côtés des restes humains. Son corps étaient pris de convulsions et des brides de phrases sortaient de sa bouche : père … mère … non … pas vous … non … pas fuir … restez … lâchez moi !
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 1 Fév 2011 - 21:25 | |
| La petite venait de se réveiller et déjà elle se dirigeait vers Karnak d’un pas décidé. Cette dernière se campa devant lui avec un regard lourd de reproches. Karnak était content qu’elle se remette aussi vite du choc et allait lui demander comment elle se sentait. Mais il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il vit la main mais de la jeune humaine filer en direction de sa joue. Il fut surpris de cette réaction et n’eut pas le temps de contrer la gifle qu’il se prit de plein fouet. Le temps de se remettre, la fille était allé s’agenouiller à coté de la dépouille de l’humain sans tête. Karnak voyait rouge.
*Foutredieu ! Je lui sauve la vie et voilà comment elle me remercie ! Je savais que c’était une foutue perte de temps. Et dire que j’ai utilisé de ce précieux remède pour soigner ses blessures, quel gâchis !*
Karnak se leva, fulminant de colère, cracha de dépit par terre puis rangea sa dague et rengaina sa hache. La sauvageonne venait de s’évanouir à coté du cadavre de fermier et était entrain de délirer dans son inconscience. Karnak se dirigea d’un pas décidé vers la jeune humaine dont il ne connaissait toujours pas le nom. Avec sa force décuplée par la colère qui l’habitait, il l’attrapa par le col de son vêtement et la souleva de façon à ce que son visage soit au niveau du sien, puis il lui mit une claque du revers de sa main libre. Ce qui eut pour effet de réveiller la gamine, qui le regardait désormais avec de la peur au fond des yeux.
« Alors c’est comme ça que tu me remercie petite idiote ? Regardes bien cet homme, il allait te tuer sans hésitation, et tu as de la compassion pour lui ? Depuis ce matin, tu ne m’apportes que des ennuis ! D’abord les chiens, puis mon fromage…et maintenant cette gifle ? »
Karnak cracha de nouveau par terre. Il avait envie de lui découper les oreilles avec sa hache et de lui broyer le cou à l’aide de ses mains, mais il écarta finalement cette idée. Puis il continua.
« Je devrai te tuer sur le champ pour ça, mais tu as de la chance car j’ai utilisé sur toi un baume qui m’a couté une fortune, et comme j’aime pas gâcher, tu restera en vie… pour l’instant. Pleure son cadavre autant que tu veux ! Moi je me casse d’ici ! »
Karnak lâcha la petite humaine qui s’étala sans ménagement sur le cadavre qui gisait là. Puis il retourna chercher les sacs. Il mit le sien sur ses épaules et lança l’autre aux pieds de sa propriétaire.
« Tiens, ça c’est à toi ! Et je récupère ma couverture, tu ferai bien de t’occuper de ta bestiole avant que je l’écrase avec ma botte ! »
Joignant les actes à la parole, le nain récupéra sa couverture sous lequel se trouvait encore le petit renard, qui fut réveillé par le manque de délicatesse du nain.
« Et toi t’avises pas de l’ouvrir ou je te fais ravaler ta langue, t’as compris ? »
Karnak partit sans se retourner et s’enfonça à travers les buissons. Il marcha ainsi une bonne demi-heure avant de décider de s’arrêter à nouveau. Il installa son camp dans un trou abrité par un rocher de grande taille puis partit à la chasse. La traque ne prit pas longtemps, et il revint rapidement avec un petit sanglier qu’il entama d’éviscérer, tout comme il l’avait fait avec l’humain plus tôt, et à le découper. Il alluma ensuite un feu et mit la viande à cuir. Enfin il sortit un cruchon de bière fermé avec de la cire, l’ouvrit, et but une longue rasade du délicieux mélange de houblon, de miel et d’épices. La bière avait tendance à calmer le nain lorsqu’il était furieux, et celle-ci remplit bien son effet. Il repensa à la petite humaine, peut être y était-il allé un peu fort, mais tant pis, elle devait comprendre qu’il ne fallait pas se moquer de lui comme elle l’avait fait. Le doux fumet de la viande cuite à la broche commençait à envahir son trou, et devait également se rependre à l’extérieur de sa cachette. Karnak avait faim, décidément, aujourd’hui était un bien mauvais jour pour savourer un repas complet en toute tranquillité…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 1 Fév 2011 - 23:21 | |
| Awi se battait avec le vieil homme dans ses songes mais quelqu'un la tira brutalement de son inconscient. Elle avait mal à la joue, il avait du lui rendre la baffe. Il était très en colère et il avait raison de l'être, elle se mit à gémir. Il lui faisait peur bien qu'elle comprenait sa colère, ses réactions semblaient si démesurées.
Il montrait les restes de l'homme puis semblait lui faire comprendre que lui n'aurait aucunement agi ainsi. Après avoir parler à une vitesse incroyable et avec férocité, il la lâcha sans crier gare. Elle se redressa et voulut s'excuser mais le mal était fait, il lui balança sans sac à ses pieds et attrapa sa couverture en réveillant à nouveau Angel. Puis il s'enfonça dans les bois, Awi couru voir son petit renard et le mit dans son sac, au moins il pourrait se reposer et rester à ses côtés.
Elle partit ensuite à la recherche du petit être. Bien sûr elle avait peur de lui, de ses réactions, de sa violence, mais il lui avait sauvé la vie et ça c'était sacré. Elle n'eut pas grande difficulté à retrouver sa trace, il laissait pas mal de traces dans la forêt. Elle repéra l'endroit où il avait déposé ses affaires et grimpa à un arbre pour l'observer de loin. Apparemment, il était allé à la chasse, encore une victime ... il devait être habitué au sang, tellement habitué qu'aucune vie ne comptait pour lui. Quoi que ... il l'avait sauvé elle, il ne l'avait pas froidement abattue malgré sa colère. Elle balançait ses jambes dans le vide, écoutant le vent souffler dans les feuilles des arbres, elle ne quittait pas du regard l'entrée de la grotte. Une douce odeur de nourriture s'en échappait, ce n'était vraiment pas discret ça allait lui attirer tous les visiteurs affamés de la forêt.
Awi surveillait qu'aucune bête ne rode trop prêt, elle avait du descendre de son arbre quand elle vit un putois se rapprocher. Déjà que le petit homme était partit très en colère, si en plus, un putois venait le gêner au cours de son repas, il serait alors désagréable. Aussi silencieusement que possible, elle avança et se mit entre le putois et le repère du petit homme. Après avoir un peu grogné et montré des dents, elle se mit à lui courir après à toute vitesse pour le chasser. Une fois ceci fait, elle revint à sa position de surveillance. Il n'y avait rien à signaler tout semblait très calme. Elle allait s'assoupir quand elle secoua la tête pour se réveiller et décidé de se dégourdir les pattes.
Elle tournait autour de la cachette du nain et essayait de s'imaginer en train de lui parler, et de s'excuser de son comportement qui avait pu choquer. Elle voulait le remercier pour lui avoir sauvé la vie et comptait bien le suivre jusqu'à temps qu'elle l'est remboursé. Elle faisait des tours et des tours s'en se rendre compte qu'elle tapait au passage dans certains cailloux machinalement. Elle parlait toute seule : Awi déolé ... vie impotante ... mauvais tuer ...
Elle prit Angel dans ses bras et lui chantonna un air. Une ancienne chanson... elle ne savait pas qui lui avait chanté et quand mais cet air l'apaisait. Bientôt la nuit tomberai, et elle se demandait quelles étranges créatures pouvaient bien peuplés cette forêt. |
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mer 2 Fév 2011 - 21:26 | |
| *Hmm, il était pas mauvais ce petit sanglier ma fois, et c’est plutôt pas mal, m’en reste pour demain matin…*
Le fait de manger avait permit à Karnak de se changer les idées et surtout d’évacuer toute colère résiduelle. La chaleur du feu envahissait la petite grotte. La nuit commençait à tomber, et l’air ambiant, privé des doux rayons du soleil commençait sérieusement à fraichir. De la buée filtrait à travers la moustache de Karnak à chacune de ses respirations. Karnak décida de faire un petit somme digestif. Il s’installa tant bien que mal à même le sol de la grotte et ferma les yeux. Il faisait toujours le même rêve, il tenait la main d’un jeune nain, à peine âgé d’une dizaine d’année, il était alors le garde personnel du chef de famille. Ils étaient tout deux poursuivis à travers les tunnels par une grande forme noire. La ville où ils résidaient avait été attaquée par des forces inconnues des nains. Presque toute la population avait été décimée, comprenant le chef de famille lui-même, et Karnak ne pouvait ce pardonner sa faiblesse. Ils progressaient dans les tunnels mais le nain entendait la forme se rapprocher de secondes en secondes. Karnak et le jeune nain courraient aussi vite qu’ils le pouvaient mais la forme noire fondait sur eux à une vitesse inimaginable, surtout pour des nains. La forme était sur eux. Karnak se retourna et fut envahi par les ténèbres…. Le nain se réveilla, en sueurs, mais en sécurité dans sa grotte. Il avait dormi prés de deux heures et la nuit était désormais complètement tombée. Il se leva et s’approcha du petit feu, ou plutôt des braises qu’il restait. Karnak remit le seul morceau de bois qui lui restait sur les braises dans le but de relancer le feu.
*Bon, bah plus qu’à aller en chercher d’autre, j’aurait du y aller avant la nuit…*
Fort heureusement, en forêt, ce n’était pas le bois qui manquait. Karnak empoigna sa hache et la mit sur son épaule et sortit de la grotte. Il s’enfonça quelques minutes dans la forêt avant de trouver un jeune sapin. Le nain n’eut pas trop de mal à abattre le petit arbre. Le plus long, fut d’en retirer les branches et de le découper en petites buches pour les mettre dans le feu. Le nain rangea sa hache et se frotta les mains.
*Par la barbe de mon père, il fait sacrément froid! J’en ai les moustaches qui gèlent…*
Karnak fit un petit tas avec les buches et l’empoigna à bras le corps. En rentrant à son repère, il remarqua une forme bizarre au pied d’un arbre, mais il avait les bras chargés de bois et il décida de d’abord déposer son butin et de revenir ensuite pour découvrir cet étrange phénomène. Il prit soin de remettre deux buches dans le feu avant de ressortir de sa grotte. Il mit quelques minutes à retrouver la position de l’arbre, le repérage en forêt n’étant pas son fort. Il remarqua en s’approchant que cette chose respirait, et n’ayant pas confiance, il se prépara mentalement au combat. Il écarquilla les yeux lorsqu’il vit ce qu’était réellement cette forme.
« Bah ça alors ! La gamine…Elle m’a suivi jusqu’ici! »
Elle semblait dormir profondément, comme ça en pleine nature. Karnak remarqua qu’elle tremblait.
* C’est malin, elle a l’air gelée… *
Le nain ne voyait pas le petit renard, ce qui le surprit. Il décida de regarder dans le sac et le vit, ce qui le fit sourire. Il ne semblait pas en meilleur état que sa maitresse. Le nain qui avait abandonné toute colère envers elle attrapa le sac et le mit sur ses épaules. Puis il se baissa et attrapa la jeune fille. Cette dernière ne se réveilla pas pour autant. Karnak retourna à son abri avec la petite dans les bras, puis la déposa prés du feu avec douceur. Il sortit également le petit renard du sac et le déposa prés d’elle. Il vérifia les bandages des deux individus et décida de les changer par des propres, puis il alla chercher une couverture dans son sac et la déposa sur ses fines épaules. Elle commençait déjà à reprendre des couleurs. Le nain alla s’assoir un peu plus loin et la regarda. Elle semblait dormir paisiblement. Le nain sortit son cruchon de son sac et commença à boire tranquillement son contenu, cette nuit il ne dormirait pas…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mer 2 Fév 2011 - 23:06 | |
| Une fois sa chanson finit, elle avait remit Angel dans le sac pour qu’il soit au chaud. Le petit homme ne semblait plus donner signe de vie. Peut être s’était-il assoupi ? Awi s’étira, elle fit le tour des environs mais ne vit rien de bien menaçant. Elle décida donc de se reposer un peu. Elle avait une multitude de sensations fortes aujourd’hui et en plus, elle s’était levée très tôt pour commettre son vol. Elle s’appuya contre un arbre non loin du refuge du petit être. Même s’il était amené à sortir pour x raisons normalement, il ne la verrait à moins qu’il revienne sur ses pas mais pourquoi diable le ferait-il ?
Malgré la fraicheur de la nuit, elle s’allongea et observa calmement les étoiles qu’elle apercevait entre la cime des arbres. Les bruits de la forêt, ce ciel si somptueux, le tout la berça et en l’espace de quelques minutes elle dormait profondément. Elle n’entendit même pas le petit homme couper du bois, ni venir à elle.
Elle dormait à poings fermés, pour une fois, pas d’étranges rêves, pas de cauchemars, juste un sommeil calme et réparateur. Elle ne savait pas combien de temps elle avait dormi, mais quand elle ouvrit les yeux, elle se sentit complètement perdue. Où était-elle encore ? Un sol froid … Le bruit d’un feu qui crépitait … Elle sursauta et se redressa rapidement. Il y avait le feu… vite il fallait partir. La couverture glissa de ses épaules, elle regarda le feu qui semblait maitriser bien qu’il lui foutait une peur bleue, les hommes semblaient connaître les secrets qui le permettait de le domestiquer. Deuxième frayeur … Où était Angel ? Non il était là près d’elle et dormait encore paisiblement. Mais qu’est ce qu’elle foutait là alors ?
Elle se frotta les yeux et regarda autour d’elle. Se trouvait-elle dans la grotte ? Mais comment avait-elle atterri là ? Elle fixa le petit homme qui semblait lui bien réveillé. Un pale sourire se dessina sur son visage puis elle se mordit la lèvre. Il devait encore faire nuit dehors, il avait encore le temps de dormir, elle pouvait prendre la relève pour le tour de garde.
Elle se glissa en dehors de la couverture puis décala doucement Angel puis elle s’approcha du petit homme la couverture à la main. Elle la déposa sur lui et murmura timidement :
Déolé pour …
Elle regarda ses pieds, cet homme l’impressionnait. Elle avait du rougir jusqu’aux oreilles, heureusement seule la lumière des flammes éclairait la grotte avec un peu de chance, il ne remarquerait rien. Puis elle releva la tête, et s’assit à ses côtés :
Awi … suremonter …
Elle hocha la tête et se mit en tailleur, un frisson parcourut sa peau mais elle ne fit pas attention, vivre dehors et au froid, elle y était habituée alors elle pouvait bien veiller le reste de la nuit pour que cet homme puisse dormir.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Ven 25 Mar 2011 - 22:36 | |
| Le temps était passé à une vitesse que Karnak n’aurait pu imaginer. Il s’était préparé à passer une longue nuit glaciale et peu reposante. Mais finalement, la bonne bière de son cruchon le réchauffait suffisamment pour supporter le vent porteur de la fraicheur des sommets. Il avait ôté sa lourde armure afin de ne pas mourir congelé sous les pics glacés de l’air qui assaillaient sa peau sans retenue. Malgré le froid et une légère brume, le Nain admit que la nuit était belle. Il était perdu dans ses pensées. Il se remémorait sa journée. Lui qui pensait rentrer rapidement chez lui à Kazad Duraz, s’était retrouvé à éventrer des chiens puis un humain.
«Toute façon, c’est de sa faute si cet idiot est mort ! », grommela t’il dans sa barbe.
Mais ce qui le surprenait le plus, c’était cette jeune humaine. Elle semblait perdue, aussi bien dans la nature, que dans sa tête. Karnak tourna son regard vers elle et s’aperçut qu’elle était en phase de se réveiller et il décida de reporter son attention sur la forêt environnant la grotte. Des bruits de frottements provenaient du fond de la grotte, la petite était entrain de se lever, mais Karnak décida de l’ignorer. Il ne prêta pas non plus attention lorsque celle-ci s’approcha tranquillement de lui, si bien qu’il fut surpris quand la couverture lui tomba dessus.
« Eh ! C’est comme ca que tu traites les autres ? En leur balançant des trucs dessus ? »
Mais la jeune fille prononça quelques mots approximatifs que Karnak ne comprit pas, vu qu’il était encore entrain de se débattre avec la couverture. Il s’apprêtait à continuer ses palabres agressives lorsqu’il remarqua qu’elle regardait ses pieds et que ses joues étaient d’un rouge prononcé.
« Et bien ? T’as mal aux pieds ? Un truc qui va pas ? T’as trop chaud c’est ça ?»
Mais le jeune fille n’eut pas la réaction que le nain attendait, si bien qu’il fut surpris a nouveau lorsque cette dernière s’assit tout simplement a coté de lui.
Awi … suremonter …
« Hein ? De quoi tu parles ? » Cette fille était un mystère complexe pour le nain. Qui malgré son habitude de voyager, ne parvenait pas à cerner concrètement les autres races qui peuplaient Ephaëlya, et cette petite n’allait certainement pas l’aider dans ce sens. La fille grelotta, si bien que Karnak lui passa a nouveau la couverture sur les épaules.
« Si tu pouvais éviter de geler sur place, ça m’arrangerai…compris ? Tu devrais dormir gamine, j’peux très bien rester éveiller pendant une semaine entière ! »
Le feu commençait à faiblir, seules de petites flammes continuaient de lécher le bois carbonisé. Le nain se leva et remis quelques morceaux de bonne taille puis retourna s’assoir à l’entrée de la grotte. La jeune fille l’avait suivi des yeux sans prononcer un mot. Le nain n’aimait pas être observé de la sorte, cela le laissait mal à l’aise. Son épaisse moustache frémit de dépit pendant une fraction de seconde, ce qui pour un non nain, n’était même pas détectable. Ils restèrent assis ainsi pendant un long moment, enfermés l’un comme l’autre dans un profond silence. La jeune fille finit par se rendormir et sa tête bascula involontairement sur l’épaule du nain qui n’osa plus bouger ne serait-ce qu’un poil de barbe. Le nain à son tour finit par fermer les paupières un court instant.
Il se réveilla au contact froid d’une lame sur sa gorge. Devant lui se trouvaient quatre hommes en armure de cuir. Ils étaient sales et sentaient la chiure de sanglier à cinquante mètres. L’un des hommes tenait la jeune fille dans ses bras malgré les tentatives de cette dernière pour s’enfuir.
« Eh Tenaka ! Tu crois qu’elle est encore vierge ? » , dit-il en s’adressant à l’homme au couteau.
« J’sais pas, t’as qu’a vérifier par toi-même ! »
Le premier homme sortit de la grotte en riant à gorge déployée, toujours avec la jeune fille dans les bras. Karnak fulminait déjà à l’idée qu’une nouvelle journée commençait de façon fort peu agréable. Il entendait les cris de la jeune fille provenant de l’extérieur.
« Un nain et une humaine, quelle drôle de couple ! J’te conseille de te calmer le puant, sinon on tue ta copine devant tes yeux et toi après, tu m’entends ? »
« Ouais je t’entend, et toi est-ce que tu m’entends ? »
« Bien sur que je t’entends le puant, t’as quelque chose à me dire peut être ? », répondit-il en rigolant.
« Ouais et écoutes bien… Tu es déjà mort mon ami ! »
Karnak ne laissa pas le temps à l’humain de comprendre sa dernière phrase. Il abaissa sa tête, coinçant le poignard entre son menton et le haut de son torse, puis grâce à la petite taille de ses jambes, donna un violent coup dans le genou du dénommé Tenaka qui craqua sous le choc. Le nain attrapa le poignet de l’humain et le tordit dans un bruit sinistre d’os entrain de rompre. Il empoigna rapidement la dague et la planta en plein dans le crane du pauvre bougre qui cessa aussi tout de bouger. Karnak en profita pour se mettre sur ses jambes. Il faisait face à deux autres humains mais armés d’épées ce coup ci. Il vit que sa hache se trouvai au fond de la grotte.
*Par les mamelons de l’impératrice ! Quel idiot… même un enfant n’aurait pas fait cette erreur…*
Dehors, un nouveau cri de la jeune fille retentit…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Dim 27 Mar 2011 - 9:49 | |
| Awi était assise à côté du petit homme. Il semblait légèrement à cran… Elle réfléchissait à toute vitesse comment devait-elle réagir ? Ne rien dire surtout, c’était la seule chose qui l’avait fait baisser sa hache dans la forêt. A chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, ça ne semblait pas plaire même pas du tout à cet homme. Elle garda donc le silence et fut surprise en sentant la couverture atterrir à nouveau sur ses épaules. Elle aurait voulu le remercier mais elle eut peur de sa réaction et se mordit la lèvre pour éviter que le moindre son sorte de ses lèvres. Elle avait du mal à comprendre ce qu’il lui disait mais elle avait saisit quelques mots comme éviter… geler … dormir, voulait-il de la gelée avant de se coucher ? Mais où en trouverait-elle ? et puis quel type de gelée ? Elle le regarda songeuse et le suivit du regard sans oser bouger. Il se dirigeait vers le feu et rajouta du bois pour le maintenir en vie.
Awi avait du mal à comprendre ce culte du feu chez l’espèce humaine. Oui, il produisait de la chaleur mais celui-ci pouvait être si destructeur et ne faisait place qu’à une terre désolée après son passage. Elle observa quelques instants les flammes revenir à la vie puis leva à nouveau les yeux sur cet homme. A quoi pensait-il à cet instant ? Pourquoi aimait-il tant s’acharner sur ses victimes ? Comment une personne pouvait-elle commettre de telles atrocités et en même temps offrir un abri, de la nourriture et des soins à une sombre inconnue ? Awi se demandait ce qu’il pouvait bien le pousser à agir ainsi. Il semblait la mépriser et pourtant il l’avait ramené à l’abri dans la grotte. Pourquoi ? Qu’est ce qui pouvait bien se passer dans la tête de cet homme ? Elle aurait aimé satisfaire sa curiosité, lui poser des questions sur son passé et sur ses actions mais il semblait ne pas vouloir lui parler. Awi bailla à de nombreuses reprises observant le ciel, la forêt mais tout ça lui rappelait son abri qu’elle avait quitté la veille. Ses yeux la piquaient et elle voyait de moins en moins l’intérêt de monter la garde, il n’y avait même pas la trace d’un insecte ou d’un animal. Elle n’avait pas l’habitude de veiller ainsi, la forêt l’avait toujours protégée alors pourquoi ici ça serait différent ? Elle essaya de lutter contre le sommeil mais petit à petit ses yeux se fermaient, elle piquait du nez puis relevait la tête rapidement pour ne pas sombrer dans un sommeil profond. Elle résista ainsi une bonne demi-heure puis finit par s’assoupir en se laissant choir contre le petit homme.
Elle dormait profondément quand un bruit et une odeur anormale la tira du sommeil. Ses jambes et son dos commençaient à lui faire mal. Ce n’était pas vraiment la meilleure position pour dormir. Quant elle ouvrit les yeux, elle vit quatre hommes qui les regardaient. Elle les fixa avec des yeux ronds, et cligna des yeux pour être sûre qu’ils étaient bien réels. Quand elle comprit qu’ils étaient bels et bien là, elle voulu crier pour prévenir son hôte mais l’un des hommes fut plus rapide qu’elle et plaque sa main sur sa bouche. Il la souleva avec une facilité déconcertante et la plaqua contre elle. Elle essayait de se glisser en dehors de cette étreinte mais elle en était totalement impuissante. Lorsque l’un des hommes prit une dague, Awi se débattit à nouveau et essaya au moins de retirer cette main de son visage pour essayer d’hurler. Elle regarda la scène en étant totalement impuissante, lorsque l’homme posa sa lame sur le cou du petit être, Awi tremblait. Ca ne pouvait pas se finir comme ça. Elle avait les yeux rivés sur lui, elle aurait aimé l’aider mais l’homme parla à celui à la dague et l’entraina en dehors de la grotte. Où voulait-il l’amener ? et que comptait-il lui faire ? Awi était terrorisée encore plus maintenant qu’elle avait quitté le petit homme. Sa présence au moins la rassurait mais par sa faute il allait mourir, car jamais il n’aurait dormi là si leurs chemins ne s’étaient pas croisés. Tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir ! Elle mordit la main fortement la main de l’homme puis se mit à crier et à se débattre pour qu’il lâche prise. Il était tellement en colère, qu’il la lâcha brutalement et l’envoya valser contre un arbre aussi facilement qu’une vulgaire poupée de chiffon. Awi retomba brutalement sur le sol et laissa échapper un cri de douleur. Elle se redressa tant bien que mal, ne quittant pas l’homme des yeux. Ses blessures de la vieille la faisaient souffrir, elle se força néanmoins à faire quelques pas sur le côté pour essayer de fuir, mais sa cheville la faisait souffrir. Elle avait du mal retomber. Il s’avançait vers elle avec un regard malsain qu’elle n’appréciait guère. A ses yeux, elle n’était qu’un vulgaire jouet avec qu’il avait envie de jouer. Son regard parcourait son corps mais elle n’y voyait aucune trace de dégoût bien au contraire. Awi avait du mal à comprendre ce qu’il voulait d’elle mais elle avait un mauvais pressentiment.
Sale petite garce, tu vas me le payer ! Tu ne m’échapperas pas !
Awi ne pouvait pas continuer à reculer indéfiniment, elle ne pourrait pas s’échapper et pour aller où ? Elle devait faire face, elle devait se battre. Elle se mit en position d’attaque et tendit les muscles de ses jambes pour être prête à bondir sur lui malgré la douleur qu’elle ressentait. Lorsqu’il se trouva à quelques centimètres d’elle, elle prit appuie et sauta vers lui afin de lui mordre le cou. L’homme réagit rapidement et positionna son avant bras afin de se protéger. Toute blessure à lui infliger pour l’affaiblir était bonne à faire. Awi mordit avec force l’avant bras jusqu’à sentir le sang couler dans sa bouche et s’écouler par la commissure de ses lèvres. Ca avait donc ce goût là le sang humain ? Ce n’était pas forcément le goût qui gêna Awi mais plutôt l’odeur … cette odeur emplissant une pièce sombre et étroite. L’homme poussa un cri et bougea son bras d’un geste vif, l’envoyant à nouveau valser dans le décor. Tel un chat, elle se retourna rapidement et amortit le choc avec ses mains. Elle essaya de se relever mais sa cheville refusait de porter son poids. Elle tourna la tête pour voir où se trouvait l’homme tout en avançant à quatre pattes.
Où tu t’en vas comme ça ma jolie ? tu crois vraiment que je vais te laisser partir ?
Il s’approchait assez rapidement d’elle, elle devait trouver quelque chose pour se défendre. Elle regarda le sol et vit à seulement quelques mètres une branche morte. Ni trop lourde, ni trop fragile, elle ferait une arme parfaite. Awi accéléra le pas mais elle sentit soudain une main se serrer sur sa cheville blessée, elle se mit à hurler. Elle tourna la tête et vit l’homme maintenir et tirer sa cheville afin l’amener vers lui. Awi souffrait le martyr, elle essaya de se débattre, mais l’homme avait plus de force qu’elle et elle avait beau enfoncer ses ongles dans la terre, se retenant à la moindre racine, elle glissait sur le sol et arriva à son niveau. Elle croisa le regard de l’homme et ce qu’elle y vit la fit frémir. Il lui donna une gifle monstrueuse et la plaqua contre le sol. Elle sentit son corps s’appuyer contre le sien de tout son poids, elle voulut le repousser avec ses mains mais l’homme lui saisit les poignets afin de maintenir ses mains au sol. Elle ne pouvait plus bouger, il l’avait complètement immobilisée avec tant de facilité que s’en était humiliant. Elle essaya de donner un coup de genou mais les jambes de l’homme rendait impossible la moindre action. Lorsqu’elle sentit son souffle chaud dans son cou puis ses lèvres frôler sa peau, elle redoubla d’efforts pour se sortir de là mais elle était juste impuissante.
On va jouer ensemble à mon jeu maintenant … Tu vas voir, je ne te ferai pas mal, on va juste s’amuser un peu et après je te laisserai partir en vie.
Avec force, il maintint ses poignets contre le sol d’une seule main pendant que l’autre descendit lentement le long de son bras puis caressa sa joue. Il posa ensuite sa main sur son cou et serra petit à petit sa prise.
Ça c’est ce qui t’arrivera si tu refuses de jouer, tu as bien compris
Awi hocha doucement la tête et le regarda droit dans les yeux pour l’implorer pour qu’il arrête ça… Elle avait l’impression d’être devenu sa chose et elle sentait que son « jeu » n’allait pas du tout lui plaire. Peut être préfèrerait-elle mourir que de sentir à nouveau sa peau contre la sienne et cette main qui se baladait sur son corps sans aucune retenu ni limite…
Pendant ce temps là, Angel était resté dans la grotte. Le petit renard s’était réveillé en entendant le premier homme rendre son dernier soupir. Où était sa compagne ? Le nain semblait en mauvaise posture et sa hache était tranquillement posée non dans le fond non loin du petit renard. Les deux hommes ne semblaient pas l’avoir remarqué, du moins pas encore. Si Angel n’aidait pas le nain, alors il ne serait pas où se trouvait sa maîtresse et en plus de ça, il savait très bien qu’elle ne lui pardonnerait pas de le laisser en mauvaise passe. Angel se faufila près de la hache, il la prit dans sa gueule et serra les dents. Il bondit vers le nain, lâcha la hache et se mit à grogner. Puis, il décida d’aider le nain, plus vite le combat serait gagné plus vite il retrouverait Awi.
Awi aurait préféré mourir que de subir ça. Elle regarda l’homme se relever et se rhabiller correctement. Il lui lança un regard dédaigneux et d’un ton sec, il se mit à parler
Tu devrais te rhabiller sinon ton … enfin la chose qui te sert de compagnon risque de pas apprécié ce côté débraillé.
Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues mais Awi obéit de peur que cet homme ait d’autres idées de jeu en tête. Elle avait compris qu’il lui disait de se remettre en état et elle le fit en silence. Lentement, elle se releva, essayant de ne pas trop prendre appuie sur sa cheville et se rhabilla, essayant d’être présentable malgré quelques vêtements déchirés à certains endroits. Il lui tourna le dos et s’apprêtait à rejoindre ses compagnons qui avaient sans doute torturé et tué ce pauvre petit homme. Que se passerait-il si elle le suivait dans la grotte ? Que lui arriverait-il ? Elle essuya ses joues d’un revers de main et baissa les yeux, c’est alors qu’elle se souvint de la branche. Elle resta immobile un instant, elle ne voulait plus qu’il la touche, elle ne voulait pas revivre ça, elle devait y mettre un terme, même si pour ça elle allait renier tous ces principes. Elle traina le pied et prit la branche à deux mains alors que l’homme tourna la tête vers elle, elle le frappa violemment avec. Il s’effondra lourdement sur le sol mais elle ne se stoppa de le frapper que lorsqu’il ne bougea plus… Lorsqu’elle regarda le corps défiguré de l’homme, la branche glissa de ses mains puis elle tourna le dos à la scène et se mit à vomir. |
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Ven 1 Avr 2011 - 15:29 | |
| Karnak toisait les deux humains qui lui faisaient face, il se demandait lequel attaquera en premier, lequel il devra tuer. Du coin de l’œil il vit le petit renard gris gesticuler et se débattre avec un bout de bois qu’il reconnut comme étant le manche de sa fidèle amie. Mais la hache était lourde, très lourde, pas moins de douze kilos d’acier nain aussi tranchant que le bord d’une feuille de papier elfique. Un outil de force fait pour démembrer, éventrer et pulvériser sans aucune délicatesse. Le petit renard parvint quand même à la tirer sur quelques mètres vers le nain. L’humain de droite avait l’air moins couard que son camarade et celui-ci fit un pas en avant, vers ce qu’il croyait une cible sans défense. Karnak ne réfléchit qu’une seconde et propulsa sa tête dans l’estomac du bandit. Celui-ci se plia sous le choc, la respiration coupée. Mais Karnak n’avait pas prévu que le deuxième humain se remette si vite de sa surprise, il devait avoir été militaire sans doutes. Celui-ci enfonça profondément son épée dans le flanc du nain qui ne fut sauvé que par l’os de son bassin. L’épée frappa contre ce dernier et stoppa sa course, arrachant à Karnak un juron de colère et de douleur intense. Le nain attrapa le poignet de l’humain et le brisa dans l’étau de fer qu’étaient ses mains. Celui-ci gémit de douleur sous la pression des doigts du nain.
«Salopard, tu vas payer pour ça ! » ,grommela Karnak.
Il relâcha la pression sur le bras de l’humain qui lâcha prise sur le manche de son épée. Karnak la retira, lâchant un nouveau halement de douleur. Il sentit un liquide chaud et gluant couler abondamment sur son flanc, mais il n’y prêta pas attention. Il enfonça l’épée dans le bas ventre de son adversaire puis fit remonter la lame jusqu'à son cou, le soulevant a moitié du sol. L’humain mourût alors que ses trippes touchaient le sol. Le second humain était toujours entrain de récupérer son souffle, à moitié plié. Karnak ne se fit pas prier à la vue de cette position et décapita le bougre d’un puissant coup d’épée. La tête roula sur quelques mètres avant de s’arrêter, les yeux encore ouverts de surprise La blessure du nain saignait abondamment. Il lâcha l’épée ensanglantée et se dirigea vers son sac à la recherche d’un bout de tissu pour penser sa plaie temporairement. Puis il regarda le petit renard gris.
« Merci mon grand, mais la prochaine fois prend moins lourd, t’ira plus loin. Reste caché compris ? »
Karnak empoigna le manche de sa hache et sortit rapidement de la grotte après avoir donné un grand coup de pied dans la tête qui trainait sur son passage. Celle-ci alla voler un peu plus loin avant de retomber dans un bruit sourd. Mais ce qu’il vit dehors le glaça de rage. La gamine se tenait contre la paroi rocheuse qui entourait l’entrée de la grotte. Elle ne s’appuyait que sur un seul pied, sa tenue était débraillée et arrachée par endroits et ses joues étaient couvertes de larmes séchées. Karnak détestait deux genres de personnes : les lâches et les violeurs.
« Le salopard ! Ou est t’il ? Réponds moi ou je t’écorche ! »
Mais la jeune fille ne répond dit pas, ce qui enferma le nain dans une colère pourpre. Il passa a coté d’elle la bousculant à moitié. Finalement il vit au sol un morceau de bois dont le bout était rouge…mais aucun corps.
« Le salopard ! »
Karnak se mit à la recherche d’une piste, ce qui ne fut pas dur à trouver. Des goutes de sang parsemaient le sol poussiéreux. Le nain se mit en chasse. Il retrouva l’homme titubant cinq minutes plus tard. Il lâcha sa hache et lui sauta dessus, le lardant de coups de poing plus violents les uns que les autres. Sa mâchoire se brisa dans un craquement sinistre et l’humain tomba bientôt inconscient. Il se mit à pleuvoir pendant que Karnak attachait l’humain à un arbre. Il tailla quatre pointes en bois à l’aide de sa hache, puis les planta dans les pieds et les mains de l’humain, le réveillant au passage dans un hurlement de douleur.
« Ah, t’es réveillé ? Parfait, on peut commencer »
L’homme le supplia mais Karnak avait perdu tout état de conscience, s’abandonnant à sa rage. Il arracha ce qu’il restait de vêtements à l’humain et commença à le torturer, s’assurant toujours qu’il soit en vie. Il lui trancha les doigts, un par un, puis il arracha à la main ses parties avant de lui enfoncer dans la gorge. Mais le nain commençait à se lasser de ce petit jeu amusant. Il récupéra sa hache et posa la lame contre le ventre de l’humain déjà en très piteux état.
« On m’a dit, que si on éventrait correctement un homme, il pouvait mettre plusieurs heures à mourir. On va essayer avec toi ! Peut être même que les fourmis auront pitié de toi, en tout cas je te le souhaite sale enfant de putain ! »
Karnak trancha doucement l’abdomen de l’humain et aida ses boyaux à sortir a l’aide de sa main libre. Le nain resta quelques instants devant l’humain, mais il avait de plus en plus de mal à tenir debout. Le monde tournait et devenait flou autour de lui. Et son pantalon était rouge, pas à cause du sang de ses adversaires mais du sien qui coulait de sa blessure. Il reprit le chemin de la grotte en s’appuyant sur le manche de sa hache, le seul support qui lui permettait encore de tenir debout. Il arriva péniblement en vue de l’entrée de la grotte, mais il n’y arriva pas. Un voile noir s’abattit sur ses yeux et il s’effondra au sol dans un bruit sourd à à peine cinq mètres de son but.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Lun 4 Avr 2011 - 0:17 | |
| Awi avait la gorge en feu et l’estomac complètement retourné. Les mêmes images hantaient sans répit son esprit. La main tremblante, elle chercha un point d’appui à l’aveuglette et posa sa main sur le tronc d’un arbre. Elle releva la tête et regarda l’homme qu’elle avait assommé, il respirait encore, son ventre se soulevait à intervalle régulier. Awi s’essuya les joues et sa bouche à l’aide de sa manche puis essaya de reprendre le dessus et de réfléchir à ce qu’elle devait faire. Elle devait mettre de côté ce qui s’était passé, oublier ça … elle ne voulait pas en parler, c’était trop humiliant. Elle avait une envie quasi incontrôlable de se laver et de frotter sa peau afin d’enlever toute trace que cet homme avait laissé sur elle.
Mais il y avait plus urgent, et elle le savait : vérifier s’il y avait des survivants dans la grotte et si le petit homme en faisait parti, elle devait l’aider. Elle prit une profonde inspiration puis fit un pas en direction de la grotte. La douleur était si forte que des points noirs vinrent obscurcir son champ de vision. Elle secoua la tête et se força à ouvrir grand les yeux. Petit à petit, elle avançait en se fixant des objectifs : vieux chêne, pierre, arbuste… Elle avançait à quatre pattes laissant les traces de son passage derrière elle. Elle arriva à la grotte péniblement, elle se redressa et s’appuya sur la paroi rocheuse tendant l’oreille à l’écoute du moindre indice concernant ce qui se passait à l’intérieur. Elle n’osait même pas jeter un regard à l’intérieur de peur de voir une scène qui la traumatiserait à jamais.
Elle était là appuyée sur un pied, sans savoir quoi faire jusqu’au moment où elle entendit quelqu’un parler. Elle ne comprit pas ce qui se disait mais elle était sûre d’une chose, c’était la voix du petit homme. Elle se redressa et voulu faire mine que tout allait bien. Mais il avait décelé quelque chose en elle et au vu de son regard, il semblait avoir compris ce qui c’était passé. Awi le regarda incapable de répondre à sa question, elle ne savait pas où était cet homme et elle ne voulait pas le savoir, elle voulait juste partir loin de là, se laver, et changer de vêtements. Comment avait-il pu comprendre ? Et comment pouvait-il la traiter ainsi ? Croyait-il qu’elle en avait éprouvé du plaisir à sentir son corps contre le sien ? Elle se renferma immédiatement dans son mutisme et se mit à regarder ses pieds. Lorsqu’il la bouscula avant de partir en direction du lieu où elle avait abandonné le corps de l’homme, elle s’effondra sur le sol. Ses genoux rencontrèrent subitement et brutalement la terre froide et rocailleuse de la forêt. Elle resta là, les yeux ouverts rivés sur le sol sans vraiment le voir. Elle avait toujours la nausée mais elle s’en souciait guère, elle avait envie de pleurer mais même ça elle n’en était pas capable. C’était si humain de pleurer … et elle ne l’était pas ou peut être plus. Ca n’avait aucune importance…
Les secondes, puis les minutes s’écoulèrent, elle avait fini par s’assoir, se recroqueviller contre la paroi, la tête reposée sur ses genoux et cachée derrière ses bras. Elle avait fermé les yeux et essayait de combattre les images que lui imposait son cerveau mais aussi d’ignorer les cris et gémissements qu’elle entendait au loin. Alors qu’elle essayait de méditer et de laisser son âme voyager loin en dehors de son corps, elle sentit un contact au niveau de ses pieds. Elle avait reconnu l’odeur, ainsi que la démarche quadrupède de son compagnon. Mais elle n’ouvrit pas les yeux, elle n’en avait pas la force… peut être ferait-elle mieux de se laisser mourir et t’attendre sagement qu’un autre monde s’ouvre à elle … Allait-elle s’y sentir mieux ? Manquerait-elle à quelqu’un ici ? Y avait-il une raison de vivre dans un monde où la violence et la haine régnaient en maître ? Les êtres vivants et pensants de ce monde comment faisaient-il pour vivre en côtoyant crime, vol, guerre … A quoi ça servait de vivre si on était voué à souffrir ? Tant de questions… si peu de réponses …
Un bruit de pas… quelqu’un revenait… La question était de savoir qui… ou pas. Awi resta recroquevillée et renfermée sur elle-même. Soudain, un bruit sourd rompit le bruit habituel d’une forêt pour instaurer un profond silence. Elle ne bougea pas, par contre, Angel semblait paniqué et poussait des petits cris ainsi que des gémissements. Puis il se mit à mordiller son pantalon et à le tirer un peu, il voulait qu’elle bouge et vite. Comme Awi ne daignait pas bouger, il se mit sur ses deux pattes et lui lécha le cou ce qui eu pour effet de la faire frissonner et lui coller des haut-le-cœur. Elle essaya de le repousser d’un geste de la main mais celui-ci fut plus rapide et lui mordilla la main. « Angel tu fais chier ! Laisse-moi tranquille ! » pensa-t-elle. Elle le regarda et soupira « bon qu’est ce que tu veux ? »
Angel se mit à gémir puis attrapa sa main afin de la faire bouger vers … Awi leva la tête et vit un corps inanimé et pas n’importe quel corps. Le petit homme… Il avait perdue connaissant et gisait sur le sol. Awi se laissa tirer par Angel qui l’entraina vers le corps. Elle le regarda, il semblait avoir perdu beaucoup de sang. Awi allait poser ses mains sur sa blessure mais quelque chose la dégoutait au plus profond d’elle. Elle ne voulait pas avoir de contact physique avec qui que ce soir. Elle baissa la tête et remarqua les bandages qu’il lui avait faits. Elle observa minutieusement son propre bandage et le défit doucement puis fit signe à Angel d’aller chercher le sac du nain. Angel content de pouvoir à nouveau aider détala à toute vitesse. Awi après avoir défait son bandage, regarda la blessure de son hôte et approcha son visage de la plaie.
Angel rapporta le sac tant bien que mal malgré les difficultés qu’il rencontrait au passage. Le sac se prenait dans les herbes ou heurtait une pierre, ce qui lui faisait faire quelques bons en arrière. Awi ouvrit délicatement le sac et sentit les différentes substances qui s’y trouvaient afin de trouver une semblable à celle qui l’avait étalé sur sa peau mais rien ne semblait correspondre. Une fois qu’elle eut trouvé bandage couverture et une fiole qui semblait contenir de l’alcool vu l’odeur. Elle ferma les yeux quelques instants pour se donner du courage puis elle arracha un morceau de couverture avec ses dents avant de tamponner la plaie. Elle répéta l’opération plusieurs fois en trempant les morceaux de tissu dans l’alcool puis une fois que ça lui sembla plus propre, elle lécha la blessure puis utilisa un bandage. Ca ne ressemblait pas vraiment à celui qu’il lui avait fait mais ce n’était pas si mal que ça. Elle essaya de trainer le corps un peu à l’abri des regards derrière des ronces puis fit signe à Angel de veiller sur lui. Malgré la douleur à sa cheville, elle décida de grimper à la force des bras dans un arbre afin d’observer les alentours. Elle détacha de sa ceinture le couteau que lui avait offert Dance et pria pour ne pas avoir à l’utiliser.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les désirs font désordres Lun 4 Avr 2011 - 3:53 | |
| Karnak délirait. Dans son sommeil agité de spasmes et de convulsions causées par la fièvre, il se voyait assailli par des centaines de mains blanchâtres au contact dur et rugueux. Ces mains le frappaient, le malmenaient et le secouaient avec une hargne peu engageante, même pour un nain téméraire comme lui. Il se repassait dans son délire sa vie, sa mort, sa rencontre avec cette jeune humaine. Il allait mourir à cause d’un petit déjeuner raté et cela le rendait amer. Pourquoi avait ‘il fallut que cette fille entre dans sa vie d’une façon aussi brutale. Il était habitué à la guerre, la mort, les massacres, mais c’était rarement lui qui était du coté des agonisants et cela le troublait un peu. Sa dernière blessure grave remontait a l’époque où les lycans l’avaient lâchement attaqué et il en était ressorti vivant mais amnésique. Depuis il avait bel et bien retrouvé la mémoire et repris sa vie de forgeron tout en arrondissant ses fins de mois en remplissant des contrats plus ou moins douteux. De nouvelles mains se posèrent sur son corps mais celles-ci étaient douces et une douce chaleur émanait de chacun de leurs doigts. Pour les avoir vues plusieurs fois ces deux derniers jours, il les reconnut sans peines. La jeune humaine, la petite sauvageonne était là. Karnak crut apercevoir un instant son visage à travers les brumes de ses songes. Que lui faisait-elle ? Il n’avait pas encore de réponse à cette question, mais il était sur d’une chose, le contact de ses doigts sur sa peau lui procurait un réconfort non négligeable. Il repartit à nouveau dans les méandres de sa mémoire et se rappela l’image d’un vieux compagnon de voyage, qu’il avait eu l’occasion de côtoyer. C’était un elfe avec qui il avait voyagé de nombreuses années et trimbalé dans tout Ephaëlya, y compris dans la capitale naine, la grande Kazad Duraz. Une ville qu’il ne reverrait sans doute jamais. La douce chaleur qui occupait son corps le quitta brusquement lorsque la jeune humaine retira ses mains. A la place, il sentit autre chose, un contact humide… Il se passait des choses bizarres, Karnak avait l’impression de sentir la pluie couler sur son flanc et uniquement sur son flanc, ce qui était encore plus bizarre a ses yeux. Puis il ressentit une grande douleur, comme si quelque chose le brulait avec les feux de milles forges naines. Il regarda sa hanche et la vit s’enflammer un instant, les flammes furent rapidement étouffées par un linge sorti de nulle part, puis ce fut le noir complet.
Karnak ouvra péniblement les yeux. Le monde autour de lui était encore plus flou que dans ses délires. Sa gorge était aussi sèche que le grand désert du Zénith et sa blessure à la hanche le lançait terriblement. Il scruta les environs, il faisait encore jours. Peut être n’était il resté inconscient que quelques heures ou au pire quelques jours. Au-delà de la barrière de ses paupières s’étendait une masse verdoyante, ce qui lui parut bizarre car il croyait se souvenir d’avoir perdu conscience sur un chemin. Que faisait-il ici, était-ce sa mémoire qui lui jouait des tours ? Ou peut être ses yeux. Mais avant de penser à cela, il avait besoin de boire, et de boire beaucoup. Du coin de l’œil il crut repérer son sac et commença à ramper à grandes peines vers lui. Sa blessure le tiraillait encore et toujours et saignait toujours légèrement à en croire l’état de la bande de tissus. Il parvint finalement à rejoindre son précieux sac et le tira vers lui. Il profita de sa position pour s’adosser tant bien que mal à un tronc qui siégeait là. Il perdit à nouveau connaissance quelques minutes, puis rouvrit a nouveau les yeux et se mit à trifouiller dans son sac. Ses bras pesaient lourd et ses mains engourdies peinaient à trouver l’outre d’eau fraiche qu’elles cherchaient. Karnak n’aimait pas vraiment boire de l’eau, mais dans pareilles situations, il ne pouvait se permettre de faire le difficile. Sa gorge était sèche, mais chaque lampée du liquide transparent la soulageait et il put bientôt boire sans avoir l’impression d’avaler des pierres. Il n’y avait toujours aucune trace de la jeune fille et cela inquiétait un peu le nain. Mais il recentra rapidement son esprit sur la chose la plus urgente : sa blessure.
Il déposa doucement l’outre d’eau désormais a moitié vide après l’avoir soigneusement rebouchée et défit son bandage. Il grimaça de douleur lorsque les fibres grossières du tissu arrachèrent quelques lambeaux de peau dans lesquels ils s’étaient accrochés. Il regarda l’étendue des dégâts et ce n’était pas vraiment beau à voir. L’os était visible au fond de la profonde entaille, et les chaires nécrosées commençaient à pourrir et à sentir mauvais, cette odeur fit friser les poils de nez de Karnak. Il glissa a nouveau sa main dans le fond de son sac à la recherche d’un pot en grés fermé à la cire, qu’il trouva rapidement. Il brisa l’opercule et enfonça sa main dedans. Il la ressorti pleine de petits vers blancs qui grouillaient. Cela lui décrocha un semblant de sourire car le marchand à qui il avait acheté ces vers de farine n’avait pas menti, ils étaient bel et bien résistants comme il l’avait promis. Karnak déposa soigneusement une quinzaine de vers dans la blessure afin qu’ils se nourrissent des chaires mortes et nettoient la plaie. Puis il mit un peu de poudre blanche tirée du même pot et prit une petite gorgée d’eau. Il mâchouilla la pate quelques secondes jusqu'à ce que celle-ci soit suffisamment souple et l’appliqua par-dessus les vers. Puis il arracha un bout de sa chemise encore relativement propre et se fit un nouveau bandage.
Il plongea à nouveau son bras dans son sac à la recherche d’une petite boite en fer. Dedans se trouvait une pate jaunâtre dégageant une forte odeur qu’il plaça dans sa bouche et qu’il avala difficilement à l’aide de grandes gorgées d’eau. L’outre était quasiment vide et Karnak lâcha un juron silencieux. Sa gorge le brulait, ce qui signifiait que la pate faisait bien l’effet prévu. Quelques minutes plus tard, il sentit monter en lui une vague d’énergie qui serait sans doute suffisante pour le remettre sur ses jambes. Il ne tarda pas à se relever tout en se tenant à l’arbre. Sa tête tournait et il avait l’impression de se retrouver sur un bateau de pêche en pleine tempête. Il finit par retrouver peu a peu le sens de l’équilibre.
*Cette drogue porte bien son nom… « Debout les morts », je comprends mieux maintenant !*
Karnak rangea les différents contenants dans son sac ainsi que l’outre qu’il vida d’une dernière gorgée trop peu suffisante à son gout. Il n’avait pas la force de porter son sac, si bien qu’il le tira et sortit non sans quelques griffures supplémentaires du bosquet de ronces dans lequel il se trouvait. Il scruta les environs, la gamine n’était nulle part, mais il reconnu l’endroit où il s’était évanoui plus tôt. Un scintillement dans l’herbe attira son attention. Il s’approcha difficilement de la source de ce reflet et s’aperçut que c’était sa hache qui se trouvait là, dans les herbes hautes. Il savait qu’il ne pouvait pas la récupérer maintenant si bien qu’il s’appliqua à la dissimuler complètement à l’aide de feuillages et d’herbes hautes. Il sentait déjà que les effets de la drogue s’amenuisaient et que le poids de son corps reprenait le dessus sur les maigres forces qui lui restait et toujours pas de signes de la petite humaine ni de son compagnon gris. Karnak allait devoir se débrouiller seul, comme toujours, mais il en avait l’habitude et ce même dans les pires situations. Mais il devait reconnaitre que sans le bandage de la gamine, il serait sans doutes déjà mort.
Il finit par rejoindre la grotte où il avait passé sa dernière nuit aux cotés de la petite sauvageonne. Il se rappela le doux contact de ses cheveux lorsqu’elle avait posé sa tête contre son épaule noueuse. Mais il chassa rapidement cette image de son esprit.
*C’est pas ton genre mon vieux, bouge toi t’as autre chose à faire !*, se dit il.
Par terre se trouvait toujours les deux cadavres des bandits. Ils n’avaient pas encore été attaqués par les fourmis mais commençaient déjà à sentir la pourriture, ou peut être était-ce tout simplement l’odeur des intestins du premier… Karnak ne s’attarda pas et alla jusqu'à feu au milieu de la grotte. Mais ses espoirs furent rapidement brisés. Aucuns restes de nourriture à l’horizon. Son sac était également vide, il avait prévu d’aller chasser et récupérer des fruits aujourd’hui mais il avait été interrompu dans ses projets. Le désespoir s’abattit sur Karnak et planta ses griffes acérées dans son esprit fragilisé par le manque de sang et d’oxygène. Des idées plus sombres les unes que les autres se formèrent dans son esprit. Il savait qu’il devait manger sinon il ne verrait pas le soleil se coucher ce soir.
*Allez, après tout, ca ne sera pas la première fois, autant qu’ils se rendent utiles, ils n’attendent que ça ! Vas-y ! De toute façon ils sont déjà mort, ce serai dommage de les rejoindre maintenant…*
Mais le nain avait encore soif, comme si il avait passé des mois entier à ne pas boire une seule goutte de liquide. Il ressorti l’outre du sac et la rouvrit, mais une unique goutte perla et tomba lâchement sur sa langue asséchée. Le nain se souvint qu’il avait encore un cruchon de bière quelque part dans son sac et se mit aussi tôt à sa recherche. Il finit par trouver ce qu’il cherchait mais le pot de terre était étonnamment léger. Après une brève inspection du contenant, il remarqua un petit trou. Le cruchon était vide, il avait du se briser et tout le liquide s’était échappé. Karnak lança rageusement le pot en terre qui alla s’éclater contre l’un des murs rocailleux de la grotte.
Il déposa son regard sur les cadavres des deux humains qui gisaient sur le sol de la grotte. Puis il se dirigea vers son armure et sortit une des dagues qu’il cachait sous son plastron. Celles-ci étaient aussi effilées que des lames de rasoir, puis il se dirigea vers les cadavres. La drogue ne faisait presque plus effet et Karnak sentait toutes forces l’abandonner, il devait faire vite.
* Les joues, les triceps et les cuisses… Les joues, les triceps et les cuisses… Rien d’autre, le reste n’est pas bon !*
Karnak découpa rapidement les joues du premier humain et les mangea. Le gout cuivré du sang coagulé emplit sa bouche au fur et à mesure qu’il mâchait les morceaux de viande humaine. Karnak eut des haut le cœur, non pas que cela le dégoutait outre mesure, mais la viande humaine avait vraiment un gout affreux. Puis il s’attaqua aux bras et aux jambes des cadavres qu’il dévora comme une bête féroce dévorant une proie. Son estomac le dardait de spasmes plus douloureux les uns que les autres, si bien qu’il lâcha sa dague. Il déambula jusqu'à l’entrée de la grotte, là ou se trouvait son sac. Dans son esprit persistait l’espoir que de l’eau se trouvait dans son outre, comme il elle était revenue toute seule. Mais ce fut à nouveau une déception pour le nain, car la peau tendue ne s’était pas remplie comme par enchantement. Karnak sortit de la grotte pour regarder une dernière fois le soleil lorsqu’il aperçut la petite humaine qui avançait avec difficulté vers lui. Elle boitait toujours. Une mince flamme d’espoir se raviva dans le cœur de Karnak. Il la regarda approcher de ta démarche hasardeuse et la regarda droit dans les yeux. Sa gorge lui faisait mal et le sang poisseux collait dans sa bouche.
« N’entre…pas là dedans ! Tu m’entends ! N’entre…pas !
Il tendit le bras qui portait l’outre vers elle et la remua devant elle.
« Boire ! Il… me faut… de l’eau… par pitié ! De l’eau, boire ! Tu comprends ? »
Karnak espéra qu’elle avait compris lorsqu’il sentit ses jambes l’abandonner. Il s’effondra à nouveau au sol, inconscient. L’outre s’échappa de sa main et s’aplatit sur le sol entre le nain et la jeune fille.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Lun 4 Avr 2011 - 15:19 | |
| Awi était resté perchée sur une branche un bon moment, se concentrant seulement sur ce qui se passait dans les alentours et les bruits qui émanaient de la forêt. Elle avait une dette envers ce petit être et elle comptait bien s'en débarrasser le plus rapidement possible. Avait-elle bien soigné sa blessure ? Allait-il survivre ? Elle baissa à nouveau les yeux pour le regarder. Sa respiration semblait normale … mais comment en être sûre.
C'est alors qu'elle se dit qu'il aurait sûrement faim à son réveil … enfin s'il se réveillait un jour bien entendu. Mais pouvait-elle le laisser sans surveillance ? Il serait une proie si facile pour les prédateurs. Elle se laissa glisser le long du tronc de l'arbre et s'approcha du corps. Elle réfléchit quelques instants. Là où il était, on ne le voyait pas du chemin et puis quel animal viendrait se frotter à des buissons épineux ? Elle devait prendre le risque de l'abandonner et de le laisser sans surveillance. Elle ordonna à Angel de veiller sur lui et le surveiller à distance. Elle n'était pas très sûre qu'il soit heureux d'être surveillé dès son réveil. Si le petit être se réveillait et se mettait à bouger, Angel avait pour mission de venir la chercher le plus vite possible.
Mais avant toute chose, elle avait besoin qu'Angel aille chercher quelque chose dans la grotte, elle n'avait pas la force de s'y rendre et d'y pénétrer. Elle avait l'étrange impression qu'il s'était passé quelque chose de violent là-bas et elle ne voulait pas savoir quoi. Angel partit donc quelques instants, laissant Awi à nouveau seule face à ses pensées. Heureusement, il revint rapidement, elle lui caressa la tête puis prit le sac qu'il venait de lui rapporter. Elle le mit en bandoulière, puis regarda une dernière fois le corps inanimé de son compagnon de fortune et se leva. Sa cheville lui faisait mal mais elle arrivait à peu près à se déplacer. Elle ne faisait pas preuve d'autant d'agilité qu'à son habitude mais au moins, elle pourrait aller ramasser quelques fruits, plantes et baies qu'elle trouverait sur son chemin.
Awi laissa donc Angel et le petit homme puis se dirigea un peu au hasard dans la forêt à la recherche de nourriture. L'avantage de vivre comme une sauvage dans la forêt était qu'elle savait se nourrir exclusivement de ce que l'on y trouvait. Elle ne mit pas longtemps à trouver des baies, ainsi que quelques champignons. C'est alors qu'elle entendit le doux clapotis d'un torrent. Elle tendit l'oreille et essaya de localiser d'où venait le bruit. Elle s'avança prudemment et aperçut l'eau claire se frayant un chemin à travers les rochers. Rien ne pouvait lui procurer plus de bonheur que de pouvoir se laver. En plus, elle devait avoir encore quelques affaires dans le sac, elle pourrait même se changer. Elle posa son sac sur les rives du torrent et trempa un pied à l'intérieur. L'eau était fraîche et limpide, ça devait être un bon endroit pour pêcher pensa-t-elle. Lentement, elle se déshabilla et se glissa dans l'eau puis commença à frotter sa peau. De longues minutes s'écoulèrent, elle s'était dirigée dans un trou d'eau afin de pouvoir plonger entièrement dans cette eau si purifiante à ses yeux. C'est alors qu'elle entendit un cri. Elle sortit la tête de l'eau et se frotta les yeux. Angel était là et il semblait pressé. Elle sortit le plus rapidement de l'eau, se mordant la lèvre quand elle venait à trébucher sur un caillou, puis s'habilla avec les nouveaux vêtements. Elle arracha une liane de lierre puis s'attacha les cheveux et mit le sac sur son épaule. "Vas-y Angel, amène moi à lui"
Awi suivit Angel tant bien que mal, rencontrant pour une fois beaucoup plus de difficultés que lui à avancer au milieu de cet environnement luxuriant. Son cœur se serra quand elle comprit où il la conduisait… la grotte. Elle vit au loin une forme en mouvement. Le petit être était debout et sortait de la grotte. C'est alors qu'il l'aperçut, elle hésita un instant sur la démarche à suivre et se stoppa. Il ne semblait pas en colère, il semblait avoir besoin d'aide. Elle décida d'avancer à nouveau vers lui. Il avait du mal à parler, était-ce à cause de la douleur ? ou d'autre chose ?
Elle n'était plus qu'à quelques mètres de lui, elle le regarda puis détourna son regard pour observer l'entrée de la grotte, c'est alors qu'il lui interdit d'y pénétrer. Awi le fixa à nouveau, il lui tendait quelque chose. Elle détailla la forme de l'objet en question, et essaya de se rappeler où avait-elle déjà vu un objet similaire. Dance … le mini puits ! Le petit être lui parla avant de s'évanouir à nouveau. Elle le regarda un peu perplexe puis s'approcha de lui, la main tremblante, elle tapota avec son doigt le nez du petit homme. Il semblait avoir perdu à nouveau connaissance. Elle le mit en position plus confortable puis regarda le "mini puits" Elle le secoua et appuya dessus. Il semblait vide mais Awi ne savait pas comment remplir cet étrange objet, elle avait juste eu le plaisir de se désaltérer deux fois grâce à lui. Ainsi, il avait sûrement soif … c'était ça qu'il lui avait demandé de l'eau. Awi posa son sac à côté du nain puis elle fit signe à Angel de se coucher à ses côtés et d'attendre son retour. Elle serra le mini puits dans sa main et se dirigea tant bien que mal vers le torrent qu'elle avait quitté un peu plutôt.
Une fois arrivée, elle se demanda comment fonctionnait cette réserve d'eau. Elle se mit à quatre pattes près de l'eau et plongea l'objet dedans puis le ressortit et regarda à l'intérieur… Rien ça semblait toujours aussi vide. Fichtre, elle ressaya plusieurs fois sans succès, c'est alors qu'elle tenta le tout pour le tout, et immergea le mini puits en appuyant de toutes ses forces dessus mais elle avait tellement voulu bien faire qu'elle relâcha la pression prématurément. Elle ne savait pas comment ni pourquoi ni par quel miracle ça s'était produit mais lorsqu'elle souleva à nouveau le mini puits, il semblait plus lourd et rempli d'eau. Awi était heureuse d'avoir réussi maintenant elle devait lui ramener l'eau. Si elle continuait à faire ainsi des allers-retours, sa cheville ne tiendrait peut être plus longtemps le coup. Sur le chemin du retour vers la grotte, elle vit une plante qu'elle connaissait bien et se souvint de la boisson sucrée qu'une personne lui avait offerte. Elle prit quelques feuilles de stevia et les fit rentrer dans le mini-puits.
Un peu plus tard, elle arriva en boitillant à nouveau devant la grotte et le petit être. Angel se leva et se mit à sautiller. Prudemment, elle s'accroupit aux côtés de cet homme et posa le mini puits contre ses lèvres. Puis se mit à murmurer aussi distinctement que possible :
Awi … amener … glouglou
Elle le regarda, il ne semblait pas réagir mais en même temps si elle faisait un pas de travers, elle avait peur de ses réactions. Elle savait qu'il pouvait se montrer très violent et meurtrier quand il était en colère. Elle s'approcha timidement de lui, pour être au plus près, afin de l'aider plus facilement sans lui faire peur. Elle avança prudemment sa main vers ses lèvres et posa son index dessus afin de le forcer à ouvrir la bouche puis glissa doucement le mini puits entre ses lèvres, appuyant en même temps délicatement pour faire sortir quelques gouttes d'eau. Elle le fixa et murmura :
Toi boire … awi donner glouglou
Puis elle attendit en silence espérant qu'elle ne s'était pas trompée sur ses désirs et qu'elle le remettrait sur pied assez rapidement pour enfin retrouver sa liberté.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Lun 4 Avr 2011 - 19:35 | |
| Karnak se réveilla lorsqu’il sentit le contact de l’eau fraiche dans la bouche. Il avait cru un instant qu’il était entrain de se noyer. Mais a mesure que ses yeux se réhabituaient à la lumière, il distingua la forme et le visage de la jeune fille au dessus du sien. Elle s’était attachée les cheveux et avait changé de vêtements. Dans sa bouche se déversait l’eau a petits flots. Il n’avala pas les premières gorgées du précieux liquide mais les recracha afin de nettoyer sa bouche du sang coagulé. La petite humaine le regardait faire avec des yeux apeurés et le petit renard gris se tenait contre elle. Ses gestes et sa gentillesse malgré sa peur lui rappelaient sa femme qui avait péri lors de l’attaque et cela le troublait. Il prit le temps de boire de longues gorgées d’eau dont une partie coulait le long de sa longue barbe grise. Puis posa son regard dans les yeux de la jeune fille.
« Merci petite Awi, car je crois que c’est ton nom. Je te dois la vie. Pardonnes moi de m’être emporté tout à l’heure. »
La jeune fille ne parut pas comprendre la totalité de la phrase mais elle semblait néanmoins plus sereine. La tête de Karnak tournait encore et son estomac le tiraillait mais il tenta tout de même de se remettre en position assise. La jeune fille eut un léger mouvement de recul, tout comme le petit renard à ses cotés.
« N’aies pas peur petite, je ne te veux aucun mal. Je m’appelle Karnak. »,dit il en posant une main contre sa poitrine. « Aurais-tu quelque chose à manger ? Tu comprends ? Manger, miam miam. » ,continua t’il en mimant le fait de manger en même temps.
La jeune Awi paraissait comprendre ce qu’il lui disait et sortit quelques baies et autres fruits du sac qu’elle portait en bandoulière puis les déposa au sol prés du nain. Celui-ci la remercia. Il y avait une pomme, des baies rouges, quelques champignons et d’autres fruits que Karnak n’avait jamais vu. Le nain ramassa l’outre et la tendit vers la jeune femme qui la prit d’une main hésitante.
« Bois un peu, cela te fera du bien, c’est sans danger rassure toi. »
Puis il prit l’un des fruits dans sa main, il était orange et de bonne taille et semblait apetissant. Il le rompit en deux et croqua avidement dans la chair du fruit. Elle avait un gout sucré très agréable et était abondante en jus qui se mit à couler dans la bouche du nain. Il tendit l’autre moitié à la fille qui l’attrapa, puis il découpa un morceau de sa part qu’il tendit au petit renard gris. Karnak s’adressa à lui d’une voix calme et avec ce qui aurait pu passer pour un sourire si sa moustache et sa barbe abondante ne masquait pas la moitié inférieure de son visage.
« N’aies pas peur, viens mon petit. »
Karnak garda le bras tendu un bon moment sans bouger un seul de ses muscles. Finalement le petit renard céda à la tentation et s’approcha timidement du morceau de fruit. Il se retourna un instant vers l’humaine le regard empli d’interrogations, puis il reporta son attention sur le fruit qu’il commença à renifler. Puis il croqua du bout de ses dents dans le morceau et Karnak relâcha sa prise laissant ainsi le petit renard repartir à coté de l’humaine. Ils mangèrent ainsi pendant plusieurs minutes. Karnak sentait peu à peu quelques forces revenir. Il remarqua que la cheville de la jeune fille était gonflée et légèrement violacée.
« Il va falloir soigner ça jeune awi. Ne bouge pas, je reviens. »
Karnak essaya de se relever en douceur. Il prit son temps et manqua à plusieurs reprises de s’affaler par terre mais il prit appuis sur son bras. Sa hanche le faisait souffrir et il sentait les vers dévorer goulument les chairs mortes mais il rangea la douleur dans un coin de son esprit. Il finit par se tenir debout face à la jeune fille, lui adressa un nouveau sourire qui se voulait rassurant et se retourna en direction du bois. Il se mit à la recherche de deux branches suffisamment grandes et solides pour les utiliser comme attelles. Puis il se dirigea vers l’endroit ou il avait dissimulé sa hache et la récupéra avant de retourner à la grotte. Il prit soin de ne pas croiser le regard de la jeune fille tant qu’il avait sa hache dans la main, il ne voulait pas l’effrayer encore plus qu’elle ne l’était déjà. Il la déposa prés de l’entrée de la grotte, puis se dirigea vers elle. Il arracha un bout de tissus de sa chemise puis s’approcha de la jeune fille. Puis il lui parla lentement pour être sur qu’elle comprenait ses intentions.
« N’aies pas peur, d’accord ? C’est pour te soigner, faire moins mal… Plus « aïe », faire du bien, pouvoir marcher. Regarde ! »
Karnak fit semblant de placer l’attelle à sa cheville pour lui montrer que cela ne serait pas douloureux et il la regarda avec une bienveillance qu’il avait cru avoir perdu depuis bien longtemps maintenant. Cette jeune fille troublait vraiment ce qu’il croyait être, un nain au cœur de pierre voué à la solitude. Elle n’avait pourtant pas l’air décidée à se laisser approcher si bien qu’il décida d’attendre qu’elle vienne vers lui. Il s’assit face à elle et attendit qu’elle vienne à lui.
« Viens, allez n’aie pas peur, je ne te ferai pas de mal..»
Karnak dût user de patience, mais la jeune fille se décida finalement à tendre sa cheville blessée vers lui et la déposa sur le genou du nain. Celui-ci regarda l’étendue des dégâts. C’était gonflé et la couleur violette était entrain de passer à un bleu/noir peu rassurant. Karnak déposa doucement sa main droite sur le tibia de la jeune fille et la gauche juste sous la cheville. Il commença à drainer le liquide qui s’échappait de l’articulation. Il continua ainsi plusieurs minutes se concentrant sur chaque point à drainer et s’appliquant à ne pas lui faire mal. Il fut finalement satisfait et entreprit de bander la cheville de la jeune fille, puis il plaça l’attelle qu’il fixa à l’aide d’une des manches de sa chemise.
* Bah ! Quarante pièces d’or qui partent en lambeaux, ca revient cher de voyager… »
Karnak libéra la jambe de la jeune fille qui regardait l’attelle d’un œil curieux et surpris.
« Evite de sauter partout pendant quelques temps et ça finira par guérir ! Comment te sens-tu petite ? Nous devrions partir d’ici, c’est pas très sain de rester là…»
Le nain entra dans la grotte et se dirigea au fond de la crevasse tout en ignorant les cadavres mutilés. Il ramassa sa dague et son armure qu’il mit dans son sac, puis il ressortit de là a moitié accablé par le poids de son paquetage. Il attrapa sa hache au passage et s’en servit comme support de marche.
« Viens petite, restons pas là et toi aussi petit renard. »
Karnak les guida tous trois à travers les bois, enfin… les dirigea a travers les bois d’une façon plus ou moins hasardeuse, en prenant bien soin d’éviter l’endroit ou le violeur gisait accroché à son arbre. Karnak se demanda combien de temps il avait pu tenir les tripes à l’air puis se concentra a nouveau sur son environnement. Ce n’était pas le moment de tomber sur un quelconque piège ou une bestiole peu amicale.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mer 6 Avr 2011 - 13:51 | |
| Awi attendait patiemment une réaction, et au bout de quelques minutes, le petit être réagit et recracha l'eau. Elle l'observa en silence. Peut être avait-elle mal compris ? Après avoir bu, son regard croisa le sien et elle n'osa plus bouger d'un millimètre, c'est à peine si elle osait respirer. Angel s'était approché et s'était couché contre la cuisse d'Awi. Elle ressentait sa douce chaleur qui pour une fois la rassurait à peine.
Le petit homme une profonde respiration ce qui signifiait qu'il allait parler, Awi se concentra aussi bien sur les sons que sur le mouvement de ses lèvres qui était beaucoup plus difficile à discerner à cause de sa barbe. Il ne semblait pas en colère et quand il prononça son prénom, elle hocha brièvement la tête pour confirmer sa déduction. Mais elle ne comprit pas vraiment de quoi il parlait, quand il parla d'avoir emporté quelque chose… Qu'avait-elle bien pu lui emprunter ou vice versa. Elle resta perplexe et le fait de le voir se redresser la surprit. Elle préféra reculer lentement afin de remettre des distances entre lui et elle.
Elle le regarda s'assoir et se dit qu'il allait sûrement bien mieux, au moins, il se rétablissait vite. Aucun mal ? Oui pour l'instant mais il semblait si imprévisible… encore pire qu'un animal blessé. Il s'appelait donc karnak ? Avait-elle bien compris ce qu'il voulait lui dire ? Il ne se stoppa pas là et demanda si elle avait à manger. Elle prit son sac et déposa le résultat de sa cueillette à même le sol puis elle le fixa à nouveau.
Karnak, si tel était son nom, semblait la remercier et lui donner de l'eau en échange mais elle n'avait pas vraiment soif. Pour ne pas l'offusquer, elle prit le mini puits et versa quelques gouttes dans sa main afin de faire boire Angel puis le referma et le posa au sol. Elle le regarda choisir un fruit au hasard qu'il coupa en deux. Il lui tendit une moitié qu'elle prit en évitant bien de toucher sa main. Awi garda le fruit entre ses doigts, le faisant tourner quelques instants et se demandant à quoi cela pouvait bien servir de manger, de toute façon, elle n'avait pas faim. Elle leva à nouveau ses yeux vers le petit être qui semblait essayer de donner un morceau de fruit à Angel. Elle observa en silence afin de voir comment Angel allait se comporter avec cet homme, en sachant qu'il y avait à peine deux jours, celui-ci avait jeté la nourriture de Karnak. Angel s'avançait lentement, attiré sûrement par l'odeur sucrée du fruit, il regarda un instant Awi qui hocha la tête. Finalement, Angel mordit dans le fruit puis le transporta entre ses dents afin de revenir s'installer à l'abri de sa maîtresse. Awi observait Karnak manger, prenant de temps à autre des fruits pour les donner à Angel. Elle avait légèrement mordu dans sa moitié de fruit mais le fait d'avaler quoi que ce soit lui donnait des nausées, elle avait fini par donner discrètement sa part à Angel.
Awi s'était enfermé dans le silence, elle ne faisait qu'observer et étudier les moindres gestes de ce petit homme. Lui aussi l'avait observé et sentir à nouveau un regard se poser sur elle et sur son corps, lui provoquait des frissons et développait en elle une irrésistible envie de fuir. Mais elle savait qu'elle devait rester tranquille, histoire de récupérer de sa blessure. D'ailleurs le regard de Karnak semblait s'être stoppé sur sa cheville quelques instants. Il se mit à parler sans qu'elle comprenne réellement la portée de ses mots, apparemment il lui demandait de ne pas bouger.
Elle resta donc assise en silence le suivant du regard. Bien qu'il semblait avoir du mal à se relever, elle ne bougea pas et n'alla pas l'aider. Il devait vouloir se débrouiller seul où alors voulait-il partir sans qu'elle le suive ? Il finit par se tenir debout devant elle, elle leva les yeux afin de voir son visage, il semblait sourire. Il allait donc mieux, peut-être était-ce une façon de lui dire au revoir ? Quand il se dirigea vers la forêt, Awi eut presque envie de faire un signe de la main mais elle se retint. Pourquoi vouloir faire semblant de faire parti de leur race alors qu'elle ne le ressemblerait jamais et ne voulait sûrement pas leur ressembler.
Awi resta assise et arrêta de surveiller le petit être, elle posa son regard sur Angel. Il semblait s'être assoupi, la journée avait été longue pour lui et en plus, il venait de se faire un vrai festin. Awi posa doucement sa main sur sa tête et le caressa lentement. C'est alors que Karnak revint avec sa hache, Awi sursauta, il ne voulait quand même pas lui couper la cheville !!! Elle le regarda apeurée mais celui-ci semblait l'ignorer. Il déposa son arme et arracha un morceau de sa chemise puis il vint à nouveau vers elle. Elle le regarda en silence. Il semblait avoir mal … ou pas … Awi ne comprenait pas trop ce qu'il désirait. Voulait-il qu'elle l'aide à se faire un nouveau bandage ? Mais à quoi servaient les morceaux de bois ? Elle le regarda placer ça autour de sa cheville et faire comme si tout allait mieux. Après avoir fait son numéro, il s'assit en face d'elle et lui parla à nouveau.
Ne pas avoir peur … Awi était partagée, cet homme l'avait déjà soigné mais d'un autre côté il l'avait brusqué plus d'une fois. Le mettre en colère n'était vraiment pas bon. Le serait-il si elle refusait de faire ce qu'il voulait ? Pas faire mal … ses mots résonnèrent en elle, c'était les mêmes mots qu'avaient prononcés cet homme avant de … Awi réprima les larmes qui semblaient vouloir s'écouler à nouveau sur ses joues. Serait-elle un jour plus forte pour ne pas obéir aux désirs de ces hommes. De toute façon, elle n'avait même plus envie de lutter, à quoi bon ?
Elle se résigna donc à tendre sa jambe et à déposer son pied sur la jambe de Karnak. Elle tourna la tête et planta ses ongles dans la terre. Pendant un instant qui lui paru une éternité, Karnak ne bougea pas, il devait juste regarder sa cheville, ou son corps mais elle ne voulait pas savoir, elle préférait ne rien voir. Lorsqu'elle sentit ses mains se poser sur sa jambe, elle frissonna et eut du mal à réprimer un haut-le-cœur. Elle s'agrippa fortement au sol pour essayer de se concentrer sur la douleur de ses doigts plutôt que de ressentir le contact de ses mains sur sa peau. Mais malgré ses efforts, elle savait très bien ce qu''il faisait mais il se contentait de toucher sa cheville blessée, après un long moment, elle sentit le contact de l'écorce de bois sur sa peau ainsi qu'un tissu. Il se mit à parler mais Awi ne comprenait pas trop le sens de sa phrase mais il venait de libérer sa cheville. Elle relâcha ses muscles et tourna les yeux afin de voir ce qu'il lui avait fait. Elle fut surprise du résultat et essaya de bouger sa jambe prisonnière de cette drôle d'armature. Pourquoi avait-il fait ça ? Elle ramena sa jambe vers elle et observa en détails.
Elle n'avait pas forcément envie de sauter partout de toute façon… Il croyait quoi, qu'elle passait sa vie à sauter d'arbre en arbre ? Ce n'est pas parce qu'elle vivait dans la nature et loin des habitations qu'elle aimait ne pas prendre soin d'elle et de son corps. Il avait bien dit "nous" ? partir oui mais pour aller où ? et puis "ensemble" ? Elle n'eut même pas le temps de répondre qu'il partit à l'intérieur de la grotte. Awi réveilla doucement Angel qui dormait tranquillement contre elle. Elle réajusta son sac, prit le mini puits qui était resté au sol et le mit dedans à l'abri. Elle se leva doucement sans trop forcer sur sa cheville blessée et marcha un peu pour tester l'attelle. Elle avait du mal à garder l'équilibre, elle n'était déjà pas habitué à marcher sur deux pieds alors là sur un, ça en devenait presque dramatique.
Karnak ressortit de la grotte avec tout son équipement et se servit de sa hache afin sûrement de soulager la douleur. Il la regarda et lui demanda de la suivre, pouvait-elle refuser ? Pourquoi devait-elle le suivre, elle retrouverait bien son chemin et sa maison toute seule. Il avait beau s'être montré gentil cette fois-ci, elle n'allait quand même pas le suivre à vie comme un petit chien. Elle n'était restée qu'à ses côtés seulement parce qu'elle lui était redevable de l'avoir aider face à l'humain et de l'avoir soigné. Mais peut être étaient-ils quitte maintenant ?
Elle regarda Angel puis Karnak qui commençait déjà à avancer dans la forêt. Elle n'avait guère envie de rester dans cette forêt et quitter ses lieux en présence de quelqu'un pouvait peut-être éviter certains problèmes. Elle le suivit donc en silence, il ne semblait pas vraiment savoir où il allait ou alors ils n'empruntaient pas le chemin le plus court. Elle hésita un instant puis lui tapota l'épaule. Une fois qu'il comprit qu'elle voulait lui parler, elle tendit son bras droit vers un chemin assez large qu'on apercevait au loin. Il serait sûrement plus simple d'y marcher que de traverser les fougères et de contourner les branches mortes. Elle ne savait pas si sa vision était aussi développée que la sienne, elle pointa son index au loin et en direction du sol afin d'insister sur cette solution.
Son haut était légèrement plus court que son précédent et au lieu de couvrir entièrement son bras et le haut de ses mains, il frôlait avec son poignet. Lorsqu'elle fit ce mouvement, son haut remonta légèrement le long de son bras et laissa apparaitre son tatouage. Awi croisa le regard du petit homme qui semblait avoir repéré cet étrange détail. Elle baissa rapidement son bras et se remit en marche vers le chemin qu'elle apercevait. Elle n'attendait même pas son accord ou une quelconque remarque, après tout, s'il voulait se tuer la hanche à crapahuter sur un sol instable, c'était son problème.
Elle traversa les fougères, les poussant légèrement de la main afin de se frayer un chemin et arriva au bout de quelques minutes sur cette voie en terre. Elle semblait avoir été utilisé longtemps par le passé mais vu son état actuel, ça devait remonter à très loin. Awi avait la tête qui tourne, faire le moindre effort devenait un calvaire, elle devait s'assoir le plus rapidement possible afin de récupérer un peu. Elle ne se soucia guère de Karnak qu'il suive ou pas, elle avait besoin de se reposer quelques instants.
Elle laissa tomber son sac en bordure du chemin et posa ses fesses à même le sol. Elle respira lentement afin de reprendre son souffle et un rythme cardiaque correct. Elle étala sa jambe et ferma les yeux quelques instants. Mais ce n'était pas une bonne idée, ces images la quittaient pas, elle rouvrit aussitôt les yeux. Angel vint s'allonger à ses côtés et elle lui gratta doucement le menton puis murmura :
Mignon petit Angel. Awi veiller sur toi, Angel peut se reposer.
Mais quelque chose ne tournait pas rond dans cette forêt, pas seulement le souvenir bien trop présent … il y avait autre chose, quelque chose de dérangeant. Une odeur vint chatouiller ses narines, elle la connaissait mais qu'est ce que c'était ? Il eut un bruit dans les fourrés, elle tourna la tête et observa attentivement. Elle devait se rappeler et vite de ce qui laissait d'habitude cette odeur dans sa forêt et si oui ou non, elle devait essayer de se cacher rapidement.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Mar 17 Mai 2011 - 23:42 | |
| Chaque nouveau pas était une épreuve pour Karnak, malgré sa hache qui lui servait de support. Cette même hache qui à chaque pas demandait un effort. Pour une fois, elle était étonnamment lourde… bien trop lourde. Karnak se perdit dans ses pensées. Le nain était alors au milieu d’un immense champ de bataille qui opposait les nains de son clan à une féroce troupe de gobelins hargneux et puants. Cette guerre avait été déclenchée suite à une pénurie de fer qui paralysait complètement l’économie de la ville, et malheureusement pour les gobelins, ils occupaient des tunnels riches en filons de ce précieux métal. La bataille faisait rage depuis plusieurs heures. Karnak et les maigres troupes qui constituaient ce qui restait de son bataillon avait été séparé du gros des forces naines et ses compagnons tombaient un par un, malgré le fait que chacun de ces nains tuait une dizaine de gobelins avant de mourir. Karnak se retrouva rapidement seul au milieu de la mêlée à trancher, découper, écraser et broyer ces immondes petits êtres verts. Il était couvert d’entailles mais il ne les sentait pas et continuait à se battre comme un démon à qui on aurait arraché les entraves. Malheureusement pour lui, les gobelins étaient bien trop nombreux et il fut transpercé de part en part par plusieurs coups de lance et d’épées. Il fut abandonné là, sur le sol, agonisant dans une mare pourpre constituée de son propre sang. C’était la première fois qu’il avait cru qu’il allait mourir. La jeune fille lui montra une direction au loin à l’aide de son bras. Karnak jeta un coup d’œil et aperçut un chemin qui s’ouvrait au loin, il remarqua aussi le tatouage de la jeune fille… tout du moins cela ressemblait à un tatouage.
*Et bien… Elle a pas l’air si sauvage que ça cette gamine…*
Karnak avait toujours voulu un tatouage sur l’épaule droite, il en avait d’ailleurs fait faire un… mais il avait été effacé, ou plutôt arraché trois semaines plus tard par une hache à deux mains qui avait eu l’idée de s’enfoncer dans son épaule et de repartir avec un morceau de peau et un peu de tissu musculaire en bonus. Il gardait toujours la trace de ce léger incident sur son épaule, mais son tatouage n’était plus.
Karnak ne se rendit pas compte que la jeune fille avait repris la marche et il décida de s’assoir un instant afin de boire un peu. Sa tête le cinglait de pics de douleur suffisants pour tuer un géant et sa hanche avait une fâcheuse tendance à faire de même. Le nain à moitié assommé tenta de se relever sans succès. Il était épuisé et pourtant il n’avait presque pas marché, mais il sentait qu’il n’avancera pas plus avant d’avoir pris quelques minutes de repos. Il parvint tout de même à s’enfoncer dans un fourré épineux pour se dissimuler un peu en cas de passage, bien que peu probable, d’un quelconque humanoïde ou de tout autre bestiole qui n’aurait pas envie de se frotter aux ronciers qu’il venait de traverser. Karnak ferma les yeux quelques instants, ne se souciant plus de rien il essaya de calmer la douleur que l’étreignait… Enfin il croyait que cela ne durerait que quelques instants…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Jeu 19 Mai 2011 - 13:09 | |
| Awi fixait toujours les fourrés, elle était attentive au moindre indice malgré sa fatigue. Lorsqu'elle sentit le sol trembler légèrement sous elle, elle comprit immédiatement. Elle se releva le plus rapidement possible et essaya de retrouver son équilibre, l'attelle la gênait énormément dans ses mouvements, elle avait envie de la retirer. Elle prit Angel dans ses bras et le porta à bout de bras pour que celui-ci se mette à l'abri sur la branche de l'arbre, il semblait ne pas comprendre mais obéit sans rien dire. Awi était pressée et de toute façon ne lui laissait pas le choix. A peine déposé sur la branche, elle lui tourna le dos et se mit à la recherche du petit être.
Kar … naaaak ?
Elle se déplaça le plus rapidement possible mais déjà elle entendit le bruit lourd des pas, accompagnés par des grognements, des cris, des soufflements et autres reniflements. Le troupeau fonçait droit sur eux. Awi trainait sa jambe blessée et n'osa plus parler de peur de les attirer plus rapidement vers leur position. C'est alors qu'elle aperçut un corps derrière un buisson épineux, elle courut comme elle pouvait vers lui, s'accrochant aux épines, griffant à nouveau sa peau et s'allongea près de lui. Elle hésitait sur la démarche à suivre, il lui en voudrait sûrement de le tirer de son repos mais elle n'avait pas le choix. La situation était plus qu'urgente. Elle posa sa main sur son torse et tapota doucement puis murmura dans son oreille.
Petit être fuir, troupeau arrivé et …
Elle releva la tête et abandonna l'idée de réveiller Karnak et de le faire fuir. Il était à bout de force et en plus de ça, il était blessé, il ne serait pas assez rapide pour se mettre à l'abri. Mais il n'y avait pas que le troupeau qui l'inquiétait, elle avait compris ce qu'était cette odeur que le vent avait amené et ce que les sangliers fuyaient ainsi en cortège. Elle appuya sur Karnak pour lui faire signe de rester coucher puis se releva, ramassa en vitesse deux branches mortes et retraversa le buisson épineux.
Le troupeau traversait le chemin, elle n'avait pas beaucoup de temps. Elle se positionna bien devant le buisson et tendit les bras pour créer une barrière. Elle savait que les sangliers de tête la toucheraient mais logiquement les autres feraient le détour. Elle devait juste stopper les éclaireurs. C'était de l'inconscience, surtout qu'ils étaient paniqués et fuyaient les lieux. Mais elle sauverait la vie du petit être, elle lui était redevable ainsi elle se rachèterait. Etait-ce la seule raison qui la poussait à agir ainsi ? Pourquoi être resté avec lui ? Pourquoi avoir poursuivi le chemin ensemble alors qu'elle l'avait aidé à se remettre sur pied ? Elle avait déjà fait pas mal pour lui … offrir de l'eau, de la nourriture et maintenant, elle était limite prête à sacrifier sa vie pour le sauver. Mais qu'est ce qui lui passait par la tête ? Pourquoi agissait-elle ainsi ? Oui, il l'avait soigné, oui il lui avait offert un toit pour la nuit, oui il avait sûrement tué l'homme qui … mais justement cette violence gratuite, tout ce sang versé… est ce qu'un être vivant avait-le droit d'en tuer un autre ? Devait-on faire justice soit même ? Était-ce au nom de la justice que les hommes s'entretuaient ou par vengeance et haine ?
Alors qu'elle hésitait sur son acte, le troupeau se rapprochait à une vitesse fulgurante. Il était trop tard pour reculer et revenir sur sa décision maintenant. Elle serra ses doigts autour de l'extrémité des branches, tendit bien les bras en croix, puis enfonça le plus fort possible ses pieds dans le sol. Elle comptait les secondes … bientôt l'impact … elle se mit à grogner pour les intimider et à faire des mouvements avec les branches. Avec un peu de chance, il l'éviteraient tous. Trois … Deux …. Un …. Elle ferma les yeux et contracta tous les muscles de son corps pour se préparer à l'impact. Un des sangliers lui rentra dedans de plein fouet tandis qu'un autre fonça dans une des branches. Le choc était violent. Elle fit un vol plané et tomba lourdement sur le sol, les branches volant en éclat. Elle ouvrit les yeux avec difficulté et regarda autour d'elle. Le sanglier qui l'avait percuté était très imposant et gémissait mais il avait bloqué une bonne partie du troupeau qui avait pris peur et avait fui de deux côtés d'Awi.
Elle se retourna légèrement, se mit sur le dos et tourna la tête en direction de l'arbuste épineux où se trouvait Karnak. Il ne semblait avoir subi aucune attaque, elle soupira de soulagement. Elle avait mal partout mais avant de baisser les bras et d'abandonner le combat pour la vie, elle devait dire quelque chose au petit homme. Il devait aller chercher Angel et fuir au plus vite. Elle devait lui dire ce qui se tramait dans cette forêt et pourquoi les animaux agissaient ainsi. Elle laissa ses bras retomber sur le sol et posa ses mains sur la terre recouverte de feuilles mortes. Elle chercha du regard Karnak mais ne le trouva pas. Elle avait peur pour lui peur que tout ce qu'elle avait fait était vain. Elle s'agrippa pour maintenir son attention et ne pas sombrer. Elle ferma les yeux et essaya de parler le plus fortement et clairement possible malgré la poussière qui s'était glissée dans sa bouche.
Karnak … fuyez … Angel arbre … sac chemin … fuyez … vite … FEU
Elle essaya de respirer à nouveau mais quelque chose semblait l'en empêcher. Son corps refusait de répondre à son esprit. Il avait subi trop de dégâts et d'agressions en si peu de temps. Elle essaya de prononcer une dernière fois la raison pour laquelle il devait fuir en la laissant là.
Feu … forêt … brûler.
Bientôt le petit être aussi sentirait cette odeur mais il ne devait pas attendre de la sentir pour fuir, ça serait trop tard. Elle espérait de tout cœur qu'il penserait à Angel. Elle relâcha la pression qu'elle exerçait sur le sol avec ses mains puis laissa son esprit s'abandonner dans cet univers froid et obscur où la douleur physique n'existait pas ou plus…
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Ven 20 Mai 2011 - 0:07 | |
| La forêt, siège des animaux, des plantes et des elfes, était en émoi. Toutes les bêtes habitant les lieux semblaient fuir un ennemi invisible, mais ça, Karnak ne le savait pas. Il s’était assoupi dans son buisson plein d’épines qui suffiraient à transpercer de part en part un gros rat ou un elfe tellement ils sont maigres. Pourtant, un couple de lapins gris avait pris le risque de le traverser à toute vitesse sans réellement se soucier de ce qui pourrait encombrer le sol. Malgré cela, ils foncèrent à toute vitesse et sautèrent sur un épais tapis d’herbe grise. Malheureusement, ce n’était pas des herbes, et Karnak fut réveillé par cet assaut inopiné sur sa barbe emmêlée et salie par les événements de ces derniers jours. Karnak se redressa la tête lourde et les membres endoloris, il avait l’impression d’avoir dormi des siècles entiers. Il aperçut le bout de la queue de son agresseur disparaitre derrière le roncier et ne put s’empêcher de lancer un juron bien relevé avant de se passer la main sur le visage. Un groupe de rongeurs en profita pour passer autour de lui ou carrément sur lui.
« Eh bah, qu’est-ce que c’est tout ce foutoir encore… On peut même pas dormir en paix dans cette forêt. »
Le nain attendit que la vague de rongeur déverse ton torrent de pattes et de poils un peu plus loin avant de se lever, de récupérer son sac et sa hache et de sortir du buisson. Il se retrouva nez à nez avec un sanglier de bonne taille, qui semblait affolé, désorienté et donc particulièrement dangereux. Mais Karnak avait mal dormi et souffrait d’une profonde fatigue, ce qui avait don de le rendre particulièrement irritable et agressif. Karnak regarda l’animal droit dans les yeux et cracha sur le sol en signe de défi. Le sanglier ne releva pas et préféra contourner le nain qui continuait de le fixer avec méchanceté. Le nain ne bougea pas, il resta là a moitié avachi sur sa hache. Son corps le trahissait mais son esprit était intact. Un danger se profilait et il ne savait pas du tout ou se trouvait la gamine. Il allait la chercher mais si cela ne portait pas ses fruits, il partirait en direction de Kazad Duraz, la capitale naine. Mais pour l’heure, il avait fort à faire.
« Eh oh ! La gamine ! T’es dans le coin? »
Karnak n’étendit aucune réponse émanant d’une voix humaine, bien que la voix en question il ne l’avait que très peu entendue et rarement comprise. Il crut cependant reconnaitre un cri animal, il lui semblait l’avoir déjà entendu auparavant, mais il n’en était pas sur. Comme c’était son unique piste pour retrouver la petite, il décida de se diriger vers la source de ces cris. Il tomba rapidement sur le petit renard gris qui s’agitait à ses pieds en couinant comme une femme qu’on égorge.
“Montre moi ou elle est petit renard!”
Le petit compagnon parut comprendre la requête du nain tandis qu’il se retournait pour filer en direction de sa maitresse. Karnak ne tarda pas à remarquer le corps frêle de la jeune fille. Elle était étendue sur le ventre et semblait inconsciente. Le nain s’agenouilla a ses cotés et chercha son pouls. Il était faible et irrégulier.
*Dans quel merdier t’es encore allée te fourrer toi…*
Le nain retourna la jeune femme sur le dos. Elle avait du mal à respirer et du sang coulait de sa bouche. Le nain passa la main sur son corps et remarqua que de nombreuses côtes avaient été fracturées. Il remarqua les morceaux de bois pulvérisés au sol ainsi que plusieurs traces de sanglier… Il ne mit pas longtemps à comprendre ce qui s’était réellement passé et s’étonna que la jeune fille respire encore.
“Et bien, semblerai que tu sois solide toi, le dernier humain qui s’est fait percuter par un sanglier en pleine course est mort sur le coup!”
Les animaux continuaient d’affluer par vagues et tous fuyaient la même direction. Karnak abandonna la jeune fille un instant à la recherche d’un point d’observation dégagé. Il finit par tomber sur une clairière suffisamment large pour qu’il puisse apercevoir le ciel au loin. Mais le ciel n’était pas bleu comme il l’aurait imaginé ou même nuageux. Un épais de nuage de fumée noire et compacte se profilait et celui-ci venait dans leur direction, la forêt était en feu, et ce n’était pas un simple petit incendie localisé, au contraire, Karnak voyait déjà les langues de feu dépasser de la cime des arbres et cela n’annonçait que de mauvais présages. Si ils restaient là, ils étaient morts, ou tout du moins c’est ce qui était le plus probable.
“Foutue forêt, au moins, une montagne ca brule pas, saloperie de bois, quellle semaine à la con!”
Le nain retourna auprès de la petite humaine, elle respirait encore. Karnak essaya de la réveiller mais sans succès. Il était confronté à un problème, ils allaient devoir bouger et vite, malheureusement il était épuisé et blessé et elle était inconsciente. Karnak se refusait cette extrémité, mais cette fois ci il n’avait pas le choix. Il posa son sac et en sorti une toute petite fiole de son sac qu’il but d’un trait. Il sentit la drogue bruler l’intérieur de son corps, déclenchant de nouvelles vagues de douleur, bien pire que les précédentes. Les deux seules fois ou il en avait pris, il avait failli y rester. Mais rapidement, il ne sentit plus que le poison qui coulait dans ses veines et tout sentiment de fatigue disparut. Il se sentait à nouveau jeune et fort, c’était une sensation grisante, mais il savait qu’il n’avait que deux heures devant lui avant de tomber dans un profond coma qui pouvait s’avérer mortel, surtout dans son état actuel. Heureusement, il savait ou aller… La montagne se trouvait à trois heures de marche, et avec un peu de chance, il pourrait rallier une patrouille naine alertée par l’incendie, du moins il espérait qu’ils seraient de sortie et pas entrain de cuver dans une taverne. Le clan des doubles lames était petit, mais ils avaient une naine qui avait étudié l’art de la médication toute sa vie et elle était leur seule chance de salut. Karnak abandonna son sac et rangea sa hache dans son fourreau, puis il attrapa la jeune fille et la mit sur son épaule comme un vulgaire sac de pomme de terre. Le petit renard sauta sur le dos de sa maitresse et le nain se mit en route au pas de course. Il ne s’arrêta pas de courir, mais il sentait les flammes se rapprocher un peu plus à chaque fois. Il pensait à l’or qu’il avait laissé dans son sac et maudit la jeune femme pour la stupidité qui lui avait couté une centaine de pièces. Le nain avait l’impression d’avoir du feu dans les veines. Ils finirent par arriver en vue de la montagne et prés d’une heure et demie s’était écoulée. Le nain sentait que les effets de la drogue commençaient à s’estomper, il ne lui restait pas beaucoup de temps avant que le contrecoup ne lui tombe dessus. L’incendie avait changé de direction peu de temps avant pour se diriger un peu plus vers le sud. Karnak entendit au loin ce qui ressemblait à une voix rocailleuse entrain de pousser la chansonnette. Il redoubla d’efforts et se dirigea rapidement dans la direction de la voix. Son cœur battait de façon arythmique et ratait même quelques battements. Karnak avait de plus en plus de mal à respirer et à avancer. Une forme était agenouillée devant un parterre de fleurs, Karnak crut d’abord que c’était un elfe, mais au fur et à mesure qu’il se rapprochait, il vit que ce n’était pas un elfe, mais une naine d’un grand âge, il sut alors qu’il était arrivé à destination. La vieille l’entendit arriver et se retourna, la surprise se lisait dans ses yeux mais elle ne dit rien.
“Sauvez la…Renversée par un sanglier…côtes cassées… »,dit Karnak en crachant du sang, mais il continua. “J’ai pris de l’ether de Keyran…occupez vous d’elle!”
Karnak ressentit une intense douleur dans sa poitrine et s’effondra au sol, entrainé par le poids de la jeune fille et perdit a son tour connaissance…une fois de plus. Avec l’aide de ses apprentis, la vieille femme les conduisit dans la montagne, au sein du clan des doubles lames et entreprit de les soigner à l’aide d’onguents, de plantes et d’un savoir faire qu’elle seule connaissait parfaitement.
” Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils soient bénis par la montagne, car je ne donne pas cher de leur vie… J’aimerai cependant bien savoir comment ils en sont arrivés là!”
La vieille femme sortit de la pièce, jetant un dernier regard désolé au couple d’infortune allongé sur les lits de pierre.
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| Sujet: Re: Les désirs font désordres Ven 20 Mai 2011 - 17:47 | |
| Awi ne ressentait plus rien, elle flottait dans un décor cotonneux, au loin, une image se dessinait à elle. Angel ? Ca ressemblait à sa démarche et à ses cris. Elle se rapprochait, elle avait l'impression que le temps s'écoulait très lentement et qu'elle avançait au ralenti. Alors qu'elle allait l'atteindre, il disparu soudainement. Awi ne comprenait pas ce qui se passait, mais quelques instants plus tard, elle vit une main apparaitre et qui semblait vouloir la toucher. Awi se débattit mais son corps ne semblait pas vouloir répondre aux ordres de son esprit. Elle resta immobile, puis bizarrement, elle ressentit à nouveau de violentes douleurs. C'était limite insupportable, elle avait l'impression que quelqu'un la secouait et essayait de la ramener vers la réalité. Karnak ? Angel ? Qui pouvait ainsi s'acharner pour ne pas la laisser se reposer en paix ? Elle voulut ouvrir les yeux juste pour vérifier qui s'était et dire à cette personne de fuir au plus vite. Mais malgré toute sa bonne volonté, elle n'y arrivait pas. Plus elle essayait de revenir à elle plus la douleur s'intensifiait. Elle en avait marre de lutter et abandonna. Elle espérait malgré tout que Karnak et Angel avaient pu s'en sortir sains et saufs.
Les sensations qu'elle ressentit par la suite étaient bien étranges…
Elle avait l'impression d'avoir été soulevée dans les airs et d'être portée vers un lieu inconnu. Son esprit semblait vouloir fuir ce corps meurtri et agonisant mais quelque chose la retenait comme prisonnière. Elle avait beau vouloir l'abandonner et le laisser là, une force invisible l'empêchait. Pourtant, elle aurait préféré mourir que de ressentir tous ces pics qui s'enfonçaient dans son corps. Elle avait l'impression qu'on la torturait purement et simplement, comme si, quelqu'un s'amusait à la voir souffrir et étouffer. Après de longues heures de torture, elle eut l'impression de faire une longue chute. Cette fois-ci s'en était trop, elle ferma son esprit à ce qui se passait même si elle aurait aimé avoir la certitude que Karnak était vivant avant de perdre toute notion de vie.
Awi passa une porte, elle se retourna et vit qu'elle sortit d'une pièce très sombre, elle avait le souffle court et semblait bouleversée. Il faisait nuit, la lune et les étoiles illuminaient le ciel pourtant malgré la beauté de cette nuit, elle était apeurée et triste. Un poids invisible semblait peser sur son cœur. Elle baissa la tête et remarqua qu'elle tenait une bougie dans les mains et que ces vêtements étaient couverts de sang. Qu'avait-elle fait ? Était-ce le sien ? Où se trouvait-elle ? Était-elle morte ? Elle voulu se retourner afin de voir à nouveau d'où elle venait mais la porte s'était refermée… puis les images se brouillèrent. Elle n'était même plus devant une maison, derrière se trouvait seulement un paysage blanc et enneigé … Il ne faisait ni jour ni nuit, le ciel, s'il y en avait un, était légèrement gris, sans luminosité, sans vie. Quel étrange lieu … Bien qu'elle avait l'impression de marcher sur de la glace, elle n'avait pas froid, ses vêtements souillés de sang avaient disparu. Elle avançait dans un monde sans bruit sans odeur, on aurait dit que le temps s'était arrêté sur un mode hiver… Elle voyait au loin des fissures, des espèces de faille, il y avait aussi des montagnes mais bien qu'elle avançait tout ceci semblait inaccessible, plus elle avançait vers un objectif précis plus celui-ci se trouvait loin. Devenait-elle folle ?
Awi décida de se stopper et d'attendre, elle ne savait pas quoi, mais apparemment cet endroit hivernal ne réagissait pas comme les autres. C'était vraiment étrange un monde sans un seul bruit, s'était même dérangeant, elle avait l'impression d'être devenu sourde, elle essaya de taper dans ses mains mais aucun son ne fut produit. Elle attendit donc sans rien faire, faisant preuve de patience. Alors qu'elle observait la perfection du sol, et le fait de ne laisser aucune empreinte, un trait noir apparu sous ses pieds. Puis comme si quelqu'un tenait un crayon invisible, le trait se prolongea en courbe puis au fur à mesure, elle comprit que c'était un dessin. Ce n'était pas n'importe lequel c'était celui de son tatouage. Une fois fini, le sol se mit à trembler, puis les lignes de dessin se fissurèrent et le sol s'effrita sous ses pieds, elle allait tomber dans le néant quand un bruit de porte se refermant la sortie de cet hiver.
Awi ouvrit les yeux une première fois, elle ne comprenait plus du tout où elle se trouvait. Elle les referma, prit une profonde respiration non sans douleur puis rouvrit les yeux. Un plafond … Voilà qu'il y avait un plafond maintenant. Petit à petit, elle retrouvait des sensations, des douleurs lancinantes étaient quant à elles bien présentes. Elle essaya de bouger un bras mais y renonça tellement il était engourdi. Mais où pouvait-elle bien être ? Était-elle vivante ? Elle tenta de se remémorer ce qui s'était passé ces derniers jours… tout était si flou. Elle était allé emprunter des vêtements dans une ferme légèrement isolée, là un être humain l'avait repérée et avait lancé des chiens à ses trousses… Oui oui tout lui revenait en mémoire, elle ferma les yeux afin de laisser le flot d'images envahir son esprit. Ces dernières journées avaient été particulièrement atroces et le souvenir n'en était pas plus beau. Après s'être remémoré les derniers événements, des larmes coulèrent le long de ses joues. Pourquoi n'était-elle pas morte … c'était pourtant une solution si douce et attirante. Elle avait la gorge sèche et sentait le contact de la pierre froide contre son dos. Elle ouvrit à nouveau les yeux et ramena ses bras sous elle afin d'essayer de se redresser sur ses coudes mais elle avait tellement mal dans le ventre qu'elle abandonna l'idée. Elle reposa sa tête contre la pierre et essaya de reprendre sa respiration, comment se faisait-il qu'elle ait déjà le souffle coupé alors qu'elle n'avait pas fait le moindre effort ? Elle était à l'écoute, elle entendait divers bruits qu'elle avait bien du mal à analyser. Elle resta allongée un moment, essayant de récupérer un peu de force. Au bout d'un moment, elle se rendormit. A son réveil, elle n'était plus seule, une femme se trouvait à son chevet. Awi émit un léger grognement ce qui semblait la surprendre. Elle lui tendait quelque chose qui ressemblait à un "mini-puits" mais pouvait-elle faire confiance à cette sombre inconnu, elle semblait de la même race que Karnak, d'ailleurs où était-il ? Awi voulut se redresser mais la petite femme l'empêcha. Elle secoua négativement la tête et lui tendit à nouveau l'objet. Awi obéit et but plusieurs gorgées, mais vu le goût ce n'était pas que de l'eau… La femme sourit et disparu de son champs de vision. Awi se sentit à nouveau fatiguée et sombra vers un demi-sommeil plein de rêves étranges. La femme passait la voir plusieurs fois, lui donnant seulement à boire. Awi n'avait aucun repère temporel ni géographique. Au bout d'un certain temps, la femme lui donna à manger mais Awi refusa tout net. Après plusieurs refus, elle entra avec Angel dans ses bras qui ressemblait bien remis de ses émotions et semblait même avoir pris un peu de poids. *tu vois pas qu'ils t'engraissent comme une oie pour mieux pouvoir te manger* pensa t elle. *angel, je te jure … espèce de ventre sur patte* Elle était heureuse de le revoir, c'était si réconfortant de savoir qu'il avait survécu. Mais alors, si Angel avait survécu, cela signifiait que Karnak aussi ? Étaient-ils enfin quitte ? Oserait-elle lui demander ? Et après, elle ferait quoi ? Retrouverait-elle le chemin de son refuge et de sa forêt ? En aurait-elle la force ? La langue d'Angel interrompit ses pensées, il semblait tout fou. Il poussait quelques gémissements et sautillait aux côtés d'Awi puis il se mit à lui lécher le visage. Après une bonne dizaine de minutes à fêter ses retrouvailles, la femme lui proposa à nouveau à manger quand Awi refusa une nouvelle fois, la femme semblait embêtée et songeuse. Awi avait mal au cou et ses yeux n'arrivaient guère à tenir longtemps, elle ne voyait même pas Angel à ses côtés mais sentit sa douce chaleur contre son flanc. Elle n'arrivait pas à lutter bien longtemps, elle n'avait pas encore repris assez de force et Karnak alors ? Elle ferma les yeux en espérant qu'il allait bien et qu'il serait bientôt à nouveau sur pied. Elle se doutait bien qu'il y avait une deuxième présence dans la pièce et si c'était lui ? Elle n'avait jamais pu réellement voir qui c'était …
Elle avait l'impression d'avoir dormi des jours entiers. Elle ne savait pas depuis combien de temps, elle était allongée là mais elle semblait aller mieux et être un peu plus en état. Elle avait à nouveau la sensation de contrôler un peu son corps. La femme venait régulièrement aussi bien pour vérifier l'état de ses blessures que pour lui apporter à boire. Angel en profitait pour faire des allers et venus. Awi posa ses paumes sur la pierre et se redressa doucement. Elle avait mal mais elle n'en pouvait plus de rester enfermée et allongée. En plus, elle ne se sentait plus fatiguée. Sa tête tournait légèrement et sa vision se brouilla l'espace de quelques instants mais elle avait décidé de sortir de cette pièce et elle le ferait. Lorsqu'elle posa ses pieds au sol et s'assit correctement sur la pierre qui lui avait servi de lit, elle réalisa que quelqu'un était couché là juste en face. Elle attendit que sa vue se stabilise puis constata aussitôt que le corps qui se trouvait là, était le petit être...
Karnak...
Elle avait murmurer son nom de peur que si elle le disait trop fort, il se volatiliserait à jamais. A ses côtés dormait tranquillement Angel.*Manque pas d'air celui-là, il adopte déjà un nouveau maître alors que je ne suis pas encore morte pffff* Elle regarda en silence le corps du petit homme puis se leva en prenant appuie contre le mur. Angel leva la tête et la regarda, il s'étira, bailla puis sauta du lit afin d'aller vers la porte. Awi avait mal à chaque fois qu'elle faisait un pas, elle avait l'impression d'avoir perdu l'habitude de marcher. Elle arriva néanmoins sans encombre au niveau du lit de Karnak. Elle s'assit à ses côtés puis baissa sa tête contre la sienne et donna un coup de langue sur sa joue puis elle murmura timidement à son oreille
Mairsssi
Puis elle se leva à nouveau et se dirigea vers la porte, elle l’entrouvrit très doucement. Déjà parce qu'ouvrir une porte aussi lourde était difficile mais aussi parce qu'elle ne voulait surtout pas faire de bruit et se faire remarquer. Elle passa discrètement sa tête par l’entrebâillement, il y avait un autre petit être qui semblait s'être assoupi. Elle sortit discrètement et referma la porte derrière Angel. Où se trouvait-elle ? Comment allait-elle retrouver la liberté ? Elle allait filer comme une voleuse mais après tout, les humains l'appelaient bien comme ça alors ça devait faire partie d'elle. Elle regarda à gauche puis à droite ... hmm ... mais après tout Angel connaissait les lieux, elle l'interrogea du regard puis celui-ci se mit à avancer. Avait-il compris qu'elle voulait sortir ou l'amenait-il à sa nouvelle ami la petite femme ? Awi ne se sentait vraiment pas à son aise dans ses lieux et elle se fit toute petite pour éviter de se faire remarquer. Elle espérait juste une chose ressentir l'air et le soleil à nouveau sur sa peau.
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