[Cela reprend juste après l'histoire de mon personnage.]

Après une dizaine de minute de pourparlers avec les gardes, je parviens enfin à rentrer dans cette cité. Parfois je me demande si j'étais réellement humain pour qu'on me voue une telle réticence. Enfin, je ne dois pas être le seul à attirer autant de méfiance. Mis à part mes yeux, j'ai l'air d'un être vivant des plus communs. Bref, il ne vaut mieux pas que je m'attarde sur ce sujet, le soleil commence à décliner sévèrement.

Mon regard, inhumain parait-il, s'émerveille. C'est la première fois que je vois une ville autant animée, bien que ce soit une nouveauté, puisque je viens de quitter ma bourgade. Les commerçants vantaient les mérites de leurs produits à l'aide de voix forte et rauque. C'était surprenant en comparaison des commerces quasiment inexistants et inactifs de mon village, il faut bien le dire, ils sont aigris et dotés d'une grande acrimonie envers les étrangers, je suis bien placé pour le savoir.

Cependant, ce n'est pas le moment de flâner. L'astre lunaire indique fermement son intention de prendre la place de sa consœur, ce n'était pas le temps pour moi de vaquer à mes pensées. Je devais trouver une auberge au plus vite avant qu'il n'y ait plus de place nul part et je me vois mal dormir à même les pavés qui ont l'air bien âpre de surcroit, quoi de plus naturel pour de la pierre.

Au détour d'une avenue marchande, je perçois des pleurs sourds non loin, dans une ruelle. Ma curiosité devance ma raison, je m'y engage prudemment. Un enfant, un garçon accroupi et adossé contre un mur verse quelques larmes, pour une raison qui m'est inconnue. J'ai beau le regarder, il n'a aucune blessure et il n'y avait pas de cadavre qui peut expliquer sa détresse. Sur le point de repartir, je m'arrête en pensant que je ne peux le laisser là, seul. Une cité aussi bien gardée n'est pas essentiellement dépourvue de danger.

Je rebrousse chemin et va à sa rencontre en espérant qu'il ne soit pas effrayé par ma légère différence.


Une vague de mal être déferle dans mon esprit. Je ne suis pas habitué à parler avec un enfant, mais je tente de rester le plus doux possible. Il arrête de pleurnicher puis se met à me regarder avec ses yeux rouges à force de pleurer.


Cela ne m'étonne pas avec le tumulte de la rue. Les gens sont obligés de se bousculer pour pouvoir espérer passer. Mais il y a quelque chose qui me stupéfait, c'est sa réaction … Je m'attendais à des cris horrifiés et à ce qu'il parte à toute hâte. C'est bien la première fois qu'on me regarde d'une façon normale et ca ne me déplait pas.


Le prendre à mes cotés serait trop risqué, avec cette agitation, je vais le perdre. Un idée me vient à l'esprit, je lui présente mon dos en m'accroupissant .


Un large sourire apparaît sur ses lèvres et illumine son visage. Peu après, nous voici en vadrouille à travers toute la citadelle à la recherche de son être cher et quelques minutes nous ont suffit pour la retrouver. Je le laisse redescendre, puis après des remerciements longs et flatteurs, je reprends ma route à travers les commerces … Mais je crois que je me suis moi même perdu ...

Et moi qui avais entraperçu une auberge avant de m'occuper du garçonnet, me voilà dans l'embarras. Je poursuis ma route aléatoirement dans l'espoir de retrouver un autre établissement, mais ce n'était pas acquis. Les personnes dans cette rue sont vraisemblablement pressées. Je passe mon temps à garder l'équilibre plutôt que regarder les alentours. Seulement, quelques mots viennent effleurer mes oreilles, une légère voix douce aussi fluide que le vent.

-Très beau geste venant d'un Homme !

Je me tourne vers cette jeune femme vêtue d'une robe qui pourrait se fondre dans la voute céleste. Mon geste … Je réfléchis quelques instants en recherchant si il y avait de l'ironie là dedans, puis je repense à l'enfant secouru, c'est sans doute de ça qu'elle veut parler.


Je commence à peine ma phrase que me voilà emporté par la vague humaine sans discontinu. Avec force, je tente de me battre à contre-courant pour la rejoindre. Je lui prends la main et l'amène sur le coté où la tranquillité règne. Je suis surpris par la froideur de sa main.

Je souris puis je remarque que j'avais toujours sa main dans la mienne, je la relâche brusquement en rougissant quelque peu.

Cette jeune femme possède un regard des plus ensorcelants, ses yeux sont d'une profondeur insondable. Un peu plus et je pourrais m'y noyer.

[HRP : Désolé de la longueur et si il y a des fautes ( je l'ai corrigeré ce week-end) car j'ai fait ça en cours... Et bon bah voilà xD ]

Mon regard se pose sur la masse humaine qui grouillait en face de nous, être à ses cotés me faisait sentir comme dans un autre monde, où l'insouciance régnait en droit et où l'être né observateur de ces individus qui courraient dans tout les sens. Je reviens rapidement en Ephaëlya, laissant de coté mes pensées.


Je ne crois pas être une exception à cette règle de la vie. A force, on change pour devenir l'image qu'on souhaite acquérir. Certains y arrivent, d'autres se perdent en chemin. Enfin ! Je vais arrêter là mon analyse général de la vie, je doute fort que cela puisse l'intéresser, mais il y a tout de même quelque chose qui m'intriguait, c'était cette main froide.

On m'avait enseigné à être galant avec les femmes qui sont délicates et fragiles, les hommes devaient les protéger et les soutenir. Je me dévêts de ma veste et la dépose doucement sur ses épaules sans rien lui demander.


Dans mon geste de galanterie, j'en avais presque oublié l'essentiel, heureusement que la jeune femme me le rappelle … Je me tourne vers elle en souriant.


En y repensant, je n'avais aucun titre honorifique, or celui de vagabond … Et ca n'avait rien de louable.

Je la regarde faire une courbette devant moi, je me surprends à rougir devant tant d'élégance de ca part. Inconsciemment, je l'observe de la tête aux pieds. Je m'étonne à penser qu'elle était femme magnifique. Mon teint vire à la tomate une nouvelle fois. Qu'est ce que je viens à imaginer, une personne aussi jolie doit être avec quelqu'un tout aussi éclatant. Certes, je n'avais aucune chance.


Cette pensée m'as littéralement interloquée, un nœud se forme dans ma gorge et mon cœur joue une symphonie rapide et interminable. Qu'est ce qu'il m'arrive ? J'échappe à de nombreuse reprises à son regard piégeur, si je la fixe, je ne pourrais pas me retenir de … L'embrasser … Embrasser ?

Ce mot, ma mère me l'avait appris, lorsque deux êtres s'aiment, ils s'embrassent pour conclure et entretenir un pacte, leur union. L'amour ? Est-ce qu'on ressent cette véhémence lorsqu'on est sous l'effet du joug appelé amour ? Ce n'était pas désagréable, mais, c'est effrayant de savoir qu'on devient hors de contrôle.

Le silence s'affale entre nous. Mon regard alterne entre elle et l'avenue emplie de monde. Je ne sais plus quoi dire, ni pensée … Et cette chamade qui continue !

A peine ai-je eu le temps de réfléchir à ma phrase qu'elle était déjà prononcé, et aussitôt, je regrettais de l'avoir sorti … Ce n'était pas mon genre de déblatérer des sornettes aussi futiles, mais cette jeune mystérieuse, Hylianna, ébranle toutes mes convictions nouvelles et fragiles sur les femmes. Elles ont un pouvoir qui dépasse mon entendement ...

-Et bien. Pour tout vous dire, pas vraiment. Ce soir est la première fois. Je n’aime pas trop ce brouhaha qu’engendre cette foule insensée. Et vous ?!

Je reviens brutalement à la réalité lorsque j'entends le timbre de sa voix de cristal. Il n'y avait pas que son regard qui avait le don de me faire osciller. Un long frisson parcourt mon toute mon échine. Je prends un certain temps pour me remettre de mes émotions.

Je soupire, j'ai réussi à parler sans prendre les pattes dans mes mots. Je ne pensais pas qu'être amoureux pouvait me faire devenir aussi fébrile. Mon être tremble rien que d'y penser. Soudain, je perçois quelques mots qui venaient de sa bouche, j'arrive a les capter malgré le bruit et là, les dires de mon père resurgissent.

« Lorsque tu trouveras celle que ton cœur aimera … Je te conseille les coins tranquilles et reculés … Tu découvriras les joies de la nature, mon fils ! Haha ! »

Je l'écoutais sans réellement le faire, je me paralyse. Ôh que Morwën me vienne en aide. Que suis-je sensé faire ? Il faut que je me ressaisisse en toute hâte avant de paraître étrange aux yeux d'Hylianna. Je tousse et je me tourne vers elle en souriant.

Comme un idiot, j'avais plongé mon regard dans le sien. Je me perds dans l'ensorceleuse, Hylianna possédait un pouvoir hors du commun. Les femmes sont vraiment de farouche prédateur. Quelque chose m'attirait, son peau blême, ses lèvres pulpeuses. Je me fais violence pour ne pas y déposer les miennes. Sa voix résonne enfin, je sors de se piège et détourne furtivement mes yeux.

Les vallées nocturnes, cet endroit a un nom étrange, mais la nature est ce que je préfère. Loin du cadence active de la ville, là où le silence régnera sans aucun doute. Je regarde les personne passer devant nous.


Soudain, je repense à mon objectif principal, celui de chercher une auberge, sans quoi, la forêt sera mon ultime refuge … Ôh puis, aux Titans le confort ! Je n'ai pas besoin de ça pour vivre. Je ne voulais pas la quitter pour de telles balivernes, je voulais mieux la connaître.


Je vais pouvoir enfin découvrir cette théorie tant controverser par ma mère et par mon père ... Mais tout de même, je me demande pourquoi une femme telle qu'elle soit dehors à cette heure maintenant tardive. Je penserais à lui poser la question lorsque nous serons enfin sortis de cette cage.

Je lui tends innocemment ma main en souriant.

Je mettais arrêté sur la température de sa main, ce qu'il y avait de plus flagrant. Mais il y avait quelque d'encore plus étonnant, c'était la douceur de peau. Plus je la regarde, plus elle m'est mystérieuse. Peut-être a t-elle quelque chose à cacher. Après tout, nous avons tous nos jardins secrets.

Je l'entraine dans ce courant humain, répondant du mieux que je pouvais à ca question. Il était hors de question que je reprenne ma veste alors qu'elle était frigorifiée. Je ne serais pas un homme si je laissais entourer par le froid.

-Ne vous inquiétez pas pour moi. Même si je n'en ai pas l'air, je suis robuste … Et la fraicheur ne m'effraie pas ! Il m'en faut beaucoup plus pour m'abattre.

Je me tourne vers elle puis lui souris pour la rassurer et pour exprimer la véracité de mes dires. Malgré mon corps aérien, je ne suis pas du genre à tomber malade à la première pandémie. Je parcours toujours l'avenue noire de monde en faisant attention à ne bousculer personne et en évitant d'être balloté.

Nous quittons enfin le quartier commerçant pour arriver aux abords des remparts fortifiés de la Citadelle de l'aurore La nuit était magnifique en dehors des bruits incessants.

-Les cieux sont dégagés ce soir … Nous pourrons voir d'innombrables étoiles. Je vous laisse me guider jusqu'aux vallées nocturnes, charmante demoiselle.

Charmante était le mot juste, elle avait l'air envoutant, charmeur et je me suis fait piéger.