Orick était parti de chez lui et s’était rendu dans le quartier populaire d’Angaïla. A chaque entré, des nains semblaient surveiller les personnes entrant et sortant, s’il y était allé, on lui aurait surement demandé son nom, il aurait dit le sien avec honneur, mais ce serait surement retrouvé en mauvaise posture à cause du déshonneur que son nom porte. Il avait donc décidé d’esquiver la ville de son peuple. Il avait forcé le pas pour se rendre vers le petit bois enchanté qui le mènerait vers la terre des hommes.

A l’orée du bois, il vit un petit commerçant itinérant, ce qui lui permit de faire quelques emplettes, il acheta de l’eau, de la bière et de la viande séchée. Il était donc prêt pour traverser ce bois dont il ne connaissait rien. Il souhaita se renseigner quelques peu sur cette forêt auprès du commerçant.



Sur ces dernières paroles, Orick, inquiet, s’engouffra dans la forêt. Il marcha moins d’une heure en suivant le chemin crevassé qui tenait plein Ouest et arriva dans une petite clairière. Pour retourner dans la suite de la forêt, il lui fallait forcément passer par le chemin, la densité des arbres tout autour de la clairière était trop importante. Arrivé au niveau de cette nouvelle entrée vers la forêt, un groupe sortit des arbres, d’un rapide coup d’œil il put identifier trois nains, deux elfes et quatre humains vêtus de couleur kaki. Il avait son marteau en main et se prépara au pire. L’un d’entre eux, un humain assez costaud, s’avança et dit :



Les neufs ennemis encerclèrent Orick, menaçant, il lui fallait attaquer le premier. Il n’avait pas sortit son bouclier et le temps qu’il le sorte, il serait surement obligé de s’en séparer, par manque de temps pour l’équiper. Sans le bouclier, son attaque serait plus efficace que sa défense.

Ayliän continua d’avancer lentement, l’arc aux mains, il finit par comprendre qu’à quelques mètres de là, une petite clairière débouchait du bois.
Cette clairière semblait être entourée de toute part par le bois et le seul moyen de continuer sa route était de la traverser.

L’elfe stoppa net avant de sortir du bois en apercevant un petit groupe de gens de l’autre côté de la clairière. De sa vue perçante, il pu distinguer avec facilité les dix silhouettes qui se tenaient debout, l’une d’entre elles, un nain à l’allure imposante de par son armure semblait différent des autres en tenue de camouflage.

Un des quatres hommes du groupe s’approcha dangereusement du nain en le traîtant d’idiot, semblait-il. Trois nains bien moins imposants que le premier se tenaient à l’arrière armés de gourdins cloutés et deux elfes munis de petits arcs à flèches étaient postés à chaque extrémité du groupe. L’homme du milieu tenait quant à lui, une hachette rouillée qu’il pointa en direction du guerrier nain en armure munis d’une masse impressionnante. Il ne fallut pas plus pour qu’Ayliän comprenne à une embuscade…

L’homme avec la hachette commençait à jouer avec son arme vers le visage du nain, certainement celui qui l’avait traité d’idiot.

Ayliän se mit dos à un arbre, se cachant ainsi du groupe, il ne savait quoi faire et ce qui semblait le plus raisonnable… fallait-il qu’il intervienne?

Des oiseaux, il n’y en avait pas dans le petit bois enchanté, cet endroit était aussi malsain et troublant qu’un cimetière. Les lueurs du soleil avaient peine à passer aux travers des arbres et par moment, il arrivait même que la noirceur en soit maîtresse. Le soleil quant à lui descendait doucement en directement de la terre.

L’espace vide séparant l’elfe du groupe fut bouleversé par une flèche, perforant l’air, qui vint se planter dans la tête, brisant le crâne de l’homme à la hachette qui tomba lourdement sur le sol telle une masse. Le corps toucha terre sous les cris de stupéfaction de ses acolytes qui mirent toute leur attention en direction du petit bois où Ayliän se remit une nouvelle fois derrière l’arbre. Tournant le dos à celui-ci, il pu entendre le groupe de voleurs se rapprocher en blasphémant des menaces.

- Fils de chien, sort de là! dit un des nains.
- On va te briser! suivit l'un des hommes.

Comme à son habitude, Ayliän aimait à se parler tout seul pour contrôler ses émotions, tout en restant derrière l’arbre.

- Doucement Ayliän, prépare toi. dit-il avant de reprendre une nouvelle flèche de son carquois et de la tendre à son arc.

L’elfe espérait que de part l’inattention des voleurs, le nain puisse y faire quelque chose, car au fond de lui, il le savait… à huit contre un, il avait peu de chance de s’en sortir.

Mais Ayliän avait décidé, il fallait maintenant assumer…

Orick se prépara à attaquer leur chef, mais il savait aussi que les deux elfes avaient des arcs, il devait rapidement se mettre en position pour être difficilement atteignable des tirs de flèches. Il prépara lentement son marteau sur le côté droit, et vit la tête de l’adversaire qu’il allait attaquer exploser. Surpris, il vit qu’une flèche venait tout juste de l’abattre, toute l’attention de ses hommes de mains se braqua sur la sortie qu’il souhaitait emprunter.

Quelques brigands pestèrent en direction du bois, il décida de tuer en premier les nains qui s’étaient poster derrière lui, il propulsa son marteau pour faire un demi tour sur lui-même et alla frapper un des trois nains, celui-ci n’avait pas eut le temps de parer, le coup lui brisa quelques côtes, puis il s’effondra. L’un des elfes fut très rapide, il banda la corde de son arc et décocha une flèche qui effleura son armure qui réussi à dévier le tir. Orick s’avança de telles manières à faire face aux deux autres nains tout en se cachant du deuxième elfe. L’un des nains chargea brandissant son gourdin, il donna un violent coup que para Orick qui riposta du manche du marteau en plein menton.

Orick constata que les trois humains encore en vie courraient vers le bois, il devait se dépêcher avant leur retour.

Le soulagement d’Ayliän à l’écoute des fers se croiser fut très court, un des hommes se plongea dans le bois, courant comme une bête enragée.

- Maintenant Ayliän!

L’elfe sortit de sa cachette et décocha une flèche qui transperça le cœur du voleur s’effondrant à son tour par terre. Il se mit rapidement à courrir en direction des deux autres hommes en remettant son arc sur le dos et sortit sa dague du fourreau.

- Là!!! hurla l’un d’eux à l’approche de l’elfe.

Ils coururent tous deux vers Ayliän, hachettes aux poings.
Lorsque les trois se rencontrèrent, l’elfe passa entre les deux en égorgeant celui de droite qui déversa son sang avant d’y plonger son visage.
Il se retourna vers le dernier homme, doucement, en prenant un air supérieur et stoïque à en déstabiliser plus d’un.

- Vas-y, c’est ça!! Viens que je te lacère les oreilles! cracha l'humain à l'elfe plus que déstabilisant.

Au même moment, il entendit l’armure du nain se fracasser aux armes des voleurs. L’elfe se retourna et vit l’un des elfes qui tendit son arc en direction du nain. Ayliän n’aurait pas eu le temps de reprendre son arc pour neutraliser l’archer tout en s’occupant de l’humain, alors il cria au nain pour le prévenir.

- ATTENTION!!

A cet instant, le dernier humain se rapprocha d’Ayliän, profitant du moment d'inattention de l'elfe, hachette à la main…

Orick était concentré, bien trop concentré à se battre contre les deux derniers nains et tentant d’éviter l’éventuel tir de l’elfe derrière eux. Il leva son marteau et brisa violement la garde de l’un d’entre eux, mais l’autre en profita pour lui donner un violent coup en plein visage. Son casque résista bien au choque mais il fut quelque peu sonné, il avait encore assez de raison pour faire quelques pas de retraites.

A ce moment là, il entendit un cri provenant du bois.

- ATTENTION!!

Orick, encore un peu sonné, n’eut pas le temps de comprendre d’où venait le danger dont ce cri le mettait en garde. Il reçu une flèche au niveau du cou, la blessure était grave. Il reprenait ses esprits mais sa barbe se remplissait du sang de la plaie. Il prit la flèche dans sa main et en arracha ce qui dépassait de la blessure, elle s’était nichée prêt de la clavicule. Il débordait de rage envers ses satanés elfes qui toujours se battaient comme des traitres, de loin. Il chargea frénétiquement les deux nains, brisant de nouveau la garde du nain qu’il avait déjà repoussé, mais était prêt à contre-attaquer sur l’autre nain qui comme tout à l’heure profita pour attaquer. Orick se retourna brusquement et assena un coup meurtrier au second nain, enfonçant son crâne dans un fracas sanglant. Le second nain fit un pas de côté, derrière lui, l’autre elfe était déjà prêt à tirer, la flèche alla cette fois-ci se briser sur l’armure de mithril. Pour tuer un nain en mithril, soit il faut être précis, soit utiliser des armes contondantes, n’importe quel nain le savait. Orick se retourna et chargea l’autre elfe qui s’empressa de courir, deux fois plus rapide qu’Orick. Il comprit qu’il lui fallait se mettre à couvert s’il voulait ne pas tomber car il venait de l’apprendre, pas besoin d’une grosse masse pour un elfe, il suffit de bien viser et de savoir battre en retraite au bon moment. Utilisant alors la technique des elfes, il donna un violent coup sur le nain qui para avec difficulté, tombant à terre, puis courut vers l’orée du bois en espérant que les flèches ne le tuent.

Il sentait malgré toute sa résistance son esprit le quitter peu à peu, le sang s’échappant sans discontinuer de la plaie ouverte. Il comptait sur son sac et son bouclier sur son dos pour arrêter les flèches. Il arriva enfin à l’orée du bois ayant essuyé quelques tirs non fructueux de la part des deux elfes, tout en étant peu à peu rattrapé par le nain, qui n’avait pas d’armures pour le ralentir.

Le nain ne put esquiver la flèche de l’elfe qui se planta au niveau de son cou. A ce spectacle Ayliän reçut à son tour un coup violent au niveau de l’épaule droite. La hachette de l’homme glissa sur sa fine épaulette bleutée, l’arme n’avait causé aucun mal à Ayliän mais le coup fut si brutal qu’il se retrouva à genou sur le sol. L’humain se mit rapidement devant lui et aboya sa frénésie meurtrière.

- Sale chien, je vais t’arracher les oreilles après t’avoir éventrer comme un porc!

Sur ces mots, l’humain prit de l’élan et envoya sa hachette en l’air avant de la projeter violemment en direction du visage de l’elfe. Au même instant, les yeux du voleur prirent une expression chaotique, celle d’une douleur sans pareille, une douleur située à son bas-ventre là où la lame de la dague elfique se planta d’un souffle du vent dans la chair.

- Non, c’est moi qui vais t’éventrer! dit Ayliän avant de remonter la dague à travers le ventre du voleur en se remettant debout.

L’elfe venait de cisailler en deux les organes de l’humain s’étendant du bassin jusqu’à ses côtes et retira la dague de celui-ci en le repoussant violemment du pied vers l’arrière. Le sang gicla, les organes se dispersèrent et l’humain garda sur son visage cette expression de douleur intense qui l’emmena avec lui.

Ayliän était recouvert de sang humain sur le torse et quelques gouttes sur le visage, une image forte d’un guerrier d’Evanya, mais qui ne promettait en rien un message de paix. Il se retourna vers la petite clairière à quelques mètres du bois et vit le nain se précipiter tant bien que mal vers le petit bois. Quelques flèches passèrent au dessus de lui, d’autres se plantèrent dans le sol, les deux elfes s’y acharnèrent mais n’étaient guère précis. Ayliän rengaina sa dague et repris son arc tout en retirant une flèche du carquois. Il s’avança rapidement en direction des deux nains afin de neutraliser le premier qui semblait coller l’autre mais la surprise fut de taille quand celui-ci se prit une flèche dans la tête. Les voleurs semblaient plus stupides les uns que les autres, ne réfléchissant pas aux conséquences de leurs actes.

Ayliän décocha une flèche qui se planta dans la jambe d’un des archers, un hurlement se fit entendre et ils prirent tout deux la fuite en direction de l’orée de l’autre côté de la clairière.

L’elfe rattrapa le nain déstabilisé perdant énormément de sang de par la blessure à son cou, il était mal en point et il fallait faire vite.
Bien que l'odeur du sang lui était montée aux narines, le nain en émanait une bien plus forte de par sa race, une odeur fumée et poivrée.

- Reste calme, ne bouge plus, j’arrive!

Ayliän partit à quelques mètres de là ramasser des brindilles, il rejoignit le nain assis sur le sol, divaguant entre douleur et malaise, son sang se déversait inexorablement sur le sol, le tapissant telle une rivière à travers la terre. Les nains avaient une peau coriace permettant d’être de solides guerriers, un humain n’aurait pas survécu à cette flèche.

- Nous n’avons pas beaucoup de temps, ils vont revenir à la charge! dit l’elfe en jetant un rapide coup d’œil à la clairière.

Ayliän prit deux de ses flèches et les cassa en deux, il fit un petit mont avec les brindilles et commença à frotter les bouts métalliques des flèches l’une contre l’autre afin d’y créer une étincelle. Après deux minutes, de par son expérience, l’elfe réussit à faire un petit feu et il y chauffa le bout en métal de la pointe d’une flèche durant une trentaine de secondes. Son regard se posa au cou du nain et il prononça quelques mots qui n’allaient certainement pas plaire à celui-ci.

- Ca va être très douloureux.

Il posa sa main au cou du nain, pénétra ses doigts dans la plaie afin d’y retirer le restant de flèche qui permit au sang d’y jaillir.
Ensuite, il sortit du feu la pointe brûlante de la flèche et l’écrasa conte la plaie afin de la cautériser.

Ayliän tenait fermement le nain par le bras pour l’empêcher de bouger durant ce mauvais moment.

Orick n’eut même pas le temps de rejoindre le bois qu’un elfe en sorti et décocha rapidement une flèche en direction de ses agresseurs. Il arriva au niveau du bois, l’elfe avait déjà l’air au courant pour la blessure et lui dit :


Orick s’assied sur le sol, il perdait peu à peu connaissance mais ne pouvait pas se laisser aller devant un elfe. Il rassemblait toutes ses forces pour rester éveillé, il ne comprenait pas trop ce que faisait l’elfe jusqu’à ce que celui-ci dise :



Il sentit une violente douleur, il savait que l’elfe tentait de retirer la flèche alors il ne se concentra que sur deux choses, ne pas hurler et ne pas s’évanouir. L’elfe sorti la flèche et la douleur continuait, le nain compris pourquoi il avait tant de mal à rester éveillé, un poison léger enduisait la pointe de la flèche, il n’avait pas beaucoup d’effet sur un nain, mais assez pour qu’il se sente peu à peu partir. Il ne put résister et tomba dans les vapes, sachant qu’il était entre de bonnes mains, celles d’un elfe peut être, mais il devait s’en contenter.

Le nain ne cria pas de douleur à la différence de beaucoup, il se contenta de rester fort avant de s’évanouir contre Ayliän qui l’allongea par terre à côté du feu. La plaie de celui-ci était maintenant refermée mais le choc avait assommé sa vivacité.

L’elfe n’eu pas le temps de souffler qu’une flèche se planta sur le sol entre ses jambes, les archers étaient revenus…

Il se mit rapidement debout et repris son arc instinctivement, une deuxième flèche frôla le visage d’Ayliän, celui-ci se dirigea derrière un arbre tout en surveillant le nain. Malheureusement, le nain était à vue et Ayliän ne savait comment le protéger de sa position, alors il regarda la trajectoire de la première flèche dans le sol et estima l’emplacement du tireur.

Il se remit à vue, se plaçant devant le nain et tira à l’aveuglette à travers les arbres morts. La flèche rata sa cible, mais permit à celle-ci de prendre peur et de se faire repérer. Ayliän tendit une nouvelle flèche avec rapidité et envoya le projectile à travers le visage du voleur, lui crevant l’œil droit par la même occasion. Son corps s’écroula sur le sol, tandis que le deuxième archer décocha une nouvelle flèche en direction du nain. Le projectile ricocha sur l’imposante armure de celui-ci et partit en vrille plus loin.

Sur ce, Ayliän le repéra et se mit à courir en sa direction ce qui fit fuir le voleur abandonnant son arc à terre et une course effrénée commença dans les bois. Ayliän semblait bien décider à en finir une bonne fois pour toute avec les brigands, courant à vive allure évitant les troncs et autres obstacles.

- Ahhhhhh !!!!

Le cri du voleur retentit dans tout le bois et permit à Ayliän de le retrouver facilement.
L’elfe, maladroit qu’il est, trébucha contre une racine et tomba dans un trou assez profond, il se débattait en grattant la terre de ses ongles, espérant remonter avant qu’Ayliän ne le retrouve. Lorsque celui-ci, apeuré, vit apparaître la silhouette de l’elfe à trois mètres au-dessus de lui, il pris peur et le supplia de ne pas le tuer.

- Attends Attends! Non… éc… écoute regarde on est tout deux d’Evanya!
Nous sommes frères toi et moi!!

Ayliän repris cet air si sérieux, si supérieur, si stoïque et d’une voix inquiétante, il prit parole.

- Comment t’appelles-tu?

- Je.. je suis Anäel Sinoë, … je voulais juste.. on voulait juste s’amuser un peu… on essaye de survivre par nos propres moyens! Tu comprends??

- Je suis Ayliän Faën émissaire et garde d’Evanya et toi tu n’es pas mon frère… et tu ne le deviendras jamais.
Au nom d’Evanya, tu devrais avoir honte.

- Oui Oui tu as raison, je vais me rattraper! Mais laisse moi vivre, d’accord!

- Tu dis essayer de survivre, alors soit, survis!

- Quoi?... Non Non… ne me laisse pas ici, pas dans ce bois maudit! On peux faire équipe toi et moi! Laisse le nain, il est blessé, ce n’est qu’un fardeau! Non Attends!!

Ayliän tourna le dos à l’elfe et partit en direction du petit feu où le nain devait s’y reposer, tout en ignorant les avances du voleur dans son trou. S’en était finit, il pouvait souffler quelques instants, les premiers pas en dehors d’Evanya furent brutaux, il ne pensait pas utiliser ses armes aussi vite. Bien que le soleil n’était pas visible de par les épaisses branches mortes des arbres, l’elfe compris que la nuit venait de tomber et que le jour était bien loin de revenir…

La nuit n’était pas aussi froide qu’il le pensait en Angaïla, en arrivant au petit feu, une étrange lueur orangée semblait flotter tel un esprit autour du nain allongé. Ayliän s’agenouilla doucement sur le sol à quelques mètres de là afin de ne pas se faire repérer tout en observant le spectacle. Il n’avait jamais rien vu de tel, mais selon les dires d’Eowend l’ancien, vieux sage des elfes et de ses histoires épiques, cette étrange lueur fantomatique était un élémentaire de feu.

Ne pouvant rivaliser contre cette aura magique, immatérielle et certainement plus puissante que lui, il attendit, regardant cette flamme danser autour du nain évanouit. Les événements avaient dû l’attirer à eux, mais une question sans réponse torturait l’esprit d’Ayliän.

Cet élémentaire de feu était-il bienveillant ou mauvais?

Orick était inconscient, il commença un rêve marqué des événements récents qu’il avait vécut. Il y avait Karg, les golems, les brigands, des tunnels sans fin et des arbres. Tout se mêlait avec un seul rapport, un combat interminable que tentait de finir Orick Peu à peu il se sentait oppressé, comme impuissant, son marteau qui détruisait les golems se mit à ne plus tuer ses adversaires et un elfe apparut pour les vaincre, comme si Orick ne faisait plus le poids face à ses ennemis. Il ne pouvait aider ce nouveau combattant et des milliers d’archers les encerclèrent, perforant le corps du pauvre nain de milliers de flèches.

Malgré le dénouement tragique de son rêve, il finit par ne plus rien voir, il ne sentait que son corps meurtri et une chaleur agréable l’entourer. Il se réveillait peu à peu et ouvrit les yeux. Il voyait le bois mais d’une teinte orangée, il était seul prêt du feu, et sentait une présence. Il se leva avec peine, il n’arrivait pas encore à percevoir ce qui aurait dû lui sauter aux yeux. Il approcha sa main du marteau familiale et sentit une pression, une chaleur plus forte au niveau de son bras. Il cru qu’il rêvait encore, il lui fallait prendre ce marteau, il ne pouvait abandonner cette arme. Brusquement, il mit toutes ses forces et réussi à l’attraper, à ce moment précis, toute la zone où il se trouvait s’embrasa sur prêt de deux mètres de rayon, mais une sorte de bouclier l’entourait ayant pour source son arme. Il vit un visage spirituel se former dans les flammes, en face de lui. Un son retenti dans son esprit, un chuchotement dans une langue qu’il ne comprenait pas puis sur cette même voix, plusieurs autres chuchotements s’ajoutèrent jusqu’à ce qu’il entende enfin en langage commun :



La voix s’arrêta et quelques chuchotements continuèrent à parler dans d’autres langues dans sa tête jusqu’à ce que le bruit des flammes soit le seul son qu’Orick puisse entendre. Il était tétanisé, comment pouvait il attaquer le feu avec un marteau. Si cette créature vivait dans les bois, comment des bandits pouvaient y vivre. Orick se demandait aussi ce que voulait dire exactement les mots de l’esprit de feu. Il avança lentement son marteau en avant et les flammes reculèrent, mais les flammes dans son dos se rapprochèrent et les multiples voix revinrent jusqu’à ce qu’il puisse entendre :



Sur ces mots, les flammes disparurent et la lueur orange se répandit tout autour d’Orick, comme une aura sur plusieurs mètres. Cette rencontre étrange laissa Orick sans mot. Les arbres proches de lui s’étaient consumés, des arbres morts qui ne permettaientt pas au feu de se propager, mais quelques branches étaient encore toutes fumantes, et quelques braises l’entouraient. Il vit alors l’elfe qui l’avait secouru se rapprocher de lui. Orick eut peur que Fératzu ne s’en prenne à lui et s’empressa de crier :

Un spectacle magnifique aux couleurs de braise s’offrait à Ayliän, une chaleur apaisante s’empara de lui comme emporté par ses songes.
Le calme était revenu dans le petit bois enchanté et à la vision du nain qui s’était relevé, l’elfe fut soulagé. Il semblait s’entretenir avec l’élémentaire de feu tourbillonnant autour de lui, consumant l’air malsain du lieu.

Quelque chose se passa alors, les flammes disparurent, la créature sembla encercler le nain, tel un brouillard enflammé. Les yeux de l’elfe brillèrent à contempler ces couleurs chaudes s’entremêlant autour du nain avec grâce. Ce spectacle lui suffit amplement après ce qu’il venait de vivre. Il se releva alors et se décida à rejoindre le nain au bouclier ardent.

C’est alors que l’esprit d’Ayliän fut troublé par des voix, des murmures d’outres-tombes…

- Je t’ai vu Ayliän… Tu l’as protégé envers et contre tout… Je te ne ferai aucun mal…

Je suis Fératzu…

L’élémentaire murmura dans l’esprit de l’elfe, s’immisçant à travers son âme, ses pensées, s’engouffrant dans ses souvenirs à la recherche d’un mal existant… qu’il ne trouva pas. Une douce chaleur enivrante parcourue Ayliän qui sourit à cette emprise. Il ré ouvrit les yeux et répondit à l’accueil du nain tout en s’y rapprochant. L'aura entourant celui-ci se forma de façon à éviter le contact de l’elfe qui stoppa sa progression, regardant autour de lui.

- C’est magnifique… dit-il avec admiration avant de regarder la paume de ses mains aux couleurs orangées.

- Mon nom est Ayliän Faën, émissaire et garde d’Evanya…

L’elfe souriait doucement à la sensation apaisante que lui procurait la créature.

- Je suis heureux de te revoir sur pied.

Un élémentaire de feu t’as pris sous son aile… c’est très rare…
Tu dois être l’héritier d’une grande destinée… dit-il au nain en armure.

Tout était devenu si serein qu’Ayliän resta sur place quelques instants, attendant que le nain se présente à lui.
Une rencontre qu’il n’oubliera jamais…

L’elfe s’était rapproché, émerveillé par la lueur qui entourait Orick. Il dit alors :



Le nain était rassuré que Fératzu ne s’en soit pas prit à Ayliän, il avait une dette envers lui. Il resta un instant sans répondre à l’elfe, il se remettait peu à peu de ce qui lui était arrivé. Trop de choses lui arrivaient en si peu de temps. Il se sentait faible, sa blessure n’était pas remise. Il se rendit compte que l’elfe attendait encore sa présentation. Il était fier de pouvoir se présenter, même si celui qui était en face de lui faisait parti d’une race qui l’agaçait tant. Il baissa son marteau qu’il tenait encore prêt à combattre, puis dit avec orgueil :



Il finit sa phrase mais n’était pas totalement satisfait, il espérait avoir impressionné l’elfe par sa présentation. Il devait à présent remercier l’elfe pour s’être occupé de sa blessure et l’avoir aidé à vaincre les brigands. Il reprit dés qu’il put en disant :



Orick sentait qu’il n’avait pas à craindre Ayliän, mais il était un peu honteux d’avoir été sauvé par un elfe.

Le nain baissa son marteau à la vue de l’elfe, il sembla plutôt soulagé de le voir, mais ce ne fut que de courte durée… il se mit à se présenter d’un ton plutôt énervant pour Ayliän…

Sa présentation était aussi longue que sa barbe, son air trop bien supérieur et bien trop d’éloges à sa petite personne…

L’instinct elfique venait alors de reprendre le dessus, la révolte des clans semblait exister depuis l’aube des temps et à en croire le nain, elle perdurait encore et toujours… et Ayliän le lui fit à son tour comprendre en reprenant le même ton supérieur que le nain, le même air supérieur et une plus grande fierté dans la voix. Insistant ainsi en se répétant…

- Je suis Ayliän Faën, fils de Khalän Faën, qui fut jadis chef des gardes du Sanctuaire aux lucioles.

Affecté en tant que garde aux Sanctuaire de l’Arbre aux milles lumières par le Conseil de la garde d’Evanya et membre des Orateurs du Sanctuaire aux lucioles par Dame Fáliadëa, grande prêtresse des elfes et fondatrice des Orateurs.

A ce jour, Emissaire d’Evanya…

Je voulais juste te le préciser.

L'elfe se plut à en rajouter, rabaissant le nain à sa détestable fierté!
L’instinct elfique d’Ayliän ressurgît face au nain, il venait de reprendre du poil de la bête après son voyage spirituel dans les flammes apaisantes de Fératzu…

Orick reprit juste après en précisant le pourquoi de sa présence dans un tel lieu, jusqu’à ce que ses paroles finissent par rendre Ayliän plus qu’en rogne…

Des grimpes aux arbres… quatre mots, quatre fois plus de haine face à ce nain plus qu’insultant…

Ayliän ne pu laisser cet affront libre de parcourir son esprit et rétorqua à Orick.

- Je me rends moi-même en Oryenna, je suis en mission au nom d’Evanya, une des plus flamboyantes contrées d' Ephaëlya.
Je suis heureux d’avoir pu te sauver petit homme.
Les elfes aiment à aider les plus faibles.

Sa vengeance assouvit, l’elfe prit un air plus que fier tout en rehaussant son arc à l’épaule droite.

Il reprit plus sérieusement quand il le pu.

- Un cartographe? J’en suis un à part entière, je connais Ephaëlya sans jamais y avoir voyager, sa carte n’a presque plus de secrets pour moi. Je peux te proposer mon aide si tu le souhaites, nous discuterons ensemble durant notre marche vers la contrée humaine.
Qu’en penses-tu petit homme?

Ayliän fut mime d’avoir oublié le nom de celui-ci, le nain s’aimait à le narguer, alors l’elfe s’aimera à le devancer!

Orick fut très surpris de la réponse d’Ayliän. Il s’était présenté avec beaucoup d’orgueil, allant même jusqu’à dire qu’il l’avait sauvé car il protégeait les faibles. Le nain n’avait que rarement rencontré des elfes, et jamais il ne leur avait parlé. Il était en colère et ses sourcils s’assombrirent, « Comment ose-t-il ? » pensait-il. Il tenta de se calmer, et d’un coup se rendit compte du ridicule de la situation. Orick comprit qu’il avait été gauche dans sa présentation, il se souvint de la grimace que l’elfe fit lorsqu’il dit « grimpe aux arbres ». Il savait alors qu’il lui fallait se rattraper car il était normal d’honorer les actes passés de l’elfe, mais il devait s’en sortir dignement. Il sourit et ne pu se retenir de rire. L’elfe sembla ne pas apprécier ce rire puis Orick dit :


Orick posa son marteau et s’assit. Il était réellement exténué, il lui fallait un peu de repos avant de repartir. Il invita l’elfe à s’asseoir en lui faisant signe de la main, et dit :



Orick avait réussi à surpasser son sentiment de colère, et espérait avoir fait oublier l’affront qu’il avait porté à l’elfe. Il était logique qu’ils aient un peu de mal à se comprendre, un elfe et un nain, une bien étrange équipe qui semblait se former autour d’événements tout aussi improbables que ce qu’il pouvait représenter.

Le nain se mit à rire aux paroles de l’elfe…
Ayliän ne pu que froncer les sourcils, essayant de chercher le regard d’Orick pour le rabaisser.
Mais aux sages paroles du nain, Ayliän se sentit gêné de sa réaction face à celui-ci.
La nouvelle présentation du nain, plus courte et honnête fit rire l'elfe, un peu étonné de cette réaction.
Se grattant la nuque avec gêne, il répondit à la suite.

- Excuse-moi, tu n’es pas aussi petit que je l’ai dit et je ne suis pas aussi grand que je le prétends!
Et puis, à nous deux, on s’en est bien tiré dans ce bois! dit-il en souriant sans attendre de réponse.

- Je ne décline pas l’invitation Orick, parlons ensemble.

L’elfe s’assit face à celui-ci en reposant son arc tout comme le marteau du nain. Une drôle d’image, certes, mais tout à fait normale après de tels événements. L’elfe comprenait bien l’effort que faisait le nain en l’invitant de la sorte, tout en évitant de le reprendre sur ses mots d’avant.

Ayliän se devait d’en faire autant pour son nouveau compagnon de route.

- Ma mission est d’une importance primordiale pour ma contrée.

Mais en réalité, je n’étais pas censé en être...
Guidé par la main du destin de par des événements troublants, me voilà en quête de connaissances à travers Ephaëlya. En tant que seul émissaire d’Evanya, j’ai le devoir d’écrire tout ce que voient mes yeux, tout ce qu’entendent mes oreilles et bien plus encore durant mon voyage à travers les quatre autres contrées de ce monde.

En somme, je réalise un état des lieux d’Ephaëlya pour mon peuple.

J’ai décidé de débuter mon long voyage en Oryenna et le petit bois enchanté semblait être le chemin le plus sûr… enfin, je le croyais…

Mais après ces événements dans le bois, mes écrits débuterons avec notre rencontre cher nain! dit-il en hochant la tête en signe d'amitié.

Ensuite, il sembla se perdre une nouvelle fois dans ses pensées.
Il soupira, n’ayant pas envie de divulguer la première des causes qui l’avait conduit à ce poste, celle d’un amour meurtri avec une humaine de par son devoir. Son regard se posa une nouvelle fois sur le nain et il reprit aussitôt.

- Ne le prends pas mal surtout, connaissant mes supérieurs ça ne serait en aucun cas pour nuire à qui que ce soit! Je ne joue pas les espions, enfin… ce sont des informations qui raviront ceux de mon peuple, elles apparaîtront certainement un jour, dans un de nos grands livres d’histoires et de géographie.

Je m’emporte peut-être un peu mais…. écrire l’histoire serait un honneur…

Ayliän sembla divaguer dans ses pensées à ses mots, rêvant à cette idée un peu naïf.
Il releva la tête en direction d’Orick et reprit.

- Lorsque je passerai en Angaïla, peut-être nous retrouverons nous...
Et si tu le souhaites toujours, nous pourrions même marcher ensemble vers Oryenna, si nous continuons à travers le bois nous arriverons au lac de l'aube.

A ces mots, il renvoya la question au nain.

- Et toi, que viens-tu donc faire chez les humains?

L’elfe se tut, impatient de connaître la raison d’Orick.

Orick écoutait l’elfe sans avoir de réponse exacte à sa question. Mais il semblait que c’était bien un officiel, il parlait tout en cachant le plus important, mais il remarqua que l’elfe était souvent la tête dans les nuages, comme inquiet, heureux ou triste de quelque chose qui l’attendait dans la terre des hommes. Il sorti de son sac quelques aliments, posa les gourdes d’eau et de bière éloigné du feu, mais de tel sorte qu’il invitait l’elfe à en prendre s’il le désirait. Il se coupa quelques tranches de viande séchée et posa le reste à côtés des autres vivres.

Lorsque l’elfe termina en lui renvoyant sa question, il réfléchit quelques instants. Devait-il s’ouvrir à un elfe qu’il venait juste de rencontrer ? Ce camarade lui rappela Karg, il aimait la compagnie et ne résista pas à lui raconter ce qui lui était arrivé ces derniers jours, mais tenta d’en faire un résumé, tout en y ajoutant ses réflexions personnelles.



Orick semblait abattu, il ne savait pas comment s’y prendre pour redonner honneur à son nom. Il releva la tête et dit :



Orick était épuisé, et se rappeler pour quoi il se rendait en Oryenna l’attrista grandement. Il regarda l’elfe et termina par ces quelques mots :

Ayliän semblait prendre énormément d’intérêt à écouter Orick tout en y grignotant ce que celui-ci avait posé sur le sol. La nourriture des nains étaient tout ce qui les caractérisés, grasse et à la fois dur à couper mais tout de même agréable. L’elfe hochait la tête en signe de remerciement à Orick à chacune des tranches de viandes qu’il mangeait, à chaque gorgée d’eau qu’il buvait. Bien que la viande semblait pour lui bien trop lourde sur l’estomac à la différence du bon poisson frais des côtes d’Evanya et des petits plats végétariens qui déferlaient à la contrée elfique, il n’en appréciait pas moins ce goût humide et saignant dans la bouche. Tout en écoutant le nain raconter son histoire et les raisons de sa venue dans un lieu si dangereux, l’elfe fut prit d’un sérieux dilemme…

De la bière ou de l’eau?

Les elfes étaient plus à se purifier les poumons d’air frais et l’estomac d’eau fraîche, mais le fait est qu'il n’était plus en Evanya et qu'il venait déjà d'essayer cette viande d’Angaïla… alors pourquoi pas…

Il releva le regard vers Orick qui venait de finir son histoire sur sa famille meurtri par la honte alors qu’une autre partie en était une grande fierté mais malheureusement oubliée et que sa venue avait été guidée par un ami pour reconquérir la fierté de sa famille. L’elfe prit une gourde de bière à la main et se mit à parler.

- Une noble quête que celle de partir pour y redorée son nom et sa famille.
Ton destin t’a conduit ici tout comme moi, rien n’est le fruit du hasard.

L’elfe laissa continuer le nain à parler, lui disant qu’il lui donnerai sa vie s'il le fallait, ce qui dans un sens toucha Ayliän, la gourde en main.

- Orick Marteaufoudre, ton nom retentira à présent en Evanya de par mes écrits!
Tu vois, ta quête semble déjà bien débuter et je suis sûr que ça n’est que le début d’une grande aventure.

L’elfe leva sa gourde et attendit que le nain en fasse autant avant de les claquer l’une contre l’autre et de boire ensemble la bière d’Angaïla. Ayliän s’aimait à en boire bien que cela lui semblait bien trop fort au contraire du nain qui apparemment l’avait déjà finit!

Le crépitement du feu affaiblissa la vivacité du nain, mais rien de bien étonnant en étant blessé et après tant de dangers.

- Repose-toi bien Orick.

Le nain s’endormit et repensant à ses paroles, l’elfe chuchota quelques mots pour s’en convaincre.

- Je donnerai ma vie pour celui qui le méritera.

A ces mots, l’elfe se retourna et détacha sa sacoche blanche à sa taille, l’ouvrit et en sortit le livre de rapports brun aux motifs dorés, une plume blanche et un encrier.

Les elfes n’aiment pas dormir, se reposant de par leur méditation. Malheureusement, en dehors d’Evanya, cette méditation semblait si dure à acquérir qu’ils finissaient au fur et à mesure par avoir envie de dormir, ce qui n’était pas encore le cas d’Ayliän. Après avoir complété les espaces vides, inscrivant son nom et son statut dans les champs demandés, il passa trois pages, afin de laisser de la place au cas où il retrouverai cet émissaire perdu qu’était Färon Nissaï, quelques informations sur cet elfe y était inscrit, et il commença à écrire ses premiers pas en dehors d’Evanya, sa rencontre avec Orick et les 9 voleurs, et bien d’autres descriptions plus qu’utiles à savoir.

Il commença son rapport...

Après de longues minutes à écrire tout ce qu’il avait vécu et tout ce qu’il avait vu depuis son départ d'Evanya, il rangea le livre et s’endormit à son tour sur le sol dur et froid du petit bois enchanté prés du feu.

Il était pourtant serein… sa mission venait de commencer… et pour lui aussi débutait une grande aventure…


~ Angaïla ~ Petit bois enchanté ~ En route pour Oryenna ~

HRP :

Suite de ce rp dans le sujet public : En route pour Oryenna