Eurysthée Nûrias, du haut de ses vingt deux ans, était plutôt beau garçon pour son âge. Toujours la mèche rebelle, il ne manquait jamais d'user de son charme – don divin, pour séduire toutes les jeunes demoiselles de la Cité de l'aurore. Certains disent que le jeune homme se servait de sa chevelure à l'apparence calme mais au tempérament fougueux comme principal atout séducteur. Lorsqu'il vous regarde, estimez-vous heureux si vous êtes encore en vie, car on dit à propos de son regard qu'il vous fusille visuellement. Cette caractéristique est héréditaire et lui vient de son père, un orfèvre modeste, aux portes de la retraite. Les jeunes demoiselles d'Oryenna aimaient stopper leur regars passionnés sur les lisses contours de son visage. Au combat, Eurysthée ne désarmait pas, et se surpassait autant que possible. Maniant son épée avec une facilité incomparable dans le Tout-Oryenna... (J'en fais tout de même un peu trop, n'est-ce pas?) Au tir à l'arc, l'Élu d'Ephaelya «égalait» selon ses dires, n'importe lequel des vétérans elfiques. Que dire à propos du maniement de la lance, si ce n'est dire qu'il avait acquis au fil du temps, un telle dextérité. Quoiqu'il en soit, séduisant les filles, maîtrisant les armes, on peut affirmer que Eurysthée Nûrias était fin prêt à s'attaquer à réaliser la Prophétie de l'Oasis Oryennan.

En liaison avec son regard foudroyant, Eurysthée possède selon ses dires : un « véritable mental d’acier ». Rien ne peut l'ébranler, pas même la mort...quoique je ne l'ai pas encore vérifié. Un problème, une altercation et voilà Eurysthée qui sort ses armes. Mais attention, pas les armes traditionnelles ! Non. Ses armes à lui, sont les mots et bien sûr, son regard perçant. Je pense en toute honnêteté, que l'entraînement qui lui a été imposé a contribué à forger son caractère. Tantôt aimable et serviable lorsque l'envie lui vient, il lui arrive de se mettre en colère. Mais, et que l'on se rassure, ces moments de colère sont des faits peu fréquents pour ne point dire rares. Malheur à quiconque faisait subir du mal à un membre de sa famille. Papa et maman bien évidemment, mais nul, habité par de mauvaises intention, n'avait intérêt à « toucher à seul cheveu de mon frère ainsi que de ma soeur ». On raconte qu'un jour, dans la forêt du crépuscule, il sauva un vieil ermite de l'attaque d'étranges créatures sombres. S'étant toujours dit prêt à venir en aide à quiconque s'en trouvait menacé, c'était là, la première fois, qu'Eurysthée sauva un tel individu. Renforcé par sa propre intervention, le jeune humain rajouta une brique à l'édifice qu'est sa conscience. N'y cherchez pas d'orgueil, Eurysthée en est totalement dépourvu. Et c'est tant mieux !

« Au lever de la deux cent vingt-et-unième lune bleue, naîtra un enfant appelé à changer la destinée de ce monde. Et c’est toi, qui en seras le géniteur. » C’est en ces mots que l’oracle de l'Oasis s’adressa à Têlio Nûrias, orfèvre quadragénaire de la Cité de l’aurore en cette fin d’année 220.
L’homme est inquiet, sa femme est en train de donner naissance à leur fils. Il promène son regard haut dans la voûte étoilée. Cette nuit-là, la lune est bleue. Il réfléchit, n’est-ce pas la 221ème lune à éclairer le monde d’Ephaëlya ? C’est alors, qu’un homme s’approche de lui et lui dit que l’accouchement vient de s’achever, et qu’il peut venir voir le nouveau-né. Têlio s’exécute aussitôt. Quel doux plaisir que celui de pouvoir enfin toucher son enfant, leur enfant. Ainsi naquit Eurysthée Nûrias, – fils de Têlio et de Bérénice Nûrias, l’humain charger de modifier le devenir de tout un monde. Dix années plus tard. Non loin du lac de l'aube, nous retrouvons le jeune Eurysthée pris en main par son père. En effet, ce dernier désirant ardemment respecter la prophétie, se jura de réserver un dur entraînement à son fils. Et cet entraînement eut raison de l'enfant. Eurysthée finit par maîtriser en seulement cinq années, les différentes activités que son père lui avait réservées: tir à l'arc, usage de l'épée, maniement de la lance. A seulement quinze ans, l'adolescent maîtrisait parfaitement les armes et techniques que n'importe quel autre aurait mis trois années de plus à maîtriser. C'est dans le désert du zénith qu'il fit ses premières armes. Et il faut bien avouer que le jeune adolescent qu'il était se débrouillait à merveille. C'est ce quie encouragea le père à présenter son fils au bureau de recrutement de l'armée oryennane le jour où ce premier fêta ses dix-sept ans. Au soir de son premier entraînement militaire cette fois, Têlio décida de révéler à Eurysthée la prophétie dont il était au centre. Le jeune n'en revint pas.
«Ainsi, voilà donc pourquoi Père m'a soumis à un tel entraînement. Tout devient parfaitement cohérent.» Ayant pris connaissance de la Prophétie le concernant, Eurysthée discerna mieux son cas.
Lorsqu'Eurysthée sauva le viel ermite, celui-ci lui confia une amulette composée d'une pierre turquoise bleue. Cette pierre brillait avec une telle intensité que le jeune homme en sentit la puissance en la serrant dans le creux de sa main. Le viel homme lui dit:

— Garde précieusement cette amulette, Eurysthée Nûrias, car elle te confèrera détranges pouvoirs. On raconte même qu'elle aurait jadis, appartenue à la déesse Sên en personne.
Eurysthée n'en revint pas et promit de la porter en permanence sur lui. Ce qu'il a touours respecté depuis cette rencontre avec le vieil ermite.

Je vous remercie d'avoir pris le soin de m'avoir lu. Bon, il est vrai que le concept de l'enfant-prophétie est repris par moult personnes. (Je m'en mordille encore les doigts.)