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 Une renaissance aveugle [Terminé]

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MessageSujet: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptyJeu 10 Mai 2012 - 0:57

Pâle et indolore. C'était les termes qui définissaient le mieux l'épaisse brume qui recouvrait les marais depuis déjà deux semaines. Deux semaines où sa toge blanche et transparente ne laissait rien percevoir au-delà de quelques mètres tout au plus. Elle qui camouflait les cadavres de nombreux défunts mutilés, elle qui s'imposait ainsi parmi la nature marécageuse, elle qui osait défier la présence de Thorolf Gunnar, seigneur des Drack ... Ce dernier toisa le ciel d'un regard mauvais. Le moment n'était pas choisi de recouvrir ainsi la vision d'une poignée d'hommes dont lui qui se montraient particulièrement vigilants. En effet, des gardes étaient postés ça-et-là en surveillant de prêt un arrivage fabuleux de prisonniers. Hommes, femmes, enfants ... Tous y passaient. Tous étaient condamnés par un sort funeste nommé la fatalité. Ou plus communément appelé aux yeux du vieux colosse, la mort. Leur teint blafard était le symbole même de la désolation poussée à l'extrême. Leur condition n'était pas tourné dans l'esclavage, ni même le fait de pourrir à l'intérieur de plusieurs cellules ... Pourrir ? Quelle chose ignoble ! Jamais un mâle aussi adroit que Thorolf ne laisserait une viande rassis dans son propre royaume. Les prisonniers allaient être conduits dans les abattoirs, puis un petit dixième dans le garde manger personnel du chef de la meute. Une fois dans les abattoirs, ils seront dépecés et désossés selon la coutume traditionnelle du village. Les corps seront ensuite suspendus par des crochets à l'air libre afin de rafraichir la viande et d'éviter de la salir avec l'odeur nauséabonde des boucheries. Certains corps sont même empalés en pleine place publique afin que les plus affamés arrachent un morceau gratuitement. Il était difficile de faire plus généreux ...

Une longue lignée de prisonniers marchaient les uns derrière les autres, des lourdes chaînes reliant leurs chevilles dans un triste fracas métallique. Leurs pieds sales et terreux se mouvaient avec difficulté, les rares condamnés qui heurtaient brusquement le sol étaient immédiatement remis sur pied par un des gardes qui ne manqua pas de lui arracher une dent avec un outil ressemblant à une pince rouillée ... La victime endolorie hurlait sa souffrance comme un terrible aliéné avec suffisamment de volume pour que tous puissent entendre et retenir son atroce beuglement comme un avertissement. Le sang frais qui se dégageait de leur cavité buccale éveillait l'appétit des Drack. En particulier, celui de Thorolf qui était perçu comme le plus gourmand et le plus vorace de tous ... Le cannibale de Thaodia. Les hommes tremblaient, les femmes étaient paralysées par la terreur, les enfants gémissaient en émettant des sanglots incontrôlables. Tous étaient des lycanthropes. Tous étaient censés être ses frères et sœurs. Mais ils n'étaient que le produit d'un tout autre monde. D'un monde différent de celui de Drack. Eux n'étaient pas capable de respecter la réalité de Thorolf, au point de renier des lycanthropes comme lui du système.

Les élus et les damnés. Voilà comment est perçu la nouvelle politique d'Ephaëlya. Des élus ignorants qui embrassent la vie avec amour et des damnés, des êtres rejetés de tous car ils se montrent différents d'eux. Car ils osent être différent. Des bouchers, des parias corrompues, des stratèges manipulateurs, des survivants de champ de bataille ayant l'esprit trop instable pour être jugé comme "normal". Thorolf les accueillait tous ... Car lui seul percevait le potentiel que les "fous" et les "déments" pouvaient posséder. Ils étaient aussi redoutable que n'importe qui. L'objectif était clair ... Exterminer les élus pour que ces derniers deviennent des damnés et acceptent enfin la nouvelle réalité car elle est l'essence de l'existence de tous les Drack. Personne n'était mauvais dans la meute, Thorolf n'était de loin pas chaotique ... C'était les autres qui le jugeaient ainsi en posant leur doigt accusateur sur sa personne. Un boucher psychopathe et cannibale ... Voilà le portrait de son identité. Le visage de la meute des Drack.

Sans même s'en apercevoir immédiatement, un lycanthrope avait réussi à défaire ses liens et de s'échapper du groupe. Thorolf le repéra en premier et partit immédiatement à sa poursuite. Deux de ses guerriers le talonnaient pour jouer le rôle de garde personnel ... Même si Thorolf n'en avait jamais eu réellement besoin. Il ne perdit pas l'ombre du fuyard qui s'engouffrait toujours plus loin dans la brume, le vieux titan sentait qu'il commençait à gagner en vitesse. Le prisonnier était faible et las, il allait bientôt manquer de souffle. Il tint bon, sa course continua encore un bon moment ... Avant que ses jambes maigres manquent de force au point de ne plus supporter son corps. Il tomba à la renverse et s'écrasa le nez par terre. Sa première réaction n'était plus de prendre ses jambes à son cou ... Mais de gesticuler avec les bras, les yeux exorbités en implorant sa pitié.

"N... Non, att... Attendez, je ne veux pas être prisonnier ! "

Thorolf ramena ses longs cheveux blanc en arrière tout en s'approchant du mâle affalé contre le sol. Il soupira un long moment pendant que ses acolytes affichaient un sourire carnassier. Le chef marcha lentement dans sa direction, son corps massif exposant son ombre au-dessus du pauvre homme.

"Soit. Tu ne seras pas un prisonnier."

Thorolf le pensait vraiment. Il n'était pas un barbare grossier dépourvu des bonnes traditionnels. Cet homme ne voulait pas être prisonnier, c'était tout à son droit d'accéder à cette requête. C'est pourquoi le vieux colosse attrapa sa hache et l'abattit puissamment sur le thorax de sa nouvelle victime. Ce dernier en eut le souffle coupé, suivi d'un hurlement strident en implorant qu'on lui vienne en aide. L'arme était profondément coincé contre son torse ... Ses mains subissaient des spasmes incontrôlables, glissant sur le manche de la hache afin de tenter de l'extraire hors de lui ... Mais en vain. Des écumes de salive inonda ses lèvres, ses yeux écarquillés et déments cherchaient sur un élément auquel pouvait se raccrocher pour éviter la mort. Un sourire en coin étira les lèvres du cannibale ...

"Accepte de devenir mon repas au moins ..."

Ses mains retiraient la hache avec une certaine brutalité, puis la lame vint décapiter le misérable individu. Sa tête bondit en laissant percevoir d'épaisses é
jaculations sanguines qui s'éparpillaient dans toutes les directions. Une fontaine sanguinolente qui méritait d'être vu comme un spectacle magique, une animation réussie. Ce n'est seulement lorsque le corps se détendit entièrement à terre que Thorolf plongea son poing à l'intérieur de la plaie béante. Son coude allant jusqu'aux entrailles, il agrippa avec la main les morceaux qu'il put transporter. Il retira des organes dont il ne connaissait pas réellement le nom avant de les porter droit dans sa gueule. Les deux autres guerriers ne se laissaient pas prier pour commencer à dévorer le reste ...

Au moment du repas, le bruit des mastications se multipliaient. Les dents et la bouche étaient ensanglantés, la panse devenait rapidement comblée. La brume devenait à nouveau sournoise ... Malgré le brouillard qui masquait la totalité des environs, il sentait la présence d'un individu non loin de leur position. Un individu potentiel qui ne faisait pas partie des prisonniers actuels. Un sauveteur ? Ou tout simplement un être naïf ? Thorolf arrêta de suçoter un os, puis il la jeta à terre en grognant sourdement ...


Dernière édition par Thorolf Gunnar le Mar 5 Juin 2012 - 20:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptySam 12 Mai 2012 - 17:50

Thaodia…

Cette terre déchirée par les guerres de meutes et ou on ne pouvait circuler en sécurité.. Lorsque ce n’était pas pour des rivalité politiques, on tombait sur des lycans qui avaient faim..
Sauf que moi, j’avais besoin d’une fleur qui ne poussait qu’ici. Une fleur qui saurait me donner des pigments bleus pour ma peinture.
Une fleur qui, histoire d’avoir bien les deux pieds dedans, ne se trouvait que dans les marécages hurleurs.

Et histoire de bien rigoler, il avait fallu que cette fichue neige tombe drue ! Un paysage blanc qui me privait de tout repère ! Un enfer de lumière qui m’aveuglait.. Une couche blanche qui semblait peu à peu m’avaler. Mais les Esprits me guidaient.. Les étoiles m’avaient suffi à m’orienter et j’avais trouvé mon chemin dans ce pays absurde et infernal.

Résultat, je me les pelais, dans un brouillard désagréable.. Et c’était sans compter que je devais faire attention à ou je mettais les pieds.. Les flaques d’eau croupies étant recouvertes d’une fine couche de glace..

Normalement, ces fleurs poussaient en parasite sur les branches des arbres, j’avais donc encore des chances raisonnable d’en trouver. Si jamais je réussissais ma quête, je serais largement récompensé pour ma peine. Le bleu que je tirerai de ces fleurs était simplement parfait..
Mais d’ici que je mette la main dessus, je progressais, en armes, à grand renfort d’une humeur massacrante. Comme d’habitude en Thaodia, j’avais du semer des poursuivants, et ces derniers jours avaient été passablement désagréables. Et moi, qui par nature étais une personne qui n’aimait pas tuer, j’aurai juré que si un lycan me tombait dessus, me cherchant des noises, je lui rentrerai dans le lard.
En fait, ces derniers jours et cette succession de poisses me donnaient presque ENVIE de croiser un lycan sur lequel je pourrais me défouler. J’avais, somme toute, envie de me conjurer ma frustration et ce vrillement sourd qui mènerait bientôt à la colère ou l’irritation profonde.

Autant dire que lorsque je trouvais une branche à terre, dans ses traces de pas… Que lorsque, au milieux de ces vestiges d’une course-poursuite, je vis, arrachées, une pousse de ces fleurs, piétinées et inutilisable, je sentis l’envie de tordre des cous..

Curieux, je me mis à suivre ces traces. Au vu de la profondeur et des marques, l’un était pied nu, et léger dans sa course. L’espacement entre ses empreintes montrait une foulée désordonnées.. A sa suite, on voyait des séries de trois se superposant. Beaucoup plus lourdes. Des gars fort.. Deux en retraits et un meneur. Lequel avait les plus grandes foulée et les plus profondes.
Pas un meneur.. Un alpha..

Ca changeait la donne… J’étais sur un terrain de chasse… Je décrochais mon bouclier de mon dos et commençais à marcher accroupis.. Proche de la terre, je me rapprochais, invisible dans la brume, des bruits étranges que j’avais commencé à entendre.
Il était temps ; pour la première fois, qu’en Thaodia, ce soit un peu à moi d’être le prédateur.. Et que les chasseurs deviennent les proies de ma colère. Car une chose était sure… Ce pauvre gars qui tentait de fuir.. Si ils lui mettaient la main dessus..
Le Code serait appliqué.. Les Esprits me regardent, et je ferais honneur à mes valeurs.. La main sur le manche de ma hache, je commençais à faire le tour de la scène.

Car oui, ils s’étaient arrêtés, tous. Et de drôles de bruits s’élevaient à présent. Je n’arrivais pas à voir. Mais je ne devais pas encore m’avancer. Car si la brume me les cachait, c’était aussi grâce à cela que j’étais invisible.

Puis soudain, ces drôles de bruits cessèrent. C’était le silence. J’étais repéré. On me devinait, on me cherchait.. Mais je ne devais pas me reveler.. J’avais un avantage sur eux.. Et je comptais bien voir de quelle trempe ils étaient avant de me montrer..
Je ramassais ça et là quelques cailloux.. Invisible, toujours, je leurs laissais le loisir de se demander ou je pouvais bien être lorsque…

« Plouf ! »

Sur ma gauche, un des caillou avait atterri dans une flaque du marécage.. Puis un autre, sur ma droite, venait de ricocher sur une pierre.. Des bruits discret.. Des branches cassées, des glissements contre glace.. Des corps s’enfonçant dans la neige.. Accroupis, je tournais autour d’eux, les laissant croire qu’ils étaient, dans cette brume, seuls et encerclé.
Je sortis ma hache et frappais une fois mon bouclier. L’air vierge fit passer ce son brutal pour un véritable coup de tonnerre qui déchirait le silence. Mon rondin résonnait.. Puis je frappais à nouveau d’un autre endroit, sans arrêter d’user de mes subterfuges sonores.. Un grognement.. Pff, c’était la seule réponse que j’avais eu.. J’étais déçu.

Je m’amusais un peu avec leurs nerfs, sentant venir le point de rupture, ce moment ou d’une façon ou d’une autre, je deviendrais visible..

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MessageSujet: Re: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptyLun 14 Mai 2012 - 1:36

Une pierre qui plongea dans l'eau ici, une branche qui craqua de cet autre côté ... Les yeux de ses guerriers virevoltaient dans tous les sens à la recherche de l'origine de cet orchestre de sons qui résonnait d'une manière totalement imprévisible. Les grognements se rejoignaient en un seul, marquant l'impatience et la faim de chair et de sang. Seul Thorolf resta totalement immobile, son oeil plongeant dans l'horizon brumeux. Même si son visage demeura impassible et aussi neutre qu'une pierre, son ouïe s'affola et tenta de déceler calmement la position de son nouvel ennemi. Ou dû moins ... Etaient-ils plusieurs ? Le chef douta de cette hypothèse, il n'y avait que peu de déplacements effectués par cet individu. Que recherchait-il à s'attirer l'attention ainsi ? Regrouper sa confiance guerrière avant de décharger son courroux sur le cannibale de Thaodia, lui, seigneur des Drack ? Il en aurait pu rire si seulement il se souvint comment il fallait le faire. La neige resta inexistante pour le moment, seul un vent hivernal commença à se lever. D'ici peu, un terrible blizzard s'installera. Soudain, un bruit creux et vibrant explosa dans l'air, libérant une sonorité très distincte : celui d'un bouclier frappé avec hargne par son porteur. Un seul guerrier. Un seul soldat. Des bruits sonores et perceptibles ... C'était tout ce que la nature pouvait lui offrir.
Ses fidèles acolytes étaient à deux doigts de partir précipitamment dans la brume, tête baissée. Thorolf inspira longuement et profondément ... Ils avaient compris que c'était une erreur à ne pas commettre dans une pareille situation. Mais pourtant, cela était une bonne raison d'évaluer son nouvel opposant. Thorolf n'était pas seulement une masse de muscles, un cerveau était en constante ébullition à l'intérieur de son crâne. Il toisa le regard d'un de ses sergent qui possédait la bouche grossièrement cousue. Le vieux titan dût arriver à cette solution pour le faire taire, le sergent étant trop instable sur le plan psychique et se mettait à crier pour nulle raison. Ce dernier comprit le signe et grogna d'une voix gutturale pour se faire entendre. Les deux guerriers confirmés pénétraient dans le brouillard glacial des marais ... Pour ne plus en ressortir.

En effet, dès le premier instant, le silence était revenu comme mort, totalement immuable. Ensuite vint des bruits d'une lutte acharnée, le son des cliquetis métalliques et du bouclier revenait sans cesse. Mais il était rapidement suivit par plusieurs gémissements étouffés, d'autres étaient au contraire alarmés et hurlés d'une voix atroce. C'était la voix de son sergent. L'homme aux lèvres soudés par une couture ignoble. Son cri avait sans doute déchiré la totalité de sa partie buccale lors du combat. Il l'imagina baigné dans le sang ... Quel gâchis. Maintenant qu'il avait réussi à lui clouer le bec il y a de cela quelques nuits, voilà qu'on lui offrait son cadavre neuf et frais pour être délecter avec une gourmandise particulière.

Mais voilà qu'une ombre nouvelle, un peu moins épaisse que les deux autres, s'avança droit vers lui. Peu à peu, il put distinguer son visage encore coléreux et triomphant. Un faciès dur et tâché de sang qui était tenaillé par le temps, mais qui exprimait également une expérience guerrière confirmée. Cela était loin d'être son premier combat ... Comme son dernier, assurément. Ses cheveux d'une couleur aussi blanche que ceux de Thorolf ornaient son crâne jusqu'à ses omoplates. Mais ce que l'ancien lycanthrope retint de tout son aspect physique était son parfum corporel aux humains ... C'était un homme, pas un mâle sauvage. Et pourtant, il parvint à lyncher deux de ses sbires dans leur propre territoire. C'est dommage, s'il était loup lui aussi, il l'aurait pu l'enrôler de force et ainsi le remplacer les pertes. Sa hache sanguinolente était maintenu avec fermeté à l'intérieur de son poing. Les gouttes ne tardaient pas à serpenter pour venir chuter jusqu'au sol. C'est avec un geste à faible vitesse que Thorolf releva ses bras et se mit à applaudir mollement, comme si cela était un théâtre où la mise en scène n'était pas à son goût.

"Bravo ... Bravo ... Bon, inutile de se présenter, tu ne m'intéresses pas assez pour que je t'accorde le droit de valoriser ton nom."

Le vieux titan attrapa sa hache et s'avança dangereusement dans la direction de son adversaire. Son oeil animal et furieux fixa sa nouvelle cible et retint son visage au fond de sa mémoire. il fallait l'éliminer. Il fallait frapper … Il fallait frapper … ERADIQUER, EXTERMINER, OCCIRE ET ABATTRE LA CIBLE !

Pris dans un élan tempétueux, le vieux lycan chargea en levant très haut son arme à deux mains. Un cri sonore et puissant jaillis de sa bouche, il allait abattre sa hache sur son crâne quand son adversaire esquiva l'arme avec agilité. Sa vitesse était si grande qu'il parvint à contre-attaquer et à le frapper avec son bouclier. Le choc était si surprenant que Thorolf recula de deux pas par sa puissance ... Jusqu'à ce rendre compte que son nez était brisé. Lui, un homme ... Avait réussi à transmettre des dégâts aussi rapidement ? Sans même se soucier de son flot de sang qui sortit de sa partie nasale, il envoya son énorme pied contre le bouclier de son ennemi afin de le déstabiliser. L'action avait réussit, mais Thorolf ne put attaquer comme il l'aurait souhaité. En effet, au moment de frapper, l'humain fut plus rapide que lui. Il exécuta un mouvement où l'extrémité de sa hache entailla la moitié de son abdomen.

Le seigneur des Drack rugit violemment en portant une main sur sa longue blessure ... Mais la frénésie bestiale commençait à prendre le dessus et l'adrénaline continuait inlassablement de gonfler. Il leva à nouveau sa hache et frappa une fois, deux fois et même trois le bouclier du guerrier humain. Ce dernier parvint à se défendre efficacement, mais il dût ressentir les vibrations des féroces martèlements. En tentant de placer un quatrième coup, la hache de son ennemi l'entailla à nouveau le tibia. Thorolf était en train de subir les attaques de son opposant ... Il ne parvenait pas encore à bien cerner son adversaire.

Le vieux colosse observa son adversaire en marquant une courte pause. Il ne dit rien, restant silencieux. Un seul sourire vorace et mauvais éclairant son visage. Les hommes étaient si tendres ... Il se réjouissait de l'empaler selon la coutume traditionnelle. Ce n'est qu'après cette courte pause où les deux guerriers s'échangeaient un regard meurtrier que tout s'accéléra. L'humain s'interposa en attaquant Thorolf, mais ce dernier parvint à esquiver son attaque et lui asséna au passage un violent coup en usant de son coude. L'homme tituba en arrière mais reprit rapidement ses esprits ... Mais il se baissa à temps, manquant de peu la grande hache du chef des Drack. Thorolf l'avait presque décapité ... Sa tête aurait éjecté de son corps en laissant jaillir une puissante fontaine sanglante. Le colosse massif s'avança à nouveau et porta un coup à l'horizontal ...

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MessageSujet: Re: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptyJeu 24 Mai 2012 - 6:31

Le vieil alpha n'était pas dupe. Et je n'en attendais pas moins de sa part. Il serait ma cerise sur le gâteau. Mais si je pouvais me mesurer à lui; je devais avant tout m'occuper de ses sbires.
Et eux semblaient nerveux, presque apeuré.. Et le vieil alpha en avait pris compte, et d'une façon ou d'une autre, il savait que l'attente ne serait que plus dangereuse pour eux.
Aussi il s’enfonça dans la brume avec ses acolytes.

Ils avaient fait offense au Code, les tuer était mon devoir et mon droit. Et exceptionnellement, ce serait mon plaisir de chasseur.
Le premier des deux fut simple. Je bondis de la position accroupie alors qu'il s'approchait de moi. Apparaissant comme un diable devant son nez, il n'eut pas le temps d'ajuster sa garde. Je chassais son arme d'un revers de bouclier et enlaçais son cou de l'angle de ma hache.
Il regarda droit dans mes yeux et y vit une si forte détermination que cet échange le laissa dans l'incapacité de crier. Je l'avais pris par surprise, et le dominais à présent. D'un geste sec, je fis pivoter le manche de mon arme dans ma main.
Il était un guerrier, il allait se ressaisir. Je n'étais pas cruel, aussi j'avais coupé court à ses instincts en lui brisant le cou. En un seul geste, décisif. Un craquement immonde conclu mon attaque, signe que ses vertèbres avaient bel et bien subit l'impact de ma hache.
Il tomba à terre, agité de spasmes. Un gazouillis s'échappait de sa gorge tandis qu'il essayait de dissiper la raideur que mon coup avait provoquée.
Paralysé, il semblait avoir perdu le moyen de hurler la douleur qui le prenait. Puis très vite, la mort.

Mais je n'avais pas le temps de me délecter du spectacle. En effet, son camarade, alerté, m'avait chargé.
On aurait pu parler de duel.. S'il n'avait pas cessé de regardé autour de lui, de crainte qu'il ne se fasse frapper par un des âmes invisibles que je lui avais mis à l'esprit.
Chacun de ses coups était lourd. Plus lourd que les miens d'ailleurs, car il était bien plus fort. Mais il était nerveux, prévisible, et maladroit.
Chacune de ses attaques rencontra mon bouclier dans un cliquetis d'acier. Bougeant, je ne tenais pas à me faire repérer par l'alpha.

J’entraînais mon adversaire dans un jeu, une danse. Je donnais un pas rapide qu'il avait du mal à suivre. Je profitais chaque fois un peu plus du désordre de ses coups pour contre attaquer, et chacune de mes tentatives lui laissait une fine éraflure.
Puis l'erreur fatale. Comme s'il en avait eu assez de voir mon rempart, il leva une main en but de pulvériser mon bouclier. Je levais de suite mon bouclier pour bloquer son poignet et abattais ma hache à la naissance de son épaule.
Malgré le nerf sectionné et la douleur insupportable que devait provoquer cette atteinte, je ne vis que ses yeux s'arrondirent. Par le moindre son. Son menton bougeait bien, la peur et la douleurs terrassaient bien ses yeux.. Mais seul un son guttural et sourd arrivait à franchir ses lèvres.
Tirant mon épée pour l'achever, je remarquais alors les points de couture.
A nouveau, je le fixais droit dans les yeux, avec une pointe de curiosité malsaine cette fois : je me demandais ce que cela m’apprenait sur lui et surtout sur son alpha.
L'épée toujours au-dessus de sa gorge, il était au supplice. Il tremblait, suait. Un insupportable suspense. Pourquoi m’étais-je figé ? Pouvait-il imaginer à ce moment même que j'imaginais (du moins je tentais) quel type d'homme pouvait coudre la bouche d'un suivant ?
Il ne tint pas et sa terreur lui donna une force que moi-même je n'aurais pas soupçonné possible. Il déchira chacun de ses points, sans doute dans une atroce douleur qui rendit ce cri plus inhumain encore. Il avait la bouche parfaitement déchiquetée.. Difforme.. Même moi en eu un haut le cœur.
Mais ma lame frappa inéluctablement. Un trajet rituel pour achever ses adversaires. A travers le triangle, de chair sous le cou, formé par les premières côtes. L'épée sectionnait la trachée, puis transperçait le cœur avant de faire de même avec les poumons pour finir par couper l'estomac en deux.
Il n'y avait presque pas la moindre goutte de sang, et pourtant mon arme était enfoncée jusqu’à la garde dans mon adversaire.
Le cri de ce dernier s'arrêta aussitôt ses cordes vocales mises hors service. Il étouffa quelques secondes. Puis s'affaissa, yeux révulsés. Alors que je rangeais ma lame, rouge, ce fut seulement maintenant que le corps était allongé que le sang put se déverser hors du cadavre.

Je retirais ma hache de son épaule et fit quelque pas, parfaitement conscient. Il était là, simple et immobile. Absolument pas surpris, il m'attendait. J'avais un certain picotement le long du dos. Ce genre de réaction physique qui ne m’arrivait que lorsque je faisais face à un adversaire qui avait toute les chances de me faire rejoindre les Esprits. Ce vieux lycan, avec son impressionnante hache de guerre, dégageait une de ses aura de calme meurtrier..

Mais qu'importait ? Après m'avoir brièvement montré son mépris, il frappa. Une mécanique s'engageait et rien ne comptait plus à présent que lui et moi. Son aura n'était pas assez forte pour me figer dans l'action. Juste pour insuffler en moi le doute lorsque je réfléchissais. Mais prendre le temps de réfléchir à présent, c'était mourir.
Je n'analysais rien, je réagissais presque par instinct. Un instinct de chasseur qui me faisait agir en conséquence d'un animal qui était lui-même un chasseur. Nous en étions à ce moment où on décidait de qui était la proie.

Mes réflexes naturels m'accordaient de quoi compenser sa force. En effet, son arme était simplement effrayante, et j'en évitais le contact et profitais du poids entraînant de cette dernière pour me dégager un chemin royal vers un adversaire sans garde.
Par deux fois ce procédé fut vainqueur, et je commençais à me dire que le Code ne savait faillir, que je ne pouvais pas perdre.
Mais son hurlement bestial me glaça le sang.

Ce coup là, je n'avais pas assez de force d'esprit pour m'y dérober. Une fois.. Réfugié derrière mon bouclier, je ne pouvais plus me mouvoir.. Deux fois... Trois fois.. Ce titan m'avait littéralement démolis le bras. Il tiendrait bon et pourrait encore servir. Mais un autre enchaînement de ce genre et la fracture serait bien le moindre de mes maux.
Si je restais sur sa paume, ce lycan saurait me casser en deux rien qu'en refermant le poing.. Et je réagis en vitesse, entaillant son tibia, pour me soustraire à sa force et reprendre de la distance.

Après une minute à se jauger, il chargea. Une fois encore, ma vélocité eut raison de sa force. Coupé net, son coude heurta avec violence mon abdomen. Souffle coupé, j'eu cependant le temps d'esquiver un prodigieux coup de hache. Levant mon bouclier, je réussi in extremis à dévier le second.
Juste.. Trop juste.
Le coup décapita net ma propre hache et m'entailla sévèrement le poignet. Résolu, je reculais une fois encore et tirais mon épée. La douleur me forçait a en user avec plus de légèreté.. Pas grave, je m'en débarrasserai sous peu.

Plus je l'asticotais, plus il devenait fort et brutal. Je commençais à me demander si j’arriverai à avoir raison de lui avant qu'il ne devienne capable de casser mon bouclier.. A main nues.
Il était temps de profiter de mon avantage et de laisser tomber ma dernière carte pour un coup frontal et brutal.

Omnibulé par une lame qui savait faire des dégâts plus directs qu'un bouclier, Thorolf arrêta net et avec aisance un coup de travers. Là, je lâchais mon épée et ma solide main s'accrocha à sa hache. Abaissant cette dernière au niveau de mon pied, je la coulais au sol en faisant un pas en avant, prenant appuis sur sa partie non tranchante.
Là, je frappais d'un coup puissant de bouclier la ceinture du guerrier. Sans lui accorder de répit, je frappais une seconde fois au niveau du ventre. Couper ainsi le souffle provoquait une réaction presque instinctive : on baissait le menton pour le récupérer.
Je cueillis donc la mâchoire de l'alpha avec violence en relevant brutalement mon bouclier qui, alors collé à son ventre, avant l'angle parfait pour broyer cette dernière.

Cependant, mon bras entamé par les trois coups de hache manquait de puissance, et l'alpha remit une distance entre nous. Dès lors que je passais la garde de sa hache, il jouait des poings et des coudes pour un corps à corps rapproché. Si j'avais déplacé sa mâchoire, j'avais reçu un gnon qui m'avait balancé à terre et m'avait fait perdre pas mal de mes repères.
Secouant la tête pour reprendre mes esprits, je roulais sur le côté pour esquiver un nouveau coup de hache qui m'aurait volontiers coupé en deux.

A terre et ne pouvant attaquer avec mon bouclier faute de ne pouvoir me défendre, j'étais obligé de laisser l'initiative. Si bien conscient de sa force et de ma mobilité réduite, l'alpha frappa à nouveau. J'encaissais le coup sous mon bouclier, puis glissais ce dernier dans l'interstice entre les manche et la partie de fer, arrêtant le tranchant a quelques centimètres de moi. Sa force ne tarderait pas à vérifier la symétrie de mon visage. Déjà je sentais son acier froid m'entailler profondément le front.
Alors j'utilisais sa poigne contre lui, et usant de ce qui restait de jus dans mon bras, je déviais notre duel sur la gauche. Lâchant ma propre arme, j'expédiais sa formidable hache dans ce même élan, a quelques mètres, dans la neige.

Jeu de jambes, je le mis à terre en chassant d'un bon coup de pied l'intérieur de son genou. Déjà à terre et conscient que comme la fuite ne me serait d'aucune utilité ou dignité, je profitais de ma stable position pour lui sauter dessus, lui qui se remettait encore de sa chute.
Avec un bras quasiment en moins et au jeu du corps à corps en roulé boulé dans la neige avec un lycan cannibale et anthropophage, j'avais indéniablement le dessous. Mon assaut ne l'avait pas laissé indifférent, mais je ne faisais pas encore le poids. Si proche et dans un tel jeu de mains, ma vélocité n'avait pas la moindre utilité.

Tandis que j'essayais de limiter les dégâts de mon bras valides, gardant ses mains loin de tous points vitaux, mon bras faible chercha à ma ceinture mon couteau de chasse. Sous lui, je me prenais coups sur coups. J'arrêtais la brutalité de la plupart d'entre eux, mais ses poings répétés sur mon avant-bras collé à mon visage laissaient sur l'un et l'autre des ecchymoses et des douleurs que je ne pouvais pas ignorer. D'autant que cette main valide était déjà enjolivée d'une belle entaille..

Mais je subissais ça comme je pouvais, savant que micro secondes après microsecondes, mon poignard approchait presque sournoisement de son flanc. J'avais peur... Peur qu'après tant de coups et même après celui que je m'apprêtais à porter, la frénésie de l'Alpha ne le garde de mes attaques et ne me balaie...



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MessageSujet: Re: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptyLun 28 Mai 2012 - 23:46

La bataille éclata durement entre le fracas des nombreux assauts, les sifflements des lames qui tourbillonnaient dans l'air et les crissements des pas agiles minutieusement calculés. La sueur ne cessait de ressortir par les ports de leur chair au fur et à mesure que le temps s'écoulait. La fatigue et l'endurance étaient tout deux travaillés mentalement avec un acharnement particulier. La brutalité, la victoire et la discipline guerrière semblaient être les seuls facteurs qui auraient pu les rapprocher l'un de l'autre ... Ce qui était déjà le cas à cet instant, mais les deux opposants étaient beaucoup trop près pour que cela soit une simple partie amicale. De plus, la démence instable du vieux titan barbu ne pouvait se permettre de s'offrir des sympathisants ... Encore moins lorsque ces derniers étaient humain. Un bon allié était un allié mort, allongé sur une table entre ses couverts habituels afin de satisfaire pleinement la restauration du chef. Il se mentait à moitié en disant cela ... Car des alliés, il en possédait une pelle à présent. Il entretenait des relations stables avec les Croc-Noirs, Hurle-Vent ... Et bientôt Sang-Chaud. Nord-Bois devra être éradiquer car elle porte l'étendard d'un système pacifique aussi putride que nauséabond. Une honte pour une fraternité lycanthrope. Mais par rapport à cet étrange guerrier, il savait ... Il savait qu'il n'était pas un loup. Il ne puait pas le fauve même si sa force et la puissance qu'il a continué d'exercé aurait pu se rapprocher facilement. Pour la première fois de sa longue existence, Thorolf, emblème d'une meute symbolique sous le regard de Thaodia, avait eu tort de sous-estimer son adversaire. Un simple humain. Un homme. Et pourtant ... Il était bien plus que cela.

Thorolf avait de la peine lui aussi, mais il tint bon. Ce n'est pas un prédateur plus haut que lui qui allait le stopper. Il possédait les aptitudes nécessaires pour gagner une longueur d'avance sur ses mouvements, car le vieil homme parvenait presque toujours à retourner ses attaques contre lui. Le seigneur des Drack pivota donc sa hache et brisa celle de l'homme en deux. Il pesta un juron pour exprimer sa frustration, encore quelques centimètres et il l'aurait pu déchirer les coutures de sa peau ... Son adversaire retira une épée meurtrière de son fourreau. Changement de stratégie, Thorolf allait devoir opter sur la défensive. Il grogna sourdement pour maintenir l'adrénaline en éveil, espérant que cela soit suffisant pour achever ce combat plus rapidement car il commença à douter de l'issu de ce duel. Le vieux guerrier chargea sur lui, le coup fut paré sans peine ... Mais ce que le cannibale n'avait pas calculé était la feinte qui le perturba ensuite. L'homme avait réussi à plonger sa hache à l'intérieur de la terre, son pied bloqua l'arme en refusant de la laisser se lever. Dès cet instant, plusieurs puissantes attaques démolissaient son visage et son ventre. La mâchoire craqua d'un bruit sec et sonore, il ne cessa d'embrasser la surface du bouclier qui cette dernière lui causa de graves dégâts. Mais sa poigne ne se relâcha pas pour autant sur sa belle hache ... Il força sa main à garder une pression maximale pour ne pas quitter son arme de prédilection.

C'est avec un coup d'épaule suivit de sa jambe qui s'élança et heurta le bouclier qu'il réussit à créer une nouvelle distance. Des filets de sang et de bave inondaient son menton, tâchant la blancheur de sa grosse barbe ... Il cracha par terre ce liquide chaud au goût métallique avant de reporter un regard empoisonné sur l'auteur de ces dégâts. La maltraitance de son nouvel ennemi avait eu un effet chaotique sur son corps ... Mais son esprit était tenu comme deux étaux chauffés à blanc qui serraient son cerveau en incorporant une frénésie animale. Sans même attendre plus longtemps, il chargea contre lui en catapultant son poing contre son visage. L'impact était violente et dure, mais le guerrier gardait une résistance accrue et une condition mentale amplement saine pour ne pas succomber dans l'inconscience. L'homme chuta lourdement par terre, devenant une cible facile en libérant une occasion de le tuer définitivement. Thorolf leva sa hache bien au-dessus de sa tête et la laissa retomber en visant le crâne du guerrier. Le coup était manqué, il parvint à se défendre en exécutant une roulade de côté, la boue et la neige commençait à le recouvrir. Un autre coup fusa, mais la hache frappa contre le bouclier qui ce dernier résonna clairement dans les environs. Très rapidement, une action défensive avait eu raison de lui. En effet, en l'espace de quelques secondes, il put regardé son arme le quitter sous son œil ébahi et tomber à son tour en embrassant le sol. Il sentit une masse lourde et épaisse se jeter sur lui, des jurons s'écoulaient hors de ses lèvres déchiquetées baignées dans le sang. Mais Thorolf parvint à le faire basculer et à se mettre à califourchon sur lui, bloquant ainsi la totalité de ses déplacements. Ses poings commençaient à fuser en déclenchant une frénésie meurtrière coup après coup ... Il voulait transformer ce visage humain en quelque chose de totalement difforme, l'abrutir suffisamment jusqu'à pilonner son crâne et dévisager la blancheur de son crâne saignant. Malgré que le vieil homme était en position de faiblesse, il parvint à dévier la plupart de ses assauts. Mais il suffisait de rencontrer un des poings du lycanthrope pour subir un mal terrible.

Soudain, une douleur lui déchira un hurlement de rage. Une dague pénétra dans les profondeurs de sa chair, déchirant ouvertement la couture de sa peau. La souffrance était cuisante, le seigneur des Drack dût porter ses deux mains autour du poignet de l'homme pour le faire cesser de l'enfoncer toujours plus loin. L'homme était tenace car il réunit la force de ses bras pour affronter ceux de Thorolf. Mais ce dernier remarqua qu'il devait rapidement s'extirper de cette situation, donc il empoigna brutalement la gorge de son ennemi et la serra avec toute la force dont il était capable. Il voulait rompre ses cervicales avant que son sang ne se vide entièrement de la plaie. Mais son brillant opposant parvint tout juste à retirer la lame et à la planter à nouveau contre le flanc du vieux colosse. Ce dernier s'égosilla ouvertement, la furie était à son paroxysme ... Sans tarder, il se releva en portant l'homme au-dessus de sa tête chevelue à l'aide de ses bras recouverts de muscles avant de le projeter deux mètres plus loin.

Il jeta un rapide coup d'oeil sur ses deux nouvelles plaies ... La régénération ne se déclenchait pas aussi vite, il devait continuer à se battre en évitant un maximum de coups. Mais il possédait un avantage que d'autres lycanthropes n'avaient pas. Le corps et la masse de Thorolf étaient si épaisse et large que deux coups de poignard ne pouvait suffire pour l'arrêter. Néanmoins, les plaies commençaient à l'affaiblir considérablement ... Il fallait en finir vite. C'est pourquoi il descendit ses bras en commençant à toiser le regard de son ennemi. Il était dans une position neutre, démontrant qu'il n'allait pas continuer à se battre. Un sourire mauvais illumina avec peine son visage dur et sanguinolent. Cet homme était redoutable, il possédait une endurance et une force à faire pâlir le plus brave des guerriers. Le tuer serait un tel gaspillage ... Il y avait un traitement beaucoup plus honorable que cela. La mort ne devait pas l'embrasser, car elle n'était pas la pire des conséquences. La fatalité la plus malsaine et la plus sadique était simplement d'ôter l'identité de son adversaire, et non sa misérable vie. Il voulait le changer, qu'il grandisse, qu'il se transforme ... Qu'une paire de crocs se dessinent sur ses prochains sourires, qu'une féroce voracité alimente sa panse. Thorolf allait le mordre. Cela était décidé.
Le vieux guerrier ne chercha pas à attaquer ... Peut-être commençait-il à fatiguer lui aussi ? Leur combat était peut-être court, mais il resta un des plus intenses que Thorolf avait vécu. L'essence même d'un échange fusionné à une brutalité sans pareille. Il était fier de cet humain. Un solide respect se dessinait au fond de ses yeux affamés. Pour une fois, un homme n'était pas mort de ses mains ... Non, il continuait à le regarder derrière son bouclier, croyant qu'il parviendrait à déchirer le chef de meute en morceaux. Il en était tout à fait capable, Thorolf n'était pas invincible même si sa position, son intelligence et sa force étaient des facteurs difficile à rompre. Thorolf fit entendre sa voix rauque habituel :

"Bravo, humain. Tu as gagné."

Le ton de sa voix était sincère. Il avait définitivement gagné. Il l'avait presque battu. Et pourtant, comme tout guerrier qui se respecte, l'homme chargea pour l'achever. Peut-être n'était-il pas dupe ou qu'il ne pensait pas un lycanthrope comme lui s'en tirer si facilement ... Dans tous les cas, le vieil homme était loin de la vérité. Thorolf commença à courir dans sa direction, puis les deux combattants s'entraient dans une violente collision. L'impact était si réel, si titanesque que les deux guerriers tombaient les deux à terre en s'étreignant maladroitement. Thorolf ramassa à nouveau le bouclier dans la gueule, mais il parvint à trouver le fruit de ses recherches ... Un bras. Il parvint à faire dévier le second coup de bouclier lorsque son visage se rapprocha dangereusement de l'avant-bras de l'homme. Une première morsure se fit rapidement. Rapidement, Thorolf agrippa le col de son adversaire avant de planter ses crocs sur son épaule. Il tint ainsi sa morsure pendant un moment, libérant les sécrétions de ses canines. Mais il fut projeté avec peine par le guerrier encore vivant ... La deuxième morsure était achevée en cas de sûreté. Bien vite, Thorolf se remit sur pieds et s'éloigna de son ennemi. Sa tâche était accomplie, il ne désirait pas se battre à nouveau ... L'homme était mal en point, la douleur devait l'éveiller comme un mauvais diable. Haletant, le chef de la meute murmura à nouveau :

"Oui ... Tu as gagné ... Tu as gagné une nouvelle vie."

Il ouvrit sa gueule et extirpa brusquement une dent ensanglantée hors de sa bouche. Le croc tomba directement à ses pieds ... Le cannibale savait pertinemment ce qui allait se passer. La première transformation se montrait toujours comme un fiasco, une tempête de sauvagerie sans limite. Et comme le hasard faisait bien les choses, une caravane composée de 12 citoyens s'approcha de leur position ...

"Eh ! Azur, ralentis !

Thorolf se retourna au même moment ... Des femmes et des enfants constituaient le groupe. Thorolf se pourlécha les lèvres déchirées avant de reporter son regard sur l'humain qui subissait une fièvre désagréable et des légers tremblements.

"Messire, vous ... Vous allez bien ?"

Le jeune inconscient s'adressa au seigneur des Drack. Ce dernier se cacha le visage pour éviter d'être reconnu, la brume et la légère tempête de neige aidait facilement à le camoufler dans cette mascarade.

"Ouaip. Mais mon ami ici présent est malade. Vous devez l'aider !"

Pendant que les hommes se rapprochaient de l'ancien humain, Thorolf recula lentement de quelques pas jusqu'à se fondre dans le décor ... Un dernier sourire étincela ses canines rouges. Il devait partir, loin, très loin. Il ne devait pas être là pour admirer le massacre, un lycanthrope né était un animal très difficile à gérer et surtout à dompter. Il espérait revoir cette nouvelle force de la nature bientôt ... Et le voir comme un frère.


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MessageSujet: Re: Une renaissance aveugle [Terminé]   Une renaissance aveugle  [Terminé] EmptyLun 4 Juin 2012 - 18:35

J'avais frappé... Frappé encore.. Il avait hurlé de douleur.. Ce hurlement, de défaite pourtant, suffisait à me glacer le sang. Ce guerrier était réellement terrible.
Après cet échange qui m'avait laissé aussi amoché que lui (mon visage me faisait affreusement souffrir, je devais en avoir tous les os de cassés), nous nous séparâmes.. Mais rien ne se passa de suite.
D'abord je crus que le combat prenait un souffle, une pause. Court mais intense, le mot était faible. C'était un miracle que je tienne debout. Quant à lui, avec ses deux plaies sur le flanc.. Je me demandais comment il était encore en vie.. Par quelle miracle..

Mais le lycan baissa très vite les bras, démontrant une volonté de cesser le combat, que je n'étais pas prêts de suivre. Surprise encore, il avouait sa défaite.
Pas décidé à le laisser en vie, je chargeais, bouclier en avant, avec l'intention de lui briser la nuque.
Mais comme je m'en doutais, le vieux loup me chargea en retour. Je n'avais pas prévu, qu'avec nos forces respectives, il tente le choc frontal. Pourtant, malgré ça, il y eu collision.
Pour lui, je ne savais pas. Mais un tel choc, compte tenu de mes blessures, fit vibrer toute mon ossature brisée.
S'il ne m'avait pas directement sauté dessus et empoigné, j'aurai hurlé. Oui, hurlé une douleur sans nom qui s'était ajouté à mon sale état. Je sentais mon point de rupture arrivé.
Je n'avais pas de blessure profonde et mortelle.. Mais c'étaient des os cassés, des contusions, des hématomes.. Et tellement.. Ce choc venait d’ébranler tout ça.. Et c'était comme si mon corps avait été un roc fissuré qu'un coup de tonnerre venait de briser en mille morceaux.
J'avais mal.. Si mal.

Mais je tentais de me défendre.. Mon bouclier fit un allé retour. Le premier coup frappa Thorolf à la tête, mais il ne sembla pas s'en soucier. En revanche, il baissa la tête à temps pour éviter le second coup..
Il avait baissé la tête sur mon bras.. Et je sentis très vite ses dents pénétrer ma chair, par deux fois.
J'arrivais, cette fois, à pousser un hurlement inhumain et bien plus bestial que je n'aurais du pouvoir le faire.
Je sentais mes veines se remplir de feu. Un feu qui peu à peu me redonnait ma combativité et ma hargne, tandis que ma douleur semblait s'effacer petit à petit.

Je ne compris pas ce qu'il venait de faire. Ses histoires de nouvelles vies... Non, ça m'avait totalement échappé. La morsure de lycan n'était plus présente dans ma tête sur l'instant.
Bien que ma transformation me permette de me régénérer, je me sentais si mal que ce dernier assaut me laissa un peu planer au-delà de la conscience.

Étendu au sol, je ne compris rien de ce qui se passa. J'avais à peine réussi à sentir la venue de d'autres personne, et un dialogue avec Thorolf.. Mais rien d'autre.. Je savais juste que j’étais en vie, qu’on ne m’avait pas achevé.
Puis l'odeur de Thorolf s'effaça.. Une autre, douce, vint à mes narines


J'étais.. Hors du temps.. Lorsqu'enfin je réussis à ouvrir un oeil, je remarquais qu'une femme me soignait, quelques enfants, curieux, s'étaient groupés autour de moi tandis que les quelques mâles du groupe me surveillaient de loin.


-Calmez-vous messire. Vous n'êtes pas en état de vous..

Je venais de me relever. Mes atroces douleurs étaient désormais de l'ordre des grosses courbatures. Gênant mais trop handicapant. C'était à n'y rien comprendre. Mais eux, vu leurs mines effrayées, semblaient concevoir à mon propos quelque chose qui les effrayait.
Allons donc, quoi ?


-Ou est-il ?

Un vieux guerrier avec une telle hache, au fond, son identité était évidente, presque légendaire.
Devant le mutisme de ces voyageurs, une irritation anormale apparu dans ma voix qui perdit son calme.


-Ou est Thorolf ?! Le Chef Drack ? Vous le cachez ?!

Ce feu dans mes veines.. Cette femme que je trouvais attirante seulement par son odeur.. Cette colère en moi..

-Messire.. Par pitié, restez calme.. Il vous.. Vous a..

Mordu ? J'étais.. Puis soudain, je sentis cette petite note musquée et sauvage.. C'était comme si cette odeur m'était familière.. Et qu'elle était celle qui différenciait les lycans des humains.
Ils étaient lycans... J'étais lycan.. Thorolf était lycan.. J'étais.. Ah.. NON ! Je ne devais pas.. Me venger.. Le Code..
Je tombais à genou, les deux mains sur les tempes.. J'avais désormais une migraine si forte..
Un instinct bestial possédait mon corps.. Une envie de meurtre.. J'étais dans une noire colère à cause de la fuite de Thorolf.. De la malédiction qu'il m'avait lancé..
Mais le Code.. Ma raison refusait totalement ces actes, et la contradiction paralysait à la fois mon esprit et mon corps.. Cette migraine était en quelque sorte le dernier barrage. Elle me, ravageait la tête..

Cependant, malgré sa peur, ma guérisseuse posa une main sur mon épaule, comme si elle-même avait connu ça.
Cette odeur de lycan.. Non.. Mal.. Si mal..


-RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAORG !

C'était à peu près ça qui sortit de ma gorge lorsqu'elle provoqua cette rupture. Un grognement, un hurlement.. Une plainte ? Tourné contre moi-même, je souffrais.. Mais la conscience d'une présence à coté de main.. Cette douleur.. Ce feu dans mon sang.. J'étais littéralement devenu fou de rage.

Je sautais sur elle et plantais mes dents dans sa gorge avant de frapper son flanc avec mon arme de chasse. Je me hurlais dessus. Je ne devais pas faire ça. Et pourtant, un temps durant, son sang, sa mort.. Ça avait apaisé ma douleur.
Roulant sur moi-même en profitant de la stupeur qui avait pris le pas sur la peur, j'arrivais jusqu’à mon épée

C'était si.. Ah... Ah la fois le contact de sa gorge sur mes lèvre m'avait excité, et le fait de la tuer m'avait fait entrer dans une frénésie.. Et cette douleur.. J'étais pourvu d'une telle violence.. Je n'avais pas de bonne raison d'agir ainsi.. Juste que j'avais tellement mal que j'étais devenu d'une basse agressivité et tellement primaire..
J'avais envie de goûter des chair, de boire du sang.. Ça m’apaisait.. J’avais moins mal..
Ca n'avait rien d'un combat.. Aucun n'était préparé.. A chaque tête qui tombait, je ressentais une poussé de plaisir.. Pourtant; après chaque meurtre, j'avais encore plus mal qu'avant.

Tuer.. Tuer.. Femmes, enfant, ça m'étais égal.. Je faisais tomber des têtes.. C'était même d'autant plus soulageant que l'agonie était longue. Je voulais faire durer ce répit. Égorgement, décapitation, ablation.
J'avais tellement aimé lorsque cet homme avait arrêté mon poignet.. Lorsqu'il avait eu de l'espoir au fond de ses yeux.. Lorsque, luttant contre lui, ma main descendait lentement.
Mon épée s’abaissait petit à petit vers son ventre.. Lorsque ma pointe toucha son ventre, il commença à crier.. De peur, puis de douleur lorsque je commençai à lui ouvrir les entrailles..
Puis, les yeux fous, je le laissais là, se noyant dans son sang, et fermant les yeux, essayant de trouver la paix dans le gazouillis qu'il produisait.. Rien à faire, j'en voulais plus.

Les bras luttant des enfants, cherchant à se soustraire à ma poigne quand je les étouffais, les mères qui me tapaient dessus pour sauver les enfants, et dont je brisais les poignets d'un revers de coude..
Le craquement des os.. Le bruit de la chair qui se fendait.. Ce soulagement me prenait même quand je désossais des corps mort, ou que je les maltraitais de quelques façon que ce soit. L’exécution de ma folie par le sadisme me procurait cette endorphine qui endormait si temporairement ma douleur..
Mais cette douleur qui ne s'atténuait que partiellement pour reprendre toujours plus forte..

Ma tête.. C'était comme si la demeure même de mon esprit se détruisait.. J'avais mal.. Si mal.. En plus, ma mutation me rendait plus sensible encore. Chaque bruit réussissait à devenir un vacarme dont je me délectais, certes, mais qui devenait très vite insupportable.
Le sang sur mes mains.. Je glissais.. Je ne comprenais plus rien.. Je perdais la capacité à..
Morts.. Tous mort.. Après ce carnage, la fièvre semblât redescendre, mais pas la douleur..

Je contemplais, détaché de mon corps, ce carnage.. Les Esprits... J'avais honte.. Et tellement mal.. Quelle folie..
N'ayant plus de cible, mes doigts pleins de sang cherchèrent sous ma peau ce qui faisait de moi un lycan. Je creusais ainsi mes joues.. Je me lapidais les bras, le ventre.. Je me griffais, me mordais.. Je voulais que ça sortes.. Mais mes mains glissantes et poisseuses de sang n'eurent pas raison de mon souffle de vie..

Les levant enfin vers le ciel.. Je me mis à pleurer.. Puis un grognement monta.. Une rancune monstre.. Une haine et une tristesse telle.. Ma barbe et mes cheveux étaient souillés de tant de liquides vitaux.. La sueur, le sang.. La neige tombant drue dans cette brume n’eut pas raison de cette crasse, comme si elle était condamnée à me suivre partout où j’irai..


-Thorolf... Thorolf Gunnar.. JE TE HAIS !

Puis je restais ainsi prostré.. Ma régénération semblait s’occuper de moi.. Je ne voulais pas..
J’étais seul.. Dans cette neige rouge qui ne retirait rien du feu qui m’habitait.. Je voulais être seul.. Seul au milieux de ces cadavres, car à eux.. Je ne pourrais plus faire le moindre mal..

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