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| Le chasseur chassé. [Abandonné] | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Le chasseur chassé. [Abandonné] Ven 4 Mai 2012 - 0:49 | |
| "Le seul moyen de chasser un démon est parfois de lui céder."
*** « Le sang attire le sang. »C’était donc ça Mavreah… L’odeur de mort, de sang coagulé, de cadavre… Lane avait toujours eu peur de se rendre dans cette région maudite. Une peur qu’aujourd’hui elle ne ressentait plus. C’était sans doute pour ça qu’elle y était allée. Elle ne le savait même pas elle-même. Pourquoi était-elle ici ? Avait-elle envie de le savoir vraiment ?
Tout était si triste et en même temps dépourvu de sentiments. Tout autour d’elle avait perdu sa couleur depuis ce jour, ou plutôt cette nuit là. Elle se sentait comme vide de toutes choses, comme si son âme avait été aspirée hors de son corps, hors de son cœur. La vie n’avait plus de sens. Lane ne savait pas où elle devait aller et ce qu’elle devait faire. Le passé et le futur n’étaient plus que des hypothèses. Elle avait perdu la notion du temps. Tout avait prit une valeur irréelle, tout semblait être illusion. Elle voyait les gens passer, s’aimer, se défaire, mourir. Mais plus rien ne la faisait réagir. Elle était simplement devenue un fantôme, ne prêtant plus attention à rien et à qui personne ne prêtait plus d’attention. Vivre ou mourir, plus rien n’avait désormais d’importance. Etait-ce pour cela qu’elle était venue ici ? Pour finir ?
La contrée était bien déserte depuis qu’elle y avait mis les pieds. Elle pensait qu’avec son odeur pestilentielle de chienne elle aurait attiré des invités surprises. Aucun n’avait montré son visage.
Elle avait vu au loin des toits de maisons. Elle s’était approchée. Il s’agissait de nombreux manoirs appartenant à de grandes familles, des nobles sans doute. Un de ces manoirs se trouvait en retrait. Elle s’avança vers celui-ci. Mourir peut-être mais pas dépecée par des dizaines de vampires en place publique comme un vulgaire animal… Provoquer les foules n’était certainement pas de bon augure. Elle alla donc vers ce grand manoir qui semblait abandonné vu de l’extérieur. Elle se reposerait quelques temps avant de repartir tester son incapacité à ressentir quelque chose.
C’était vrai ce que certains lycans lui avait dit. L’odeur qui régnait en ces lieux était atroce et fétide. Son flair de loup avait du mal à se débarrasser de ce parfum nauséabond qui lui troublait les sens.
Lane leva la tête machinalement pour observer la hauteur du bâtiment. Il était d’une grandeur impressionnante. Elle entra doucement, poussant la porte avec une facilité déconcertante. Une fois à l’intérieur elle pu constater l’état délabré de la demeure. Elle avait certainement été pillée par des vagabonds. Elle marcha et se trouva face à un grand salon. Avançant difficilement dans une obscurité qui se faisait persistante et propre aux démons qui la chérissent, elle tentait de rejoindre un grand canapé pour s’y asseoir. Elle esseyaa d’admirer le décor vétuste et abîmé par le temps à travers les ombres qui régnaient dans la pièce. Le silence était maître de ce lieu sordide.
Un craquement, un bruit de pas… Lane sursauta. Son cœur commença à battre. Peut-être lui suffisait-il pour ressentir quelque chose d’aller se faire des frayeurs en Mavreah ? Tout était pourtant réuni pour glacer le sang du plus courageux des hommes, mais cela ne suffirait certainement pas à la faire fuir. Quelle était cette chose qui faisait grincer les planches gondolées du manoir ? Peut-être une chose pour laquelle elle ressentirait enfin de l’intérêt. Plus d’intérêt que la mort ou que la vie. Qui sait ? Au moins, cette chose là la faisait réagir. Une partie de chasse ? Un futur meurtre à rebondissement ?
Elle s’engouffra au fond du canapé, comme pour se cacher, posant sa main sur sa dague, à l’affût du moindre bruit nouveau.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le chasseur chassé. [Abandonné] Ven 4 Mai 2012 - 17:40 | |
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La lune éclairait faiblement la baie vitrée de la chambre royale du manoir. La vie qu’on y avait vécue et les souvenirs du vieux manoir se dispersaient dans la lumière pâle et éclatante, puis, venaient se réunir dans l’ombre des spectres encore présents en ces lieux. Là, était assis le vampire sur une chaise en vieux bois, Adrian, au milieu de cette chambre sinistre. Mais pour un familier à cette maison, cela donnait au contraire cette forme de nostalgie profonde et égarée à travers les siècles, une antique demeure qui avait été autrefois lieu de tant de réunions et de complots, et qui n‘était maintenant, même plus du domaine du souvenir, car à part Adrian, peu d’êtres pouvaient encore prétendre à l’avoir connue dans ses meilleurs jours.
Du sang s’écoulait sur le pied de l’assise, liquide provenant d’une des liqueurs que le vampire buvait avec exaltation. Peut-être que sa tristesse nourrissait elle aussi la colère qui était en lui. Il lui semblait que sa propriété ne lui avait jamais appartenue, et pourtant il savait que jusqu’à son dernier souffle, il protégerait et revendiquerait l’honneur et la suprématie de la maison des Cymeréah.
Le regard ensanglanté du vampire fixait avec obstination de vieux tableaux, le représentant lui et parfois l’ancienne maîtresse de la maison Anya, avec qui il avait subi un divorce précoce qu’il n’eut jamais le temps d’accepter. Un siècle pour un homme signifie la mort, pour un vampire cela signifie la déchéance de l’âme, car plus on boit de sang et plus celui-ci nous semble aussi bon que pathétique. Se levant de la chaise, Adrian s’avança vers le tableau le plus majestueux de la chambre. Il le fixa, observa l’empattement de la toile, la facture de l’artiste, chaque coups de pinceaux, les traits et la couleur, l’expression que le peintre lui avait donné à lui, et à son ancienne vie…
Il prit la bouteille de sang et fit cul sec de ce qu’il en restait. Son regard resta braqué sur le tableau, que nul pillard n’avait eu le courage d'emporter, peut-être par superstition. Il recula un instant, puis, se figea presque aussitôt. Sa main se crispa sur la bouteille de verre, alors que ses yeux se tournèrent vers l’entrée de la chambre. La sueur descendit lentement de son front, Adrian n’aimait pas les rôdeurs, mais il aimaient encore moins qu’on vienne chez lui et qu‘on le dérange, en un jour de repos et de recueil.
Il faillit fendre la bouteille entre ses doigts, et avec réflexion la posa doucement sur un vieux meuble. Marchand avec nonchalance, il s’avança vers les escaliers, écartant quelques toiles d’araignée au passage. Il sentait que l’on se déplaçait dans le salon, et il faisait mine de marcher bruyamment à l’étage, montrant sa présence en ces lieux qui lui appartenaient. Il était chez lui après tout, et peut-être devait-il montrer un semblant d’hospitalité au visiteur qui s’était malheureusement égaré chez lui, en sachant bien qu’une profanation de ce genre méritait un accueil dont Adrian en connaissait le début, mais aussi la fin.
Le vampire descendit lentement les marches, tapant du pied sur les lattes de bois qui frissonnaient à son avancée. Pendant sa descente il observa la grande porte, que l’on avait laissée entrouverte. Le vent et la brume se permettaient de pénétrer à l’intérieur, faisant bruisser quelques vieilles armoires et relevant la poussière. Adrian se posta devant et jeta un coup d’œil à l’extérieur. Visiblement, il était seul avec son invité. Un rictus macabre se dessina sur ses lèvres, puis il referma violemment la porte. Se tournant en direction de la salle de réception il commença à marcher lentement.
"Bienvenue dans la demeure des Cymérah. Nous ouvrons très rarement nos portes aux visiteurs et, pour être franc, tout nos serviteurs ont été congédié il y a bien longtemps de cela."
Le vampire tournait autour de la salle, passant derrière les colonnes, se cachant dans l’ombre du couloir externe. Son regard passait au crible l’endroit, détectant certains changements, observant la moindre présence de l'inconnu. Il s’arrêta net sur une petit boule accrochée au vieux canapé. Celle-ci se fondait presque dans le décor, si ce n’avait était l’éclat de sa lame qui la trahissait. Ses yeux de nocturnes distinguèrent alors le visage fin et la chevelure de l’énergumène, mais plus encore : Une jeune lycanthrope. Non, son parfum n’avait rien d’un chien mouillé, simplement, l’expression de son visage montrait la gêne qu’elle avait à s’intégrer à l’atmosphère. Un humain aurait froncé quelques sourcils, mais il se serait définitivement habitué aux domaines et l’odeur de sang qu’il y régnait. Mais ce n’était pas le cas pour celle qui se tenait renfrognée contre le canapé, grimaçant parfois aux relents ensanglantés qui parvenaient jusqu'à elle.
Adrian ferma les yeux. Il n’aurait imaginé un jour qu’une de ces créatures viennent souiller ces lieux. Il n’avait d'ailleurs jamais eu l’occasion de voir les pillards qui pénétrer chez lui et emporter les seuls vestiges de sa vie d’antan. Un courant de fureur entra en lui, puis il reprit un ton neutre, teinté de violence.
"Il y’a peu d’occasion où j’ai l’amabilité de recevoir un tel invité… Pour ce qui est de mes services, je ne puis vous fournir de quoi vous sustenter, mais je serais heureux..."
En quelques secondes, Adrian s’approcha du fauteuil avec furtivité, dans le dos de la louve, posant doucement la main sur le cuir. Ses talents d‘assassin le mettait en confiance, même face à l‘un des spécimens d‘une race capable de traquer aisément une proie. Son visage s’approcha lentement de la chevelure de la jeune fille, ses lèvres presque collées à son oreille droite. Son souffle était largement audible, et il ne se posait point la question de savoir si elle l’avait sentit venir ou non. Il prit la voix la plus douce et la plus assurée, un sourire amusé se dessinant une nouvelle fois, et glissa à son oreille :
"Je serais vraiment heureux, dès maintenant, de t’enterrer vivante au pied de mon manoir."
Ses paroles étaient de glaces, il prenait un plaisir sans fin à glisser ces quelques mots à l’oreille de ses victimes, les figeant dans la terrible réalité qui pouvait s’en suivre. Avec la même aisance qu’à son aller il recula et sombra une nouvelle fois dans l’ombre, la laissant seule avec son destin, celui de mourir dans ce canapé, ou de jouer à un jeu bien plus intéressant, auquel le vampire ne lui laisserait aucune échappatoire.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le chasseur chassé. [Abandonné] Sam 19 Mai 2012 - 19:28 | |
| "Attrape-moi si tu peux."
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Lane en était à présent certaine, il y avait quelqu’un dans le manoir. Elle pouvait entendre les bruits de pas prendre du volume et devenir lourds, comme si l’occupant l’avait entendu pénétrer chez lui et qu’il souhaitait lui montrer qu’elle n’était pas la bienvenue. Il devait se trouver à l’étage, puisqu’elle l’entendait maintenant descendre ce qui semblait être des escaliers. Un soudain courant d’air vint se glisser dans son cou. Elle entendit la grande porte claquer violement. La situation lui faisait froid dans le dos et elle l’avait bien comprise : elle se trouvait maintenant seule avec un ou une inconnue qui allait la traquer. Seulement, il ne paraissait pas pris au dépourvu. Il savait où se cachait Lane, il entra donc dans la grande pièce où elle se trouvait. Elle l’entendit marcher lentement, comme pour soigner son entrée." Bienvenue dans la demeure des Cymérah. Nous ouvrons très rarement nos portes aux visiteurs et, pour être franc, tous nos serviteurs ont été congédiés il y a bien longtemps de cela." Lane le sentait traverser la pièce avec aisance et facilité. Il était chez lui, il était donc confiant. Il connaissait les moindres recoins de la demeure. Il serait donc difficile pour Lane d’en sortir. Tout cela était à la fois terrifiant et excitant. Plus elle sentait le vampire se rapprocher, plus son cœur battait la chamane. Elle n’avait pas ressenti une telle chose depuis longtemps. Enfin, depuis cette fameuse nuit… Grâce à son flair, qui pourtant était perturbé par l’odeur affreuse du lieu, elle sentait l’individu se rapprocher d’elle. Lorsqu’il fût non loin du canapé dans lequel elle était enfoncée, elle s’enfonça davantage, coupant presque son souffle pour ne pas être trahie. Elle comptait sur l’obscurité ambiante pour l’aider. Malheureusement, la vision nocturne de ces sales bêtes était d’une efficacité incontestable. Il finirait par la voir d’une façon ou d’une autre, et s’il ne la voyait définitivement pas, il pourrait toujours la sentir.
Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, Lane sentait quelque chose monter en elle, comme des bouffées de chaleur, comme une forme de rage qu’elle arrivait difficilement à contrôler. Etait-ce l’odeur des vampires qui lui faisait ça ? Ou bien était-ce simplement un sentiment de déjà vu qui lui faisait remonter de mauvais souvenirs ? Sur ces interrogations, elle ne disait toujours rien, attendant que l’inconnu reprenne la parole. Même démasquée, elle ne voyait pas l’intérêt de se faire davantage remarquer. Peut-être la laisserait-il partir finalement… Mais c’est sur un ton violent qu’il lui lança :" Il y’a peu d’occasion où j’ai l’amabilité de recevoir un tel invité… Pour ce qui est de mes services, je ne puis vous fournir de quoi vous sustenter, mais je serais heureux..." Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Lane pu retenir sa présence. En quelques secondes, il avait pu s’approcher d’elle à une distance extrêmement mince. Le premier point qu’elle pu relever et qui n’était pour elle absolument pas rassurant était que les vampires ne sont pas simplement rapides mais qu’ils sont très rapides. Une main vint se poser près de sa tête, sur le cuir du canapé. Elle put sentir le visage de celui-ci se rapprocher du sien dangereusement, et venir lui murmurer à l’oreille de sa voix la plus douce:" Je serais vraiment heureux, dès maintenant, de t’enterrer vivante au pied de mon manoir." Malgré toute son assurance et sa détermination à la terrifier, le vampire n’allait pas récolter l’effet escompté. Lane n’avait pas peur, elle sentait l’adrénaline en elle, mais ce n’était en rien effrayant. Elle éprouvait plus de plaisir à se retrouver dans cette situation qu’à la place du vampire. Il allait être déçu, et elle le savait. Il n’aurait pas affaire à une simple lycane égarée, mais à une vraie furie qui n’avait peur de rien. Le jeu promettait d’être divertissant, et elle avait bien l’intention de montrer qu’elle ne se laisserait pas faire facilement.
Elle laissa durer un peu l’instant pour mieux le surprendre. Elle lui chuchota doucement :« Essaie toujours… » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que sa main vint pousser violement le visage du vampire qui était près d’elle, le griffant à moitié. Elle bondit hors du canapé en saisissant sa dague. Il tenta de la retenir dans un geste rapide mais ne put. Elle fila entre ses doigts telle une anguille et courût vers l’autre pièce qui prenait place face au salon. Se faufilant le long des immenses colonnes de pierre, elle n’entendait plus que son souffle s’accélérer et le bruit de ses pas sur le parquet usé par le temps.
Malgré sa fuite, elle se faisait rattraper par le vampire. Elle avait beau être rapide, il l’était bien plus. Mais ce qu’elle avait de plus que lui, c’était la technique de la diversion et de la discrétion. Elle savait se fondre dans un décor et se faire oublier. Elle réussit à le semer au détour d’un couloir et en profita pour grimper sur un meuble et attendre son chasseur pour mieux le surprendre. Le visage plein de poussière et les cheveux emmêlés par les toiles d’araignées, Lane attendait qu’il se montre. Elle espérait secrètement que son odeur ne la trahirait pas.H.R.P. : - Spoiler:
Désolée pour le retard j’espère que tu ne seras pas trop fâché . Je n’ai pas voulu m’étendre trop sur la fin, je te laisse parler aussi de la chasse.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le chasseur chassé. [Abandonné] Lun 28 Mai 2012 - 23:54 | |
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Le vampire aurait pu se retirer dans un rire macabre si la jeune fille s’était enfuie sans lui asséner une griffure de ses ongles aiguisés. Son visage affichait une grande marque rouge qui partait de la tempe et revenait vers le coin de son œil. Une légère fureur s’imprégna en lui, faisant bouillir son sang et crispant ses nerfs et serrant les dents. Il entendait toujours la moquerie de l’intruse résonner dans sa tête et ne tarda pas à se jeter sur elle, en vain.
Courrant à toute jambe à travers le manoir, elle était aussi vivace qu’un colibri et semblait n’avoir aucune difficulté à semer le vampire. Adrian avançait dans une course funèbre, mettant à profit sa vitesse naturelle. La longueur de ses jambes lui permettaient de grandes enjambées. C’est finalement à l’arrivée d’un couloir que le vampire perdit la trace de sa proie. Dans les ténèbres du manoir abandonné, rien ne ferait meilleure cachette que les nombreux décombres qui l’habitaient. La poussière, le brouillard permanent passant par des fenêtres brisées et les araignées fétides ayant envahi le lieu, rien se semblait facilité la mort certaine de cette louve.
Avec lenteur, Adrian tourna le visage dans les deux directions. Il fronça les sourcils et passa brièvement une main sur sa joue. La blessure avait disparue, cicatrisée presque aussi rapidement qu’elle était arrivée. Néanmoins, il semblait toujours aussi électrisé de ce contact aussi violent avec cette énergumène et voulait en finir le plus rapidement possible. Le vampire ne craignait particulièrement rien de son adversaire lycanthrope, elle ne semblait pas expérimentée en terme de combat, et devait surtout avoir l’habitude de fuir pour survivre plutôt que de tuer.
Non ce qu’Adrian détestait horriblement, c’est que le seul moment de tranquillité dont il profitait depuis des mois en sa demeure soit arraché par la présence d’un autre de ces vagabonds ou pillards. Elle aurait pu être humaine, ou même vampire que la décision du maître des lieux aurait été la même : la mort. Après tout, être chez un autre est un crime, et chez Adrian, les dettes comme les méfaits se payent toujours très cher…
Se mettant à genou, observant le parquet, le traqueur nocturne remarqua les traces laissées. Cela n’aurait pas pu être plus parlant : La poussière épargnait peut-être pour un instant la jeune fille dans son rideau de saleté, mais ce même élément indésirable faisait légion dans le manoir, et la course frénétique de la louve avait déchaîné sur le sol de grandes lignes de poussière s’en allant dans tous les sens. Un sourire s’afficha sur le visage du vampire. Il se figea pendant un instant et se concentra pour détecter une possible présence, fermant les yeux. Elle n’était pas loin, mais les débris dans le couloir étaient trop nombreux et Adrian voulait d’abord repérer avant d’entreprendre une expédition mortelle. Après quelques minutes de silence, il repéra au fond, surélevée, sa proie, respirant calmement. Elle dissimulait du mieux qu’elle pouvait sa présence, en vain car Adrian pouvait trouver un souris dans un bar sans avoir même jamais aperçu celle-ci. Il avait une ouïe des plus fines et reconstituait un lieu comme rien qu’en entendant les sonorité qui le parcours. Rien d’étonnant pour un vampire, car leur longévité leur octroie plus de temps pour maîtriser leur corps.
Un sourire s‘afficha de nouveau. Il tourna les talons et revint dans la salle à manger. Il n’était pas question de laisser la vie sauve cette malotrue, non, simplement le vampire voulait la prendre à revers. Ou plutôt de haut… De très haut. Il savait qu’elle ne bougerait pas, de peur qu’il ne la trouve et la laissa là où elle était. Doucement, avec nonchalance mais sans le moindre bruit, il monta les escaliers qui menait à sa chambre. Lorsqu’il fut en haut, il continua son chemin vers l’ancienne chambre d’Anya. La bouteille de sang qu’Adrian cuvait en solitaire était toujours posée sous le petit fauteuil, en face du tableau de sa tendre. Il observa l’œuvre une dernière fois et s’approcha silencieusement du lit. Son regard se posa sur le parquet visiblement fragile. La respiration de la lycanthrope parvenait aux oreilles du suceur de sang à travers la couche de bois. Il ne put s’empêcher de ricaner avant de prendre une grande inspiration. D‘un coup d‘un seul, il s‘élança sur le mur de la pièce et se jeta sur le parquet. Avec une violence extrême, il frappa le parquet qui vola comme de la porcelaine et le transperça ainsi qu’une plaque de ciment fissurée par le temps. La main défoncée et ensanglantée attrapa par le col la jeune victime alors qu’il tombait avec elle dans un effroyable fracas. Le plafond se déversait de ci et là.
Le vampire se tenait sur elle, sa main acérée tenant fermement sa veste malgré les os qu’il avait du se briser dans l’impact provoqué par son poing. Des sueurs dues à la douleur coulaient du front d’Adrian, et pourtant celui-ci affichait un sourire sadique et satisfait. Il plongea ses yeux dans ceux de la lycanthrope qui semblait avoir reçue elle aussi avec force l’atterrissage. La voix du vampire s’éleva, cruelle et sans dépit :
"Essayer? Si nous devions faire ce petit jeu des milliers de fois, crois moi, ce serait autant d’essaies que de morts que je t’accorderais."
Le vampire se releva et souleva par le cou la jeune louve. Il l’étranglait de sa main abîmée tout en se dirigeant vers une vieille baie vitrée au fond du couloir. La force d’un vampire était beaucoup plus élevée que cette d’un humain, le poids de sa victime n’était rien comparé à ce qu’un vampire de la corpulence d’Adrian pouvait soulever. Une fois devant la vitre, sa main se resserra sur le cou, maltraitant littéralement sa proie. Il l’invita à jeter un regard sur l’extérieur :
"Tu vois ces domaines? Même si certains font mines de ne rien savoir, ils savent qu’ils sont tous à ma merci, que je suis peut-être encore le dernier véritable vampire qui se salit encore les mains pour anéantir ceux qui ne méritent même pas d’avoir un souffle de vie sur ce monde. Et toi? Tu voudrais survivre? Ici? Sur mes terres?"
Son regard furieux était posé sur la louve qui gigotait sous sa main brûlante de fracasser colonne vertébrale. C’est alors que d’un geste aussi rapide que calculé il lança celle-ci à travers la vitre et la faisant chuter dans le vieux jardin du manoir, où les tombes ont remplacés et les vieux parterres de fleurs d’antan. Les neiges s'étaient aussi invitées à recouvrir de son tissu blanc les domaines, camouflant l'horrible vérité de ces contrées avec sa teinte pure et vertueuse.
Avec une voix monocorde, soufflant avec monotonie en voyant les carreaux brisés, le vampire annonça :
"Tu as maintenant dix secondes avant que je ne vienne te dépecer. Dix, neuf…"
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