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 Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)

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MessageSujet: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyLun 28 Mai 2012 - 22:43

Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) Temptecopy
« On ne peut admirer en même temps la lune, la neige et les fleurs. »
Proverbe japonais

Le ciel se voilait tranquillement de violet et d’étoiles. Très peu de nuages embrumaient cette vision époustouflante. La nature s’était calmée et replongeait dans la sérénité de la nuit. Le vent ne soufflait plus qu’une douce brise, lui qui avait été animé de violentes rafales quelques heures plus tôt. Sur terre, la seule animation du paysage provenait des flammes qui crépitaient devant les deux elfes. Complètement éveillée, la belle à la chevelure d’ébène avait envie de profiter de ce que le Lac des mystères pouvait offrir. Fegnar était parti passer du temps avec sa famille puisque la caravane passait en Angaïla, puis Melchiam était toujours dans les bras de Morphée. Chantonnant, la jeune Caranthir se tourna subtilement en direction du dernier membre de la troupe. Celui-ci avait attendu à cette fin de soirée avant de se reposer puisque les tourtereaux s’étaient bien régalés du plus grand nombre d’heures qu’ils avaient à eux seuls. Ce n’était pas coutume qu’ils soient livrés à eux deux de l’aube jusqu’à la nuit venue. Folâtre, la demoiselle agita la main devant le visage de l’albâtre. Elle lui souffla ensuite dans les oreilles, puis joua un peu dans ses cheveux. Elle murmura même son prénom à quelques reprises. Elle cherchait à savoir s’il était dans un état de méditation profonde ou pas.

Clairement, à être assis tel une statue de marbre, il n’était certainement pas éveillé. Mishaila fut ravie de voir qu’il n’avait aucune réaction à ses taquineries. Cela voulait dire qu’elle avait le champ libre pour aller jouer dans l’épaisse couche de neige poudreuse qui était tombée en matinée. Elle courut se rendre dans un vaste espace qui n’avait encore aucune trace de pas. Elle s’accroupit, joyeuse, et prit de la neige dans ses mains. D’un mouvement soudain, elle se releva tout en projetant la neige dans les airs. Elle admirait les flocons qui tombaient avec un sourire qui s’étendait sur toute la largeur de son visage. Elle lança ces confettis naturels à plusieurs reprises. Après un moment, elle se mit à tourner sur elle-même, faisant virevolter un nuage brillant autour d’elle. Son rire cristallin retentit dans l’air frais. Elle dansait et envoyait de la neige partout autour d’elle. Elle se perdit dans son jeu… jusqu’à ce qu’elle remarque que son garde du corps avait disparu de l’endroit où il se reposait un peu plus tôt.

La bourgeoise resta interloquée un instant. Jamais n’avait-elle entendu un bruit lui laissant deviner qu’il s’était déplacé. Elle regarda de tous les côtés, le cherchant avec détermination. Elle ne fut pas vraiment surprise de l’apercevoir en train de se moquer d’elle. En effet, il devait avoir bien ri devant le spectacle qui s’était offert à lui. D’humeur beaucoup trop heureuse pour une fois, elle lui sourit à pleines dents. Elle était si joueuse qu’elle le mit au défi de l’attraper. On pouvait aisément voir à quel point elle n’était pas tout à fait une adulte encore puisqu’elle sillonnait le campement de long en large, riant telle une gamine. Éventuellement, elle passa derrière la caravane et, évidemment, Aelon l’attendait au tournant. Elle fit volte-face et trouva un moyen de se faufiler entre ses doigts.

Misha décida de mettre fin à la période de jeu. Comment? Elle s’élança sur plusieurs mètres et sauta sans cérémonie sur le mercenaire qui avait le devoir de l’attraper. La princesse de la caravane avait acquit cette habitude avec Melchiam lors de son enfance. Ayant une bonne différence d’âge entre les enfants Caranthir, son frère avait toujours été infiniment plus grand qu’elle et en mesure de la soulever de terre. Une fois qu’il l’avait montée dans les airs, sa cadette se pendait à son cou et se perdait dans ses cheveux qui avaient la même couleur que les siens. Elle l’avait fait si souvent qu’elle était incapable de compter les fois que son frère l’avait bercée ainsi. Cette fois-ci, par contre, c’était Aelon qui prenait la relève de cette tradition.

Sa douce, souriante, avait ses bras autour de son cou et de l’affection brillait dans ses yeux. Dans le but de rendre la tâche de son amant de la soutenir plus facile, elle enroula ses jambes autour de lui. Elle s’était mise à porter des pantalons suite aux fortes recommandations de ses compagnons masculins qui trouvaient la saison peu encline aux jupes. Bien qu’en règle générale Mishaila détestait se sentir aussi contrainte par ses vêtements, elle devait avouer que des pantalons présentaient certains avantages… tel celui d’avoir plus de facilité à faire des galipettes avec son chéri. La demoiselle laissa ensuite ses lèvres effleurer celles de son partenaire. Tendrement, elle lui dit pour la première fois :
«Je t’aime… Aelon.» Il n’était peut-être pas sa tendre, ni sa douce moitié… mais il ne faisait aucun doute dans l’esprit de l’elfe qu’il était son autre moitié. D’ailleurs, elle savait qu’elle était plus sentimentale que l’albâtre et cela lui allait parfaitement. Elle n’avait pas besoin qu’il lui retourne sa déclaration, ses gestes étaient suffisamment criants quant au fait qu’il avait également des sentiments pour elle. La princesse se contentait pleinement de caresses, car le corps en disait souvent bien plus long que la parole. Enfin, elle laissa des jambes glisser jusqu’au tapis de neige recouvrant le sol. Elle avait suffisamment profité de son prince étrangement charmant et celui-ci méritait un peu de répit. Elle reprit son baiser exactement là où elle l’avait interrompu. Elle laissait les mains baladeuses d’Aelon faire leur chemin sur son corps. Avec le temps, elle s’était habituée à les sentir un peu partout sur elle.

Tout à coup, alors qu’elle s’était éperdument égarée dans cet échange buccal, elle entendit un bruit peu loin derrière. Cette information auditive eut pour unique effet de la ralentir quelque peu dans son entreprise. Cependant, ce n’était pas assez bruyant pour la faire arrêter. Un météorite se serait écrasé à cinq mètres d’elle qu’elle aurait uniquement considéré mettre son action sur pause. Brisant le silence entrecoupé par la respiration du couple, Korthar beugla comme à chaque fois qu’il saluait un de ses maîtres. Mishaila fronçât les sourcils et tourna quelque peu la tête, dévisageant la bête. Pourquoi le bovin s’excitait-il quand il n’y avait même pas d’herbe à brouter? L’elfe avait cependant fait de la lèvre inférieure de son amant la prisonnière de sa bouche. Cela s’expliquait par le fait qu’une partie d’elle espérait pouvoir s’y remettre avant longtemps. Elle tourna un peu plus sa tête, ne relâchant toujours pas son emprise sur Aelon, puis ce fut à cet instant qu’elle le vit : son grand frère, un bras accoté sur la caravane, plantait son regard ambré directement dans celui de sa cadette.

Immédiatement, la bourgeoise entrouvrit sa bouche de quelques millimètres, soit le strict minimum pour libérer la lèvre inférieure du mercenaire. Sur ce, elle s’exclama calmement :
«Melchiam.» Elle enleva immédiatement les mains d’Aelon de sur son fessier, car en l’absence de cape… ce geste était peu subtil. Elle jeta un regard rapide à son complice et remarqua qu’elle était encore blottie contre lui. Vivement, elle fit un pas de côté, question de se distancier un peu et épargner son frère d’une telle vision. Par la suite, elle s’éclaircit la gorge et força un sourire sur son visage. Elle devait trouver un moyen de faire retomber la poussière. «As-tu… bien dormi? J’avais mis une couverture sur ton tonneau pour que tu n’aies pas froid avec le vent de ce matin…» Elle savait pertinemment que Melchiam ne la laisserait pas filer aussi facilement. Elle lança un coup d’œil à l’albâtre, lui faisant comprendre de son regard qu’elle apprécierait grandement son aide pour se sortir de cette situation. En effet, son sourire s’était transformé en un rictus de quelqu’un qui était conscient de ne pouvoir se sauver d’une sérieuse discussion avec un changement de sujet ridicule. Misha savait que sa tactique ne fonctionnerait pas. Elle voyait que trop bien son aîné alterner son regard entre elle et Aelon. La colère grondait dans ses yeux… soit cela, soit il était en état de choc… peut-être même était-ce les deux à la fois. Un orage verbal menaçait de se déclarer autour du Lac des mystères.


Dernière édition par Mishaila Caranthir le Sam 16 Juin 2012 - 23:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyMar 29 Mai 2012 - 5:07

[Okay, je suis mort XDDDD Si si, je vous aimes!]

Il tendait la main alors qu'il s'apprêtait à l'attraper. Elle était là, juste devant lui. Pourquoi courait-elle? Il voulait simplement voir son visage à nouveau, rien de plus! Sa main blanche agrippa son bras frêle et l'attira vers lui. La jeune femme pivota sur elle-même quand soudain, le noir total l'envahit. Ce ne fut qu'après quelques minutes que Melchiam réalisa enfin qu'il était réveillé. Poussant un gémissement d'inconfort, le vampire se tortilla pour reprendre une position latérale plus naturelle. Son tonneau était totalement noir et il n'arrivait guère à percevoir le moindre rayon de soleil au travers les lattes de bois. Voilà qui était embêtant! Était-ce le jour où la nuit? Vue son état d'éveil, Caranthir opta mentalement pour la deuxième possibilité. D'un mouvement paresseux, il frotta ses yeux de ses mains blanches puis bailla un bon coup. Soudain, un rire cristallin surgi dans l'air ambiant. Que se passait-il? Tendant l'oreille, le mort vivant tentait de cerner d'autres bruits et perçu alors la voix amusée d'Aelon. Melchiam fronça alors instinctivement les sourcils. Ils s'amusaient? Depuis quand? Normalement, ils passaient la majorité de leur temps à se chamailler pour des broutilles. Certes, l'ancien elfe aurait dû être rassuré de constater qu'ils s'entendaient mieux, mais étrangement, ce fut tout le contraire. Le nain ne semblait pas avec eux non plus... Sa curiosité atteignant son paroxysme, le vampire poussa le couvercle de son tonneau et fut surprit de constater qu'une couverture pendait mollement au-dessus de da tête. Voilà qui expliquait bien l'obscurité intense qui régnait dans son lit improvisé. Le mercenaire se débarrassa du tissu d'un mouvement fluide et descendit de son « nid ». Il reposa le couvercle du baril et plia sommairement la couverture qu'il alla déposer dans un coin. Les rires extérieurs s'étaient accentués. Mais que se passait-il à la fin? Un doute s'installa soudainement au fond de lui; le genre de sentiment qui refaisait un peu trop souvent surface ces derniers temps. Lentement, le vampire se dirigea vers l'extérieur de la caravane et jeta un coup d'œil à la scène qui se déroulait près de lui.

Son cœur se pinça brutalement lorsqu'il vit Mishaila se jeter dans les bras d'Aelon comme elle avait l'habitude de le faire avec son frère, lorsqu'elle était encore toute petite.

Ces rires, ce sourire, cette expression de bonheur immense trônant sur son visage délicat... il n'y avait plus de doute maintenant : Mishaila était amoureuse de Cyredatear. Étonnamment, ce genre de révélations ne le réjouissait absolument pas. Mishaila était beaucoup trop jeune pour le mercenaire! Elle n'avait même pas atteint l'âge adulte! De plus, ils n'étaient pas du même rang social et... et... elle était sa PETITE SOEUR! Il avait joué avec elle, l'avait bercée, lui avait même enseignée! Melchiam ne désirait pas affronter le fait que sa petite Misha ait si vite grandi. Il avait l'impression qu'elle venait tout juste de cesser de jouer à la poupée. Et voilà qu'elle était dans les bras de l'albâtre, encerclant sa taille de ses jambes de façon quasi-provocante! Puis vint les paroles que l'aîné redoutait tant. Fermant les yeux, il tenta de chasser le poids qui venait de se former dans son estomac. Non c'était impossible! Misha n'était pas déjà arrivée à cette étape de son existence?! De plus, elle avait choisi le mauvais prétendant! Certes, Aelon était un chic type et probablement le meilleur partenaire qu'il ait jamais eu, toutefois, il était un véritable connard en ce qui attrayait des femmes. Melchiam ne pouvait lui permettre de s'approprier ainsi la cadette des Caranthir! Il en était hors de question! Ouvrant les yeux, le vampire trembla de rage alors qu'il vit les deux amants échanger des baisers passionnés alors que les mains d'Aelon parcourait le corps gracile de sa cadette avec une avidité évidente. Non, il ne pouvait le permettre! Comment OSAIT-IL poser les mains sur sa petite sœur! Quelle traîtrise! Une colère immense grandissait au fond de lui alors qu'il les observait. Il ne pouvait les laisser faire plus longtemps.

Melchiam enjamba la paroi de la caravane et mit pied au sol, causant un craquement au sein de l'embarcation. Visiblement, le bruit n'était pas suffisant pour les déranger, ce qui irrita encore davantage le mercenaire mort vivant. Serrant les poings, le guerrier vampirique tentait de contrôler le volcan qui bouillonnait en lui quand soudain, Korthar émit le beuglement si familier qu'il poussait chaque fois qu'un membre de la caravane se présentait devant lui. Cela sembla attirer leur attention mais pas suffisamment pour que les deux individus posent leur regard sur lui. Melchiam prit une grande inspiration puis s'adossa contre la caravane, attendant qu'on daigne enfin lui donner de l'attention. Finalement, Mishaila rompit le baiser et tourna la tête vers lui. Mel se contenta de la toiser du regard et n'esquissa pas l'ombre d'un sourire. Elle relâcha la partie buccale de son partenaire et prononça le nom de son aîné avant de défaire l'étreinte que les mains d'Aelon exerçaient sur son fessier. Elle se sépara ensuite totalement de son partenaire du moment et s'éclaircit la gorge, histoire de se redonner un minimum de contenance. Elle lui demanda alors s'il avait bien dormi, ce à quoi Melchiam rétorqua par un simple haussement de sourcil. Quoi? Tentait-elle vraiment de détendre l'atmosphère de la sorte? Pour quel genre de crétin le prenait-elle? Le regard doré de l'aîné vogua un instant entre Aelon et Mishaila, puis il poussa un soupir courroucé. Une colère sourde émanait de lui. Si Mishaila pouvait le percevoir, ce devait être d'une évidence limpide pour Aelon qui avait passé beaucoup plus de temps en compagnie du vampire. Sa frustration était telle, que les bovins agitaient nerveusement de la queue. Lentement et d'un air « nonchalant », le vampire s'approcha du duo, les mains dans le dos.

– Tu me prends vraiment pour un idiot, n'est-ce pas Mishaila? fit-il d'un ton trop calme. Peut-être croyais-tu que je n'y verrais que du feu? Que jamais je n'y verrais anguille sous roche? Je voyage depuis plus de 60 ans et malgré tout ce que j'ai vécu, je n'arriverais pas à deviner que ma petite sœur entretient une relation avec mon partenaire de travail, n'est-ce pas? J'en viens donc à la conclusion que tu crois réellement que je suis un crétin sans aucun discernement. Cela fait des lustres que je me doute de votre petite histoire, seulement, vous venez de m'en fournir la preuve que je cherchais. Il s'approchait de plus en plus des deux jeunes gens, un faux sourire trônant sur ses lèvres. Je suppose que le nain est au courant, ce qui fait de moi la tête de turque de la caravane. Je vous en remercie infiniment...

Il respirait le sarcasme et le cynisme. Une fois à la hauteur du couple, le vampire posa ses iris bouillonnantes sur Misha, puis sur Ae. Il baissa le regard un instant et gloussa d'un rire lourd de signification : le genre de rire qui démontrait bien toute l'étendue de sa colère. Soudainement, Melchiam poussa sa soeurette sans ménagement loin de son partenaire. Il fit face à l'albâtre et fracassa avec violence son poing sur le nez de l'elfe mâle. Un craquement sonore retentit sous l'impacte, ce qui soutira un sourire de satisfaction de la part du vampire : l'os du nez s'était rompu et le coup semblait totalement intentionnel. La douleur d'une telle fracture était aigue et le saignement abondant, toutefois, cela ne représentait pas un réel danger pour le guerrier elfique. Le vampire n'en avait pas terminé avec lui! Agrippant son « camarade » par le pourpoint, il le força à s'écraser au sol en le poussant.

– Non mais quel traître fais-tu, Aelon Cyredatear! tonna alors Melchiam. Je te demande de veiller sur ma petite sœur et tu en profites pour l'éblouir avec tes salades?! Je sais très bien quel genre de racaille tu es! Tu crois peut-être que je ne t'ai pas vu agir avec toutes ces femmes depuis toutes ces années?! Ne me dis pas que tu as caché tout ça à Misha. Il leva la tête alors qu'il grondait tel un orage violent sur les plaines d'Oryenna. Son regard courroucé croisa de nouveau l'or fondu des iris de sa cadette. Cet imbécile est un dragueur secondé d'un enculé! Il s'amuse à draguer les femmes qui l'entoure et se les farcis pour ne plus jamais les contacter par la suite! Ne vois-tu donc rien, Mishaila?! Pour lui, tu ne seras rien de plus qu'une catin qu'il abandonnera après t'avoir prit ce que tu as de plus précieux! Certes, pour ce qui est des affaires, il est le meilleur partenaire que j'ai jamais eu, toutefois, en ce qui concerne les relations amoureuses, c'est un enfoiré! Il ne pense qu'à utiliser l'engin qu'il a entre les cuisses, tu devrais bien le savoir!

Sur ces mots, le vampire flanqua un coup de pied dans l'estomac d'Aelon et fut un peu déçu de n'y entendre aucun bruit, hormis la plainte sourde de l'elfe. Dommage, il n'avait pas réussit à y fendre une côte... Le vampire s'accroupit par la suite et ignora les cris que poussait sa cadette, lui sommant probablement de cesser de battre l'albâtre.

– Elle est mineure Aelon! cria-t'il ensuite. Elle n'a même pas atteint l'âge adulte que tu désires déjà l'humilier! Tu n'as aucuns scrupules. Tu es sincèrement dégoûtant. Puis son ton se fit grave et menaçant. Je te jure, Aelon, si tu oses la toucher de nouveau, ton nez ne sera pas le seul à être fracturé, j'en fais le serment.

Puis, il se redressa et s'éloigna de l'homme. Il se dirigea vers le lac avec la ferme intention de nettoyer le sang qui perlait sur son poing (l'hémoglobine provenant du visage de l'elfe aux cheveux de neige). Il lança au passage à ca cadette un « Je t'interdis de flirter avec lui à nouveau. » puis s'accroupit près du lac et immergea sa main dans l'eau glaciale. Certes, il n'était pas le géniteur de Mishaila, mais il restait son frère aîné, ce qui lui conférait suffisamment de droits pendant l'absence de leur paternel. Le vampire était si en colère qu'il en oublia même l'odeur attrayante du sang... ce qui n'était pas une mince affaire!
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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyMer 30 Mai 2012 - 1:19

Bien ancré dans sa méditation, l'elfe ressassait les événements de la journée qu'ils venaient de passer. Le nain les avait quitté en début de matiné, tout juste après que le vampire soit retourner se terrer dans son tonneau, et les deux amants s'étaient retrouvés seul, pour une journée complète. Une légère neige flottait dans les airs, alors que le mercenaire faisait l'entretien matinal de ses bovins et leur donnait une bonne ration de grain; les pâturages n'étaient pas des plus commun avec l'épaisse couche de neige qui recouvrait le sol. Pendant ce temps, la jeune femme s'occupait du repas, mitonnant un épais ragoût bourré de légumes racine, de viande et d’aromates. Il l'avait surpris par derrière, ses mains serpentant pour enserrer sa taille fine, et ses lèvres se perdant le long de son cou et de la coupe effilée de son oreille. Ils avaient ensuite échanger un baiser et s'étaient séparer pour manger; l’albâtre bien sûr, prenant plus que vraiment nécessaire. Il fit descendre son repas avec une bonne gorgée d'eau de vie et ils contemplèrent l'air qui semblait se cristalliser par les particules qui y glissaient. Une bonne partie de la journée avait constitué aux leçons de combat de Mishaila, quelques embrassades passionnées, un peu de tripatouillage pour la bonne cause, et sans oublié leur engueulade quotidienne. La relations des deux amants était ainsi, beaucoup de passion limitée, et surtout, énormément de moquerie de la part de chacun. Il se moquait de ses airs de princesse, tandis qu'elle lui reprochait de ne plus être aussi mince qu'avant. Ce à quoi le mercenaire rétorquait que c'était de sa faut à elle, elle n'avait qu'à ne plus faire aussi bien la cuisine!

L'après-midi était déjà bien avancée lorsque Aelon avait ressentit la poigne de la fatigue se refermer sur lui. Il finit donc ce qu'il était en train de faire, soit dégager Daelia avait volontairement – c'est ce que l'elfe clamait haut et fort – enroulé sa longe autour de deux arbres. C'est en jurant comme un charretier qu'il finit par libérer la génisse, tout en lui jetant un regard noir. Il semblait que c'était un point commun chez toutes les femelles qui l'entourait; elles avaient le don de lui mettre les nerfs en boule! Il se mit ensuite en quête d'un endroit un peu plus à l'abri où il pourrait trouver son état de veille facilement, tout en pouvant garder une vision globale du camp; si jamais il arrivait quelque chose. Il avait alors attraper Mishaila par la taille, et l'avait mené à l'endroit de son choix pour sa méditation. Entre deux baisers, il avait laisser courir ses lèvres le long du cou de la jeune femme, se permettant de les mener jusqu'à la limite entre la peau et le vêtements; soit très près du sternum, tandis que ses mains glissaient le long de la cage thoracique. Il n'était cependant pas certain qu'elle lui permettrait de remonter encore plus haut, donc il avait stopper son mouvement lorsque sa paume eue quitté les côtes flottantes. Lentement, il parvenait à apprivoiser la princesse, qui devenait de moins en moins farouche; pas aussi rapidement qu'il l'aurait souhaité, mais il y avait un réel progrès dans les attouchements qu'il pouvait perpétrer. Il avait ensuite relâché sa belle et étouffa un bâillement gigantesque, tout en lui suggérant fortement de rester dans le coin de la caravane. Le mercenaire s'était ensuite enroulé dans une couverture, et s'était appuyé contre un arbre afin de profiter de son était de veille bienfaiteur.

Il avait passé plusieurs heures en méditation, jusqu'à ce que le soleil ne soit qu'une mince ligne a l'horizon. Il lui avait semblé qu'il y avait eut de l'agitation autour de sa personne; probablement la jeune elfe qui cherchait quelque chose pour se distraire pendant tout ce temps qu'elle passait complètement seule. Elle ne pouvait pas aller broder, dormir elle aussi, ou tout simplement aller voir ailleurs s'il y était? Quoi qu'il en fut, il entendit tres clairement son nom prononcé a quelques centimètres de son visage, par la voix si mielleuse de sa compagne. Encore groggy par ses frasques mentales, il n'eut même pas un mouvement alors que son cerveau le suppliait de lui accorder encore quelques minutes supplémentaire pour se tirer complètement de sa transe. Lorsqu'il ouvrit enfin les yeux et posa son regard sur les alentours; où devait se trouver normalement la jeune femme, il n'aperçut que le vide créé par son absence. Il se leva et pris la peine de s'étirer, ressentant le bon vieux tiraillement dans sa cuisse droite; malaise qui ne le quittait jamais totalement, mais qui, depuis qu'il se baladait avec un poids supplémentaire sur les bras – sa dulcinée lorsqu'elle faisait des caprices – il lui semblait que son muscle se renforçait néanmoins, et le seuil de douleur qu'il pouvait supporter était plus élevé qu'avant. Il sentit un peu l'agacement monter en lui, en songeant, qu'encore une fois, elle était peut-être allée se foutre les pied dans une branche, ou encore qu'elle s'était fait attaquée par on ne sait quoi. Il replaça donc les pans de son pourpoint, et se débarrassa de sa cape; le temps n'était pas assez froid pour avoir l'obligation de se munir de cette couche supplémentaire. Alors qu'Aelon se demandait à quel emplacement pouvait bien être sa belle, il entendit un rire cristallin retentir dans la fraîcheur de l'air ambiant. Elle n'était donc pas bien loin, mais qu'y avait-il de si drôle? Peut-être s'était-elle raconter une blague qu'elle ne connaissait pas? Le mercenaire ironisait alors qu'il suivait les traces de pas de la princesse vers un petit coin de tapis blanc un peu en retrait. Le spectacle qui s'y donnait était des plus ludique, et l'albâtre l'admira, les bras croisés sur sa poitrine, et un rire narquois qui se peignait sur son visage de marbre.

Mishaila jouait comme une gamine dans la neige, comme si elle n'en avait jamais vue avant. C'était complètement puéril, et l'elfe adorait cela. Elle arrêta soudainement, alors qu'elle jetait un œil à l'endroit où Cyredatear était supposé être encore en veilleuse, et il réprima l'envie de lui lancer une boutade. Mais, il était incapable de résister à ce petit air inquiet. Grand mal lui fut, il mit ses mains en porte-voix et lui cria. « C'est moi que tu cherches, ou tu penses trouver le yéti dans ton petit banc de neige? Attention, tu pourrais trébucher sur une surface plane, te connaissant! » S'attendant à une réplique cinglante de la part de la jeune femme, mais au contraire, elle ne releva pas, et lui lança un sourire franc, avant de le mettre au défi de l'attraper. Un demi-sourire s'esquissa sur le visage de l'albâtre, et il s'élança à la suite de la jeune femme, lançant un jurons à chaque fois que ses doigts se refermaient sur le vide. Il fit soudainement une embardée pour lui couper la voie alors qu'elle passait sur le côté de la caravane. Le mercenaire allait s'élancer pour l'attraper, mais son pied glissa sur une plaque de neige, et il s'étendit de tout son long dans le tapis poudreux. Lorsqu'il se releva, il la vit venir vers lui, et s'élança sur lui. Ouvrant les bras, il accueille le corps mince de sa compagne contre le sien, alors ses cuisses fines se liaient autour de ses hanches. Inconsciemment, le mercenaire eut une pensée un peu primitive alors qu'il songeait justement à ce poids contre son bassin, associé à une autre activité qui pouvait le requérir. Il plaça ses mains sous les fesse de Mishaila, pour lui assurer un meilleur soutien; et aussi pour le plaisir, et ferma les yeux lorsque l'elfe lui frôla la bouche avec la sienne.

Puis, elle se confessa, ce qui rendit le mercenaire coi l'espace d'une seconde; le temps que son cerveau assimile l'information. Venait-elle réellement de vocaliser son amour pour lui? Et pas seulement une marque d'appréciation, mais d'un amour véritable? Il n'était pas réellement près à lui rendre sa déclaration, mais par ses faits et gestes au quotidien, il trahissait son affection et son attirance grandissante pour la jeune Caranthir. Ses sentiments avaient enflés jusqu'à en devenir un amour véritable, mais ce n'était pas très masculin de faire de l’épandage d'émotions au grand jour, sans un minimum de préliminaire. Heureusement, la jeune femme ne faisait pas vraiment de cas au silence d'Aelon, qui lui rendit un sourire qui en disait long. À son grand regret, elle descendit de son perchoir, mais l'embrassa passionnément. Les mains du mercenaire glissèrent de ses épaules jusqu'à ses hanches, puis son postérieur, et il laissa échapper un soupir de satisfaction. Instinctivement, il chercha du coin de l'oeil un endroit où il pourrait faire pivot, afin de pouvoir passer à une autre étape, et de pouvoir lentement l'initier à d'autres pratiques. Il n'entendit pas de craquement, ni même le beuglement de Korthar; son cerveau étant visiblement ailleurs alors qu'il emprisonnait l'arrière-train de la jeune femme pour la refaire grimper sur ses hanches. Puis, elle l'entraîna avec lui alors qu'elle tournait la tête en le faisant toujours prisonnier. Elle stoppa soudainement, et le mercenaire ouvrit un œil agacé, avant de suivre le regard doré de la jeune femme vers...Melchiam. Il était déjà debout?!? Et il était présentement en train d'embrasser et de tripoter sa petite sœur... Il eut comme la légère impression que c'était pour barder bien vite dans le pays des nains. Ils s'éloignèrent vite fait, comme si le fait de ne plus se toucher effacerait tout, ou comme s'ils ne faisaient rien de répréhensible – ce qui était le cas en fait.

La princesse d'ébène tenta de faire retomber la poussière en entamant une conversation banale avec le mercenaire vampirique, et son partenaire d'affaire fouilla la caravane des yeux pour trouver ses armes; il ne savait pas pourquoi, mais il pourrait bien en avoir besoin pour maîtriser l'aîné des Caranthir qui voudrait probablement lui faire la peau. Il resta cependant près de sa compagne lorsque celui-ci commença a cracher son venin, la main fermement posée sur l'épaule de Misha, et pendant un instant, le mercenaire eut une légère doute sur le fait que Melchiam ne porterait jamais la main contre son sang...

- Le nain n'est pas au courant si tu veux le savoir; il n'y avait que Mishaila et moi dans cette histoire, et ça aurait du rester ainsi... et puis...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il se faisait arracher sa douce des bras, et qu'un autre genre de caresse vint lui effleurer le visage. Un poing vengeur s'abattit sur son nez, le fracturant net, et Aelon recula de deux ou trois pas, sonné par la douleur aiguë qui lui traversait la tête, l'aveuglant momentanément. Il n'avait pas encore récupéré qu'il sentait la poigne sur son veston, et des jambes le faucher pour le jeter par terre. Il heurta le sol violemment alors que son souffle se coupait. Il secoua la tête et tenta de retrouver une respiration normale, alors que l'adrénaline affluait dans son sang, et que sa vision redevenait nette. Il entendit le vampire l'invectiver, le qualifiant de traître et de racaille, avant de le lâcher et de le honnir devant Mihsaila. L'elfe se mit à quatre pattes pour se relever, afin de régler son compte une fois pour toute à ce foutu zombie, qu'il recevait un coup de pied en plein dans l'estomac, l'envoyant rouler dans la neige un peu plus loin. Alors que Caranthir osait le menacer, son rictus moqueur se dessina néanmoins au travers du sang qui maculait son visage. Il se releva et fit un signe à Mishaila de rester à distance.

- C'est tout ce que tu as à dire et à faire, parce que franchement, je suis pas convaincu, et tes menaces à la con, tu peux te les foutre bien profond dans le cul. Oui j'ai batifolé avec bien des femmes, et ça ne m'étonnerais même pas d'avoir quelques bâtards ici et là. Mais crois-tu que si j'avais vraiment voulu me farcir ta sœur, que je me serais garder une petite gêne depuis tout ce temps? Voyons, raisonne avec ton cerveau, elle est peut-être mineure, mais je ne la force à rien, et je ne désire en rien l'humilier, c'est la dernière chose dont elle à besoin...De ça, et d'un connard qui n'est même pas capable d'avoir une oreille pour sa sœur, et pas assez de jugeote pour ne pas se poser de question à son sujet! Alors tu pourras me fracturer tous les os du corps si tu veux, je vais quand même oser la toucher de nouveau, et tu ne ferra que t'attirer les foudres de Mishaila en me blessant d'avantage!

Aelon prit une grande respiration, par la bouche, et se pinça le nez pour replacer le cartilage. Il essuya le liquide carmin qui maculait son visage avec sa manche, et s'approcha de son amante pour la serrer dans ses bras et lui murmurer à l'oreille qu'il allait bien; qu'il n'était pas pour en mourir. Puis, il lança un regard de défi au vampire. S'il repassait à l'attaque, le mercenaire serait près à l'assaut. Il ne se laisserait pas prendre à nouveau par surprise par un foutu mort-vivant, il se le jura.
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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyJeu 31 Mai 2012 - 16:24

Paralysée sur place, de la cime de ses cheveux au bout de ses ongles d’orteils, l’elfe n’était pas du tout réconfortée par l’air soudainement détendu que prenait son aîné. Ce dernier était beaucoup trop calme. Mishaila avait bel et bien vu l’or de ses yeux en ébullition, menaçant de se déverser comme un volcan en éveil avant longtemps. Elle se mit à jouer nerveusement avec l’ourlet de sa tunique. C’était sa façon de faire face à l’anxiété qui s’infiltrait dans ses veines. Elle peinait à croire qu’elle ait pu passer une journée si merveilleusement délicieuse avec son être cher pour terminer dans une soirée si tendue qu’elle avait peur de se briser sous la pression. À vrai dire, elle était relativement dans le même état de crainte que les bovins… Elle savait qu’elle devait avoir peur et redouter ce qui allait se passer, mais elle ne savait pas exactement de quoi elle devait vouloir se sauver.

Une fois que le vampire arriva à sa hauteur, il ne s’adressa pas à elle dans une explosion de rage comme elle s’y était attendue. Non, plutôt, il s’exprimait avec calme et… dégoût. Sa cadette ne pouvait faire autrement que le regarder avec un air désolé sur son visage fin. Comment pouvait-il insinuer qu’elle ne prenait pour un crétin? Jamais, même pas durant une unique minute, n’avait-elle eut autre chose que de la haute considération pour lui. Même dans les moments où elle lui tenait rancune de l’avoir abandonnée à Ardamir, elle savait qu’au fond, c’était parce qu’il lui manquait horriblement. En d’autres mots, il ne lui avait jamais traversé l’esprit que son frère était un idiot sans discernement. Il aurait du en être conscient. Depuis que sa sœur était au monde, il avait toujours été son modèle et son idéal. La bourgeoise s’était effectivement toujours fiée au bon jugement de son aîné. C’était à lui qu’elle allait pleurer quand la peine devenait insupportable. Lorsque venait le temps de torturer quelqu’un parce qu’elle voulait jouer à la poupée, il était incessamment le malheureux élu. Elle s’amusait souvent à lui tresser les cheveux, les siens étant plus longs que ceux de la petite qu’elle était… sans compter qu’elle le trouvait si beau. C’était ses cuisses à lui qui servaient d’oreiller à sa cadette quand elle voulait roupiller en après-midi. C’était lui qu’elle suivait partout dans la maison quand elle avait appris à marcher, pour ne pas dire qu’il avait été sa motivation afin de faire ses premiers pas. Si quelqu’un avait à la nourrir quand elle était en crise, c’était Melchiam qui devait tenir la cuiller. À chaque nuit, elle demandait à ce que son frère soit celui qui lui contait une histoire et qui la bordait dans son lit. L’ancien elfe avait été plus un parent pour elle que ses propres géniteurs. La cadette des Caranthir était si profondément blessée par le fait que son frère puisse penser qu’elle n’avait pas de considération pour lui.

De ce fait, la main d’Aelon sur l’épaule de sa douce ne la rassurait pas vraiment. Celle-ci avait l’impression qu’on venait de lui planter un poignard dans le cœur. Il n’avait jamais été dans ses intentions de cacher quelque chose à son frère. Seulement, elle n’avait pas envie de se faire toucher devant lui et c’était entièrement normal. Il n’avait pas à voir cette facette de la vie de sa sœur. Si elle ne lui avait jamais glissé un mot quant à son attirance pour le mercenaire, c’était uniquement parce que ça n’avait jamais adonné dans une conversation. D’un autre côté, elle-même était en train de découvrir ce que c’était que de désirer quelqu’un et être désirée pour les bonnes raisons. Elle n’avait pas vraiment eu de moments seuls avec Melchiam, non plus, pour discuter de choses dans ce genre. Et puis, Aelon ne devrait-il pas être le premier à entendre ce qu’elle ressentait pour lui plutôt que son frère? Sans compter que, comme son amant le mentionnait, le nain n’était pas plus au courant que le vampire. En somme, le mort-vivant n’avait pas à se sentir mis de côté. Mishaila se sentait tellement comme dans un tribunal où on l’accusait de cachoterie et de trahison. Elle pinça d’ailleurs les lèvres quand son aîné se tint finalement face à eux, n’étant plus seulement à leur hauteur. Elle se pencha légèrement vers l’arrière, redoutant la réplique suivante de son frère.

Cependant, l’unique membre féminin n’eut pas le temps de se préparer à quoi que ce soit qu’elle se sentit être projetée plus loin. Le tout s’était déroulé si rapidement qu’elle n’avait pas encore compris que son aîné venait de la pousser. Elle passa d’ailleurs à un doigt de trébucher par terre, mais elle se retint de justesse. Quand elle retrouva sa position debout normale, elle entendit un fort craquement. Ce son n’augurait rien de bon… ça, elle en était certaine. Elle tourna immédiatement la tête en direction de la provenance du bruit. Elle eut un cri de surprise lorsqu’elle aperçut son gâté au sol, le sang dégoulinant abondamment de son visage avec son frère qui lui hurlait au-dessus de la tête. Le guerrier vampirique traitait son partenaire de traître et se mit à enfiler commentaire haineux après commentaire haineux. Jamais Misha n’avait-elle vu son frère entrer dans un tel état de colère.

La princesse aux cheveux d’ébène était littéralement figée sur place, tétanisée par la scène qui se déroulait devant ses yeux et les propos qui sortaient de la bouche de son frère. Elle n’avait jamais été friande de violence et d’insultes et ce, malgré qu’elle était sans doute la première à se plaindre de tout et de rien. Son cœur se resserra fortement quand il fut mention des multiples aventures de l’albâtre. Oh, elle savait qu’elle n’était pas la première à tomber dans le mire du mercenaire, voire que celui-ci aimait bien la gente féminine… Mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander si la situation était aussi grave que Melchiam ne le laissait paraître? Par ailleurs, ce dernier s’adressa de nouveau à elle. Il enfonça davantage le pieu dans le cœur de sa sœurette en affirmant qu’elle ne serait qu’une baise parmi tant d’autres. Envisager que celui à qui elle venait d’offrir son cœur jouait avec ses sentiments pour faire son chemin à son entrejambe était affreusement pénible pour elle. Elle refusait d’avoir été aveugle alors qu’elle se faisait mener un bateau mais, en même temps, une partie d’elle s’enflammait puisque son frère parlait sans savoir. On lui avait déjà volé ce qui était plus précieux à sa petite sœur adorée; or, ça n’avait pas été fait du plein gré de la victime.

Toutefois, la colère qui montait en elle se dissipa dans la fraction de seconde qu’elle prit pour s’apercevoir que son frère venait d’asséner un coup de pied dans le ventre de son bien-aimé. Lui fracasser le nez n’avait pas été suffisant? Il devait également l’accuser de vouloir souiller la cadette des Caranthir et ce, sans même se douter du mal qu’il pourrait faire. Comme si Aelon n’était pas au courant qu’elle était mineure! Lui aussi avait été là, à la capitale elfique, quand elle était encore enfant. Il l’avait aussi vue alors qu’elle ne mesurait que trois pommes de haut. De toute façon, il ne manquait que trois ans pour que la bourgeoise ne soit officiellement adulte. Ça n’était pas comme si l’albâtre s’en prenait à une enfant de 30 ans! Ne pouvant en prendre plus, celle qui était au sein du débat animé et tenue à l’écart à la fois, se mit à s’époumoner aussi.


«Non, mais arrête! Par pitié, Melchiam, ressaisit-toi! Laisse Aelon tranquille! Tu n’as pas à lui menacer de lui casser tous les os du corps! Ne le frappe plus, je t’en supplie.»

Elle chercha à s’approcher, histoire de calmer le jeu, mais elle perçu le signe de son amant de ne pas faire un pas de plus en leur direction. Étrangement, elle n’était pas rassurée par le sourire caustique de son homme car, peu importe ce que le reste du monde dirait, il était à elle, point. Le sixième sens féminin de la jeune elfe lui disait que ce que le guerrier à la chevelure de neige s’apprêtait à prononcer ne ferait rien pour arranger les choses et faire cesser la violence qui tonnait sur le Lac des mystères. Comme de fait, c’était à son tour d’envoyer son partenaire d’affaires promener. Elle se mordit la lèvre inférieure en l’entendant avouer qu’effectivement, il avait couché avec de nombreuses femmes. Elle sentit ses poings se crisper naturellement à la mention qu’il ait possiblement quelques enfants illégitimes un peu partout en Ephaëlya dont il n’était pas au courant. Elle ne voulait pas entendre ces choses sortir de la bouche de son compagnon de jour. Elle aurait préféré se boucher les oreilles afin de ne rien entendre. Elle ne fut cependant pas autant dérangée par les propos suivants du mercenaire, car elle était déjà passée par cette étape dans la Clairière de l’espoir en Oryenna. Quand Aelon mentionna que la dernière chose que sa dulcinée avait besoin était d’être humiliée, les yeux de la principale concernée devinrent ronds comme des billes surdimensionnées. Ce n’était pas tant par peur que Melchiam puisse deviner ce qui s’était passé avec une phrase aussi vague que cela, mais elle savait très bien que son partenaire faisait référence au fait qu’il était soucieux du viol de sa princesse et qu’il ne voulait pas lui faire réitérer l’expérience.

Elle voulut interrompre Aelon lorsqu’il se mit à dire qu’elle n’avait pas besoin d’un connard pour frère… parce que, bon, ça restait que ce «connard» était justement son frère. Certes, il n’avait pas agit de façon à ne pas mériter ce nom, mais était-ce nécessaire de se traiter tous et chacun de noms bêtes parce qu’ils étaient à bout de nerf? Par contre, Misha se retint puisque l’albâtre clamait haut et fort qu’il ne se gênerait pas pour laisser ses mains parcourir à nouveau les courbes de la cadette des Caranthir. Il n’avait pas tord non plus en affirmant qu’elle ne serait pas de bonne humeur si Melchiam venait à lui briser un autre membre. Toutefois, elle ne savait pas jusqu’à quel point elle serait en mesure de se mettre en colère contre Melchiam. Elle ne voulait pas se mettre à lui crier dessus ou le menacer d’abus physique parce qu’il avait osé mettre la main sur son beau. De toute façon, elle risquait plus de se faire remettre à sa place si elle s’essayait. Bref, elle préférait honnêtement que cette chamaillade cesse et ne recommence jamais.

La princesse de la caravane alla porter les mains à ses oreilles, tout en fermant les yeux, quand elle discerna qu’Aelon était pour se replacer le nez. Elle ne voulait pas voir ça, c’était fort trop dégoûtant pour son cœur sensible. Elle ne voulait pas voir l’envers de la médaille du mode de vie guerrier. Première chose qu’elle sut après cela, son amant était de retour à ses côtés et il la prenait dans ses bras. Il la rassura en disant qu’il allait s’en remettre, ce qui amena sa douce à pousser un soupir de soulagement. La dernière chose à laquelle elle voulait assister était bien la perte de conscience d’un être cher parce qu’il s’était vidée de son sang par le nez, suite à une blessure par un autre être cher. Elle serra ensuite le pourpoint dans le dos d’Aelon au point de se blanchir les jointures. Elle n’osait pas le serrer trop fort, de peur de lui faire mal aux côtes ou pire encore. Elle lui murmura doucement une excuse dans ses oreilles, avant d’essuyer ses larmes dans le creux de son cou. Elle était plus que consciente qu’il avait été blessé par sa faute.

Les bras de son amoureux autour de son frêle corps ne furent pas suffisants pour la calmer. Ils enlevaient effectivement un poids de ses épaules, mais elle tremblait néanmoins de peur. Après tout, les deux êtres qui comptaient le plus à ses yeux étaient à couteaux tirés… Et malgré que Melchiam soit parti se laver les mains, elle craignait qu’il ne revienne à la charge pour finir de régler le compte de son camarade. Elle avait été témoin d’une rage qu’elle n’avait jamais vue chez lui auparavant. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il était en mesure de faire dans un tel état de colère. Elle inspira longuement par le nez, puis expira par la bouche avant de se séparer du mercenaire. Ce qui se passait n’avait plus de sens. Il fallait qu’elle raisonne avec son frère pour lui faire comprendre qu’il importait de revenir à un mode de communication plus diplomatique, pour ne pas dire pacifique… et par pacifique, elle voulait dire sans recours aux méthodes tactiles de régler les conflits.


«Que se passe-t-il avec toi, Melchiam? Par Mère Nature, ne pouvons-nous pas discuter comme des adultes? Sincèrement, n’ais-je pas droit de vivre ma romance ou dois-je vraiment tout te rapporter? Veux-tu vraiment que je te dise combien de fois j’ai embrassé Aelon, où il est allé porter ses mains sur moi, comment il s’y est pris, depuis combien de temps et cetera? Je ne crois pas que tu aies envie de savoir… Et puis, ne crois-tu pas qu’Aelon devrait être le premier à m’entendre dire ce que je ressens pour lui et non toi? J’allais te le dire… maintenant que je l’ai vocalisé pour lui une première fois, c’était inévitable que je te le dise aussi!»

Elle n’avait pas encore fini de vider ce qu’elle avait sur le cœur qu’elle remarqua que son frère semblait faire la sourde oreille. Il n’écoutait pas un traître mot de ce qu’elle était en train de lui dire. Il ne la regardait même pas! Plutôt, il marchait en direction de sa victime avec une intention un peu trop ferme aux yeux de la demoiselle. Ah non, il n’allait pas s’y remettre maintenant?

«Hé ho, je suis ici! Je te parle! Melchiam! Je m’adresse à toi… Non, Mel… ne… Non, Melchiam!»

Il était inutile de continuer à hausser le ton, le vampire ayant déjà empoigné son partenaire de route par le collet pour lui envoyer une bonne droite sur la mâchoire. Misha ne put retenir un cri d’horreur. Évidemment, l’albâtre ne fut pas pris au dépourvu une deuxième fois et il riposta avec ardeur. La jeune femme alla porter les mains à ses tempes : ça n’était pas vrai, ça recommençait déjà… et c’était encore pire qu’avant! S’ils continuaient ainsi, ils allaient finir par s’entretuer. Elle passa donc ses mains sur ses cheveux et s’élança en direction des deux fouteurs de trouble. Elle n’allait pas les laisser s’abandonner à une telle brutalité une fois de plus. La première fois avait été celle de trop. Elle ne leur permettrait simplement pas de se blesser. Toutefois, sa pire décision fut probablement de s’approcher de ces deux chiens enragés et d’essayer de glisser ses bras entre leurs deux corps, de quoi faire d’elle-même une barrière physique entre les deux. Elle n’avait besoin que de les tenir suffisamment éloignés pour qu’ils daignent écouter ce qu’elle avait à dire.

Non seulement elle ne parvint pas à les séparer plus que quelques millimètres, mais elle mangea un coup de poing en pleine gueule dans les premières secondes où elle s’était retrouvée près d’eux. Immédiatement, sa réaction fut de pousser un cri si aigu qu’il aurait pu fendre les tympans d’un sourd. Elle fut évidemment portée vers l’arrière et fit quelques pas en une vaine tentative de ne pas basculer. Malheureusement, toutes ses bonnes intentions ne suffirent pas pour la faire tenir debout. Elle tomba dans le Lac des mystères sur le dos. Elle cria une fois de plus sous l’impact de son corps contre l’eau qui était à la limite de sombrer dans un état solide. Il lui fallut moins d’une seconde pour entrer en état de choc. Elle était assise et submergée jusqu’à mi-mollet, mi-cuisse et jusqu’aux coudes, ses cheveux flottant sur la surface de l’eau. La pauvre fille ne savait pas ce qui provoquait le plus de douleur entre la prise de conscience que son visage d’ange avait été victime d’un coup robuste destiné à assommer un géant soit par la prunelle de ses yeux ou l’élu de son cœur… ou cette horrible sensation d’un millier d’aiguilles par centimètre carré qui se plantait dans sa chair malgré les vêtements. Elle restait plantée là, ses lèvres se teignant de bleu à une vitesse ahurissante. Elle était incapable de se mouvoir par elle-même.

Elle n’était pas encore remise de cette surprise, ni sortie de l’eau, qu’elle vit deux formes se battre pour s’approcher d’elle en premier. Elles essayaient toutes deux de lui agripper un bras pour la sortir de là. Hystérique, elle se mit à crier, à se débattre, à griffer tout ce qui venait en proximité d’elle… Il n’y eut rien qu’elle ne fit pas pour s’émanciper de ces deux personnes qu’elle ne reconnaissait pas sur le coup. De toute façon, dès que la mémoire lui revint, elle n’avait pas plus envie de les voir de si près. Elle se propulsa hors de ce lac maudit à la course seulement pour s’écraser sur ses genoux un mètre plus loin. Les mains sur le sol, elle fixait la neige en hyper ventilant. Sa respiration ressemblait même plus à un mélange de soupirs de douleur accélérés, d’étouffements à cause du surplus d’émotion et à la difficulté de faire passer l’air froid, ainsi que de pleurs latents. Elle tremblait de tous ses membres, se sentant vibrer de façon incontrôlable. Les larmes coulaient par elles-mêmes sur les joues de Mishaila. Tout à coup, elle aperçut un point de couleur carmin aller maculer la neige sous elle, tachant le tableau qui avait empli son champ de vision jusque là. Paniquée, elle essuya sa bouche du bout de son pouce uniquement pour y apercevoir du sang. Elle saignait du coin de la bouche. Elle se mit à crier de plus belle mais, au lieu d’une plainte, elle vocalisa haut et fort un :
«Mais que leur ais-je fait!?»

Elle n’était pas sotte… Elle savait bien que si les deux hommes de sa vie se battaient ainsi, c’était parce qu’elle était celle qui venait entraver leur relation. Ils s’entendaient à merveille avant… Eux qui étaient amis depuis une époque antérieure à la naissance de la belle trempée et gelée jusqu’aux os, ils en étaient maintenant à vouloir se détruire. Mishaila savait que Melchiam ne cherchait qu’à la protéger et il avait été blessé dans son rôle de protecteur de sa sœur. Il se sentait trahit qu’on lui ait caché une relation amoureuse. Aelon, quant à lui, n’eut que le malheur de tomber pour la sœur d’un vampire. Il s’était fait tomber dessus et casser le nez pour cette unique raison. Il n’avait rien fait de mal et le voilà recouvert de sang et injurié. Si Mishaila n’était pas apparue soudainement dans leur vie, jamais rien de tout cela ne serait arrivé. Elle était en train de détruire une amitié et un partenariat de travail et ce, parce qu’elle voulait profiter des plaisirs charnels avec l’albâtre tout en ne pipant mot de cette affaire à son frère. Quelle pauvre conne elle faisait! Ce qu’elle s’en voulait horriblement… Elle méritait bien de recevoir un poing en pleine figure et tomber dans ce lac. N’était-elle bonne qu’à ça, détruire tout ce qui lui tenait à cœur? Elle avait déjà gâché sa vie à Ardamir et trouvé le moyen de se faire renier par ses géniteurs… Il fallait maintenant qu’elle mène son frère et son amoureux à leur perte? Peut-être que partir à la recherche de Melchiam au départ n’était pas une si bonne idée, finalement…

*Je te déteste, Mishaila Caranthir,* se dit-elle à elle-même avant que ses bras ne la lâchent lourdement sur le tapis de neige.

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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyMer 13 Juin 2012 - 0:23

Il frotta frénétiquement sa main dans l'eau glaciale du lac pour bien retirer les traces de sang qui y trônaient. Non mais! Aelon avait un de ces culots! Croire qu'il pouvait prendre Mishaila, comme ça, sans que Mel ne réagisse! Sa cadette était la prunelle de ses yeux et le vampire était bien décidé à ne pas céder face à ce pervers de première classe! Son regard était planté dans l'eau calme du lac des Mystères alors qu'il sortait sa main, légèrement bleuie par le froid du liquide qui se trouvait devant lui, quand soudain, la voix du mercenaire elfique retentit dans la nuit : arrogante, accusatrice, cynique et un tantinet mesquine. Tournant la tête, le vampire planta son regard doré dans l'acier des iris d'Aelon. Parce qu'il croyait vraiment qu'il se foutait de sa sœur? Voilà qui était la meilleure! Melchiam continuait de croire qu'il était de loin celui qui se souciait le plus de la jeune femme et les propos de Cyredatear le frappèrent en plein cœur. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais autant détesté l'elfe à la chevelure de neige.

L'influence de la bête se faisait grande au fond de lui et mentalement, Caranthir pouvait bien voir son partenaire geindre sous ses crocs alors que du sang coulait abondamment de sa carotide. Oh oui! Il se délecterait de cette hémoglobine et éclipserait ce sourire moqueur de son visage de connard! Il se croyait au-dessus de tout, le petit elfe! Il croyait tout comprendre, tout saisir! En fait, il était loin de la réalité. Mel observa Aelon qui replaçait le cartilage de son nez et qui s'approchait de Mishaila pour la serrer dans ses bras, non sans avoir préalablement essuyer le sang de son visage du revers de sa manche. Certes, ce simple geste constituait un affront face à l'aîné des Caranthir, mais le regard de défi que lui lança l'elfe fut de trop. Sans hésitation, le mort vivant se releva et fit face au duo. Un grondement sourd montait en lui au même moment où ses pupilles se dilataient. L'or fondu de ses iris était plaqué sur l'elfe mâle alors qu'il écoutait distraitement les propos de sa sœur qui, visiblement, tentait de le raisonner. En fait, il avait bien entendu les propos de la jeune femme, mais n'était pas présentement apte d'en saisir totalement le sens. Ce fut dans cet état d'esprit qu'il fit un premier pas en direction de son « ami ».

Le rythme de son pas était régulier, voir même décidé. Du coin de l'œil, il perçu les gesticulations de sa cadette qui désirait visiblement attirer son attention. Toutefois, Caranthir décida délibérément d'ignorer cette dernière. Tout ce qui comptait pour lui, c'était d'effacer ce sourire du visage de ce petit con. Aelon se croyait tout permis et se foutait bien que le vampire soit à l'aise ou non avec la relation qu'il entretenait avec la jeune femme. Il n'avait aucune considération et Mel réussit même à se convaincre que ce dernier méritait totalement ce qui allait se passer. Une fois à la hauteur d'Ae, le prédateur poussa un grondement puissant et agrippa le mercenaire par le collet avec la ferme intention de lui assener un crochet du droit. Toutefois, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata que son « camarade » avait arrêté son coup avec la paume de sa main! D'un mouvement sec et rapide, le mercenaire vampirique sentit son corps pivoter et son bras droit fut tiré vers l'arrière. Un craquement sonore retentit dans l'air, soutirant un cri de douleur de la part de l'ancien elfe. Un coup de pied lui fut assené au dos et il tituba plus loin, son membre disloqué pendant lamentablement à ses côtés. Mel se retourna, puis jeta un regard chargé de mépris au mercenaire. Il agrippa son bras blessé et, sans la moindre hésitation, replaça l'épaule. Il ignora la douleur lancinante et ne broncha pas lorsque le nouveau craquement sinistre se fit entendre. Il était un vampire, il guérissait très vite. Mel baissa légèrement la tête vers l'avant, puis feula bruyamment avant de charger à nouveau le chef de la caravane. Il flanqua un coup de genou dans l'estomac de son ennemi et fracassa son visage grâce à son coude. Mel, pour sa part, reçu une baffe sur l'oreille droite, ce qui eu pour résultat de l'assourdir temporairement. Il se fit heurter sur l'oeil droit, puis à l'abdomen. Instinctivement, le vampire agrippa l'elfe par la gorge et ignora le grésillement qui émanait de sa paume causé par l'argent du collier de Cyredatear. Avec un grondement de rage, il arracha le bijou et le jeta près de la caravane. Il s'élança pour frapper à nouveau son partenaire au visage quand Mishaila se jeta sur eux avec la visible intention de les séparer. Malheureusement, Mel ne put arrêter son coup à temps et heurta accidentellement la prunelle de ses yeux qui poussa un cri de douleur.

Pendant un bref instant, il sembla au vampire que le temps s'était arrêté. Jamais il n'avait voulu faire de mal à sa jeune sœur! L'idée même de la blesser lui était insupportable! Mishaila tituba dans la vaine tentative de retrouver son équilibre et tomba à la renverse dans le lac des Mystères. Vif comme l'éclair, le vampire relâcha sa poigne sur Aelon et se précipita vers sa cadette. Évidemment, son « camarade » le suivait de près et les deux hommes se bousculèrent pour savoir qui serait le premier à atteindre leur cible. Ils tendirent tous deux la main pour l'aider à se relever, mais la jeune femme cria, griffa et repoussa toute forme d'aide. Un air surpris au visage, Caranthir la vit se précipiter hors du lac et s'écraser sur les genoux, plus loin dans la neige. À ce moment même, la présence du mercenaire elfique n'avait plus aucune importance et il n'avait d'yeux que pour la jeune femme qu'il avait pratiquement élevée. Elle s'effondrait en larmes devant ses yeux et Melchiam nota la petite tâche écarlate qui jurait avec la neige immaculée. Elle... elle saignait? Le vampire cru sentir son pauvre cœur inerte se serrer sous la douleur que pouvait lui causer cette vision. Lentement, le mort vivant s'approcha de sa cadette et ignora les mains puissantes qui tentaient de l'agripper dans le but probable de le tenir loin d'elle. Une fois près de la jeune elfe, Mel se laissa tomber à genoux, face à elle, puis retira la chaude cape de ses épaules. Il encercla Misha avec celle-ci et la serra fortement contre lui en une étreinte réconfortante. Il ignora les premiers gestes de rébellion de la part de celle-ci et la tint fortement contre lui jusqu'à ce qu'elle se calme. Les larmes perlaient dans le regard doré de l'aîné alors qu'il murmurait un bref : « Je suis désolé. Je t'en prie, pardonne-moi. » Il berça doucement la jeune femme dans ses bras puis fredonna une chanson qu'il avait l'habitude de lui chanter lorsqu'elle était toute petite, alors qu'elle s'était fait embêter par les gamins du quartier.

    Il est frêle, le roseau
    La tête à moitié dans l'eau
    Et le chêne droit debout
    Semble être au-dessus de tout
    Le roseau plie les genoux
    Et s'effondre à tous les coups
    Car c'est sa fatalité
    Toujours retomber
    Tomber
    Tomber pour se relever
    Retomber
    Tomber pour se relever
    « Même si le chêne est géant
    Il fendra dans l'ouragan
    Moi, roseau, par mauvais temps
    Je danse avec le vent. »


Il la sentait toujours grelotter de froid et de tristesse. Il continua de chantonner et plaqua instinctivement son regard dans celui d'Aelon.

    Le chêne est un grand sage
    Qui ne craint pas les orages
    Il sait que l'ouragan
    Ne se pointe pas souvent
    Et il regarde de haut
    Son pauvre ami le roseau
    Qui se bat d'arrache-pied
    Pour se relever
    Toujours
    Se relever pour tomber
    Comme toujours
    Se relever pour tomber
    « Le roseau dans le tourment
    Est balloté par le vent
    Moi, chêne, par mauvais temps
    Je n'expose qu'un flanc. »


Il ramena ensuite son attention vers sa prunelle qui semblait s'être calmée puis sourit alors qu'elle l'accompagnait dans le dernier couplet. Elle se rappelait les paroles de la chanson. Étrangement, ce simple constat appliqua un baume sur le cœur mort du vampire.

    Il n'y a pas de morale
    À cette histoire banale
    Que des individus
    Et différents points de vue
    Pour se consoler un brin
    On rabaisse le voisin
    Il faut bien se relever
    Avant de tomber
    Tomber
    Tomber et nous relever
    Retomber
    Tomber et nous relever
    Chacun dans sa solitude
    Cultive ses certitudes
    Qui par instinct de survie
    Confortent nos vies.


Cette chanson était tout à fait de circonstance vue la situation actuelle. Le vampire était représenté par le roseau et Aelon par le chêne; Mel avait subit son lot de difficultés dans son existence et c'était toujours relevé alors que son partenaire était droit et fort et ne pliait que rarement. Se faire arracher Mishaila représentait l'une de ses difficultés... toutefois Caranthir savait qu'il en sortirait plus fort, comme à chaque fois. Il frotta affectueusement le dos de la jeune elfe puis se détacha d'elle pour opter à nouveau pour une position debout. Il jeta un regard au mercenaire elfique, puis s'éloigna vers la caravane. Il grimpa à l'intérieur de l'embarcation en un mouvement fluide puis s'approcha de son tonneau. Il prit
Sùrion qui trônait tout près de ce dernier et mit la main sur sa ceinture de dagues. Il attacha le tout contre son corps puis sortit à nouveau de l'embarcation. Un tintement clair monta à son oreille et doucement, Caranthir baissa le regard sur sa botte. Quelque chose d'étincelant attira son attention et lentement, l'ancien elfe s'accroupit. Le collier d'Aelon se trouvait là, sous son pied. Le vampire sortit un tissu de sa poche et l'utilisa pour prendre le bijou; il n'était pas brisé, seule l'attache avait cédée et était facilement réparable. Caranthir se redressa ensuite, puis s'approcha d'Aelon pour finalement lui tendre l'ornement argenté. Il tourna ensuite les talons et s'éloigna vers la forêt : il avait besoin d'être seul et il savait pertinemment qu'il était une menace jusqu'à preuve du contraire. Toutefois, alors qu'il approchait des arbres, le vampire s'arrêta et se retourna pour faire face aux deux individus, mais s'adressait surtout à l'elfe à la chevelure de neige.

- Tu ne réalises pas l'importance que Mishaila a pour moi, fit-il d'un ton beaucoup plus calme, la haine ayant quitté sa voix. Elle... elle est tout ce qui me reste de mon passé, Ae... Elle est en quelque sorte... la seule part d'humanité qu'il me reste. Ne l'abîme surtout pas. Je sais que je suis pas tellement présent ces derniers temps, mais j'ai mes raisons, croyez moi. Je dois absolument régler certaines choses, sinon j'ai l'impression que je serai damné à jamais. Puis, il poussa un soupir et ravala la tristesse qui l'envahissait. De toute façon, ils s'en foutaient probablement. Il n'était rien d'autres qu'une bête sanguinaire qui aurait bien pu tuer Aelon, un peu plus tôt. De toute façon, il n'y a rien à ajouter, je suppose...

Puis, il tourna les talons à nouveau et s'enfonça parmi les arbres. Ses pas étaient tout d'abord lent et régulier, mais rapidement, le vampire augmenta le rythme. Il courait maintenant à en perdre haleine et bifurqua à quelques reprises pour finalement s'arrêter près d'un tronc d'arbre déraciné. Il s'approcha de ce dernier, puis décida de s'y assoir tout en prenant sa tête entre ses mains. Il avait soif et plusieurs pensées tourbillonnaient dans son esprit. Tout comme le roseau de la chanson, Melchiam était encore tombé et n'attendait que de se relever...


[Je t'ai fais une fleur, Ae! C'est moi qui ai frappé Misha XD Voilà le lien pour la chanson, si vous voulez l'écouter (bien qu'Ae la connaisse déjà) : Chanson]
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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyMer 13 Juin 2012 - 17:50

Les deux guerriers se toisèrent pendant un bon moment, tellement que ni un ni l’autre n’entendirent ce que Mishaila disait; dans le cas de l’elfe, il devait faire des efforts de concentration intense pour passer par-dessus la douleur causée par la fracture de son nez et l’ecchymose qu’il aurait probablement sur les côtes. Son regard se réduisit à deux fentes d’acier alors que son partenaire d’affaire s’approchait de lui, avec la ferme intention de le réduire en bouilli. Ça tombait bien, parce que Cyredatear voulait le réduire en un insignifiant petit tas de cendres. Cette fois, il était près à lui rendre la monnaie de sa pièce. Melchiam lui attrapa le collet et s’élança pour lui mettre une droite en plein visage. L’elfe leva la main, et arrêta le coup avec sa paume, avant de refermer la main sur le poing. Profitant du fait qu’il avait déstabilisé, ne serait-ce que l’espace d’un instant, la tactique de son adversaire, Aelon pivota sur lui-même, sa prise toujours assurée sur son partenaire. Faisant passer le bras de Caranthir vers le bas, il donna ensuite un coup sec en lui ramenant dans le dos, tout cela pour faire sortir de son emplacement la tête de l’humérus. Puis, il leva la jambe droite, d’un coup de talon dans les reins, envoya le vampire dans la neige, avant de reprendre une position de combat.

L’on voyait encore que l’albâtre était un guerrier, non pas plus expérimenté que son adversaire, mais beaucoup moins loyale. Plusieurs de ses techniques au corps-à-corps visaient les articulations de ses ennemis, afin de les mettre hors d’état de nuire le plus rapidement possible. De plus, les dommages à long terme d’une dislocation – du moins chez un humain ou un elfe – était assez important, car une jointure affectée sortait plus facilement de son emplacement par la suite.

Aelon rendit le regard de Mel avec la même intensité méprisante, mais ce permit une grimace en entendant le bruit caractéristique d’un os qu’on remet au bon endroit. Il doutait cependant que se genre d’invalidité ne serait que temporaire chez son partenaire; après tout, les créatures de la nuit étaient de formidables machines de guerre qui étaient capable de se remettre de blessures auxquelles d’autres race ne pourrait survivre. Il avait déjà vu Melchiam recevoir un coup d’épée dans l’estomac, et une heure plus tard, celui-ci gambadait à nouveau dans la mêlée. Leur capacité de récupération était tout simplement ahurissante. Comme il s’y attendait, la bête nocturne fut rapidement sur pied, et exprima sa rage en un feulement sinistre, avant de se jeter sur l’albâtre, qui était prêt à l’accueillir comme il se devait. Un féroce échange de coups s’en suivit, et chacun des parties reçu des blessures importantes; un peu plus du côté d’Aelon, qui ne se régénérait pas. Le coude de l’aîné des Caranthir connecta avec sa tempe, lui faisant voir des étoiles l’espace d’un instant. Il réussit quand même à l’atteindre à l’œil, avant de lui asséner un puissant coup de poing dans l’abdomen, au niveau du foie. Cependant, le coup de genou au plexus solaire fit se courber en deux le mercenaire à la chevelure couleur de neige, et il se fit brutalement redresser par une main qui se referma sur de l’argent vif, ce qui évita à Aelon de se faire broyer la trachée; ce qui lui aurait été fatal. Au lieu de reculer comme l’elfe croyait, le vampire raffermit sa prise sur le bijou qui lui dévorait la peau.

Une douleur aigüe traversa la nuque du mercenaire elfique alors que la pression augmentait sur son cou – due aux attaches rouillées qui retenait le collier en place – et il songea pendant un instant que sa nuque serait la première à lâcher. Puis un tintement de métal qui rompt se fit entendre alors que le seul souvenir d’Isulas que le guerrier avait s’envolait pour s’écraser on ne sait où dans la neige. Aelon recula de quelques pas pour porter la main à sa gorge malmenée, et toussa bruyamment. Il était nettement en désavantage physique, et le résultat du combat était clair; il ne faisait pas le poids contre un vampire enragé, car lui-même ne nourrissait pas la même hargne. Cependant, le fait que ce monstre des ténèbres ait cassé le bien le plus précieux de Cyredatear alimenta le brasier de la colère qui s’élevait maintenant comme une flamme, calcinant toutes les affres que la douleur pouvait lui apporter, et déversant dans ses veines une bonne dose d’adrénaline qui fit rétrécir son champ de vision. Alors que sa vision centrale se précisait, tout ce qui se trouvait en périphérie se teinta d’un voile rougeâtre, et il se campa sur ses jambes, avec la ferme intention de rendre coup pour coup à son partenaire d’affaire. Il s’apprêtait à accueillir le poing du vampire, lorsqu’il ne le senti pas connecter, pourtant quelqu’un lâcha un cri à en écorcher vif un lapin. Éberlué, Aelon tourna la tête pour voir Mishaila basculer dans le lac. Mais que faisait-elle là tout à coup? Le combat l’avait tellement pris qu’il en avait complètement oublié la belle aux cheveux d’encres. Celle-ci avait probablement tenté de les séparer, et c’était fait remercier par un direct à la mâchoire de la part de son aîné. Le mercenaire resta pantois pendant encore une seconde, le temps que son cerveau endolori analyse la situation, avant de partir au trousse du guerrier nocturne, avec la ferme intention de se rendre à sa belle avant lui pour l’aider à se relever.

Sa "galanterie" se fit récompenser par une jolie griffure sur une joue, qui le brûla comme un charbon sortit du feu. Encore sous le choc, il vit sans trop comprendre sa dulcinée sortir de l’eau pour s’écraser un peu plus loin dans la neige. Pataugeant toujours dans se mélange d’eau et de glace, Aelon tenta de retenir son rival en lui agrippant l’épaule, en vain. L’elfe sortit donc à son tour de l’eau et se rendit à la caravane non loin pour en sortir des couvertures et la cape de la jeune femme. Les deux frangins avaient besoin d’un peu de temps seul, et après cet échauffourée, le mercenaire avait besoin de s’éclaircir les idées. Il fit un écart pour nettoyer ses plaies dans l’eau du lac, et vérifia que tous ses morceaux étaient bien en place. En se passant la main dans la nuque, il réalisa que le collier n’y était plus et une grande sensation de vide s’empara du mercenaire diurne; il avait porté cet emblème jour et nuit depuis plus de trente années, et soudainement, pour une raison aussi stupide qu’aberrante, il n’y était plus. C’était vraiment d’un ridicule de se battre ainsi pour une femme… Un air lui parvint aux oreilles alors qu’il farfouillait dans ses effets personnel pour trouver une autre chemise. Se débarrassant de celle qui était couverte de sang, il grinça en l’enfilant. Probablement qu’il avait une côte fêlée à cause du vampire. Cette chanson lui était particulièrement familière, même s’il ne pouvait pas se rappeler de sa provenance. Du coin de l’œil, il s’informa de la situation entre Mishaila et Melchiam, et remarqua que c’était le vampire qui chantait, ce qui arracha un sourire à l’elfe.

Lorsque l’or liquide du regard se planta dans le sien, un peu plus terne, le mercenaire se sentit soudainement gêné et se dandina d’une jambe à l’autre en lui rétorqua visuellement de ne pas le mêler à sa chanson. Vraiment, se faire comparer à un arbre en chansonnette n’était pas vraiment sa tasse de thé. Alors, dès que le vampire eut détourné le regard, l’elfe en profita pour s’éclipser près de ses bovins; d’un coup que cette idée saugrenue reviendrait à l’esprit du zombie du tonneau. Il poussa un grognement agacé en regardant la génisse qui était presque fière de s’être encore toute emmêlée, et qui l’accueillit avec un beuglement bien placé. Même Korthar semblait exaspéré par la vitalité de la jeune vache. Il fixa pendant un instant Daelia avant de se remettre à l’ouvrage, tout en maudissant le fait qu’il en bavait tout le temps lorsqu’il s’agissait du beau sexe.

Il croisa le regard de Melchiam alors que celui-ci montait prendre ses effets personnels dans la caravane. Les deux hommes avaient effectivement besoin de prendre un peu d’air, et il savait que le vampire prendrait une bonne partie de la nuit à ressasser les dernières minutes dans son esprit torturé éternellement. Un tintement familier retentit aux oreilles de Cyredatear lorsque son partenaire mis pied à terre. Il l’observa se pencher, et se saisir de son collier avec un tissus. Maintenant que la rage était passée, il était évident que le vampire ne s’exposerait pas volontairement à une bonne dose d’argent pur. Aelon accepta le collier, et le sortit de son fichu pour l’inspecté. Il n’était pas très endommagé, peut-être un peu tordu à l’endroit qui avait subit les affres de la colère, et l’attache qui avait cédée. Le tout était réparable, mais il ne pourrait pas le porter tant qu’il n’était pas totalement remis à neuf. Lorsqu’il releva la tête, il vit que son compagnon était rendu à la limite du boisé, et sa voix se répercuta dans la nuit, étouffée par les broussailles qui les entouraient. Il ne répondit pas au monologue de Melchiam, mais lorsque celui-ci fit mine de s’enfoncer dans la forêt, il porta deux doigts à sa bouche, et siffla bruyamment.

« On part demain matin à la première heure, je compte sur toi pour être dans ton tonneau, princesse! » lança-t-il avec son éternel sourire narquois qui repeignait son visage. Après tout, personne n’était mort cette nuit, et même si le vampire avait attenté à sa vie, il savait bien qu’il n’avait agit que par impulsion et non par préméditation. Il avait exprimé son opinion de manière un peu radicale, et le mercenaire lui avait fait une opposition farouche. Mais maintenant, tout était dit, et quelques heures ne feraient pas de tort à personne, le temps de tout assimiler et d’accepter la réalité telle qu’elle était maintenant. Mais Aelon n’avait aucune intention de porter rancœur à son partenaire pour quelque chose de si…anodin? C’était une bonne vieille altercation physique qui avait un peu dérapé, mais ils s’en remettraient. Puis, la silhouette de Mishaila dans la neige lui revint à l’esprit, et il se retourna pour scruter l’endroit où elle pourrait se trouver. Apparemment, elle n’avait pas bougé de son coin, et le mercenaire attrapa une couverture en fourrure avant de se diriger rapidement vers elle. Il s’agenouilla avec une grimace; ses côtes prenant la place de la douleur commune à la jambe, et plaça la couverture sur ses épaules avant d’y passer le bras pour la frictionner. « Tu dois aller te changer Mishaila, sinon tu vas attraper la mort à cause du froid. Allez viens, on va se mettre au chaud et se ravigoter avec une bonne tasse de thé, t’en pense quoi? Ne t’en fais pas pour Mel, quand il va revenir, tout sera derrière lui, et je ne lui en veux pas non plus, malgré que je me fais une note mentale de ne jamais le mettre à ce point en furie; ça ne serait pas bon pour ma santé…»

Il aida la jeune femme à se relever, ignorant sa propre douleur. Celle de sa belle était plus mentale que physique, et elle était beaucoup plus sensible aux éclats de violence, surtout que celui-ci concernait deux êtres qui lui étaient cher. Il la ramena doucement vers le feu, et la fit monter dans la caravane pour qu’elle se change. Aelon aurait bien voulu l’accompagner, pour des raisons extrêmement pure de soutien – pour une fois – mais il se retint à la dernière seconde, se disant qu’elle ne le percevrait peut-être pas de la même manière, maintenant qu’elle savait que l’elfe avait eut nombre de maîtresses d’un soir, et probablement toute une trâlée de petits bâtards aux quatre coins du continent. En fait, il doutait qu’elle voudrait encore de lui après avoir su la vérité sur lui. Lorsqu’elle ressortit de la caravane, il lui fit signe de venir s’assoir près de lui, mais garda une certaine distance pour ne pas l’effaroucher; de plus, il ne voulait pas paraître trop entreprenant, et il ne savait vraiment pas sur quel pied danser dans la présente situation.

Il prit place en tailleur sur une couverture, et appuya le menton contre ses paumes. Déjà, son visage se bleuissait au niveau du nez, et l’elfe se doutait bien qu’il aurait un sublime œil au beurre noir. Mais c’était le risque du métier; il avait déjà vécut bien pire, et il s’en était sortit. Il évalua du coin de l’œil l’état du visage de sa compagne, et un sourire un peu moqueur s’étala sur son visage. « Quelle belle bande de bleuets qu’on fait là » lança-t-il, hilare, avant que son corps lui rappelait qu’il était supposé avoir mal. Il tint son flanc abîmé, mais rit de plus belle pour aucune raison apparente que la blague morne qu’il avait lancé. Il évacuait le stress et les émotions de cette manière, jusqu’à se qu’il se retrouve couché par terre, les larmes aux yeux, autant de rire que de douleur. Puis le mercenaire se retourna sur le dos, sa tête étant près de la jeune femme. Il leva le regard pour l’admirer un instant, et posa délicatement une main sur le tibia de Mishaila. « Ça va toi? » fit-il pour s’enquérir de l’état de l’elfe. Il poussa ensuite un soupir, et se retourna sur son bon côté, de manière à faire face à la jeune femme, un coude par terre le maintenant en un appui parfait alors qu’il reposait sa tête blanche sur sa paume. Une question lui trottait dans la tête, et il finit enfin par la verbaliser sous sa forme la plus simple. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant? ». Autant pour leur relation, que pour leur agissement futur envers qui que se soit, que simplement les actions à faire dans les minutes qui suivaient. Il passa une main par réflexe sur son cou, mais ne frôla que sa peau abîmée par le frottement incessant du collier depuis les trente dernières années.

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MessageSujet: Re: Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)   Il y a plus d'un type de tempête (Terminé) EmptyJeu 14 Juin 2012 - 22:01

Depuis son départ de la cité d’Ardamir, la cadette des Caranthir se battait constamment avec son estime. Elle avait beaucoup de considération pour sa personne dès qu’elle se regardait dans le miroir… mais dès qu’elle était dans l’ombre, elle répugnait tout ce par quoi son corps était passé, ainsi que toute la misère qu’elle semblait traîner avec elle partout où elle avait le malheur de mettre le pied. Les récents événements lui prouvaient une fois de plus qu’elle ne faisait qu’apporter destruction à ceux qui étaient les plus précieux à ses yeux. C’était à croire qu’elle était incapable de faire quelque chose de bien. La belle pleurait le visage dans la neige; elle était inconsolable. Parce qu’elle avait été une jeune ingrate égocentrique, deux des hommes de sa nouvelle famille s’étaient cassé le nez, disloqué un bras et elle ne savait quoi encore! C’était presque surprenant qu’il n’y ait aucun cadavre jonchant le sol. Il en fallait peu pour que la bourgeoise se mette à vouloir disparaître de ce monde : ainsi, elle ne grelotterait plus parce qu’elle était transie de froid, il n’y aurait plus de sang, de bagarre ou de problème.

Elle se releva gauchement sur ses coudes, puis sur ses mains à nouveau, car la mort par asphyxie au flocon ne l’enchantait pas encore. De toute façon, sa mort ne serait certainement pas pour aujourd’hui. La princesse ne prit pas immédiatement consciente que de la compagnie familière venait d’arriver. En fait, il lui fallut quelques secondes avant de comprendre que son aîné venait de s’agenouiller juste devant elle. La constatation se fit au moment où elle s’était assise et qu’elle sentit Melchiam l’envelopper de sa cape. Sa cadette voulut se débattre aussi farouchement que dans le lac, non par peur qu’il soit attiré par l’odeur du sang à la commissure de ses lèvres, mais bien parce qu’elle n’était pas certaine de vouloir replonger dans le conflit qui avait empli l’air du Lac des Mystères. Le vampire ne baissa cependant pas les bras, faisant comprendre à sa prisonnière qu’elle ne faisait pas le poids contre lui et qu’il n’était pas nécessaire de combattre. Il ne lui voulait aucun mal. L’elfe retrouva un semblant de calme lorsqu’elle se dit mentalement qu’au moins, son frère n’était pas en train de vider son amoureux de son sang. Il fallait bien voir le peu de positif qu’il y avait dans la situation. Le mort-vivant ne semblait plus animé par la colère, comme ce fut le cas plus tôt. Éventuellement, Misha plaqua doucement sa joue contre celle du vampire. Elle sentit une touche d’humidité qui n’était pas froide tel que l’eau du lac qu’elle avait un peu partout sur elle, ainsi qu’un peu de mouvement… signe que son aîné pleurait. Ce n’était pas quelque chose à laquelle elle était habituée d’assister, voire que ça l’a troublait de savoir que son frère était si profond dans la tristesse. Contrairement à elle, il n’était pas un pleurnicheur de première. Elle alla placer ses bras autour de lui malgré le fait qu’elle était incertaine de mériter ce réconfort. Soudain, Melchiam lui demanda pardon avec un ton empli de désespoir, puis il se mit à la bercer avec affection. C’était donc lui qui l’avait frappée en pleine mâchoire? Voilà une révélation à laquelle elle ne s’attendait pas. Une chose était certaine, du moins, son aîné en avait dans le bras. Il pouvait bien gagner sa vie en tant que mercenaire!

Il entama ensuite une chanson qu’il avait maintes fois chanté à sa jeune sœur du temps qu’elle était petite. C’était un air qui rappelait tant de souvenirs à Mishaila. Il n’avait pas été rare, durant son enfance, pour elle d’entendre son frère réciter cette pièce musicale. Elle l’écouta alors patiemment et ce, malgré les claquements de dents provoqués par ses tremblements et ses pleurs qu’elle retenait mal. Elle se concentra sur les paroles qu’elle connaissait toujours par cœur après toutes ces années. Elle connaissait chaque mot de la chanson. Elle accompagna faiblement son frère durant le dernier couplet… un peu comme si elle chantait pour elle-même. Dans un sens, c’était un baume musical sur ses blessures émotionnelles. Il était réconfortant pour elle de savoir qu’en bout de ligne, son frère ne la détestait pas. La caresse de Melchiam dans son dos fit cesser temporairement ses tourments. La princesse de la caravane avait toujours une faible envie de pleurer quand son aîné se sépara d’elle; or, elle se contenta de sangloter le plus silencieusement possible.

Avec peine et misère, elle se remit sur ses pieds. Elle avait l’impression d’être sur le point de mourir de froid même si elle avait la cape de son frère sur le dos. Il fallait avouer que sa masse imposante de cheveux et ses vêtements mouillés avaient transmis leur humidité à la totalité de ses vêtements et travaillaient maintenant sur la cape. Resserrant les pans de son unique protection mi-sèche contre le vent, elle suivit le vampire d’un regard triste alors qu’il montait dans la caravane. Que pouvait-il bien y vouloir? La bourgeoise entrouvrit la bouche par surprise en voyant son frère se pencher au sol dès qu’il eut remis le pied sur la neige. Il avait un bout de tissu dans la main. En plissant des yeux, Mishaila parvint à reconnaître le collier qu’Aelon portait en permanence. Le bijou avait été endommagé durant leur lutte sanglante? En toute honnêteté, la demoiselle ne savait plus où donner de la tête entre son amant qui tenait son collier dans sa main et son frère qui s’éloignait dans la forêt après avoir prononcé des paroles qu’elle ne put comprendre vu la distance entre elle et les deux hommes. Elle fut surprise par le sifflement de l’albâtre, qui faillit faire lâcher son pauvre cœur fragile. Elle alla porter une main sur sa poitrine alors qu’Aelon dictait à son partenaire d’affaires l’heure du départ de la caravane le lendemain et le traitait de princesse, comme à son habitude. Du moins, c’était ce que la demoiselle croyait avoir entendu. C’était à se demander si Aelon considérait parfois qu’il avait un entourage royal… Ceci étant dit, il était désormais clair que le vampire allait se refroidir les idées. La jeune femme aurait néanmoins voulu avoir l’opportunité retenir son frère afin d’essayer de discuter un peu avec lui, mais elle se dit qu’il était sans doute mieux qu’elle le laisse partir. Il était celui qui savait le plus comment il se sentait et ce dont il avait besoin.

D’un autre côté, elle se demandait bien ce que le guerrier à la chevelure de neige avait bien pu entendre de la part de son frère pour s’être aussi vite calmé. Qu’est-ce qui lui avait traversé l’esprit pour qu’il mette tout derrière lui en un clignement de paupière? Voilà les pensées de la belle alors que son prétendant faisait son bout de chemin vers elle. Elle sortit de sa réflexion au contact d’une épaisse couverture de fourrure sur ses frêles épaules. Elle alla naturellement nicher sa tête sur l’épaule de son bien-aimé, appréciant grandement la chaleur procurer par la friction. Les yeux mi-clos, un faible sourire au coin des lèvres, elle le laissa faire comme bon lui semblait. Il y avait longtemps qu’elle avait cessé de se tracasser lorsqu’elle était dans ses bras. Il savait comment s’occuper d’elle et il lui avait prouvé à maintes reprises. Comme tout être responsable, il lui conseilla de changer ses vêtements sans perdre une seconde afin qu’elle ne tombe pas malade. Il lui proposa ensuite une bonne tasse de thé, consommation liquide qui était un peu devenue une tradition entre eux. Il termina en confirmant que Melchiam reviendrait éventuellement et qu’il ne portait pas rancune envers l’aîné des Caranthir. Misha planta son regard doré dans celui plus pâle de son compagnon, soulagée de savoir que le pire était derrière eux. Dans un sens, elle était aussi fière qu’il soit capable de pardonner aussi rapidement. Le train-train quotidien de la caravane ne serait donc pas trop perturbé.


«Je suis désolée… mais que tellement désolée Aelon.» fut tout ce qu’elle parvint à donner comme réponse. Elle savait que l’albâtre avait affreusement mal à cause du combat entre lui et son frère. Elle savait aussi que son seul tord avait été d’être attiré par la mauvaise personne. Elle détestait l’avoir mis dans une telle situation pour qu’il se retrouve ensuite à devoir prendre soin d’elle, alors qu’il n’était pas particulièrement dans un meilleur état.

Elle accepta toutefois son aide pour se relever. Elle ne pensait plus vraiment par elle-même, ayant trop peur d’où ses pensées allaient la mener. Elle avait beaucoup de remords et pour bon nombre de choses, ce n’était donc pas une bonne idée que de se laisser aller mentalement. La bourgeoise monta à son tour dans la caravane, laissant la couverture dans un coin. Elle trouvait les lieux bien silencieux et vide, maintenant qu’elle savait que son aîné avait pris la poudre d’escampette temporairement et que le nain était parti en visite. Bon, elle devait absolument se trouver des vêtements secs… mais voilà son problème : elle n’avait envie de rien. Elle poussa un long soupir. Elle n’avait pas le choix si elle ne désirait pas être malade dans les jours à venir. Elle fouilla jusqu’à ce qu’elle trouve son unique autre paire de pantalons, une blouse en coton à manches longues et une houppelande bleue. Elle tressa machinalement ses longs cheveux noirs avant d’en faire un chignon. Son but était plus d’éviter le froid dans son cou et son dos que par souci de faire sécher sa chevelure plus rapidement. Elle eut un mouvement de recul avant de quitter la caravane, puis se retourna. Elle reprit la couverture et quitta l’embarcation.

Son complice diurne lui fit signe de s’approcher mais, contrairement aux attentes de la jeune femme, ne la prit pas dans ses bras. Cela provoqua un pincement au cœur chez celle-ci : pourquoi ne lui donnait-il pas un peu de chaleur corporelle? Il l’avait toujours fait auparavant et ce, même quand elle n’acceptait pas ses attouchements avec grand plaisir. Ça y est, sa bataille avec Melchiam avait été un facteur pour le dissuader d’être en couple avec elle. Elle ne valait pas ce qui venait de se passer. Déjà qu’elle l’exaspérait sur une base quotidienne, s’il devait manger une bourrée à chaque fois qu’il osait porter les mains sur elle… Il allait probablement retourner aux femmes d’auberge : faciles, moins farouches, plus expérimentées, sans famille dangereuse et sans lendemain obligatoire.

Aelon décida d’interrompre les pensées de sa compagne avec sa blague sur les bleuets. Celle-ci s’esclaffa car, bien qu’elle soit d’humeur maussade, elle devait avouer que c’était comique. Malheureusement, le silence retomba une fois que les rires eut terminé de fuser ici et là. Le mercenaire demanda avec considération à la jeune elfe si elle se portait bien, tout en la graciant d’une caresse sur le tibia. Elle le regarda avec un mélange de tristesse et d’attendrissement dans ses pupilles dorées. Elle se mit à pleurer dans la fraction de seconde suivant sa question sur ce qu’ils devaient faire à partir de ce point dans le temps. Elle ne le savait pas. Son univers était en train de s’effondrer autour d’elle. Elle ne voulait pas imaginer son avenir sans Aelon, ni sans Melchiam. Elle ne voulait pas faire un choix entre ces deux hommes chers à ses yeux. Pourtant, elle avait son doute quant à si cette relation naissante allait fonctionner et rendre tout le monde heureux. Elle ne voulait pas que d’autres journées comme aujourd’hui ne se reproduisent.


«Je ne sais pas, Aelon. Je ne sais pas si je vais bien… Je ne sais pas quoi faire pour me sentir mieux… Je ne sais pas quoi faire de nous.»

Mishaila essuya sommairement, pour ne pas dire inutilement, ses larmes. Elle ne résistait pas aussi bien aux drames que le guerrier au regard d’acier. S’il était capable de tout prendre avec un sourire narquois, ce n’était pas son cas à elle. Elle préféra s’occuper du thé en pleurnichant avant d’entreprendre de se questionner à vive voix sur sa place au sein de la caravane. Elle ne rapportait pour ainsi dire aucun argent. Elle ne faisait que consommer des ressources. Outre faire à manger, nettoyer la caravane, aider Aelon à s’occuper des bovins et réparer les vêtements brisés, elle n’était d’aucune utilité. Elle n’était tolérée que parce qu’elle représentait un attachement émotionnel. De plus, elle faisait enrager Aelon à tous les jours, Melchiam considérait qu’elle l’avait trahi…

La princesse tendit une tasse de thé à l’albâtre, s’attardant sur ses mains. Elle aurait aimé retourner à la journée qu’ils venaient de passer ensemble… à simplement être blottis l’un contre l’autre, à toujours être à proximité peu importe ce qu’ils faisaient. Elle soupira; ce qu’il allait la trouver emmerdante à toujours se plaindre et faire des cas de tout. Elle passa délicatement les doigts sur l’abdomen de son amant, s’il désirait toujours l’être, ayant remarqué son mal de côte alors qu’il pleurait de rire tout à l’heure. Par après, elle effleura sa joue du revers de la main. S’il n’était pas couché et blessé, elle se serait jetée dans ses bras par désespoir, le suppliant de bien vouloir d’elle encore. Au lieu de cela, elle s’assit en tailleur et bu avidement son thé. Méritait-elle encore de voyager avec la caravane? Elle leur compliquait la vie pour pas grand-chose, quand on se mettait à compter ce qu’elle ramenait.


«Devrais-je retourner à Ardamir supplier mes parents de me reprendre?» Elle adressa un sourire triste à son compagnon lorsqu’elle remarqua son air surpris. «Aelon… Je le pense quand je te dis que je t’aime… mais aucune femme ne mérite que tu subisses ça.» lui expliqua-t-elle en gesticulant en direction de toutes les blessures qu’il avait subies aujourd’hui. «Tu ne veux déjà plus me toucher… Je veux dire, je ne suis pas aveugle! Regarde la distance de sécurité que tu gardes par précaution, au cas que le ciel te tomberait sur la tête parce que je suis assise à côté de toi. Puis je ne serai jamais à la hauteur de tes autres conquêtes… Melchiam ne voudra jamais que tu me touches ne serait-ce que la cime des cheveux… Si ce n’était mon frère, je crois qu’il ne me pardonnerait pas d’avoir vécu ma vie dans son dos.»

Il y eut un nouveau moment de lourd silence que Misha coupa court avec un : «Bref, mangeons.» Elle ne voulait plus élaborer sur combien Aelon n’était plus censé vouloir être en couple avec elle, ni que son frère devait être en train de souhaiter être né avec une autre sœur. Ça valait tellement la peine de dire à Aelon ce qu’elle ressentait pour lui : elle n’avait même pas pu flotter dans son plaisir romantique plus de 5 secondes. Maussade, elle se leva pour aller chercher des bols et des cuillers, son ragoût étant fin prêt. Enfin, elle servit une portion à son camarade sans trop le regarder.


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Il y a plus d'un type de tempête (Terminé)

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