Folker avançait maintenant vers ce qui semblait être le cœur de la meute, un énorme bâtiment sur le point le plus haut du territoire, un palais ! Mais avant d’y arriver il fallait traverser le village et donc par la même occasion prendre un premier réel contact avec les membres du clan. Folker n’aimait plus trop les bains de foule, il avait eu son lot de bousculades et d’accrochages parmi les villes qu’il a pu observer de près comme de loin. Mais aujourd’hui c’était différent, c’était peut-être ses futurs frères qu’il allait côtoyer dans les rues et sur les chemins qui mènent à la résidence du chef de meute.
Folker était sur d’une chose, son arrivée n’était pas passée inaperçu… Au début de son ascension avec la louve quelques loups vinrent à sa rencontre pour mettre un terme aux questions qu’il se posait sur le nouveau venu. Voir à quoi il ressemblait, ce qu’il avait en tête et ce qui le conduisait réellement ici. La plupart furent déçus car Folker ne décrochait pas un mot, il suivait juste la louve, silencieux. Il observait les loups se présentent à ses yeux, répondant aux salutations par un léger signe de tête ou encore un grondement sans aucune animosité. Beaucoup de loups sortaient encore pour venir à sa rencontre et Folker se demandait combien il serait une fois arrivé au palais… Bonne chose pour lui en tout cas il ne sentait aucune agressivité et aucun danger palpable même s’il restait tout le temps en alerte et était prêt à agir vite en cas de besoin.
La traversée se passa sans encombre et les voilà donc devant les portes du palais. Celles-ci étaient lisses et sombre, aucun motifs n'apparaissaient, aucunes gravures. La sobriété était de mise sur les portes extérieures. Folker ressentait un sentiment de sécurité en les observant, elles dégageaient quelque chose que celui-ci ne pouvait expliquer. D'ailleurs une fois celles-ci franchis c'était un tout autre spectacle, la première chose attirant Folker était une statue. Il savait qui était ce lycan représenté, il connaissait l'histoire de Grinak le Sanguinaire, le lycans qui unirait toute les meutes sous une seule et même bannière à son retour. Instinctivement Folker inclina la tête en signe de salutation et de respect en passant devant celle-ci. Plus loin des mobiliers raffinés étaient disposés, ce qui surprit Folker qui s'attendait à trouver une salle plutôt rustique avec le minimum de décoration et de confort. Il ne faisait pas si sombre que ça avec les six cheminée présentent, les rideaux étaient tirés et une faible luminosité perçait dans la salle. Seule une fenêtre n'était masquée qu'à moitié, des coussins semblant particulièrement accueillant ainsi que des couvertures se trouvaient à son niveau. Grace à la lumière pénétrant dans la salle par la fenêtre et par les cheminées Folker voyait tout de même correctement la plus part de ce que contenait la salle. Il observait maintenant la louve qui venait de prendre place sur les coussins et les couvertures l'invitant à prendre place. Il se dit que de toute façon il aurait le temps de voir en détail le contenu du palais plus tard lors de sa visite complète du village.
Folker s'installa face à la louve, cette ambiance avait quelque chose d'apaisant et d'excitant à la fois, mais il ne laissait rien paraitre. Il était là pour une bonne raison et il espérait que le chef de meute de Sang-Chaud pourrait lui apporter ce qu'il désirait. La louve était couchée, face à lui les pattes croisées et la tête haute, elle exprimait de par son attitude un respect à avoir, une prestance imposante. Et si elle était réellement la chef des Sang-Chaud? Il avait de la chance d'être tombé directement sur elle, de la connaitre en amont. Folker la regardait dans les yeux d'une façon qui l'invitait à lire en lui comme dans un livre ouvert, il s'imaginait déjà l'entendre parler de lui, qu'elle connaissait son histoire. Mais non, quand elle brisa le silence il eut effectivement confirmation de qui elle était.
Comme pour ne pas lui céder tout de suite, il se leva doucement tout en ne lâchant pas son regard. Il commençait à tourner autour d'elle, la regardant sous toutes les formes, l'analysant. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été ainsi, lui qui est plutôt de nature triste et solitaire depuis quelques années.
« J'ai sais qui vous êtes, cela fait un moment que je l'ai deviné mais je n'ai même pas un nom à mettre sur votre présence à mes côtés.»
Pour certains cela aurait pu être une attitude risible mais pour Folker c'était habituelle, il aimait savoir avec qui parlait et était très joueur sur les mots.
« Je ne vous ferais par de ma demande que lorsque je n'aurais eu des présentations officielles»
Il savait qu'il jouait avec le feu mais il aimait cela...