Le grand voyage avait enfin débuté. Depuis des cycles et des cycles, ce goût de l’aventure et de l’océan avait cruellement manqué à Jayne. Depuis le jour où elle avait perdu son bateau, elle ne pensait plus qu’à une chose, le retrouver et former une nouvel équipage aussi valeureux et inestimable que celui qui était sous ses ordres il y a quelques années. A présent, les choses n’étaient certes pas parfaites mais tout allait mieux en général. Malgré des conditions météorologiques déplorables la traversée n’avait pas eu de problèmes majeures mais la vigilance était le maitre mot car ils n’étaient qu’au début de leur périple.

Chaque homme et chaque femme était à son poste, tous travaillaient avec efficacité malgré cette pluie diluvienne qui ne cessait de s’abattre sur eux depuis déjà deux jours. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la capitaine ne passait pas tout son temps dans la cabine, elle préférait rester auprès des matelots, les surveillants et venant en aide parfois aux plus maladroits.

Même si le visage de la capitaine rousse était toujours habité par ce petit sourire et une mine joviale, au fond d’elle-même, elle n’en était pas moins perturbée et le doute commençait à naître en elle. Avait-elle raison d’entreprendre dès maintenant un voyage pour Omërie, contrée des Marcheurs et des centaures, ce territoire inconnu de tous devait receler de mystères, de trésors et de richesses mais également de dangers. Tous ne se connaissaient pas encore, les vampires et les lycans n’étaient peut-être pas encore prêts à se faire confiance et c’était normal, tout comme les elfes et les nains. Il y avait encore tant de choses à faire et le voyage qui les conduirait droit vers l’ile ne serait pas suffisant pour que toutes les hostilités passées se calment et s’apaisent.

La Dernière Etoile fendait fièrement les flots, suivant toujours son cap initial. Le soleil s’était couché depuis près d’une demi-heure et le changement entre les deux groupes du navire s’effectuait petit à petit. Jayne se dirigea vers la proue du navire, avant de s’arrêter et de regarder droit devant elle. Derrière elle, elle n’entendait que les discussions des marins, le bruit des voiles et du bois martelé par tous les pieds. Devant elle, il n’y avait que le calme, le silence et l’inconnu.

Seul Diel savait réellement ce que l’équipage allait entreprendre à leur arrivée. Seul lui pourrait mener à bien les négociations qui amenaient Jayne et son équipage à Omërie. Ce n’était pas un secret en soi car personne n’avait réellement posé la question mais le but premier de cette entreprise n’était pas de s’enrichir mais de nouer des relations avec des peuples bien souvent rabaissés et qui pourtant pouvaient faire des alliés redoutables.

[HRP] Désolée de lancer le rp aussi tard, j’ai eu beaucoup de soucis avec le lycée ces derniers temps.
Voici donc le premier rp de l’équipage, il n’y a pas d’ordre de réponse donc vous pouvez poster quand vous voulez. Evitez de vous engager dans une longue conversation avec un autre joueur si vous savez que votre présence est instable car cela pourrait bloquer votre partenaire:/ J’espère que vous apprécierez ce voyage, bon rp à vous ![/HRP]

La mer. Synonyme de liberté. Avec ces vagues houleuses et ses promesses de folie. Que rêver de mieux pour un vampire tel que Neïkaïr ? Elle avait beau y réfléchir, rien, à part ce qu'elle était en train de vivre, ne lui paraissait répondre à ses attentes. D'autant qu'elle s'en souvienne, tout ceci était parvenu à elle comme une sorte d'obligation. Quelque chose qui lui faisait envie, et qu'elle n'avait pas le droit de réprimer. Elle avait alors décidé de rejoindre l'équipage de la Dernière Etoile dès qu'elle avait eu vent du recrutement organisé par le capitaine, Jayne. Sa soif d'aventure s'était accrue lorsque cette dernière l'avait nommé au poste de Seconde de l'équipe de nuit. Fière et responsable, elle avait embarqué quelques jours plus tôt. Vers Omërie, la contrée des centaures. Même si le but ultime de cette traversée lui était resté caché, elle n'avait pas hésité. Rien n'aurait pu l'en empêcher. Et elle ne le regrettait pas. Qui pourrait avoir de l'aversion pour la caresse du vent sur son visage ? Même le travail acharné qu'elle devait fournir ne dégoûtait pas Neïkaïr. Hisser, affaler, ariser, étarquer était devenues ses principales activités. Et elle ne s'en lassait pas. La sueur qui coulait le long de sa peau froide et la sensation des muscles se nouant sous l'effort était des conséquences qui plaisait étonnement au vampire.

Le monde avait changé depuis. Elle ne percevait pas les choses de la même façon. Ses sens s'étaient aiguisés, son goût pour l'autorité aussi. Le Lune haute dans le ciel, Neïkaïr endossait avec joie le rôle de Second. Elle guidait les marins, commandait aux matelots, digne de son capitaine. Elle avait, pour l'instant, très peu conversé avec Jayne ou un autre membre de l'équipage. Son caractère, sûrement. Elle avait vécu seule et recluse pendant des années. Un changement s’opérerait avec le temps, elle en était certaine. Mais pas tout de suite.

Le navire tangua. La jeune femme, encore allongée sur son lit, se frotta les yeux. Il faisait sombre dans le dortoir et aucune lumière ne filtrait à travers le hublot. La nuit venait de s'installer. Il était temps qu'elle monte sur le pont. Elle se leva alors, enfila ses bottes de cuir et partit en sifflotant. Elle passa du côté des canons, pour y jeter un œil et vérifier l'artillerie. Prudence est mère de sûreté. Ses pas la menèrent ensuite vers l'escalier qui permettait de monter à l'étage supérieur. Elle les emprunta.

Il faisait frais au dehors. Une douce brise traversa les voiles du navire pour venir jouer dans les cheveux du vampire. Neïkaïr ne souffrait pas du froid. Ses capacités de vampire ne le lui permettaient pas. Elle se fraya un chemin parmi les matelots occupés à travailler, pour rejoindre la proue. L'air sentait l'iode. Une odeur que Neïkaïr avait appris à apprécier, plus vite qu'elle ne l'aurait cru. A croire qu'elle était faite pour la navigation... La jeune femme se pencha sur le bastingage et contempla l’immensité bleue qui s'étendait devant elle.