|~0•:.Notre course effrénée dura une bonne heure. On s'était profondément enfoncés dans la forêt. Me voilà revenu au point de départ. Génial. Ma curiosité m'avait fait encore défaut. Non mais quelle idée stupide de se pointer dans un refuge vampire avec des gardes vampires dont vous avez tuer deux trois copains de la garde... Je soupirais.

Soudain, perdue dans mes pensée, la main de mon "ami" vampire s'empara de ma gorges et me plaqua contre un tronc d'arbre, sans ménagement. J'ai cru que ma tête allait exploser sous l'impact. J'ai pensé me débattre, mais avec la force vampirique, c'était perdue d'avance. Je me contentais d'essayer de respirer un minimum, histoire de rester en vie deux ou trois cents ans de plus. Mourir bêtement dans une forêt plaquée sur un tronc par un vampire ne faisait pas parti de mes projets actuels. Il finit par me lâcher, très en colère. Au moment où je me laissais tomber par terre, les jambes coupées, son poing s'écrasa à quelques centimètre de ma tête. Je frémis et tomba à quatre patte, entendant les gémissement de l'arbre. J'étais peut être un assassin, une voleuse, mais je n'en restais pas moins une elfe, sensible à la nature. L'arbre avait mal. Ce fut d'ailleurs la première chose que je lui dis, non sans peine, après avoir repris un minimum de souffle:

-"Arrête... Arrête l'arbre à mal... Tu lui fais mal... Arrête.. S'il te plait..."

J'avais de la peine pour le pauvre chêne qui souffrait le martyr. Je m'adossais non-challement contre la base de son tronc, et respiras une grande bouffée d'aire frais. Je crois que je n'avais jamais été aussi heureuse de sentir l'odeur d'une forêt, même maudite. Je plantais mon regard brûlant dans les yeux du vampire. Il n'y avait aucune trace de peur. Mais une lueur de défi, et d'amusement. Je souris, puis ris franchement, d'un rire discret mais communicatif. Puis je me repris, amusée. Je me redressais, enleva mon panier avant de le poser par terre, et me planta fermement devant lui. A quelques centimètres à peine. Puis, je lui lançais une petite pique, pour l'énerver encore plus:

-"Toi, en prenant la fuite avec moi, tu t'es mis dans un sale pétrin tu sais. Prie pour que personne ne reconnait ton visage. Car une fois que tu es vu avec moi, ta vie et foutue. Prie bien ton dieu, mon ami."

Je reculais et esquissa une petite pirouette, contente. J'étais d'humeur joueuse. Alors que je venais juste d'échapper à une horde de garde vampire. Je devais avoir l'air d'une folle. Mais là, j'étais retournée dans ma jeunesse, au temps de l'insouciance. Je grimpais sur une branche basse, à la hauteur de son visage et m'installa confortablement. Je daignais enfin de lui répondre, d'un ton léger et détaché:

"-Bouef, rien de spécial. Je leur ai juste emprunté deux trois petites choses et tuer deux trois de leur confrères.. Rien d'anormal, la routine."

Et pour bien marquer mon désintérêt, je sortis une mini-lame de ma queue de cheval, et entrepris de me curer les ongles, adossée conte le tronc, une jambe dans le vide. Une légère brise, froide comme la mort se leva. La forêt restait tout aussi sombre et devient effrayante la nuit. Décidément, j'avais vraiment un don pour me trouver dans des situations invraisemblables...

La nuit arrive petit à petit accompagnée d'un vent glacial, ayant pour seul source de lumière les reflets de la lune qui jouent à cache cache derrière les nuages. Myrdhal court à grandes enjambées à travers la Forêt des murmures. À chacun de ses pas rapides il fait de son mieux pour emmètre le moins de bruit possible, esquivant chaque brindille ou feuillage qui peut trahir sa présence dans ces bois. Son visage est presque entièrement enveloppé sous sa grande écharpe marron, on ne peut apercevoir que ses yeux verts émeraudes et sa chevelure de la même couleur que son écharpe. Le reste de ses vêtements sont également de teinte marron, cet Elfe peut se venter d'être quasiment invisible dans cette forêt si sombre. L'ambiance angoissante ne fait pas perdre de vu l'objectif principal de Myrdhal... La chasse.

Au bout qu'un bon kilomètre de course, son attention fut attirée par une autre source de lumière, celle-ci se dégageait directement d'une grande battisse. Dans un endroit où règne en maitre la violence vampirique, mieux vaut ne pas s'attarder dans cette demeure, même pour aller chercher de l'aide. Sa vigilante attention fut une nouvelle fois dérangée par la présence de deux personne qui dialoguaient en haussant le ton de la voix. La course énergique de Myrdhal se stoppe nettement derrière un arbre, comme un chien de chasse ayant repéré une proie, à la seule différence, c'est que le jeune Elfe se cachait de ses "proies" derrière l'arbre. Il reprend une position plus décontracté pour se reposer adossé contre le tronc de cet arbre qui le dissimulait du champ de vision de ces deux personnes personnes. À une cinquantaine de mètres environ, Myrdhal ne fait plus un bruit, sa respiration ralentit, il écoute attentivement du mieux qu'il le pouvait à une telle distance.

- Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Tu vas m'expliquer ce qu'ils te voulaient ceux là ? ...

-Arrête... Arrête l'arbre à mal... Tu lui fais mal... Arrête.. S'il te plait... Toi, en prenant la fuite avec moi, tu t'es mis dans un sale pétrin tu sais. Prie pour que personne ne reconnait ton visage. Car une fois que tu es vu avec moi, ta vie et foutue. Prie bien ton dieu, mon ami.

- Bouef, rien de spécial. Je leur ai juste emprunté deux trois petites choses et tuer deux trois de leur confrères.. Rien d'anormal, la routine.

N'entendant plus aucune parole, Myrdhal se penche légèrement pour profiter visuellement de la scène... Sa façon lente de bouger diminue ses chance de se faire repairer, sans compter sur la couleur de ses vêtements qui l'aident considérablement.

pensées:

Myrdhal range son arc qu'il avait dans les mains, l'accrochant à son carquois qui lui même est dans son dos, la place habituelle pour un arc. Il attend quelque seconde avant de sortir de sa cachette, son visage est toujours dissimulé sous sa longue écharpe marron. Il s'avance d'un pas lent et volontairement peu prudent pour permettre à cette Elfe de le remarquer. Ses yeux verts brillent, on dirait un chat qui se faufile discrètement avant de sauter sur sa proie. Le voila à une vingtaine de mètre, il ne s'arrête pas. L'Elfe vêtue de noir se tient debout sur une branche, elle regarde le vampire se retirer de la conversation, et tourne également le dos à Myrdhal qui se trouve maintenant à une dizaine de mètre seulement, elle a surement du le repérer à présent.

|~0•:.Le visage d'Ermengard traduisait tout ce qu'il gardait pour lui. Sa colère, sa rage, sa rancoeur envers moi. Mais je gardais toujours cette fierté tant dans mon regard que dans ma posture. Je soutenais le regard du vampire. Il baissa un peu le ton, ne voulant pas trop s'emporter tout de même. Il me répondit, bien plus bas:

-"Saleté d'elfe.. Je ne sais toujours pas ce qu'il m'a pris ! Il faut que j'arrange les choses.. On ne se reverra plus.."

Etait-ce du regret que j'apercevais là ? Je m'interrogeais... Mais avant que je ne puisse rajouter quelque chose, il partit, sans rien dire de plus. Il prit le même chemin que tout à l'heure, il devait surement retourner au refuge, en espérant pouvoir arranger ses bêtises. Mais je ne l'avais pas forcer, c'est lui le premier qui m'avait entraîné. Enfin. En soupirant, e le regardais s'éloigner. Je me relevais, dans un crissement de cuir, me mettant debout.

Mon oreille frémit. Il y avait quelqu'un dans mon dos. Je le sentais. Trente mètres environ. Droit dans le dos. La brise apportait une petite odeur. Un elfe. Je ne bougeais pas, faisant comme si je ne l'avais pas sentie. Un homme, une femme ? Je ne savais pas encore. Et puis, quel elfe à part moi serait-il assez fou pour venir ?

D'un geste éclair, je dégainais mes deux dagues et les lança, droit sur l'étranger. Je ne le visais pas lui -ou elle- en plein coeur, mais à côté pour intimider. Une dague frôla sa taille, l'autre passa si près de son oreille qu'elle en coupa une petite mèche. Par réflexe, je m'étais mis en position défensive sur ma branche. Les dagues allèrent se ficher dans un tronc plus loin. Je ne bougeais pas et fixer l'elfe. Cheveux marron, habit marron assorti, idéal pour se fondre dans la forêt. Seul ses yeux étaient d'un vert étincelant, magnifique, couleur émeraude. Il possédait un arc et un carquois dans son dos, et la moitié de son visage était couvert d'une écharpe marron. J'esquissais un sourire en coin. Il, car c'était finalement un homme, devait avoir d'autre arme cachée. Voyant qu'apparement, il ne me voulait aucun mal et ne semblait pas si hostile que sa, je me redressais de nouveau, restant méfiante. J'haussais le ton en lui demandant:

-"Qui es-tu ? Tu viens d'où ? Et depuis quand tu es là ?"

Je restais prudente, et décida de ne pas descendre tout de suite de ma branche. Je pourrais toujours me cacher derrière le tronc s'il m'attaquait avec ses flèches. Je posais une main sur le chêne, douce et amicale. Il avait mal mais mon contact avait l'air de lui faire du bien. Tant mieux. Je ne pu réprimer un sourire. Je croisais son regard, qui me saisit. Son vert était d'une telle intensité... Je m'y perdis dedans, en attendant sa réponse.

Arrivé à environ une dizaine mètre de l'Elfe en combinaison de cuir noire, Myrdhal ralentit un peu le pas. Elle ne bouge plus du-tout, pas d'un centimètre, c'est son manque de réaction à la situation qui fait ralentir le pas de Myrdhal. Elle l'avait surement déjà repairé et n'attend que le moment propice pour agir. Encore une fois à la façon d'une lionne qui reste cachée derrière les hautes herbes avant de sauter sur son gibier. Le jeune Elfe finit même par ne plus marcher du-tout, à rester aussi immobile qu'elle, à attendre la suite des événements et voir si elle l'avait vraiment repairé...

On dirait que la clairvoyance de Myrdhal ne s'est une nouvelle fois pas moquée de lui. D'un geste rapide l'Elfe qui se trouvait sur la branche se retourne en ayant dans les mains deux dagues qu'elle ne tarde pas à lancer dans la direction de Myrdhal. D'abord surpris par sa réaction, il reste tétanisé un quart de seconde avant de se faufiler agilement derrière un arbre. Les deux lames passent très proche, un peu trop proche à son gout.
Le voila maintenant encore une fois caché derrière un tronc d'arbre, c'est honteux mais prudent, il se souvient qu'il devait se montrer amical. En réfléchissant dans son coin quelque seconde, il remarque qu'une mèche de cheveux brune tombe au sol portée par le vent... C'était vraiment passé à deux doigts.

- Qui es-tu ? Tu viens d'où ? Et depuis quand tu es là ? Prononce-t-elle à voix haute.

Le jeune Elfe caché derrière son arbre se penche un peu pour laisser dépasser la moitié de sa tête et par ce fait lui laisse voir un de ses yeux verts étincelant... Il contemplait cette Elfe qui se tenait fièrement debout sur sa branche. Reste sans réponse pendant quelques secondes...

pensées:

Lentement, en restant toujours proche de son arbre, Myrdhal se montre à cette Elfe. Il ne tient aucunes d'armes dans ses mains, d'ailleurs ses mains sont un peu éloignées de son corps pour lui prouver qu'il ne compte pas l'attaquer d'une quelconque manière. Il ne se retourne pas pour regarder où se sont logées les dague précédemment lancées, mais le son de l'impacte lui laisse deviner que ce fut sur un autre tronc d'arbre qu'elle ont fini leur vol. Il suppose qu'elle est maintenant désarmée et se retrouve un peu plus confiant de tout à l'heure.

- Je suis... Un simple chasseur. Actuellement en chasse, je cours ma cible depuis les terre d'Oryenna. Rassurez vous, je ne parle pas de vous... Et vous ? Identifiez vous....!

Myrdhal termine sa phrase par une question, espérant qu'elle y répondra en toute sincérité. En tout cas il avait répondu à ces question le plus honnêtement possible. Avant qu'elle ne prononce le moindre mot, Myrdhal se concentre pour observer les faits et gestes les plus discrets de cette curieuse Elfe, et même sa façon de répondre lui aurait donné des indices forts utiles sur son identité. Il reste donc debout, méfiant, attendant sa réponse.

|~0•:.Sa réponse me surpris au plus haut point, bien que mon visage ne le montra pas. Un chasseur ? Comme moi ? Depuis quand les elfes devenaient-ils mauvais maintenant ? J'étais la seule a ce jour à... m'être autant rapprocher des ténèbres. Certes, il y avait d'autres elfes qui tanguaient vers le mal, dont ma tribu bien sûr, mais à part eux, je considérais mes confrères comme des aimables créatures, joyeuses sensibles, élégantes refusant tout forme de violence à part pour défendre leur chère contrée. Ils étaient de redoutable guerrière pour autant, sous leurs airs d'angevins. Ainsi donc, lui aussi était chasseur. Chasseur royal peut être ? Et il venait d'Oryenna ? Cela faisait un bout de chemin... Je le dévisageais. Son attitude semblait montrer une sympathie voulue. Il n'avait pas l'air de me vouloir du mal, mais bon, restons prudente. Lui aussi d'ailleurs, restait prudent. Il ne s'approcha pas plus, et il devait sûrement me dévisager, comme moi j'étais justement entrain de le faire. Je ne me pus m'empêcher d'esquisser un petit sourire, qui ne lui échappa pas.

En même temps que tout ceci me traverser l'esprit, je sautais de ma branche pour descendre, et atterris dans un bruit sourd et discret, comme un chat, accroupie. Je me relevais, et me mis à jouer avec ma queue de cheval blonde. Après un cours instant je lui répondis, simplement:

"-Moi, je faisais une simple balade de nuit avec un ami vampire, comme tu as pu le constater."

C'était un énorme mensonge, je savais pertinemment qu'il n'allait pas être dupe, j'avais juste envie de jouer. D'ailleurs je lui répondis ceci, avec un large sourire, qui en disait long, notamment sur le fait que je n'avais du tout envie de lui répondre. Je me décidais à aller chercher mes dagues, quelques mètres plus loin, sagement plantées dans leur arbre. Mes pas se fondirent avec les bruits de la nuit, quasiment imperceptibles. D'une poigne de fer, je les retirais du pauvre arbre. D'ailleurs je caressais le petit trou qu'elles avaient fait, avec douceur, m'excusant auprès de l'arbre. Je me doutais que le jeune elfe ne me quittait pas des yeux, et je m'en moquais royal.

Soudain une idée vint à moi. Je me redressais vivement, et machinalement, fis tourner mes dagues entre mes doigts avant de les ranger à leur place, dans ma ceinture. Si. Je connaissais un autre elfe tueur. Un autre elfe voleur, étranger au Rhaws. Enfin pas si étranger que sa. Le fameux Déserteur. Il y a longtemps de cela, un elfe avait désert la tribu, pour de mystérieuse raison et n'était jamais revenu. La tribu lui avait interdit de revenir, car c'était un manque cruel d'honneur et de fidélité. On avait plus de nouvelle, et on ne cherchait pas à en avoir. On l'appelait le déserteur. Je ne savais pas son nom, mais peut être que c'était lui... Je devais être toute jeune à l'époque. Je finis par, pousser par l'audace et la curiosité, lui posais la question:

-"Il y a très peu d'elfe... Comme nous. Où as-tu appris à te battre ?"

Je restais poli dans ma formulation. Le "nous" et le "tu" me fis assez bizarre. Surtout le fait de l'avoir tutoyer, comme si je le connaissais... Je repris mes esprits et retourna vers lui. Cette fois-ci, j'étais à à peine quelques pas de lui, debout, bien droite. Sa réponse allait en dire long...

Cette Elfe en combinaison de cuir noir semble réfléchir un peu avant de répondre à la question de Myrdhal. Les deux Elfes se regardent droit dans les yeux comme deux chefs de meute avant un combat à mort. Mais leurs regards à ce moment là, ne fait que rester neutre et sans émotion, il était de toute évidence impossible de détecter la moindre émotion sur le visage de Myrdhal, caché sous son écharpe. Il l'observe attentivement, les yeux de cette jeune Elfe lui en dise beaucoup, son air neutre et songeur lui fait supposer qu'elle fouille dans ses années passées. Elle descend souplement de sa branche, aussi silencieuse que le vent. Pas la peine de répondre, la maitrise de cette Elfe lui permet d'affirmer qu'elle n'était pas qu'il simple Elfe. Peut être était-il de nouveau tomber nez à nez avec une vampire, aussi fourbe les un des autres. Ou alors il s'agissait simplement d'une Elfe bien entrainée.

- Moi, je faisais une simple balade de nuit avec un ami vampire, comme tu as pu le constater.

pensées:

La jeune Elfe se rapproche de lui d'un pas aussi souple que quand elle a sauté de sa branche. Sans aucun doute elle allait chercher ses deux dagues. N'ayant aucune envie de se montrer agressif ou de même de l'en empêcher, il se décale pour la laisser passer et conserver une espace de sureté entre elle et lui. Son visage enfantin et souriant malgré le risque, provoque un frisson dans tout le corps de Myrdhal, la peur, l'excitation ou l'impatience ?
Elle récupère enfin ses armes, on dirait bien que c'est deux lames sont ses seules dagues, ou alors elle se sent un peu trop en confiance devant cet Elfe camouflé. Elle se retourne en rangeant ses dagues et peut s'apercevoir que Myrdhal a changé de place... Il a en effet reculé de plusieurs mètres et se retrouve maintenant au coté d'un autre arbre plus loin.

- Il y a très peu d'elfe... Comme nous. Où as-tu appris à te battre ?

pensées:

- Me battre...?

|~0•:.Je souris avec un petit air mesquin. Il avait reculé pour se poster plus loin. Il avait l'air étonné et un peu perdu. Ou peut être c'était moi qui me trompée ? Après tout avec cette écharpe, son visage était très bien camouflé. Seul ses yeux ressortaient comme le feuillage des forêt d'Evanya. Je réfléchissais. Apparemment, il ne voulait pas que je devine qui il est. Mais s'il était chasseur comme il l'a précisé, il doit savoir se battre.

D'un coup, sans prévenir, je fonçais sur lui et lui sauta dessus dans un bon si rapide, que seul un elfe bien entraîné ou un vampire avec sa vitesse peut l'éviter. Dans le même élan, je sortie ma dague, et visa sa gorges. En retombant, j'arrêtais mon geste bien sûre, je n'avais nul intention de le tuer. D'ailleurs, je souris. Nos bras en croix, la lame à quelques centimètres de sa gorges, il avait paré le coup, avec facilité. Peut être même l'avait-il prévu ? Dans ce cas, seul les elfes de la tribu des Rhaws, peuvent prévoir des coups comme ceux-ci... Et agir en conséquence. Il m'intriguais de plus en plus. Qui état-il vraiment ?

Je reculais, avec satisfaction. Je rangeais sagement mes lames, comme si de rien n'était.

"- C'est bien ce que je dis. Ou as-tu appris à te battre ?"

Il était grillé il le savait. Maintenant qu'allait-il faire ? Je vis à ses yeux, qu'un instant il était troublé. Moi je repensais à ses réflexes. Fluide précis, comme ceux des Rhaws. Il n'avait même pas sorti d'arme. Il chassait seulement avec son arc ? Sans arme de corps à corps ? Curieux, on apprenait pas ça chez nous. A moins qu'il l'ai dissimulé, habilement. C'était fort probable. Personnellement, j'en avais une dans mes cheveux, deux à ma ceinture visibles, deux dans mes bottes, et une dans mon corset, en plus de l'arc dans le panier. D'ailleurs en parlant de celui-ci, je m'étais agenouillée près du panier, histoire de voir si tout était en ordre. Rien n'avait bouger, parfait. Je me relevais, silencieuse attendant sa réponse. La nuit était déjà bien entamée et le froid se faisait sentir.

Elle est restée la à observer l'Efle sans un mot pendant deux ou trois secondes, juste le temps de réfléchir. Quand d'un seul coup elle se rua sur lui à vive allure, Myrdhal avait largement eu le temps de la voir arriver puisqu'elle était à quelques mètres avant de commencer ça course rapide vers lui. Il se place en position de défense, fléchissant ses jambes et remontant un peu ses mains, prêt à contre attaquer. Mais il fut grandement surpris quand cette dernière ce mis à faire un bond pour lui artérite dessus, encore plus quand elle sortit une de ses dagues pour tenter de lui trancher la gorge, en tout cas c'est l'endroit qu'elle semblait viser... Par pure réflex il arrive à arrêter le coup de son assaillant en plaçant son avant bras contre l'avant bras armé de l'Elfe... L'action se stoppe net, comme deux force opposées qui se rencontrent et s'annulent. La lame de la dague s'arrête à quelque centimètre de la gorge de Myrdhal qui ne quitte pas des yeux le regard de son opposante.
L'Elfe vêtue de cuir noir recule enfin en laissant sur son visage un sourire qui montre sa satisfaction... Elle range aussi ses lames pour la deuxième fois en moins de cinq minutes.

- C'est bien ce que je dis. Ou as-tu appris à te battre ?

pensées:

Quand elle s'est reculée, Myrdhal a légèrement poussé sur son avant bras pour lui assurer une retraite en minimisant les risque. Il fronce un peu ses sourcils et ses yeux prennent alors une expression plus sérieuse que précédemment. De lui même il recule également et pose sa main sur son piolet... Rien de bien méchant ? et bien en fait si... Ce piolet d'escalade a un coté tranchant qui donne l'impression que rien ne pas résister à son fil tranchant.

- Tes mouvement, ta finesse... Je l'ai reconnais ! Tu n'es ni Vampire ni soldat au service d'Evanya ! Tu appartiens à la tribu des Rhaws... Suis je dans le vrai ?

Doucement il se déplace latéralement en décrivant une sorte de cercle autour de l'Elfe. Ses pas sont souples et lents, il semble concentré sur tout le corps de cette dernière, observant les moindre réactions de sa part, le moindre petit geste. Il sera un peu plus difficile de le prendre de vitesse cette fois-ci.

|~0•:.Il ne se laissa pas démonter, loin de là. Il me contra, comme je l'avais soupçonné, le plus naturellement du monde. Nous restâmes quelques seconde en position, en se jaugeant du regard. Nos forces étaient égales, aussi je finis par me reculer. Par mesure de précaution, il repoussa mon bras, légèrement. Je gardais un petit air satisfait sur mon visage. Il savait se battre avait de bon réflexe Simple chasseur, je n'en étais pas si sûre. Les chasseurs sont certes très efficaces, mais la meilleure école restait celle de ma tribu. D'ailleurs, de grand changement se projetait. Un grand bouleversement. On était pas assez crains, pas assez connu, pas assez... Cruel. Il fallait que cela change. Et j'étais bien décider à changer ça. Je voulais prendre le pouvoir, prendre le poste de chef de la tribu. Et bien sûr, par un coup d'état, le poste ne s'obtient pas comme ça.

Pendant que je réfléchissais à tous ceci, l'elfe d'en face se mit à tourner autour de moi, comme un chat qui tourne autour d'une souris. Mais qui était la souris dans ce cas présent ? Je remarquais qu'il avait posé une main sur son autre arme, que je n'avais pas vu plutôt. Je lorgnais dessus. Heureusement qu'il n'avait pas eu le temps de s'en servir sinon il m'aurait fracasser le crâne en deux secondes. Puis il me posa LA question que j'attendais. La fameuse question. Enfin il avait découvert. Ce n'était pas trop tôt. Moi je tournais sur moi même, en lui répondant, d'un ton joueur:

-"Enfin ! Oui je suis bien de la tribu des Rhaws, et toi aussi. Ne le nie pas. J'ose même avancer que tu es le fameux déserteur. J'ai raison ?"

Mes yeux se plissèrent, sans quitter les siens. Surprise que je voyais dedans ? Haine ? Mépris ? Honte ? Tristesse ? Je ne saurais dire. Ayant le tournis je finis par m'asseoir, contre un arbre. Preuve que je me doutais qu'il allait pas m'attaquer. Etre en position d'infériorité face à un potentiel assassin, ce n'est pas bon. Mais je ne pensais pas qu'il allait m'attaquer. Il a l'air d'être de ceux qui réfléchisse avant d'agir. Là je n'étais pas un danger potentiel. Je voulais juste comprendre le pourquoi du comment.

Je soupirais, et ferma les yeux un court instant. -Preuve supplémentaire- Le monde était petit, tout petit. Voilà que je me retrouvais face à lui. J'aimerais bien connaître son histoire, mais pas trop dans les détails tout de même. Juste pourquoi nous a-t-il quitté. Je les rouvris, mais mon regard restait vide. Je voyais sans voir, respirais en étouffant, écoutais le silence. Tout cela ne menait à rien. La vie elle-même restait un mystère. Oui, le monde était petit.

La question fut posée, Myrdhal détecte par le regard de la jeune Elfe qu'il vient de mettre le doigt sur le nœud. En effet cette dernière était déjà songeuse avant qu'il ne pose la question fatal, mais la elle semble vraiment réfléchir sur un sujet qu'elle cache bien. Elle le regarde tout comme lui la regarde, il n'y a aucune proie lors de cette rencontre étrange. Les deux Elfes sont a égalité, autant par la maitrise que par la pensée. Il continu de marcher autour d'elle d'un pas très lent voir même lassant, cela met en évidence son savoir faire dans la patience et la concentration. On peut aussi se laisser emporter par la lassitude de son mouvement lent, mais un proverbe humain dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort... Cette expression n'a pas tout le temps été vrai, mais pendant cette heure la, il est de tout évidence plus prudent de se méfier de cet Elfe.

Même si son interlocutrice n'en avait pas l'air, elle devait être méfiante et sur ses gardes. Son sourire de satisfaction laisse aisément deviner qu'elle est arrivée à quelque chose, une chose qui apparemment est de son coté.

-Enfin ! Oui je suis bien de la tribu des Rhaws, et toi aussi. Ne le nie pas...

pensées:

- ... J'ose même avancer que tu es le fameux déserteur. J'ai raison ?

pensées:

Myrdhal s'arrête de marcher autour de l'Elfe une fois sa question posée. Il vient de faire un tour complet autour d'elle et aucun d'entre eux n'a réagit d'une quelconque manière, seulement verbalement. Le regard de la jeune Elfe a changé, il est comment dire, plus insistant et perçant. Celui de Myrdhal aussi a changé, il semble un peu plus dur mais pas vraiment agressif. Elle avait vu juste, Myrdhal ne l'attaquera pas, et elle lui montre très bien en s'adossant contre le tronc d'un arbre. Par vieux réflex, Myrdhal serre fort son piolet, ce qui émet un faible son de cuir contracté quand les yeux de la jeune Elfe se ferment. Ses habitude lui dise de la supprimer maintenant sans attendre une seconde de plus... Mais il relâche la pression sur son piolet et retire même la main qui était placée sur le manche de ce dernier.

- Déserteur ?! ... Même les Rahws n'arrivent plus à retenir leurs membres alors... Que me veulent les Rhaws ?

|~0•:.Le cuir crissa. Je souris intérieurement. Vieux réflexe, hein. J'étais là, assise, immobile, les yeux fermés. Un seul coup, et je ne l’ennuierais plus. Plus d'ancienne Rhaws pour lui, une délivrance pour moi. Plus besoin de mener cette double vie qui devenez lassante. L'herboriste se faisait de plus en plus rare. Je devenais sans cesse de plus en plus sombre, mauvaise, sournoise. La voleuse devenait de plus en plus une tueuse sans foi ni loi, qui rendait service au plus offrant, quitte à se retourner contre le premier contrat. Je voyais aussi ma tribu dépérir. Il n'avait pas tord. On ne nous craignait pas assez, on nous oubliait. Les Rhaws commençaient à avoir peur pour leur avenir, ils étaient inquiets. Mais tout cela changerait. Oui, cela changerait quand moi, Maïlyanaë Ràwayëlle, arriverait au pouvoir.

Mes yeux s'embrasèrent. Je n'avais pas bougé d'un poil, mais je fixais le Déserteur avec une telle intensité que cela mettait mal à l'aise n'importe qui. Je le foudroyais littéralement. Comment ça les Rhaws n'arrivaient pas à retenir leur membre ? Je lui répondis, me laissant emporter:

-"Je conçois que la tribu est dans un mal être passager. Elle connait des difficultés, mais leurs membres restent fidèle, On est Rhaws et on le reste ! Il n'y a que toi qui est parti depuis que je suis dans la tribu. Les autres se soutiennent mutuellement. On est peut être des voleurs voir des assassins mais nous avons un code d'honneur. La tribu va se refaire une image, et on craindra de nouveau les Rhaws !"

Dans l'élan de mon discours je m'étais même levée et avais parlé d'une voix de plus en plus forte, et convaincue. Je l'espérais tout au fond de moi. L'espoir brillait encore dans les eaux brumeuses de mon esprit.

Le soleil pointa ses premiers rayons. Ceux-ci retombèrent sur ma chevelure, et donna l'impression qu'elle s'enflammait. Je trucidais mon interlocuteur, désormais. Je m'étais rapprochée de quelque pas. Mon sang bouillonnait dans mes veines. On ne critiquait pas la tribu sans en subir les conséquences. Et il allait vite le comprendre, s'il continuait.

La question de Myrdhal est simple, et de ce fait réclame une réponse simple. Le calme dont la jeune Elfe faisait preuve jusque la, trouble l'air d'un vent glacial, Ses yeux d'apparences chauds dégagent un sentiment de mal aise froid et piquant. Au fur et à mesure qu'elle enchainait sa longue réponse, son ton et son regard se laisse emporter par ses paroles. Ce qui a pour effet de la rendre plus convaincante...

- Je conçois que la tribu est dans un mal être passager. Elle connait des difficultés, mais leurs membres restent fidèle, On est Rhaws et on le reste ! Il n'y a que toi qui est parti depuis que je suis dans la tribu. Les autres se soutiennent mutuellement. On est peut être des voleurs voir des assassins mais nous avons un code d'honneur. La tribu va se refaire une image, et on craindra de nouveau les Rhaws !

Myrdhal la regarde dans les yeux tout le long de sa fabuleuse réponse, il n'aurait pas pu rêvé mieux. Elle ne répondait pas exactement à sa question, mais à d'autres détails délectables. L'Elfe "déserteur" recule aux nombreux de pas que la voleuse faisait dans sa direction. L'approche furtive en distrayant l'adversaire, il connaissait que trop bien cette ruse digne des animaux les plus malins et agiles. Il jette rapidement un coup d'oeil à ses arrière en reculant pour faire attention ou il met les pieds. Sa main souple reste sur le manche en cuire de son arme. La voila prévenu...

- hrm... Tu es sincère et sûr de toi, personne ne peut dire le contraire. Pourtant la solidarité de la tribu que tu me décris est invisible à mes yeux, tu es seule face à moi... Quel rang important porte tu au sien des Rhaws pour te prétendre solitaire comparé à eux ? À moins que vous ayez une base à cet endroit...

Il termine ce qu'il a à dire lorsqu'il effectue son dernier pas. À une distance raisonnable et en même temps suffisante pour communiquer sans crier. Le faible brouillard matinal commence à vivre ses derniers instant pour laisser place à des rayons de soleil plus soutenus. La forte lumière aveuglante passe par dessus les montagne et les arbres sans gêne aucun des deux personnages, affichant respectivement leurs ombres sur le coté. Myrdhal recule à ce moment la, encore d'un pas, pour se retrouver à l'ombre d'un arbre, sans jamais tourner le dos à cette Elfe. Attendant patiemment sa réponse ou peut être même sa réaction.

Je jetais un coup d'oeuil au soleil naissant. J'allais devoir y allait. Puis à l'elfe. Il m'énervait au plus au point. Mais je ne montra pas mon énervement, sa lui aurait fait trop plaisir. Il avait raison. La tribu coulait. J'étais fichue. Il fallait que je disparaisse, que je sois comme morte. Je le savais. Je n'ajoutais rien, rendant le silence pesant. Il était jeune, il apprendrait.

Je souriais. Je n'allais pas l'attaquer. Il n'était rien pour moi. Tout juste un petit déserteur. Cette discussion était inutile aussi bien que stupide. Je ne voulais rien ajouter d'autre. Dans un petit rire, je reculais et me fondis dans le reste d'obscurité. Je lui lançais:

-"On se reverra"

Sauf que toi, tu seras mort.

Les questionnements et suppositions de Myr laisse l'Elfe perplexe et sans voix. Ce n'était pas vraiment la réaction qu'attendait notre jeune héros de la part de son interlocutrice. Quelques micro tensions sur son visage montre qu'elle aurait voulu lui en mettre plein la vue. Mais c'est en restant calme qu'elle annonce son départ. Prononçant simplement, trois mots, qui dans le contexte veulent tout dire sur la suite lors d'une prochaine rencontre...

- On se reverra

La jeune Elfe disparait dans l'obscurité, qui elle même disparaissait au fur et à mesure que le soleil entre sur scène. Aussi fluide et douce que l'écoulement d'un fleuve. Mais comme on dit, méfions nous de l'eau qui dort.

Myr regarde son opposante s'éloigner sans rien ajouter et sans chercher à la suivre. La suite des événements s'annoncent sportif.