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| Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] | |
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Invité Invité
| Sujet: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Dim 6 Jan 2013 - 23:10 | |
| Rares étaient les moments où Ada osait sortir du territoire de la meute de Nord-Bois. Pourtant, elle commençait à se sentir chez elle à Thaodia. Ainsi, elle voulait visiter, chaque jour un peu plus dépasser les limites et les frontières, au risque de s'éloigner totalement de ceux qui l'avait accueillie. Mais ce jour-là, ce funeste jour, la lycanthrope s'était aventurée trop loin. Alors qu'elle traversait la forêt des damnés, elle ne se rendait pas compte qu'elle s'approchait à grand pas de la meute de Drack. Évidemment, elle avait été avertie qu'ils étaient postés non loin de la meute de nord-bois, et que c'était une zone à ne surtout pas franchir. Mais en cogitant, en se battant contre elle-même, contre ses souvenirs, elle marchait sans s'arrêter, et sans voir le temps passer. Elle avait marché plus rapidement ce jour-là, car elle était très nerveuse. Elle n'avait pas dormi de la nuit, étant à chaque fois réveiller par ses terreurs nocturnes. Elle était comme une enfant vulnérable et désarmée, qui se levait en sursaut et en nage. Ses petits pas rapides la conduisaient droit en enfer, mais ça elle ne le savait pas encore. C'était l'effet papillon. Une petite chose qui donne d'énormes dégâts, un pas de trop, et vous voilà dans l'embarras, dans le pétrin.
Et en effet, ce fut le pas de trop. Alors qu'elle marchait, elle s'arrêta soudainement, et renifla l'air. Il y avait comme une odeur de cramoisi dans l'atmosphère. Curieuse, elle suivit l'odeur en accélérant le pas, puis de plus en plus vite, pour enfin se mettre à courir. L'odeur de brûlé devenait de plus en plus forte, lui agressant les narines. Puis, à l'odeur vint s'associer un bruit de fond. Des cris, des lamentations, et autres bruits dont elle n'arrivait pas à identifier la source. La naïve pensait alors à un incendie. Elle sortit enfin de la forêt, et aperçu un lac. Mais elle ne s'arrêta pas à la beauté du lac, à la faune et à la flore avoisinant, non. Elle ne voyait que le massacre qui se déroulait sous ses yeux. De là où elle était, elle voyait des hommes s'entre-déchirer. Certains tombaient, se relevaient, et d'autres tombaient, et ne se relevaient plus. Jamais plus. Elle écarquilla les yeux, et dégaina son épée. C'était son courage qui l'avait poussé à cette folie. Ada ne supportait pas de voir des innocents mourir ainsi, simplement pour le bon plaisir de pilleurs et autres brigands. Elle s'élança alors, d'un air déterminé, et se fondit dans la bataille. Son cœur battait la chamade, et c'était comme si elle pouvait sentir l'adrénaline qui se déversait dans ses muscles. Elle venait de retrouver une sensation qu'elle avait perdu depuis sa transformation. Cette sensation d'agir bien et par devoir sur un champ de bataille, de se battre pour quelque chose.
Elle ne tarda pas à être éclaboussée de sang en combattant. Bizarrement, Ada avait toujours eu cette intuition, de savoir discerner ceux qui avaient lancé l'offense, et ceux qui subissaient l'offense. Les offensifs avaient toujours cette lueur de démence dans le regard, ou un petit sourire de supériorité, d'avoir réussi à gagner un nouveau territoire, ou bien simplement d'avoir tué. En résumé, elle arrivait à faire la différence entre les prédateurs et les proies. Un coup d'épée en oblique, puis un coup circulaire ample, une parade, un pas chassé, une petite roulade. Elle se battait à la perfection, c'était l'une des choses qu'elle avait pas perdu, bien au contraire. Ses capacités s'étant décuplées avec sa transformation, elle se mouvait plus rapidement, assénant des coups plus forts et précis à l'ennemi. Le sol était boueux, et vaseux par endroit, ce qui ne facilitait pas la tâche ardue de défendre ce qui semblait avoir été un village.
Soudain, une Bête énorme surgit devant elle. Elle s'arrêta net, petrifiée. Elle crut à une hallucination, à laquelle elle s'était accoutumée depuis qu'elles revenaient sans cesse depuis trois mois. Mais le lycanthrope sous sa forme la plus pure, la rappela à la réalité, quand il la désarma d'un coup de patte puissant. Elle observa directement son épée qui tomba dans la boue, et commençait à s'enfoncer. Elle écarquilla les yeux, et recula, avant de commencer à courir pour s'éloigner du champ de bataille. Certes, c'était une attitude lâche de fuir ainsi. Mais de toute façon, le lycanthrope l'avait repérée, et ne la lâcherait pas dans qu'elle serait morte. Elle courut le plus vite possible et ce sans s'arrêter, dans plusieurs petite ruelle, avant de se glisser furtivement dans une maison. Elle attrapa un balais non loin de la porte, et fit une grossière barricade. En réalité, Ada cherchait juste du temps pour trouver une arme. Elle savait qu'il était sur ses talons, et qu'il ne tarderait pas à détruire cette porte construite avec des matériaux précaires. Elle observait autour d'elle, mais il n'y avait rien qui servait d'armes. Mais elle ne paniquait pas pour autant. Elle analysait tous les objets de la pièce, afin de chercher ce qui pourrait faire office d'armes. Soudain, elle eut une idée, elle attrapa une chaise, et la cogna plusieurs fois par terre avant de la briser. Elle obtint ainsi un embout long et pointu. Le timing fut parfait, car quelques secondes plus tard, le loup donna un violent coup dans la porte, qui se trouvait alors avec un énorme trou. Par cet énorme trou, il y passa sa gueule en grognant pour intimider la jeune femme. Mais elle ne perdit pas de temps, et s'élança en criant, avant de se jeter dans la gueule du loup, pour y enfoncer l'embout qu'elle avait confectionné à la va vite.
Un couinement atroce et strident retentit, tandis que l'animal passait en quelques secondes la frontière fine de la vie et de la mort. Le sang vint éclabousser le visage de la jeune femme, qui ressemblait alors encore plus à une guerrière. Ses mains aussi étaient ensanglantées et baveuses, car elle avait mis les mains dans la gueule du lycanthrope. Ada se calma, et reprit ses esprits. Elle réalisa qu'elle venait d'affronter son pire cauchemar, et cette victoire la fit changer de perspective quant à sa « Bête ». Si elle n'avait pas pu sauvé des innocents, elle s'était au moins prouvée à elle même qu'elle était capable de faire face à un lycanthrope, sous sa forme la plus originelle. Et au final, rien ne changeait d'un humain, mise à part la force. Ils n'étaient pas invincibles. En parlant de force, la jeune femme sentait que l'effet de l'adrénaline s'était estompée, et était retombée comme un soufflé. Elle chercha alors un endroit pour s'échapper, et s'éloigner le plus rapidement possible de cet endroit infâme.
Elle s'avança discrètement jusqu'au lycanthrope mort, pour voir si la voix était libre. Lorsque soudain, un autre lycanthrope surgit de derrière le cadavre, en poussant un cri des plus terrifiants, qui fit aussi hurler Ada. Elle observa derrière elle, cherchant une issue. Elle s'était prise au piège toute seule en croyant qu'elle serait plus en sécurité dans ce piteux abris. Mais elle n'avait pas pensé au fait que le cri d'agonie du lycanthrope allait alerter d'autres lycanthropes. Elle leva la tête vers le plafond, et remarqua les poutres qui soutenaient un toit construit sans grande technique. Elle vit que la matière était du torchi, et qu'il serait alors aisé de faire une ouverture pour s'échapper. Elle sauta sur la table, et attrapa la poutre, qui n'avait pas l'air très solide. Il fallait donc qu'elle agisse vite, avant que le loup ne souffle sur la maison de paille. Suspendue comme un cochon par ses mains, elle donnait de violents coups de pied dans le toit. La terre mélangée à la paille s'effondra sur le visage et les habits de la lycanthrope, qui toussa et qui fut légèrement aveuglée. Les mains de l'ingénieuse s'écorchait avec les petits filaments de paille. Pourtant, Ada ne perdit pas courage, et avec détermination, et surtout beaucoup de souplesse et de force, elle réussit à s'introduire dans l'ouverture, tandis que la poutre grinçait et craquait de plus belle. La jeune femme n'eut alors qu'à se laisser glisser sur le toit, et fit un petit saut suivit d'une roulade avant pour amortir la chute. Mais au moment où elle se releva, ses yeux s'écarquillèrent et son cœur fit un bond, en voyant un homme qui lui asséna un violent coup sur la tête. Elle s'écroula à terre, inconsciente mais toujours vivante.
Ce qui se passa après, elle ne le sut jamais. Le coup fut assez violent pour la tenir endormie jusqu'à ce qu'elle se réveille dans une geôle, avec une migraine effroyable, sûrement due au coup qu'elle avait reçu au crâne. Elle passa par réflexe sa main à l'endroit où elle avait été frappée, puis réalisa dans quel pétrin phénoménal elle était. Mais elle ne paniqua pas pour autant. Elle se contentait d'observer rapidement pour comprendre la situation, et tenter de deviner où elle avait été amenée. Alors qu'elle scrutait la petite cellule humide et sale, elle sentit alors une odeur infecte lui arriver aux narines, et baissa les yeux directement à la source. C'était une charogne de rat, elle n'aurait sût dire depuis quand ce cadavre se trouvait là. Elle se contenta de grimacer, et de mettre son avant bras sur son nez, avant de repousser le rat avec le pied, et de le faire passer entre les barreaux de la prison.
Ensuite, la jeune femme se leva, et s'approcha de la porte, posant ses mains sur les barreaux, avant d'observer le couloir. Elle remarqua qu'elle n'était pas seule. Par son courage, ou par son ignorance, Ada ne ressentait aucune peur, et semblait confiante quant à sa survie. Insouciante, elle était à mille lieu de savoir où elle était tombée, et quel calvaire elle allait bientôt vivre...
Dernière édition par Ada Dyclos le Sam 27 Avr 2013 - 2:41, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Mer 9 Jan 2013 - 0:46 | |
| Le paysage portait la toge d'un voile noir impénétrable et déchiré par des ombres nocturnes. Un milieu où le silence régnait bien au-dessus de la vie. C'est pourtant dans ce milieu qu'une lumière s'extirpa des ténèbres pour présenter un vécu qui n'était pas nécessaire de le revivre. Les souvenirs se mettaient à fondre devant son oeil valide, le noyant dans une profondeur léthargique et transparente. Des formes symétriques dansaient devant lui, le nourrissant de mémoires déjà vécues, d'images d'un nombre incalculable de mâles et de femelles atrocement mutilés par toute une catégorie d'instruments de mort. Une hache, une épée, des javelots, une pince, une serpe ... Mais surtout ses propres mains. La justification symbolique d'une agonie brutale et éternelle. Les hurlements de douleur et les vomissements de sanglots résonnaient dans sa tête comme les échos d'un orchestre funèbre et rassurant. Les fantômes ne trouvaient pas la paix, s'égosillant inlassablement d'une blessure irréversible provenant de leur souffrance cuisante. Les premiers à hurler demeuraient être les hommes. Des fidèles gardiens qui combattaient au nom de leur famille, prétendant qu'ils pouvaient enculer aussi bien leur femme que la mort elle-même. Et pourtant, ils restaient tous de vulgaires pantins qui combattaient en ayant peur de mourir. Une fois la lame au ventre, ils se mettaient tout d'un coup à être effrayés de survivre en implorant de les achever. Leur visage défoncé et tordu par la violence inhumaine que les Dracks les infligeaient ... Comme dévorer un compagnon de guerre pendant que son voisin agonisait le ventre à l'air, impuissant face à un tel spectacle dont il ne comprenait pas le sens. Mais où il aurait pu tuer son propre gosse pour avoir un clou et perforer ses yeux afin d'éviter de regarder plus longtemps. Ils ne valaient pas mieux que les femmes ... Ah ... Les femelles gémissaient par les larmes et la bave sanglante qui s'écoulaient de leurs lèvres déchriées. Les enfants, eux, n'opposaient aucune résistance. Paralysés par une terreur incohérente, leur bouche tremblotante et silencieuse anticipait déjà la fatalité. Et pourtant, beaucoup d'enfants étaient épargnés et délaissés parmi les multiples cadavres. L'avenir les enveloppait pour mieux les forger. Certains avaient déjà assez acquis de connaissances pour embrasser le suicide d'une lame dans la gorge. D'autres attendaient que leur transformation les convertisse en hommes mûrs au point de rechercher leur bourreau borgne dans une cause totalement risible : l'éliminer. Le colosse ouvrit les yeux. Un nouveau monde plus coloré le frappa de plein fouet. L'air était chaud et une brume épaisse commençait à se lever. Du haut d'une colline, il dirigea son regard sur un village neutre à moitié caché par l'épaisseur de la végétation et des arbres. Ce village était une cible. Une zone de chasse. Un moyen gratuit de repousser les limites de la bestialité jusqu'à l'extermination la plus totale d'un être. Le chef de meute avait laissé ce village grandir et prospérer, comme un boucher le ferait en élevant un porcelet avant de le rendre gras et de l'abattre à coups de couperet. Ce campement avait atteint son paroxysme désormais, le summum de ses ressources. La moisson était inévitable. Le génocide encore plus. C'est avec une forte érection que les Dracks admiraient l'infrastructure des lieux avant d'imaginer où attaquer et comment. Devraient-ils foncer deux Fléaux à chaque mains ? Thorolf leur laissait le confort d'arriver à devenir une entité sauvage et inhumaine en utilisant n'importe quel moyen ... Tant que le résultat comptait. Son visage impassible et froid rejeta un regard aussi noir que l'ébène. Hache à la main, il se mit en mouvement, marchant seul en descendant le long de la colline. En chemin, il vit que trois soldats commençaient à former un mur à l'entrée principal. L'un d'eux se démarqua, puis leva la main : "Halte ! Qui êt..."Thorolf ne le laissa pas finir. Il catapulta son poing en fracassant son nez. Le sergent chuta brusquement à terre, la partie nasale rompue et ensanglantée. Thorolf enchaîna la suite des événements en poussant un rugissement si féroce qu'une multitude de corbeaux prirent leur envol en coassant de plus belles. Soudain, des chiens de guerre dépassa leur maître avant de se jeter sur les deux gardiens restants pour retirer brutalement la carotide de leur chaire. Très rapidement, d'autres chiens de guerre imbibés d'un liquide inflammable artisanale firent leur irruption. Tous portaient une torche coincée entre leurs crocs. La horde d'une douzaine de chiens fonçaient tête baissée jusqu'au coeur du village avant d'y mettre le feu. Quelques fauves s'étaient maladroitement calcinés avant d'arriver droit au but. Mais leur témérité les poussait à se cogner autant vers les citoyens qu'à l'intérieur des habitations tout en brûlant. Les premières flammes se dressaient bien au-dessus de leurs têtes, tandis que les premières mares de sang commençaient à s'infiltrer à l'intérieur de la terre. Le cannibale regarda le sergent totalement sonné par ce coup inattendu. Son immense pied se leva au-dessus de la tête du sergent, faisant de l'ombre à son visage. Il propulsa son pied contre sa gorge avant d'entendre un craquement sinistre. Les cervicales ne pouvaient tenir un tel choc. reprit sa marche en s'engouffrant à l'intérieur du village, une cinquantaine de pas similaires au siens empiétant sur ses talons. Le chef de meute se dirigea au centre, tandis que ses fidèles brisaient peu à peu la formation pour traverser chaque habitation en annihilant les propriétaires. Une horreur sordide devenait immédiatement omniprésente, les hurlements de désespoirs commençaient à pulluler dans l'air comme une charogne éviscérée. Thorolf ne montra aucune pitié à tout ceux qui se trouvaient sur son chemin. Succédant entre des décapitations barbares, des empalements . Son courroux divin était entendu comme une mélodie protectrice pour ses fidèles. Les os craquelaient, les gorges s'ouvraient avant de s'assécher comme l'utérus d'une nonne. Le peuple démontrait sa souffrance par la sueur de leurs pores, les éjaculations sanguines qui s'extirpaient de leur peau, la pâleur de leur visage au regard vitreux ... Les rejets buccales, du vomit en somme, imprégnaient quelque fois le sol. Les cadavres formaient un tapis épais où les têtes, les membres et parfois tout le corps se trouvaient clairement séparés. Les entrailles sanguinolentes gisaient, les organes voyaient la lumière du jour pour la première fois ... Et une légère couche de pus jaunâtre recouvrait déjà les blessures infectées des premières victimes. Ces derniers étaient en surnombres ... Mais les prisonniers commençaient à atteindre un nombre intéressant. Ils se trouvaient déjà en ligne au centre du village, de lourdes chaînes aux pieds. L'efficacité était de mise sur cette opération, une simple "Blitzkrieg" avait été juste et radicale. Thorolf comptait peu de pertes. Certains de ses alliés gisaient à terre comme des vers, rampant sur des villageois pour les mordre en retirant la chaire de leur corps. Un Drack combat même avec deux rotules brisées. Il ne cherche pas à lutter, mais à faire mal jusqu'à son dernier souffle. Un Drack représente l'ultra-violence elle-même, un concept que l'on ne retrouve chez aucune meute ... Ni aucune race. Thorolf était affamé. Il avait faim de viande, de sexe et de meurtres ... Le massacre du village avait duré à peine une heure. Mais cela lui avait suffit à être recouvert de ce liquide de vie rougeâtre. Le sang inonda son torse et son visage comme une seconde peau, pénalisant par la même occasion le moral de son ennemi face à une telle image. Il s'arrêta un moment cette masturbation mentale en étripant les innocents afin de toiser du regard les prisonniers déjà condamnés. Tous tremblaient, les cheveux et des rivières sanguines masquant leur visage déformé par la terreur. Certains étaient à genoux en train de s'uriner pitoyablement dessus. Cela était de bon augure ... Mais la plupart d'entre eux allaient entrer dans les abattoirs afin de ne jamais en ressortir. D'autres seraient mis dans le commerce en tant qu'esclave standard, sexuel ou d'autres catégories ... Et pourtant, seuls quelqu'uns, hommes solides ou femmes audacieuses, auront la chance d'être convertit en tant que fidèle soldat. Un lieutenant au visage balafré s'avança auprès de lui, une femme à son épaule. Ses lèvres étaient cousus avec maladresse, mais il s'exprima entre deux grognements et un regard que cette peste était parvenue à leur causer autant de tord que de mal. Thorolf jeta un oeil critique sur la nouvelle proie. Une longue chevelure d'un blond lumineux et sale par le combat surplombait ses épaules. Une espèce de coiffe nomade était penchée de côté, recouvrant la moitié de son visage. La finesse de son corps prouvait une telle légèreté que le cannibale ne serait pas surpris si son talent au combat se résumait par l'agilité et l'adresse. Elle ne bougeait pas, le coup avait dû partir avec une violence particulière. Il regarda à nouveau son lieutenant avant d'acquiescer d'un signe de tête, puis le fidèle disparut derrière lui afin de rejoindre les rangs. Thorolf jeta un dernier regard aux vestiges de ce village consumé par la sauvagerie animale et colossale des Drack avant de se mettre en tête du bataillon. Quatre heures se sont écoulés depuis le massacre ... Coincé dans une cellule humide et puante, Thorolf démonta la mâchoire d'un prisonnier en lui assénant des coups puissants. Ce dernier gémit, tenta par moment de se défendre et de croiser les bras au-dessus de son visage pour se protéger ... La porte de la cellule était grande ouverte et Thorolf se dressait entre lui et sa liberté. Une torture mentale qui le narguait plus qu'autre chose car le condamné essaya plus de se focaliser sur la sortie que sur son agresseur. Les poings du cannibale ruisselaient d'un sang frais et compacte ... Ce prisonnier n'était pas le premier à être torturé. Il était précisément le huitième. Le huitième en attendant que cette garce inconnue se réveille de son coma. La prison. Un dédale infernal recouvert de cellules, un labyrinthe souterrain imprégné d'humidité, de sueur et des larmes. Une seule et unique sortit se trouvait à l'intérieur de cette architecture folle. Thorolf avait du changer plusieurs fois de gardiens car certains devenaient fous ou se couchaient par terre abattu par la faim. Il était le seul à détenir non seulement la clé des lieux, mais également les plans en tête. Il s'amusait même par moment à déclencher une chasse à l'homme en ouvrant certaines cages, puis en ordonnant aux prisonniers de courir avant de se lancer sur eux, la hache à la main. Les cachettes se faisaient rares ... La survie aussi. "Elle est réveillée."Un gardien se tenait juste devant la cellule ouverte, le visage incliné. Thorolf grogna sourdement en guise de réponse. Le prisonnier blême griffa les murs pour se coller contre le mur du fond. Les yeux exorbités, il regarda le vieux titan s'approcher doucement de lui ... Son ombre le recouvrit entièrement, il tenta de balbutier quelques mots avant de ... D'autres coups de poings lui arrachaient le visage, les dents explosaient à l'intérieur de sa cavité buccale avant de s'écraser par terre. Thorolf le releva en l'empoignant par la gorge, puis en le coinçant contre le mur. Il courba ses pouces avant de les plonger brusquement dans ses globes oculaires. La douleur était si intense que le prisonnier se secoua comme un terrible aliéné. Ce dernier sentit soudainement une brusque étreinte, le cannibale était en train de lui tenir par la taille avant d'écraser et de briser sauvagement sa colonne vertébrale. Un long râle rauque avec une épaisse couche de sang s'extirpaient de ses lèvres encore tremblantes par les terminaisons nerveuses. Le colosse ne le relâcha pas pour autant. Au contraire, il le cala contre son épaule puis sortit de la cellule. Ses pas empiétaient ceux du geôlier. Pour la première fois depuis le génocide, il s'exclama d'une voix caverneuse : "Elle est à moi."Ses pas lourds retentissaient dans tout le couloir. Des BROM BROM se répétaient continuellement jusqu'à ce qu'il arriva en face de la porte. Il saisit une clé maîtresse, l'inséra à l'intérieur de la serrure puis ouvrit la porte. Cette dernière resta ouverte, une habitude que tous les prisonniers avaient de la peine à comprendre jusqu'à oublier la différence entre une porte ouverte et une autre fermée. Thorolf la vit reculer, plus par vigilance que par crainte. Tel un psychopathe, son visage demeurait aussi dur qu'impassible. Il relâcha le cadavre à ses pieds avant de prendre place dessus. Il fixa intensément le regard de la femelle lycanthrope. Il ignora tout d'elle, de son statut, de ses convictions, de sa réelle personnalité ... Peut-être qu'elle attendait à des explications, à ce que Thorolf se rit de sa condition ou quelque chose qu'un piètre chef mauvais le ferait. Mais le cannibale était plus que cela. Il ne répondit simplement rien. Ne se présenta même pas. Ne fit aucun bruit. Seul son oeil valide analysa ce qu'il pouvait de la guerrière qui se trouvait en face de lui. Il huma l'air comme un véritable animal, sentant l'incertitude de ses gestes et l'impatience dans son regard. Il essaya de décortiquer ce qu'elle pouvait visuellement lui offrir. Brusquement, le voisin de cette cellule hurla à pleins poumons, déchirant presque ses cordes vocales. La sonorité d'une scie grésillait aux alentours. Thorolf soupira. Il leva le bras, puis pointa le plafond du doigt. Un tuyau reliait sa cellule et celle de son voisin, juste à côté d'un dessin : Ainsi, si l'un des prisonniers se faisaient torturer, l'autre entendaient tout. Réellement tout. Et permettre ainsi l'imagination de faire le reste en paralysant son esprit d'une telle terreur que cela se convertit en un fardeau insurmontable capable d'éradiquer toute humanité et désir de vivre. Les deux prisonniers ne devaient jamais être torturés en même temps, cela diminuait la terreur. Il fallait que cela soit à tour de rôle. Un système judicieux qui se montrait fructueux quand à la déshumanisation d'un être ... Mais il comptait bien la torturer à sa manière. Elle avait osé tuer un de ses fidèles ... Sa punition devait être plus sévère qu'une déformation physique ou l'ablation d'un membre. Thorolf se releva, un faible sourire étirant ses lèvres. Il connaissait son rôle, il savait déjà quoi faire. Et le temps allait l'aider à la former. Même si la prisonnière voulait des réponses, le chef des Drack demeurait silencieux. Il quitta la cellule en laissant le cadavre de l'homme à l'intérieur. Le geôlier compta refermer la porte, mais le bras du mâle alpha l'en empêcha. La porte resta ouverte. Le boucher se retourna pour plonger son regard dans celui de la nouvelle prisonnière. Il murmura d'une voix rauque avant de partir pour de bon : "Ici, je suis le seul berger en qui tu peux compter." |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Dim 13 Jan 2013 - 0:32 | |
| Premier jour. Quelques minutes après son réveil, un homme vint regarder dans sa cellule, et repartit aussitôt. Elle haussa un sourcil, se demandant ce qui se passait. Elle entendit des cris retentir d'une autre pièce, mais resta indifférente. C'était les aléas de la prison. La torture et le milieu carcéral étaient deux choses indissociables, et elle avait elle-même déjà pratiqué la torture sur des prisonniers, étant capitaine d'une caserne autrefois. Ce qui différenciait, c'est qu'Ada ne prenait aucun plaisir à infliger des tortures aux suppliciés. Un cri plus déchirant que les autres se fit entendre, et alors le silence revint brutalement. Mais ce n'était pas un silence apaisant, qui donne envie de se reposer ou de méditer. Non, c'était un silence lugubre, qui annonçait de mauvaises choses pour la suite. Elle fit rapidement le lien entre l'homme qui était venu jeté un coup d’œil dans sa geôle, et le silence. Elle en déduit que c'était bientôt à son tour. Ses hypothèses furent confirmées, quand elle entendit des bruits de pas, qui se rapprochaient de plus en plus. Les pas étaient violents, et pouvaient indiquer à la jeune lycanthrope que c'était une personne avec une carrure imposante. Là encore, elle eut raison. Toujours collée aux barreaux de sa cellule, elle vit une silhouette se rapprocher. Une ombre carrée, qui semblait prendre tout le couloir. Ada avait l'impression de voir une fumée noire qui envahissait le couloir pour propager son fléau partout où elle allait. Bientôt, la silhouette se distingua du couloir, pris des couleurs. C'était un homme qui semblait plutôt âgé, et marqué par le temps et les batailles. Elle fit des yeux ronds quand elle tomba nez-à-nez avec lui. Il ouvrit la porte, et elle recula vivement en retenant son souffle. Un léger frisson désagréable la traversa. La peur se lut sur son visage pendant une fraction de seconde.
Il jeta un cadavre dans l'entrée de sa cellule. Elle observa quelques instants le cadavre. Le sang encore frais commençait à s'immiscer dans les rainures des pavés. Il semblait s'introduire partout, ensanglantant ainsi la cellule déjà bien macabre avant ça. Puis elle releva les yeux sur l'inconnu. Quand elle vit son regard, elle n'eût aucune peur. Immédiatement, son faciès se transforma, aussi impassible que celui qui se tenait en face d'elle. Ada se maîtrisait parfaitement, car elle savait qu'il cherchait à l'intimider. Sauf qu'elle ne céderait pas. Le moment où ils se fixèrent, dura brièvement, et pourtant semblait durer une éternité pour la prisonnière. Il restait silencieux, alors elle en fit de même. Plus rien n'existait d'autre que ces ses yeux qu'il fallait soutenir. C'était sûrement banal pour ce lycanthrope, d'avoir affaire à des personnes effrontées de la sorte. Mais Ada était déterminée à résister de la sorte, et rien ne pourrait la faire plier. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Elle remarqua rapidement qu'il cherchait des indices sur elle, en reniflant comme un chien de chasse. Mais elle restait immobile, comme un chat qui venait de voir un autre chat étranger sur son territoire. Immobile, figée, inébranlable. Sauf qu'elle n'était pas sur son territoire. Sa posture pouvait néanmoins montrer une très grande méfiance. Elle avait les genoux fléchis, le torse légèrement penché, les poings serrés, bref, elle était clairement en position de défense. Même elle ne tenterait rien s'il ne l'attaquerait pas. Elle était courageuse, mais pas téméraire. Vue la carrure, elle n'avait pas à s'y frotter. Alors seulement le regard servirait à l'attaquer. Soudain, Ada sursauta en entendant un nouveau cri, plus strident encore que ceux qu'elle avait entendu auparavant. Alors l'inconnu leva la main. Elle vit quelques secondes avant de décrocher de son regard, pour lever lentement et prudemment les yeux au plafond. Elle vit le dessin, et elle put avoir la réponse à ces bruits étranges. Elle regarda le bourreau à nouveau, et on put voir que son regard s'assombrit, et que son visage devint encore plus ferme qu'avant. Ses yeux le dévisageaient, le maudissaient.
Il repartit comme il était venu, en murmurant une phrase qu'Ada n'oublia jamais. Elle comprit alors qu'il devait avoir un poste important dans ce bâtiment. Le chef de meute en personne ? Elle n'y croyait pas . Elle trouvait cela invraisemblable qu'un chef de meute s'intéresse à une prisonnière qui n'avait aucun intérêt pour personne. A moins qu'il veuille se venger de la perte d'un homme. La porte était restée ouverte, et elle avait très bien vu le lycanthrope empêcher le geôlier de fermer. Elle fut alors très intriguée par ce comportement. Il avait désormais disparu, laissant la porte ouverte. Elle ne put s'empêcher de s'avancer, et de passer la tête pour observer dans le couloir. Le geôlier surgit alors de nulle part, et lui envoya violemment son poing dans la joue. Elle poussa un cri de sursaut et de douleur, en se cognant contre un bord de la porte. Elle fit trois pas en arrière, et se tint la joue. Elle ne pleura pas, ne gémit pas. Elle sentait juste une rage l'envahir. Elle serra les poings, sa respiration s'accéléra. Elle sentait que la « Bête » voulait sortir pour briser la mâchoire de cette ordure, cette vermine infâme. Ada vint s'asseoir dans le coin de la cellule, et ramena ses genoux vers elle pour y poser son front. Elle essaya de se calmer, d'apaiser sa colère. C'était une lutte contre elle-même. Cela dura plusieurs heures, mais elle finit par gagner. Après ça, elle s'allongea pour essayer de dormir.
Deuxième jour. La nuit fut tumultueuse. Pendant son sommeil, elle avait fait un rêve. La lycanthrope se trouvait sur une montagne, la lune semblait prendre tout le ciel, s'imposant et écrasant les autres étoiles. Soudain, la montagne s'ouvrit en deux dans un bruit sourd qui ressemblait à celui d'une scie. Ada trébucha, et s'accrocha de justesse à un bord de la montagne. Elle regarda en bas, et vit un homme au fond, les cheveux blancs, et d'énormes yeux bleus qui semblaient la fixer. Il mit alors son tablier, et sa coiffe de cuisinier, avant de mettre un cadavre dans un four. Il le ressortit, et découpa la viande dans une assiette, qu'il tendait vers elle. Mais elle criait, car elle était toujours accrochée au bord. Par la magie du rêve, elle réussit à remonter par la seule force de sa main. Elle regarda à nouveau en bas, et vit un restaurant, avec toujours le même homme en tablier. Il servait d'autres hommes, en disant que c'était la viande d'Ada. Elle écarquilla alors les yeux, et observa sa jambe qui lui manquait, elle semblait avoir été dévorée. Elle rampa jusqu'au restaurant, et aperçut parmi ceux qui mangeaient, Krengar. Krengar était cet ancien pirate, lui aussi transformé en lycanthrope, qui avait des relations compliquées avec Ada. Il s'avança vers elle, et la prit sauvagement par la taille. Elle se laissait alors aller, et l'embrassait en rigolant. Elle criait « liberté, liberté ! ». Ils jetèrent tous deux leurs épées et se mirent à table pour manger. Elle avait oublié que c'était le cadavre du boucher. A la fin du repas, elle vit une porte ouverte avec de la lumière, et ne pu s'empêcher de courir précipitamment vers celle-ci pour sortir du restaurant, et rejoindre
Ada fut réveillée par les cris de la geôle d'à côté, grâce au tuyau qui lui donnait un son haute définition. Elle ne se rappelait plus que du cuisinier découpant les cadavres, et d'avoir jeter des épées sur Krengar. Ses valeurs avaient déformé l'impensable. Elle était réveillée toutes les demi-heures. Le fait que la porte soit ouverte n'arrangeait rien. La jeune femme se releva furtivement après avoir dormi à peine deux heures. Elle observa le cadavre, et se plaça dans un coin, pour essayer d'avoir une vue sur le couloir, sans se faire frapper par le geôlier. Qu'avait-elle en tête ? Fermer la porte. Tout cela était symbolique. Le fait de fermer la porte, alors que le chef ne veuille pas, serait un symbole de sa résistance à son autorité. Si elle devait finir ses jours ici, ce dont elle était persuadée, alors elle avait l'intention de bien se faire entendre jusqu'à la dernière seconde. Elle ne mourrait pas comme une proie, elle se le refusait. Ignorant les cris qui continuaient à résonner dans les prisons, elle retira sa coiffe de nomade, avec une idée bien précise en tête. Elle se mit au seuil de sa cellule, et jeta vers la droite sa coiffe. Pendant peut-être une ou deux secondes, le geôlier serait divertit. Elle attrapa violemment la poignée de la porte, et claqua celle-ci, tandis que le visage du lycanthrope se défigura de colère à travers les barreaux. Elle recula en laissant s'échapper un soupir de soulagement. Ensuite, elle prit le cadavre, en mettant son bras sur son épaule pour le soulever. Elle le posa debout contre la porte. Si quelqu'un venait à l'ouvrir, il se prendrait la charogne en pleine face. Elle se replaça dans un coin. La journée était longue, le temps passait lentement, et Ada s'ennuyait. Elle se demandait quand le chef reviendrait. Avec tout ce temps à tuer, elle s'imaginait toutes les situations avec cet homme, pour essayer d'anticiper chaque détail, et être préparée à sa prochaine venue. Déjà, elle lui avait préparé un petit cadeau avec le corps mort.
Troisième jour. La prisonnière dormait toujours peu. Mais en plus de la fatigue, vint la soif. Elle avait faim certes, mais c'était la soif qui se faisait le plus sentir. En effet, cela faisait maintenant deux jours qu'elle n'avait pas bu une seule goutte d'eau, et sa bouche commençait à s'assécher, ce qui lui procurait une sensation désagréable. Mais c'était encore supportable. Elle économisait ses forces en se reposant. Elle cherchait à garder la notion du temps, même si le fait de rester enfermer nuit et jour comme un animal était difficile de se renseigner sur l'heure. Alors elle s'était calée sur les habitudes du geôlier pour déterminer le moment de la journée. Il y avait deux changements de garde par jour, et elle considérait que ces changements se faisaient à l'aube et au crépuscule. Mais elle ne pouvait faire que des suppositions. Elle observait plusieurs fois le cadavre qu'elle avait mis debout, et se faisait de plus en plus la réflexion que c'était peut-être une mauvaise idée d'agir ainsi. Elle ne connaissait pas vraiment ce « chef », mais elle avait comme le pressentiment qu'il était violent, et qu'il ne laisserait pas passer cet affront. Pendant plusieurs heures elle pesa le pour et le contre, et décida finalement qu'il serait plus sage de dégager le corps de la porte. Alors elle se leva, et fit glisser le cadavre le long de la porte. Elle observa la chaire pendant quelques instants. Bien que cela faisait quelques jours que le corps était maintenant mort, la viande semblait toujours fraîche et savoureuse. Saignante...Elle avança sa main sur la cuisse du cadavre lentement. Quand elle sentit qu'elle effleurait la peau, elle secoua la tête comme pour se reprendre. Elle sentait que c'était la Bête qui voulait prendre le dessus. Étant donné qu'Ada n'avait plus sa force habituelle, elle était plus faible pour se contrôler. Elle revint se blottir dans le coin de la cellule, déterminée à ne pas succomber à l'odeur de la viande fraîche. Elle ne mangerait que du gibier, ou elle mourrait. Elle entendit des pas arrivés, et deux hommes discuter : c'était le deuxième tour de garde de la journée, la jeune femme devina alors que c'était le crépuscule. Elle essaya de se rendormir, la nuit étant plus calme que le jour. Et elle refit le même rêve.
Quatrième jour. Son ventre gargouillait toujours plus, et son gosier lui brûlait. L'attente était interminable. Elle commençait à se dire que le « chef » ne reviendrait pas, et qu'ils avaient tous l'intention de la laisser mourir dans cette cellule. Être tuée avec le temps, lentement à petit feu, il n'y avait rien de pire. C'était ainsi alors qu'allait s'achever la vie d'Ada ? Elle, qui menait autrefois ses hommes avec une main de fer, la fine stratège au glorieux passé ? C'était pitoyable, misérable. L'aube semblait être annoncée, car le premier tour de garde s'opéra. Elle se demandait combien de survivants restaient-ils à part elle, et s'ils subissaient les mêmes traitements. Soudain, elle entendit des pas. Elle avait l'impression qu'elle pouvait reconnaître le bruit de ces pas violents parmi mille. Elle en était sûre, c'était lui qui arrivait. Elle se leva alors d'un bond. Malgré la faim, la soif et la fatigue, elle restait assez énergique. La jeune femme était coriace, et on ne la briserait pas en quatre jours. Elle se leva, et resta immobile, les bras le long du corps, attendant son arrivée. Qu'allait-il lui réserver ?
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Sam 19 Jan 2013 - 3:18 | |
| Depuis sa naissance, la réalité portait un masque aux traits difformes. Insolubles. Une incohérence totale qui justifiait la cause de n'importe quelle action. Mais la vie demeurait douce et berçait toutes les entités dans un aveuglement si serein que cela en devenait terriblement dangereux. Les gens brillaient et se donnaient l'illusion d'être maître de leur avenir. Encore aujourd'hui, les fœtus se développent, les enfants naissent et les familles s'agrandissent en imposant le même devoir à tout être vivant : baise, reproduis-toi et vis une existence sans opportunité en étant assailli par les labeurs juste avant de crever comme une ignoble statistique. Tout juste une moisissure corporelle à éradiquer. Une tombe dénuée d'importance. Jusqu'au jour où un héritier commet les mêmes erreurs de ses ancêtres avant de partager la même pierre. Thorolf est l'élément perturbateur de cette boucle, le bourreau capable de rompre ce cycle. C'est en sortant de la prison souterraine, en étant baigné par la lumière discrète du jour et la douceur de l'air, qu'il remarqua un avenir valable et prestigieux : juste en-dessous de ses pieds, parmi les centaines de cellules habités qui se trouvaient confiner sous la terre, des lycanthropes évoluaient. La vie était courte et misérable. Mais l'évolution restait constante. La vie s'épanouissait et divergeait dans des précipices négatifs. L'évolution de l'être restait aussi symbolique qu'ancestrale. L'une meurt dans la transparence. L'autre perdure depuis des siècles dans le monde des vivants. Les Drack ne vivent pas. Ils évoluent sans cesse. L'oeil plissé, le chef de meute sortit de la prison souterraine en étant baigné par la lumière verdâtre des marais. Les rayonnements solaires ne parvenaient pas à atteindre la forteresse. Une centaine de pendues recouvraient le ciel. Un véritable plafond humain avec les lianes des arbres les plus hautes roulés étroitement autour de leur cou glacial. L'enfer vert, le purgatoire émeraude, tels ont été des noms travestis par des gueux pour exciter des sots. Le colosse grimaça en grognant sourdement, se sentant dans l'âme d'un nouveau-né qui venait de sortir du ventre d'un corps maternel. La citadelle prospérait à sa manière : Ici, des prisonniers s'urinaient dessus en gémissant à l'intérieur de cages, prêt à être vendus en arborant le titre d'esclave. Là-bas, une femelle nue et ensanglantée se défoulait sur le cadavre sans tête d'un mâle qui avait sans doute eu l'audace de la toucher gratuitement. Certains passants aux alentours s'arrêtaient pour admirer la scène et scander le nom de la victorieuse. Cette dernière se releva en rugissant triomphalement, les bras écartés au-dessus de sa tête en signe de triomphe. Thorolf se souvenait bien d'elle … Sensible, frêle et toujours au bord du mutisme lorsqu'il échangeait des mots avec elle. Cette femelle a osé abandonner sa vie pour Thorolf, pour les Drack. Son identité de faible pour devenir une déesse crainte et réputée. Une évolution capable d'ébranler l'esprit du mâle le plus brave de la citadelle. Un de ses hommes remarqua la stature imposante de son chef. Il s'approcha de lui d'un pas décidé avant de lui parler d'une manière directe : "Thorolf. Un avant-poste ennemi s'est installé à environ trois kilomètres de notre position."Sans même regarder son interlocuteur, le chef de meute répondit d'une voix grave et profonde : "Laisse-leur du temps. Qu'ils se donnent l'illusion de grandir. Ensuite, raser tout. S'ils sont au-delà de vingt, empalez-en une dizaine dans la grande place pour faire profiter mon peuple de la viande des vaincus en guise de ma générosité. Autre chose ?"Le commandant se racla la gorge avant de continuer, supposant bel et bien la réponse que son supérieur divin pouvait lui apporter : "Ils restent … erhm … tout au plus trente-cinq prisonniers encore debout et quelques blessés de notre dernière opération. Que fait-on de ces derniers ?"Thorolf se retourna lentement, plongeant son regard perçant dans le sien. Le commandant resta droit, mais il sentait que son corps était tétanisé d'effroi. "Quels blessés ?"Le commandant baissa sa tête en signe de compréhension, puis tourna les talons avant de conclure ce qui était commencé. Tous seraient conduits aux abattoirs pour l'extraction de leur chaire et de leurs organes. C'était d'ailleurs l'industrie principale des Drack. L'être-vivant pouvait être transformé en ressources alimentaires, en favorisant la vente de domestiques, d'esclaves sexuels ou tout juste d'un objet vivant dans le seul but de se défouler dessus. Les vêtements et l'armement étaient repris pour les revendre au marché noir dans des lieux sordides comme la caverne de la Vallée Nocturne. Thorolf recyclait ce que personne d'autre ne le faisait : les corps. Et c'est grâce à cela qu'il possédait un équilibre économique et une population stable. Pas de rival, pas de concurrence … Juste des ressources inépuisables qui avaient l'habitude de grimper à des sommets vertigineux en temps de guerre. Quatre jours. C'était le délai que Thorolf laissait aux nouveaux prisonniers. Le délai avant de les revoir et de les plonger dans une amertume si profonde entre la frontière de la folie et de la mort elle-même. Déjà à cet instant, ils n'ont plus personne. Ni famille, ni aucun lien extérieur. Une partie des condamnés tombait malade, abattu par la peur et la fièvre. Une autre se trouvait généralement plonger dans un mutisme inébranlable, comme s'ils espéraient démontrer leur potentiel pour défier alors qu'ils ne recherchaient qu'à s'accrocher à tout ce qui leur reste en ce monde : leur identité. Et le dernier tiers penchait pour une dernière crise en-travers de la masturbation pour redonner un peu de douceur dans ce monde de brute. Il se souvenait de chacun de leur visage, dont une qui portait une coiffe blanche sur ses cheveux d'un blond lumineux. Mais avant leur prochaine rencontre, il fallait qu'elle souffre. Qu'elle souffre atrocement … pour comprendre les prochains mots qui s'extirperont de la bouche du cannibale. Pendant ce temps, Thorolf dévorait la chaire des Elus avec un appétit redoutable. Il incarnait la main d'œuvre. Il s'occupait de brutaliser les prisonniers, mais également les fauteurs de trouble dans les murs de la forteresse. Enfin, les problèmes de son peuple étaient relativement nombreux durant la montée au pouvoir. Mais maintenant que le Roi portait un nom d'une telle terreur, tous se pliaient à sa volonté. L'avertissement n'existait pas plus que la pitié. Un problème à résoudre, Thorolf s'interposait et menait les rênes à sa manière. Le jour, il faisait régner l'ordre, torturant ceux qui s'attendaient à être torturés, partant à l'extérieur pour exécuter des escarmouches avec trois escouades et ramener du bétail de n'importe quelle race. La nuit il revenait en sautant sauvagement sa chienne qui portait tout l'emblème de son seul amour avant de sombrer dans un profond sommeil entrelacé avec sa Rose Noire. Et tout le temps, à toute heure … La puissante mâchoire et les crocs acérés de Thorolf mastiquaient encore et encore une viande provenant d'un corps différent. C'est d'ailleurs par ce signe, par cet appétit infini, que ses fidèles le percevaient comme une divinité. Un dieu vivant. Le patriarche. A l'aube du quatrième jour, son œil s'ouvrit légèrement. Il scruta les parois de son propre plafond en pierre, quelques chaînes incrustés redescendaient en portant un crochet à l'extrémité. Il sentit un mouvement contre lui. Plongée dans les abysses somnolents, Héra dormait encore, sa tête reposant sur son torse nu. Son parfum corporelle pénétra à l'intérieur de ses narines pour ne plus en ressortir. Elle lui inspirait le peu de douceur qu'il gardait en lui depuis sa naissance. Une douceur qui par moment était exprimée d'une violente manière en écartant toutes les cavités d'un corps féminin. Il l'aimait, cela était indéniable. Elle acceptait sa manière de lui prouver son amour avec force et domination. Un geste que Thorolf préservait avec énormément d'attention … au point de détruire le monde entier pour la retrouver si il la perdait. Il la roula soigneusement de côté à l'aide d'un seul bras, elle, cette guerrière qui faisait couler le sang aussi bien que sa propre semence. Il se releva complètement nu, puis s'attacha un simple pan de fourrure pour cacher ses parties génitales avant de quitter la chambre. Au passage, il attacha une gourde d'eau à sa ceinture, puis il jeta un dernier coup d'œil en direction de sa femme. Tout comme le ferait un mâle qui veillerait à ce que sa femelle et la pièce soient en sûreté avant de quitter son abri. Elle lui donnait envie de l'embrasser. De la mordre violemment. Pieds-nus, il foula une boue baignée dans l'eau et le sang des nouveaux pendus qui gisaient au-dessus de lui. Il marcha en direction de la prison. Les gardes baissaient la tête dans un mélange de respect et de crainte. Il descendit plusieurs escaliers en pierre jusqu'à atteindre les cachots. L'air était filtré, tout juste assez pour être abattu de fatigue après un bref combat. Les prisonniers gémissaient, d'autres embrassaient le sol en restant totalement immobile. Au cours de son inspection, il remarqua une cellule fermée … Et une coiffe blanche juste en face de celle-ci. D'une démarche lourde et lente, il se déplaça dans cette direction. La coiffe était à ses pieds, blanche mais sale. Il se baissa pour la ramasser, sans jeter un seul regard à la prisonnière qui devait sans doute observer ses moindres faits et gestes. Le geôlier vint à ses côtés pour lui murmurer ce qu'il s'était passé durant son tour de garde. Thorolf resta impassible. Toujours cette même froideur qui le gouvernait sans rien laisser percevoir de ses prochaines actions. Il tourna pour faire face à la prisonnière. Il redonna la coiffe au geôlier avant de murmurer gravement : "Marteau."Le gardien retira un solide outil qui faisait office d'un marteau. Thorolf leva le bras pour le ramasser et l'empoigner. Soudainement, il plongea en avant pour asséner plusieurs coups contre les gonds de la porte. Cette dernière poussait des hurlements métalliques, des "BONK BONK" stridents qui résonnaient dans toute la prison. Une fois les deux gonds endommagés, il jeta le marteau à terre avant de s'emparer de la porte et de l'arracher en effectuant de fortes impulsions. Il propulsa la porte dans le couloir avant de reprendre agressivement la coiffe. "Amène-le !" Le gardien disparut immédiatement. Mais au même moment où Thorolf pénétra à nouveau à l'intérieur de la cellule, une paix doucereuse et neutre regagna les traits de son visage. Comme si l'action qu'il venait de faire ne s'était jamais produit. Il émanait une douceur déconcertante à la limite d'exploser au moindre souffle, une émotion presque sinistre. Il se tenait de nouveau en face d'elle, ignorant le cadavre désormais nauséabond mis de côté. Il scruta avec attention la coiffe, la caressant du bout des doigts comme s'il possédait la chose la plus délicate sur cette terre. Son regard se releva pour transpercer celui de son interlocutrice. Un cri d'un prisonnier s'arrêta subitement, comme si on l'avait ouvert la gorge en usant d'une serpe rouillée. Avec lenteur, Thorolf pesa ses mots : "Ici … Ils ne meurent pas de faim, ni de soif. Mais de la prise de conscience de ce qu'ils sont devenus."Il releva son visage, un léger triste sourire au coin des lèvres. "Tu me regardes comme si je suis un monstre. Un boucher. Un paria ..."Il lui redonna la coiffe en la lançant à ses pieds, marquant une pause pour écouter des mots de sa part ou un silence en guise de réponse. "Tu as soif."Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Il pouvait s'imaginer clairement sa propre gorge brûlée et peut-être rester discrète pour éviter de s'assécher inutilement la voix. Il détacha la gourde de sa ceinture, puis l'agita en l'air. Le son de l'eau percutait les recoins de l'ustensile comme une mélodie pour les oreilles des assoiffés. "Je t'offre cette gourde ..."Le gardien revenait avec un autre prisonnier au physique particulier, pas plus imposant que la femelle et déjà physiquement torturé. Lui aussi paraissait assoiffé car ses yeux exorbités ne quittaient pas la gourde du regard. "… Si tu l'achèves."Thorolf tourna les talons, puis empoigna brusquement la nuque du prisonnier baignant déjà dans le sang pour le forcer à le regarder : "Cela équivaut pour toi aussi."Le cannibale le força à entrer dans la cellule. Néanmoins, le mâle semblait ravi. A ses yeux, il était confiant et sûr de gagner. Le chef de meute répéta avec violence ses premiers dires en ajoutant un sens plus crédible à sa phrase : "Tu penses que je suis un monstre ? Un boucher ? Un paria ? Car tu es persuadé qu'il y a une façon humaine de tuer ?! Montre-le-moi !"Le combat allait être sans doute exaltant. Mais Thorolf ne vit pas cela comme la meilleure partie de la situation. Après le meurtre, les réponses seront dévoilées. Et d'autres questions assailliront l'esprit du plus victorieux. |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Sam 19 Jan 2013 - 5:34 | |
| Ada fixait le nouveau venu à travers les barreaux, retenant son souffle. Elle sentait que son cœur battait plus vite, et elle ressentit le même frisson qu'à leur première rencontre. Elle expira lentement par le nez, comme pour essayer de balayer la peur. Ou plutôt, de l'angoisse. La différence entre la peur et l'angoisse, c'est que la peur, c'est qu'on connaît le danger, on sait ce qui va se passer, l'angoisse, c'est pire encore : vous avez peur, car vous ne savez pas ce que vous allez endurer. L'Homme aime anticiper pour se rassurer, et lorsqu'on le prive de cela, lorsqu'il n'arrive même plus à envisager une issue- enviable ou non- , alors tout s'effondre et l'angoisse arrive. C'était exactement ce que vivait Ada, quand elle croisa l’œil sombre du chef, et ce visage si ferme et dénué d'humanité. Elle ne savait pas si elle allait être épargnée, ou bien si elle finirait par mourir du même sort que tous ces malheureux qu'elle entendait depuis sa cellule. Elle ne connaissait rien de son ennemi, ce qui le rendait totalement imprévisible.
Et ce qui arriva, Ada n'aurait jamais pu le prédire. Il commença à donner d'énormes coups dans gonds de la porte. Au premier coup, elle ne put s'empêcher d'avoir un énorme sursaut. Au second coup, le sursaut fut atténué, et au troisième coup, la lycanthrope avait réussi à se maîtriser à nouveau, et à rester impassible. Puis d'un coup, il arracha la porte à mains nues, comme si ce lourd métal n'était qu'une vulgaire peau de bête. Elle fit des yeux ronds quand celui-ci entra. Tout l'étonnait au moment où il rentra dans sa cellule. Ce n'est pas tant son expression qui l'intrigua au départ, mais plutôt sa tenue plus que légère. Il fallait un geste brusque pour que tout soit dévoilé, et Ada pensa pendant un instant que celui-ci était venu pour la violer. Cette idée enragea la jeune femme. Elle ne se préoccupait même plus de l'étrange attitude du chef, elle cherchait à anticiper les immondices qu'il allait lui faire subir. Mais elle fut bien surprise de voir que ses intentions étaient toutes autres. Il lui parla enfin, directement à elle. Elle garda son sang-froid, malgré l'ambiance lugubre de cette prison, et du colosse qui se tenait en face d'elle. Elle ne le quittait pas des yeux, son regard soutenant le sien avec insolence. Elle l'écoutait attentivement, sans pourtant lui répondre.Elle n'avait pas l'intention de lui adresser la parole. Si elle ne pouvait pas se battre, alors son silence servirait à l'affronter, à lui montrer son profond mépris. Inévitablement, son regard se dirigea vers la gourde qu'il décrocha, et son visage s'illumina un instant d'entendre les clapotis de l'eau. Elle déglutit avec le peu de salive qui lui restait dans sa bouche sèche. Ada ne pensait pas un jour être aussi heureuse d'entendre ce bruit si familier. Le bruit de la vie, plus précisément, de la survie.
Mais évidemment, ce fut trop beau pour être vrai, que celui-ci lui donne la gourde sans rien demander en échange. Un prisonnier fut jeté dans sa cellule et il lui demanda de le tuer. Elle fronça les sourcils, et pinça les lèvres. Il était hors de question qu'elle obéisse à ses ordres. Elle remarqua que cet homme, elle s'était battu à ses côtés pendant la bataille, et c'était un argument de plus pour ne pas l'abattre. Elle s'y refusait, mais en observant le visage de l'autre prisonnier, elle devina très vite que ce n'était pas un problème pour lui. Quand il se jeta sur elle, elle s'élança vers l'autre coin de la pièce pour l'esquiver. Puis elle revint vers lui sans même qu'il ait eu le temps de se rendre compte qu'il venait de percuter le mur. Elle n'eut aucune difficulté à le maîtriser contre le mur, tenant ses bras et écrasant son torse contre son dos. Elle murmura alors à l'oreille du prisonnier, en essayant de ne pas se faire entendre par le chef :
Je te donne cette gourde...mais ne laisse pas cet homme avoir le dessus sur ce que tu es. Il te reste ta force mentale, pour lui résister. Ne cède pas à la sauvagerie. Ne lui donnons pas le plaisir d'être ses pantins, ses bouffons qui le distraient.
Même si elle avait usé d'une extrême rapidité, ses murmures étaient coupés par une respiration saccadée, comme si elle tentait de reprendre son souffle après avoir couru des kilomètres. C'était cet air putride et dénué d'oxygène qui affaiblissait la guerrière. Elle se rendit compte rapidement que ses paroles n'avaient aucun effet sur le prisonnier, car il était impossible de raisonner quelqu'un qui avait perdu la raison. Elle n'avait pas besoin de l'achever, ils l'avaient déjà fait. Une fois que l'esprit est achevé, qu'il ne reste plus qu'une coquille remplie simplement de pulsions primitives pour survivre, alors tout est achevé. Ce n'est plus qu'une bête féroce dénuée d'intelligence. Ada fut effrayée, en se demandant si cela lui arriverait. Et cette peur renforça alors sa détermination à ne pas céder à cet enfoiré qui se prenait pour le Roi. Sauf qu'une couronne ne suffit pas pour dire qu'un fou est Roi. Pour diriger des hommes, il ne faut pas que de la force, il faut aussi de l'envergure, ce dont ce fou était totalement dénué. Elle le relâcha, et alors celui se retourna en criant sauvagement pour l'attraper à la gorge. Elle écarquilla les yeux, et posa ses mains sur ses poignets. Manquant d'air, l'étranglement serait plus rapide. La lycanthrope remonta ses mains sur ses coudes, puis remonta encore un peu. Elle mit toute sa force et son poids pour faire basculer l'homme. Ce fut assez facile, vue l'état lamentable de son « adversaire ». Tout montrait qu'Ada ne voulait pas se battre, elle cherchait simplement à se défendre. Mais elle croisa le regard du prisonnier, et y vit la démence. Il se jeta à nouveau sur elle, en usant d'une autre technique. Il la plaqua au sol et commença à la griffer. Oui, à la griffer. Il n'usait même plus de ses poings comme un homme, il usait de ses ongles comme un fou furieux qui s'acharnait sur elle. Elle poussait quelques cris quand elle sentit ses ongles déchirant sa joue, son front, son menton. Elle mit ses avant bras devant son visage pour se protéger, et refit la même chose que lorsqu'il était sur elle. Elle attrapa ses bras, et remonta son genou pour basculer sur lui.
Elle eut sérieusement envie de prendre son crâne à deux mains pour l’exposer contre le sol, mais elle se reprit aussitôt en pensant que c'était trop sauvage, et que cela ferait trop plaisir à son « bourreau ». Elle se contenta de mettre sa main sur sa gorge, et serra le plus fort possible sans jamais relâcher son étreinte, sans verser une seule goutte de sang. Fixant droit dans les yeux le prisonnier, elle serra même après que celui-ci n'ait plus de souffle, et qu'il reprit sa pâleur habituelle de supplicié. Elle relâcha lentement et progressivement sa gorge. Pendant ce « combat », elle n'avait même plus ressenti la faim ou la soif. L'adrénaline et la survie avait pris le dessus sur ses besoins primaires. La prison redevint calme. Ada était toujours à califourchon sur le deuxième cadavre qui remplissait sa cellule, le visage baissé, les yeux fermés. Ce n'est qu'après plusieurs minutes -après avoir repris correctement son souffle- qu'elle se releva lentement. Elle se redressa, le visage encore plus déterminé et tenace qu'avant. Elle fit un pas, pour être au seuil de la porte, le plus près possible du chef. Par ce pas, elle montrait qu'elle n'avait pas peur de lui, elle l'affrontait, sans reculer, sans baisser les yeux. Le regard franc et insultant, elle lui parla alors pour la première fois depuis qu'elle était arrivée :
Ce n'est pas...la façon de tuer qui fait de nous un monstre ou un humain. Mais c'est la raison qui nous pousse à tuer.
Elle montra l'homme qu'elle venait de tuer en continuant :
Tuer pour survivre, c'est inévitable et normal.
Puis elle pointa avec autorité le cadavre qui gisait depuis maintenant quatre jours en poursuivant :
Tuer pour le plaisir, c'est ça, être un monstre. Et jamais, non jamais je ne ferai ça. Car je ne peux pas vous ressembler. Vous ne me faites pas peur, vous me faites simplement pitié. J'ai pitié, car vous ne savez pas utiliser autre chose que la violence pour vous faire respecter. J'ai pitié, car en dehors de ces prisons, en dehors de votre territoire, vous n'êtes rien. J'ai pitié, car vous n'êtes qu'un corps fait de chaire et d'os, mais votre esprit a disparu. Et plus jamais vous ne pourrez ressentir la joie, la tristesse, et toutes ses sensations qui vous font sentir en vie. Vous ne vivez pas dans ce monde, vous errez.
Si son ton restait impassible, et qu'Ada faisait preuve d'énormément de courage, voire même d'imprudence, ses mains et son corps tout entier tremblaient. C'était un mélange de peur, mais aussi d'excitation, de nervosité. A contre cœur, en regardant la gourde qu'elle était sûre de ne plus avoir, elle rajouta :
Je ne veux pas de votre eau. Je préfère encore boire mon urine, plutôt que d'accepter cette gourde. Torturez-moi, brisez mes os, déchirez ma chaire, arrachez mon cœur, ou bien laissez moi croupir dans cette cellule, mais sachez que jamais vous ne me volerez jamais mon humanité, ma force, ma volonté, mes idéologies, ma personnalité. Les jours passeront, et peut-être oublierai-je ce que je veux être. Mais je me rappellerai toujours de vous, et je saurai au moins, ce que je ne veux pas être.
Après ce long discours, où chaque mot brûlait sa gorge à petit feu, elle recula. Sans jamais tourner le dos au chef, évidemment. Elle ramassa sa coiffe, et recula jusqu'au fond de sa cellule en la reposant calmement sur sa tête. Elle croisa alors les bras, et garda la tête haute à fixer le chef. Son cœur semblait faire d'énormes bonds dans son poitrail, et sa respiration s'était légèrement accélérée. Oui, Ada avait profondément la trouille, mais elle voulait absolument garder la face jusqu'au bout. Car dorénavant, elle s'attendait à ce que toutes les foudres s'abattent sur elle. Et elle assumait entièrement son sort. Elle était prête. Du moins elle le croyait.
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Dim 20 Jan 2013 - 1:39 | |
| Drack. Symbole d'une nouvelle désolation dépravée, de la noirceur d'une guerre déchirée ... Mais avant tout d'une grande populace rejetée et anciennement opprimée. Tous portaient la haine dans leur coeur, le goût âcre de la colère les conduisant à devenir les plus féroce lycanthropes de tout Thaodia. En effet, ils n'étaient pas les plus fraternels, ni les plus sages ... Encore moins les plus disciplinés. Mais leur atout majeur était cette bestialité nouvelle capable de franchir n'importe quel obstacle en s'imposant comme un véritable lycanthrope dominant. Des aptitudes capable de former une sanglante terreur poussée à l'extrême, le genre de choses qui rendait un Drack si différent de ses semblables. La loyauté que son peuple portait à l'égard de leur souverain devenait également la plus forte. Par endoctrinement, par conviction ou par croyance spirituelle, tous se pliaient devant lui. Pas comme un tyran. Mais comme un sauveur. Et cela, c'était une chose que les autres peuples ne pouvaient se rendre à l'évidence, bien trop idiot de regarder au-delà du jugement et de la cruauté. Thorolf a sauvé Drack. Thorolf a sauvé son peuple de l'émeute et de l'éradication complète via une anarchie débordante. Il a ramené l'ordre. Il s'est imposé comme alpha. La stabilité était non seulement récupérée, mais elle évoluait encore au-delà de toute espérance. Les nains, les elfes, les hommes, les vampires n'acceptaient pas de voir cela du même oeil. Et pourtant, c'était ce qui s'est réellement passé. Mais bien trop fier, tous refusaient d'accepter cette vérité si grotesque. De nos jours, ils étaient désemparés, apeurés, angoissés ... Voilà des sentiments auxquels la foule extérieure dont eux avaient prit l'habitude d'afficher avant de sombrer dans les abysses nocturnes de leur misérable vie. Un Drack ne tuait pas. Il massacrait. Il éradiquait. Il exterminait. Mais il y avait une raison à cela ... Une raison que Thorolf Gunnar lui-même rappela souvent bien au-delà de son pouvoir absolu. Une raison que les peuples externes ne pouvaient comprendre sans souffrir à leur tour. Son oeil observait, analysait et enregistrait le tempérament des deux prisonniers. L'un était entièrement instable et fatigué. Brisé. l'autre démontrait au contraire une solide carapace qui ne demandait qu'à être flagellé davantage. Elle était impertinente. Ce n'est pas une bonne ou mauvaise chose en soi, mais la sévérité et la lutte constante qu'elle semblait mener à son propre insu allait devenir inconsciemment sa réelle torture. Inutile de lui infliger des dégâts physiques. Elle y ajoutait à chacun de ses doutes un sens incohérent. Oui, il l'intéressait. Au moins juste assez pour se rappeler de son visage. Elle portait en elle cette flamme qui refusait de périr même si la chance et la gloire l'avaient abandonné tout deux. Pour le moment, elle était dû moins bonne dans l'amusement à vouloir rompre l'équilibre de son ordre. Le combat était une mascarade déséquilibrée, le sens du meurtre dévoilait toute sa signification. La gloire, la victoire ... Qu'importaient. Ce n'était que deux chiots en cage qui luttaient pour leur survie. Mais la manière dont ELLE essaya de contrer les attaques du mâle sans porter un geste à son retour baignait dans une définition précise du sujet. Elle portait le fardeau de son humanité, des contraintes et des limites. Cette terrible morale cachée au plus profond de son esprit jusqu'à la faire craindre des répercussions de ses actes. A chaque action, sa réaction. Drack n'optaient pas pour ces deux mots. Ils vivaient dans les deux termes. La femelle menait aisément la danse, tantôt en se défendant agilement tout en contrôlant sa respiration, puis en immobilisant son adversaire pour le résonner. Mais bien vite, ses mains empoignaient fermement le cou de l'homme. Ce dernier tenta de crier, mais un son flou se dégagea de ses lèvres baveuses. La pâleur de la mort recouvra son visage d'un voile invisible ... Cela en était fini de lui. Avec lenteur, la prisonnière resta un instant sur son cadavre. Puis elle se releva, quelques mèches retombant sur son faciès. Elle fit un pas, comme pour prouver quelque chose à Thorolf. Lui transmettre un message. Elle se mettait à parler pour accentuer sa position, pour affirmer ce qu'elle devenait dans un endroit si piteux et inconfort. Thorolf ne la coupa pas un seul instant. Le meurtre l'avait fait réagir. C'était tout ce qu'il avait écouté de son discours. Néanmoins, il ne put s'empêcher de rire en affichant ses crocs. Un rire silencieux, puis gagnant en volume. Le geôlier derrière lui se mit à rire également. Puis deux autres gardes au fond du couloir. Puis les dizaines à l'étage supérieurs. Une multitude de gorges déployées se mettaient à partager l'hilarité. Les sons des rires frappaient chaque surface des murs pour rebondir toujours plus loin, donnant vie à la prison toute entière. Des rires sauvages, animales, devenaient plus forts que les gémissements apeurés des prisonniers. Car ces derniers n'osaient prononcer un seul mot, paralysés par cette sonorité cruelle et sincère. Le chef de meute répondit avec une allégresse exagérée : "C'est bien, ne bois pas, embrasse la douleur, souffre donc seule ! Que tu es forte et invulnérable ! Tu impressionnes les divinités ! Mais pas moi. Tu peux préserver la meilleure des volontés, les besoins du corps t'empêcheront de mourir. Le véritable ennemie ici ... C'est toi-même. Mais tu es trop obstinée pour comprendre !"Peu à peu, Thorolf cessa de rire en approuvant d'un signe de tête qu'il avait entendu les mots de son interlocutrice. Il s'engouffra lui-même dans la prison, son œil ne quittant pas un seul instant la guerrière. Il ramassa la charogne par le pied, puis le traîna en-dehors de la cellule. Il reprit peu à peu son sérieux en répondant d'une voix froide et neutre : "Tuer pour survivre ..."Il leva son énorme pied au-dessus de la tête du cadavre avant de l'abattre brutalement sur son cou. La nuque céda instantanément en un seul bruit sec et sinistre, la tête s'inclina dans une symétrie absurde. "C'est ce que nous faisons tous. "Cela était vrai. Ils tuaient pour gagner des ressources et permettre à la meute de subsister. Thorolf ne tuait jamais gratuitement ... Il y avait un sens à tous ses génocides. Même lors des tortures dans les bas-fonds, ils ne tuaient pas. Les faibles mourraient de sa main, oui, mais ils les poussaient à s'ouvrir, à évoluer. A rompre ce que tout être est réellement : un animal. Tel un professeur, il apprenait à dompter la bestialité. A l'incarner. L'être le plus pacifique ne confirme pas qu'il est en paix avec soi-même. Il portera toujours ce mauvais côté sadique en lui qui s'éveillera lorsqu'il s'y attendra le moins. Et lorsque ce sera le cas ... Il n'aura aucune notion de maîtriser la bête qu'il est soudainement devenu. Drack était une meute difficile à accepter au sein d'un monde comme Ephaëlya. Eux aussi ne faisait que tuer pour survivre. Même toute la sagesse d'un elfe ne possédait pas l'aptitude à comprendre un aliéné. Tous les pointaient du doigt, même si Drack possédait Sang-Chaud, Hurle-Vent et Croc-Noir comme allié. Ce qui était en soi incohérent au vu de leurs différentes idéologies, mais Thorolf avait su se démarquer par ses paroles tranchants et ses connaissances. Surtout ses connaissances. "Je te donne l'illusion de prendre le contrôle. La vérité, c'est que tu m'appartiens déjà."Il transporta le corps à l'aide de ses bras puissants, la tête de la charogne voltigeant dans tous les sens. Il laissa le geôlier s'en emparer avant de disparaître à nouveau. Il regarda le gardien partir avant que ce dernier ne s'efface derrière l'embrasure d'une lourde porte métallique. Il retourna à nouveau son visage pour croiser celui de la louve. Il regarda ses pieds nus et sales ... Comme si cet élément lui donnait de la matière à y réfléchir aussi intensément. Après une brève pause, ses lèvres s'ouvraient pour venir y déposer quelques réponses : "Tu as tué un père. Je le renvoie à sa famille. Ils apprendront que tu l'as massacré pour une gourde d'eau. Oui, ils vont me croire."Le ton de sa voix était baigné de lassitude et d'une amertume insensible. Fermant les yeux un instant, ses paroles étaient cités avec lourdeurs, choisissant soigneusement ses mots : "Je ne les ais pas torturés. Ils ignorent qu'il y a une prison ici. Mon objectif est de les libérer. Ils pourront sortir d'ici. Ils seront dans l'obligation de vivre sans un père, ni un mari. C'est d'ailleurs ce qu'ils penseront lorsqu'ils se mettront à enterrer le corps défiguré. Mais ... Mère comme enfants, ils se souviendront tous de toi. Et de ce que tu as fais."Il releva son visage en passant une main dans sa barbe tressée. "Tu as pitié de moi ? Eux n'auront aucune pitié pour toi."Le vieux colosse leva son doigt pour le pointer en sa direction, un visage presque compatissant. Paternel, même : "Ne me regarde pas comme cela, je ne fais que dévoiler la vérité. Et la vérité est un luxe que tu ne peux pas modeler. Ni même créer."Il prononça distinctement ses deux dernières phrases tout en arrachant la gourde de sa ceinture avant de s'avancer. Il aurait pu la jeter à ses pieds comme l'autre fois avec sa coiffe. Mais pour la déraisonner, il se baissa et posa le récipient dans un coin du mur. Elle aurait très bien pu partir à cet instant là, mais d'autres gardes à proximité n'attendait que ça. Après tout, il lui avait rappelé qu'il était le seul berger ici. Un berger qui tient en laisse ses créatures par sa force, sa loyauté et son charisme militaire. Il se retourna, puis lui murmura docilement : "Tu as tellement de colère en toi que tu restes faible et aveugle. Je vais te libérer de cette colère."Il recula aveuglément, ne quittant pas le regard de la louve des yeux. Un léger sourire en coin illumina son visage dur et sévère. Le geôlier reprit son poste. Il s'approcha de son maître lorsque ce dernier lui murmura un ordre. Si la femelle jetait la gourde en-dehors, il était dans l'obligation de la lui redonner. Et si elle répétait l'opération, au moins le garde pouvait jouer à la baballe avec le chiot enfermé. Il la regarda une dernière fois, pensant à tout ce qu'il lui avait prononcé. La leçon d'aujourd'hui était terminée. Son corps était dans le besoin. Elle devait se nourrir et s'abreuver. Non, elle n'allait pas mourir. "Rien ne vit. Rien ne meurt. Tout se transforme.Il abaissa la tête, puis se remit en marche pour quitter à nouveau la prison. Il devait lui laisser à nouveau un délai, mais moins long. Son esprit devait être en ébullition, peut-être que son esprit était affaibli. Peut-être qu'elle se mettait déjà en colère contre ses croyances qui divergeaient dans d'autres horizons. Le délai devait être plus court. Elle ne devait pas mourir affamée non plus. Trois jours de plus devraient suffire ... Avec une deuxième leçon mémorable déjà mûrement réfléchie. |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Mer 23 Jan 2013 - 19:41 | |
| Ada fixait toujours le colosse. Elle ne pensait bien sûr pas que son discours l'ait touché, car ce rustre se sentait bientôt trop supérieur à elle pour écouter les paroles d'une misérable prisonnière de guerre, et qui en plus était incapable de se transformer en louve sans être tétanisée. Mais sa réaction fut réellement imprévisible pour la jeune femme. Elle s'attendait à des coups violents, qui l'empêcheraient même de se remettre debout. Et elle aurait préféré ça. Ce fut le pire des coups que cette humiliation. Elle vit sa large bouche dégoûtante s'ouvrir pour éclater de rire. Elle fronçait les sourcils, sérieuse. Il n'y avaient pas pires sévices que de se faire rire au nez quand vous êtes en colère, mais impuissant. Être blessée corporellement n'était rien comparé à la blessure de l'amour-propre, car pour cela, il n'y avait aucune cellules réparant les dégâts. Il n'y avait que le temps qui guérissait. Un très long temps. Elle avait alors envie de se jeter sur lui, de lui arracher la langue pour la lui faire manger. Alors que la jeune femme pensait avoir essuyé le pire, tous ses chiens le suivirent, l'imitèrent. Ada se sentait vraiment très mal, blessée au plus profond d'elle-même, et elle ne l'oublierait pas de si tôt. La honte l'envahissait à mesure que les rires se propageaient dans tous les couloirs des cellules comme un traînée de poudre. Ce sentiment de profonde gêne brûlait ses joues rougies, lui donnait des palpitations dans la nuque, et faisait frémir tous ses muscles en alerte, comme s 'il y avait un danger et qu'il fallait fuir. Sauf qu'elle ne pouvait pas. Alors elle se contentait de se contracter, et de serrer ses bras contre son corps, les poings serrés, et la bouche pincée. Bientôt, elle eut l'impression que sa vision se troublait, ses yeux se clignaient nerveusement. Mais ce n'était pas des larmes. Pas encore.
Dorénavant, chaque mot que prononçait le lycanthrope restait gravée dans la mémoire d'Ada. Et elle ne ferait plus qu'écouter. Plus rien ne sortit de la bouche de la louve après ça. Plus rien ne semblait bouger, même pas une infime mimique sur son visage. Elle semblait immobile, comme une statue faisant partie intégrante du décor. Parfois, ses yeux clignaient. Ada se renfermait totalement, devenant encore plus entêtée qu'au départ après cette humiliation. L'huître qui aurait pu être ouverte avec douceur venait d'être forcée comme un sanctuaire sacré, et alors plus rien n'arriverait à ouvrir la coquille de la jeune femme pour y glisser de nouveaux idéaux. Elle était plus que jamais déterminée. Trop obstinée pour comprendre ? Il n'avait pas pu trouver mieux. Quand il annonça qu'il allait déformer la vérité à la famille du feu fou, même le sentiment d'injustice ne la fit pas broncher. Du moins pas en apparence. Dans sa coquille, elle bouillait, alimentait une colère qu'elle n'avait jamais connu auparavant, même pas avec Rhomyr, qui pourtant lui en avait fait voir de toutes les colères. Mais les mauvais traitements, les sentiments d'impuissance, d'injustice et d'indignation s'accumulaient, et faisaient grandir une noirceur effrayante dans les entrailles de son âme. Il avait réussi à bafouer en un temps records, toutes les valeurs profondes auxquelles la jeune femme était attachée, à savoir la justice, la vérité, et la dignité. Elle pensa alors qu'il n'y avait pas pire ordure que cet homme là, et il comprit très bien ce qu'elle pensait de lui à son regard. Le voir de près le rendait encore plus sordide, avec sa voix tantôt criarde, tantôt douce, et son visage tantôt froid, tantôt malicieux.
Il osait parler de colère, l'accusant d'être trop aveuglée. Il faut toujours balayer devant sa porte avant de regarder devant celle des autres. Même en lui vouant une haine dévorante, elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qui lui était arrivé pour qu'il devienne aussi féroce et violent. Cela ne venait pas de la nature profonde du lycanthrope, car les Nord-Bois lui avaient bien prouvé que cette race pouvait être bienveillante et très civilisée. Cela ne venait que de ce dégénéré, qui avait sûrement été engendré par un autre dégénéré. A être aussi violent, c'est sûrement qu'une colère froide et stagnante s'était emparée de lui, devenant quasiment comme sa seconde mais dominante personnalité. Cette colère lui donnait l'impression d'être différent des autres et supérieur. Il se prenait pour Dieu, croyant faire ce qu'il veut de ses hommes, croyant qu'ils lui appartenaient. Si bestial, dénué d'humanité, habité par la folie. Il semblait jubiler du sort de ses pantins en les torturant, comme s'il tentait de se venger indirectement de celui qui avait provoqué cette colère. Au final, ce n'était qu'une question de pouvoir. Tout venait toujours du pouvoir. Il cherchait à se venger du pouvoir qu'il n'avait pas eu en se prenant pour le berger, et il aimait cette position de force. Ada n'avait pas d'autres choix que de subir ce pouvoir, cette force. Elle avait tenté d'avoir un temps soit peu de force en utilisant les mots, mais il fut plus assassin qu'elle et lui vola le peu de force qu'elle pensait avoir contre lui.
Quand il quitta la cellule, et pour le restant de la journée, Ada se ressassait sans cesse ses souvenirs tout frais, comme pour essayer de digérer cette expérience désagréable. Mais rien n'y faisait, cette colère lui déchirait toujours autant les entrailles, serraient ses boyaux avec ses poings de haine. Elle s'était assise toute droite contre le mur, fixant le gardien avec un air assez menaçant et effrayant. Évidemment, elle doutait bien que le geôlier s'en contre fichait totalement. Elle dormit toujours peu à sa quatrième nuit dans cette prison sale, puante, et infâme. Elle entendait des échos de voix, des ricanements, des cris, des pleurs. La prison était rarement silencieuse. Petit à petit, dans l'obscurité de sa cellule, Ada sombrait. Son dos se recroquevillait au fil des heures, et bientôt, elle se mit en boule dans le coin de sa cellule, sans jamais avoir bougé. Elle restait comme ça, essayant de se reposer, d'économiser ses forces, pour lutter contre la soif. Non, elle n'avait pas l'intention de boire.
Au cinquième jour, un autre besoin était devenu problématique. Pendant tout ce temps, et c'était un record remarquable, la jeune femme avait réussi à se retenir d'uriner. Mais elle n'avait même plus la force de lutter, et alors elle sentit le liquide chaud lui réchauffait l'entrecuisse, et venir s'éparpiller sur le sol en une flaque jaunâtre. C'était un coup de marteau à la dignité de jeune femme. Elle avait envie de pleurer. Son ventre gargouillait, sa gorge la faisait atrocement souffrir. Le chef avait raison, elle se faisait du mal à elle-même, juste pour épater, montrer à quel point elle était forte. Mais le montrait-elle réellement en étant ainsi plus bas que terre ? Elle ne voulait plus y penser. Elle était bien trop mal et épuisée pour commencer à se remettre en question, à réfléchir sur tout ce qu'il lui avait dit. Elle comptait toujours les tours de garde malgré tout, c'était devenu un rituel. Elle savait que ce n'était que le cinquième jour, et elle se dégoûtait d'avoir faibli après si peu de temps. Ce sentiment de faiblesse était arrivé rapidement, sans même qu'elle ne se rende compte. Ce cinquième jour fut assez funeste pour Ada, car elle broya du noir toute la journée, en se blâmant de ses défauts, de sa stupidité, et bien sûr en entretenant soigneusement toute la colère qu'elle avait. A ne rien faire, restant prostrée ainsi dans le fond de sa cellule, elle avait pu dormir par intermittence durant toute la journée, mais ses yeux étaient plongés dans le noir. Elle ne voulait pas relever la tête pour voir cette porte ouverte. Cette issue sans obstacle, qui semblait si simple à franchir, mais que lui arriverait-elle si elle la dépassait ? Elle avait déjà eu un avant-goût au premier jour. La nuit du cinquième au sixième jour, Ada fit à nouveau un rêve.
C'était une pièce sombre, verdâtre. Elle était assise face à une table d'échecs, et semblait affronter le chef. Il lui avait dit qu'elle serait enfermée si elle ne gagnait pas la partie. Elle respectait les règles en avançant un pion un par un, chacun son tour, mais son adversaire ne respectait rien. Il jouait deux fois de suite, avançait trois pions d'un coup. La jeune femme était indignée, et tentait de lui expliquer que ce n'était pas ainsi qu'il fallait jouer, que ce n'était pas conforme au jeu traditionnel d'échec. Mais rien n'y faisait. Quand il la laissait enfin jouer, il reprenait ses deux aiguilles , et commençait à tricoter. Elle baissa les yeux pour observer la pelote de laine, qui était en fait un cadavre empilé sur d'autres cadavres, dont certains avaient des membres dévorés. Elle se lança dans un discours solennel pour lui expliquer que jamais elle ne gagnerait s'il n'était pas loyal. Il lui demanda d'être déloyale, et elle refusa catégoriquement. Les cadavres ouvrirent les yeux (sans se lever) et se mirent à rire pendant assez longtemps. Elle décida alors d'être loyale, mais ce fut impossible, car elle n'avait plus de main pour déplacer les pions. Elle vit alors une grotte parmi le tas de cadavres, et sauta dedans pour aller chercher ses mains. Elle marcha, et croisa une femme qui lui semblait familière. C'était sa mère. Elle lui disait qu'elle avait pris ses mains, et que si elle voulait les récupérer, elle lui donnerait des coups de bâton. La mère se mit alors à courser Ada en criant qu'elle allait lui casser les côtes. Elle courut de toutes ses forces, mais elle n'allait pas vite. Elle avait l'impression d'être redevenue une petite fille, car ses jambes s'étaient raccourcies. Elle ne sut pas la suite du rêve, car elle fut réveillée en sursaut par un nouveau cri déchirant qui était devenu coutumier dans les géôles.
Premier tour de garde de la journée. Sixième jour. Ada n'arrivait plus à supporter cette carence d'eau et de nourriture. Elle savait qu'avant la fin de la journée, elle finirait pas flancher en allant se jeter sur le cadavre qui commençait à pourrir, et à boire cette gourde. Cette gourde était le symbole de sa bataille, et bientôt, le symbole de sa défaite. Elle avait relevé la tête, et donnait des coups de plus en plus insistants sur le corps, et sur l'eau. Petit à petit, ses yeux faisaient des aller-retour entre le corps et l'eau, et elle ne voyait plus que ça. Mais le plus important était l'eau. Elle se disait qu'elle pouvait bien faire un compromis, ne rien manger, mais boire l'eau. Il fut en tout cinq heures après l'aube pour qu'Ada finisse par céder réellement. Elle essaya de se lever, mais à force d'être restée recroquevillée pendant plus d'une journée, tous ses muscles étaient engourdis, et elle grimaça à cette sensation désagréable. Elle se mit alors à quatre pattes, et attrapa la gourde dans l'autre coin délicatement, en essayant de ne pas se faire voir par le gardien. Elle revint vite dans son coin, et ouvrit la gourde, son visage s'illuminant. Elle posa alors à ses lèvres sèches, et fit passer ce nectar de vie. Elle buvait soigneusement, pour ne pas en perdre une goûte, et jamais elle ne fut plus heureuse que de redécouvrir le goût frais de l'eau. Elle s'arrêta, se modérant. Elle voulait en garder un tiers pour plus tard. Elle passa sa langue sur ses lèvres, comme un chat voulant récupérer le plus de particules possibles pour se délecter une dernière fois encore de ce qu'il venait de manger. Même si la faim persistait toujours, au moins le besoin le plus vital venait d'être assouvi. Le reste de la journée, elle commençait à réfléchir à la prochaine rencontre avec le sauvage et rustre « berger ». Comment allait-elle se présenter, allait-elle lui parler, ou garder le silence jusqu'à son dernier souffle. Tout se bousculait dans sa tête, mais chaque idée avait un seul et unique but : partir d'ici. Elle entendit le deuxième tour de garde qui s'effectuait, mais restait plonger dans ses pensées. Parfois elle se levait pour se dégourdir les jambes, elle faisait quelques étirements. Elle ne voulait plus redevenir cette loque qu'elle avait été la veille. Ada était comme ça, un regain rapide, qui ne faisait que renforcer sa détermination, sa volonté, et encore plus sa rancœur. Mais sa colère était devenue plus froide, plus « lucide ».
Premier tour de garde. Septième jour. La prisonnière attrapa la gourde, et bu ce qu'il restait d'eau. Sa stratégie commençait à se peaufiner. Mais elle n'eut pas le temps d'élaborer quoique ce soit de bien structurer, car elle entendit de nouveaux des pas lourds qui descendaient dans les couloirs. Il était de retour.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Mer 30 Jan 2013 - 19:16 | |
| L'instinct est un concept radical, l'outil même de tout être primitif. Il se marie volontiers en palliant une terreur dantesque que l'animal lui-même est capable d'exécuter. Il peut devenir un désir, un rêve ... Mais aussi une illusion. Le début d'une brutalité sans limite ... un haussement d'adrénaline pure. Thorolf ne suivait pas ce concept. Il était ce concept. Parallèlement à sa condition, son nom est "Instinct". Vider les entrailles de l'Homme jusqu'à observer la lumière purificatrice tant promise. Une frontière devait être égorgé pour agir dans un état de conscience, sans permettre une seule réflexion. Une énergie si exquise et brûlante qui ne rendait pas le vieux loup à la hauteur d'une divinité, mais il avait la capacité de devenir un être unique. Les veines pendantes, la sueur froide, le front troué, la rivière de sang qui s'en échappe l'ont permis de visionner le lycanthrope qu'il ne sera jamais. Car mystérieusement et inconsciemment, ce lycanthrope, il l'a toujours été. Mais que dire de l'instinct qui embrasse et embrase sa démence en parcourant des chemins tortueux sans distinguer une seule petite lumière au bout du couloir ? Thorolf ne se sentait pas vivant. Ni mort. Il était une entité, un parasite. Un automate de guerre. Puisant son sang dans la boue, il n'a été qu'un orphelin se vidant de ses plus sombres désirs derrière son passé ensanglanté. L'amertume de son passé l'a ébranlé au point de créer une masse chaude de bave qui inonda régulièrement sa barbe virile. Cela le rendait aphone derrière son regard d'aliéné qui exprimait tout son amour pour le meurtre en face d'un mur blanc imaginaire. Une cloison, une isolation de son esprit. La mélodie si délicate de la tuerie ne devait rater aucune gamme, n'engendrer aucune fausse note, sans quoi son cœur serait brisé. Cette mélodie titanesque entre hurlements de dépravations et de longues éjaculations sanguines devait accompagner ses mouvements répétés avec la nuque. En avant, en arrière, en avant, en arrière ... En avant, en arrière, EN AVANT EN ARRIERE EN AVANT EN ARRIERE !!! Tout n'était que folie ... Tout le monde était fou ... Tout le monde, sauf lui ... Cette définition de la folie faisait désormais partie de son passé. Sa vie avait désormais un prix. Thorolf possédait dorénavant des convictions, la loyauté d'un peuple et surtout la profonde crainte de plusieurs clans ennemis. Et surtout une nouvelle violente tendresse exécutée par sa chienne. Sa reine. Son amour. Le cannibale se trouvait toujours dans les entrailles de la prison à exactement deux niveaux supérieurs de là où se trouvait cette prisonnière qui parvenait encore à lui tenir tête ... Mais pour combien de temps ? Bien plus efficace qu'une pince, le temps était l'outil capable d'extirper et de modeler l'esprit. Le niveau de cette prison était définitivement particulier. L'air était déjà plus respirable. Mais surtout car ce secte représentait le niveau de la natalité. Plusieurs femmes se reposaient dans des cellules avec un confort soigné. Elles ne manquaient pas de ressources. Ni même de compagnie. Elles étaient pour la plupart d'entre elles des mères porteuses à l'abri de n'importe quel danger. Thorolf soignait les plus fidèles à sa cause comme l'amour d'un père devant ses nombreuses filles. La prison était son cœur. C'est là, dans ce lieu où le taux de natalité et de mortalité devenaient tous les deux élevés. Entre les tortures sanglantes des niveaux inférieurs et les naissances de nouveau-nés dans les niveaux supérieurs, la prison était l'infrastructure vivante de la forteresse. C'est là où la déshumanisation était mise en place. Mais c'est également là où les premiers nourrissons sortaient du ventre de leur mère dans le but de devenir de féroces guerriers et de grands mangeurs. Le chef de meute faisait face à une toute autre prisonnière. Elle démontrait enfin une ouverture, une faiblesse après l'avoir travaillé encore et encore sans lui donner un seul instant de répit. Thorolf ne lui avait pas infliger d'attaques physiques ... Mais la violence de ses mots tranchants ont réussi à pénétrer à l'intérieur de sa mémoire. Et durant cet instant précis, elle ne se souvenait même plus pourquoi elle se trouvait enfermée et si démoralisée : "Pour ... Pourquoi me faites-vous ça ... ?"Assis devant l'entrée de la cellule, Thorolf l'observa sans même cligner une fois des yeux. Son œil perçant aurait pu traverser la totalité de son corps comme une lance meurtrière. Son corps resta entièrement immobile, mais sa voix ... Sa voix devenait paternelle : "On ne peut briser un Homme comme on pourrait briser un chien ou un cheval. Plus tu frappes un homme, plus il se tient droit. Pour briser la volonté d'un Homme, pour le soumettre, il faut fissurer son esprit."Elle répliqua immédiatement en un souffle : "Tuez-moi ..."Elle demandait qu'il la tue. Enfin, elle était là ! Juste là, à ce moment précis! LA FATALITE ! La finalité d'un être ! Le craquement de l'aube qui apporte son quota de cadavres démembrés suite à une violente guerre ! L'opportunité de prendre une vie, de l'extirper hors et de ses os de sa carapace charnelle. De déformer ses lèvres pulpeuses, son visage féminin qui garde encore une lueur de défi, de plonger sa lance en-travers de sa gorge avant de remuer jusqu'à extraire toute la sauce naturelle de la vie. Il voulait retirer sa colonne vertébrale, aiguiser suffisamment un bout afin de le planter profondément dans son ventre. L'appétit du sang l'appela, il lui murmura des paroles sordides qui éclipsa le paysage. Les alentours avaient cessé d'exister. Il n'existait qu'elle, entourée d'un halon lumineux, indiquant une nouvelle victime, une proie à désosser comme à dépecer sauvagement. Oh ... Thorolf allait commencer par cette poitrine bondissante qui réclamait toute son attention. La traversée d'une lame entre ses deux collines jumelles et rondes ... La pénétration du métal froid en déchiquetant tout ce tissu mammaire. Détruire les valeurs de son corps qui fait d'elle, une femelle. Il voulait mordre sa chair rouge et osseuse ... La viande qui l'enveloppait ne devait pas être gâchée. Elle était à lui. Elle l'appartenait. Mais le colosse se mit à pousser un rire sans aucune joie, murmurant d'un ton directe : "Je t'ai déjà tué."Il se leva, prêt à poursuivre un entretien avec un autre prisonnier. "Maintenant, il faut renaître."Son père l'aurait compris. Car lui aussi avait volé la vie de son propre fils. Détruisant ses rêves de louveteau, c'est à coups de griffes que le vieux titan dût subir le courroux de sa figure paternelle. Mais à quel prix ? Eh bien, le prix était juste. La manière pouvait être pragmatique, elle aurait pu être efficace. Oui, elle aurait pu ... Si Thorolf n'avait pas fui les siens. D'un pas lent, il sortit de la cellule pour en rejoindre une autre ... Et il suivit ce même rythme durant les trois jours qui séparaient de leur prochain entretien avec la louve aux cheveux d'or. Dégoulinant de sueur, Thorolf roula sur le côté en haletant gravement comme un fauve épuisé. Les trompes pleines, Héra se laissa retomber à ses côtés, ses parties génitales encore entièrement humides. La nuit du 2ème jour avait commencé. Et Thorolf avait baisé comme un dieu. Le sang s'échappait de leurs plaies béantes, les nombreuses griffures et contusions n'allaient pas disparaître tout de suite. C'était tout ce que cette nuit pouvait l'apporter de bénéfique. Héra se glissa contre lui en mordant son cou presque jusqu'au sang, histoire de démontrer une affection quasi-violente et douloureuse que le cannibale approuva d'un grognement de contentement. Il l'enveloppa de ses bras puissants avant de sombrer dans un sommeil tout aussi douteux … Et sauvagement érotique où le sang coulait bien plus rapidement que le liquide séminal. L'aube craquela dans les cieux, balayant les reflets de la nuit par de nombreux rayons de soleil orangés. Les yeux assombris, Thorolf se prépara à une nouvelle journée où la douleur et la souffrance allaient à nouveau naître. La seule différence entre lui et un psychopathe, c'était que lui ne causait pas autant de dommages gratuitement. Il y avait un but à cela. Une sordide conviction, mais une idéologie tout de même. Il se rappela de cette guerrière, cette fidèle des Nord-Bois … Il ne l'avait pas encore souligné à voix haute, mais l'odeur pullulant de sa chaire avait suffi à s'infiltrer aux plus profonds de ses narines. Les lycanthropes avaient du flair et Thorolf n'échappait pas à cette règle. Mais elle devait être brisée. C'était après tout une élue. Une entité qui pensait vivre en exposant une puissance qu'elle ne possédait pas. De la fumée pour les yeux. Elle était aveugle et entrait dans ce système "démocrate" qu'un être-vivant devait suivre. Elle ne connaissait ni la réelle signification de la douleur, ni la joie la plus ancestrale. Encore moins la liberté. Et surtout, elle ne se connaissait pas encore d'elle-même. Le cannibale ne les façonna nullement à son image. C'était eux, poussés par une fougue primitive, qu'ils voulaient lui ressembler. De retour à la prison, il tenait à la main un bol de fruits. Une modeste récompense pour aider la prisonnière des Nord-Bois à donner un sens à la prochaine leçon. Elle lui avait prouvé sa force physique. Il était curieux de savoir jusqu'à quelle limite elle pouvait entrer en contradiction avec son propre esprit. Et ensuite, il fallait accélérer le processus. Tout était mûrement planifié. Il passa devant la cellule de la femelle avec le bol de fruits à la main, exposant ouvertement un élément visuel et délicieux avant de le remettre au garde. Ce dernier n'y toucha pas. Le vieux lycanthrope rebroussa chemin d'un pas lourd, tout en respirant fort pour emmagasiner le plus d'air possible. Vêtu d'un seul pan de fourrure qui lui arrivait jusqu'aux genoux et de deux gants de fourrure, le colosse descendit les escaliers d'un étage puis longea les couloirs jusqu'à arriver à une cellule précise. Immobile, un homme au bord de la dépression regardait ses pieds. Thorolf se chargea lui-même de le bâillonner, puis de lui couvrir la tête à l'aide d'un sac de lin qu'il nouait soigneusement derrière la nuque. De même pour le prisonnier de la cellule voisine. Les deux gémissaient silencieusement, ne voulant pas attiser la colère divine du cannibale. Thorolf attrapa leur bras, puis les amena en direction d'une geôle spécifique. La sienne. La prisonnière des Nord-Bois. Une fois arrivée, elle le regardait avec une pointe de surprise dans ses yeux, peut-être qu'elle ne s'imaginait pas de le voir aussi tôt. Malgré la puanteur de l'urine et du corps en décomposition à l'intérieur de la cellule, Thorolf ne regarda qu'une seule et unique chose : elle se tenait debout, le dos droit. Une preuve que la gourde d'eau lui avait servie. Mais le chef de meute ne fit aucun commentaire là-dessus, c'était inutile de lui faire regretter un geste qui lui avait permis de vivre encore ces derniers jours. Il força les deux mâles enchainés à entrer dans le cachot, puis de les mettre à genou devant la femelle. Puis sans même se préoccuper d'eux et de la suite des événements, il interrogea simplement la prisonnière : "As-tu bien dormi ?"Réponse ou non, il marqua une légère pause avant de reprendre. Son torse dévoilait une multitude de muscles usés et de cicatrices profondes, marquant ce corps comme l'effigie de son expérience de nombreux conflits. "Je n'ai pas oublié notre entretien précédent … Et je n'ai pas oublié que nous avons parlé de contrôle." Son visage resta de marbre, aussi froid et solide qu'une pierre abandonnée. Le contrôle … Comme si des notions de victoire ou de défaite existaient dans un monde pareil. Dans l'univers des Drack. Et c'était d'ailleurs la raison de son combat à elle. La raison qui l'a poussé à s'abstenir autant pour combler les besoins de son corps avec un peu d'eau fraîche et potable. Elle avait besoin de visualiser un ennemi, de l'imaginer … Et qui de mieux que Thorolf pour occuper ce rôle ? Néanmoins, lui n'était que spectateur. Il était encore moins un adversaire. Il regardait la louve se battre contre elle-même, contre ses pulsions et sa morale. Typique d'un Nord-Bois. Mais également de n'importe quel autre lycanthrope dans la hiérarchie moyenne. Le vieux colosse présenta la situation en ouvrant les bras pour désigner les deux prisonniers : "A ta gauche, je te présente un voleur appauvri et affamé. Il a volé des vivres à une famille dans le besoin en privant leurs enfants de se nourrir convenablement durant trois semaines. Un des nourrissons est gravement malade. C'est un geste intolérable"Le prisonnier ne répondit rien. L'envie de gémir était devenue un fardeau trop lourd pour ses lèvres. "A ta droite, voici le soldat qu'il l'a poursuivi pour le remettre en justice. Seulement, durant la lutte, il a maladroitement mit le feu à la maison du voleur en réduisant l'infrastructure en ruines. La mère du voleur, innocente et parfaitement honnête, se trouve sous les décombres. C'est aussi un geste intolérable." Il baissa les bras, fixant la louve de son œil valide. Un léger sourire ironique ponctua ses prochains mots : "Tu penses avoir le contrôle ?""Même le contrôle de ton corps ?", avait-il voulu terminer. Mais ce n'était pas nécessaire, elle avait déjà compris où il voulait en venir. Et c'était une réponse qu'elle ne pouvait qu'effleurer sans se décider en cet instant. Thorolf allait l'aider à prendre non une décision, mais bien sa décision. "Alors, soit. Je t'offre le pouvoir de choisir."Thorolf lui tendait une courte lame aussi longue que son index. Assez pour égorger un homme ou le frapper dans le cœur sans être un potentiel danger pour lui et le gardien de cellule. Il ne jeta pas la lame à ses pieds, ni même lui força à prendre l'outil. Le bras du chef resta tendu, la lame reposée sur sa paume. Elle devait le prendre. Elle avait le contrôle. Le cannibale n'attendit pas pour clarifier en cas de refus : "Autrement, j'ôterai le sac qui leur couvre la tête, puis je les tuerai un par un en brisant leur crâne avec l'aide de ce … caillou, là ! Pas plus gros que mon poing. Mais l'agonie sera lente, atroce et ils t'imploreront à visage découvert, ils te maudiront de ne pas avoir fait un choix en crachant du sang, de la sueur et des larmes. Ton visage sera le dernier cadeau qu'ils emporteront avec eux avant de relâcher leur dernier souffle."Thorolf resta derrière les prisonniers, ces derniers étant agenouillés en bloquant l'entrée du cachot. Le chef de meute murmura vivement, soulevé par la passion et une colère excitante qui anima ses paroles : "En ce moment, tu incarnes leur rédemption. Une sauveuse pour l'un, un ange exterminateur pour l'autre ! Tout deux débordent de peines et de regrets. Ils ne peuvent pas te voir, tu es invisible à leurs yeux. Ils n'auront aucun souvenir de ta personne. Rappelle-toi, tu peux en sauver un. Mais la question serait plutôt : veux-tu au moins les sauver ?" Qui choisir ? Le voleur affamé ? Le soldat maladroit ? Ou leur infliger une ultime punition pour leur acte impardonnable ? Thorolf essaya de rester entièrement impassible, évitant de montrer un quelconque signe qui pourrait influencer la prisonnière à prendre une décision ... Mais son regard était triste. Fatigué. Il voyait les fantômes de son passé au-delà de cette problématique, leurs formes étroites et transparentes déteignant sur les murs aussi noir que l'ébène. Il l'avait menti. Elle n'incarnait pas leur rédemption à leurs yeux. Ces hommes, il s'en foutait éperdument. C'était elle, la cible. Elle allait entrer dans sa propre rédemption après ce choix décisif et encore incertain. Sous le regard de Thorolf. Sous le regard imaginaire de la famille Gunnar. |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Lun 11 Fév 2013 - 19:20 | |
| Le chef ne manquait jamais d'imagination. Ce jour-là, il avait amené deux prisonniers dans sa cellule, et les avaient agenouillés devant elle. Elle ne savait pas encore ce qu'il attendait d'elle. Il lui demanda si elle avait bien dormi, et elle se contentait de le regarder froidement. Dans ce silence, on pouvait entendre l'écho des gouttes qui tombaient dans les prisons humides et crasseuses. Elle le fixait toujours, comme elle l'avait toujours fait depuis leur première rencontre, mais jetait quelques fois un coup d’œil bref aux deux hommes dont les visages étaient camouflés. Il expliqua les histoires respectives des deux hommes. Tous deux avaient leurs tort, mais qui n'en avait pas ? Quoique la jeune femme tendait plus pour le soldat, qui avait des objectifs plus honorables dans sa vie, que ce coquin de voleur, cela ne faisait aucun doute. Rien que le mot justice fit relever les commissures de sa bouche de façon évidente. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas entendu ce mot.
L'infâme ne tarda pas à dévoiler ses intentions à Ada. Avec son petit sourire qu'elle aurait tant aimé écorché, il lui tendit une petite lame qui ressemblait à l'outil de travail d'un barbier. Tout ce qu'il lui disait l'intéressait beaucoup, car elle avait beaucoup à répondre. Elle croisa les bras, d'un air grave, et réfléchit à sa « proposition ». Puis d'un air résigné, elle s'avança et attrapa d'une main tremblante la petite arme. Elle se remit dans le fond de sa cellule, face aux deux prisonniers, et baissa la tête d'un air triste. Mais tout cela n'était qu'une comédie pour duper le colosse. Car l'instant suivant, elle poussa un petit rire. Cela lui donnait des airs de démente. C'était sûrement la première fois qu'elle se montrait aussi joviale. Cela montrait que bien qu'elle pensait contrôler la situation, les jours passés dans ces lieux lugubres et fous s'étaient imprégnés sur ses comportements. Ce n'était que le début dans l'entrée de la folie, le tout début... Peut-être était-ce aussi un moyen de faire évacuer la pression, la nervosité. Elle s'arrêta de rire pour lui répondre :
Vous m'offrez le pouvoir de choisir ? Cela ne s'offre pas. Nous avons toujours le choix. J'ai choisi, il est vrai, de boire cette gourde, mais j'ai choisi de ne pas dévorer ce cadavre comme une bête dénuée de raison, soit disant passant comme vous. Vous savez...le peu de confiance que j'aurai pu vous accorder, vous l'avez brisé en me mentant et en me faisant vivre une injustice. Alors, qui ne me dit pas que leurs histoires sont fausses ? Et tant bien qu'elles seraient vraies, je sais pertinemment qu'ils ne sortiront jamais vivants de ces prisons : personne n'en sort vivant. Alors que ce soit moi qui tue l'un d'entre eux, ou vous qui les tuiez d'une morte lente, la fin est la même : ils mourront et ne reverront jamais la lumière du jour. Je ne peux pas les sauver, ils sont déjà condamnés. Enfin, je ne suis en aucun cas responsable de leur mort, puisque c'est vous qui allez les tuer. C'est vous qui, avec vos mains, fracasserez leurs os fébriles et leurs crânes. Pas moi. Et c'est là toute la différence. Je fais donc le choix de ne pas choisir. J'espère que je n'ai pas trop contredit vos petits plans pervers...
Elle lui renvoya son même sourire ironique, paraissant encore plus insolente qu'elle ne se l'était montrée auparavant. La jeune lycanthrope continuait tout de même à le vouvoyer, comme si elle le respectait...ou le craignait ?...ou l'admirait ? Elle était fière d'elle, d'avoir ainsi contre-attaquer. Pour elle c'était une victoire. Néanmoins, elle savait qu'il allait exécuter ces deux hommes devant ses yeux. Elle avait déjà prévu de tourner le dos à la scène et de boucher ses oreilles. Peut-être pour ne pas se sentir coupable ? Elle croisa les bras, n'ayant toujours pas relâché la lame qu'elle avait dans la main. Il venait de lui donner un objet précieux, et elle n'avait pas l'intention de le rendre docilement. Elle se débattrait comme une furie, se servant de l'arme, si on tentait de la lui reprendre. Qu'allait-il faire à présent ? Ada s'attendait à la même réaction futile : il se servirait sûrement de l'appui de ses moutons pour rire et l'humilier à nouveau. Mais arriverait-elle à le supporter à nouveau ?
Même si elle ne voulait pas se l'avouer, le fait d'avoir tué un homme, de l'avoir étranglé ne l'avait pas laissé de marbre. Oui, c'était dans le simple but de survivre, mais pourquoi avait-elle cherché à survivre, tout en pensant qu'elle ne sortirait jamais vivante de cette prison ? Elle y pensait souvent, en essayant de se déculpabiliser, en rejetant la faute sur ce chef cruel et totalement fou. Et c'est exactement la même chose qu'elle faisait à ce même instant. Elle se débarrassait de toute responsabilité pour n'avoir rien sur la conscience. Ou bien était-elle, sans s'en rendre compte, en train de se débarrasser de sa conscience ? La folie arrive sans prévenir et sans jamais se montrer, elle se construit invisiblement et progressivement. Jusqu'à devenir votre personnalité propre. Mais rien n'était encore joué, Ada prendrait peut-être conscience que la folie s'installe, et dans ce cas-là, elle lutterait plus vaillamment pour s'accrocher à son humanité.
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Jeu 11 Avr 2013 - 0:15 | |
| Les yeux sales et asséchés, les prisonniers sanglotaient le coeur ouvert de tristesse et d'allusions grotesques. L'organe devenait aussi noir que leurs nouveaux idéaux, rongé par une volonté solide de survivre toujours un peu plus ... Jamais pour une longue durée ! Mais ... Juste un petit peu plus. Encore un peu plus. A nouveau, juste un petit peu plus. De quoi espérer. De quoi attendre qu'un miracle s'abatte dans leur esprit pour les réveiller et les extirper de la noirceur de leur crime. La solution facile, être pardonné du mal occasionné en s'enfuyant dans l'espoir de retrouver une vie normale. Conneries. L'évolution de leur vie stagnait jusqu'à un horizon sans profondeur ni surface. Pas même une ligne horizontale pour délimiter le cheminement. Ils devaient larmoyer leur sort, il le fallait. Car les larmes sont les dernières gouttes d'une humanité qui recherche à être préservée. D'un guerrier qui se rebelle encore et toujours un peu plus. Un guerrier qui refuse d'embrasser la mort, préférant embrasser sa paire de couilles suante avant de relever fièrement la tête, le dos droit. Physiquement, cette femelle ne portait pas de couilles. Mais la même volonté de lutter brûlait dans son regard comme un prédateur banni par son peuple ou un ange exterminateur en manque. Malgré cette force de caractère, elle restait aveugle. Bercée par l'illusion et ses mensonges. Thorolf ne tuait pas. Il transformait. Et c'était aux condamnés de décider librement de leur sort. S'ils veulent pleurer. Gémir. S'uriner dessus par crainte. Par folie. Ou passer au-dessus de toutes les faiblesses d'un Homme.
Soudain, un rire s'extirpa de ses lèvres. Léger mais parfaitement audible. Thorolf n'afficha aucun sourire, de peur de briser une nouvelle réponse qu'elle pouvait lui donner. De même, cette réponse ne tarda pas car elle enchaîna ensuite un monologue qui justifiait sa condition. Ou plutôt qu'elle révélait ses pensées à voix haute. Thorolf l'écouta sagement sans l'interrompre :
"Vous m'offrez le pouvoir de choisir ? Cela ne s'offre pas. Nous avons toujours le choix. J'ai choisi, il est vrai, de boire cette gourde, mais j'ai choisi de ne pas dévorer ce cadavre comme une bête dénuée de raison, soit disant passant comme vous. Vous savez...le peu de confiance que j'aurai pu vous accorder, vous l'avez brisé en me mentant et en me faisant vivre une injustice. Alors, qui ne me dit pas que leurs histoires sont fausses ? Et tant bien qu'elles seraient vraies, je sais pertinemment qu'ils ne sortiront jamais vivants de ces prisons : personne n'en sort vivant. Alors que ce soit moi qui tue l'un d'entre eux, ou vous qui les tuiez d'une morte lente, la fin est la même : ils mourront et ne reverront jamais la lumière du jour. Je ne peux pas les sauver, ils sont déjà condamnés. Enfin, je ne suis en aucun cas responsable de leur mort, puisque c'est vous qui allez les tuer. C'est vous qui, avec vos mains, fracasserez leurs os fébriles et leurs crânes. Pas moi. Et c'est là toute la différence. Je fais donc le choix de ne pas choisir. J'espère que je n'ai pas trop contredit vos petits plans pervers..."[b]
Elle conclut cette longue explication par un sourire proche du sarcasme. Des remarques personnelles pour un jugement si hâtif et ... faussé. A quoi cela lui servirait de tuer tout le monde ? Les condamnés ici vivaient et sortait de ce purgatoire. Jamais le cannibale ne tuait. Dévorer la vie de quelqu'un, c'est quelque chose de gratuit et d'inutile. Une action non-nécessaire. Et en parlant d'actions, le chef de meute justifiait chacun de ses actes. La prison ? L'augmentation de son peuple. Les prisonniers qui se dirigeaient dans les abattoirs ? Des ressources alimentaires et des revenus suffisamment haut pour faire fonctionner un fructueux commerce. Thorolf inclina la tête vers elle en haussant le sourcil, sincèrement étonné :
[b]"Quel plan ?"
Lentement, ses mains se mettaient au-dessus des cagoules pour les retirer lentement. Les visages dévoilés, il continua d'une voix glaciale et légère :
"Tu penses sérieusement que j'ai un plan ? Nous ne parlons pas de stratégie, encore moins d'organisation ici. Nous parlons de thérapie. Il est temps que tu t'en rendes compte. Tu es une chanceuse de m'avoir, j'ai beaucoup d'expérience dans ce domaine."
"Depuis le début, tu ne fais que montrer cette faiblesse pour que je sache combien la culpabilité peut te ronger. Tu me rends la tâche facile. Cache-la au moins, complique donc mes plans comme tu le dis si bien ! Sois forte ! Regarde-toi. Tu es une prophète meurtrière à leurs yeux. Et tu serais encore capable de les pleurer parce que m'auras ordonné de les tuer. Tu les condamnes tout deux pour une cause dénaturée : ta propre frustration. Embrasse ton paradoxe, tu es déjà folle à liée, tu n'es rien pour moi. Mais je suis là pour te récupérer."
Il jeta les cagoules derrière lui avec un sourire neutre, se baissa à terre puis s'empara d'une brique à moitié brisée. Il la contempla durant un bon moment, comme si cette pierre pouvait être capable d'éradiquer tous les maux et les souffrances d'un être-vivant. Une arme glorieuse et ancestrale. La pierre. Le premier meurtre de ce monde s'est effectué avec la pierre. Suivi par des génocides par des lances et du silex aiguisé. Sans quitter la pierre humide des yeux, il continua :
"Tu peux te voiler l'esprit, mais pas les yeux. Mes mains sont les tiens. Je suis ton instrument. C'est à moi de suivre ta thérapie et jusqu'où tu peux m'emmener. Tu as pris une décision. Tu m'ordonnes de prendre ses vies. C'est ta volonté. Moi je ne fais qu'obéir."
Un seul coup parvint à défoncer la moitié du visage d'un des prisonniers. Des dents et une épaisse couche de salive sanguine furent éjectés de sa partie buccale déformée. Ce dernier commençait à hurler comme un terrible aliéné, affecté par une douleur fatale et une angoisse terrifiante.
"Comme ce n'est pas à un soldat de décider à la place de son général d'exterminer l'ennemi. Mais tu es encore trop dégoutée pour te rendre compte de ce que tu décides réellement."
Sa main se propulsa à nouveau pour détruire le faciès du condamné. Thorolf ne s'arrêta qu'après être sûr que les nerfs du cadavre même ne pouvaient plus émettre de fréquences dans tout le système nerveux. Son visage avait complètement était défoncé et à moitié fondu, face contre terre. Son camarade poussa un haut-le-cœur avant de se reprendre de justesse en regardant ailleurs. Ses yeux cherchaient à s'accrocher à quelque chose de sain, un espoir ... Comme le fait de regarder la femelle qui la condamnait.
"Sa ... Salope ! J'espère que tu seras la prochaine ! Pourriture ! Qu'est-ce que je t'ai fais ?! Qu'est-ce ..."
Thorolf posa simplement sa main sur les cheveux du deuxième prisonnier, le soldat, l'intimant de se calmer ... Avant de porter un premier coup. Beaucoup trop puissant à son goût. Le prisonnier recracha une couche de sang avant de retomber à plat ventre. Son corps secoué de spasmes incontrôlables, il se noyait dans son propre liquide de vie rougeâtre. Le cannibale grogna sourdement ... Il n'aimait pas être interrompu. Même si la réponse donnée devait être sa dernière volonté. Peu à peu, il devenait indifférent à cette soudaine action en jetant le caillou derrière son épaule, ses mots continuaient à sortir de ses lèvres :
"Tu veux devenir comme lui ? Comme tout ceux qui m'implorent de les libérer ? Nous savons que si je le fais, ils s'enrôleront dans des troupes ennemis en quête de vengeance pour m'abattre. A mes yeux, c'est risible ... Car je les tuerai pour de bon. Mais bordel, quel gâchis ! Tu dis que je suis un boucher qui ne laisse ni espérance de vie ici ?"
Il s'approcha lentement d'elle, les bras levés et ensanglantés pour capter son attention.
"Si les gens ne sortiraient jamais d'ici ... Pourquoi mon peuple est si grand ? Tu penses que je tue ceux qui méritent de vivre ?"
Il savait que la lame de barbier était serrée au fond de sa main ferme. Il ne tenta pas de s'approcher de plus près, son regard de femme ne quittait pas le sien. Cherchant une opportunité ou un moment précis pour se défendre, peut-être.
"Tu peux garder l'outil, je ne vais pas te le prendre. Les lames servent à tuer."
Il recula de quelques pas en arrière, puis se retourna vers le geôlier pour prendre le relais. Cette nuit, il la surveillerait. Le garde partit en souriant, il pourra enfin goûter à l'air pur et naturel des marécages . Un air si vivifiant qui manquait à tous les condamnés. Thorolf entra à nouveau dans la cellule, le bol de fruits à la main. Il la déposa au centre de la cellule, puis s'assit contre le mur à côté de l'entrebâillement. Les cadavres restaient totalement inertes autour d'eux. Il se mettait face à face, ne la quittant pas des yeux pendant un long qui lui parut éternel. Enfin, il souffla froidement : "Je t'admire."
Il soupira en secouant négativement la tête.
"Mais tu es encore bien plus faible que tu ne le penses. Croire à tes mensonges avec une telle force ... Ca ne doit pas être facile. Juste acceptable pour anesthésier tes ressentiments dans le but de sauver tes valeurs. Mais que veux-tu faire de plus après tout ... Dans ce trou, il n'y a rien à faire. Tu te trompes. Depuis le début, tu n'as rien à m'apprendre. Mais tu as encore tout à me prouver.
Il attrapa un cadavre par les cheveux pour le ramener vers lui. Il examina attentivement les plaies ouvertes, comme un chirurgien obnubilé par son travail.
"Tu sais pourquoi je suis là ?" |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Jeu 11 Avr 2013 - 1:24 | |
| Ne pas croiser les regards des condamnés aidait la justicière à se débarrasser de toutes responsabilités. Mais ce fut plus dur de ravaler ses regrets quand elle aperçut les visages terrifiés de ces deux hommes. Elle penchait naturellement pour le soldat, qui avait agit par devoir. Pourtant, elle n'avait pas bronché une seule fois face à son désarroi, et l'espoir qu'il plaçait en elle. Ada se méfiait trop, avait trop été trompée pour oser faire un choix. Si elle avait choisi le soldat, aurait-il fait exprès d'épargner l'autre ? L'aurait-il obligé à tuer celui qu'elle voulait sauver ? La lycanthrope anticipait encore et toujours, voulant toujours un temps d'avance sur son adversaire. C'était une course, une poursuite abstraite entre Thorolf et Ada. Elle était la petite souris qui tentait d'échapper aux griffes de la folie du grand méchant loup. Mais la petite souris allait contre les règles du jeu, défiant le loup du haut de sa petite taille ridicule qui ne cessait de le faire rire. La petite souris savait pertinemment qu'elle finirait dans les griffes du loup, déchiquetée. Alors elle tentait de lui résister jusqu'à son dernier souffle, pour emporter cette victoire dans sa tombe. Comment avaient agi comme elle avant ça ?
Il lui parlait de faiblesse et d'aveuglement. Elle restait impassible, tandis que le colosse continuait de parler. Elle avait l'impression qu'il rabâchait toujours le même discours, et elle pensait toujours la même chose, campant sur ses positions. C'était un dialogue de sourd. Pourtant, il y avait une part de vérité dans ce qu'il disait. Ada se mentait à elle-même, se cachait derrière le grand mur de ses idéologies de justice et de devoir. Ce mur avait été construit au fil du temps, par son éducation surtout. Les violences et les privations pour la rendre encore plus performante, les punitions quand elle tenait de s'éloigner des valeurs de son défunt père. L'aînée devait perpétuer la tradition, peu importe son âge. Derrière ce mur, se cachaient toutes les envies et les folies, les plaisirs opprimés, oppression apprise de son éducation dure. Cette éducation ne l'avait pas rendue folle, au contraire, elle lui avait permise de s'accrocher à ses espoirs, et d'être rationnelle, toujours au plus près de la vie pour appliquer son devoir. Mais ce trop plein de rationalisation l'avait rendue un peu apathique et rigide. Les compromis étaient impensables. Ce que faisait Thorolf, c'était s'élancer dans le mur tête baissée. Mais il ne faisait que se cogner violemment, contre la pierre...
Comme cette pierre qu'il ramassa. Elle ressemblait à une des briques qui avaient édifié son mur inébranlable. L'avait-il alors ébranlé, en arrachant cette brique pour fracasser les crânes de ces hommes ? Ces hommes qui comptaient sur elle, et pour qui elle n'a rien fait. Au final, elle se sentait impuissante. Quand elle vit le premier homme tomber, elle resta immobile et imperméable à la situation, au sang qui venait se répandre sur ses chaussures. Quoiqu'on put voir quelque chose de changer sur son visage. Ses traits se durcirent, et sa paume enserra ardemment la garde de sa petite arme, tandis qu'elle baissait les yeux sur le supplicié agonisant. Une pierre venait d'être arrachée du mur idéologique d'Ada, et par compensation, elle renforçait les fondements de ses croyances. Elle se fermait un peu plus à la transformation que Thorolf voulait opérer, en se répétant à quel point il était abominable et immonde. Elle fut tellement fermée, que rien ne transparut quand le dernier survivant, le soldat, l'insulta, et finit par succomber aussitôt après.
Elle recula d'un pas quand il s'avança, lui offrant le spectacle de son carnage. Pas même une expression de dédain ou de dégoût passa les mailles de son visage de marbre. La peur ? Elle s'était envolée, laissant place au courage et à l'autorité qui lui avait permis de monter en grade dans sa carrière militaire d'antan. La lycanthrope ne le quittait pas des yeux, et rien non plus ne pouvait se lire dans son regard. Aucun sentiment de supériorité ou d'infériorité, aucun désir de vengeance, aucune haine. Juste la profondeur de son regard bleuâtre, qui semblait vouloir le percer, sans que lui ne puisse plus rien lire, ne puisse plus rien décoder d'elle. C'était sa nouvelle stratégie de résistance, ne plus se laisser emporter par l'impulsivité de ses idéologies. Simplement attendre et observer en silence.
Il parlait, il parlait. Puis il posa une question. Elle continuait de le regarder, sans répondre. Mais le silence l'incitait à poursuivre son interrogation, à apporter une réponse lui-même.
Au même instant, Ada se demanda dans son fort intérieur : combien de litres de sang couleraient encore dans cette petite cellule crasseuse ?
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Ven 26 Avr 2013 - 18:50 | |
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| Sujet: Re: Condamnée à la bestialité [+18] [PV Thorolf Gunnar] [Terminé] Sam 27 Avr 2013 - 2:33 | |
| La peur...La douleur...Ada s'y était habituée à force de rester enfermer. Son instinct de survie, et sans doute aussi ses idéaux d'un monde juste et ordonné, avaient pris le devant, lui insufflant le courage d'une guerrière. Inébranlable, les manières de Thorolf la répugnaient au fur et à mesure qu'elle apprenait à le connaître. Arrogant à souhait, se cachant derrière de jolis faux, et feintant une sagesse qu'il n'avait pas. Il n'était que prétention, et ce n'était que du vent. Il n'avait rien d'intéressant car lui-même ne s'intéressait pas à elle. Il ne voulait d'elle qu'un soldat de plus dans son armée de chien, il ne pensait qu'à sa petite personne. C'était un mauvais chef, sans aucune envergure à part la violence et les belles paroles. Il était l'incarnation même de tous les vices contre lesquels elle s'était battue toute sa vie d'humaine...Et peu importe qu'elle soit devenue une Bête qu'elle chassait, enfin de compte il fallait savoir tirer les avantages des inconvénients : sa force et tous ses pouvoirs acquis avec sa transformation ne pouvait être qu'un avantage pour sa quête de l'Ordre et de la Civilisation.
Le colosse l'avait enfin laissée tranquille, elle s'était assise dans sa cellule. Elle contemplait les flaques de sang qui venait apporter de la couleur à ce lieu si sombre et sordide. Du rouge, du rouge partout. Sur les murs, sur le sol...Elle ferma les yeux un instant pour ne plus voir cette couleur lui agresser les yeux...Son coutelas serré entre ses poings, contre sa poitrine. Elle essayait de penser à a des choses plus agréables pour s'accrocher à ses espoirs, pour oublier, faire évader au moins son esprit à défaut de ne pas pouvoir délivrer son corps de ce lieu maudit.
Une heure plus tard, elle rouvrit finalement les yeux, et fronça les sourcils d'un air suspicieux. Thorolf n'avait toujours pas donné signe de vie, et elle se demandait bien ce qui se passait. Elle se leva, et prudemment alla jusqu'au seuil de sa cellule. Elle passa d'abord juste la tête, sans arriver à apercevoir le chef de la meute. Puis après plusieurs essais, elle osa plus franchement, et le vit assis sur un tabouret, avachi à dormir. Elle haussa les sourcils, et pensa à un test. Un homme qui s'était démontré à la guerre comme puissant et malin n'avait pas pu baisser sa garde aussi facilement et puérilement ! Elle passa complètement son corps et commença à s'avancer furtivement vers la sortie. Puis soudainement, elle l'entendit grogner. Elle tourna la tête et le vit éveillé, à la fixer d'un air mauvais. Il avait sans doute senti à plein nez la panique de sa proie, car oui, Ada était au plus haut point stressée par ce qu'elle cherchait à faire : s'échapper. Elle se dépêcha de retourner dans sa cellule, enjambant par un saut agile et gracieux les cadavres gisant dans sa cellule. La lycanthrope laissa son effroi prendre le pas sur son courage, et se fit toute petite dans un coin de sa geôle, pensant que son heure était venue.
Elle entendit ses pas lourds plein de rage qui se rapprochaient rapidement d'elle. Elle releva la tête, et là...Là elle vit toute la scène et ne sut pas quoi penser de tout ça, un miracle ou de la malchance...
Un rat passa, sans doute lui-même effrayé par les grognements et les pas enragés du chef de meute, et s'aventura trop près vers ses pieds. Thorolf marcha sur le rat, et poussa un premier cri, trébuchant. Il voulut se rattraper en mettant un pied devant l'autre, mais son pied glissa alors dans la marre de sang qu'il avait lui-même faite. Il tomba alors en avant, et se cogna violemment la tête contre le coin de la brique avec laquelle il avait fracassé les crânes de deux de ses prisonniers. Elle sursauta en entend le poids lourd de son corps s'écrouler par terre, telle une statue qu'on venait d'abattre en la tirant par des cordes. Elle resta quelques secondes tétanisée, puis réalisa ce qui était en train de se passer. Reprenant son sérieux et son courage, elle s'accroupit vers lui et tâta son corps qui semblait inerte. Mais il respirait toujours. Elle regarda son long dos, et envoya violemment son coutelas dans le bas de sa colonne vertébrale pour paralyser ses jambes et qu'il ne puisse pas se relever. Elle l'enfonça si profondément dans sa chaire, qu'elle crut aux premiers instants qu'elle n'arriverait pas à récupérer sa lame. Finalement elle la repris. Le coup porté à la tête semblait si fort qu'il ne se réveilla même pas.
Ada eut soudain une illumination. Elle le savait maintenant, elle en était sûre : Thorolf ne se relèverait plus jamais, il allait mourir. Mais elle pensait à tous ses soldats dehors, dans le labyrinthe qu'elle allait devoir affronté. Elle réfléchissait à toute vitesse, et trouva cette solution : amadouer les autres lycanthropes en leur faisant croire qu'elle avait tué leur chef. Ils la respecteraient alors, elle s’annoncerait comme leur chef, et n'aura après ça plus qu' s'enfuir. Avec détermination, elle entama le découpage. Plantant son coutelas dans sa nuque elle entendit soudainement un gémissement de la part du colosse ruiné. Elle s'arrêta, laissant le coutelas, et attrapa ses cheveux pour relever sa tête. Il avait les yeux légèrement ouverts, signe qu'il était conscient. Elle relâcha sa tête comme une vulgaire chaussette, et commença à lui parler :
Ton arrogance a été payée, punie. Ton irrespect et ton manque d'intérêt pour ce que je suis t'ont fait perdre le vie, pire encore...ils vont te faire perdre ta réputation. Tu m'as manqué de respect, tu es humilié. Je vais ramener ta tête auprès de tes hommes, et dire que je t'ai tué. Tu vois je suis plutôt gentille, je ne parlerai à personne de ta chute minable qui t'a tué comme la sous-merde que tu es. Tu te croyais puissant et craint, un Dieu même ? Contemple la triste vérité. C'est toi qui t'étais remplis d'illusions, vivant dans un monde de rêves avec des esclaves à tes pieds. Sache que maintenant ils seront libres, et tu ne seras plus qu'un vague souvenir. Au pire, tu auras le droit à un petit paragraphe dans les livres d'histoire. Sent l'impuissance et la frustration qui s'emparent de toi, sent la dure réalité qui revient à grands galops, pour t'exploser en pleine face. Je vais repartir avec ta tête entre les mains, détachée de ton corps de guerrier. Et quand les gens s'étonneront et s'esclafferont qu'une petite louve ait pu tuer une légende, je dirai alors dans un souffle d'indifférence : « Une légende ? Au temps pour moi, j'ignorais.
Elle poussa un petit rire dément. Et reprit le manche de son petit coutelas pour d'abord déchirer sa chaire superficiellement. Mais la tâche ardue prendrait encore une heure au moins : tous les muscles, les nerfs, et ensuite les os devaient être détachés un à un de ses épaules. Les gémissements du colosse furent longs, et au bout de dix minutes, le silence regagna. Il était sans doute parti, la mort l'avait remporté dans le néant, dans l'oubli. Le sang giclait sur son visage, sur sa peau. Elle s'aidait parfois de ses ongles et tirait avec ses mains pour voir si elle pouvait arracher sa tête. Quand elle vit qu'elle ne le pouvait pas encore, elle continuait de réduire en charpie la chaire de sa gorge. D'un coup de main violent, elle arracha la trachée, le dernier morceau de la pièce. Puis elle récupéra la tête, enfin triomphante. Elle se releva, la tête sous son bras, et partit comme elle était venue.
Maintenant dans les sous-terrains, elle marcha lentement, et ne tarda pas à tomber sur un homme. Il grogna d'abord, puis se calma en voyant la jeune femme. Elle était ensanglantée de partout, ses bras, son visage, on aurait dit qu'elle s'était roulée dans le sang de leur chef, comme une barbare et une sauvage. Elle prit la tête par les cheveux gris et sale de sang, et l'exposa à l'homme qui fut abasourdi. Elle marcha alors en silence jusqu'à la sortie, de plus en plus d'hommes à ses côtés.
Arrivée à la surface, elle respira l'air. Mais il n'était pas comme elle l'avait espérée : c'était l'air putride des marais. La foule commençait à s'amasser autour d'Ada, les gens ne savaient pas comment réagir, s'ils devaient rire ou pleurer, crier ou garder le silence...Les gens optaient pour le silence, car la jeune femme ne disait toujours rien. Marchant toujours, elle s'arrêta en voyant une lance pour la prendre. Ensuite, elle se fit un chemin, et sembla arriver sur la place de la cité de Drack. Là elle s'éleva au dessus des yeux de tous en montant sur une estrade. Le visage fermé, les traits durs, Thorolf aurait été fier de voir qu'Ada n'était plus tout à fait la même. Elle leva la tête de Thorolf, puis sa lance et la planta violemment dans la pointe de l'arme en criant :
Mon nom est Ada Dyclos, et j'ai tué votre chef dans un combat acharné ! Mais je fus la plus acharnée à vivre et à gagner, votre chef est faible et perdant !
Elle fit une pause pour être sûre d'avoir l'attention de tous. Elle leva sa lance avec la tête plantée dessus puis reprit :
Que ceux qui veulent me suivre, me suivent ! Que ceux qui veulent rester, périssent ! Les lycanthropes ne sont pas des sauvages, ni des barbares ! Montrons aux humains que nous aussi, nous pouvons réfléchir, et agir pour nos idéaux !
Elle descendit de l'estrade pour se fondre à la foule en continuant :
Ce monstre qui vous asservissait, qui vous faisait aimer cette servitude d'esclave ! Il ose prétendre qu'il vous a mené quelque part...Mais regardez-vous, où donc vous a t-il mené ?! A la folie, à la sauvagerie, à la bestialité ! Il ne servait que ses propres intérêts, à se goinfrer dans son palais et à guerroyer pour plus de puissance, pour avoir plus d'esclaves ! Nous ne sommes pas des animaux, encore moins des animaux en cage, nous pouvons être des surhumains ! Aimons notre vraie liberté, la liberté de choisir de ne plus vivre dans l'immondice et la violence, choisir de me suivre pour oublier ce cauchemar ! Suivez-moi...
Sur ces derniers mots, elle s'avança dans la foule, commençant à s'éloigner. Quelques hommes déjà sûrs d'eux avaient suivi Ada. D'autres plus hésitants, ou encore récalcitrants quant à ce regain de liberté et d'espoir étaient obstinés à ne pas la suivre : mais elle s'en fichait. Qu'ils restent à sombrer dans la folie, à s'entre-dévorer, elle voulait juste partir de cet endroit. Quelques petites familles suivaient également la guerrière, qui continuait de marcher avec la lance et la tête de Thorolf plantée dedans.
Maintenant, elle allait revenir à Nord-Bois et recommencer tout depuis le départ. Son humanité s'était envolée, mais elle ne l'oubliait pas. La lycanthrope de Nord-Bois était née.
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