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| Ce que cachent les apparences [Terminé] | |
| Auteur | Message |
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Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
Messages : 48 Métier : Guerrière et chasseuse Alignement : Neutre bon En couple avec : Ma solitude Ennemis : L'assassin de mes parents
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| Sujet: Ce que cachent les apparences [Terminé] Sam 19 Oct 2013 - 18:25 | |
| Aricie se leva tôt ce matin-là. Il faisait encore nuit lorsqu'elle entra dans la dépendance où elle avait logé son Fenrir et lui donna de la viande bien saignante comme il aimait. Elle partit d'un grand rire lorsque ce dernier se lécha les babines et attaqua le morceau. En attendant que l'animal finisse son juteux repas, elle rentra chez elle et embrassa une dernière fois la vue. Elle prit ses provisions, des affaires de rechange, quelques pièces et ferma la porte derrière elle.
Sur le perron, elle inspira un grand coup en s'étirant et bondit sur le dos de sa monture. Elle ne prit même pas la peine de seller son nouvel ami en ce froid matin de Ventusiar: il était déjà incroyablement confortable.
"Allons-y mon ami, Oryenna nous attend!"
Le loup hurla à la lune qui entamait sa lente descente au-dessus de la forêt d'Evanya où habitait la jeune femme et partit en direction de celle-ci. C'est ainsi que commença leur long périple à travers Ephaëlya. _________________________________________________________________________
Je me sens tellement fatiguée que je sombre dans un sommeil profond sur le dos de ma monture. Je me suis levée trop tôt ce matin et couchée trop tard hier soir! Le mouvement me berce, la fourrure de mon ami me réchauffe, le vent frais me ravifie, et en un rien de temps, je rejoins Morphée, qui m'attend avec impatience tous les soirs depuis dix-neuf ans.
Quelques heures plus tard, je me réveille et le soleil, déjà haut dans le ciel, m'éblouit. J’évalue l'heure à environ midi et quart, et nous sommes partis de la maison à environ sept heures du matin. Le Fenrir doit être épuisé! Je me sens coupable et descends de ma monture pour la laisser souffler un moment. Je sors quelques provisions et partage mon repas avec mon seul ami. Pendant que l'imposante bête va faire un tour dans les bois qui nous entourent, je décide de l'attendre en réfléchissant sur notre itinéraire. Le Moulin des vieux temps est sur notre route, nous nous y arrêteront pour le soir, en espérant que les habitants d'Oryenna ne prennent pas trop peur en voyant arriver Freki...
Dès que ce dernier revient, nous repartons pour quatre heures de route avec quelques pauses par-ci par-là pour ne pas trop fatiguer le Fenrir. Enfin, l'établissement tant attendu du Moulin des vieux temps se présente à nous à la sortie de la forêt. Les landes éternelles, cette étendue infinie de verdure, presque sans reliefs, qui s'étend à perte de vue, m’impressionne. Je décide enfin de me remettre en marche, mais auparavant, je descends de ma monture pour éviter d’intimider les gens alentours. Je rabats ma capuche sur mes yeux, pose ma main sur l’épaule de Freki, et nous marchons ensemble vers l’établissement d’où il ne s’échappe que peu de bruits en ce début de soirée. Je laisse mon nouvel ami devant l’établissement, dans un coin à part, et rentre dans le Moulin afin d’avoir des informations sur le prix des chambres et, peut-être, sur ma mère. Alors que je m’avance dans la salle à moitié remplie, je suis violemment percutée par quelqu’un.
"Aïe!", m’exclamé-je.
Je baisse alors ma capuche pour pouvoir examiner la personne qui vient de me rentrer dedans…
Dernière édition par Aricie Vuk le Ven 10 Jan 2014 - 0:15, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Mar 22 Oct 2013 - 1:11 | |
| Comme à mon habitude, j'ouvre les yeux et constate qu'il fait encore très sombre dans ma chambre. Depuis que j'aide mes parents à tenir le Moulin, j'ai pris l'habitude de me réveiller avant le soleil. Je laisse échapper un léger bâillement, me frotte les yeux et me redresse de façon à être assis dans le lit. Je repousse le drap avec ma main gauche, pivote sur la droite et me lève. Un frisson parcours mon corps de haut en bas, il fait frais aujourd'hui. J'enfile une chemise en soie blanche, la boutonne jusqu'en haut et me dirige vers la fenêtre. Je pousse le volet de la main droite et me penche de façon à pouvoir l'accrocher grâce au système fixé au mur. Effectivement, le soleil pointe à peine le bout de son nez. J'aperçois au loin mon père qui coupe du bois. Je le salue d'un signe de tête et referme la fenêtre.
Une nouvelle journée allait commencer et les banalités qu'elle entraîne allaient reprendre de plus belle. Je me dirige vers la salle d'eau afin de me préparer pour aider ma mère en salle. J'observe mon reflet dans le boudoir. Aucune trace de cernes. J'ai toujours un œil jaune et un œil bleu. Je mets de l'eau fraîche sur mon visage, grimace au contact de la température, m'essuie le visage et continue de me préparer. Après cinq minutes, je descends l'escalier de pierre qui relie l'étage au rez-de-chaussée et rejoins ma mère. Je l'embrasse sur la joue.
<< Bonjour, mère. >>
Pour rien au monde je n'échangerai la vie que j'ai ainsi que les personnes qui m'ont élevé. Au contact de mes lèvres, ses joues rosissent.
<< Bonjour mon chéri, as-tu bien dormi ? >>
J'incline la tête en signe de réponse et m’attelle aux préparatifs. Les tables sont enfin dressées, prêtes à accueillir les habitués ainsi que les vagabonds de passage. Je me dirige vers la cuisine pour y enfiler un tablier. Je regarde le cadran solaire, il est neuf heures. Je me dirige de nouveau vers la salle, lance un regard complice à ma mère qui est derrière le bar pour lui signaler que je suis prêt et ouvre la porte pour laisser entrer les premiers clients. À cette heure-là ce ne sont que des habitués. Ce qu'il y a de fascinant dans ce Moulin, c'est qu'il y a tous les continents de réunis. L'on y trouve des elfes, quelques peaux pâles, mais aussi des lycans, des nains et plus récemment des centaures. Si l'on devait décrire mon mouvement actuellement, l'on pourrait dire que j’exécute une valse car je me déplace en marchant, puis je me tourne, me retourne de nouveau entre chaque table. Après une danse frénétique en salle, je décide de me poser un peu dans la cuisine. Je me sers un verre d'eau, tire une chaise et m'assois à une table en face de la fenêtre. D'ici je peux voir les Landes Éternelles qui s'étendent à perte de vue, ainsi que le Lac de l'Aube, endroit dans lequel je vais souvent lorsque je suis de repos. À l'heure actuelle, je me demande ce qui me retiens de partir de ce vieux moulin. J'ai vingt-deux ans, je pense avoir assez de pièces d'or pour pouvoir tenter d'écrire ma propre vie. Seulement, il m'est facile de survivre au quotidien vu que tout est à ma porté mais suis-je capable de survivre dans d'autres conditions ? L'endroit le plus loin que j'ai atteint à ma connaissance est la Cité de l'Aurore. Peut être que je ne suis pas fait pour l'aventure, seul l'avenir nous le dira comme on dit. Le retour de mon père me ramène dans cette vieille cuisine. Il me tend la main. Je la lui serre et lui souris. Je regarde de nouveau le cadran. Il est quatorze heures, je suis donc resté perdu entre le monde des songes et la réalité pendant une heure. Je me lève, me regarde au passage dans un miroir et retourne aider ma mère. Cette fois-ci je m'occupe du comptoir. Les gens sont beaucoup moins bavards qu'en salle. La plupart sont endormis sur le comptoir, un filet de bave s'échappant de leur bouche. Lorsque je regarde les gens en salle, je remarque que les jeunes filles me fixent avec intérêt, quelque soit la race à laquelle elles appartiennent ce qui a le dont de me faire rougir. Certaines se lèvent, viennent commander au bar et me glissent un gros pourboire pour les << avoir fait rêver avec mon regard >> disent-elles. Le soleil commence à se coucher. Je remarque au travers de la vitre de la porte une lueur orangée dans le ciel. Pendant que je finis d'essuyer les derniers verres fraîchement lavés qui vont de nouveau être utilisés par des alcooliques, j'en profite pour regarder au bras de l'un deux l'heure qu'il est. Dix-huit heures. Le moulin est un peu plus vide à cette heure-là, le calme avant la tempête dit-on car à partir de vingt heures il y a une nouvelle vague qui arrive pour engloutir la fameuse cuisine de ma mère. J'essuie la sueur de mon front causée par la chaleur de l'eau chaude avec le revers de ma main droite et décide à nouveau de souffler un peu. Au niveau sentimental et amical ce n'était pas ça non plus. Je n'ai aucun amis et quant à l'amour, il ne semblait pas avoir frappé à ma porte malgré toutes les attentions que portent les filles qui croisent mon chemin. De nouveau mon père me sort de mes pensées.
<< Hetahel, va chercher du bois s'il-te-plaît, nous allons en manquer pour chauffer le prochain coup de feu, même si certains de nos clients sont des vampires, il ne faudrait pas laisser les autres de marbre ! >>
Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire. Je pense que mon père peut se résumer à ça, toujours de bonne humeur, prêt à rendre service, il est très apprécié à la Cité de l'Aurore. Je passe entre les tables pour me diriger vers la sortie. Un client me fait signe. Tout en continuant vers la sortie, je me retourne et lui rétorque :
<< Je suis à vous dans deux minutes ! >>. Tout à coup, je suis freiné dans ma course. Je tourne la tête pour voir ce que j'ai pu heurter et découvre avec stupéfaction que je venais de bousculer violemment une jeune femme. Je dis avec horreur :
<< Mille excuses madame, quel sot je fais, j'étais ailleurs, je... je ne sais que dire pour m'excuser tant je me sens bête ! >>
Je scrute la jeune femme avec angoisse. Était-elle blessée ? Sonnée ? Je ne saurai le dire actuellement. Elle enlève sa capuche. Je peux maintenant distinguer un visage. Je découvre un visage raffiné, avec un teint beige. Ses cheveux sont détachés et sont d'un marron aussi beau que celui des marrons que l'on peut trouver en cette saison. Ses yeux sont bleu ciel, elle a de longs et fins cils et de très fins sourcils. Sa bouche est rose à souhait. Je recule d'un pas pour l'examiner entièrement. Elle est vêtue d'une tunique elle aussi marron, serrée de plusieurs sangles. À première vue on dirait une chasseuse. Ses longues et fines jambes sont habillées d'un pantalon vert et ses pieds sont recouverts de bottes en cuir marrons. Sûrement des couleurs pour se cacher en forêt mais je ne peux l'affirmer, je ne m'y connais pas assez. Je m'adresse de nouveau à elle, les joues rosées par la gêne.
<< Je m'appelle Hetahel Alarik... Je hum... vous souhaite la bienvenue au Moulin des vieux temps. Désirez-vous manger ou bien vous installer au comptoir pour vous rafraîchir ? >>
Je baisse les yeux, mort de honte et attends une réaction de la jeune femme.
Dernière édition par Hetahel Alarik le Jeu 31 Oct 2013 - 1:06, édité 1 fois |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 27 Oct 2013 - 21:11 | |
| Je scrute de haut en bas l'éffronté et me frotte ostensiblement le coude gauche afin de lui faire comprendre que je n'apprécie pas d'être rentrée dedans de la sorte. Il est grand, et il me faut lever la tête pour pouvoir examiner son doux visage. Il est incroyablement beau et un certain charme émane de lui. Ses yeux vairons, après m'avoir discrètement examinée, se sont baissés et ses cils ont frolé ses joues colorées par la honte. Il tire maladroitement sa chemise blanche sur son pantalon et n'arrête pas de jouer avec les poches de son tablier. Cette situation n'a pas l'air de le mettre à l'aise. Je retiens un sourire: ce garçon ne tiendrait pas deux minutes dans le monde extérieur.
Cela me change de ceux que je connaissais avant: les lycans qui ne se laissaient marcher sur les pieds pour rien au monde, les elfes qui prônaient la non-violence en aidant tout le temps leur prochain. Pourtant, il y avait tout le temps une supériorité masculine. Jamais un homme du peuple de ma naissance ne se serait abaissé à présenter ses excuses à une femme qu'il avait bousculé, encore moins rougir de honte et baisser les yeux. Ce garçon-là semble... Différent. Les paroles de celui-ci me tirent de ma rêverie et je tâche de remettre en place mon air froid et hautain.
"- Je m'appelle Hetahel Alarik... Je hum... vous souhaite la bienvenue au Moulin des vieux temps. Désirez-vous manger ou bien vous installer au comptoir pour vous rafraîchir?
- Je souhaite avant tout éviter que mon Fenrir prenne froid. Serait-il possible de le mettre dans les écuries?"
Ma voix, aussi froide que mes deux océans de glace qui me servent d'iris, fait en sorte que ma question se fait plus un ordre qu'autre chose. Je ne prends même pas la peine de me présenter. A quoi cela sert-il que je m'attache à une personne que je ne reverrai sûrement jamais? Je me persuade depuis toute petite que si je suis encore en vie et non dans l'au-delà avec mes parents, c'est pour les venger. Cela ne sert donc à rien de se faire de amis pour être trahie -ou pire- après.
Je laisse mon regard parourir la salle du Moulin, encore à peu près vide vu l'heure. Beaucoup de regards sont tournés vers nous. En fait, seuls les ivrognes chantonnant devant leur choppe ou les clients assoupis au comptoir ne font pas attention à la querelle. Pour une arrivée en beauté en Oryenna, c'est gagné. C'en est trop pour moi; je déteste attirer l'attention. Je tourne le dos au jeune homme et commence à partir. Le problème, c'est que je ne sais pas où aller. Voir Freki? Non, je ne pourrai pas revenir dans le Moulin après. Vers le comptoir? Cela ne sert à rien, je n'ai pas soif et je ne saurais pas quoi commander de toute manière. Aborder le maître des lieux? Autant le faire avec le serveur, c'est aussi à cela qu'il sert je présume. N'étant jamais entrée dans une taverne ou une auberge avant, j'ai du mal à me repérer et à garder mon sang-froid. Mais il le faut. Pour l'image que je renvoie, pour mon avenir, pour mon passé aussi. Mes parents, où qu'ils soient, doivent être fiers de moi. Il le faut. Je ne peux pas les décevoir, et j'ai une vengeance à accomplir. Je me retourne vers le dénommé Hetahel, recadre mes épaules, redresse la tête et lui dit:
"Freki attend dehors. Vous voulez vraiment qu'il se mette en colère? Malgré sa fourrure, je doute que ce soit plaisant pour lui d'attendre dans le froid. Mais c'est votre problème. Je l'ai dressé, il me connait. Vous, non."
Dernière édition par Aricie Vuk le Lun 28 Oct 2013 - 13:09, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 27 Oct 2013 - 23:53 | |
| Après de longues minutes de silence, la jeune femme se releva, caressa son coude qui semblait meurtri par sa chute et tapota sur ses vêtements pour retrouver l'allure qu'elle avait lors de son entrée au Moulin. Elle prit le soin de me scruter et le fait que nos regards se soient croisés n'a fait qu’attiser ma gêne et ma culpabilité dans ce choc. Elle me répondit sèchement.
- Je souhaite avant tout éviter que mon Fenrir prenne froid. Serait-il possible de le mettre dans les écuries?"
Par mécanisme, je pris la peine de lui sourire même si mon attitude un peu trop polie ne pouvait que l'agacer encore plus mais que voulez-vous, un serveur se doit d'être poli en toute circonstance, le client est Roi bien qu'elle ne soit pas encore cliente. Je me racle la gorge, reprends une allure droite et joins mes mains derrière le bas de mon dos.
<< Je suis au regret de devoir m'excuser une seconde fois, mais nous ne disposons pas de ce que vous appelez écurie mademoiselle. Cependant, nous pouvons, du moins je peux m'occuper de votre monture, nous avons tout ce qu'il faut pour la remettre d'aplomb, la cuisine de ma mère est l'une des meilleures d'Oryenna. >>
Je lui souris de nouveau pour essayer de détendre l'atmosphère. La jeune femme semblait tendue. Je suis son regard et m'aperçois que nous sommes devenus les deux acteurs principaux d'une pièce de théâtre. Je ne m'étais pas rendu compte du brouhaha qui émanait de cette pièce tant j'étais focalisé sur cette jeune femme. Les gens nous scrutaient avec insistance. Je suis une fois de plus gêné par tant d'attention et imagine déjà la réaction de mon père, me répétant que je ne suis qu'un rêveur et que c'est à cause de moi que la clientèle désemplie cet endroit. Je ferme les yeux quelques secondes, inspire profondément et les rouvre. L'attitude de la jeune femme n'avait pas changée. Elle ne semblait pas à l'aise du tout et semblait me reprocher cette situation ce en quoi elle n'avait pas tord. Un client me sortit de mes pensées, le même qui m'avait fait signe il y a de ça quatre minutes.
<< C'est qu'il va venir le serveur ou je me barre sans payer ?! >>
Ne sachant que faire, je lui souris et m'inclina pour montrer que je m'excusais. Je me retourna de nouveau vers la jeune femme qui enchaîna avec tout autant de gentillesse :
"Freki attend dehors. Vous voulez vraiment qu'il se mette en colère? Malgré sa fourrure, je doute que ce soit plaisant pour lui d'attendre dans le froid. Mais c'est votre problème. Je l'ai dressé, il me connait. Vous, non."
<< Je dois vous avouer que je ne sais pas ce qu'est un Fenrir, veuillez m'excuser. À ce que j'ai cru comprendre, ce n'est pas un cheval vu qu'il a une fourrure. Ne peut-il pas rentrer dans la Taverne et rester couché près de vous ? >>
Je me grattais bêtement la tête en essayant de deviner ce que pouvait être un Fenrir. Les livres que j'ai eu la chance de lire ne faisaient pas mention d'un tel animal. Enfin je dis animal, mais si elle a mentionné une écurie, qui me dit que ce n'est pas un monstre ou bien une grosse créature ? Je pris une dernière fois la parole avant de prendre la marche en direction de la sortie ne désirant pas que la jeune femme m’exécute sur place.
<< Et bien, conduisez-moi à votre monture, madame, nous aviserons des moyens que l'on peut lui accorder lorsque je saurai à quoi elle ressemble. Après vous.>>
Je lui souris une dernière fois espérant que son prochain mouvement nous permettrait de sortir de scène.
Dernière édition par Hetahel Alarik le Jeu 31 Oct 2013 - 1:05, édité 1 fois |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Lun 28 Oct 2013 - 21:25 | |
| "Je suis au regret de devoir m'excuser une seconde fois, mais nous ne disposons pas de ce que vous appelez écurie, mademoiselle. Cependant, nous pouvons, du moins je peux, m'occuper de votre monture, nous avons tout ce qu'il faut pour la remettre d'aplomb, la cuisine de ma mère est l'une des meilleures d'Oryenna."
Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Quelle auberge digne de ce nom n'a pas d'écurie? Enfin tant pis.
"- Freki attend dehors. Vous voulez vraiment qu'il se mette en colère? Malgré sa fourrure, je doute que ce soit plaisant pour lui d'attendre dans le froid. Mais c'est votre problème. Je l'ai dressé, il me connait. Vous, non.
- Je dois vous avouer que je ne sais pas ce qu'est un Fenrir, veuillez m'excuser. À ce que j'ai cru comprendre, ce n'est pas un cheval vu qu'il a une fourrure. Ne peut-il pas rentrer dans la Taverne et rester couché près de vous?"
Je faillis éclater de rire. Visiblement, ce jeune homme n'est jamais allé plus loin que l'entrée de sa taverne. Je me mords la lèvre inférieure afin de cacher mon hilarité et ne bronche pas, attendant qu'il réalise la bêtise qu'il vient de faire. Il se passe une main dans ses cheveux blancs et évite soigneusement mon regard. J'ai bien dit "ses cheveux blancs"? En effet, ce n'est pas un jeu de la lumière, ses cheveux sont blancs comme de la neige qui vient de tomber un matin de Grand Froid. On dirait des fils tissés de cette même neige, et je réprime l'envie de passer moi aussi ma main dedans. Sa voix d'ange me tire de ma rêverie.
"Et bien, conduisez-moi à votre monture, madame, nous aviserons des moyens que l'on peut lui accorder lorsque je saurai à quoi elle ressemble. Après vous."
Je grince des dents. Ce n'est vraiment pas le genre de type que je sais cerner et cela a le don de m'exaspérer au plus haut point. Ne sachant que répondre, je lui assène:
"Arrêtez de m'appeler "madame". Je ne suis pas mariée."
Je l'assassine du regard, pivote sur mes talons et sors du Moulin sans laisser le temps à mon aimable compagnon de me répondre.
Lorsque nous arrivons dehors, il fait presque nuit et la température a considérablement baissé. Je m'entoure de ma chaude cape rouge et me contente de plaindre le pauvre serveur qui n'est sorti qu'en légère chemise blanche. Freki bondit à ma rencontre. Je n'en reviens toujours pas d'avoir un animal aussi beau. Rien que son épaule m'arrive au sommet de la tête, et tout son corps est couvert d'une épaisse fourrure. Celle-ci, majoritairement marron claire, tire sur le noir le long de sa colonne vertébrale, le haut de sa tête et le bout de ses oreilles, tellement poilues qu'elles me donnent à chaque fois envie de les caresser; le bas de son museau, de son ventre et de ses pattes sont d'un blanc pur tandis que, par opposition, sa truffe est noire et humide comme celle d'un chien. Ses yeux aussi bleus que les miens semblent perçants et pleins d'intelligence.
Le mastodonte me lèche la joue gauche. Je lâche un rire; sa seule présence réussi à me rendre heureuse. Puis, il se rend compte qu'Hetahel, bien que gêné de notre complicité, est près de nous. Mon Fenrir se place devant moi et grogne. Ce faisant, il retrousse ses babines roses, découvrant ses longs crocs blancs et acérés en direction de l'inconnu. Je me tourne vers mon ami, la main sur son épaule douce et chaude, et je le rassure dans sa langue.
"- Ne crains rien, c'est un ami. - Tu en es sûre? - Je crois...", répliqué-je en observant le jeune homme du coin de l'œil. Il ne semble pas dans son assiette, encore moins depuis que je viens de parler en langage lupin.
"- Tu as froid?, me contenté-je de demander à ma monture. - Non, mais je ne tiendrai pas la nuit comme ça. - Je m'en occupe."
Je me tourne vers Hetahel qui n'a pas bougé et qui observe calmement ma monture. Je dois avouer que pour un homme qui n'est jamais sorti de son Moulin, il fait preuve de beaucoup de sang-froid. Je pense qu'à sa place, la plupart des personnes auraient eu des réactions pour le moins... Déplacées. Je sais qu'en prenant Freki comme monture et en l'amenant en Oryenna, je risque de m'attirer les foudres du peuple apeuré. Et je sais aussi qu'en lui parlant, nombre de personnes me traiteront de sorcière ou me feront subir les pires traitements. Mais c'est lui qui m'a rendue heureuse après tant d'années de solitude, et je compte bien ne pas baisser les bras aussi facilement.
"Comme je vous l'ai déjà dit, je ne veux pas perdre mon Fenrir à cause du froid de cette soirée de Ventusiar. Je vous prierai donc, après l'avoir vu et examiné sous toutes ses coutures, de lui trouver un endroit où le loger." Je vois qu'il souhaite prendre la parole, mais je le coupe. "Si vous souhaitez qu'il dorme avec moi dans une de vos chambres -car, oui, je voudrais dormir ici cette nuit- pour plus de praticité, cela ne me gêne pas, au contraire, il me tiendra chaud. Alors, qu'avez-vous à proposer?" |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Jeu 31 Oct 2013 - 4:12 | |
| Après quelques secondes de silence, la jeune femme me répondit de nouveau sèchement "Arrêtez de m'appeler "madame". Je ne suis pas mariée.". Elle ne manquait pas de toupet. Je dis ça mais son caractère me plaît. Je n'ai pas vraiment le temps de discuter avec les clients et puis je ne suis pas là pour ça non plus, mais je bénis ma maladresse cette fois-ci car elle m'a permis de rencontrer une personne que je juge formidable, belle et intrigante pour le moment. Quelles autres surprises ce petit bout de femme pouvait-il m'apporter ? Elle tourna enfin les talons et sortit de l'Auberge, le rideau se fermait enfin derrière nous. La nuit allait tomber. On apercevait encore une fine lueure orange à l'horizon. Un frisson parcourut mon corps, il faisait beaucoup plus froid qu'à l’accoutumé, je pouvais le voir à la fumée qui s'échappait de mon souffle chaud. La jeune femme s'arrêta devant ce qu'elle nommait un Fenrir. La bête, que dis-je, ce loup géant bondit sur ses pattes à la vue de la jeune femme. C'est rassurant de voir que l'amour entre une bête et un homme existe toujours, qu'il n'y a pas qu'un rapport de prédateur à proie. J'étais émerveillé à la vue de cette créature, c'était la première fois que j'en voyais un. Je suppose que deux étoiles avaient remplacé mes yeux, je n'avais plus vingt-deux ans actuellement, j'étais redevenu un enfant. Un enfant qui rencontrait enfin une des créatures dont on parle dans les contes. Le Fenrir était plus grand que la jeune femme. Logique me direz-vous, sinon il ne serait peut être pas capable de porter quelqu'un sur son dos. Ce qui le rendait majestueux, était le fait qu'il avait un dégradé de couleur sur pelage. Tantôt noir le long de sa colonne vertébrale, tantôt blanc sous son ventre ainsi que sur toutes ses pattes. Le reste de son pelage était recouvert d'un marron clair. Enfin, son visage était doté de deux yeux d'un bleu pur et profond. Il avait les mêmes yeux que sa maîtresse. Finesse et intelligence se reflétaient dans leurs yeux. Le rire de la jeune femme me sortit de mes pensées. Il est agréable de voir que sous cette carapace se cache un être sensible. J'allais presque devenir jaloux de cette complicité. Le Fenrir se rendit compte de ma présence et se positionna devant la jeune femme. Il semblait méfiant. Il sortit ses plus belles canines. Je déglutie. Que faire ? Prendre le risque de courir jusqu'à l'Auberge et lui faire penser que je voulais vraiment lui faire du mal ou bien rester sur place pour ne pas faire de mouvement brusque et prendre le risque de me faire tuer ? Je baisse les yeux pour montrer à l'animal que je ne suis pas là pour l'affronter. La jeune femme déposa sa main sur l'épaule de l'animal et commença semble-t-il à dialoguer. Je ne comprenais pas bien évidemment, les seuls sons que j'entendais étaient des grognements de la part des deux concernés. J'avais l'impression que les livres qu'on me lisaient venaient de prendre vie devant moi. Dialoguer avec les loups, voilà un beau don. Pour ma part je n'en avais pas. Je ne savais que servir des clients, couper du bois, faire la cuisine. Des bases bien utiles, certes, mais ce n'est pas avec ça que je vais aller loin dans la vie. Si j'avais connu les bonnes personnes, j'aurais bien aimé apprendre la magie. Si le postula n'est pas de descendre d'une lignée de magicien bien entendu. Après une discussion qui me parut interminable vu que je ne pouvais la comprendre, la jeune femme se tourna vers moi.
""Comme je vous l'ai déjà dit, je ne veux pas perdre mon Fenrir à cause du froid de cette soirée de Ventusiar. Je vous prierai donc, après l'avoir vu et examiné sous toutes ses coutures, de lui trouver un endroit où le loger.""
J'allais prendre la parole lorsqu'elle me coupa.
"Si vous souhaitez qu'il dorme avec moi dans une de vos chambres -car, oui, je voudrais dormir ici cette nuit- pour plus de praticité, cela ne me gêne pas, au contraire, il me tiendra chaud. Alors, qu'avez-vous à proposer?"
Je faisais de nouveau face à son expression un peu froide. Si seulement j'avais pu être un Fenrir moi aussi. J'allais de nouveau devoir m'excuser. Je regardais une dernière fois l'animal pour être sûr de ne pas dire de bêtise. Mes doutes étaient confirmés. L'animal ne peut pas passer les portes, il est trop large. De plus, que diraient mes parents, et les clients alors ! Je ne suis pas propriétaire moi. Je racle ma gorge, prends une profonde inspiration et réponds à la jeune femme.
<< Je suis obligé de m'excuser de nouveau mais les animaux ne sont pas acceptés au sein de l'Auberge, encore moins ceux de cette taille. Le seul endroit que je puisse vous proposer est celui où l'on entrepose le bois pour l'hiver. Il y a un porche assez long et large pour accueillir votre ami en plus du bois qui y est exposé. Je veux bien y faire un feu pour que votre animal puisse se réchauffer et m'engage à faire en sorte qu'il reste allumé toute la nuit. Il n'y a aucun risque d’incendie ne vous inquiétez pas. Pour des invités exceptionnels comme vous, il faut bien se donner autant de peine, ils sont si rares. Quant à vous je peux vous donner la chambre qui est juste au-dessus de l'endroit dont je viens de vous parler. >>
Je me retourne et d'un geste de la main lui indique les deux endroits. Je lui souris encore une fois machinalement. Je regarde le Fenrir émerveillé.
<< Comment ce prénomme votre ami ? Est-il un mâle ou une femelle ? Je suis désolé de n'avoir d'yeux que pour lui et de paraître grossier avec mes questions, mais il est vraiment splendide. Comme je vous l'ai dit, c'est la première fois que j'en vois un. Quant à son régime alimentaire, a-t-il une variété de viande préférée ? Je vous promets que je serai aux petits soins avec lui, si bien entendu, vous m'autorisez à l'approcher. >>
Je lui fais un grand sourire et regarde de nouveau l'animal. |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Ven 1 Nov 2013 - 0:51 | |
| Le jeune homme me débite tout un truc qu'il a dû apprendre par cœur et m'affiche encore une fois son grand sourire. Je me retiens de ne pas le frapper pour enlever ce rictus hypocrite de sa figure; il sonne tellement faux! Personne ne s'est jamais soucié de moi, encore moins de mon bien-être, alors pourquoi lui, d'entre toutes les personnes? Pour autant, sa proposition n'est pas mauvaise. Si seulement il avait retiré "pour des invités exceptionnels comme vous, il faut bien se donner autant de peine", cela aurait été parfait. Je n'aime pas me faire remarquer, encore moins être traitée autrement que les personnes "normales". Surtout que là, comme je suis une "invitée exceptionnelle", cela me donne l'impression de paraître forte et puissante, ce que je ne suis pas.
Je ne veux pas laisser Freki tout seul, même si Hetahel me propose de veiller sur lui ainsi que de le garder au chaud grâce à un feu. J'ai aussi peur, même si je n'ose me l'avouer, de retrouver le jeune homme mort. Ouhlala, je crois que je suis en train de m'attacher à lui, et cela, généralement, n'est pas bon signe du tout! Les seules fois où je me suis attachée vraiment à quelqu'un, soit cette personne m'a été arrachée par le destin, soit son affection n'était pas vraie. J'ai trop souffert de mes contacts humains, et maintenant, je suis trop renfermée et froide pour que quelqu'un ne vienne chercher plus loin. Il n'y trouverait rien de toute manière.
Le jeune homme a l'air tellement obnubilé par Freki, un vrai enfant, que je ne peux m'empêcher de sourire, rien qu'un peu. Il reste quand même de l'insouciance et de l'innocence dans ce monde de brutes et d'hypocrisie. Je remets bien vite en place mon expression habituelle lorsqu'il se retourne vers moi et que je me retrouve assaillie de questions:
"- Comment se prénomme votre ami ? Est-il un mâle ou une femelle ? Je suis désolé de n'avoir d'yeux que pour lui et de paraître grossier avec mes questions, mais il est vraiment splendide. Comme je vous l'ai dit, c'est la première fois que j'en vois un. Quant à son régime alimentaire, a-t-il une variété de viande préférée ? Je vous promets que je serai aux petits soins avec lui, si bien entendu, vous m'autorisez à l'approcher.
- Hé bien, que de questions, en effet! Ce Fenrir s'appelle Freki, c'est un jeune mâle, et en ce qui concerne la viande, il la préfère bien saignante." J'affiche un sourire à la limite du sadique, mais à l'intérieur de moi-même, je me répugne à vouloir effrayer tout le monde. "Je pense que l'abri à bois fera très bien l'affaire, et c'est très aimable à vous de vouloir vous occuper de ma monture, mais je ne voudrais pas vous retrouver en miettes demain matin, aussi permettez-moi de parler de votre proposition à mon Fenrir."
Je me tourne vers Freki et lui demande:
"- L'abri à bois te convient, avec du feu? - Mmm... Si tu n'as pas mieux, oui. Tu dormiras où? - Avec toi ou au-dessus. - Décide-toi. - Comme tu veux. - Je ne sais pas, c'est ton confort, c'est tout. - Avec toi."
Hetahel nous regarde converser. Je sais qu'il ne comprend rien, mais à sa place, j'aurais exigé de parler en sa langue, ou au moins de traduire. Sa patience est incroyable. Vraiment, ce jeune homme m'éblouit. Il est bien le premier à faire preuve de tant d'aimabilité, de serviabilité, même s'il me semble que ce n'est que pour son travail. Mais peut-être a-t-il réellement un bon fond? De toute façon, je ne resterai pas assez longtemps dans sa vie pour le savoir.
Je ne sais pas si ce que j'ai décidé va lui plaire, je n'ai pas envie de passer pour une enfant capricieuse qui ne veut pas se séparer de son ami qu'elle vient à peine d'apprivoiser. Et s'il se rebellait pendant la nuit? Si on mourrait de froid? Si on nous tuait en pensant que nous étions des bêtes de la forêt alentour? Je pense que le mieux est de demander conseil au serveur, qui attend notre décision, gelé dans son habit de travail.
"Pensez-vous que cela soit dangereux et dérangeant que je dorme dehors en compagnie de Freki?"
Je mets toute ma crainte, ma solitude et mon désespoir dans ma voix, mais mon visage reste, comme toujours, impassible.
"Je sais que ce n'est pas très aimable de ma part d'exiger de dormir dans un abri à bois, mais... Je me sens si seule."
Je me passe une main sur le visage, lasse de faire semblant, lasse de ne pas être moi-même, lasse d'être seule. Je sens que je vais craquer dans pas longtemps. Pourvu que le jeune homme s'en aille avant, je ne veux pas qu'il voie à quel point je peux être sensible. Mais cela me ferait tellement de bien d'avoir, pour une fois, une épaule sur laquelle pleurer. Je suis si seule, je l'ai toujours été, mais cela me pèse. Depuis que j'ai Freki, je le supporte mieux, mais d'avoir fait la connaissance du serveur si aimable et serviable m'a rappelé combien un ami me manquait. Il semble vraiment soucieux de mon bien-être, mais je ne peux pas savoir si cela est vrai. J'ai été trahie trop de fois pour accorder ma confiance si vite. Je relève la tête, recadre les épaules et recompose mon expression, soucieuse, si ce n'est d'être forte, du moins de le paraître. Je ne sais pas si je pourrais soutenir encore longtemps les conséquences de ma solitude... |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Jeu 7 Nov 2013 - 2:07 | |
| Il commençait à faire vraiment très frais. Je regardais la jeune femme. Elle non plus n'était pas habillée de façon à rester dehors plusieurs heures, encore moins la nuit, là où les températures sont les plus fraîches. Bonté divine, mes questions avaient eu l'effet inverse de ce que j'avais pu imaginer.
- Hé bien, que de questions, en effet! Ce Fenrir s'appelle Freki, c'est un jeune mâle, et en ce qui concerne la viande, il la préfère bien saignante. Je pense que l'abri à bois fera très bien l'affaire, et c'est très aimable à vous de vouloir vous occuper de ma monture, mais je ne voudrais pas vous retrouver en miettes demain matin, aussi permettez-moi de parler de votre proposition à mon Fenrir."
La jeune esquissa enfin un sourire. Du moins, c'était peut être sa façon de sourire. Une agréable sensation parcourut mon corps. Cette jeune femme avait enfin laissé tomber une partie du masque qu'elle arborait depuis maintenant une heure. Peut être est-ce un moyen pour elle de survivre sur ces Terres hostiles, au milieu des hommes qui ont souvent le pouvoir et au sein duquel les femmes se font rares. Je me laisse à rire devant elle en repensant à " bien saignante ". Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri. La jeune femme s'entretint de nouveau avec l'animal, avec Freki du moins. J'en profite pour regarder de nouveau vers le Moulin. Une heure d'absence et mes parents ne sont toujours pas venus me chercher, c'est étrange. Ils arrivaient à se débrouiller sans moi avant que je sois en âge de travailler mais tout comme moi ils ont vieilli, et au vu du monde qu'il y a ce soir, j'en suis d'autant plus étonné. D'ici je peux voir à travers la fenêtre la plus proche. Je ne distingue que des têtes. Tout à l'air calme, du moins je me comprends, tout à l'air calme dans le langage des serveurs et restaurateurs signifie que personne ne râle, que tous les clients sont comblés, mais pour un client ce serait plutôt un champ de bataille. Soudain, un sentiment d'angoisse m'habite. Il y avait déjà un client qui râlait avant que je ne me sois échappé du restaurant. Il ne me semble pas avoir aperçu de client sortir du Moulin, du moins je ne peux pas l'affirmer ayant été obnubilé par ce loup. Je me concentre sur les brouhaha qui émanent du Moulin. Je m'apprêtais à retourner aider en attendant de trouver une solution pour la jeune femme quand elle prit la parole.
"Pensez-vous que cela soit dangereux et dérangeant que je dorme dehors en compagnie de Freki? Je sais que ce n'est pas très aimable de ma part d'exiger de dormir dans un abri à bois, mais... Je me sens si seule."
<< Dérangeant non, dangereux oui. Vous savez, je n'ai pas pour habitude de traîner dehors lorsque la lune prend la place du soleil. Je ne sais quel genre de personne, de prédateur ou bien de je ne sais quoi encore rôde dans les forêts alentours, il est préférable pour vous que vous dormiez à l'intérieur. Quant à l'endroit que je vous ai proposé, il est effectivement libre mais il me faut tout de même l'accord de mes parents, si il devait arriver quelque chose à vous et votre Fenrir, nous en serions responsable pour ne pas vous avoir offert le gîte. Il faut d'ailleurs que je retourne aider mes parents, ça va tout de même faire une heure que je vous ai suivi et ils doivent être inquiets. Suivez-moi ou nous allons finir tous les deux pétrifiés par le froid. Pour votre Fenrir, amenez-le près de la cuisine, vous la verrez à travers la fenêtre qui se trouve à l'Ouest d'où nous nous situons. Il pourra être un peu réchauffé par les cuissons successives et je pourrai lui donner ce qu'il préfère à l’abri des regards des clients. >>
J'incline la tête pour signaler à la jeune femme que je pars en premier, me retourne, et marche, Moulin face à moi. Tout en me rapprochant du bâtiment, je le scrutais de haut en bas en me disant : Si j'avais imaginé qu'un jour je devrais trouver une solution pour loger une femme et un loup, il y a bien longtemps que je l'aurais fait. La partie droite de mes lèvres remonta jusqu'à mon oreille droite pour ne dessiner qu'une moitié de sourire. J'essuyais mes pieds sur le paillasson et poussais la porte du Moulin. Une vague de chaleur vint s'écraser sur mon visage. Qu'elle était confortable. Je remettais de l'ordre à ma tenue et m'avançais vers les premières tables qui se trouvaient sur mon chemin en enchaînant plusieurs questions propres à mon métier .
<< Tout se passe comme vous le souhaitez ? Désirez-vous reprendre un peu de vin ? Ces messieurs dames prendront-ils un désert ? Je vous apporte l'addition. >>
Je me dirigeais donc vers la cuisine, des assiettes empilées sur mes deux avant-bras et de nouvelles commandes griffonnées sur un papier situé dans une de mes poches. J'allais devoir affronter mes parents. Je poussais avec le dos une des deux portes battante de la cuisine et croisais une fois entré le regard de ma mère.
<< Hetahel, dieu merci, mais où étais-tu passé ?! Nous nous sommes fait un sang d'encre ! >>
Elle se jeta dans mes bras et par chance, je réussis à maintenir les assiettes en équilibre. Après quelques secondes d'étreinte, je me libérais de ma mère et posais les assiettes sur la seule table de la cuisine. Mon père quant à lui, faisait la vaisselle, et avait tourné la tête pour me lancer un :
<< Tu aurais au moins pu revenir avec le bois que je t'avais demandé m'enfin bon, je m'en suis occupé va, j'te connais assez bien pour savoir que tu allais l'oublier. J'espère que c'est une fille qui t'a retenu je ne sais où ! >>
Il se retourna vers levier et éclata de rire. Je rougis suite aux propos de mon père. Il a toujours le don de sortir des choses qui sortent de nul part. Cependant pour une fois, il y avait du vrai. Non seulement j'étais avec une fille, mais une fille qui est amie avec les loups, et pas des plus petits soit dit en passant. Je commençais à dicter à ma mère les commandes puis ajoutais.
<< Il y a une chose dont je voudrai vous parler et qui est la raison de mon absence soudaine. Il y a une personne qui souhaiterait dormir ici ce soir. Jusque-là il n'y a pas de problème me direz-vous. Seulement, cette personne est accompagnée d'un Fenrir, et vous comme moi nous savons que nous n'avons pas la capacité de loger un tel animal de une, et de deux, qu'il effraierait les clients >>
Je m'arrête un instant voyant l'animal ainsi que la jeune femme surgir de l'obscurité
<< Quand on parle du loup. Voici les personnes dont je vous ai parlé. J'ai proposé le préau où nous entreposons le bois pour loger l'animal. Seriez-vous d'accord pour le nourrir et le laisser dormir là-bas au risque de faire peur aux clients qui ont l'habitude de prendre l'air le soir ? N'est-ce pas trop dangereux ? Je sais que je vous demande déjà beaucoup mais, pourrions-nous loger gratuitement la jeune femme ? Elle semble fatiguée par son voyage et n'a pas l'air de rouler sur l'or non plus. >>
Après plusieurs minutes de négociations, mes parents finirent par accepter. Je lançais un sourire à travers la vitre en espérant que la jeune femme devinerait l'issue de ces négociations. J'apportais les commandes ainsi que les additions aux clients qui m'en avaient fait la demande puis sortis pour rejoindre la jeune femme. L'écart de température entre les deux lieux me fit frissonner de nouveau. Quelle petite nature je fais. Je fis le tour du bâtiment par la droite et regardais de nouveau la tendre scène qui s'affichait devant moi. Je m'approchais à pas de loup pour n'effrayer personne, me raclais la gorge pour signaler ma présence et fis le compte-rendu des négociations.
<< J'ai le plaisir de vous annoncer que tout est réglé quant à vos précédentes questions. Mon père et moi allons nous relayer pour faire en sorte que votre ami soit en sécurité et qu'il ne meure pas de froid même si je ne doute pas qu'il soit assez fort pour se défendre seul. Quant à vous, de nouveau mes parents et moi-même nous sommes mis d'accord pour que vous ne passiez pas la nuit dehors. J'ai dramatisé votre situation je vous l'avoue, mais par pitié ne prenez pas cela comme un signe de faiblesse ou de ne je sais quoi, j'ai simplement expliqué que vous aviez eu un rude voyage et que vous aviez besoin d'une bonne nuit de sommeil. Le prix de votre chambre sera retenu sur mon prochain salaire mais n'ayez crainte, j'ai assez de côté pour survivre à ça >>
Je rigolais pour essayer une nouvelle fois de détendre l'atmosphère puis poursuivis.
<< Même si vous souhaitiez dormir avec votre ami, cela vous convient-il tout de même ? Le repas de votre ami devrait arriver d'une minute à l'autre. D'ailleurs je ne vous l'ai pas demandé, comment vous appelez-vous ? >>
Je souris à la jeune femme puis au loup, espérant que cette fois-ci nous aurions trouvé un terrain d'entente. |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 10 Nov 2013 - 0:29 | |
| "Dérangeant non, dangereux oui. Vous savez, je n'ai pas pour habitude de traîner dehors lorsque la lune prend la place du soleil. Je ne sais quel genre de personne, de prédateur ou bien de je ne sais quoi encore rôde dans les forêts alentours, il est préférable pour vous que vous dormiez à l'intérieur. Quant à l'endroit que je vous ai proposé, il est effectivement libre mais il me faut tout de même l'accord de mes parents, s'il devait arriver quelque chose à vous et votre Fenrir, nous en serions responsable pour ne pas vous avoir offert le gîte. Il faut d'ailleurs que je retourne aider mes parents, ça va tout de même faire une heure que je vous ai suivi et ils doivent être inquiets. Suivez-moi ou nous allons finir tous les deux pétrifiés par le froid. Pour votre Fenrir, amenez-le près de la cuisine, vous la verrez à travers la fenêtre qui se trouve à l'ouest d'où nous nous situons. Il pourra être un peu réchauffé par les cuissons successives et je pourrai lui donner ce qu'il préfère à l’abri des regards des clients."
Même si je m'attendais à sa réponse, elle me déçoit. Je ne pourrai pas passer la nuit dehors sous l'abri à bois avec mon très cher Freki. Ma cape en laine rouge me tient chaud, mais ce jeune homme semble soucieux que je ne prenne froid, je décide donc de me taire et de lui obéir. Il fait tout cela pour moi, même si c'est sûrement juste pour garder le prestige de son établissement, visiblement dirigé par ses parents.
Lorsque le serveur me fait un signe de la tête et rentre dans le Moulin, je pars en direction de l'ouest, comme celui-ci l'a indiqué. Je pose ma main sur l'épaule de ma monture et la dirige vers les cuisines. Je vois de la lumière qui passe sous la porte et certains éclats de voix. Quand j'arrive en face de la fenêtre, j'aperçois furtivement Hetahel avec des dizaines de plats empilés sur ses avant-bras avant qu'il ne soit déséquilibré par une tornade d'amour maternel. Le coin droit de mes lèvres remonte légèrement. Par chance, il réussi a garder les plats sur ses bras et sauve le Moulin d'une grande casse. La femme se détache de lui et je vois son père -ou du moins, je le crois- se tourner vers le serveur et lui dire quelque chose qui le fait rougir jusqu'aux oreilles. Quand je vois qu'il jette un coup d'oeil dans ma direction, je me mets à penser qu'ils viennent de parler de moi, ce qui me fait à mon tour rougir et détourner les yeux. Pour plus de sûreté, je me retire dans l'ombre pendant un moment, puisque je ne suis pas sûre qu'Hetahel m'aie vue.
J'écoute un peu la conversation par le dessous de la porte, mais je ne capte que des bouts de phrase inintelligibles.
"... Chose dont je voudrais... raison de mon absence... personne qui... ici ce soir... pas de problème... accompagnée d'un Fenrir... que nous n'avons pas la capacité de loger un tel animal de une, et de deux, qu'il effraierait les clients."
Les voix se sont rapprochées de la porte, et je décide de me montrer. Je lève la tête vers la fenêtre, me composant le visage d'une jeune fille innocente, fatiguée et apeurée. Réussirai-je à les amadouer? Ils sont tous en train de me regarder et je tourne la tête vers Freki, ne voulant à aucun prix être le centre de l'attention. Lorsque je risque un regard à travers la vitre, je vois qu'ils sont en plein dans une discussion très active, et ils lancent parfois des regards et des gestes dans ma direction. Après quelques minutes de ce manège, Hetahel me lance un sourire et sort de la cuisine, des plats empilés sur les bras. Je me réfugie dans la fourrure douce et chaude de mon animal en attendant le jeune serveur. Un raclement de gorge me fait relever la tête et je rougis sans le vouloir quand j'aperçois celui que j'attendais arborant un sourire attendri. En voyant que je lui lance un regard noir, il me fait un résumé des négociations. Une phrase attire pourtant mon attention:
"Le prix de votre chambre sera retenu sur mon prochain salaire mais n'ayez crainte, j'ai assez de côté pour survivre à ça."
Je vais pour protester, mais il rigole, et je le regarde les yeux ronds. Il reprend la parole:
"- Même si vous souhaitiez dormir avec votre ami, cela vous convient-il tout de même ? Le repas de votre ami devrait arriver d'une minute à l'autre. D'ailleurs je ne vous l'ai pas demandé, comment vous appelez-vous?
-C'est parfait. Merci pour tout. Et je m'appelle Aricie. Aricie Vuk. Orpheline de dix-neuf ans. Je crois que vous méritez de le savoir, vous êtes une des personnes qui a fait le plus de choses pour moi depuis le début de ma vie."
Je m'autorise un timide sourire. Je n'ai tellement pas l'habitude que quelqu'un prenne soin de moi, tellement pas l'habitude qu'on puisse vouloir me faire du bien, que je me demande si au fond, un ami n'est pas cela: une personne qui, malgré les apparences, veut tout faire pour vous faire plaisir et pour réussir à voir le véritable être qui se cache dessous, avec ses qualités et ses défauts. Parce qu'un ami, c'est quelqu'un qui vous connaît et qui, malgré tout, vous aime.
"Eh bien, allons installer mon ami avant qu’il ne meure de froid!", m’exclamé-je pour briser le silence qui devient de plus en plus étrange.
Je bondis fluidement sur ma monture et la dirige vers l’abri à bois que je distingue près d’un mur du Moulin. Je laisse Freki au pas pour qu’Hetahel puisse nous suivre et, peut-être, commencer une conversation avec moi, parce que je ne sais strictement pas quoi dire. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Mer 27 Nov 2013 - 1:35 | |
| -C'est parfait. Merci pour tout. Et je m'appelle Aricie. Aricie Vuk. Orpheline de dix-neuf ans. Je crois que vous méritez de le savoir, vous êtes une des personnes qui a fait le plus de choses pour moi depuis le début de ma vie. Eh bien, allons installer mon ami avant qu’il ne meure de froid !"
Je la regarde avec admiration. Après ces quelques mots prononcés, elle monta sur l'animal avec une telle grâce, une telle facilité, à tous les coups je serai passé de l'autre côté, c'est ce qui arrive toujours lorsque j'essaie de monter à cheval. Je la vois s'éloigner sur son destrier. Je décide donc d’accélérer le mouvement pour pouvoir continuer à lui poser des questions.
<< Et bien, qu'est-ce qu'une jeune femme comme vous, qui plus est seule, vient faire dans cette partie d'Oryenna ? Voyez-vous, Aricie, si je puis vous appeler ainsi dorénavant, nous avons le même passé. Les gens que vous avez pu voir à travers la fenêtre sont en effet mes parents. Cependant, des parents adoptifs. J'ai été abandonné devant ce Moulin à ma naissance. Depuis, je n'ai jamais pu avoir de nouvelles de mes vrais parents, peut être qu'ils sont morts, ou bien très loin pour être sûr de ne jamais me rencontrer. Avez-vous eu le temps de connaître les votre ? >>
Je souris à la jeune femme pour essayer d’adoucir notre sujet de conversation. Nous arrivons devant le porche que j'ai proposé plus tôt à Aricie. Je prends les devant et me dirige vers cet amas de bois. Je cherche sur ma gauche et sur ma droite une hache pour pouvoir couper les fils qui entourent ces bûches. Un des trous présent sur le toit, causé par l'usure, laisse pénétrer assez de lumière pour qu'elle puisse se refléter sur la partie en fer de la hache que je convoite. Je me dirige sur ma gauche, tourne là tête dans la même direction, aperçois la jeune femme et saisis le manche. Je la balance en arrière, puis la fait passer au-dessus de mon épaule et la laisse se fracasser sur le fil. Quelques bûches se laissent rouler sur le sol en pierre. Sans attendre, j'en prends trois et les positionne dans mes mains et sous mon bras droit puis viens les poser au centre de l'abri. Je lève la tête pour admirer Aricie et son ami.
<< Tout devrait être opérationnel d'ici trois à quatre minutes pour l'opération hôtel de luxe pour Fenrir ! >>
Je rigole en regardant le loup et retourne chercher des bûches. Après deux minutes de va et vient, je pose enfin la dernière pierre à l'édifice. J'essuie la sueur qui coule de mon front avec mon bras droit, tire d'avant en arrière sur ma chemise pour essayer de refroidir mon corps encore chaud par l'exercice et regarde la jeune femme.
<< Voilà pour votre ami. Il nous manque le feu, n'est-ce pas Freki ? >>
Je souris à l'animal tout en ayant les yeux fermés et me dis que ce n'est pas un chien, qu'il doit sûrement me mépriser pour l'attitude que j'ai avec lui. J'arbore de nouveau ma tête de serveur, et annonce à la jeune femme que je vais chercher des allumettes et en profiter pour ramener le repas de son acolyte. Sur le minuscule trajet qui sépare l'abri à bois de la cuisine, je chantonne et souris bêtement, heureux de pouvoir aider deux personnes aussi formidables qu'elles. Qui m'aurait dit qu'un jour je devrai apporter le repas à un Fenrir ? J'entre par la porte extérieure qui donne sur la cuisine et constate que mes parents sont en salle. Je fouille les quelques tiroirs en quête d'une boîte d'allumettes et les trouve après quelques essais. Je glisse la boîte dans ma poche et cherche désespérément autour de moi un énorme morceaux de viande saignant selon les conseils de la jeune femme. Je le trouve fumant et posé dans une assiette sur la table. Je m'approche pour prendre cette dernière, et remarque derrière celle-ci une autre assiette, avec une ration bien moins importante, accompagnée de divers légumes du potager et de couverts. Sans doute était-elle destinée à notre cliente. Je trouve un petit mot griffonné sur un reste d'addition : << J'espère que tu restes sérieux et serviable devant cette fille aux loups, il ne faudrait pas faire fuir les clients par manque de professionnalisme ! Ton père. >>. Je lève les yeux au ciel suite à cette charmante attention de mon père, attrape une assiette dans chaque main et sors de la cuisine. À peine la porte refermée, je marche d'un pas vif et aperçois en moins de deux mes deux invités. Je cris un grand sourire aux lèvres :
<< À table ! >>
Je tends l'assiette à Aricie et dépose l'autre beaucoup plus lourde devant l'animal, ne m'abandonnant pas à le nourrir de peur de le vexer ou bien de l'effrayer. Je sors la boîte d'allumette de ma poche, en frotte au moins trois avant qu'une ne s'allume et la jette sur les divers bûches. Bien entendu elles ne prirent pas d'un coup, il eut fallu que je m'y reprenne à plusieurs fois avant qu'elles ne s'embrasent. J'expire un grand coup soulagé que le feu ait pris et me laisser tomber sur les fesses sans aucune grâce dont je fais preuve habituellement. Je prends appuie sur mes deux bras positionnés derrière moi, allonge mes jambes et les croise. Je m'autorise à regarder de nouveau la jeune femme.
<< Que d'aventure n'est-ce pas ? Est-ce que ce modeste repas vous convient ? >>
Le sol étant gelé, je me redresse et frotte mes mains au-dessus du feu ardent. J'en profite pour bien repositionner les pierres qui entourent le feu et reprends la conversation.
<< Que faites-vous dans la vie ? De quelle contrée venez-vous ? À vos oreilles et à votre style vestimentaire je dirai Evanya. Je suppose que c'est de là que viennent les meilleurs chasseurs. Oh mais pardonnez-moi avec mes questions indiscrètes, je vous laisse manger, et je vous promets qu'en échange vous pourrez me poser aussi tous un tas de question. >>
Je rougis gêné par mon attitude désinvolte et laisse mon regard se perdre au milieu du foyer ardent. |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 15 Déc 2013 - 20:59 | |
| Heureusement, je n'ai pas à attendre sa réponse bien longtemps.
"Et bien, qu'est-ce qu'une jeune femme comme vous, qui plus est seule, vient faire dans cette partie d'Oryenna ? Voyez-vous, Aricie, si je puis vous appeler ainsi dorénavant, nous avons le même passé. Les gens que vous avez pu voir à travers la fenêtre sont en effet mes parents. Cependant, des parents adoptifs. J'ai été abandonné devant ce Moulin à ma naissance. Depuis, je n'ai jamais pu avoir de nouvelles de mes vrais parents, peut être qu'ils sont morts, ou bien très loin pour être sûr de ne jamais me rencontrer. Avez-vous eu le temps de connaître les vôtres?"
Je regarde les oreilles de Freki. Un grand vide se rouvre en moi. J'ai tenté de l'oublier, il est moins fort qu'il y a treize ans, mais il est là, et le restera pour une grande partie de ma vie je pense.
"Ils sont morts sous mes yeux quand j'avais six ans", dis-je froidement.
Un sanglot se coince dans ma gorge. Hetahel me précède sous l'abri de bois et me laisse un peu de répit, le temps que je me calme et que je refoule ces images resurgies du passé. J'inspire de grandes bouffées d'air pour stabiliser ma respiration tout en appuyant mes mains sur mes yeux fermés. J'appuie tellement fort que je vois des étoiles. Au bout de la cinquième respiration, je décolle mes paumes de mes paupières et ouvre les yeux. J'essuie mes mains moites sur mon pantalon puis lève les yeux vers Hetahel.
Il a attrappé une hache et me jette un regard -interloqué? compatissant? triste? Je ne saurais dire. Un rai de lune passant par un trou du toit, sûrement fait pour laisser s'échapper la fumée, tombe juste sur le tranchant de la hache suspendu en l'air au-dessus de l'épaule du jeune homme. L'arme retombe et tranche la corde qui retenait le tas de bois. Il sort quelques bûches et entreprend de les couper. Ses gestes forts, précis, habitués me fascinent. Tant d'assurance s'en dégage! Il finit de construire l'âtre et lance:
"- Voilà pour votre ami. Il nous manque le feu, n'est-ce pas Freki?
- Il va arrêter de me prendre pour un chien?", grogne l'intéressé.
Je réprime mon rire et lui réponds:
"Allons, Freki, où sont tes manières? Tu deviens pire que moi!"
Hetahel part chercher des allumettes et à manger pour mon compagnon et moi. Je glisse le long du dos de mon Fenrir pour atterrir par terre. Je m'appuie contre l'antérieur de mon ami et attends le retour du serveur. Alors que je commence à m'endormir -je tombe de fatigue-, un éclat de voix me fait sursauter.
"À table!"
Hetahel revient, un plat dans chaque main. Il dépose un gros morceau de viande devant Freki qui se lèche goulûment les babines et attaque son repas comme s'il n'avait rien avalé depuis trois semaines. L'assiette que le jeune homme me tend me rappelle combien j'ai faim. Heureusement, mon ventre ne proteste pas. Alors que je commence à manger, le serveur s'occupe d'allumer le feu, puis se laisse tomber à terre, pour enfin se reposer sur ses avant-bras, dans une position nonchalante. Il tourne la tête vers moi et me demande:
"Que d'aventures n'est-ce pas? Est-ce que ce modeste repas vous convient?"
Je me contente de hocher la tête, ne voulant pas tenter l'expérience de parler la bouche pleine. Il se relève soudainement du sol glacial, s'approche du feu et, tout en réchauffant ses mains, ancre son regard dans le mien. Je déteste être observée, encore plus quand je mange. Je n'ose même pas imaginer la tête que j'ai. Il se décide enfin à me poser les questions qui, visiblement, lui brûlent les lèvres.
"Que faites-vous dans la vie? De quelle contrée venez-vous? Je dirais Evanya. Je suppose que c'est de là que viennent les meilleurs chasseurs. Oh, mais pardonnez mes questions indiscrètes, je vous laisse manger, et je vous promets qu'en échange vous pourrez me poser aussi tous un tas de questions."
Je souris, pleine de gratitude. Je finis mon assiette, la pose derrière moi et m'approche aussi du feu. J'enroule ma cape autour de mes épaules, profitant de la chaleur et de l'épaisseur de la douce laine rouge. Freki a fini lui aussi son plat et pose sa tête sur mes genoux, ce qui permet de me tenir chaud. Je lui en suis reconnaissante. Tout en réchauffant mes doigts longs et fins au-dessus des flammes, je plonge mon regard dans le feu et me laisse hypnotiser par le ballet de ces danseuses brûlantes, retrouvant par la même occasion de nombreuses images de mon passé. Je me décide enfin à parler:
"Je suis née dans la meute de Nord-Bois, auprès de ma mère, humaine, et de mon père, lycan. Ils s'aimaient -et m'aimaient aussi- tendrement. Mais un jour, un loup-garou décima ma famille sous mes yeux. J'avais six ans. Je me suis vite sentie indésirable, et à l'âge de seize ans, je suis partie chercher une nouvelle patrie. J'ai décidé de guider mes pas vers Evanya, pour me reconstruire dans la paix et chasser les cauchemars qui pourtant viennent toujours me hanter. Cette paix intérieure m'a permis de peaufiner ma technique de chasseuse et de guerrière. Et j'ai décidé il y a peu de rejoindre la contrée d'Oryenna, là où tous les souvenirs d'enfance de ma mère sont enfouis. Je veux un nouveau départ. Mais je veux aussi renouer avec mon passé pour enfin accepter qui je suis."
Je détache mes yeux des flammes dansantes et les pose délicatement, presque peureusement, sur Hetahel. Je viens de déballer toute ma vie à la première personne que j'ai croisée en ces terres. Je suis une jeune imprudente. C'est incroyable. Où sont passés mes réflexes de survie? J'en avais peut-être marre, au fond, de faire semblant tout le temps. Au pire, s'il ne se montre vraiment pas digne de ma confiance, il finira entre les crocs de Freki ou bien sous la lame de mon épée.
Et puisque je viens de tout lui révéler de mon passé, j'exige qu'il fasse de même. Avec moi, c'est donnant-donnant. Même si ça peut paraître méprisable, c'est comme cela que j'évite les trahisons. Malheureusement, j'en ai trop connu. Et au final, peut-être que mon instinct de survie est resté dans mes habitudes particulières qui ressembleraient presque à celles d'un homme sans foi ni loi et totalement égoïste. Tout le contraire de moi, qui suis plutôt altruiste malgré les apparences.
"Et vous? Voulez-vous bien me conter aussi votre histoire?" |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 22 Déc 2013 - 2:09 | |
| J'écoutais avec intérêt les propos de la jeune femme. Tout en l'écoutant, je laissais mon regard se perdre dans ce tourbillon de flammes. J'imaginais à mon grand regret la boucherie qu'a dû vivre Aricie. Je voyais un loup déchirer d'autres êtres vivants, avec une petite fille en tant que spectatrice. Du sang, beaucoup de sang. Des larmes, des cris... Un immense frisson me ramena aux côtés de la jeune femme. Je ne pus retenir une larme de couler. Je la séchais discrètement et portai mon regard sur son Fenrir. Il semble si innocent à l'heure actuelle, mais qui peut nous assurer qu'il le sera toujours ? Un animal sauvage qui a été domestiqué ne peut-il pas de nouveau agir par instinct et redevenir agressif ? J'ai peur que le schéma se répète et que la jeune femme soit en danger aux côtés de ce loup. Seulement, il m'est interdit de lui poser cette question, d'ailleurs je ne le veux pas, il faut vite que j'oublie tout ce que je viens d'imaginer, sot comme je suis, il y a de fortes chances que cela sorte de ma bouche si je continue d'y penser. Mais quand même, je n'ai pas envie de prendre le risque de perdre la seule amie que j'ai. Non Hetahel, tu ne peux pas, contrôle-toi par pitié, tu sais très bien que cela va mal se finir. Je sers fort mes poings tout en fixant Aricie en évitant de laisser paraître mon durcissement. Elle fait ensuite valoir son droit. Mon histoire dit-elle. Je ne peux m'empêcher d'expirer un petit coup en arborant un très léger sourire. Je me mets en tailleur, face à Aricie, croise mes mains, racle ma gorge et prends la parole
<< Et bien lorsque je disais que nos passés étaient similaires, je ne m'attendais pas à un si triste début de vie. Veuillez excuser mon impolitesse pour vous avoir forcée à vous remémorer ces tristes évènements. Pour ma part j'ai presque envie de vous dire que j'ai eu plus de chance que vous. Comme je vous l'ai dis il y a quelques minutes, j'ai été déposé alors que je n'étais âgé que de quelques jours devant ce Moulin. J'étais entouré d'un drap blanc pour me protéger du froid des soirées hivernales et j'étais dans un panier en paille, un parmi ceux que l'on peut trouver en ville. Il y avait une enveloppe posée sur mon torse sur laquelle on pouvait lire ces quelques mots : << Je n'ai pas les moyens de lui offrir la vie dont il mérite, prenez soin de lui. >> . Je lève les yeux vers la jeune femme pour essayer de la rassurer puis continue mon histoire.<< J'ai su tout ça à l'âge de six ans à peu près. Je dois vous avouer que je ne me suis jamais intéressé à mes vrais parents. Après tout, je ne sais vraiment rien d'eux. Ma mère n'a pas aperçu la personne qui a déposé le panier. Selon la température de mon corps à ce moment là, elle m'aurait trouvé selon elle, environ cinq à dix minutes après que j'ai été abandonné, alarmée par mes cris. Je n'ai vraiment aucune piste pour retrouver mes vrais parents. Ça ne m'intéresse pas, mais si jamais j'avais enfin l'occasion de les rencontrer, je ne dirais pas non, et je serais même heureux de voir quelle délicieuse créature a pu me mettre au monde. >>
Je passe la main droite dans mes cheveux et laisse mes doigts jouer avec ces derniers. Je ne sais quoi ajouter d'autre. Je n'ai pas envie de forcer Aricie à parler de choses encore douloureuses. J'ai simplement envie de passer du bon temps avec la jeune femme. Je me lève et me retourne en direction de la pile de bois pour reprendre deux bûches. Cette discussion me rappelle que mes parents ont tous les deux dans la cinquantaine. Ils vont bientôt prendre leur retraite, et malgré la vie qu'ils m'ont offert pour le moment, je n'ai guère envie de prendre la succession de ce vieux Moulin. Je suis un homme d'aventure, je ne suis pas fait pour la vie qu'ils ont mené. Je tourne discrètement et légèrement la tête sur la gauche de façon à regarder Aricie sans être vu. Et si elle avait été envoyée par le destin ? Et si je devais comprendre à travers la personne qu'elle est devenue qu'elle est ma chance pour pouvoir enfin vivre ma vie ? Si on analyse la situation, nous avons presque le même âge. Elle se débrouille très bien en milieux hostiles, elle peut m'apporter ce que je n'ai pas. Quant à moi je suis capable de tenir une maison, de faire la cuisine, je suis donc aussi un atout important. J'ai prévu aussi d'aller capturer une monture prochainement. Les pièces du puzzle commencent à s'assembler. Si j'évalue maintenant les contre, c'est qu'elle pourrait très bien refuser au vu de mon expérience. De plus, je n'ai guère envie d'abandonner mes parents qui m'ont toujours tout donné... Roo Hetahel ressaisis-toi, ça ne te ressemble pas ce genre de pensées. Je suis toujours le premier à prôner mon côté aventurier et maintenant que l'occasion se présente je fuis, comme je l'ai toujours fait. Il serait temps que je prenne mon courage à deux mains. Mon dieu, depuis combien de temps suis-je là, seul, à parler avec des bûches ? Je me retourne et fais quelques pas rapides pour rejoindre la jeune femme. Je dépose les bûches et m'assoie à droite de la jeune femme.
<< Veuillez m'excuser pour cette attente, j'étais perdu dans mes pensées. Cela ne vous gêne pas que je sois collé contre vous ? Je peux m'asseoir de nouveau en face de vous le cas échéant. J'ai une question qui me taraude l'esprit Aricie. Hum... Est-ce que... cela vous tenterait de... m'avoir comme... compagnon de voyage ? >> Je rougis suite à mes propos et poursuis. << Voyez-vous, c'est ce à quoi je réfléchissais là-bas. J'ai l'impression que nous n'avons pas été réunis par hasard, vous êtes sûrement celle qui me délivrera enfin de ce Moulin. Si un jour vous cherchez quelqu'un pour partager une aventure, pensez à moi d'accord ? >>
J'avais complètement changé d'attitude, j'étais redevenu un enfant, j'avais attrapé le bras droit d'Aricie, je mettais mis à genoux et je la regardais dans les yeux. Je me repris au bout de quelques secondes et me rassis en face de la jeune femme.
<< Mille excuses, je me suis emporté. Il se fait tard, ne pensez-vous pas qu'il serait temps d'aller vous coucher ma douce amie ? >>
Je lui souris, gêné et attendis une réaction de sa part.
Dernière édition par Hetahel Alarik le Mer 1 Jan 2014 - 23:24, édité 1 fois |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Dim 29 Déc 2013 - 14:12 | |
| Son histoire, bien que triste, puisqu'il n'a pas connu ses parents, est beaucoup moins sanglante que la mienne. En l'observant pendant qu'il me parle, je réalise que j'aimerais bien, à ses côtés, l'aider à chercher ses parents. Ce serait une chance pour moi de pouvoir rassembler une famille, celle, peut-être, d'un futur très bon ami. Je pourrais voir ce que ça fait de vivre avec ses parents. Ma vie aurait-elle été si différente si mes parents étaient restés en vie? Aurais-je appris autant de choses que j'en connais maintenant? Je ne sais pas. En tout cas, je les ai apprises de la manière forte, et j'ai horriblement peur de passer à côté de ma jeunesse, censée être folle et insouciante, insolente et heureuse. Pour l'instant, je n'ai fait que perfectionner mes techniques de combat pour affronter le monde à ma façon, mais réussirai-je à survivre dans un monde que je ne connais pas et dont les habitudes me sont inconnues? Oh, et puis zut, je me pose trop de questions, à la fin.
Passant une main dans ses cheveux, le jeune homme se lève à la recherche de nouvelles bûches pour alimenter le feu mourant. Il en prend deux, et alors qu'il va se retourner vers moi, il se fige, ses yeux se perdant dans le vague. Je fronce les sourcils, me demandant ce qu'il fait, puis, inquiète, je m'apprête à me lever pour voir ce qui ne va pas. Il secoue sa tête et revient dans ma direction. Il s'assoit à ma droite, à une distance respectueuse, ni trop proche, ni trop loin, comme un ami l'aurait fait, je suppose. Oh, ma pauvre Aricie, si tu commences à analyser tous ses faits et gestes, on n'est pas sortis de l'auberge!
" -Veuillez m'excuser pour cette attente, j'étais perdu dans mes pensées. Cela ne vous gêne pas que je sois collé contre vous? Je peux m'asseoir de nouveau en face de vous le cas échéant. J'ai une question qui me taraude l'esprit Aricie. Hum... Est-ce que... cela vous tenterait de... m'avoir comme... compagnon de voyage?
-Je... Vous me prenez un peu au dépourvu. Il faudrait que... Enfin... Je vais y réfléchir."
Je n'ai même pas pu aligner deux mots de suite. Morte de honte, je baisse les yeux, sentant mes joues s'enflammer. Je décide d'affronter le regard de mon interlocuteur, je le vois rougir, et je souris intérieurement; timide, tout comme moi. Néanmoins, je vois la fébrilité de ses gestes quand il parle, mon bras qu'il agrippe -sans me faire mal pour autant-, les éclats passionnés qui pétillent dans ses yeux lorsqu'il parle d'une possible aventure. Il semble se rendre compte de sa conduite puérile, qui ne me dérange pas le moins du monde, lâche mon bras et se rassoit avec hâte en face de moi.
" -Mille excuses, je me suis emporté. Il se fait tard, ne pensez-vous pas qu'il serait temps d'aller vous coucher ma douce amie?
- Sûrement, oui." dis-je, un rire dans la voix. "Souffrez que je souhaite une bonne nuit à mon compagnon de route."
Je me tourne vers Freki et grogne:
" -Hetahel va m'emmener dans ma chambre, juste au-dessus d'ici. Tu restes là, pas de bêtises, tu dors. Si j'ai un problème, je t'appelle.
-Bien. Bonne nuit alors."
Je reçois une léchouille sur la joue gauche et je ne peux m'empêcher d'exploser de rire. J'espère juste que je n'ai pas vexé Freki... Je me lève, suivie de près par Hetahel, qui passe devant moi pour me montrer le chemin. Maintenant que nous nous éloignons du feu, un silence gêné s'installe, comme si les flammes qui nous éloignaient de l'obscurité réchauffaient notre cœur et nous incitaient à nous ouvrir à l'autre. Le froid du soir de ce mois de Ventusiar me fait frissonner. Je m'enveloppe plus fort dans ma cape de laine rouge, espérant que l'épaisse fourrure de mon Fenrir lui tiendra assez chaud.
Nous arrivons dans le Moulin pratiquement vide, les bougies sont éteintes, mais la température de la grande salle reste agréable, dû sûrement aux braises rougeoyant dans la cheminée. Nous traversons silencieusement cette salle puis atteignons les escaliers qui mènent aux chambres. Je monte sur la pointe des pieds, suivant exactement les pas de mon guide afin de ne pas faire grincer une marche malencontreusement et ainsi réveiller toute la maisonnée. Arrivés à l'étage, il me mène vers une chambre tout au fond du couloir. Il ouvre la porte, allume une bougie et écarte les rideaux de la fenêtre, me montrant mon Fenrir sous l'abri à bois. Je soupire de soulagement.
"Merci", murmuré-je, un sourire aux lèvres.
Il pose la bougie sur la table de nuit, s'apprête à sortir puis s'arrête sur le pas de la porte. Il est dos à moi, et, ne voyant pas son visage, il m'est impossible de savoir s'il va me dire quelque chose ou pas. Il se retourne alors, me détaille, puis ouvre la bouche... |
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Jeu 2 Jan 2014 - 2:41 | |
| La jeune femme acquiesce et semble amusée par mon attitude ce qui a le don d'accentuer ma gêne. J'ai honte d'avoir été aussi proche d'elle. J'ai oublié qu'elle était une cliente et je lui ai parlé comme si nous étions amis. De tous les clients dont j'ai pu m'occuper jusqu'à présent, aucun n'a réagi comme Aricie. Il faut dire que pour la plupart, ils sont aimables comme une porte de prison, il m'est difficile d'être plus ouvert avec eux. Certes je n'en ai pas le droit, mais ils ne m'en donnent pas l'occasion non plus. Je suis des yeux la jeune femme et tends l'oreille pour essayer de comprendre, dans cet ultime échange de la soirée, ce que peuvent bien se dire ces deux protagonistes. Dans cet échange bref, mis à part des grognements, je n'ai pas pu entendre un seul mot du langage humain, que des grognements. Frustré, je détourne le regard vers le feu et attends la jeune femme. Après quelques secondes, je regarde de nouveau vers le loup et constate qu'elle n'est plus là. Plus rien ne m'étonne de sa part, quel piètre hôte fais-je, c'est elle qui va m'apprendre après plus de dix ans de service comment je dois me comporter. Je secoue la tête et souris amusé par le comportement d'Aricie. Nous nous éloignons petit à petit du lieu où prirent vie nos passés. Je ne regrette rien de cette soirée. Elle est l'une des plus merveilleuses que j'ai pu vivre depuis ma naissance et je sais ô combien elles sont rares. Aricie, Aricie... que les dieux bénissent votre venue ma chère !
Je remarque après cette petite méditation qu'un silence a réussi à s'installer durant ce court trajet. La gêne me regagne, je ne sais que dire à la jeune femme. Il est peut être préférable que je me taise, un peu de silence ne fait pas de mal et puis je me connais, je serai capable de dire n'importe quoi tant cette situation est nouvelle pour moi. Je pousse la porte d'entrée du Moulin, laisse y pénétrer Aricie et referme derrière elle. Le feu de l'abri plus mes joues rosées me donnent l'impression qu'il fait une chaleur épouvantable dans ce lieu malgré le fait que tout soit éteint. Serais-tu devenu un volcan mon cher Hetahel ? Je secoue la tête pour chasser cette idée de ma boîte crânienne et fais signe à Aricie de monter les escaliers. Je me retourne durant notre montée pour vérifier que cette dernière suit. N'émettant aucun son, j'avais peur qu'elle se soit évanouie ou bien qu'elle soit restée dans les ténèbres de la Taverne vide. Je traverse le couloir situé en face des escaliers, passe devant la porte de ma chambre située à ma gauche et atteins le bout de ce dernier. Voilà la seule chambre qu'il nous reste. Je me retourne et chuchote à la jeune femme tout en reprenant mon timbre professionnel.
<< Nous voilà arrivés mademoiselle Vuk. Laissez-moi juste le temps de chercher votre clé qui je l'espère, est celle que j'ai dans ma poche, ayant oublié de regarder sur le panneau en bois où trônent toutes les clés. Je suis désolé pour la médiocrité du service, vous serez dédommagée. Ah, la voilà ! >>
Je déverrouille la porte, presse la poignée, pousse la porte à l'aide de la main droite et laisse entrer la jeune chasseuse. Je lui emboîte le pas et embrase avec une allumette la bougie posée dans une sublime coupole en bronze elle-même posée sur une table de nuit en bois de chêne tout de suite sur la gauche de la porte, contre le lit. J'écarte ensuite les rideaux marrons de la chambre qui laissent apparaître une large et longue fenêtre de forme rectangulaire au travers de laquelle passent les rayons lunaires. Je fais signe à Aricie d'approcher et lui montre l'abri sous lequel est censé se reposer son ami. Son soupire semble exprimer un soulagement. Je m'apprête à sortir pour laisser la jeune femme seule avec elle-même lorsque un signal d'alarme m'arrête sur le pallier de la porte. Suis-je bête, et les bonnes manières ?! Je me retourne rougissant comme je l'ai été durant toute la soirée et ajoute en chuchotant de nouveau.
<< Vous me perturber mademoiselle Vuk. J'allais partir sans vous demander si vous aviez besoin de quelque chose. Veuillez excuser mon attitude, j'ordonnerai aux premières lueurs du soleil mon renvoi ! >>Je mets mon bras droit dans le dos, mon bras gauche sur mon ventre, parallèle à ma taille et exécute une réverence. Je lui souris pour lui signaler que je plaisantais. La faible lueur qu'émet la bougie n'est pas suffisante pour vous dire si la jeune femme a souri ou bien si elle est restée de marbre. << Et bien il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une merveilleuse nuit mademoiselle Vuk. Au vu de vos dernières nuits passées, je pense qu'un simple lit est synonyme de luxe alors profitez-en, c'est la maison qui offre. Puisse Morphée venir vous recueillir rapidement. >>Mon élocution se bloque en prévision de mes prochaines paroles. Je baisse la tête.<< Je... vous remercie... pour cette agréable... soirée que... nous avons partagé, cela m'a... fait du bien >>Je ne me laisse pas finir ma phrase étant perturbé par cette situation, fais de nouveau une révérence, dépose la clé sur la table de nuit et referme la porte. J'accélère le pas pour gagner l'escalier, le descends à toute vitesse, dévie par la cuisine située sur la droite de l'escalier, et sors par la porte de cette dernière.
Je respire un grand coup cet air frais pour essayer de me remettre de mes émotions. Je m'adosse au mur et me laisse glisser sur l'herbe fraîche. Je ne savais pas que c'était si dur de remercier quelqu'un. Qui plus est, il n'y avait pas de quoi être terrorisé. Nous sommes simplement deux amis qui avons passé la soirée ensemble, où diable est le mal ? Il va falloir travailler cette timidité Hetahel, si tu ne veux pas faire fuir tous les gens qui ont un semblant d'intérêt pour toi. Néanmoins, il est vrai que je suis heureux. Même si cette soirée a mal commencé au vu du caractère prononcé de la jeune femme, elle s'est très bien terminée. Je n'avais jamais vraiment eu d’aprioris sur l'amitié, je n'avais simplement pas eu la chance de la rencontrer. Je dois avouer que c'est rassurant de savoir que l'on peut compter sur des personnes qui ont à peu près le même âge que vous. Je n'avais jamais imaginé ma vie en dehors de cet endroit, mais cette étoile qu'est Aricie a changé ma vision de l'avenir. Je tourne la tête sur ma droite et contemple de loin le Fenrir. Il est là mon moyen de fuir, un camarade avec lequel je pourrai voyager et avec lequel nous nous pourrions nous soutenir dans les moments difficiles. Il n'y a rien de plus beau que l'amitié entre un homme et une bête. Je prends appuie sur mes deux genoux pour me relever, frotte mes vêtements et me dirige vers l'animal.
Je préfére ne prendre aucun risque et prononce bien avant d'être assez prêt pour le toucher son nom. Il ouvre l’œil gauche et constate que c'est moi. Il le referme aussi vite qu'il l'a ouvert. En même temps, nous ne sommes pas capables de nous comprendre, je ne lui en veux pas de ne pas s'intéresser à moi. De plus, il a toujours tout fait seul avec Aricie alors les étrangers, ça lui passe au-dessus de la tête. J'en profite donc pour réalimenter le feu qui semblait faiblir. Je m'adosse à un des poteaux en bois qui soutient le toit de l'abri, face au loup et à bonne distance du feu et engage la conversation avec l'animal.
<< Je ne sais si tu es capable de me comprendre, mais une chose est sûre, c'est que je suis incapable de te comprendre si tu venais à me répondre. Je voulais simplement te dire que ta maîtresse, que dis-je pardonne-moi, ton amie, est en lieu sûr. Elle a tout le confort nécessaire pour reprendre des forces, je m'en suis assuré personnellement. Tu sais Freki, je suis content d'avoir fait votre connaissance, ça m'a permis de me remettre en question sur quelques points que je n'osais pas aborder avec moi-même. Vous formez une belle équipe, j'espère qu'elle durera aussi longtemps que possible. Prochainement, je devrai moi aussi acquérir une monture. Je pourrai ainsi partir à l'aventure comme vous deux. J'espère que nous aurons l'occasion de nous recroiser pour que je te la présente. Je suppose que tu t'en fiches, de toute façon je suis déjà assez fou pour parler aux animaux alors à quoi bon me taire hein ? >>Je rigole et jette un regard à l'animal qui en effet a toujours les yeux fermés mais les oreilles au garde à vous comme si il m'écoutait attentivement.<< En tout cas, j'espère juste que j'aurai l'occasion de vous dire au revoir demain et que vous ne comptez pas partir à l'aube. Si c'est le cas le mal est fait, ça m'apprendra à ne pas comprendre ce que vous vous êtes dis avant de vous quitter. Je veillerai sur toi toute la nuit, alors fais-en de même pour moi veux-tu, je suis encore plus vulnérable que toi, je mourrai peut être de froid tiens ! Enfin bon il se fait tard, excuse-moi du dérangement. Bonne nuit Freki. >>
Je laisse échapper un bâillement. Je ferme les yeux et ai l'impression de déjà quitter le monde des mortels pour le monde des songes. Si je ne devais plus être là demain matin, je remercie la vie pour cette dernière soirée.[/i] |
| | | Aricie Vuk Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Ce que cachent les apparences [Terminé] Sam 4 Jan 2014 - 17:43 | |
| En effet, il me parle, mais son ton diplomatique me fait mal au cœur. Mademoiselle Vuk... C'est redevenu un serveur qui tient à son emploi et qui ne s'attache pas aux clients. C'est fou ce que ça peut faire mal d'être déçue par le destin, de voir ses désirs frustrés. Je voulais un ami, c'est tout ce que je demandais, bon Dieu! Et voilà que lui aussi, lui, à qui j'ai déballé toute ma vie, lui, à qui j'ai fait confiance, lui, que je connais à peine mais à qui, pourtant, je tiens, lui aussi se révèle comme les autres. Egoïste. Trompeur. Traitre. Je sens mon visage qui se durcit. Tout ce mal que le monde m'a fait, et pourtant, j'espère toujours. Parce qu'après tout, tout finit toujours bien. Si ça ne va pas, c'est que ce n'est pas la fin. Et en effet, ses dernières paroles, qu'il prononce basses, timides, hésitantes, la tête baissée sur le pas de la porte, ses dernières paroles me laissent un espoir insensé qu'il peut, peut-être, y avoir une sincère amitié entre nous.
"Je... vous remercie... pour cette agréable... soirée que... nous avons partagé, cela m'a... fait du bien."
J'ouvre la bouche, mais il s'en va. J'étends la main, je veux le rappeler, mais il est déjà parti. Je me laisse tomber sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond. La vie est parfois si dure et si compliquée! Je... J'ai besoin de prendre l'air, j'étouffe, je veux voir mon Freki. Je me lève précipitamment et m'approche de la fenêtre. Alors que je vais écarter les rideaux, je m'arrête. Quelqu'un parle, dehors, j'entends le murmure grave de sa voix sans capter les paroles. Je souris. Hetahel est allé chercher refuge auprès de MON Fenrir. Mais mon sourire s'efface bien vite. Je me souviens qu'il devait garder Freki, attiser le feu, veiller sur lui. Je secoue la tête; quelle naïveté! Il ne lui parle que pour lui tenir compagnie.
Je laisse tomber ma main, auparavant crispée sur les rideaux, sur ma hanche. En deux enjambées, je suis à ma porte, et je tire le verrou. Je vois une autre porte à ma droite, la salle d'eau, dans laquelle je m'enferme aussi, collant mon front contre le bois frais. Je reste quelques minutes ainsi, la main sur la poignée, le front sur la porte, à essayer de me calmer. Je me détache enfin de la porte en bois, puis je me déshabille, met une grande chemise ample, détache mes cheveux et m'observe dans le miroir au-dessus de la vasque en cuivre mise à ma disposition. Je suis atroce. Mes yeux bleus, d'habitude si aiguisés et curieux, pleins de vitalité et les seules fiertés de mon physique, sont vides. Mes sourcils froncés me donnent un air triste presque sévère, accentué par l'absence de sourire sur mon visage. J'ai un teint pâle et cireux, pourtant, je ne suis pas malade. C'est sûrement dû au manque de sommeil.
Je me lave le visage à l'eau froide, puis brosse mes cheveux assez longs. Il faudrait peut-être que je me les coupe un de ces jours. Je soupire puis pose ma brosse sur le côté de l'évier. Il faut que j'aille me coucher, la fatigue me gagne. Je me passe une main lasse sur le visage, range toutes mes affaires pour qu'elles soient prêtes pour le lendemain et file me coucher.
Aussitôt entre les draps, le sommeil me quitte et je suis parfaitement éveillée. Un grognement de frustration s'échappe de mes lèvres. Je sens que la nuit va être longue, très, très longue... ______________________________________________________________________________
Je me réveille aux premiers rayons du soleil. Il n’y a pas un bruit autour de moi, et je mets un moment avant de deviner où je suis. Visiblement, cette nuit, je me suis battue avec mes draps… Enfin bon. Je pose mes pieds sur le sol frais que l’astre du matin n’a pas eu le temps de réchauffer, frotte mes yeux et m’étire comme un chat. Je me lève lentement, m’habille en savourant le silence du matin et la douceur de mes habits sur mon corps. Je me sens seule au monde, c’est merveilleux. Pourtant, Dieu seul sait comme je souffre de la solitude.
J’entre dans la salle d’eau. J’évite soigneusement de me regarder dans la glace -je n’ose même pas imaginer l’état dans lequel je suis- jusqu’au moment où j’essuie mon visage plein d’eau. Je ne peux m’empêcher, en relevant la tête, de rencontrer mes yeux à la surface du miroir. J’ai tellement changé en si peu de temps. Je ne suis plus la même, mais je ne saurais dire ce qui s’est modifié en moi. Je secoue la tête et entreprends de me faire une longue tresse qui passe par-dessus mon épaule gauche. Une fois cette tâche finie, je reviens dans ma chambre et fourre toutes mes affaires dans mon sac.
Je vais vers la fenêtre et ouvre les rideaux. Je vois Freki qui dort, les restes de sa viande d’hier soir (en somme, plus que des os) et les braises du feu lui tenant compagnie. Je suis sûre que s’il pouvait ronfler, il le ferait. Cette pensée me fait sourire. Mais je fronce bien vite les sourcils, inquiète. Où est donc passé Hetahel ? Il devait veiller sur mon ami -et réciproquement, d’ailleurs- toute la nuit. D’un autre côté, la nuit est passée. Bon, c’est le moment ou jamais. Je boucle ma dague, ma fronde et ma bourse à ma ceinture, clipse l’attache de ma cape rouge en laine à la base de mon cou, prends une feuille et une plume et note en vitesse un mot à Hetahel:
"Je ne vous remercierai jamais assez d'avoir fait tout cela pour moi. Je pars explorer la cité de l'Aurore aujourd'hui, je ne sais si je reviendrais. Sachez tout de même que je trouverai le moyen de vous faire parvenir de mes nouvelles, et j'espère que le destin me redonnera une chance de croiser l'ami que j'ai trouvé en vous encore une fois au cours de mon existence. Merci encore. Aricie"
Je laisse le mot en évidence sur la table. Tout compte fait, si je ne reviens pas, mieux vaut que je prenne aussi mon épée. Je lance mon sac de provisions sur mon épaule puis part comme une voleuse. Silencieuse comme une ombre, je traverse le Moulin encore endormi dans le sens inverse d’hier soir. Je réussis, je ne sais pas trop comment, à retrouver le chemin de la sortie, malgré mon atroce sens de l’orientation. Toujours à pas de velours, bien que ce ne soit plus trop nécessaire puisque je me trouve maintenant dans l’herbe, je reste aux aguets, de peur de voir le jeune serveur surgir de nulle part et me demander où je vais. Je n’ai rien payé et je ne l’ai même pas remercié, mais je ne peux pas risquer de rester plus longtemps. Je ne peux pas risquer de m’attacher plus que je ne le suis déjà à ce jeune homme. Je ne peux pas risquer de me faire encore plus mal. Je ne peux pas risquer ça. Je ne peux pas.
Une larme dévale ma joue, aussi silencieuse que mes pas. Une boule de poils me percute et nous faisons un bruit sourd en tombant par terre. J’ai le dos dans l’herbe, mon mastodonte au-dessus de moi, une patte sur chacune de mes épaules, la langue pendante comme celle d’un chien heureux. Je lui souris, mais c’est un sourire triste. J’entoure son cou de mes bras, j’agrippe sa fourrure, fort, très fort, et je pleure. Des sanglots me secouent, des larmes coulent à flots, je n’ai pas l’impression de pouvoir m’arrêter. Je me vide de tout. Je suis odieuse. Il a été si aimable, si attentionné, si attentif, même s’il s’est rappelé à ses fonctions hier soir. Je ne peux pas lui faire ça. Je me relève lentement, prenant largement appui sur mon grand compagnon de voyage. Je me tire à grand-peine sur mon Fenrir, je suis couchée sur lui, toujours en larmes.
Je me laisse cinq secondes de faiblesse. Une… Je laisse la tristesse m’envahir. Deux… Je laisse le désespoir me submerger. Trois… J’inspire un bon coup. Quatre… J’expire et je me redresse. Cinq… J’essuie mes larmes et je laisse mon chagrin derrière moi.
"On part à la cité de l'Aurore, mon Freki!"
Il part au galop sur le chemin de terre, et je quitte le Moulin, sans un regard en arrière. Enfin, pas tout à fait, je regarde la silhouette de la bâtisse progressivement disparaitre. Est-ce que je reverrai un jour le jeune serveur ? Est-ce qu’il se rappellera de moi ? Je ne sais pas, mais je crois au destin, et je lui fais confiance. Alors on verra bien ce qu’il nous apportera. Je me retourne, face à la route, je me baisse sur les antérieurs de mon Fenrir et je me laisse porter par le vent.
Je laisse le vent tout emporter. |
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