Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Ah beh merde il est là en fait. P'tain y en a plusieurs [En cours]

Sev se réveilla. Il faisait toujours nuit mais une présence inhabituelle avait interpelé ses sens. Il avait d’abord perçu une odeur, puis des sons quasiment indécelables avaient suivis, révélant un traqueur discret et aguerri. Le loup noir avait alors tenté de profiter de la couleur de sa fourrure et de l’obscurité pour s’échapper discrètement. Cependant quelqu’un avait pris le soin de placer une branche de bois pourri sur son passage qui craqua bruyamment sous son poids. « Tiens, j’l’avais pas vu celle-là » commenta Fayer Narung dans sa tête. C’est en entendant le grognement de l’autre animal que Sev fila à toute vitesse. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas fait déloger de son abri en pleine nuit. Il courut donc le plus vite possible pour échapper à son poursuivant. L’autre se révélait cependant endurant et l’avait pris pour cible. Le loup noir se mit donc à tenter de le semer, il utilisa pour cela une technique infaillible : le zigzag. L’animal parut se lasser car Sev ne percevait plus son odeur. Il continua d’avancer mais ralentit peu à peu, pour économiser ses forces.
C’est à ce moment-là qu’il fut écrasé par une autre masse. Un loup avec une odeur différente du lupin qui le poursuivait jusqu’alors l’avait plaqué au sol. Sa force était supérieure à celle de Sev et ainsi il ne pouvait que rester immobile, ce qui ne l’empêcha pas de se montrer menaçant en poussant des grognements. Celui qui le maintenait contre le sol semblait attendre quelque chose, il n’avait pas l’intention de le manger. Puis ce quelque chose arriva. Il s’agissait de l’autre, son poursuiveur de tout à l’heure. Il n’avait cependant pas la même apparence ce qui n’empêcha pas l’odorat du lycan de le reconnaître. Le loup-homme n’était pas nu, il avait pris le temps de se revêtir et de prendre quelques armes sur lui qui le rendaient tout de suite moins vulnérable. La proximité des deux hommes-loups rendit Sev très nerveux. Il détestait ça, et ses tremblements ainsi que ses tentatives répétitives pour se dégager le leur montrait bien. L’homme tira donc un long morceau de métal effilé d’un de ses habits pour le calmer. Sev savait que ce genre d’outils si il était bien magné pouvait lui être fatal. Il avait déjà vu Narung en utiliser une plus petite forme qu’il appelait ‘couteau’ et n’avait pas envie d’en subir le maniement. Il sentit la lame froide contre sa peau et c’en fut trop pour lui, il s’agita encore plus, râlant et creusant le sol avec ses griffes.
L’homme prit alors la parole :
« Transformes-toi petit, ça sera plus facile pour nous et moins douloureux pour toi. »
Sev lui répondit par un nouveau grognement, plus fort que les autres. Il se demanda comment il avait fait pour savoir qu’il avait deux formes, lui n’arrivait pas à différencier les deux à moins de voir le changement de ses propres yeux.
« Joue pas à ça avec moi, je sais qu’on est pareil » Il attendit un peu puis perdit patience et le frappa durement au crâne à tel point qu’il perdit connaissance.

Premier jour, au matin.

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Ah beh merde il est là en fait. P'tain y en a plusieurs [En cours] 225338e24e0bca82404d4b8bbbd47485f17b2f

La chambre était plongée dans l'obscurité. Seules les premières lueurs du Soleil filtrant au travers des rideaux opaques diffusaient une lumière tamisée sur l'ensemble de la pièce, pendant que les dernières braises d'un feu crépitant joyeusement dans le foyer de pierre s'estompaient lentement. Il y faisait une chaleur étouffante, invivable pour celui qui préfère la fraîcheur du vent. Un vent d'ailleurs bien présent passé les murs de la chambre.

L'agitation au dehors était palpable. Suite à la guerre, le Camp de Nûldar renaissait peu à peu de ses cendres. Chaque Lycans s'affairaient à ses occupations habituelles : les forgerons s'efforçaient de fabriquer leurs meilleures armes pour permettre aux étudiants de l'Arène de s'entraîner ; les chasseurs étaient partis à l'aube pour ramener le gibier avant que le Soleil ne cède sa place à la Lune ; les médecins s'empressaient de soigner les derniers blessés et les Loups Patrouilleurs surveillaient le territoire. Tous s'investissaient corps et âmes dans leurs travaux, en tentant d'oublier les horreurs de la guerre. Tous, sauf Kemya.

La jeune femme ne parvenait plus à trouver le sommeil. Et lorsque celui ci venait enfin la prendre, ce n'était que pour lui offrir les images du corps de Nina- Lou et celui d'autres Lycans morts au combat, baignant dans leur propre sang. Et ce n'était pas seulement cela. Toutes les luxures du Camp, et plus particulièrement celle de la chambre qu'elle occupait actuellement, la rendait malade. Elle avait en horreur ces pratiques superficiels, et savait qu'un retour aux origines lui ferait le plus grand bien. Il ne lui suffisait que d'attendre la signature d'un armistice entre les contrées. En attendant l'approche d'un éventuel conseil, elle essayait de s'occuper du mieux qu'elle le pouvait, tentait de revoir les règles, les lois et la conception du Camp, partait chasser avec les autres Loups, continuait d'entraîner les soldats en attente d'un nouveau Maître de Guerre. Mais rien n'aurait plus la rendre plus sereine que de passer ses nuits dans la Cabane destiné au chef de l'Ouest, aux frontières de Mirë. C'était ce retour qu'elle attendait plus que tout.

Des bruits de pas précipités la tirèrent de son sommeil. Elle grommela, eut l'irrépressible envie de se rendormir mais, après s'être frénétiquement frottée les yeux, se leva finalement. Elle ouvrit les rideaux qui séparaient la chambre du balcon. Le Soleil n'était pas encore haut dans le ciel, il continuait cependant sa course dans le firmament, prouvant à la jeune femme que la matinée était déjà bien avancée. Il était temps qu'elle endosse son rôle de chef.

~

La plupart des Lycans la saluaient sur son chemin. Elle leur répondait soit par un signe de tête, soit par un sourire amicale. La jeune femme n'était Chef de meute que depuis quelques jours, mais se sentait déjà à sa place, au cœur de sa meute. Beaucoup avaient accepté, d'autres étaient encore retissant à l'idée de devoir suivre de nouvelles règles, prochainement établies par Kemya. Celle ci avait décidé qu'elle ne serait pas forcément différentes de celles de Sheiz ou de Nina. Elle tenait cependant à ce que sa meute ne soit plus jamais en conflit avec les autres peuples, et voyait déjà d'éventuels échanges commerciaux entre les meutes. Pour se faire, des ambassadeurs chargés d'une missive seraient envoyés en Thaodia et...

- Chef !

Kemya mit quelques secondes avant de se retourner – ce tire n'était pas réellement ancré dans ses habitudes, surtout lorsqu'il s'agissait de l'appellation – et de voir accourir un Guetteur armé d'un arc.

- O... Oui ?, bégaya-t-elle.

Il baissa respectueusement la tête avant de parler :

- Deux Patrouilleurs viennent de rentrer dans l'enceinte du Camp, l'un deux tenait dans ses bras un louveteau et l'ont enfermé dans la partie de la Grande Résidence prévue à cet effet. J'ai pensé qu'il serait bon de venir vous en parler.

- Tu as bien fait. Tu peux retourner à ton poste. Une récompense te sera faite pour ton initiative.

*Quelles imbéciles !* pensa-t-elle en se dirigeant vers les cachots.

~

Les geôles se chiffraient au nombre de quinze. On y enfermait seulement les prisonniers importants, qu'ils soient politiques ou autres. L'endroit était sombre, sale, il sentait le renfermé. Personne n'aimait le fréquenter. Seulement trois gardes étaient postés devant la porte principale que Kemya venait de franchir. Et il n'y avait pas trace des deux Patrouilleurs. Seul, blottit dans un coin de l'une des cages, reposait un jeune louveteau à la fourrure noire.

- Eh ! Toi là bas ! Vas me chercher les Lycans qui ont déposé le petit ici. Et dépêche toi !

Le louveteau se réveilla avec la tête lourde. Il la secoua pour se remettre les idées en place et pour que ses souvenirs reviennent. Il se rappela de tout immédiatement mis à part quelques détails qu’il considéra finalement comme étant important. Comment était-il arrivé dans cette partie de la forêt ? D’autres choses l’intriguaient, il n’avait jamais vu une forêt semblable à l’endroit où il croupissait. Il était entouré d’une matière aussi froide que la pierre mais cela ne ressemblait pas aux grottes dans lesquelles il avait l’habitude de s’abriter. Il toucha les parois de cette grotte étrange, il n’avait jamais senti une pierre aussi peu rugueuse sous ses doigts.

« On est d’accord c’est assez moche, mais j’crois pas que ce soit fait pour de toutes façons p’tit gars. Ah ça me rappelle une fois, j’étais un plus vieux qu’toi et… » Sev rangea la voix de Narung dans un coin éloigné de sa tête et fit le tour de sa grotte à quatre pattes. Ce tour fur très rapide ce qui commença à l’inquiéter vu qu’il n’appréciait pas vraiment les espaces confinés. Le garçon-loup devait sortir. Il se servit de ses membres de deux-pattes pour tenter d’écarter les parois trouées de sa grotte mais rien de fit, elles étaient résistantes. Il grogna légèrement de mécontentement puis un léger bruit le fit se transformer en loup. Il identifia ce bruit comme étant celui de pas qui s’approchaient. Son ouï lui révéla qu’il ne s’agissait que d’un seul deux-patte ce qui le rassura. Il pourrait toujours s’en sortir en cas de problèmes. Il choisit un coin car il les jugeait plus sécurisant. Il pourrait lui procurer en effet un bon angle de vue. Le deux-pattes s’arrêta devant Sev qui l’observa sans broncher, les muscles tendus prêt à bondir. Le petit loup se demanda un instant si le deux-pattes en face de lui était aussi un loup. Il ne s’agissait en tout cas pas des deux lycan qui l’avaient capturé. Il reconnaitrait ces deux-là n’importe où. Le temps de ses réflexions intérieures, le deux-patte avait eu le temps de tourner la tête de dire d’une voix forte :
« Eh ! Toi là-bas ! Vas me chercher les lycans qui ont déposé le petit ici. Et dépêche-toi ! »
Sev trouvait ce deux-patte différent physiquement de ceux qu’il avait déjà croisé. Il semblait moins trapu ce qui ne lui enlevait pas de dangerosité. Il nota aussi que la poitrine de celui-ci était plus bombée que ceux qu’il avait vus.
« C’est là où j’interviens et que je dis que ce que t’as devant les yeux c’est une femme et que j’t’en avais déjà parlé. Si si j’t’assure p’tit gars c’en est une ! »
C’était donc ça une femme, cela résolvait l’énigme que son imagination avait tenté de reconstituer. La femme en question se mit à parler :
« Je vais te sortir de là, tu n’aurais pas dû atterrir ici. J’en suis désolée. »
Elle tourna la tête vers l’endroit que Sev avait identifié comme étant la sortie et il vit son expression s’assombrir. Son humeur en fit de même lorsqu’il sentit ses deux ravisseurs. La haine montait en lui tandis que la femme-à-deux-pattes s’exprimait :

« Bande d’imbéciles ! Qu’est-ce qui vous a pris d’enfermer un louveteau ici ?! Vous pensez vraiment que nos ennemis vont envoyer des espions de bas-âge pour faire le sale boulot ? »
Celui qui l’avait plaqué au sol baissa la tête tout en regardant du coin de l’œil Sev qui montrait les dents dans sa cage. L’autre se défendit :
« On a cru bien faire chef, il ne semblait pas très coopératif et il était seul sur le territoire de la meute ça nous a semblé louche. »
Elle fit signe à un autre de venir pour ouvrir la cage.
« Quant à vous, une suspension de vos fonctions pendant quelques jours vous devrait vous apprendre à réfléchir avant d’agir n’importe comment. Partez ! Je ne veux plus vous voir ! »

Ils lui obéirent puis la cage fut ouverte. Le loup noir sauta alors sur ses pattes pour sortir au plus vite. Il jaillit presque de sa cage pour que la femme et l’autre deux-pattes n’aient pas le temps de réagir. Le louveteau prit donc le chemin de la sortie à toute vitesse dans l’idée de retrouver ceux qui l’avaient attrapé. C'est sans trop réfléchir qu'il sauta au cou de l'un d'eux. La surprise avait été de son côté.

Kemya fulminait. Non seulement parce que l'emprisonnement d'un Lycan sans réelle importance était le cadet de ses soucis, mais surtout parce qu'elle avait l'impression d' avoir à faire à des incompétents. Comment cette idée absurde avait- elle pu leur traverser l'esprit ? La jeune femme avait beau réfléchir, elle ne voyait aucune réponse convenable.

Elle n'eut d'ailleurs pas le temps d'approfondir son raisonnement que, à peine les portes de la geôle ouverte, le louveteau s'en échappa. Kemya se baissa pour tenter de l'attraper, trop tard : il filait déjà vers la sortie. La Lycanne courut à sa suite, pensant que le jeune loup souhaitait recouvrer sa liberté, c'était la seule affirmation logique. Elle fut surprise lorsque celui ci sauta à la gorge de l'un des deux Lycans l'ayant emmené ici.

- Attention !, cria-t-elle à l'intention des Patrouilleurs, mais aucun ne réagit.

Le loup se contorsionna lorsqu'il sentit les jeunes crocs affûtés de l'animal. Il tenta de s'en détacher, en vain : la pression de la mâchoire du louveteau était étonnement forte.

- Enlevez le ! ENLEVEZ MOI CA !, hurla-t-il dans un râle.

Son compagnon n'hésita pas une seule seconde et attrapa le petit loup à pleines mains, tira d'un coup sec et envoya valser se dernier contre le mur luisant du couloir. Kemya se précipita vers lui. Elle n'avait entendu aucun craquement mais il valait mieux être prudent. Un os cassé à cet âge pouvait s'avérer très fragilisant pour les années à venir. Après être sûre qu'aucune partie de son anatomie n'était fracturée, elle enserra de sa main gauche la gueule du louveteau qui se débattait, et passa son bras droit autour de ses pattes avant pour éviter quelconques griffures. Le jeune femme serra le jeune loup contre elle pour le rassurer, tenta de lui cacher la vue avec la paume de sa main. Elle s'adressa ensuite au Lycan valide, tenant l'épaule de son acolyte qui essayait tant bien que mal de compresser la plaie barrant son cou.

- Emmène le à l'infirmerie. Dis leur que c'est moi qui l'y envoie.

Puis,

- Et toi, arrête de geindre.

Elle prit la direction de la sortie, le louveteau toujours dans ses bras. La force qu’exerçaient ceux ci sur le petit corps frêle l'empêchait de bouger, elle sentait son cœur battre frénétiquement. Elle accéléra le pas. Une fois à la hauteur des trois gardes, elle demanda à l'un de lui apporter un morceau de viande dans ses appartements. Il s’exécuta aussitôt.

~

Les femmes de chambres de la Grande Résidence regardait Kemya avec une lueur d'étonnement dans les yeux. La Lycanne les entendait murmurer sur son passage : « Qui est- ce ? Que va-t-elle en faire ? Il a l'air si jeune... ». Elle les ignorait, s'empêchait de les regarder. Ses pas la menèrent rapidement au centre de la Grande Résidence, et donc à sa chambre. Elle y entra et s'empressa de refermer la porte, le loup sous le bras. Elle le posa délicatement à terre.

- Ne bouge p...

Le loup partit à tout allure en direction de la coiffeuse en marbre, s'y cogna – quelques flacons de verre en tombèrent – avant de se cacher sous celui ci. Kemya soupira, on frappa à la porte.

~

Le morceau de viande à la main, la Lycanne s'accroupit devant le meuble de pierre. Elle discerna, tapis contre le mur, la forme noir du louveteau.

- Écoute, tu n'avais pas à attaquer ce loup. Je veux bien comprendre que tu lui en veuilles, c'est tout à fait normal. Ce qui ne l'est pas, c'est ta réaction. Tu fois apprendre à contrôler tes sentiments, tu comprends ?

Elle attendit quelques secondes et agita la viande saignante sous le nez du loup.

- Je veux bien passez outre et ne pas te punir si tu viens me rejoindre maintenant.

Ce fut après qu’on l’eut projeté contre le mur, et qu’on commença à l’immobiliser de nouveau pour ensuite le bâillonner qu’il sentit que cette attaque qu’il avait préféré à la fuite n’était finalement pas une bonne idée. « Moi j’aime bien » commenta Narung tandis qu’il tentait de se dégager de l’emprise de la femme « Bon bien sûr c’était un peu impulsif de ta part mais ça avait une certaine classe de par son petit côté inattendu… Attends… Depuis quand t’es impulsif toi ? Ha-Ha ! Alors comme ça monsieur le petit sauvage on devient un deux-pattes ? » Ce simple commentaire fit grogner intérieurement le jeune loup. Lui un deux-pattes ? Non, il n’était pas faible comme eux. Il se permit de reconsidérer cette idée lorsqu’il se rappela que la femme avait une force surprenante qui lui avait permis de le transporter un moment tout en l’empêchant de se débattre jusqu’à un endroit inconnu qu’il ne pouvait que renifler à cause de la patte de la femme qui l’empêcher de voir. Sev avait peur, il n’avait aucun contrôle sur ce qui était en train de se passer. Le petit loup aurait dû fuir quand il en était encore temps. Il était maintenant impuissant, et se sentait oppressé. Il avait toujours détesté qu’on le touche car cela signifiait toujours l’agression et la poigne de celle qui le retenait commençait à être insupportable.
Sev Gayl les avaient sous-estimé, chose qu’il ne se permettait jamais de faire. Il avait commis beaucoup trop d’erreur aujourd’hui ce qui avait fait monter de la colère contre sa propre bêtise.
C’est alors qu’il sentit la pression sur son corps se relâcher et qu’il fut déposé sur le sol. Il ne s’attendait pas à ce qu’on le laisse partir aussi facilement, il en profita alors avant qu’elle ne change d’avis. L’espace était cependant plus restreint que ce qu’il pensait. Sa tête cogna contre de la pierre. Le loup remit vite ses idées en place puis se dirigea vers un coin qui semblait le plus sûr. Ses poils s’étaient hérissés, il était piégé, encore une fois. Sev entendit ensuite un bruit et sentit la présence d’une autre personne, il se prépara alors à toute éventualité. Il la vit alors se rapprocher de lui ce qui le fit se rapprocher encore un peu plus du la paroi. Elle prit la parole :
« Écoute, tu n'avais pas à attaquer ce loup. Je veux bien comprendre que tu lui en veuilles, c'est tout à fait normal. Ce qui ne l'est pas, c'est ta réaction. Tu fois apprendre à contrôler tes sentiments, tu comprends ? »

Controller ses sentiments ? Il avait été attaqué et voilà qu’on lui reprochait le fait qu’il s’était défendu. Ils étaient décidément très étranges. Sev ne comprenait rien à leur façon de penser. Ne pas être pris pour une proie facile était essentiel pour lui, c’était d’ailleurs pour ça qu’il avait voulu tuer les deux hommes-loups. Elle parla encore mais le loup ne comprit pas ses paroles. En revanche il comprit mieux le fait qu’elle tende de la nourriture vers lui. Il attrapa la viande d’un geste vif puis partit se cacher dans un autre coin de la pièce. Elle s’était trop rapproché, il n’aimait pas ça. Elle ne semblait cependant pas vouloir le tuer ce qui était surprenant. Il avala sa portion rapidement puis fit une chose qu’il ne faisait pas souvent et qu’il n’aimait pas faire parce que ça le rendait vulnérable, il lui posa une question :
« Que veux-tu de moi ? »

- Que veux- tu de moi ?

Toujours accroupie devant le meuble, Kemya avait pu discerner des cheveux d'un noir semblable à la fourrure du jeune loup, une tignasse emmêlée, avant qu'il ne se réfugie dans un autre coin de la pièce. Sans qu'elle ait le temps de lui répondre, il avait repris forme animale. La jeune femme hésitait. Fallait- il le libérer ? Il n'était pas un prisonnier après tout... Mais la Lycanne ne se voyait pas le laisser seul dans la nature, livré à lui même, sans personne sur qui compter. Même s'il avait apparemment vécu ainsi pendant plusieurs années.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Ses manières étaient bien différentes des louveteaux de Nûldar, et, bien qu'elle n'ait jamais été en compagnie d'enfant en bas âge, elle n'avait aucun mal à deviner qu'il ne venait d'aucune meute. Qu'il avait vécu comme un sauvage, au gré du temps et de la nature. Peut être avait- il connu la civilisation, peut être même avait- il vécu un jour avec elle. Quoi qu'il en soit, il paraissait maintenant errer dans les profondeurs de Thaodia. La jeune femme s'efforça de parler doucement, pour ne pas l'effrayer.

- Je ne te ferai pas de mal, je ne veux que ton bien. Tu peux me faire confiance petit. Tu es en sécurité ici, il n'y a que toi et moi.

Le jeune loup ne semblait pas décidé à venir la rejoindre. Il fallait pourtant qu'elle lui parle, qu'elle d'où il venait, de ce qu'il faisait. Elle tenta une autre approche.

- Les hommes qui-t-ont attrapé tout à l'heure sont des soldats qui défendent notre cité, mais tu n'auras pas l'occasion de les revoir, ne t'en fais pas. Moi, je m'appelle Kemya, et l'endroit où tu es, c'est le lieu où vit ma meute. As- tu déjà entendu parler des meutes ? Des ces groupes de Lycans, comme toi et moi, qui vivent ensemble ?

Spoiler:

« Je ne te ferai pas de mal, je ne veux que ton bien. Tu peux me faire confiance petit. Tu es en sécurité ici, il n'y a que toi et moi. »
Cela faisait quelques instants que Sev appelait son père à la rescousse. Il avait besoin de ses conseils mais le silence régnait dans sa tête, il l’avait trop refoulé. Il ne savait pas quoi faire. Il n'y avait pas de sortie apparente. Il était piégé mais pourtant il semblait avoir plus de liberté que lorsqu'il avait du croupir dans cette grotte étrange tout à l'heure. C'est en faisant attention aux odeurs qu'il comprit. Il n'y en avait une qui dominait, c'était celle de cette femme, il décelait encore les traces de ses pattes sur sa fourrure, et elle régnait dans toute l'endroit. Elle l'avait donc transporté jusque dans sa tanière. Ce dernier élément, au lieu de la rassurer le perturba encore un peu plus.
« Allez … Viens… » Pensa-t-il au plus profond de lui-même. « Je t’en pries !» Hurla Sev dans sa propre tête. Il était paniqué, il ne savait pas si il pouvait la croire. Narung lui avait expliqué que le mensonge était courant chez eux. Il y avait tellement de différences entre lui et ces loups qui préféraient rester sur deux pattes. Il ignorait tout du mensonge et de ses buts, lorsqu'il parlait c'était dans un but précis et en dernier recours. Il devait cependant s'adapter à ces êtres étranges pour qui la parole était omniprésente et quasiment indispensable.
« Les hommes qui-t-ont attrapé tout à l'heure sont des soldats qui défendent notre cité, mais tu n'auras pas l'occasion de les revoir, ne t'en fais pas. Moi, je m'appelle Kemya, et l'endroit où tu es, c'est le lieu où vit ma meute. As- tu déjà entendu parler des meutes ? De ces groupes de Lycans, comme toi et moi, qui vivent ensemble ? »
« Bon, et c’est partie pour un nouveau petit jeu dit-elle toute la vérité et rien que la vérité ? » s’exclama Narung. Sev pensa que s’il avait eu un corps il aurait dit ça en se frottant les mains. « Enfin, je t’attendais ! » Lui reprocha le jeune loup. « Désolé mais y tellement de truc dans ta tête, un vrai labyrinthe… Ah ouais c’est vrai que je t’ai jamais expliqué ce que c’était un labyrinthe… Ce soir si on s’en sort promis ! Bon, déjà je dirais qu’elle ne ment pas concernant son nom, c’est plutôt joli d’ailleurs comme le reste de sa personne… » « Concentre-toi ! Est-ce qu’elle ment quand elle dit que je peux lui faire confiance ? Il n’y a que ça qui m’intéresse. » « Nan mais t’as qu’à lui d’mander, j’suis pas devin ! J’suis qu’une voix qui squate ta tête ! Donc tu lui demandes mais avant tu réponds à sa question ça fait plus poli. » Sev s’exécuta, elle était louve elle-aussi, il ne comprenait décidément pas comment les reconnaître.
« Oui, Fourrure Blanche m’a parlé d’une meute. Tu es un loup, tu pourrais me combattre, je ne comprends pas… » Lâcha-t-il lors d'une nouvelle transformation. Comme pour l'autre fois, il s'empressa de revêtir sa fourrure avant la réponse de l'autre qu'il devait maintenant se forcer d'appeler Kemya.

» Promenons nous dans les bois... [ Abandon ]
» Dans les bois promenons nous, tant qu'il y a de l'aventure. [Abandonné]
» Dans les pas du loup Grey
» Le loup dans l'auberge [terminé]
» Un loup dans une Bergerie (FINI)

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas… Ah beh merde il est là en fait. P'tain y en a plusieurs [En cours]

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