Le couché du soleil était proche. J'avais dormi toute la nuit et maintenant sous forme humaine je marchais vers les territoires humains, je n'allais sûrement pas prendre ma forme lupine, suicide ou provocation ? Mes pas légers et souples ne laissaient aucunes traces sur les chemins qui reliaient Thaodia à Oryenna, ils était sec, depuis au moins dix jours il n'avait pas plut. Je me faufilait entre les passants alors que je traversais la ville pour rejoindre le Lac de l'Aube, un endroit où l'on faisait peu de rencontre et où je serait probablement tranquille pour prendre mon bain, chose nécessaire même pour les lycanthropes étant donné que j'avais chassé très tôt dans la matinée, tout de suite après mon repas j'étais allé me reposer, exténuée par lune course après un cerf.

Je voyais le soleil décliné au fur et à mesure de mon avancée, au plus je mettrai de temps au plus je serais tranquille au bord du lac me disais-je. Le ciel se teintait de couleurs dignes d'un rêve, paysage que nous avions peu l'occasion de contempler en Thaodia, continent variant entre forêts grottes et montagnes. Je m'éloignais maintenant de la ville, les odeurs de viandes grillées et de feux presque éteints parvenaient encore à mon odorat sensible. Les repas humains étaient bientôt finis, certains j'en étais sûr, défaisaient déjà leurs draps pour se coucher en vue des journées chargées que nous impose notre époque. L'été bientôt présent annonçait les récoltes, la plupart des hommes étant des paysans il fallait prendre des forces en vue de faire les moissons jours et nuits.

J'admirai tout au long de mon chemin des paysages que je connaissais peu, reclus toute mon enfance avec ma mère, je n'avais appris du monde que les manières de vivre, de se comporter. Sûr que aujourd'hui je connais les façons de se comporter devant toutes les races peuplant Notre monde. Peut être souhait-elle que jamais je n'ai d’ennuis à cause de ma nature trop souvent jugée violente ou primitive. Les mentalités changent peu, même en plusieurs siècles. J'avais déjà entendu dans les tavernes des histoires sur les « loups-garous » : les hommes se vantaient souvent d'en avoir tué un, maté à grands coups d’épée pour qu'il retourne la queue entre les pattes au fond de ses sordides contrées, sans omettre de montrer leur pire cicatrice dévoilée au moindre exploits. Au fond je les comprenais, la peur populaire fais qu'ils avaient besoin de se vanter d'avoir abattu les pires animaux. Rien que le mot « loup-garou » m'énervais, il nous fait passer pour des bêtes, il a une connotation beaucoup plus vulgaire que lycanthrope. Là je me perdais un peu dans mes pensées. Mais cette traversée du monde humain est l'une des premières et je ne pouvais m'empêcher de m’auto-disculpé des croyances qui pèsent sur moi, sur ma race.

Je me rendu compte qu'enfin j'étais arrivé aux abords du Lac de l'Aube, il ne me restait qu'une vingtaine de mètres à parcourir, je le voyais se dessiner devant le crépuscule avancé. J'accélérai pour rejoindre la rive et scruta du regard toutes les rives pour en trouver une un peu discrète, histoire de faire passer le temps pour que les derniers rayons qui baignaient Oryenna disparaissent à l'horizon. Je me mis donc d'un pas tranquille en marche pour faire le tour du Lac, au bout d'environ quinze minutes le soleil avait disparu et seul une faible lueur persistait : celle d'une lune bientôt ronde. Encore quelques mètres et je laissa tomber derrière moi mes soulier en cuir usée, mon pantalon trop grand descendu de lui même à mes pieds, encore cinq mètres et la lumière aura complètement disparue, encore cinq mètres et je serais dans l'eau fraîche. Par dessus ma tête je fis voler mon pull et me mis a courir sur les derniers mètres, c'est bien connu, les chiens sont fou de l'eau ! Je fis trois foulées dans l'eau et jeta tout mon corps, tête la première.

Sous l'eau j'étais bien, j'avais chaud et tout autour de moi était frais. Depuis plusieurs jours j'aspirais à ce bain. Les lycanthropes n'ont pas forcément le réflexe de se laver chaque soir étant donné qu'ils peuvent changer de forme plus d'une dizaine de fois par jour. Entre la chasse, la vie de meute et la famille nous ne salissons pas trop nos vêtements, l'esthétique n'est donc pas trop notre fort. Quand bien même je n'ai pas la vie « classique » d'un loup mon jeune age fais que tout ce que l'on doit un jour assumer seul m'épuise profondément. Je passe beaucoup de temps à dormir, ma seule activité est la chasse et si par hasard je rencontre quelqu'un bien sur je m'arrêterai pour passer un bout de chemin avec lui. Mais pour le moment rien ne me retiens, cette vie me convient et je n'en voudrais pour rien au monde une autre. Je suis heureuse. Je me laissa flotter sur le dos un moment et me mis en tête de retrouver la rive.

Je nageais sereinement, le calme et la paix qui régnait ici avait un effet positif sur moi, il fallait que je sèche, donc que je sorte de l'eau. Je fis trois brasses avant de me rendre compte qu'un homme approchait. Heureusement la naissance faisait que j'avais la lune dans le dos, et lui de face, je pouvais le voir. Comme j'étais sur le ventre li devrait baisser les yeux, mais comme à mon habitude je ne faisais aucuns bruits et je me rapprochais de plus en plus doucement de la rive sablonneuse. Cela ne me faisait pas du tout sourire. Comme le jour ou j'avais due reprendre ma forme humaine devant ma mère, non pas que ma nudité me gêne mais elle n'est réservé qu'aux hommes qui la mérite. Je tendu le bras, mais j’effleurai quelques herbes hautes et je n’eus le temps que de tirer vers moi mon t-shirt, le dernier vêtement que j'avais abandonné au plus près de l'eau. Je l'enfilais sur ma peau mouillé tout en me levant parmi les végétaux humides, il ne me restais que mes jambes à couvrir mais cet invité incongru avait mon pantalon en main et mes chaussures éparpillées à ses pieds. Elle paraissaient ridiculement petites à cotés de siennes, maintenant que je me rapprochais mon regard remontait sur le corps de l'inconnu.

Il avait d'immenses jambes qui lui procuraient une taille bien supérieur à la normale, même les lycanthropes, hommes de nature grande, devaient pour la plus part être plus petit que lui.il portais les couches inférieures de l'armure, signe d'un soldat toujours prêt à partir au combat si nécessaire. Sa tunique était d'un matériaux noble, signe d'une certaine opulence et donc d'une place de choix dans la société, son odeur me parvint, il était humain, tout de suite j'eus envie de disparaître, quitte a laisser mes vêtements et déchirer ma tunique. Mais je ne devais pas céder, après tout, prendre un bain est une preuve de respect de soi et de l'odorat des autres (je suis bien placé pour le dire étant donné que le mien est très sensible et souvent soumis à certaines odeurs incongrues chez les représentants mâle de toutes les races). Alors je me mis plus droite encore, je faisais vingts centimètres de moins environ, il était géant mais il ne me dominerait pas après tous, ne suis-je pas chez moi aussi ? Je suis mon propre chef. Alors je leva mes yeux dans son regard pâle. Pâle comme une iris décolorée par la mort, il était difficile de soutenir son regard mais mon caractère faisait que j'étais incapable de me laisser faire, quitte à être réprimandé, mon orgueil était immense.

J'avoue que je ne savait pas comment aborder le sujet de ce qu'il tenait entre les mains, je n'avais pas même l'idée de comment l'aborder, je ne connaissais pas son grade, ni même son nom. Alors je me souvins. Ma mère m'avais préparée à ce moment, bien que la situation devait-être gênante pour nous deux je me tins bien droite et engagea la conversation :

« -Bonsoir Messire. Mon nom est Sakari Ayala, je viens de Thaodia. »

L'unique réaction que je pus avoir après fut un léger sourire. J'étais confronté à un e expérience préparée, planifiée, et l'Homme à qui j'avais à faire devait faire parti de la même trempe de caractère que moi, sa carrure, sa façon de tenir mon regard et de se tenir m'indiquait qu'il ne faisait pas parti des timides ou des discrets de ce monde.

Autour de moi l'atmosphère était ... Entre enchantement et lourdeur. Je me sentait irréelle dans un monde bien plus grand que tout mes rêves les plus fous, cet homme en témoignait : il était irréel, personne ne pouvait avoir autan de prestance, oui, il en imposait. Je mourrais d'envie de le défier, mais cela me créerai des problèmes. Alors je me contentais de le regarder sans perdre la moindre parcelle de courage. Mais c'était aussi lourd à cause de cette conversation formelle, parfaitement hors des clous, totalement déstructurée : lui arrivant avec un but particulier, me rencontrant encore brillante d'eau à la lumière de la presque pleine lune, bientôt ce serait ma lune a propos... Mon inconfort était proportionnel à l'idiotie de notre rencontre.

«-Enchanté Sakari Ayala de Thaodia … Je me nomme Valarhän … Je suis un simple soldat qui passait par là, je suis désolé d'interrompre votre séance de natation … Je crois que ceci est à vous. »

Après s'être plié à la coutume de la courbette, le soldat me tendu mon pantalon, que je saisis sans le moindre empressement. Doucement je me baissa, et enfila chaque pieds dedans. Je le remonta jusqu'à mes hanches et m'avança doucement, il ne me quittait pas des yeux, ce n'était ni flippant ni amusant, juste fascinant. J'avais vu de nombreux hommes mais celui là n'était pas banale. Quoi qu'il en fut, je tourna autour de lui et enfila sans même les saisir mes chaussures où mon pied glissait parfaitement.

« Désolé de m'être trouvé sur votre chemin Messire Valarhän, j’espère ne pas avoir compromis votre soirée, ou votre rendez-vous. Dit-je avec un sourire plein de malice.

Et j'avançais sans faire un bruit en vue de le contourner et passer derrière lui pour partir, mon bain effectué.

Pendant que je le contournais pour remettre mes chaussures Valarhän semblait se contorsionner sur lui même, comme si il voulait regarder derrière sa nuque, mais quand je me redressa je pus m’apercevoir qu'il tentais habillement de se donner une posture plus avantageuse, il était déjà sacrément bien fait, distinguer ses muscles sous sa tunique n'était que du bonus ! L'eau me montait à la bouche si l'on puis dire. Mais bon, respectons les mentalités.

«-Ne vous excusez pas, Sakari … Vous ne l'avez pas compromise, bien au contraire.» annonçât-il en accompagnant ses dires d'un sourire plus que sensuel, malicieux, presque désireux, il n'était qu'un homme après tout.L'entreprise dont il faisait preuve me flattait, j'avais envie de le dominer encore et de prendre les devant en vu de certains amusements, mais j'étais tout de fois trop bien éduqué et je me pliais aux règles de la bienséance féminine.

«-Je dirais même que vous avez embelli ma soirée qui semblait bien vide … Il est rare de voir une si jolie jeune femme seule au bord l'eau … Une question me taraude, vous dites que vous veniez de Thaodia, êtes-vous une lycanne ? »

« - Ne seriez-vous pas en train d'insinuer que ceux qui n'ont pas les moyens de se payer une maison avec une salle de bain ne devraient pas se laver ! répondis-je avec un grand sourire , au bord du rire. Je suis bien une lycanne, il est vrai que notre forme humaine se confond extrêmement avec la votre. Moi aussi j'ai une question, Pourquoi quitteriez vous un endroit pour un autre sans raison, sans une occupation certaine ? »

J'avoue que j'étais plutôt passionné par cette homme qui portait sur moi un regard désireux, où pointaient une envie qui me faisait plaisir et gonflait quelque peu mon orgueil. J'avais envie de passer encore du temps avec lui, après tout, que ferais-je sinon ? Je retournerai dormir ? Alors je changea de direction et au lieu de fixer les bois pour disparaître je tourna mon visage vers lui, faisant onduler mes longs cheveux bruns mouillés dans on dos, humectant ma tunique de quelques taches plus foncées. Je revins à ses cotés et chercha du regard un endroit où j'aurais pus m'asseoir et l'inviter à faire de même. Je me penchais et écartai quelques hautes herbes pour découvrir un tronc d'arbre qui donnais vu sur le lac, son entourage était quelque peu d'herbé, donnant l'illusion d'une petit clairière au milieu d'un champs d'herbes gigantesques. Je m'y assis et l'invita a faire de même.

Valarhän me suivit dans la minuscule clairière, si j’étendais mes jambes je pouvais sentir mes herbes frotter sur mes souliers. J'avoue que les habits ne m'allaient pas très bien, je n'étais pas une dame du monde en robe de soie ou de satin, je n'étais pas poudrée, pas présentable, pas aux goût des riches humain, mais que faisait ici ce soldat aux gros moyens, suffisant pour avoir une véritable tunique tissée en laine de coton, bien plus douce et plus chaude que la mienne, plus résistante aussi. Il s'assit à coté de moi et je me positionna de façon à croiser les jambes sur le tronc pour le voir de profil sauf quand il me regardait pour me parler, je pouvais contempler son visage. Sous la lumière de la grosse lune il avait des traits plus fin, plus clair, plus ouverts que quand il est arrivé, juste à la naissance de celle-ci.

Le silence s'imposait petit à petit, pas que je ne soit pas bavarde mais lui réfléchissait beaucoup pour un homme en cavale. Finalement il toussa et me dit :

«-Une lycanne en territoire humain, c'est assez rare, et pour tout vous dire, c'est la première fois que j'en vois une … Je connais bien votre race, mais du sexe opposé seulement.»

«-De nos mâle vous devez surement connaitre leur force et leur agressivité quelque peu trop abondante. Les lycans sont partout, sauf chez les vampires et les nains. Les vampires peuvent nous sentir,e t les nains ont une sorte de sens pour nous sentir approcher. Vous avez déjà du voir des représentantes de mon espèce, elles sont juste plus diplomates que les mâles, plus ouvertes au dialogue.»

«-Pourquoi avoir quitté vos terres ? Vous voulez connaître d'autre paysage ? » me redemanda t'il

«-Je suppose que si vous me posez cette question c'est parce que vous ne connaissez pas très bien les Terres de Thaodia. Chez nous il n'y a pas de sources aussi claires que les vôtres, nous possédons surtout des forêts et des montagnes. D'autan plus que ma race vie de jour comme de nuit, autan dire que les chemins ne se vident jamais »

Je lui souris, signe qu'il n'y avait rien de compliqué, juste des évidences que nous les lycanthropes devions accepter pour mener une vie décente, propre, sans famine et avec respect. Délicatement je dévoila mon cou pour regarder le ciel, à cause de la forêt dans laquelle je vis je ne vois pas très bien les étoiles

«-Je peux comprendre votre soif de tranquillité, Oryenna est un pays accueillant … Ici, vous aurez quiétude que vous méritez.»

Sans quitter le ciel du regard je lui dis :

« Je ne cherche pas la quiétude Messire, juste l'aventure, et le découverte, ma curiosité est bien trop grande pour qu'un jour je puisse m'installer quelque part, avoir des petits … Enfin, ceci est mon point de vue actuel, peu être que quand j'aurais atteins un age plus vénérable souhaiterais-je un peu de tranquillité. »

Je sentais son regard posé sur moi, il n'était pas lourd, mais me donnait une sensation de bien être, comme celui d'une maman qui regarde sa progéniture, sauf que là c'était un homme qui admire une femme. Peu être sans sentiments, mais je me doutais que nous étions semblable au fond. Nous avons une vie énergique qui répond à note besoin de nous dépenser. Il y a out de même des moments de repos et de sensibilité comme maintenant cependant leurs rareté fait leur exception. Je senti une main se poser sur ma cuisse repliée en tailleur, sans précipitation je posa mon regard toujours profondément intriguant dans les yeux pâles du soldat, sans aucune gêne, sans peur, dans un silence non pas pesant, mais plein de sens.

«-Les étoiles sont magnifiques ce soir … Mais elles le sont d'autant plus dans le reflet de vos yeux, Sakari ...»

Immédiatement je souris, ces paroles semblaient sortir d'un autre temps, romantique, un peu en contradiction avec le physique de Valarhän. De plus par ce contact je pouvais sentir le flux de son pouvoir pénétrer en moi, cependant je n'avais pas encore la capacité de l'utiliser. C'était troublant et cela me donnais une énergie nouvelle. J'eus peur que sous cette fougue passagère je fis une bêtise, cependant c'était aussi un pouvoir calme, contrôlé, maîtrisé. Je n'avais pas à craindre une « crise », la soirée en bonne compagnie aurait été compromise, d'autan plus que je ne connais pas vraiment les effets de ces « crises ». J'aurai peur d'avoir mal, de souffrir. Il est vrai que pour le moment, quand un pouvoir trop bouillonnant approche je l'évite soigneusement, mais là aucune méfiance, c' était la force tranquille.

« Quand bien même vous auriez d'autres conquêtes tout comme moi ce compliment restera le mien » dis-je doucement, me rapprochant du soldat au point de sentir sa chaleur à travers la tunique.

Son odeur était boisée, avec un sous entendu de pin, mon odorat jouait aux devinettes. La chaleur du corps aidais la peau a respirer, et la fraîcheur de l'air évitait la transpiration. J'eus envie de mettre ma tête dans son cou qui était juste à ma hauteur, de mordre sa fine peau, de la baiser, de la lécher, comme dans les coutumes lycannes, mais je n'osa point, je n'avais jamais eus d'entreprise tel que celle-ci avec un Homme, je n'avais connu que les Lycan.