Le chant aide à créer des liens [En cours]

Invité

Le soleil se levait, ses rayons effleurant les arbres et les montagnes pour venir s'écraser contre les murs du Palais du Limikkin. Une journée ensoleillée s'annonçait et quelques rayons vinrent caresser le visage d'une jeune femme à la peau blanche et au cheveux noirs. Fronçant ses petits sourcils fins, elle se tourna et finit par se lever, retenant un baillement. Encore un peu endormie, la demoiselle revêtit son habituelle tenue: son pantalon moulant en cuir, son débardeur à grandes bretelles, ses longues bottes et son manteau, le tout assortit à la couleur de l'ombre. Elle alla se rassasier et marcha dans les rues du village, les mains derrière la tête et sans savoir quoi faire. Malgré l'heure plutôt matinale, les gens commençaient à affluer de partout, certains mangeaient, d'autres parlaient déjà de ragots et autres. Toutes sortes d'odeurs caressa ses narines, certaines sentant bon comparer à d'autre. La lycanne lâcha un "pff" du bout des lèvres et s'arrêta, se retrouvant en face de la tour de guet qui fait aussi office de phare. La vue devait être magnifique depuis cet endroit et, hochant la tête, elle décida d'y aller.

Grimpant les marches en silence, aucun bruit -ni même celui de ses pas- ne résonnait à l'intérieur de la tour. Le silence était chaleureusement accueillit par la jeune femme qui n'aimait pas se réveiller dans le bruit. Une fois au sommet de la tour, elle put admirer le paysage qui s'offrait à elle: le ciel était encore rose orangée alors que le soleil s'élevait tout doucement dans le ciel, berçant l'égorgeur du dragon dans une lumière douce. Au loin, on pouvait voir la déchirure et la louve posa ses coudes sur le bord en savourant le vent frais du matin qui se levait, jouant dans ses cheveux et son manteau. Comme si le paysage l'inspirait, sa bouche rose s'ouvrit pour laisser passer une douce chanson que sa mère lui chantonnait avant de la couchée quand elle était enfant. Sa voix n'était que velours et douceur, se mariant parfaitement avec le paysage qui s'étalait devant elle, le soleil trouvant sûrement que le moment était propice à éclairer cette louve qui chantait de sa voix douce, les yeux fermés.

Cela faisait quelques jours maintenant que Riv était arrivée dans la cité de Sang-Chaud. Si elle réussissait petit à petit à vivre normalement parmi ceux qui étaient dorénavant les siens, la jeune louve avait encore du mal à participer à la vie de la meute. Elle passait donc le plus clair de son temps à arpenter les rues, s’arrêtant aux étales de divers marchands pour regarder ce qu’ils vendaient, le tout en évitant la foule.

« S’il y a bien quelque chose que j’apprécie à Sang-Chaud, c’est de me promener au hasard des rues, sans savoir où cela me mènera. J’aime faire confiance à mon instinct. Je m’arrête de temps à autres devant une échoppe esseulée pour regarder les curiosités qui tapissent le présentoir. Jamais je ne m’attardais très longtemps, esquivant immanquablement le dialogue que tentait d’instaurer le vendeur en passant habilement mon chemin. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez et les rues commençaient à se remplir à mesure que ce dernier s’élevait toujours plus haut dans le ciel de Thaodia. L’absence de nuage promettait une journée ensoleillée. Alors que je passais non loin de l’immense phare de Sang-Chaud, une douce mélopée attira mon attention.
Une voix, probablement celle d’une Lycane perçait doucement le silence des ruelles. Je parvins rapidement à comprendre d’où elle venait. Quelqu’un devait se tenir au sommet du phare et chantonnait doucement, trop faiblement pour que je puisse en comprendre les paroles. Intriguée, je me dirigeais vers ce bâtiment qui m’était encore inconnu, en gravissant les marches une à une dans le plus grand silence.

Une fois arrivée en haut, une petite pièce se détachait des escaliers et, en face d’une fenêtre ouverte sur le soleil levant, se tenait une Lycane. Le chant qui emplissait la petite pièce de ses échos était délivré avec tendresse et une beauté enivrante. Restant dissimulée dans les ombres, j’attendais, évitant de montrer ma présence afin de ne pas interrompre la Lycane. L’instant était comparable à une messe, durant laquelle on n’ose bouger de peur de perturber cet instant magique.
Impétueuse, je décidais néanmoins, une fois le silence revenu peser entre les lourdes pierres du phare, de m’avancer vers cette inconnue à la voix hypnotique. J’avais un peu peur de la réaction qu’elle pourrait avoir en me voyant et en comprenant que je l’écoutais depuis plusieurs minutes maintenant, mais la douceur de ses mots m’incitèrent à me montrer, convaincue qu’elle ne pouvait être différente des mélodies qu’elle chantait. Je fis donc quelques pas dans sa direction, m’asseyant en tailleur derrière elle, à quelques pas de la Lycane. Je dus faire un quelconque bruit trahissant ma présence puisque cette dernière fit un violent volte-face, apparemment surprise.
A mon tour surprise, et gênée de l’avoir dérangée, j’écarquillais mes grands yeux, me redressant instantanément en me reculant. Agitant maladroitement mes mains, trahissant mon malaise, je m’excusais platement.

-« Pardon, je… Je ne voulais pas vous déranger… »

Sur le départ, je tentais de sourire maladroitement, manquant de me retrouver les quatre fers en l’air alors que je me prenais les pieds dans le tapis. »

Honteuse d’avoir perturbée la Lycane dans ses activités matinales, la petite Riv tente de s’esquiver maladroitement, incapable de partir réellement de par la curiosité suscitée par cette étrange inconnue à la voix hypnotique.

Invité

La jeune femme s'arrêta de chanter et, en entendant un bruit derrière elle, fit un rapide et violent volte-face, les yeux bleus profond écarquiller par la surprise. En face d'elle ce tenait une demoiselle qui était jeune, elle ressemblait à une adolescente, magnifique avec ses yeux de couleurs particulières et ses cheveux blonds. Elle avait un visage qui respirait l'innocence et la lycanne en resta muette sur l'instant. L'inconnue semblait on ne peut plus gênée, agitait des bras et s'excusait

-« Pardon, je… Je ne voulais pas vous déranger… »

Sa jolie petite bouche s'étira en un sourire maladroit, sourire qui gagnait peu à peu le visage de l'autre louve alors que la jeune fille ce prit les pieds dans le tapis derrière elle alors qu'elle tenta de partir. Devant le comique de la scène, la jeune femme ne put s'empêcher de rire. Cette lycanne était amusante et elle n'avait pas rit comme cela depuis un bout de temps.

Une fois le rire passer, elle agita une main en souriant

-Ne t'excuse pas voyons ce n'est rien. Tu n'as rien au moins?

Elle s'agenouilla en face d'elle, penchant la tête sur le côté et la fixa droit dans les yeux, espérant sincèrement qu'elle ne c'est rien fait. En ce relevant, elle lui tendit sa main pour qu'elle se relever et lui sourit amicalement. On voyait bien la différence de comportement quand elle était avec une personne de sa meute et un pur inconnu. Elle était bien plus gentille et agréable que d'habitude. En passant une main dans ses cheveux, elle parût gêner et ce présenta

-Au faite, je m'appelle Celanya et toi?

Le ciel derrière elle achevait de devenir rose et s'éclaircissait aussi lentement que le soleil montait dans le ciel, entamant son ascension avec une lenteur délibérer. Celanya n'avait pas eut le temps de rencontrer d'autre membre de la meute et elle était bien contente de tomber sur cette jeune fille qui semblait bien timide et légèrement enfantine. Mais ne nous fions pas aux apparences car, si ça ce trouve, elle est une guerrière redoutable et sans pitié pour les ennemis. Oui, cette jeune fille pouvait être le contraire de ce que son apparence offrait: une adolescente fragile et délicate. Un vent portant le froid du matin se leva et frôla les deux demoiselles, arrachant un frisson à celle au long cheveux noirs.

Alors que la jeune Lycane en face se présentait en souriant, Riv se sentait terriblement mal à l’aise, toujours honteuse de sa conduite malgré les dires de sa congénère. Réajustant sa tunique, elle tente timidement de rendre son sourire à cette dernière.

« J’avais un peu l’impression qu’elle se moquait de moi. Son rire m’avait fait mal mais en y repensant, je ne pensais pas qu’il était en quoi que ce soit blessant. Ce rire était franc. En massant mes fesses, qui avaient eu la bonne idée de se trouver là pour amortir ma chute, je me saisissais de la main tendue de l’autre Lycane qui se présenta. Celanya. C’est un joli nom, pensais-je. Elle semblait douce et amicale, ses grands yeux bleus légèrement plissés me regardant avec curiosité. Trop méfiante, j’hésitais avant de lui répondre, encore apeurée par la proximité soudaine et impromptue. Je regardais avec insistance chaque parcelle de son visage, de ses lèvres fines et roses à ses cheveux, d’un noir de nuit sans lune, tentant de me convaincre par son apparence qu’elle n’était pas dangereuse. Finalement, je lui répondais dans un murmure.

« -Riv. Je… Je m’appelle Riv. »

Sans plus de formalité, je repensais à son chant, mélodieux, lâché dans un souffle pourtant si fort que j’avais eu l’impression qu’il me transperçait. Comme s’il m’avait appelé moi. J’aurais aimé savoir chanter comme elle, mais il est des donc qu’Anushka ne donne qu’à certains de ses enfants, et pas aux autres. Je devrai m’y résoudre. Malgré cela, elle me semblait aussi mal à l’aise que moi. L’avais-je réellement dérangée ou bien, comme elle me l’avait affirmé, cela n’était rien ?

Je n’avais pas vraiment le cœur à rester davantage, préférant fuir furieusement cette honte qui me gagnait. Mes mains se tortillaient et je relevais ma tête baissée fixant encore quelques instants mes pieds nus.

« -Je ne veux pas vous déranger plus… Je peux vous laisser tranquille si vous le désirez. »

Parvenais-je à articuler entre deux respirations profondes. Mon regard passait indifféremment d’un bout à l’autre de la pièce, fuyant maladroitement les yeux azurés de Celanya, alors que je faisais un pas en arrière, un sourire improbable sur mes lèvres. J'aurai aimé l'écouter encore chanter, mais je ne me sentais pas capable de soutenir un instant de plus son regard, aussi doux et clair puisse-t-il être.

Gênée par sa maladresse et incrédule face à la gentillesse apparente de la jeune muse, c’est timidement que Riv demande à s’éclipser.

HRP: