En tant que chef de cavalerie elfique, Elaën se devait d’avoir un fidèle destrier qui le mènerait dans toutes ses expéditions, ses périples de par le monde et surtout lorsqu’il serait amené à mener ses hommes au combat. Dans ce cas, il fallait à tout prix qu’il se rende dans la fameuse réserve naturelle d’Eläenya où il pourrait facilement dénicher une monture de très haute facture. Avant la guerre de l’Alliance interraciale, menée par les Elfes, contre l’Alliance lycanthrope formée par la Meute de Drack et la Meute de Croc-Noir, le jeune chef de cavalerie qu’était Elaën s’était rendu à la réserve… Heureusement que celle-ci se trouvait dans sa contrée parce qu’il n’aurait guère supporté devoir faire des jours et des jours de marche afin de s’y rendre. Bref après une demi-douzaine de jours de marche qui séparaient la réserve de la Capitale d’Evanya, Elaën était finalement arrivé à destination et aussitôt, le gérant de la réserve était venu à lui afin de s’occuper de lui. Le vieil Elfe le salua comme il était coutumier de le faire dans la Contrée elfique avant de dire d’une voix pleine de courtoisie :

« Bien le bonjour, cher Faucon. Je suis le gérant de cette merveilleuse réserve naturelle. Je crois savoir, sans même avoir à vous le demander, que vous souhaitez vous acquérir un cheval. Suis-je dans le vrai ? »

Elaën lui sourit avec calme avant de répondre sur le même ton :

« Vous avez parfaitement raison. Qu’avez-vous d’intéressant à me proposer ? »

« Eh bien, si j’en crois vos effets militaires, vous devez être un Chef militaire donc, de par votre rang dans la hiérarchie militaire, il va vous falloir un excellent destrier. Un cheval digne de vous. » Expliqua le vendeur avec fierté, ce qui avait réjoui notre héros.

« Dans ce cas, je vous fais entièrement confiance, mon ami. »

« Allons-y alors. »

Sur ces simples, le vendeur mena Elaën jusqu’à l’emplacement réservé aux chevaux et sur leur chemin, le vieil elfe narrait au jeune chef de cavalerie l’histoire de la réserve, vantant avec une immense fierté les mérites de celle-ci. Elaën était aux faits de la grande réputation de la réserve et il avait bien hâte de choisir son futur compagnon de route. Après quelques minutes de marche à parler de la réserve, ils parvinrent enfin à l’emplacement réservé aux chevaux et aussitôt Elaën demanda au vendeur :

« Eh bien, laquelle parmi ces formidables créatures ferait une bonne monture, d’après vous ? »

« Lui, là-bas ! Le noir avec la crinière blanche ! Il a fière allure et il est extrêmement robuste… Il est aussi imprévisible que l’obscurité mais lorsqu’il est apprivoisé, il devient l’un des plus fidèles destriers. » Disait le vieil elfe tout en montrant ledit animal…

Oui il était magnifique et il paraissait si sauvage ! Si puissant ! Sur un cheval comme celui-ci, il pourrait parcourir des lieues sans avoir la désagréable obligation de s’arrêter tout le temps… Oui, il était parfait pour un chef comme lui mais, il fallait l’apprivoiser : ce qui semblait être une tâche peu facile en vue du fait que cheval semblait incontrôlable…

Elaën hocha la tête en souriant à l’attention de son interlocuteur, puis il se dirigea vers le cheval tout en entamant une induction au calme, qui consistait à faire des respirations relaxantes… C’était le meilleur moyen de faire une profonde méditation, cette technique (il le sentait) serait un bon moyen pour que le cheval ait confiance en lui. S’arrêtant à une certaine distance de l’animal qui le fixait désormais, l’Elfe s’était assis en tailleur et entra dans une méditation… Le cheval hennit à ce moment-là comme pour lui dire que sa présence n’était pas la bienvenue mais l’Elfe ne s’en préoccupait guère. Il tendit la main en l’air, puis fendant celui-ci avec ladite main, il sentit la force d’attraction qu’il venait de créer afin de venir à ses côtés la nourriture pour chevaux… Comme il l’avait prévu, le cheval avait amorcé un pas dans sa direction, attiré par la nourriture que l’elfe lui présentait. Elaën souriait d’un air engageant avant de dire d’une voix douce :

« Approche mon ami, je ne te ferais point de mal. Je souhaite simplement me lier à toi si tu l’acceptes bien entendu… »

Tout en parlant, il s’était relevé et regardait le cheval droit dans les yeux, tandis que celui-ci semblait avoir compris ses dires. En effet, il hocha la tête et vint manger dans la main d’Elaën qui sourit avec bonheur… Waouh ! C’était vraiment une créature extraordinaire et d’une docilité incroyable. Ça ferait vraiment un fidèle compagnon, d’ailleurs, tout en le caressant avec douceur, il grimpa sur le dos de l’équidé, qui ne protesta même pas et ensemble ils galopèrent jusqu’à la sortie. Vers une nouvelle vie…

« Au galop ! Histë, prince de l’Obscurité ! »