Eréria Chenarimir Ephaëlyen débutant
Messages : 52 Métier : archère - vagabonde Age du personnage : 39 Alignement : chaotique bon
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| Sujet: Lorsque deux âmes se lient. Lun 10 Mar 2014 - 16:27 | |
| La solitude...
Seule. Elle l'avait été bien trop longtemps. Cela faisait un moment que l'archère songeait à changer cet état de chose, mais n'avait jamais réussi à franchir le pas. Elle désirait trouver un compagnon, un ami, quelqu'un de fiable. Mais où? et qui? La majorité des humanoïdes qu'elle avait rencontrés était - sauf rare exceptions - de nature bien trop versatile à son goût; changeant d'idée, ou de comportement selon les circonstances. Leur besoin de profit immédiat, de survie en écrasant systématiquement les autres, leur indifférence crasse et leur égoïsme porté au plus haut niveau. Non, Eréria n'aimait pas cette manière d'être et n'avait qu'une confiance très limitée et relative envers ses comparses. Elle ne faisait aucune distinction entre les différents peuples certains étant peut être un peu plus indifférents aux autres de par leur longévité accrue. Eréria estimait qu'il y avait moins de faux semblant dans le règne animal. Respectueuse depuis toujours de la nature et de toute forme de vie, La Chasseresse éprouvait la même considération envers chacun, humanoïde comme animal. Même si le comportement de certains ne lui plaisait pas: la nature les avait fait ainsi. L'autre raison qui lui avait fait repousser longtemps cette décision était la peur: crainte de perdre un être vivant qui avait partagé un bout de route avec elle. Ce sentiment "d'insécurité affective" ne l'avait jamais quitté, expliquant aussi son "amour" de la solitude. Sauf que... Sauf que cette dernière était vraiment trop pesante. Eréria, sans trop se l'expliquer, s'était mise en route un matin, à l'origine pour chasser et rapporter de quoi manger à la famille qui la logeait. Ce n'est auprès un moment - assez long moment - que la jeune femme aux yeux d'émeraude se rendit compte qu'elle ne parcourait pas les terres vers son lieu de chasse habituel. Revenant à la réalité, elle comprit que son subconscient avait pris le contrôle de son corps et se dirigeait vers la fameuse réserve naturelle: Lëanya. Elle se garda bien de réfléchir et continua sur sa lancée. Le voyage lui prit plusieurs jours.
[...]
La Chasseresse était enfin arrivée à destination. Observant l'établissement un instant, elle soupira. La bâtisse était relativement grande, permettant de supposer que les éleveurs détenaient plusieurs sortes d'animaux en captivité, parfaitement dociles à l'intérieur de quelques boxes. Ce n'était pas vraiment ce que la jeune femme recherchait. Elle préférait un animal encore à moitié sauvage, dont l'homme n'aura pas amoindri les réflexes et l'instinct à force de dressage. Elle préférait de loin un compagnon encore capable d'analyse et capable d'adapter sa réaction à la situation. C'était sa quête. Celle de trouver un être vivant qui l'accompagnerait de bon cœur. Son paquetage sur une épaule, arc et carquois glissés dans son dos, elle poussa avec fermeté une des énormes portes en chêne de l'édifice. Cette dernière s'ouvrit facilement mais dans un grincement épouvantable qui la fit grimacer. Elle entendit plusieurs hérissements et quelques aboiements en réponse au vacarme qu'elle avait déclenché involontairement. Un jeune homme à l'air amical l'aborda immédiatement:
Bonjour M'dame!
Eréria lui répondit sur le même ton: Bonjour M'sieur.
Je suppose que vous venez pour choisir une de nos belles montures? Non, j'suis venue pour la cueillette de champignons, il parait qu'il y a de sacrément jolis coins à champi' dans votre réserve? Vous me le confirmez? Euuuuuh... C'est à dire que... C'est bien la première fois qu'on me fait pareille demande. Le jeune homme décontenancé se grattait une barbe naissante au menton. A vrai dire, je ne suis pas vraiment venue cherche une monture. Je suis plutôt venue chercher un compagnon.
Le visage du jeune homme s'éclaira. Ah! Dans ce cas, j'ai exactement ce qu'il vous faut. Sans vouloir vous offenser ma p'tite Dame, vous n'êtes pas bien grande. L'ombre d'un sourire éclaira le visage de la chasseresse. Ma foi, je le reconnais. Le jeune homme la dirigea vers un box d'où émergea un léger hennissement joyeux. Nous avons une jolie poneyte, bien dressée et très robuste. Un petit poney? Voilà une idée bien curieuse songea la jeune femme in petto tandis que le vendeur continuait. Elle sera bien adaptée à votre taille et ne vous fera jamais défaut. Eréria laissa l'animal passer sa tête par-dessus la porte. La tête était assez douce et les yeux de l'équidé laissaient filtrer une lueur joyeuse. Elle l'examina brièvement notant sa robustesse et la force de ses membres. Fouillant dans son sac, elle en sortit une petite pomme que l'animal se dépêcha d'engloutir avec bonne humeur tandis que l'archère lui caressait le chanfrein avec douceur.
Ravie de t'avoir rencontré la belle. Alors? Elle vous plait? L'affaire est conclue? Ecoutez. Elle me parait bien solide, et assez intrépide, mais malgré tout le respect que je vous doit et que je lui doit, ce n'est pas vraiment ce que je cherche. Vous en voulez un plus grand? Non, non, je chercherais plutôt un Fenrir voyez vous. Un Fen... fen... Fenrir? Je ne sais pas si ce genre d'animal vous conviendrait, mais si vous souhaitez nous en avons quelques un par la bas. L'homme pointait son doigt vers quelques boxes isolés au fond de la bâtisse. Je vous remercie de votre sollicitude, mais je préférerais allez en choisir un qui ne soit pas encore dressé. Mais.. euh... C'est que c'est dangereux pour vous. Ecoutez, je ne vous demande pas d'approuver mes choix ni de m'accompagner. Jusqu'à présent je m'en suis sortie toujours toute seule et relativement bien. C'est votre choix après tout. Vous pouvez accéder à la réserve naturelle en franchissant cette porte. Mais je ne garantie aucunement votre survie. Z'en faites pas l'ami, ça ira bien!
[..]
Eréria n'avait pas eu à marcher très longtemps. Elle s'était enfoncée dans la forêt lorsqu'elle entendit un léger pas de course sur sa droite. L'animal qui arrivait, sûr de son bon droit, ne faisait rien pour se cacher et punir la personne qui osait entrer dans son territoire. Habituée aux sons de la nature, elle avait perçu immédiatement le danger. Elle avait encore le temps d'aller se poster dans la clairière et attendre. Attente qui serait par ailleurs de courte durée. Un immense loup, entièrement blanc jaillit d'entre les arbres, puis stoppa sa course, faisant face à un minuscule bout de femme qui avait encoché une flèche à son arc avec une lenteur délibérée. Dès qu'elle avait vu la blancheur immaculée du pelage, elle avait senti un déclic au plus profond de son être : elle savait que c'était avec ce fenrir qu'elle devait continuer sa route. Eréria se garda bien d'avoir une quelconque attitude menaçante: elle connaissait le caractère souvent agressif des fenrirs. Le loup géant retroussa ses babines dévoilant une rangée de crocs acérés et un sourd grondement sorti du fond de ses entrailles. La Chasseresse pouvait sentir vibrer l'air dans la gorge de l'animal. Sans se démonter, elle s'adressa au fenrir de sa voix claire, avec une assurance sans faille. Si elle pouvait éviter un affrontement elle saisirait sa chance. Heureusement que personne n'assistait à la scène, parler à un animal: certains pourraient vouloir l'envoyer directement dans un asile.
Je me nomme Eréria, et n'ai aucun désir de t'affronter. Sache seulement que si nous devons en passer par là ce ne sera pas sans mal pour toi. Je ne prétend pas t'être supérieure, mais être au moins ton égal.
L'archère savait pertinemment qu'en outre son don d'électromancie lui serait précieux s'il devait y avoir une bataille. Mais elle ne désirait pas d'une relation débutée dans la douleur que ce soit d'un côté comme de l'autre. Le grondement avait cessé, seulement remplacé par un silence mortel dans la petite clairière. Les prunelles brunes du loup géant se rivèrent à celles, vertes, de la jeune femme tandis qu'ils se sondaient mutuellement l'âme. Un étrange lien, indéfinissable se créait, provenu d'elle ne savait où. Eréria sentait bien que ce n'était pas le comportement habituel d'un Fenrir. Une volonté puissante, plus puissante que les deux êtres vivants réunis devait être à l'oeuvre. La jeune femme ne trouvait aucune autre explication rationnelle. Elle baissa son arc, laissant sa flèche effleurer le sol.
Les êtres comme toi ne sont pas supposés vivre en réserve, aussi grande soit-elle. Si tu souhaites arpenter le monde à mes côtés, je peux t'offrir la liberté. Je ne cherche pas juste une monture. Je cherche un compagnon de route et de vie.
Elle examina le loup géant et fit sa première correction: il s'agissait d'une louve. Elle était très grande, même pour un fenrir, mesurant aux alentours d'1m80 au garrot. Son pelage était d'un blanc étrangement pur. Ce ne serait pas toujours très discret dans la nuit, mais ce détail ne dérangeait pas Eréria. Sa truffe était d'un noir très profond ainsi que ses babines, bien tirées pouvant laisser apparaître un "sourire" en certaines circonstances. La mâchoire était puissante et, de ce qu'elle pouvait en jauger, les dents en excellent état. Les aplombs semblaient solides, et les jarrets puissants. L'angulation de l'arrière main était excellente, laissant imaginer une démarche légère et un trot élastique à souhait. Le dos avait l'air très solide également. Les yeux du fenrir était en forme d'amande, marrons foncés, légèrement ambrés. On pouvait lire dans ce regard une grande sagesse, et une grande assurance. En cherchant bien, il était possible de deviner une certaine douceur et une légère bienveillance, masquée avec soin. Il émanait de ces yeux une profonde intelligence. Ils étaient en forme d'amande, et leur contour noir. Ce regard était exceptionnel, paraissant un peu rêveur. L'objet de son examen s'assit sur son séant, le contact visuel n'avait pas été jusqu'à présent rompu. La louve semblait satisfaite de son propre examen. Eréria savait que cette dernière ne l'attaquerait plus, aussi elle se détourna, repartant d'où elle était venue, se contentant de lancer par-dessus son épaule: Tu as le choix: continuer à vivre ici, ou parcourir le monde à mes côtés. La balle est dans ton camp. Une angoisse certaine étreignit le cœur de l'archère. Elle n'avait pas la moindre idée de ce que déciderait la louve, ni même si elle l'avait comprise. Sachant qu'au minimum les intonations de sa propre voix étaient sincères. Elle savait par contre que si la louve blanche ne la suivait pas, elle ne voudrait pas d'un "prix de consolation". C'était elle ou rien d'autre. Après plusieurs mètres difficiles, elle vit brusquement marcher à ses côtés la blanche. La tête de la jeune femme ne lui arrivait même pas à l'épaule.
La jeune femme s'arrêta, un sourire sur les lèvres. Ravie de te voir près de moi. Il me faudrait te trouver un nom je suppose. J'imagine que tu en as reçu un à la naissance, mais tu ne pourrais pas me le transmettre. Le fenrir s'approcha plus de la jeune femme, flairant son odeur, et lui appliquant sa truffe fraîche sur la joue. De son côté Eréria avait enfoui ses mains dans la fourrure de l'animal. Le poil était crissant et un peu rêche. Que dirais-tu de Freya? La louve inclina la tête en ce qui semblait être un accord de sa part. Allons-y alors ma Belle.
L'une à côté de l'autre elles reprirent le chemin qui les conduiraient à la sortie de la réserve, lorsque la louve s'arrêta brusquement, tressaillante. Son ouïe développée avait perçu quelque chose au loin que l'humaine ne pouvait encore entendre. La nervosité de sa nouvelle compagne augmentait sans qu'Eréria ne comprenne vraiment pourquoi. La louve se remit en route, pressant fortement le pas, forçant l'archère à courir pour se maintenir à sa hauteur. Un danger qu'elle ne pouvait voir rôdait, elle le sentait et l'attitude de la louve était de toute manière sans équivoque. La grande blanche trottait maintenant alors qu'Eréria courrait très vite. La jeune femme comprit brusquement ce qu'était le danger en percevant plusieurs hurlements: d'autres fenrirs. Freya ne courrait probablement pas de danger, mais pour elle c'était bien différent. Elle devait constituer un repas de choix pour les canidés géants, et en prime une proie assez facile à attraper à plusieurs... Agacée par la lenteur de l'humaine, la louve s'arrêta net cherchant - et trouvant - le regard de sa compagne qu'elle invita à monter sur son dos de manière implicite. Eréria hésita. Ce serait sa première chevauchée et vu la taille de son amie, il lui faudrait prendre son élan et sauter pour se retrouver à la bonne place. Non qu'elle n'en soit pas capable, mais elle répugnait pour une première fois à sauter de manière aussi cavalière. Ce fut la louve qui mit fin à ce dilemme en se couchant au sol, poussant doucement avec son museau la jeune femme. Agrippant fermement la crinière blanche et serrant ses cuisses autour du poitrail du robuste animal, Eréria se laissa conduire à toute allure au travers de la réserve, elle pouvait sentir la puissance de la louve, sa musculature et sa vitesse. Bien que portant un fardeau - assez léger - Freya ne se laissait pas rattraper par les fenrirs à leurs trousses, elle semblait même les distancer.
Elles arrivèrent enfin en vue de la bâtisse qui leur permettrait de quitter ces lieux. Eréria hurla à l'adresse de sa compagne tout en inclinant son corps vers la direction qu'elle voulait prendre:
Là! Passe par là! C'est notre porte de sortie.
Répondant à son appel, Freya se laissa guider par la jeune femme. Elles déboulèrent en trombe sous l’œil éberlué du jeune homme rencontré plus tôt dans la journée.
Vous devriez fermer la porte si vous voulez mon avis. Tandis que le gardien s’exécutait Eréria descendit prestement du dos de la grande louve en l'examinant discrètement. Elle ne semblait pas le moins du monde essoufflée, et au contraire la course semblait l'avoir énormément amusée, ce qui était son cas également. La vitesse de la course, l'adrénaline lui parcourant le sang. Elle espérait qu'il y aurait d'autres chevauchées. Rassurée elle s'appuya contre elle étrangement satisfaite de sa journée, s'imaginant de folles cavalcades qui ne seraient que plaisir. L'homme se retourna bouchée bée vers le couple étonnant que formait l'humaine et la canidé.
Il me semble avoir trouvé ce que je cherchais... Ou alors c'est elle qui m'a trouvée, je ne sais pas trop.
Un immense et franc sourire illuminait le visage de l'archère aux cheveux châtains. Après quelques formalités administrative les deux compagnes quittèrent les lieux en marchant d'égale à égale... |
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Vendeur de Lëanya Ephaëlyen débutant
Messages : 40
| Sujet: Re: Lorsque deux âmes se lient. Dim 16 Mar 2014 - 14:22 | |
| Pièces d'or nécessitées: Aucune Nombre de pièces d'or possédées: 220 Capture: Acceptée
Félicitation Eréria ! Tu viens d'apprivoiser un Fenrir. Prend garde, c'est une espèce rare de Fenrir, sa taille et aussi grande que son courage, bonne chance pour acquérir sa confiance. N'oublie pas de rajouter le sigle correspondant dans ta signature ainsi que le lien du RP.
A bientôt sur les terres de Lëanya. |
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