Chap. I ~ Tradition [Terminé]

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Chap. I ~ Traditions

Chap. I ~ Tradition [Terminé] 20080925_overtheclouds_0146p_vincentfavre

Les loups d'aujourd'hui auraient'ils oubliés les traditions qui font notre race ? Sûrement. Plus personne en venaient aujourd'hui sur le rocher si ce n'est pour des bagarres solitaires. Mais ils ne devaient pas être un lieu où le sang coule mais celui ou nous serions réunis entre nous pour discuter de notre avenir, de notre race, entre chefs de meute et sujets. Ici tous pourraient se rencontrés et se mesurer sans pour autant vouloir réduire l'autre à néant n le poussant du haut du rocher pour qu'il rejoigne la brume qui l'entour.
De sa hauteur il ne fait aucun doute que la mort est en bas. Moi aujourd'hui j'ai décidé de donner une nouvelle signification à ce lieu : les combats doivent continués pour la tradition car elle définie les chefs de meutes, les protecteurs, chacun après le combat trouve sa place, son rang, mais il doit aussi être le lieu de la discussion. Les Lycanthropes doivent cessés cette violence meurtrière, que ce soit envers une autre race ou plus idiotement envers la leur.
Ce soir est une nuit de pleine lune, quelques loups plein de haine viendront surement se mesurer les uns aux autres. Voila pourquoi moi, une simple femelle leurs apparait sous ma forme la plus vulnérable. Ils doivent se rendre compte que se mutiler les uns les autres affaiblis notre race, la divise et crées aux yeux des autres une image vulgaire, sanguinaire et peu avantageuse.
Le journée ce lieu est agréable, nous pouvons y voir de nombreux animaux qui fuiront la menace dés le coucher du soleil, mais pour le moment, la faim ne me tiraillait pas et j'aimais regarder les lapins, les biches et les petits oiseau. Ce rocher, lieu de vie et de mort. La brume qui entourait le pied du rocher cachait surement quelques cadavre de lycanthrope, sous orme humaine ou toujours de loups ? Je n'en sais rien mais je ne comptais pas les rejoindre dès cette nuit. Il était bien trop tôt pour moi qui souhaitais faire le bien et réconcilier les nations.
Quand quelques rayons roses apparurent autour de moi je sus que bientôt la rocher serait parcourut de courants d'air frais et que le grognement de loups haineux, voir violent me parviendrait. Devrais-je prendre ma forme de loup pour me défendre ? Serais-je attaquée par plus fort que moi ? Le doute m’envahis mais je en devais pas céder à la peur, mon oeuvre ne faisait que commencer.

J’avais rallié le rocher du Clair de Lune la veille et depuis, j’avais l’impression d’avoir passé mon temps à me battre. Ce n’était pas vrai, j’avais chassé aussi, et dormi quelques heures, mais les loups passaient leur temps à me défier. Je n’étais pas venu exactement pour me battre mais pour faire connaître mon nom, j’avais vu des elfes entrer en Thaodia et y mettre le feu, des loups attaquer leurs semblables. Ce n’était pas normal ! Mon cœur de loup ragé de cette situation, et je pris sur moi de lutter pour ma race. Je cherchais ma meute, j’allai la trouver dans chaque loup de cette terre.

Un autre mâle se jetai sur moi à l’instant présent. Je bondis sous lui et le projetai sur le côté, évitant de justesse sa mâchoire. Il roula sur son flanc et revint à l’assaut. Cette fois je me dévissais le coup en gardant mon corps au plus près du sol et saisis vivement sa gorge. Il lutta pour se dégager, sentant une mort fatale venir, sa férocité doubla presque mais je le maintins cloué au sol jusqu’à ce qu’il s’épuise.
Je ne l’achevais cependant pas, il gisait sur le dos, vaincu. Il se souviendrait de moi, de mon odeur. Je le chassai plus loin et m’apprêtais à retourner à mon campement quand l’odeur d’un autre loup me parvint. Les muscles encore échauffés par le combat, je me tournai dans la direction d’où me parvenait le musc. Une femelle, et son odeur n’était pas assez forte pour qu’elle soit sous sa forme de loup.

Par méfiance tout de même, et préférence, je restai sous forme animal, attendant qu’elle se montre.

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Ce que j'attendais ne tarda pas à venir, deux mâles, aussi fort l'un que l'autre arrivèrent complétement enragés. Je n'aurais su prédire que l'un ou l'autre gagnerai le combat. Cependant celui se déroula dans une sorte de sérénité presque harmonieuse. Le sang ne coula pas, aucunes touffes de poils ne volèrent accompagnées de peau sanglante, non. Le muscle privilégiait. Les corps se tordaient pour reprendre le dessus l'un sur l'autre. J'étais subjuguée par la puissance que dégageaient le combat. Finalement le loup qui semblait le plus jeune fut maitrisé. Le plus vieux plein de noblesse ne le lâcha pas immédiatement, mais lui offrit tout de même la vie : il avait tout comprit.

Je ne savais pas d'où il tenait se respect de l'être vivant, mais il était rare. De nos jour le respect ne s'imposait qu'en donnant la mort. Le Lycanthrope plein de sagesse se redressa finalement et secoua la tête. "Non, quelle conne ! " J'étais dans le sens du vent. Autan dire qu'il m'avait senti, et sous sa forme de loup il pourrait me faire facilement du mal... Je n'aurait pas le temps de me transformer une fois face à ce vétéran du combat, surement bien plus rapide que moi.

Tant pis, j'étais là outre les risques et la peur, il fallait que je montre au ciel que le lycanthrope est aussi constitué de faiblesse et que prendre parti de cette race mal vue était pour moi un honneur. Je me leva, dépliant mes jambes recouvertes aujourd'hui d'un collant de daim, exposant mon torse protégé par une chemise bien trop grande, raccommodée de toutes part par de gros fils de crin. Enfin je me mis à marcher dans mes souliers de fortune en cuir très souple tellement ils étaient élimés : j'étais un loup du voyage.

M'avançant vers le mâle je resta droite, tentant l'impassibilité, je ne voulais pas passer pour une jeune femme trop pleine d'ambition irréalisable qui seront un jour déçut. Après tout, j'avais déjà essuyé la déception en apprenant que le poste que je convoitais tant était déjà pris . Aujourd'hui je n'étais pas fort d'un but mais d'un principe, d'une idée à propager dans la tradition Lycanne. Un messie ? Je rigola intérieurement, ça va, tu ne te sent pas trop importante ? Le vent qui régnait toujours sur le rocher haute de plusieurs milliers de mètres secouait mes vêtements, exposant par moment ma maigreur qui témoignait de ma vie de bohème.

"Bonjour, je m'appelle Sakari. J'aimerai rencontrer des loups tel que vous, j'aimerai savoir si il est possible de discuter de notre race."

La louve approcha. Elle était jeune. Ne portait rien de luxueux, des vêtements de voyages simples et raccommodés ici et là. J’appréciais cela. Elle ne semblait pas menaçante et même sous forme humaine j’étais plus fort et plus rapide. L’adrénaline continuait de courir dans mes veines. Calme-toi ! Tout le monde ne veut pas s’en prendre à toi ou à autrui. C’est vrai, tous ces défis en peu de temps n’avaient fait que me rendre plus méfiant.

« Bonjour, je m'appelle Sakari. J'aimerai rencontrer des loups tel que vous, j'aimerai savoir si il est possible de discuter de notre race. » lança-t-elle.

La voix était familière, mais je ne l’associais pas à un danger. Je n’avais pas de raison de me méfier. J’inspirai profondément et me métamorphosai. Mes muscles coulèrent entre mes os se brisant et se ressoudant, ma fourrure se replia sous ma peau tendis, mes jambes me portèrent peu à peu à la verticale et mon visage se remodela en celui d’un humain. A la fin de l’expiration, j’ouvris les yeux et fis rouler mes épaules. Je grognai lorsque ma nuque craqua violemment et regardai la louve. Je croisai mes bras sur ma poitrine, l’adrénaline refluait maintenant et je luttais pour ne pas trembler. Je souris :

« Des loups tel que moi ? Avec la guerre nous sommes des dizaines de vagabonds et de solitaires. A moins que vous ne parliez d’autre chose ? »

Je me mis en marche vers mon barda et mon feu. La lumière de la lune faisait briller la sueur sur ma peau et le vent se faisait un plaisir de refroidir ma chair. Une fois à mon campement, je pourrai manger, me couvrir du froid, et ce serait plus convivial de discuter.

« Viens ! Assis nous serons plus à l’aise. » lui dis-je en m’éloignant.

Mon campement était à tout juste quelques mètres.

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Le loup d'abord tendu par son combat se calma rapidement, le vis dans ses yeux une détermination pacifique. Il ne me sauterai pas à la gorge. Pour moi le moindre acte ne visant pas à tuer chez un Lycan était une preuve de maturité et d'évolution. Évolution, que dis-je ? Depuis toujours il y a des loups qui se battent pour la reconnaissance de l'humain qui est en nous. Ou disons pour que le loup qui nous habite ne soit plus considéré comme dangereux. Cette place chez les Nord-Bois, celle pour laquelle j'avais échouée. Cette défaite m'avait appris que je n'avais pas besoin d'un poste impériale pour pouvoir diffuser mon idée. Ainsi en simple louve j'aurais plus de mérite, je ressemblais à la plus part des loups qui seront ainsi enclin à m'écouter.

Je pus assister à la métamorphose du loup, comme toujours j'étais impressionnée par ce don que nous à fait la nature. Nous pouvions être deux simultanément sans en souffrir réellement. Nous avions deux personnalité tout a fait distinctes dans un même corps, sauf les cas des dégénérés nous faisons de ces deux âmes un mélange harmonieux. Ce élange qui donne à notre race son côté mystique, étrange mais fascinant.

« Des loups tel que moi ? Avec la guerre nous sommes des dizaines de vagabonds et de solitaires. A moins que vous ne parliez d’autre chose ? »

« J'ai vu votre combat, vous lui avez laissé la vie, vous avez combattu sans faire couler le sang. Es-te vous de ceux qui valorisent les moyens mis en œuvres plutôt que le but ? Aujourd'hui beaucoup d'entre nous sont perdu avec toutes ces guerres. Les décisions se prennent entre Elfes Humains et Vampires, que dire de cela ? A vrai dire j'ai beaucoup de chose a dire. » Finis-je en souriant face à ma tchache facile.

L'homme m'invita à son campement, pour sur que nous y serions mieux. Au fond de moi j'avais besoin d'être rassuré, j'avais besoin de conseil des plus vieux, mon ambition était grande mais je n'avais encore personne qui partageait avec moi cette idée de paix inter-raciale. Je m'assis et le regarda se couvrir.

« Je ne vous ai pas demandé, quel est votre nom ? »

La louve me suivit après m’avoir répondu. Devant un feu de camp, ma besace attendait à côté de mes vêtements. J’enfilai rapidement des chausses couvertes de terre et une chemise de lin d’une taille adéquate pour ne pas gêner mes mouvements. Je mis tranquillement un morceau de venaison sur le feu, m’assurant que celui-ci ne s’éteindrai pas en y ajoutant du bois. Le grésillement de la viande et la fumée qui s’en élevait me gonfla l’estomac d’appétit. Je m’assis devant le feu, m’assurant que la carne de cerf ne brûla pas en la retournant à l’occasion.

« Le nom de Grey m’a était donné. Et le surnom de Noire-Fourrure. Alors autant les utiliser. » souriai-je.

La nuit était maintenant silencieuse, seul le doux crépitement du feu troublé le calme environnent. Mon regard se perdit dans les flammes dansant autour de la viande.

« Alors… , commençai-je en croisant les jambes en tailleur, vous avez une bien étrange manière d’aborder les choses. Pour répondre à votre première question, je suis de ceux qui font ce qu’il faut pour survivre. Quant aux guerres, et bien… Thaodia est divisée, oui. Mais les loups ont une nature indépendante, seul l’esprit de meute les réunis au sein d’un groupe. Mais la plupart ne s’occuperont pas des problèmes extérieurs à notre contrée. »

Le moyen plutôt que le but… Les mots se posaient sur mon esprit comme une pièce chaude traverse la neige. J’étais venu au Rocher pour faire connaître mon nom, ma force, et mes liens de loup. Venu pour commencer à marquer les esprits et arriver à réunir ma meute.

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Le loup maintenant humain déposa au dessus du feu de la viande, je ne sus dire si celle ci me tentait ou me rebutait mais je n'étais pas prête à manger quoi ce soit, j'étais barbouillée. Mes longues heures de voyage a pattes, a cheval ou à pied m'épuisaient et poussaient mon corps à supporter des nouveau climat, un régime alimentaire moins riche surtout composé de lapin et de poulet ... A vrai dire je me donnais à fond pour cette quête de la paix .

« Le nom de Grey m’a était donné. Et le surnom de Noire-Fourrure. Alors autant les utiliser. »

Il est vrai que le nom du loup en face de moi était original, il ne l'avais pas choisis lui même et il ne se composait pas d'un "nom de famille". Je ne pourrais donc pas savoir si il appartenait à une famille proche de chez moi, si je l'avais connu par le passé ... Peu importait au fond, maintenant il fallait que je le persuade de me suivre et de faire partie de ma quête, voir de ma meute...

« En faite ... Je pense que les loups ne sont pas perçut sous le bon angle. Les autres race prennent les fou furieux pour une généralité. Si nous sommes divisé c'est parce qu'il n'y a pas de chef compétent. Tous nous rêvons de paix, même les allumés, c'est la seule chose qui pourrait les unir. Car la meute ne fait rien pour le loup, se reproduire, manger, tout ça il peu le faire ailleurs. Il faut une bonne raison. »

Quel pipelette ! Je m'en rendais moi même compte, enfin peu importait, j'étais là pour ça, pour parler, diffuser mon idée et rallier des hommes à ma cause, une petite femme ne pouvait rein faire seul, et pas seulement des loups, mais aussi des Elfes, des Centaures, des Vampires (ça c'est vraiment mal barré x.x ) et des Humains.

Lorsque la jeune louve me parla de meute un sentiment de mélancolie m’envahit. J’avais longtemps cherché la mienne. Ses derniers temps je cherchais à la rassembler, les loups étaient abattus un peu partout en Thaodia, par les elfes, par leurs semblables et je ne pouvais rester à ne rien faire. Je finirai moi-même par tomber sur un adversaire plus puissant que moi et qui me tuera. Alors qu’en groupe soudé, uni, les loups pourraient survivre.

Je pris un brin d’herbe.

« Regardez. Il est facile d’arracher un seul brin d’herbe. Mais plusieurs ensemble ? C’est ça le rôle de la meute, protéger ses membres, veiller les uns sur les autres. Je me suis souvent retrouver seul dans des situations où je risquais ma vie bien au-delà du raisonnable. Dans une meute, je n’en serai peut-être pas arrivé là. »

Je laissai l’herbe s’envoler et retournai la venaison. Je contemplai le tableau que formai la jeune femme en face de moi, entre les flammes et le noir de la nuit.

« Le chef de la meute lui a le rôle de réunir les loups, de les protéger aussi, au sein de la meute. Les loups suivent souvent le plus fort parce qu’ils cherchent cette protection et parfois ils le craignent. »

Une meute m’avait donné une identité, bien que je n’en fasse pas partie. Le loup en moi rugissait de retrouver cette forme de famille, l’humain de protéger les miens. Si des loups réclamaient ma protection, je leur accorderai sans hésiter, même s’ils provoquaient un démon je me placerai entre l’horreur et eux.

« C’est ce pourquoi je suis ici. » conclu-je.

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"Vous partez vraiment du sentiment de regrouper les Lycanthropes sous une même identité. Souhaitez vous former un Empire ? Une seule et même meute ? Mais nous sommes tous bien trop différents. Nous n'avons pas les mêmes modes de vie ou de pensée. Pour ma part mon sentiment est plus celui de modifier l'idée qu'on les autres races de nous. Je me dévoue en faite à une meute : Les Nord-Bois. Disons qu'aujourd'hui ses principes très juste et bon pour la société Lycanne sont oubliés. Je vous explique : Nous devons vivre en harmonie avec le loup qui en en nous, et ne pas laisser la "bête" sortir de sa cage, il faut l'apprivoiser pour vivre avec, trop d'entre nous se laissent dépassés par l'animal. C'est a ce moment la que les autres races nous dénigrent de la vie d'Ephaëlya. Nous sommes jugés trop imprévisible, voir instable. Au fond cette réflexion est juste car il y a ce loup, un être a part entière. Mais sans le faire disparaître il pourrait être au service plutôt qu'exploité. Je ne sais pas si vous me comprenez" dis un sourire au lèvre.

Je le regardais faire bouger sa nourriture, bien sur il était fort, plein d'une puissance physique et d'une idée très noble. Mais tout cela ne suffisait plus, il ne fallait plus être simplement disponible et au service des peuples Lycanthrope, il fallait aussi les encadrer, les faire bouger. Tout cela était une discussion sans limite. Ainsi, alors que la nuit tombait j'avais plus envie que jamais de parler. Pour une fois que quelqu'un m'écoutait !

Je me déplaça pour me mettre plus à l'aise sur le tronc que j'avais réquisitionner pour m'asseoir. Mes fesses à même le sol j'appuyais mon dos affaibli par la fatigue des voyages sur le bois. Quelques feuilles ainsi que des brindilles craquaient sous mes mouvements, je saisis ma besace de peau. Elle était légère, il n'y avait presque rien dedans, j'y pris ma gourde et bu au goulot quelques gorgée, je devrai faire le plein demain. Je la remis dedans et laissa le sac s’affaisser mollement sur le sol.

Sa dernière question me fit rire. J’étais un loup, je connaissais cette lutte entre loup et humain. Mais elle avait tort, il ne faut pas dominer l’animal, ce n’est pas une entité à part, il s’agit de nous, de notre instinct, de nos pulsions, de notre désir de vivre exacerbé à sa forme la plus naturelle. Un lycan vit à l’aurore et au crépuscule, ni totalement humain ni totalement loup. Nous ne vivons pas en harmonie avec lui, nous vivons en harmonie avec nous-même. J’avais passé plus de temps sous forme de loup qu’humaine et cela ne m’empêchait pas de penser, de voir, parfois même, comme un humain.

« Mais les loups sont libres de penser comme ils veulent, de vivre comme ils l’entendent, réunis sous une même bannière, cela ne changerai pas. Que les humanisant Nord Bois puissent côtoyer les violents Croc Noir est possible si le fait d’être un lycan domine le reste. Former une empire est inutile, mais une nation. Je ne suis pas sûr du mot, c’est une notion extérieur à Thaodia, mais se réunir autour d’une valeur ! »

L’odeur de la viande m’indiqua qu’elle était parfaitement cuite. Je la posai dans l’herbe et en découpai plusieurs tranches.

« Vous en voulez ? » proposai-je à mon interlocutrice.

Peu après sa réponse, j’étais de nouveau assis, arrachant un morceau de viande à la tranche que je tenais. Je savourais le jus sous ma langue et la chair entre mes dents. De plus la conversation n’était pas désagréable, rares sont les loups bavards et sagaces. Rallier les lycans me semblait de plus en plus une idée réalisable, les aider à se protéger, les diriger dans l’indécision. Des rumeurs m’étaient parvenues du sud, la meute Drack avait apparemment souffert d’une terrible attaque. Je connaissais mal ces loups, mais je savais qu’ils suivaient leur chef Thorolf par crainte. Je songeais à passer voir de quoi il en retournait. Une autre question me bousculait :

« Dites-moi, que faisiez-vous ici ? Je veux dire sous forme humaine et sans la moindre provocation ? »

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Le loup décida qu'il était temps de manger. Je refusa le bout de viande qu'il me proposa. Au fond de moi j'étais sur que ce loup avait d'autres ambitions politiques que celle de rejoindre une meute, il voulait plus. Mais il était tout de même agréable de pouvoir discuter de choses hautement plus intellectuelles que la vie de base des Lycanthropes. A vrai dire pour moi c'était tout naturelle.

Jusqu'alors je n'avais jamais eu de sentiment d'appartenance à qui que ce fut. Mais depuis que j'avais découvert les Nord-Bois je voulais en faire parti, leur vision du monde s'approchait de la mienne. Peu importait si cela ne plaisait pas à feu ma mère... De tout façon aujourd'hui les familles était destinées à être brisées, entre les guerres et la libéralisation des petits chacun menait sa petite vie de son coté.

La vie de famille ce n'était pas encore pour moi et à vrai dire je ne pouvais pas m'en plaindre, qui aurait voulu de moi de toute façon ?Alors il était temps de prendre les choses en mains pour relancer cette meute déserté qui me faisait tant envie. J'étais libre de faire ce que je voulais sans obligation, et la quête que je menait sur tout le continent me permettait de découvrir de nouveaux paysages qui jusque maintenant m'étaient inconnu.

Même si je n'avais rencontrer personne pour le moment qui souhaita me suivra dans mon périple à travers la guerre et le déchirement que subissaient les Lycanthrope Grey lui aussi souhaitait une paix qui puisse unifier le peuple Loup. Il privilégiait le loup et moi l'humain. Oui, je préférais ma forme humaine, elle était mille fois meilleure, avec elle je passais partout, j'étais née humaine, ma mère m'avait élevée ainsi, quelques homme m'avais aimés ainsi ... Alors oui pour moi elle était un gage d'acceptation.

"J'aime ce corps, il me sert beaucoup ... Je baissa les yeux. Je ne me bas pas, du moins, pas pour le moment, je n'en voit pas l'utilité. En faite je suis plutôt une intellectuelle " finis-je un sourire aux lèvres.

J’avoue que sa réponse me laissa perplexe, elle ne répondait pas exactement à ma question qui portait sur ses intentions. Je penchais la tête sur le côté, une habitude quand j’observe les choses.

« Les loups manque de penseur. Nous avons trop tendance à nous précipiter, à oublier les choses… »

Je butai sur la phrase. Ironiquement j’avais moi-même perdu la mémoire, ce voile noir était toujours la cause d’un sentiment mi-figue mi-raisin, une meute me manquait, celle que j’avais trouvée massacrée à mon réveil et dont je ne pouvais mettre aucun nom sur les visages. Il ne m’arrivait même pas de voir des fantômes ou d’entendre un son venu de ce passé, il n’y avait rien. Je ne savais même pas qui j’étais avant. Mais l’important est de savoir ce que j’étais aujourd’hui, j’étais Grey Noire-Fourrure ! Je chassai mes doutes personnels et avalai la viande dans ma bouche.

« Etre humaine vous importante tant, repris-je, vous voulez tellement ressembler aux Hommes ? J’ai vu ce dont certains sont capables, et au final ils sont comme nous, seulement ils ne sont lié que par les liens du sang, contrairement à une meute. »

Je me laissai aller en arrière, mâchouillant un morceau de cerf. Cette louve tournait autour du sujet qu’elle souhaitait aborder vraiment. Fixant les étoiles, je lâchai :

« Je pense que vous cherchez à commencer… disons une quête. Par contre vous fuyez trop votre nature. C’est l’impression que vous me donnez. Je ne sais pas si les loups accepteront toutes vos idées. »

Je passai la main dans ma barbe de quelques jours en réfléchissant.

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Ce loup m'avait enfin écouté. Il distinguait assez bien ma nature. Et il avait raison, au fond je n'étais qu'une louve qui n'acceptait pas trop sa nature humaine. Ma quête était juste et je comprenant bien que tout le monde ne fut pas d'accord avec moi, mais peu importait, j'avais désormais le soutient d'un chef de meute. Mes idées seraient plus facilement approuvée et mise en œuvre. Cependant de nous deux c'était le loup en face de moi qui semblait avoir un problème avec sa meute.

"Qu se passe t-il ? Vous aussi vous semblez tracassé par votre meute. Seriez-vous en attente ou au contraire vous attend t-on quelques part ?"

Je décida de ma lever, j'avais besoin de bouger, cette discussion me rendait perplexe. Disons qu'elle me poussait à réfléchir sur ma propre nature mais elle ne parvenait tout de même pas à me remettre en question ! Il s'agissait là plus pour moi d'un autre point de vue qu'il fallait méditer. Je rejoins assez lentement l'arbre en face de moi, mes pieds percutaient des racines, soulevaient des feuilles. Je posa ma main sur l'écorce de l'arbre, j'avais la peau tellement abimée par les déplacement successifs qu'elle me sembla presque douce, du moins, moins rêche que d'habitude. Mes yeux se perdirent dans la contemplation des troncs autour de nous, il y en avait des petits, des gros, des plus clairs et des plus foncés. Le soleil avait désormais disparu et la lune semblait pleine.

Pas si loin il y avait la Rocher du Clair de Lune, et justement celle-ci était presque plaine, demain peu être ou après-demain il y aurait beaucoup de bruit ici. Ils viendraient nombreux se mesurer les uns aux autres. Et ce phénomène ne faisait qu'empirer en période de guerre. Je jeta finalement sur l'homme en face de moi un regard plein de certitudes.

La voix de la louve vint troubler mes pensées :

« Que se passe-t-il ? Vous aussi vous semblez tracassé par votre meute. Seriez-vous en attente ou au contraire vous attend-t-on quelques part ? »

Je ne savais quoi répondre. Je n’avais pas de meute… je supposais en avoir eu une avant mon « réveil ». Comment quelque chose dont je ne rappelais pas et avait disparu pouvait me tracasser ? Peut-être était-il temps pour moi de me joindre à un groupe de loups et de m’impliquer bien plus avec eux que j’en avais l’habitude. Peut-être… Mais il fallait trouver quelque chose à répondre. Je soupirai en remuant les braises. La jeune femme s’était levée et s’était dirigé vers un arbre. C’est à mi-voix que je dis :

« Non, personne ne m’attend. »

Aussi bas ai-je parlé, je savais qu’elle m’avait entendu, l’avantage d’être un loup. La nuit portait les bruits de combats des lycans sur le Rocher, et une légère odeur de sang flottait dans l’air tiède. Beaucoup de lycans laissaient la vie ici, une sorte de mort par l’honneur, un ultime combat contre un des leurs. Il m’était arrivé de me dire que je mourrai ici, je reviendrai quand l’âge me fera douter et je finirai par tomber. Ce n’était pas une mort si terrible, il valait mieux tomber sous les coups d’un des siens plutôt que sous la lame d’un humain ou la flèche d’un elfe, pour ne citer que ces exemples. Mais je me passerai bien de mourir avant longtemps.
Je m’allongeai, un bras plié derrière la tête, l’autre main posée dans l’herbe. Sous mes doigts, la terre était humide, les tiges vertes chatouillaient ma paume. Au-dessus de moi, les étoiles éclaboussaient la jupe de la nuit, et la lune flottait à la limite, presque floue, je la trouvais laide dans ce tableau, les étoiles suffisaient bien assez.

« Etre libre, chacun, comme les étoiles, voilà le but d’un loup. » murmurai-je pour moi-même.

La louve se retourna, le regard brillant. Je me tordis quelque peu le cou pour la regarder droit dans les yeux.