C'était une journée comme toutes les autres pour le brave Alidel. Tout avait commencé aux aurores, lorsqu'il s'était réveillé avec les autres gardes de la milice et qu'il s'était présenté pour recevoir ses ordres de missions pour la journée. Il n'eut aucune surprise de ce côté-là, ses ordres étaient les mêmes depuis plusieurs semaines déjà: patrouiller, rapporter tout ce qui sortirait de l'ordinaire, venir en aide aux habitants de la cité, etc.
En bon militaire qu'il était, il obéit strictement aux ordres sans hésiter. Ainsi, il fit sa ronde habituelle parmi les quartiers de la grande ville. Il passa tout d'abord par les quartiers résidentiels où, au petit matin, quelques voleurs pouvaient encore sévir. Ensuite, il passa au quartier commerçant, puisqu'il était l'heure pour les marchands d'ouvrir leurs échoppes et qu'ils étaient, en plein préparatifs, la cible rêvée pour les pickpockets.
Il ne remarqua rien d'inhabituel dans aucun de ces deux quartiers, comme tous les jours à peu près. Si la vie en dehors de la cité pouvait parfois être sauvage, s'il fallait savoir se battre pour gagner sa croûte ou la conserver, en ville, c'était tout l'inverse. Si on avait jamais vécu que dans ce monde civilisé, on aurait pu se dire que la vie était bien tranquille et presque ennuyante, au final.
Alidel avait pour habitude de terminer sa ronde par le quartier des artisans. En fait, il aimait beaucoup discuter avec tous les maîtres artisans de leurs dernières créations, d'étrenner les armes, d'enfiler les armures et de vérifier leurs défauts et leurs qualités. Alidel avait une petite réputation dans ce quartier et les artisans semblaient bien l'apprécier. Après tout, avoir un garde qui veillait sans cesse sur eux devait être un peu rassurant.
Soudainement, un cri sortit de nulle part et stoppa net ces petites interludes. C'était tellement inattendu qu'il ne sut pas vraiment quoi faire sur le coup. Puis, se remettant les idées en place, il dégaina l'épée de son uniforme, il portait un bouclier sur le bras gauche, et courut dans la direction du son.
Il venait d'une petite ruelle à l'écart que peu de gens connaissaient. En fait, pour n'importe quel passant, elle serait passée inaperçue tant son entrée était difficile à trouver. Heureusement pour Alidel qu'il connaissait la ville comme sa poche, il aurait pu chercher longtemps sinon. Là, quatre hommes armés entouraient une femme, seule. Leurs armes semblaient être faites d'un métal étrangement brillant, pas comme celles qu'on avait l'habitude de voir dans les mains de n'importe qui. Alidel était habitué à l'acier, parfois même à d'autres alliages plus foncés et plus rares, mais ces armes-là avaient un éclat et une brillance sans pareils.
D'un coup d'épée qui retentit sur son bouclier, il attira l'attention de tout ce peuple.
- "Alidel Chains, garde de la milice! Je ne sais pas ce qu'il se passe ici, mais il va falloir vous expliquer, messieurs! Et madame."