Orick avait été banni de la cité de l’aurore et décida de reprendre la route vers Angaïla. Il marcha longuement mais ne s’arrêta pas avant d’arriver à la maison du lac, où il souhaitait s’arrêter pour se reposer et faire le point.

Il entra dans la maison, et fut agréablement surpris qu’aucune âme ne semble s’y trouver. Il allait pouvoir se reposer et réfléchir quelques jours. Il commença par faire l’inventaire de ce qu’il avait dans son sac ; un peu de nourriture, pas assez pour traverser le petit bois ; les cartes d’Ephaelya d’Ayliän ; des parchemins et des fusains de qualité ; deux gourdes de bières. C’était un inventaire rapide, mais il ne présageait rien de bon pour l’avenir d’Orick.

Il décida de recopier quelques passages de la carte d’Ayliän et d’attendre qu’un voyageur passe pour les troquer contre de l’or ou de la nourriture pour qu’il puisse retourner vers sa terre. Les heures passèrent et il se mit à réfléchir à ce qu'il allait pouvoir faire à son retour. Il fallait rapidement trouver. Il sortit la carte d'Angaïla de son ami Ayliän et se mit à réfléchir.



Orick était dans ses pensés mais il se reprit rapidement et s'attarda sur la reproduction de parties de cartes représentant l'Oryenna. Quelques heures plus tard, il décida de se reposer. Comme tout bon nain qui se respecte en un lieu peu sûr, il prit son sac avec lui et mit son masque pour dormir, prêt au combat si un intrus venait le déranger. Il tenait fermement son marteau et se mit rapidement à ronfler bruyamment.

Un tunnel semblait le séparer d’un groupe de nains qui ne semblaient pas en bonne posture. Il les entendait hurler sans comprendre exactement le sujet des cris. Il était face à un mur et de l’autre côté devait se trouver les nains qu’il cherchait. Ce mur sentait le gobelin et des centaines de gobelins en sortirent, il bataillait aux côtés d’Ayliän et il finit par recevoir une flèche de son compagnon qui se mit à grimper aux arbres pour finir par se transformer en géant. Le géant s’approcha d’Orick qui envoya son marteau sur son œil et réussi à le vaincre. Mais le géant s’écroula sur Orick qui n’arriva pas à fuir l’immense masse venant s’écraser sur lui.

Orick se réveilla en sursaut, il sentait une présence autour de la maison du lac. Il se leva et profita de sa vision nocturne pour se diriger vers l’une des fenêtres. Il ne savait pas si c’était le cauchemar qu’il avait fait qui le mettait dans cet état ou qu’il y avait vraiment des visiteurs cette nuit là. Il vit quelques ombres prêts du lac qui s’éloignèrent rapidement. Les silhouettes avaient taille humaine mais il lui avait semblé les voir au dessus du lac et non sur le rivage. C’était surement une impression suite à son cauchemar. Il préfèra ne pas y prêter attention et alla se recoucher. Il n’arrivait plus à dormir et regardait régulièrement tout autour de la maison, par la fenêtre, si rien n’arrivait. Il était assez inquiet.

Dans la nuit il remarqua une silhouette venant du petit bois. Une jeune humaine semblait venir d’Angaïla. Cela n’avait aucun sens, que cachait cette enfant qui marchait seule et sortait d’un bois qui avait été très difficile de traverser quelques semaines plus tôt. Orick se doutait bien qu’elle allait entrer dans la maison, il préféra aller à sa rencontre et se prépara.

Il avait déjà son casque et son armure, il prit son marteau en main et laissa ses affaires dans la maison. Il sortit et se dirigea vers la jeune fille puis, arrivé à une dizaine de mètres d’elle, son infravision étant à son maximum, il l’interpela :

Mizore regardait celui-ci en essayant d’évaluer le nain, elle souhaitait être prête si les choses tournaient mal. Après observation, la vampiresse estimait que ce dernier était assez bien équipé, mais les capacités au combat d’Orick semblaient plutôt limitées, ce qui rassurait énormément cette Mizore. Malgré tout, elle préfèrerait lui répondre que d’engager un combat inutile :

« Enchantée de vous rencontrer Orick Marteaufoudre, je suis Mizore Shirayuki. Je suis simplement à la recherche d’un refuge pour la nuit, pourrais-je cohabiter avec vous pour cette nuit ? »

Trouvant que le nain semblait hésitant, elle décidait de lui offrir quelques pièces d’or en échange d’une simple nuit comme locataire. Après quelques secondes de pures hésitations de la part d’Orick, ce dernier finit par accepter. Malgré une journée abominable, Mizore se sentait d’une extrême générosité et lui donnait près d’une centaine de pièce d’or. Ce dernier souriait à grande dent en voyant les pièces brillées.

Ils entrèrent à l’intérieur de la maison près du lac. Quelques minutes s’écoulèrent le temps que Mizore se préparent à dormir. Pendant ce temps, elle ferma les rideaux des fenêtres, puis elle prévenu le nain de ne pas ouvrir la fenêtre sous aucun prétexte. Ce dernier acquiesçait à l’unique demande de sa compagne de chambre pour la nuit. Puis, ils se couchèrent pour la nuit.

Quelques heures passèrent lorsque soudainement un bruit se fit ressentir à l’extérieur de la maison. Mizore et Orick se réveillèrent en sursaut et étrangement, ils pouvaient entendre un bruit de fond quasi mécanique qui se répétait à l’intervalle régulier à l'extérieur.

Orick se dirigea vers une fenêtre pour voir qui semblait s’approcher de la maison du lac. Il aperçu un homme vêtu pauvrement mais portant une armure de cuir. Il avait une épée en main, sortit de son fourreau et n’arrêtait pas de regarder derrière lui comme pour vérifier quelque chose.

Il s’approcha de la fenêtre où était posté Orick qui s’empressa de se cacher contre le mur pour ne pas être vu. Mizore avait elle aussi été inquiétée et s’était elle aussi plaqué au mur de l’autre côté de la fenêtre. Elle ne semblait pas inquiétée mais Orick se demandait si personne n’était caché plus loin en attendant que leur éclaireur fasse l’état des lieux.

L’homme alla ensuite vers la porte et Orick s’y dirigea. L’homme ouvrit et se retrouva face à un nain et une jeune humaine et partit en courant. Mizore était amusée par la situation et Orick ne put s’empêcher de s’inquiéter. Il sortit de la maison et vit l’homme se diriger vers un bosquet à quelques dizaines de mètres de là.

Orick regarda la jeune vampire et s’exprima :



Orick alla chercher un peu de bière dans son sac et se prépara au pire, attendant un éventuel assaut.

Orick était à l’extérieur de la maison qui commençait à s’embraser, il vit alors deux brigands s’éloigner de la maison en direction du bosquet. Là il aperçu quatre archers qui commencèrent à envoyer des vagues de projectiles. Orick s’empressa de retirer son bouclier de son dos pour le mettre à son bras tandis que les flèches commençaient à venir s’écraser tout autour d’eux. Il venait à peine de mettre son bouclier qu’une flèche vint s’y écraser.

Il se retourna vers Mizore qui semblait enragé à la vue des brigands, il comprit que le combat était inévitable mais doutait de ses capacités à atteindre les brigands qui pouvaient rapidement se mettre à courir pour le distancer. Il décida de charger en direction du bosquet afin de s’y cacher pour que les brigands soient obligés de s’y rendre pour les avoir. Il aurait alors l’avantage du corps à corps.

Il commença à foncer et les archers ne semblaient pas s’enfuir, ils restaient sur leurs positions, y avait-il un piège dans ce bosquet pour que les archers ne se séparent pas ou bien Mizore leur semblait trop rapide à la course ?

Il n’avait fait qu’une vingtaine de mètres et était à mi chemin du bosquet lorsqu’il atteint les deux guerriers qui attendaient le corps à corps appuyé par les flèches précises de leurs alliés qui ralentirent la cadence des tirs pour ne pas blesser les brigands au front. Orick baissa la garde de son bouclier et propulsa son bouclier sur le premier guerrier munit d’une épée. Il tenta une parade qui fut probablement sa dernière erreur, le marteau ne fut pas arrêté par la garde du combattant et alla s’écraser sur ses côtes puis il tomba à genoux, puis se courba de douleurs en tombant au sol.

Orick allait attaquer le second combattant tout en tentant de garder son adversaire devant la ligne de visée des archers lorsqu’il vit Mizore le dépasser et se diriger droit vers eux.

Il fut surpris par le guerrier qui profita de la brève inattention du nain pour attaquer, Orick para avec le manche un peu tard mais le coup ralenti ne put que s’arrêter net sur l’armure de mithril du nain. Il recula puis lança son marteau de toute ses forces sur son adversaire qui réussi à esquiver en faisant un pas rapide en arrière. Orick constata alors que Mizore était déjà bien avancée dans son élimination des archers. Son adversaire tenta alors une nouvelle attaque, un coup droit qu’Orick ne put éviter mais la lame fut de nouveau bloquée par l’armure, une attaque classique ne pouvait atteindre son armure, ce fut sa dernière erreur.

Orick donna un coup de tête dans le ventre du guerrier puis profitant de la brève perte de contrôle du combattant qui commençait à faire quelques pas en arrière, il donna un violent coup de haut en bas qui vint écraser la tête du guerrier dans un fracas immonde.

Orick était étonné devant tant de facilité lorsqu’il vit un arbalétrier caché dans le bosquet viser Mizore, il portait un tabard représentant une goutte de sang. Orick savait alors que l’arbalétrier allait tenter de viser la jeune Mizore. L'arbalétrier savait que Mizore était une vampire et tentait de viser le coeur. Orick ne le savait pas mais se doutait bien qu'un carreau d'arbalète ne faisait jamais plaisir à recevoir... Il hurla alors à Mizore :

Orick resta sur ses gardes pendant quelques instants et raccompagna la jeune femme masquée dans le petit bosquet. Il comprit alors en voyant les blessures de Mizore qu'elle n'était pas humaine. Certaines plaies semblaient par endroit se refermer rapidement mais d'autres blessures ne guérissaient pas, provoquant de vives douleurs.

Orick décida alors d'emmener Mizore jusqu'au lac afin de nettoyer les plaies ouvertes. Elle n’opposa pas de résistance et suivit Orick. Arrivé au bord du lac, il nettoya les blessures du vampire, car à présent, il savait très bien qui elle était. Un vampire à l’apparence d’une enfant humaine. Il ne savait pas si elle avait plus que son âge, peut être était elle plus vielle que lui, peut être était-elle bel et bien une enfant. Mais son aptitude au combat n’était pas très courante pour des humains de cet âge.

Mizore semblait confiante et laissa Orick la soigner, elle ne parlait pas et lui non plus, mais Orick n’était pas réputé pour beaucoup parler sauf autour d’une bière. Il n’était toujours pas rassuré et regardait régulièrement autour de lui pour voir s’il n’y avait pas les signes d’un danger future, mais rien ne semblait perturber le calme du lieu, seulement dérangé par la fin du brasier où il n’y avait que quelques dizaines de minutes s’élevait encore la maison du lac, refuge des aventuriers.

Mizore semblait aller mieux et Orick l’emmena dans le bosquet pour y passer la nuit, il semblait plus sûr de passer la nuit à l’abri des regards. Il transporta les cadavres dans le brasier encore vif et rejoignit Mizore.

Orick vit le vampire à l’apparence de jeune humaine s’en aller et il décida de dormir dans le bosquet. Quelques heures plus tard, il lui fallait trouver des vivres pour son voyage. Il avait l’or que Mizore lui avait donné mais sans marchands il était perdu.

Il décida de marcher vers le Sud pour trouver un village où il pourrait refaire des emplètes. Il ne marcha que quelques heures avant de trouver un bourg fermier. Quelques petites maisons en pierre avec des toits en chaume et au centre un puits. Il vit alors trois fermiers avec des bâtons s’approcher de lui. Le plus costaud s’avança et dit :



Les fermiers se regardèrent et l’homme reprit la parole.



L’homme qui avait prit la parole fut surpris par le prix annoncé. Il recula et murmura quelques mots aux deux autres fermiers qui partirent sur le champ.



Orick ne dit pas un mot, il était inquiet et garda son casque, prêt à un éventuel combat. S’ils tentaient de le tuer, personne ne viendrait venger sa mort puisque personne ne serait au courant… Plusieurs minutes passèrent et l’homme s’adressa à nouveau à Orick.



Sur cette phrase, Orick se rendit compte qu’il lui fallait aller à Kazad Duraz et affronter son peuple plutôt que de le fuir. Les deux frères revinrent accompagnés d’une femme et d’un âne.



Sur ces mots, la jeune femme tendit la bride de l’âne et resta fixé sur le nain, et s’éloigna un peu déçu. L’homme remarqua la gêne de la femme et s’exprima.



La femme sourit et Orick détacha sa bourse, il en retira une vingtaine de pièces et la jeta à l’homme. Il se rendait compte qu’il donnait beaucoup d’or, il était tout à coup rattrapé par ses instincts de nain. Mais savait qu’un marché conclut ne pouvait plus être discuté, en tout cas chez les nains.



C’était à présent le moment de quitter Oryenna pour Kazad Duraz. Il partit plein d’espoir prêt à braver les différents dangers qui l’attendaient.