J’avais quitté mon foyer depuis une semaine seulement et je me sentais mal. Mal à l’aise dans ce nouveau milieu que je découvrais si changeant, si instable que mes appréhensions de l’inconnu m’entrainaient avec force sur des chemins déjà tracés.
L’exaltation de la fuite était tombée et je devais désormais me préoccuper avant tout d’assurer ma subsistance. Jamais je n’aurais cru que ça allait être si difficile. Après avoir eu un temps d’observation, je commençais à bien m’y adapter, malgré nombre d’effort vains. Les illusions se dissipaient assez brutalement. Malgré tout je savais que ce n’était qu’une question de temps avant de s’habituer à ce genre de vie incertaine et nomade.

L’apprentissage risque d’être long, mais ça se fera. Vivre de ma passion tout en courant le monde, que pourrais-je donc espérée de mieux ? C’était ce que je m’étais dite lorsqu’il fallut prendre la décision de se rebeller contre la volonté paternelle.

Ma curiosité (et la faim) dévorante me sortit de la torpeur passive dans laquelle j’avais été captive durant une journée entière. J’avais essuyée bien des refus dans de nombreuses tavernes. Certains cherchaient des musiciens expérimentés ou n’avaient pas de place pour moi. J’avais néanmoins persistée et arrivait tant bien que mal à gagner de quoi manger.

Ayant passée quatre semaines à parcourir les chemins pour aller de ville en ville jouer des morceaux assez populaires, le goût de l’aventure me repris. Ce fut donc avec une grande naïveté et inconscience que j’avais quitté les routes, sûres de pouvoir trouver sans problème une nouvelle ville.

Malheureusement pour moi, je me rendis compte après coup seulement de la grossière erreur que j’avais faite, essayer de prendre un raccourci à travers la forêt. Il faisait nuit noire, j’avais des ampoules aux pieds et la tête qui commençait à tourner. Sans parler de mon imagination débordante qui me jouait des tours.

Au bout d’un moment, je crus voir une lumière à travers les arbres, au loin. La fatigue qui se fait sentir me dis-je. Mais comme j’avançais, il fut clair que c’était un feu de camp.

J’arrivais finalement dans la zone éclairée, il n’y avait personne. Très étonnant ma foi…
De la viande rôtissait au-dessus du feu ou grillait de façon inquiétante. Sans plus me poser de question, j’allais donc la tourner. Je chantonnais pour moi-même, histoire de ne pas m’endormir quand le bruit d’une branche qui craque me réveilla tout à fait. Inquiète je me retourne lentement.

- Qui va là?

J'avais finalement décidé de me poser pour la nuit, après trois jours de marche sans vraiment m'arrêter, ni me reposer. C'est l'odeur de mes pieds et ma faim qui m'avaient poussé à m'arrêter dans cette forêt. J'avais donc rapidement fait un feu, mit un poulet acheté quelques jours auparavant à rôtir et but quelques lampées de bière. Il n'en fallut pas plus pour que ma vessie ne m'envoie un signal d'alarme m'obligeant à m'éloigner quelque peu du feu de camp.

Aaah...Ca soulage...
Une fois ma besogne finie, je revins vers mon campement en chantonnant doucement un air que mon grand-père entonnait souvent.
Le sandro Avilvo dovanok. Ley mutsa ra, mafera lando! Arindo li do tsey ioun ba no mostio se doun barnok...Hein?

J'aperçus alors une jeune femme, humaine, assise près de mon feu. Je devais sans doute être aussi interloqué qu'elle.
Qui va là?
Je vous retourne la question. Qu'est-ce que vous faites ici?
Hrum...je suppose que la galanterie existe toujours chez les humains. Je me présente. Wulfstan Treabaen. Et vous êtes?

Elle ne semblait pas dangereuse mais il faut toujours se méfier de l'eau qui dort.

Mes yeux se fixèrent sur... un nain. J'étais soulagée que ce ne soit pas un loup ou autre chose. Enfin je ne savais si je pouvais lui faire confiance ou non. Je savais que très naturellement, je donnais très voir trop facilement confiance aux gens. Mais qu'a présent je devais être très vigilante.

Je vous retourne la question. Qu'est-ce que vous faites ici?
Hrum...je suppose que la galanterie existe toujours chez les humains. Je me présente. Wulfstan Treabaen. Et vous êtes?

J'étais très embarrassée. Lui dire que je m'étais perdue et après? J'aurais sans doute mieux fait de partir mais j'étais lasse et je n'avais pas de mensonge plausible pour cacher la situation assez délicate dans laquelle je m'étais mise toute seule comme une idiote. Je finis par répondre:

- Héloïse Aragon, enchantée de faire votre connaissance. Je suis une musicienne qui a trouvée le moyen de se perdre en voulant prendre un "raccourci" par la forêt. Pour tout vous dire, je n'ai pas vraiment de destination fixe. Mais une chose est sûr, je suis complètement perdue là.

Bon à présent je ne savais pas quoi faire réellement mis à part le détailler avec méfiance. J'étais bien incapable de me défendre et j'en avais conscience mais courir avec mon violon sur le dos c'est pas pratique. Mais j'aurais encore préférée mourir que de le laisser dans les mains d'un autre. Qu'est-ce qui pourrait lui arriver? Étre cassé, brûler. C'était peu être bête mais j'y étais extrêmement attachée. Enfin, je supposais que c'était pareil pour tout les musiciens. Instruments de nos vies, faisant partie intégrante de nous même. Le perdre, c'était nous perdre nous même.

Bon que devais-je faire à présent? Repartir dans le noir pour me perdre encore plus? Parce que je n'étais pas certaine qu'il tolère plus longtemps l'intruse que j'étais. Je poussais un soupir résignée et pris le violon que j'avais posée. Je ne voulais en aucun cas déranger qui que ce soit. Bon, le mal était déjà fait, je croyais l'avoir déjà irrité, mais je n'avais envie de voir un nain s'énervé contre moi.

Bah ça! Si je m'attendais à tomber sur une musicienne en pleine cambrousse a une heure pareille. Le destin est parfois un sacré blagueur. J'avoue quand même que la situation n'est pas des plus courante.
Hé bien Mademoiselle Aragon, je vais vous l'avouer, vous êtes experte dans l'art de vous égarer. Le village le plus proche est à plusieurs jours de marche vers l'est. En plus la route n'est pas facile et peu praticable en cette période d'autant qu'il a beaucoup plu ces derniers temps.
Je m'assis tranquillement près de mon feu, faisant doucement tourner la poularde au dessus du foyer, avec un sourire au lèvres.

Par contre, il y a une bonne chose dans votre malheur. Vos pas égarés vous ont conduits jusqu'ici, vers mon feu. J'ai pas mal baroudé, me suis aussi perdu mais j'ai appris à me repérer et aujourd'hui, les forêts sont mes meilleurs sentiers. Et en plus, je suis de bonne humeur. Je vais donc vous faire profiter de l'hospitalité légendaire des Nains. Je vous offre le gîte et le couvert. Je pourrais même vous aider à quitter cet endroit.

Je grattais doucement ma barbe en rajoutant quelques herbes aromatisées sur la volaille quand une idée me vint à l'esprit. D'un geste du bras, j'invitai donc Héloise à s'assoir près du feu et lui dit, avec un sourire chaleureux
Je ne vous demanderai qu'une chose en retour. Pourriez vous me faire profiter de vos talents musicaux s'il vous plait? J'ai toujours eu un faible pour la musique et je n'en entends pas beaucoup. Un petit air joyeux me conviendra parfaitement. Nous pourrons ensuite discuter de nos histoires, de nos chemins et ainsi faire connaissance.

On allait tous les deux y être gagnants. J'avais en plus aucune envie d'être désagréable et on dit que la musique adoucit les moeurs.

Ce qu'il me proposait là était inespéré. Non vraiment, j'aurais été bien sotte pour refuser. Sur son invitation, je m'assis près du feu. Je souris en repensant à ce qu'il m'avait dit. Experte dans l'art de m'égarer? Mhh, dans ma tête j'étais partie à l'aventure, à la découverte du monde. Mais l'aventure en question peut aussi bien mal tourner que finir bien. Ce que les livres se gardaient de dire bien sûr. Il faudrait que je pense à prendre une carte et une boussole la prochaine fois. Ou ne pas m'écarter des sentiers battues. Enfin, serait-ce encore l'aventure que de partir ainsi? Non, sans doute que non. Un voyage plutôt.

-Je ne vous demanderai qu'une chose en retour. Pourriez vous me faire profiter de vos talents musicaux s'il vous plait? J'ai toujours eu un faible pour la musique et je n'en entends pas beaucoup. Un petit air joyeux me conviendra parfaitement. Nous pourrons ensuite discuter de nos histoires, de nos chemins et ainsi faire connaissance.

- Merci beaucoup. J'accepte avec grand plaisir monsieur. Au fait vous pouvez m'appelez Héloïse vous savez.

Je me préparais, l'accordais puis me relevais et me mis à jouer un air populaire entraînant et simple histoire de chauffer un peu les doigts. Puis je mis la note finale, plus longue. J'entamais un nouveau morceau et me laissais aller dans des fantaisies hautes en couleurs. J'aimais ce son, ces vibrations quand mon archet frottait sur les cordes. Vive, insouciante musique. Mon corps et mon âme en parfaite harmonie. Je ne savais plus si c'était moi qui jouais ou l'instrument qui me guidait mes doigts. Libres, les notent se suivaient sans que l'on puisse les attraper. J'étais heureuse.

Ah une bonne musique. Par mes ancêtres, depuis combien de temps n'en n'avais-je pas entendu. Cette fille avait du talent ça c'est indéniable et elle a réussi à transformer une soirée banale en un très agréable repas avec musique. Une fois que la fille eu fini, je lui dis avec un large sourire
Toutes mes félicitations. C'était magnifique. Différent de ce qu'on entend chez les Nains, mais magnifique quand même. Et ceci vous est affirmé de la part d'un Nain, qui sont comme vous le savez, avare de compliments.
Un petit coup d'oeil au repas sur le feu
Parfait, en plus c'est prêt.

Je sortis mon couteau, retirais la broche improvisée du feu et du poulet (dieu que les gants sont pratiques), et me mis à tailler dans le lard quelques morceaux bien appétissant. Une belle cuisse et sa contre-cuisse pour la demoiselle, et le reste pour Bibi. Si Héloïse a toujours faim, je lui donnerais une aile.
Tenez. Bon appétit. Faites attention c'est encore chaud.

Sans plus attendre, je plantais mes dents dans la deuxième cuisse. Quelques morceaux de peau et de viande se coincèrent dans ma barbe alors et je décidais de ne rien gâcher. Hop ni une ni deux, je porte les poils salis à ma bouche et gobe tous les petits morceaux. Pour la délicatesse et la propreté, on repassera.
Je vous prie de m'excuser si je n'ai pas d'assiette ni de couverts. Je ne vais pas souvent dans les villes et mon sens du savoir-vivre en a pâti quelque peu.
Ma main trouva alors ma gourde de bière, l'ouvrit avec habileté et je bus plusieurs gorgées du breuvage avant de lâcher un rot sonore.
BEUUUARP. Ouh ça fait du bien quand ça ressort. Dites moi Héloïse? Qu'est-ce qui peut pousser une jeune musicienne comme vous à se lancer à l'aventure, et soi dit en passant se perdre dans les bois? Ce n'est pas vraiment le terrain de prédilection d'une jeune femme comme vous mais plutot celui d'un trappeur nain comme moi. Ah et pas de monsieur. "Monsieur" c'est pour les vieux grincheu...euh les vieux barbus qui peuvent faire de leur pilosité deux fois le tour de leur ventre. Et croyez-moi, c'est pas facile.

- Toutes mes félicitations. C'était magnifique. Différent de ce qu'on entend chez les Nains, mais magnifique quand même. Et ceci vous est affirmé de la part d'un Nain, qui sont comme vous le savez, avare de compliments.

Je rougis sous les compliments, sans bien comprendre pourquoi, comme bien souvent, je me trouvais incapable de dire un mot après avoir jouer ainsi. Je le remerciais d'un sourire. J'étais heureuse qu'il ait aimé.

-Parfait, en plus c'est prêt.

Tant mieux parce que je commençais à avoir horriblement faim. Il me donna un beau morceau de ce poulet. Ce fut avec voracité que je ne me connaissais pas que je mangeais. ça creuse l'aventure. Ah, que dirait mes parents s'ils me voyaient me comporter ainsi? affamée ou non ce n'était pas une excuse pour... En fait, je ne crois pas que les nains se préoccupent de telles choses. Sans plus de manière, je continuais de mordre dans la viande avec appétit.

-Je vous prie de m'excuser si je n'ai pas d'assiette ni de couverts. Je ne vais pas souvent dans les villes et mon sens du savoir-vivre en a pâti quelque peu.

Je haussais les épaules, amusée. Et moi j'étais à peine lâchée dans la nature que je me comportais comme une sauvage affamée et sans bonne manière. Enfin, je n'allais tout de même pas répondre la bouche pleine.

-BEUUUARP. Ouh ça fait du bien quand ça ressort. Dites moi Héloïse? Qu'est-ce qui peut pousser une jeune musicienne comme vous à se lancer à l'aventure, et soi dit en passant se perdre dans les bois? Ce n'est pas vraiment le terrain de prédilection d'une jeune femme comme vous mais plutot celui d'un trappeur nain comme moi. Ah et pas de monsieur. "Monsieur" c'est pour les vieux grincheu...euh les vieux barbus qui peuvent faire de leur pilosité deux fois le tour de leur ventre. Et croyez-moi, c'est pas facile.

J'avalais ma bouchée en vitesse puis après réflexion, finit par dire:

- J'avais envie depuis un certain temps de partir à l'aventure, de voir le monde de mes propres yeux, faire de belles rencontres et apprendre de nouvelles choses, des musiques différente. Bien sûr, mes parents ne m'ont pas prise au sérieux. Je pense que je n'aurais jamais fuguée si mes parents n'avaient pas eu l'idée saugrenue de me marier. Le seul métier dans lequel j'aurais des aptitudes c'est la musique. Mon violon c'est ce qui me fait vivre, même en dehors de l'aspect purement matériel. Je veux dire qu'il possède une âme qui lui est propre.

Je me tus soudain, euh... je disais des choses étranges des fois.

- J'entrepris donc d'aller de villes en villes mais les gens disaient que les routes n'étaient pas sûre ces dernier temps. Des bandits ou des mercenaires. Donc je m'étais dit que c'était plus avisée de quitter les chemins. Ce qui est d'une bêtise crasse. Franchement, je n'ai rien d'une guerrière, j'ai un sens de l'orientation quasi nul, et je ne sais pas me servir d'une boussole ni d'une carte!

Je poussais un soupir exaspérée par moi-même.

- Enfin, je ne regrette pas d'être partie. Voudriez vous me chantez un air de chez vous s'il vous plaît?

Ah...elle est comme moi la gamine. Elle a décidée de découvrir le monde par elle même. Bien brave de sa part et ce serait dommage de la laisser se démerder sans lui apporter un petit coup de main.
Elle me proposa alors de chanter un petit air de chez moi. Pourquoi pas. Je ne suis pas un chanteur d'exception, mais je veux bien essayer. Je sortis un petit flutiau de mon sac et me mis à entonner les paroles



A mes paroles, on aurait dit qu'une foule de Nains se joignait à moi pour amplifier la solennité du chant. Je pouvais sentir les âmes de centaines de guerriers morts au combat entonner avec moi les paroles de cette chanson. Les yeux fermés, les mots coulaient de ma bouche avec une superbe fluidité et sans aucune fausse note.

Une fois finie, je reposais l'instrument sur le sol, sourit à ma compagnonne puis repris une bouchée de poulet. Il est vrai que ce chant évoque les batailles passées, les héros tombés au champ d'honneur et aussi les pertes de mon peuple. Non. Ce n'est définitivement pas un chant joyeux mais ça reste une chanson magnifique.

Alors? Quelle sera votre prochaine destination? Moi je n'en ai aucune de précise. Je me laisse porter par les vents (et mes pieds) vers les horizons lointains. Je pourrais donc vous accompagner pendant un temps. D'autant que vous aurez besoin d'un coup de main pour sortir de cette forêt.

C'était un chant magnifique, tout en profondeur. Lorsqu'il se tut, mes larmes coulaient à flots non contenu. Je les essuyais, et finit par dire, la voix enrouée d'émotion:

- C'était magnifique, sincèrement. Excusez moi, je n'ai pas pu les retenir.

Il se remit à manger.

-Alors? Quelle sera votre prochaine destination? Moi je n'en ai aucune de précise. Je me laisse porter par les vents (et mes pieds) vers les horizons lointains. Je pourrais donc vous accompagner pendant un temps. D'autant que vous aurez besoin d'un coup de main pour sortir de cette forêt.

Je n'avais pas la moindre idée quant à cela. N'ayant pas de but précis, je voulais juste voyager, aller vers l'inconnu pour avoir de merveilleuse histoires à raconter et de belles musiques à jouer. Des musiques qui seraient capables de toucher le coeur des gens.

- Je ne sais pas. finissais-je par répondre après un long silence.

Je ris puis reprit:

- Peut-être que je viens naturellement chercher les problèmes là ou je vais. Se perdre dans la forêt dès le début d'un voyage c'est... un moyen maladroit d'y mettre un terme définitivement. J'ai vraiment de la chance de vous avoir rencontré Wulfstan. J'aurais pu faire une mauvaise rencontre également. Je vais à l'inconnu à mes risques et périls, je sais que je n'ai pas le bagage pour une telle entreprise sans but précis. Je ne demande qu'a apprendre, mais ce n'est pas le genre d'enseignement que les femmes reçoivent. L'apprentissage, je le sais promet d'être long et difficile. Les erreurs ne pardonnent pas ou très rarement. Je me rends compte que je passais à côté des choses essentiels de la vie. Vous pourriez m'apprendre quelques trucs de baroudeurs s'il vous plaît? Des astuces pour me repérer par exemple?

Je rougis de ma hardiesse puis ajouta précipitamment:

- Mais ça ne fais rien si vous ne voulez pas. Je...je vous suis très reconnaissante pour ce que vous avez fait déjà pour moi.

Je me mis la main devant la bouche. Je devais sûrement l'ennuyer à parler autant.

- Désolée, je vous jure que ne parle pas autant d'habitude. Soyez rassurer, je ne vous assommerais pas en bavardage si vous voulez toujours m'accompagner.

Elle me plait de plus en plus cette gamine!

Bah...on va dire que dans ce métier, on rencontre pas beaucoup de gens sympathiques, encore moins de ceux qui veulent apprendre. Alors j'vais te proposer un marché. Je te reconduis jusqu'à la prochaine communauté et en chemin, je te donne des trucs pour t'aider à te repérer, te guider en pleine cambrousse, repérer certaines plantes utiles, voir les traces et les suivre ou non, etc... Toi en échange et bien...tu vas m'aider un petit peu pour me refaire mes provisions. D'ici une semaine je vais manquer de bière et ça, ça se chasse ni ne se cueille pas. C'est d'accord?

Je pense bien qu'elle va accepter. Elle en a besoin. Et c'est pas comme si j'étais super exigeant au niveau de cet accord. Je repris une gorgée de bière, dont quelques gouttes glissèrent le long de ma barbe, avant de reprendre.
Je vais d'ailleurs commencer tout de suite avec quelques éléments pour te repérer qui te seront indispensables pour la survie. La première c'est la position de l'étoile du Nord. Certains l'appellent l'étoile d'Asgaard mais je sais pas pourquoi. C'est l'étoile la plus brillante dans le ciel et elle t'indique le chemin vers le Nord. Si tu n'arrives pas à la voir, alors il y a autre chose qui t'indiquera aussi le Nord. La mousse sur les arbres. Elles sont plus abondantes sur les faces nord des troncs. Je te poserai des questions en chemin.

Je n'avais jamais donné de leçons avant mais ça me plaisait bien. Et puis, j'ai une élève sympathique...et vachement belle pour une humaine.

Spoiler:

Je n'osais pas y croire. Il... Il voulait bien? Le marché me convenait parfaitement. Il fallait que je joue pour gagner de quoi acheter la bière, or que peux demander de plus un musicien? De jouer devant un public. J'allais voyager en compagnie d'un nain! Et pas n'importe lequel, Wulfstan. ça promettait d'être très instructif. J'avais beaucoup de chose à apprendre et étais ravie qu'il veuille bien être mon professeur.

C'était mon premier vrai pas vers la liberté. J'arriverais à me détacher de cette dépendance aux autres. Vivre avec autonomie, ne devoir rien à personne. La sortie de mon petit cocon familiale avait été quelque peu déstabilisant, je le reconnais, j'avais un peu eu peur de ce monde si... instable, changeant. Et la curiosité avait eu raison de la peur.

Je trouvais que je m'en sortais plutôt bien. J'avais peut-être une bonne étoile qui veillait sur moi? Qui sait. Car c'était une belle rencontre que j'avais faite. J’espérais en faire bien d'autre encore. Et je n'étais pas à l'abris des mauvaises rencontres non plus. C'était rassurant d'avoir un compagnon de voyage pour guider mes pas, me montrer le chemin (dans les deux sens du terme).

Enthousiaste, je répondis:

- ça marche!

Je savais que je pouvais lui faire confiance, je le sentais. La vraie aventure commence maintenant.

Spoiler: