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 Mords-moi si t'es cap ! [+18]

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Elënna Betràyëd
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Elënna Betràyëd

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MessageSujet: Mords-moi si t'es cap ! [+18]   Mords-moi si t'es cap ! [+18] EmptySam 20 Oct 2012 - 13:23



MORDS-MOI SI T'ES CAP !


Kazad Duraz, capitale naine, forteresse bâtie dans la roche par les meilleurs mineurs d’Ephaëlya. Elënna était toujours à la recherche d’un avenir possible et du territoire des lycans. Pourtant, elle rêvait de parcourir le monde avant de choisir ce qu’elle ferait de sa vie. En effet, elle avait entendu parler de ses différentes meutes de Thaodia. Peut-être que l’une d’elles accepterait de la prendre en tant que membre ? Mais pour le moment, elle ne voulait pas y penser, profitant de l’accueil chaleureux que les nains lui avaient fait. La jeune elfe mordue avait découvert cette cité avec un émerveillement certain. Jamais elle n’avait vu de telles constructions, de telles murailles qui encadraient cette véritable forteresse. Tout était si grand pour les personnes les plus petites qu’elle avait rencontrées. Elle avait passé son séjour dans le quartier populaire. Après tout, pourquoi aurait-elle été autorisée à se rendre du côté des nobles ? Elle n’était ni de sang royal, ni naine. Même elle ne savait pas ce qu’elle était vraiment : elfe ou lycanne ?

Cela faisait maintenant trois jours qu’Elen était arrivée dans la contrée d’Angaïla. Comme chaque soir depuis son arrivée, elle profitait de l’hospitalité des nains, dans une petite auberge forte sympathique. Comme chaque soir depuis son arrivée, elle s’asseyait à une table, une chope de bière devant elle. Comme chaque soir depuis…son arrivée oui, elle rencontrait de nouvelles personnes et ils arrosaient leur rencontre. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Le lendemain, la demoiselle repartirait dans son périple, c’était donc sa dernière soirée dans la capitale naine. Une fois de plus, l’alcool coula à flots. Elle rit de bon cœur, chantant et dansant avec quelques nains qui à priori, tenait mieux l’alcool qu’elle. Alors qu’elle s’allongeait sur le comptoir pour qu’on lui verse une boisson au nom inconnu ou oublié dans le gosier, c’en fut trop pour elle. Le trou noir…

La lycanne émergea avec le ventre barbouillé et un mal de crâne impressionnant. Elle essaya d’ouvrir un œil mais la lumière était trop vive pour qu’elle puisse le supporter. Poussant un râle inhumain, elle referma les yeux, les mains dessus. Que s’était-il passé ? Quelques souvenirs lui revinrent. Des nains, de l’alcool, beaucoup trop d’alcool, la taverne et plus rien. Le néant, comme si quelqu’un lui avait piqué un morceau de sa mémoire. Ronchonnant, elle remarqua enfin que sous son dos, elle ne sentait pas un lit moelleux mais le dur du sol. Roulant sur le ventre, Elënna tapa doucement sa tête contre le parterre frais et ouvrit les yeux peu à peu. Elle releva la tête et regarda autour d’elle. Bientôt, ses petits yeux fatigués devinrent ronds alors qu’elle restait bouche bée devant le lieu où elle se trouvait. Allongé sur des pavés, Elen était enfermée dans une cellule qui semblait être sous terre. En effet, la lumière qui l’avait tant dérangé était la seule qu’il y avait et qui passait par une petite ouverture dans le plafond. Elënna s’assit sur le sol rugueux, passant ses deux mains sur son visage. Dans quel pétrin, c’était-elle encore mise ? La douce remarqua deux écuelles plus loin. Elle fronça les sourcils. Certes, c’était un lycan mais pas un vulgaire chien de compagnie. Pourtant, elle s’avança à quatre pattes, prenant le premier récipient entre ses mains pour boire toute l’eau qui s’y trouvait. Avant ça, elle ne s’était pas rendue compte à qu’elle point elle était complètement déshydratée (d’eau bien-sûr) et boire fut un vrai soulagement. Sa tête et son ventre allèrent déjà mieux. Croisant ses jambes nues, l’ancienne elfe s’assit en tailleur, s’adossant à un mur et patienta. Après tout, qu’avait-elle d’autre à faire ?

Les minutes passèrent, les heures aussi, le temps défilait mais rien ne bougeait. Certes, Elënna ressentait de temps en temps la présence de certaines personnes autour de sa cellule et sentait leur odeur, mais elle ne vit personne. Son mal de tête crâne était passé, ainsi que toutes les conséquences de sa folle soirée naine… Mais qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle se retrouve enfermée ici ? Des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête, mais elle resta là, à attendre. Marchant en rond pour se dégourdir les jambes, elle remarqua enfin l’absence de ses armes. Une boule de colère monta en elle. C’en était trop pour aujourd’hui…

" Put*in… OHHHHH SORTEZ-MOI DE LA AVANT QUE JE VOUS TUE TOUS ! UN PAR UN ! "

Quelques rires fusèrent un peu plus loin. Elle grogna et dans sa colère, se transforma en louve. Elle eut juste le temps de retirer son short et son gilet en fourrure. Haute sur pattes et d’un blanc éclatant, elle aurait pu être belle mais ses crocs étaient à découverts et un grognement sourd s’échappait de sa gorge. Elle se mit à courir, prise dans une crise de folie. Elle n’en pouvait plus d’être enfermée et voulait à tout prix retrouver sa chère forêt. La louve jappa et hurla longtemps, sans réponse. Rien ne vient, personne. La nuit tomba rapidement et Elen s’endormit, reprenant forme humaine, son sommeil troublé par des songes étranges.

Quelqu’un la secouait. La jeune lycanne râla et ouvrit un œil. Deux colosses étaient penchés au-dessus d’elle. Instinctivement, elle sauta sur l’un d’eux et griffa son visage avec ses ongles avant que l’autre ne la rattrape au vol. Ils rirent mais ne dirent aucun mot, chacun la prenant par une épaule. Elle se débattit mais ne faisait pas le poids face à ces montagnes de muscles ambulantes. Elënna poussa un long soupire et se laissa faire, ses jambes pendant dans le vide. Chacun de leur pas semblait faire trembler le sol. L’elfe regardait autour d’elle, ne loupant rien au cas où elle devrait fuir et trouver une issue de secours. Elle avait été si préoccupée que la belle n’avait pas remarqué leur odeur. D’ailleurs, ils passèrent dans un couloir où pleins d’hommes patientaient. Tous étaient effrayants. Et tous avaient le même fumet. Elle percuta enfin : des lycans. A priori, elle avait retrouvé ceux de sa race, mais ils ne lui voulaient pas du bien. Alors que les deux mastodontes ne l’avaient toujours pas lâché, ils arrivèrent devant une grande porte faite de bois. Elen ne tarderait pas à savoir ce qui se trouvait derrière…

La porte s’ouvrit enfin, dévoilant deux personnes qui tiraient un corps sans vie, un mort. Les yeux de la lycanne devinrent ronds. C’était mauvais signe ça. Ses « protecteurs » la posèrent au sol et un petit homme lui apporta ses sabres et son arc. Un hochement de tête suffira pour le remercier. Le colosse qu’elle avait griffé au visage lui sourit et la poussa dans le dos, l’obligeant à passer la porte qui se referma derrière elle. Elle eut juste le temps d’entendre les mots qu’il lui dit avec un rire sadique :

" Haha, bonne chance petite tigresse. "

Elënna n’avait pas tout compris, mais ça n’allait pas tarder. Son regard se posa devant le sol sablonneux qui se trouvait devant elle. Un homme, lycan aussi, se tenait au centre du terrain et autour d’eux, des barrières immenses se tenaient fièrement. Une arène ? Mais que faisait-elle dans une arène ? Elle jeta des coups d’œil partout autour d’elle. Comment fuir ? Son adversaire, qui avait certainement tué le loup précédent, lui sourit, un air de « allez viens que je te mange » sur les lèvres. Pourtant, la douce n’avança pas. Elle n’allait pas faire ça ! Elle n’était pas inhumaine au point de se battre contre ceux de sa race. Ne bougeant pas, elle fixa le lycan. Par contre… Si lui l’attaquait, elle serait dans… l’obligation de se défendre. Alors elle lui sourit aussi, d’un air innocent, presque enfantin…

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MessageSujet: Re: Mords-moi si t'es cap ! [+18]   Mords-moi si t'es cap ! [+18] EmptyMar 23 Oct 2012 - 20:20

[+18 violence / language cru, retournez à l'accueil les loulous]



Mords-moi si t'es cap ! [+18] Thor2_11


La Fosse des Sanguinaires. Sanctuaire des névrosés délirants et des guerriers appauvris à la recherche d'un honneur entièrement perdu. Un trou large et béant portant la même noirceur des abysses. Plusieurs lueurs du jour pénétraient timidement pour dévoiler un monde de sauvagerie extrême et violent. C'est là où combattent les chiens les plus maltraités et ceux qui ont abandonné leur famille ainsi que leur existence pour devenir un être glorieux et titanesque qu'ils ne seront jamais. De vulgaires chiens sauvages à la quête d'une cause nommée "victoire" pour alimenter leur égo et leur sexe devant des femelles en manque de testostérone. Ces femelles qui d'ailleurs s'époumonaient en poussant leur voluptueuse poitrine pour scander le nom de leur poulain, de celui qui devait remporter la victoire pour qu'un pari à cent pièces d'or soit gagné. Et en bonus, les cuisses fermes d'une ou plusieurs femelles aguicheuses qui participaient en tant que spectatrice uniquement dans le but de repérer le gladiateur gagnant afin de sentir sa verge imposante à l'intérieur de leur ventre. Les spectateurs grognaient des prières, juraient comme des possédés, crachaient sur ceux qui ont osé tomber alors que leurs dernières économies disparaissaient en fumée. La foule était amusée et réclamait toujours plus. Et parmi cette foule se trouvait un colosse.

Son visage portait l'emblème de la folie et de la barbarie pure. D'horribles cicatrices étaient gravées au plus profond de sa chair, seules vestiges et témoins d'innombrables victimes qu'il a décimé à lui seul . Une barbe tressée aussi blanche que ses cheveux descendaient jusqu'à son menton. Mais ce qui attirait le plus chez ce loup était cet œil mort qui devenait l'objet symbolique de contemplation sur certains individus qui reconnaissaient ce signe ... et donc qui reconnaissaient le chef de meute des Drack. La foule s'était écartée pour accorder suffisamment de place au cannibale, même si ce dernier n'était accompagné par aucun de ses fidèles malgré son titre unique. Cela confortait bien la réputation de leur chef mais en disait long aussi sur l'assurance qu'il avait, la confiance absolue en ses propres capacités. Vêtu avec seulement un pan de fourrure qui couvrait ses parties et à la moitié de ses jambes ainsi que des gantelets, il se pencha au-dessus de la barrière pour mieux observer le spectacle qui se déroulait en-dessous. Un puissant lycanthrope était en train de mener l'avantage face à son adversaire moins robuste. Le combat s'enchainait avec une rapidité fulgurante, même si l'avantage était clairement dévoilé. Le jour commençait à tomber et peu à peu les torches s'allumaient autour de lui pour éclairer l'affrontement. La venue de Thorolf n'est pas un hasard ... Ce n'était pas le jeu qui l'avait fait quitter ses terres pour rejoindre la boue de la Fosse. Il pensait "acheter" les gladiateurs qui en ressortaient vivants. Par "acheter", il voulait bien entendu dire prendre par la force si nécessaire. Le marchandage coulait dans les veines de ceux qui géraient l'arène. Mais ce n'était pas une notion possible pour le vieux titan. Il toisa du regard les deux guerriers qui se lacéraient impitoyablement le visage à coup de poings. Leurs gants étaient parsemés de clous rouillés. Thorolf admira la magie de cet endroit, l'alchimie et la puanteur infecte du sang, de la sueur et des larmes.

Les élus et les damnés. Voilà comment était perçue la nouvelle politique d'Ephaëlya. Des élus ignorants qui ont embrassé la vie avec amour, capable de vivre une existence en étant complètement aveugles des souffrances des autres. Ils se sentaient surpuissant en puisant dans la richesse et des connaissances qu'eux seuls jugent comme absolus. Ils lorgnaient sur leur voisin, s'agrippaient comme des sangsues atrophiés sur des occasions corrompues en embrasant la vérité pour vivre avec un mensonge de plus. Puis des damnés, des êtres rejetés de tous, mourants pour certains, morts pour d'autres. Ils n'ont pas réclamé ce titre, ils ont été abattus par une suite de conséquences mortelles capable de terrasser toute humanité dans leur mémoire fendu. Mais aussi car ils ont osé être différents. Des bouchers meurtriers, des parias corrompus, des stratèges manipulateurs, des survivants de guerre ayant l'esprit trop instable pour être jugé comme "normaux" et sains. Thorolf les accueillait tous ... Car lui seul percevait le potentiel que les "fous" et les "déments" pouvaient posséder. Lui seul avait surmonté les échelons de la hiérarchie par la force pour permettre aux plus démunis de suivre une cause. De suivre leur alpha. Ils étaient aussi redoutable que n'importe qui, peut-être même beaucoup plus. Une fois l'idéologie instaurée, l'objectif était clair ... Exterminer les élus pour que ces derniers deviennent des damnés et acceptent enfin la nouvelle réalité car elle est l'essence de l'existence de tous les Drack. Personne n'était mauvais dans la meute, Thorolf n'était de loin pas chaotique ... C'était les autres qui le jugeaient ainsi en posant leur doigt accusateur sur sa personne, incapable de comprendre leur vérité et leur mode de vie. Un boucher psychopathe et cannibale à tendance sadique ... Voilà le portrait de son identité. Le nouveau et réel visage de la meute des Drack.

La lutte était terminée. Thorolf avait été perdu dans ses pensées, le seul résultat qu'il pouvait désormais regarder était un cadavre baignant dans la sang. Le lycanthrope de deux mètres à barde aussi noir que l'ébène poussaient un rugissement victorieux couvert sous les acclamations de la foule. C'était lui que Thorolf voulait. Et Thorolf l'aura. C'était son cinquième combat de la journée et il en demandait encore. La folie et la soif de sang l'animait comme un terrible aliéné, ses gants recouverts de clous étaient levés pour le plaisir intime des spectateurs. Deux employés entraient dans l'arène avec des chaines. Un crochet était solidement attaché à chaque extrémité. Tout deux les enfonçaient dans les chevilles du cadavre sanguinolent comme une masse de viande déchiquetée avant de tirer le corps pour laisser de la place à un autre adversaire peut-être plus vaillant. Des mares de sang à moitié coagulées inondaient déjà le sable de l'arène. Les murs en étaient d'ailleurs imprégnés. L'attente ne fut pas long car un autre opposant fit son entrée ...

Rires, insultes et grognements rageurs étaient entendus par tout le public. Ce n'était pas un opposant, mais bien une opposante. Une louve femelle et entièrement nue armée de sabres et d'un arc. Elle avait dû se transformer ... Rares sont les guerriers qui une fois devant l'ouverture gardaient la même ardeur d'un tueur sanguinaire. Mais apparemment, tous s'attendait à entrevoir une même brute de la même trempe du victorieux. Un employé plus maigrelet passa de spectateur en spectateur en donnant ainsi la récompense du précédent combat et l'ouverture d'un nouveau pari. Inutile de préciser que presque tout le monde se mettaient à miser sur le grand lycanthrope. Thorolf, étant réaliste, misa aussi cent pièces d'or pour le mâle. Le maigrelet resta figé, encore interloqué par le physique impressionnant du cannibale. Ce dernier jeta lentement un regard empoisonné par-dessus son épaule. Très vite, un autre homme tira brutalement le bras de l'employé pour l'écarter du chef de meute. Tous savaient qui il était. Mais surtout, tous redoutaient ce qu'ils étaient capable de faire s'il relâchait sa frénésie meurtrière. D'un nouveau regard impassible, il jeta un oeil dans la fosse en regardant le guerrier. S'il était capable de gagner une sixième victoire, il descendrait vers lui et le recruterait. Mais comme finalité face à une lycanthrope plus fine ... Ce n'était pas ce qu'il avait désiré. Il portait néanmoins un regard distrait sur la femelle qui se présentait devant lui, hésitante et apparemment perdue dans un monde qu'elle ne semblait pas encore comprendre. De longs cheveux d'un blanc pâle retombaient sur son dos. Elle ne semblait pas être née dans le sang ... Quelle perte de temps. Il aurait mieux fait de rester avec Héra cette nuit. Le désir de la marteler de plaisir devenait une soif nouvelle, voulant impérativement l'attaquer de son bassin par amour animal en sentant l'écoulement des chutes humides de son sexe le long du sien. Elle devait probablement dévorer de la chair en cet instant ou être divertit par la réalité de son monde à elle. Il se jura de la retrouver plus tard. En ce moment, il savait que le guerrier ne risquait pas grand chose et allait s'en sortir. C'était en tout cas ce qu'il croyait. Son instinct le lui dictait.



L'instinct.




L'instinct est un concept radical, l'outil même de tout être primitif. Il se marie volontiers en palliant une terreur dantesque que l'animal lui-même est capable d'exécuter. Il pouvait devenir un désir, un rêve ... Mais aussi une illusion. Le début d'une brutalité sans limite suite à un haussement d'adrénaline. Thorolf ne suivait pas ce concept. Il était ce concept. Parallèlement à sa condition, son nom est "Instinct". Vider les entrailles de l'Homme jusqu'à observer la lumière purificatrice tant promise. Une frontière devait être égorgé pour agir dans un état de conscience, sans permettre une seule réflexion. Une énergie si exquise et brûlante qui ne rendait pas le vieux loup à la hauteur d'une divinité, mais il avait la capacité de devenir un être unique. Les veines pendantes, la sueur froide, le front troué, la rivière de sang qui s'en échappe l'ont permis de visionner le lycanthrope qu'il ne sera jamais. Car mystérieusement et inconsciemment, ce lycanthrope, il l'a toujours été. Mais que dire de l'instinct qui embrasse et embrase sa démence en parcourant des chemins tortueux sans distinguer une seule petite lumière au bout du couloir ? Thorolf ne se sentait pas vivant. Ni mort. Il était une entité, un parasite. Un automate de guerre. Puisant son sang dans la boue, il n'a été qu'un orphelin se vidant de ses plus sombres désirs derrière son passé ensanglanté. La masse chaude de bave inonda régulièrement sa barbe virile. Cela le rendait aphone derrière son regard d'aliéné qui exprimait tout son amour pour le meurtre en face d'un mur blanc imaginaire. Une cloison, une isolation de son esprit. La mélodie si délicate de la tuerie ne devait rater aucune gamme, n'engendrer aucune fausse note, sans quoi son cœur serait brisé. Cette mélodie titanesque entre hurlements de dépravations et de longues éjaculations sanguines devait accompagner ses mouvements répétés avec la nuque. En avant, en arrière, en avant, en arrière ... En avant, en arrière, EN AVANT EN ARRIERE EN AVANT EN ARRIERE !!! Tout n'était que folie ... Tout le monde était fou ... Tout le monde, sauf lui ...

Thorolf avait réussi à vaincre bien des ennemis, décimer des armées entières sous une épaisse couche de cendres encore brûlantes dues à la destruction complète des bâtiments et de ses infrastructures. Il était parvenu à faire face seul à des chasseurs de prime, des anciens fidèles qui suivaient l'ancien régime d'un Drack pacifique, des émeutes hors de contrôle … Il était même parvenu à éliminer un Vajura au corps-à-corps pour y récolter sa carcasse et la faire brûler au coin d'un feu pour éviter de mourir de froid durant une tempête hivernale. Il aurait très bien pu avoir sa place à l'intérieur de ce trou puant. Mais la renommée de la Fosse ne l'intéressait guère. Il pouvait gagner l'image d'un titan invaincu en ayant remporté tous ses combats. En étant chef de meute des Drack, il incarnait un dieu vivant et gourmand qui ses fidèles reposaient leurs croyances sur une seule et même entité : lui-même. C'est avec un œil à moitié blasé qu'il comptait suivre ce nouveau combat qui ne s'était pas encore déclenché ...

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MessageSujet: Re: Mords-moi si t'es cap ! [+18]   Mords-moi si t'es cap ! [+18] EmptyMer 24 Oct 2012 - 19:56


La Fosse des Sanguinaires… Mais que foutait-elle ici ? Elënna avait déjà lu deux ou trois choses sur ce lieu, et rien dans toutes les descriptions ne donnaient envie d’y venir faire un tour. Beaucoup de lycans se retrouvaient ici par choix, d’ailleurs c’était toujours le cas, à croire qu’elle faisait exception. Soit pour prouver leur force, soit par pure désir de tuer, chacun venait de son plein gré, mourant au combat ou tuant quiconque osait le défier. Avides de sang d’innocents, tous ceux qui se retrouvaient dans cette fosse étaient des monstres qui voulaient goûter à la chair d’autres combattants. Chaque soir, le soleil se couchait en illuminant les restes des corps mutilés et les flaques de sang qui parsemaient le sol. Il fallait être désespéré ou fou pour venir ici. La seule qu’il restait à définir était la suivante : le lycan qui trônait fièrement au milieu du terrain. Qui était-il ? Un guerrier ayant perdu sa renommée, cherchant à se racheter une fierté. Ou un homme qui n’avait plus de raison de vivre et tuait jusqu’à ce que sa mort vienne ensuite ? Après tout, il était peut-être juste malade…

Un frisson parcourut la colonne vertébrale de la lycanne. Son adversaire ne la lâchait pas du regard. Elle se sentait épiée, et pour cause, toute l’assemblée posait un regard surpris sur elle. Puis la foule changea d’humeur, riant, se moquant et huant la nouvelle gladiatrice de la fosse. A priori, ils ne s’attendaient guère à retrouver une femelle face au lycan qui avait déjà tué une dizaine de gens avant elle. Rares étaient les femmes qui avaient su arriver au bout d’une journée de combat, à vrai dire, aucune n’avait réussi cette dure épreuve. De plus, elle se tenait debout, nue, seulement habillée de ses armes. Dans ce lieu, son corps parfait, aux muscles filandreux et ses formes généreuses ne semblaient plus avoir une quelconque importance. Ici, elle était comme tout le monde : une future proie ou une guerrière. Pourtant, peu de monde semblait persuadé de sa victoire et les paris se firent vite. Si elle avait pu parier aussi, elle aurait misé sur le fait que personne n’ait eu une quelconque confiance en elle. En effet, le mâle face à elle, faisait facilement deux, voire trois, têtes de plus qu’elle. Ses épaules carrées et sa carrure imposante allait faire de lui un adversaire redoutable, mais il n’était certainement pas aussi agile que la belle elfe. A ce propos, celle-ci remarqua la cape et la lanière en cuir qui la tenait, qui entourait le lycan. Un léger sourire s’afficha à nouveau sur son visage. Première tâche : récupérer cet habit pour ne pas être nue durant tout le combat et avoir un minimum de protection.

Personne n’avait bougé sur le sol sablonneux et la foule commençait à s’impatienter, désireuse d’en finir rapidement pour passer à un combat certainement plus sérieux. Le lycan était couvert de sang, il rit dans un son effrayant, levant ses mains dégoulinantes de liquide rouge. Les spectateurs se mirent à hurler pour l’encourager, tapant des pieds et des mains, certains se tapant même dessus. L’odeur du sang ne dérangeait pas le moins du monde Elen qui commençait même à apprécier son parfum et ses saveurs. Ce fumet agissait sur la louve sans qu’elle s’en rende compte. Elle ferma les yeux un instant et huma l’air comme pour se motiver. Quand elle rouvrit ses paupières, ses pupilles ne formaient plus qu’un seul trait noir dans ses iris gris. Ses lèvres s’élargirent pour laisser apparaître une petite rangée de dents aux canines pointues. Jamais Elënna n’avait eu l’occasion de se battre à mort avec une personne ayant un cerveau aussi développé que le sien. Celui-ci allait prendre pour ses années de souffrance, de haine et de douleur.

Comme pour répondre à ses pensées, le lycan s’élança vers la jeune elfe, prenant le glaive resté au sol de son adversaire précédent. Il riait encore, comme un fou, donc à classer dans la troisième catégorie de participants. La démence pouvait se lire dans son regard noir alors que ses cheveux mi longs fouettaient son visage dans sa course. La louve ne bougeait toujours pas. Paralysée par la peur ? Non, elle attendait juste le bon moment. Son doux sourire n’avait pas quitté son visage aux traits elfiques. Quelques pas… Trois enjambées… et il serait là. L’homme leva son arme dans un cri de rage pour l’abattre directement sur le crâne de sa victime, il fut bien étonné quand le sol fut son point d’arrêt. La frêle femme n’était plus là, mais sur le côté, à déjà quelques mètres de lui. Elle courait le long de l’arène ronde, suivant les murs qui en faisaient son contour. Le monstre grogna et jura comme un charretier, se lançant à sa poursuite en ligne droite. Elen réfléchissait à toute allure, elle avait l’avantage du poids et de l’agilité. Elle devait jouer méfiance sans pour autant s’épuiser à l’esquiver. La belle se stoppa net et dégaina ses sabres, arrêtant un coup que son adversaire venait de lui porter. Un son cristallin s’échappa quand les lames s’entrechoquèrent. Beaucoup de lycans du public avait reconnu le bruit produit par un métal qu’ils haïssaient : l’argent. En effet, les sabres de la jeune chasseuse dataient de son enfance elfique, elle les avait gardé, ne craignant pas qu’on les utilise contre elle. Une expression de doute passa dans le regard du loup fou alors qu’ils se regardaient dans le blanc des yeux. Elen ne bougeait toujours pas, fixant son rival lui intimant de partir, d’un simple regard. Il secoua la tête et se remit à hurler, se reculant légèrement pour redonner des coups. Chaque parade devenait de plus en plus douloureuse pour l’elfe louve étant donné la puissance que l’homme mettait dans chacune de ses attaques. Changement de plan, esquivant les attaques, elle essayait de le toucher à son tour. LE combat allait être plus serré que prévu…

Bientôt, la belle se lança dans une danse mortelle, chacun de ses gestes reflétant une élégance meurtrière. Elle tournoyait avec le lycan, assenant des coups qu’il parait avec de plus en plus de mal. Ses muscles roulaient sous sa peau, ses cheveux virevoltant autour d’elle, dévoilant ses oreilles pointues. Quelques personnes du public prirent un air outragé. Seuls les lycans devaient participer aux combats de la fosse. Pourtant, la demoiselle avait bien l’odeur d’une louve, cela, personne ne pouvait dire le contraire. Les deux combattants ne furent pas déconcentrés pour autant. Les sourcils froncés, l’effort pouvait se lire sur leurs traits. Elënna remarqua une faiblesse qui ne dura quelques millième de seconde, pourtant, elle n’en profita pas et abattit son sabre sur une lanière en cuir qui tenait la cape du gladiateur. Celle-ci tomba au sol avec légèreté, alors qu’il se retrouvait le torse nu. Il ne comprit pas de suite mais fut percuté de plein fouet par le corps de l’elfe qui le fit tomber au sol d’un coup d’épaule violent. Alors qu’un nuage de poussière les entouraient, la guerrière saisit l’habit et se l’enroulant rapidement autour de son corps. Elle était beaucoup plus petite que l’homme, ainsi, les parties les plus intimes de son corps furent vite cachées. Mais l’adversaire était déjà de retour. Elen récupéra un de ses sabres et, de toutes ses forces, envoya la lame sur l’épaule du mastodonte. Celui-ci se recula rapidement évitant la totalité du coup mais une jolie balafre s’ouvrit sur son pectoral gauche. Il grogna de rage, souffrant contre l’attaque de l’argent. Grognant, il saisit la lame entre ses mains, ignorant la douleur et l’arracha des mains de la jeune elfe. Tous deux n’avaient plus d’armes…

Cependant, leur jeu de jambes reprit. L’un mettant toute sa puissance dans ses coups, rien de très beau visuellement et l’autre bondissant autour du lycan, décochant une droite, un coup de pied, réussissant à esquiver les coups. Sauf un. Elënna ne vit pas la feinte de l’homme qui fit semblant de la frapper sur sa gauche pour lui envoyer finalement son poing sur sa joue droite. Sous le choc, la belle tomba au sol alors que son œil se mit à pleurer en réponse à la douleur qu’elle ressentait. L’homme en profita pour la saisir au cou, l’enserrant entre une des ses mains. Il plaqua sa proie contre une des parois de la fosse. Les amateurs de violence qui se trouvaient au-dessus, se mirent à crier des insultes envers l’elfe, à hurler pour que le lycan en finisse avec ce combat. Mais le déjanté voulait s’amuser, glissant son autre main sale et pleine de sang sur le corps de la belle elfe. Le dégoût put se lire sur le regard d’Elen. Jamais un homme ne l’avait touché et celui-ci souillait son corps rien qu’avec son regard. Il empoigna un de ses seins et mordit à pleines dents la chaire au-dessus du téton. La chasseuse ne put s’empêcher de laisser échapper un cri de souffrance. Le lycan rit encore, la foule se faisant de plus en plus hystérique. Le sang se mit à couler sur le buste de l’elfe et le long de la bouche du gladiateur. La louve sentit un grondement sourd monter dans sa gorge et donna un grand coup de pied dans le genou de son agresseur. Un craquement effrayant retentit, une seconde de silence et ce fut au tour de l’homme de crier. Un cri qui résonna, faisant trembler toutes les terres d’Ephaëlya. Sa main lâcha la lycanne et il s’écroula au sol en même temps qu’Elen. Pourtant, celle-ci se releva rapidement. Debout, penchée sur celui qui avait osé la toucher, la rage brillait dans ses yeux. Elle se pencha encore et lâche entre ses dents serrées :

" Personne ne me touche… PERSONNE ! "

Tout le monde entendit ce dernier mot. Le lycan n’avait pas peur, et afficha un sourire mesquin sur son visage. C’en fut trop pour Elënna. Détachant la cape, elle reprit sa forme lupine et se jeta sur l’homme au sol. Sa fourrure blanche fut rapidement grise de poussière et rouge de sang. En effet, alors qu’elle mordait la cuisse de l’homme, celui-ci enfonçait ses ongles dans son flan. Elle hurla, couinant mais en dépit de la douleur, continuait de broyer son rival entre ses crocs. Ils roulèrent au sol, se débattant entre cris humains et animaux. Le lycan finit par se faire plaquer au sol. La louve posait une patte sur son visage alors qu’une de ses griffes s’enfonçait peu à peu dans l’œil de sa victime et l’autre sur son torse. Il ne cessait de crier, de supplier, laissant même couler plusieurs larmes sur ses joues. Le regard bleu de la louve, injecté de sang se posa sur lui. Il y eut un court instant de silence. Quelques soupirs de soulagement se firent entendre dans la salle. Malheureusement, non. Elle ne le laisserait pas impuni et reparti à l’assaut à coups de griffes et crocs. Les rôles étaient maintenant inversés et les côtés de la proie se brisèrent une à une, ses supplications diminuèrent peu à peu, puis plus rien, plus aucun signe de vie. La lycanne blanche ne lâcha pourtant pas son trophée, l’esprit embrumé par la haine. Il payait pour tout le monde, pour ceux qui avaient abandonné Elen, pour ceux qui l’avaient chassée de chez elle et pour ceux qui l’avaient enfermée ici pour la donner en pâture à ses monstres sans cœur. Ses mains… De plus, il avait posé ses mains sur elle, comme si elle n’était qu’une chienne, qu’un objet sexuel…

Toutes ses pensées développaient toujours plus sa rage, alors que le corps sans vie sous le sien ne ressemblait plus qu’à un amas de chair, elle arrache le cœur du perdant de sa poitrine avec ses crocs. C’était fini pour lui…

Son pelage blanc n’était plus. Couverte de poussière et de sang, la louve au regard couleur azur se recula, observant ce qu’elle avait fait. Qui étaient les monstres sans cœur auxquels elle avait pensé ? Est-ce qu’elle faisait partit de ces gens ? C’était donc ça, être lycan ? La belle aurait dû être dégoûtée par ce qu’elle avait fait, se haïr, mais elle regarda son meurtre avec satisfaction. Il avait payé, et elle avait aimé faire souffrir cet homme qui lui avait voulu du mal…
Elle releva enfin son regard du corps inerte. La foule n’avait pas bougé, stupéfaite par l’issue de ce combat. Certains étaient bouches bée, d’autres semblaient encore réfléchir à ce qui venait de se passer. Cette petite chose, frêle et sans défense, venait de tuer l’homme qui avait fait ses preuves durant toute la journée. Qui plus est… Une femme, victorieuse de la Fosse aux Sanguinaires, ce n’était pas possible… Des râles puis des cris se mirent à fuser, protestant contre ce combat, prétextant de la triche, de la sorcellerie ou même une moitié elfique qui n’aurait pas dû être ici… Bientôt, des regards noirs fixèrent Elënna alors qu’on criait pour que sa vie s’achève de suite…

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MessageSujet: Re: Mords-moi si t'es cap ! [+18]   Mords-moi si t'es cap ! [+18] EmptyLun 29 Oct 2012 - 23:02

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La plus minuscule idée dans cet univers capable de déchaîner une furie apocalyptique possédait un nom : Thorolf Gunnar. Et même avec ses maigres convictions, tous le voyait comme une entité unique. Un agent pathogène durement instable, une maladie constituée de bactéries néfastes prête à exterminer son prochain sans le moindre scrupule, sans la moindre raison. Mais que se passait-il lorsqu'un loup comme lui rencontrait une tout autre entité qui n'était pas baigné dans la profonde illusion de ce monde ? La démence le frappa à nouveau en traître au milieu des acclamations et des rugissements sonores ... Il voyait sa famille enchainée dans l'arène qui se trouvait en-dessous de sa barbe. Toute la famille Gunnar s'y trouvait ... Sa mère éventrée était debout malgré l'ampleur de sa blessure. Elle larmoyait à se rompre l'âme, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Ses yeux et ses lèvres tremblantes l'exprimaient que trop aisément. A côté d'elle se trouvait son symbole paternel constellé de flèches sur son corps et un museau littéralement broyé. Et pourtant, il se tenait tristement debout, comme si ses blessures étaient superficielles. Au milieu, parmi ses frères et ses sœurs dont certains étaient décapités et d'autres avaient le crâne défoncé, se trouvait un jeune garçon qui ne possédait qu'un oeil. Il ne le reconnaissait que trop bien. Il était le symbole. L'étendard de sa folie. L'emblème de ses tourments. Le jeune Thorolf, cette illusion de sa jeunesse maudite, gardait toujours son oeil manquant au fond de son poing. Comme un trophée. Comme un manque encore révélateur. Il porta ses petits doigts d'enfant pour gratter les croûtes de son orbite vide qui ce dernier ne cessa de déverser une substance noire et graisseuse dont il ignorait totalement le nom et l'origine. Il voyait son ennemi, sans même devenir l'accusé. Le vieux colosse portait un fardeau sans âme, un cauchemar sans vie mais qui gardait une identité. Tous ses délires se matérialisaient devant lui ... Il ne voyait rien. Non, il ne voyait rien du tout car il n'avait pas le temps de regarder. Son imagination anticipait chacune de ses pensées. Avant même de voir, tout était déjà assemblé et structuré dans sa tête : sa propre réalité. En regardant le monde tel qu'il pouvait le voir, tout était chamboulé. Même l'histoire d'Ephaëlya et ses nombreuses légendes avaient cessé de perdurer et d'être suffisamment entonner pour le garder à l'esprit. Tout n'était qu'une construction chimérique à l'intérieur d'une spirale de pyramides. La foule commençait à fondre, la lumière des torches virait dans une succession de multiples couleurs, sa vision devenait atrocement flou, Thorolf commença à baver ...

Le corps de Thorolf plongea lentement en avant. Avant de passer par-dessus la barrière, le chef se rendit compte qu'il se laissait aller. Il put tout juste envoyer son coude contre le métal de l'obstacle pour rétablir son équilibre ... Il voyait la forme de la guerrière aux cheveux blancs se déformer pendant qu'elle commença à se déplacer. Apparemment, le combat venait de commencer et Thorolf n'avait rien de mieux à faire que de reprendre ses esprits avant de se faire martyriser à nouveau par des symptômes terribles. Un tintement strident et insupportable lui resta au fond de son esprit. Des sueurs froides coulaient le long de ses tempes jusqu'à sa gorge, il eut dû mal à avaler et à retrouver une vision plus nette du monde dans lequel il se trouvait. Personne ne semblait avoir remarqué le malaise du cannibale ... Tous n'avaient de yeux que pour le combat qui était déjà commencé. Cela était mieux ainsi. Il aurait dévasté les lieux pour supprimer les témoins d'une quelconque faiblesse de sa part. Il porta une main sur son visage pour se calmer et regrouper sa concentration et son assurance de leader impitoyable. Ses délires revenaient à des moments totalement imprévisibles, accentuant son envie de meurtre pour contempler des images plus agréables comme des montagnes de corps horriblement mutilés, porteurs de plaies béantes si infectées que du pus jaunâtre et nauséabond s'imprégnerait sur la peau morte. L'infortune était sorti du ventre de sa mère en même temps que lui. Il l'avait trainé comme un fardeau toujours trop lourd malgré les dimensions de ses épaules qui changeaient d'années en années. Cette malchance planait au-dessus de lui comme la peste. Et pour rendre les souvenirs douloureux à un point vertigineux, ce dernier devait apprendre à reconnaître sa famille, l'aimer, s'y attacher avec un cœur absent et une âme totalement saine. Les enlacements chaleureux de ses sœurs, les combats amicaux avec ses ainés, l'attention de sa mère qui ne cessa de le gâter un seul instant car il représentait le benjamin de la meute ... Il les voyait. Il les voyait tous. Mais sous une seule et même forme. Celle du jeune Thorolf. La brutalité de son père, l'extermination de sa meute et le racisme craché par les hommes sur sa personne n'étaient que le début d'une pénible et dramatique séries. Même si la chance ne lui avait jamais sourit, il devint plus malin en créant une illusion afin de parfaire le hasard dans un élan victorieux et positif. Un être normal appellerait cela de la folie. Le seigneur des Drack, lui, ne place pas de nom à ce phénomène tant ce dernier se montre naturel et immuable.

Bien avant que le combat ne commence, tout le monde y voyait qu'une seule issue. La foule était des éternels insatisfaits. Ils juraient et se pavoisaient comme des dieux assis sur leur trône en réclamant que le combat manquait de suspens et d'un réel défi, que ce n'était qu'une perte de temps entièrement inutile d'envoyer une femelle aux oreilles pointues se faire tuer aussi minablement. Ils scandaient déjà le remboursement et s'arrachaient la trachée pour réclamer un autre combat beaucoup plus digne. Mais cependant, même si le combat commençait à languir et à devenir mitiger, là aussi les râles rauques et les grognements se faisaient ressentir. La vitesse et l'agilité de la guerrière en étonnaient bien plus d'un. Elle qui se mouvait avec volonté, esquivant son opposant en usant d'une efficacité sans faille. Thorolf regarda la lutte avec une meilleure concentration, son œil brillant avec intensité dans le crépuscule de la nuit. Mais la même intensité brillait aussi dans une autre direction ... Deux sabres en argent ne cessaient de réfléchir dans la nuit. Un armement très mortel qui était capable d'éliminer le plus brave des guerriers lycanthropes. Cela n'était pas si mal d'ailleurs, le cannibale allait observer les réelles capacités de son poulain face à la belle.

Mais pourtant cette dernière se défendait comme un démon. Pire encore, elle avait assez d'audace pour prendre ce combat réellement au sérieux et y ajouter des attaques dévastatrices en mettant en grande difficulté son adversaire. Elle connaissait le poids de ses armes et les mania avec une facilité et une précision déconcertantes. Le sable virevoltait sous ses pieds, projetant des tas un peu partout autour de sa position. Malgré son odeur de fauve, son objectif était pointé sur un morceau de tissu afin de s'y envelopper dedans. Thorolf soupira ... S'imaginant que non seulement elle était une elfe, mais qu'elle reniait également ses origines primitives d'une louve endurcie. La lutte gagna en intensité, la collision entre les deux individus semblait mitigé ... Un équilibre de combat quasi-parfait. Ils se retrouvaient tout deux sans armes, se toisant d'un regard noir et meurtrier. Le mâle commença à prendre plaisir à cette nouvelle situation. Il se déchaina sur elle et parvint à heurter son visage de plein fouet. Le choc fut si violent que la louve s'effondra sur le sol. Mais la première erreur venait d'être décelé ... Cela ne le dérangeait pas que son poulain puisse mixer violence et plaisir. Mais en aucun cas face à une adversaire comme elle. Thorolf était le seul à l'avoir compris, tandis que la foule se déchaînait avec autant d'ardeur qu'un pédophile en vue de déchirer l'hymen de trois saintes pures et innocentes.

La perversion du mâle était une bénédiction. Malgré la haine farouche que portait le public face à la femelle, certains posaient des yeux curieux et avides sur ce que la belle pouvait à nouveau dévoiler. Des attributs propres à son sexe qui portaient l'image alléchante d'une futur et solide érection de la part des spectateurs. Thorolf avait détourné le regard du combat pour observer ces réactions primaires, mais compréhensibles. Quand à ses yeux, cela ne lui fit ni chaud ni froid. La séduction n'était pas un outil pour affaiblir les défenses du vieux titan. Seule Héra était parvenue à abaisser ... Mais en utilisant une violence et un appétit si gourmand que Thorolf venait de comprendre et de reconnaître son ancien Nemesis. Une image qui les a d'ailleurs rapprocher suffisamment pour qu'elle et lui-même ne fasse plus qu'un.

L'hurlement de la guerrière se déclencha comme un grondement, un avertissement dépassant la menace. L'intention de tout le monde, dont celui du chef de meute, était à nouveau captée. Il avait suffi d'une transformation affichant le physique d'une louve blanche et enragée et ... Le combat prit rapidement fin. La situation était si inattendue qu'un silence de mort s'était installé avec la sournoiserie d'une ombre néfaste. La peau s'ouvrait, les organes se déchiraient, un amas de sang frais et puant commençait à recouvrir les sables de l'arène ... Pas un bruit. Pas un souffle. Juste la mélodie de crocs qui mastiquaient et arrachaient les entrailles d'un corps en agonie. Thorolf resta sur sa faim ... Il n'avait pas encore percuté qu'il venait non seulement d'avoir perdu une somme, mais également l'espoir d'obtenir un guerrier venir grossier ses rangs. Une double défaite. Il resta là, impuissant, attendant que l'information percute son cerveau et l'alimente d'une furie monstrueuse et colossale.
Très vite, la situation commença à dégénérer. Les murmures d'incompréhensions passaient rapidement en un seul et unique grondement si puissant que les autorités eurent du mal à stopper cette foule compacte et insatisfaite. Le désir de remboursement et la peau de l'elfe étaient les deux seules choses qui ne cessaient d'être hurlés et répétés par les spectateurs. Il ne suffit que d'une goutte pour faire exploser la situation et la rendre aussi brûlante et abominable qu'un purgatoire ... Et Thorolf fut le premier à déclencher ce massacre apocalyptique. Il se retourna, puis empoigna le cou d'un garde avant d'exercer une pression si meurtrière que les cervicales claquèrent d'un bruit sinistre et froid. Il arracha sa hache de son fourreau, puis commença à décapiter et démembrer les êtres qui se trouvaient en face de lui. Hommes, femmes, gardes, bourgeois, paysans ... Qu'importaient le sexe et le statut. Ils gardaient une âme à l'intérieur de leur corps qui devait être extirpée. Très vite, sa frustration se dirigea sur une entité ... L'elfe. La louve. L'hybride.

Plusieurs gardes lui faisaient face. Ils avaient vite compris que Thorolf était l'élément déclencheur de cette émeute. Malgré l'idée de se protéger derrière des boucliers, le seigneur des Drack balança un énorme pied dans l'acier de la défense. Le soldat fut éjecté en arrière, déstabilisant les rangs de ses confrères. Thorolf se mit à courir en direction de l'arène, puis il chargea contre un garde en le prenant avec lui. Tout deux basculèrent par-dessus la barrière avec force avant de s'écraser contre le sable ensanglanté. Le poids du lycanthrope défonça le corps du soldat, brisant ainsi plusieurs de ses côtes. Il se releva ensuite, délaissant le garde paralysé et souffrant, pour reporter un regard meurtrier en direction de l'elfe. Il se mit à courir dans sa direction, le visage froid et sauvage d'un psychopathe réclamant vengeance, au même moment où d'autres gladiateurs firent leur entrée pour avoir le privilège de tuer la belle. Thorolf remarqua l'apparition de ces autres guerriers qui possédaient la même idée que lui. Il redoubla la cadence en fonçant en direction de l'elfe ... Puis il la dépassa n'arrêtant pas sa course en poussant un rugissement terrible et animal. Il se jeta parmi les gladiateurs et esclaves armés en les décimant un par un. Il abattit son poing dans la mâchoire du premier, esquiva une lame qui failli lui sectionner la gorge, envoya sa hache dans le ventre d'un guerrier puis il le catapulta derrière lui en le soulevant. Thorolf encaissa quelques coups de lames qu'il ne parvint pas à éviter, il n'avait pas l'avantage numérique. Par-dessus son épaule, il pouvait sentir que la guerrière ne restait pas non plus les bras croisés. Elle l'avait aidé dans son massacre pour sa propre survie. Il valait mieux ainsi établir une maigre alliance pour éviter de tomber en étant divisé. Une dague ennemie lui cisailla la moitié de son visage, alimentant les flammes de son courroux. Il écorchait de multiples corps, éviscérait des thorax dans la plus grande cruauté, étripait des ventres sur toute leur largeur ... Le sang l'inonda généreusement comme une seconde peau en aspergeant entièrement son visage et son corps. Il fendit sa hache au-dessus de lui, puis il trancha la tête du dernier gladiateur restant en un seul coup. D'autres allaient rapidement rameuter ... Ils le savaient.

Thorolf reporta son intention sur elle, menaçant. Mais soudain, la guerrière fonça sa main sur la ceinture du mâle pour s'emparer d'une hachette et l'envoyer immédiatement par-dessus son épaule. Le mâle alpha ne comprit qu'aussitôt avoir jeter un oeil par-dessus son épaule massif. Un archer venait d'embrasser la lame mortelle de l'hachoir, laissant tomber son arc et sa flèche déjà préparée. Elle venait de lui sauver la vie. Thorolf n'en était pas stupéfait. Au contraire, il était encore plus frustré d'avoir été dissipé par sa rancœur en ayant dévoilé ses flancs. Il regarda à nouveau l'esclave qui lui faisait face. Son oeil valide la transperçant du regard, dévoilant l'identité de l'être mauvais et sauvage qui lui faisait face. Ils devaient fuir ... Quitte à se serrer les coudes et demeurer ensemble. Il se mentait, il se sentait capable de fuir seul. Mais il avait renoncé à la tuer ... Pour le moment. C'est avec une voix caverneuse qu'il échangea une première réponse pour mener à bien leur survie :

"Suis-moi."

Hache à la main, le cannibale entama la course puis disparut dans le seul accès qui s'offrait à eux : l'entrée de l'arène qui menait aux cachots.

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Elënna Betràyëd
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MessageSujet: Re: Mords-moi si t'es cap ! [+18]   Mords-moi si t'es cap ! [+18] EmptyMar 6 Nov 2012 - 3:22


Des cris… La belle louve sentit une boule de satisfaction monter en elle et parcourir son corps chaud et couvert de sang. Elle l’avait vaincu. Ce lycan fou, semblable à un monstre avide de chair et de souffrance. Le corps sans vie qui était allongé sur le sol ne ressemblait à plus rien mis à part de la charpie. Elënna aurait dû avoir honte de son acte, elle aurait dû être dégoûtée d’elle-même, de la violence et la méchanceté dont elle était capable. Jamais auparavant elle n’avait autant pris de plaisir à tuer, à lire de la peur dans le regard de sa victime. Certes, la belle aimait se battre, mais pas au point de vouloir rire de joie face à un mort. Sa nouvelle race la changeait peu à peu, la louve en elle prenait le dessus sur l’elfe qu’elle était. Elle reprit sa forme humaine, un sourire éblouissant sur ses lèvres. La demoiselle n’était plus la jeune elfe qu’elle avait appris à devenir, maintenant, elle devenait une lycanne à part entière…

Elen ramassa la cape qui se trouvait sur le sol poussiéreux et s’enroula dedans. Elle se redressa et releva le regard. Les cris et grondements de la foule n’avaient rien de positif. Aucune exclamation, aucun hurlement de joie. Le bruit sourd montait peu à peu en intensité alors que les râles se transformaient en cris d’exaspération et d’insatisfaction. Les spectateurs avaient tous misé sur le colosse sadique, aucun n’ayant l’ombre d’un doute quant à l’issu de ce combat. Pourtant, l’elfe-louve était bien là, debout et victorieuse. Aussi, la foule venait de perdre une somme d’argent folle et réclamait la tête de la gladiatrice. La sécurité de l’arène essayait de calmer ce troupeau de bêtes folles alors qu’Elënna les regardaient, une lueur de défi dans son regard. Elle devait être malade, malade de tenter le diable et cette centaine de personnes qui ne demandait qu’à voir couler son sang sur le sable déjà souillé. Après ce qui venait de lui arriver, l’adrénaline n’avait toujours pas quitté son esprit. Elle voulait encore se battre, se défendre. En résonnance avec ses pensées, un grondement sourd montait dans sa gorge alors que les autorités ne parvenaient plus à gérer cette foule insatisfaite et haineuse.

Puis un cri d’effroi, une personne coupable de cette souffrance, un géant venait d’empoigner un garde au cou et lui avait brisé les cervicales en quelques fractions de seconde. Ce fut la seule chose qui déclencha le chaos. Un flot de lycans rageurs commença à se déverser dans l’arène alors que les spectateurs sautaient de leur promontoire pour devenir guerrier à leur tour. Cependant, la demoiselle n’avait pas lâché du regard le déclencheur de la bataille. Celui-ci venait de saisir sa hache et donna des coups partout, ne regardant pas qui il frappait. Il semblait fou, assoiffé de sang et de douleur. Puis il se retourna, son regard posé sur elle. Un frisson glissa le long de la colonne de la jeune elfe. Elle n’avait pas eu peur de son adversaire précédent, mais celui-là ne risquerait pas de lui faire de cadeau. Bizarrement, Elënna était beaucoup moins confiante. Mais elle dut reporter son attention sur les hommes qui se précipitaient vers elle. Reculant d’un pas, puis de deux, elle fit volte-face et se mit à courir vers ses armes mortelles pour les loups. Ses sabres n’étaient plus qu’à quelques mètres mais quelqu’un était déjà à ses trousses. Elle bondit dans un saut élégant et se tassa au sol pour récupérer ses ramasser ses lames. Un sabre en argent dans chaque main, la lycanne se retourna et fit des yeux ronds. Face à elle, une ligne d’hommes aux traits modelés par la colère la regardait, des rictus sur les lèvres et des yeux qui semblaient jeter des éclairs.

Une seconde passa, alors que tous se regardaient, puis les lycans finirent par se jeter sur la belle dans des cris appelant à la mort. Elënna plissa les yeux, retroussant les lèvres en grognant et se prépara prenant une position défensive, pliée sur ses articulations, ses sabres de chaque côté de son corps, pointés vers les ennemis. Derrière l’elfe, il y avait du mouvement, elle jeta juste un regard rapide pour ne pas se faire prendre en traître. Mais elle se stoppa net. Le mastodonte qui avait déclenché la bataille se relevait du sol de l’arène, lui lançait un regard meurtrier. Il s’élança dans sa direction, voulant en finir avec elle, c’était certain. Elen se sentit ne plus bouger alors que son cerveau lui criait de fuir. De chaque côté de la lycanne, des personnes qui voulaient sa peau, mais celui-ci semblait être le plus dangereux. C’en était fini pour elle. Peut-être qu’il ferait vite ? Peut-être que lui ne la toucherait pas ? Juste un coup de hache pour que sa tête se détache de son corps, dans une mare de sang mais sans souffrance. Mais l’homme effrayant aux allures de barbares jeta un regard furieux derrière elle. Il n’était pas la seule à vouloir sa peau. La guerrière ne bouge pas, il approchait, la collision serait brutale. Elle se contenta de planter son regard dans celui du fou, attendant le choc…

Un courant d’air fit voler ses cheveux. Le colosse venait de passer à côté d’elle, rugissant d’un cri inhumain. Elënna mit plusieurs secondes avant de comprendre, il ne l’avait pas tué et décimé peu à peu leurs adversaires. En effet, la lycanne et le lycan à l’allure de psychopathe devaient faire alliance pour s’en sortir, même si lui semblait s’en sortir très bien tout seul. Tapant de ses mains, tranchant de sa hache, esquivant les coups et encaissant des coups, il se battait comme un lion. La belle reprit ses esprits et se jeta dans la bataille. Les nouveaux gladiateurs avaient abandonné leur cible principale pour le meurtrier fou. Aussi, elle en profita pour trancher plusieurs têtes discrètement. Mais bientôt, quelques hommes la reprirent pour proie. Une fois de plus, elle sourit, souriant à ces démons comme une enfant le ferait devant une nouvelle peluche… Cela ne dura qu’un court instant, elle fonçait déjà sur ceux qui avaient osé penser à sa mort. Jamais cette pensée n’aurait dû effleurer leurs esprits. Ses lames coupant la chair et brûlant la peau lycanne, Elen fut rapidement entourée d’ennemis. Pourtant, elle ne se découragea pas, reprenant sa danse mortelle. Bondissant de chaque côté dans une agilité déconcertante, elle pesait chacun de ses mouvements, cachant ses moments de faiblesse en attaquant. Le combat précédent avait été dur, elle ne pouvait le cacher et ses adversaires le savaient certainement. Une lame vint entailler sa cuisse. Elle ne hurla pas de douleur, mais de rage. Cette rage qui l’avait envahi lorsque l’homme l’avait touché. Son cri résonna dans l’arène, une octave plus haute que les râles des morts et que les grognements des gladiateurs. Quelques visages se tournèrent vers elle et le doute put se lire dans les regards. La dernière fois que la petite s’était énervée, le lycan avait fini en simples morceaux de chair. Son regard se fit à nouveau noir alors qu’un grondement sourd et animal résonnait dans sa gorge. Pourtant, Elënna se contrôla et garda forme humaine, mais elle se rua sur les gueux. Ses attaques devinrent de plus en plus dévastatrices, alors que les corps commençaient à parsemer le sol à ses pieds. Dans des bruits sourds, les cadavres s’abattaient au sol, le sifflement des lames dans l’air annonçant leur arrêt de mort…

Un dernier homme arrivait en courant. Etait-il inconscient ? Ne voyait-il pas les corps qui jonchaient le sable ? Elen grogna une fois de plus et couru vers lui, elle prit appui sur une dépouille, s’élançant vers le naïf. Son sabre n’attendit pas plus longtemps et pénétra la cage thoracique de l’homme pour percer son cœur. Il s’écroula au sol, du sang coulant de sa bouche, il essaya de parler, mais seules quelques bulles se formèrent puis la vie l’abandonna. Essoufflée, la belle elfe était recouverte de sang, ses cheveux blancs gouttant de ce liquide si expressif, elle posa ses armes au sol pour quelques instants. Elle pivota, regardant celui qui l’avait aidé à rester en vie. Pourtant, il lui lançait un regard mauvais. A priori, il n’avait pas changé d’avis sur la question. Une grimace allait s’affichait sur doux visage mais elle se contenta de se fondre sur lui, saisir le hachoir qu’il tenait à la ceinture et l’envoya valser par-dessus son épaule. Un archer avait décoché une flèche, prêt à la planter en pleine tête du colosse. La lycanne retint sa respiration. Pourquoi avait-elle sauvé celui qui allait achever sa misérable vie par la suite ? Mais le mastodonte reposa son regard sur elle, alors qu’elle n’était à même pas un mètre de lui. La demoiselle remarqua son regard, son seul œil valide, mais elle devait se taire, ne rien dire. Dans son seul globe, une méchanceté profonde se lire, l’animal en lui avait pris totalement possession de son corps, il n’était plus qu’un sauvage. Mais il ne bougea pas et se contenta de dire deux mots d’une voix rauque et sourde.


" Suis-moi."

Sans attendre de réponse, le monstre sanguinaire se retourna, courant vers l’endroit par lequel la gladiatrice était arrivée. Elënna fronça les sourcils. Avait-elle le choix ? Elle prit rapidement ses armes et fonça à la suite du lycan, le rattrapant rapidement. Pourtant, ils n’étaient pas au bout de leur surprise… D’autres hommes les attendaient, armés jusqu’aux dents. La belle soupira, fatiguée de combattre. Glissant ses sabres dans le dos de son allié, espérant qu’il ne les jette pas, elle lui murmura entre ses dents :

" Merci de bien vouloir me les garder, je vais avoir du mal à les porter… "

A son tour, elle n’attendit pas que le colosse lui réponde et se retransforma en louve. Tout cela allait commencer à vraiment l’épuiser. Mais quitte à mourir, autant que cela se passe au combat. Son pelage blanc était toujours tâché du sang qui commençaient à sécher et à faire des croûtes sur sa truffe. La lycanne grogna et se jeta dans le tas, s’attendant à ce que le sadique la suive et elle ne fut pas déçue. Alors qu’elle mordait tout ce qui passait à porter de ses crocs tranchants et qu’elle esquivait les coups qu’elle pouvait éviter, des bruits d’os brisés et des cris de douleurs résonnèrent derrière elle. C’était sans aucune pitié, que son compagnon de combat tuait les lycans qui leur barraient le chemin. Le tout fut bouclé rapidement. A priori, l’homme impressionnant avait accepté de tenir ses armes, en espérant que cela dure ! Sans un mot, ils continuèrent à avancer au pas de course, dans les dédales des prisons. De simples coups de museaux, Elen faisait sauter les goupilles qui retenaient les portes de bois des cellules. Les portes s’ouvrirent peu à peu, laissant échapper des dizaines de prisonniers…

Une porte fut plus dure à ouvrir, aussi la louve s’attarda alors que le guerrier continuait d’avancer. Une fois qu’elle eut réussi, elle allait reprendre sa route mais un poids s’abattit sur sa queue. Derrière elle, un lycan venait de poser un gros rocher sur son panache pour pouvoir avoir le soin de la tuer, voir la torturer plus facilement. Elënna couina sous la douleur et jappa, appelant celui qui avait ses armes. L’homme saisit un couteau à sa ceinture et s’approcha, souriant, fier d’avoir fait cette belle prise. Alors qu’il se penchait vers la louve, esquivant ses coups de crocs et de griffes, il lui asséna un coup de lame sur le museau, lui entaillant tout le côté droit. La balafre partait de dessous l’œil jusqu’à la truffe. Heureusement pour la lycanne, l’arme n’était pas faite d’argent. Pourtant, le sang se mit à couler abondamment, ses yeux bleus scintillant sous la douleur. Elle jappa encore et encore, se débattant en essayant de retirer le rocher de sa queue. Le lycan riait, il riait aux éclats. La folie brillait dans ses yeux. Elen était donc arrivée jusqu’ici pour mourir aussi bêtement ? Décidément… Quelle journée de merde…



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