|~0•:.J'arrivais à la réserve, de fort bonne humeur. Un beau soleil malgré l'air frais suffisait à me coller un sourire aux lèvres, pour la journée. La réserve de Lëanya était très grande et magnifique. Beaucoup d'espace vert, avec de multiples créatures évoluant dans des enclos bien spécifiques à leur nature. Et encore je n'étais encore qu'à l'entrée, le domaine devait bien plus s'étendre. J'avançais dans l'allée, regardant tout autour de moi. Des montures potentielles levaient la tête à mon passage, avant de repartir vaquer à leur occupation. J'admirais la vue aussi, qui était plutôt belle. Je continuais d'errer dans le domaine quand un vendeur humain m'accosta:
- " Bonjour chère demoiselle. Puis-je vous aider . Vous cherchez quelques choses de précis ?- Bonjour, et bien justement pas du tout. Je n'ai absolument aucune idée de quelle monture je voudrais. Juste une de base après, je ne sais pas. Lui répondis-je avec un très joli sourire. Oui je n'en avais pas la moindre idée. Une monture de base, car bien mes vols me rapportent gros, je ne voulais pas dépenser dans une monture, pas encore du moins. Le vendeur me regarda, par le moins du monde étonné. Il devait peut-être avoir l'habitude de ce genre de situation, où les futurs propriétaires ne savaient point ce qu'ils voulaient. Il fit un petit sourire en coin, avant de me dire:
- Bien. Pour les montures de bases c'est par ici. Il me guida à travers les chemins, qui malgré mon bon sens de l'orientation, se ressemblaient tous. Tous ces animaux, cette verdure me procura le plus grand bien. L'air ne sentait peut-être pas très bon, mais il n'y avait pas toute cette masse grouillante de la ville. On finit par s'arrêter devant une série d'enclos. Le vendeur me montra la limite des montures de base du doigt, tout en m'indiquant:
- Nous y voilà. Ici, il y a les Fenrirs, là les tigres puis les chevaux...Il me décrypta chaque type de monture, m'indiquant leurs différentes caractéristiques. Je l'écoutais attentivement, tout en regardant les montures. Là mon regard s'attarda sur l'enclos des chevaux. Quelques choses m'attiraient irrésistiblement. Je me rendis jusqu'à la clôture, le vendeur sur mes talons. Je m'y accoudai, scrutant chacun des cheveux. C'était quelque part. Je le sentais.
Là. Je l'avais vu. Éclair noir et jaune furtif. C'était lui. Il s’arrêta de galoper dans un coin de l'enclos, seul. Les autres étaient en troupeaux, jouaient ensemble lui non. Un cheval s'approcha de lui, dans un élan d'amitié, mais l'étalon noir planta en lui son regard foudroyant avant de repartir au galop, dans un autre coin de l'enclos. Oui. Je le voulais. Sans détacher mes yeux du cheval, je demandais au vendeur:
- Lui là-bas tout seul. Je le veux.- Lui ? Personne n'en veut, il n'est pas très sociable et préfère bien plus la solitude. Beaucoup disent qu'au combat, il fera demi-tour et s'enfuira.Je le coupais net:
- J'ai dit-lui. Laissez- moi rentrer dans l'enclos. Je le veux.-Comme vous voudrez je vous aurais prévenu. Sachez que les chevaux sont gratuits. Je vous attendrais ici."Le vendeur m'ouvrit la porte de l'enclos. Je pénétrais à l'intérieur, et il referma le portail. Je décidais de faire comme mon futur étalon, pour qu'il comprenne que j'étais comme lui. Je fis un large détour afin de ne pas croiser les autres chevaux. L'étalon me fixa. Je croisais ses yeux et m'arrêtai net. Ils étaient jaunes foudres, points lumineux dans les ténèbres de sa robe noire comme une nuit sans lune. Je sentis un changement en moi. Une décharge me parcourra. Le cheval avait l'air troublé aussi. Il me regarda avec intérêt, mais méfiant. Sans rompre ce lien si particulier qui s'était créé, je repris mon approche, laissant mon instinct guider les mots qui sortirent de ma bouche:
- " Je ne te ferais pas de mal. Tu es seul et moi aussi. Tu as besoin de moi comme j'ai besoin de toi. Tu n'es pas comme les autres, tu as ton propre caractère, tu n'as pas besoin des autres pour vivre. Je sais que tu comprends ce que je dis. Viens avec moi, et ta vie ne sera que meilleure. Je ne te forcerais à rien, et je ne t'emmènerais pas à la guerre. Viens avec moi je ne te ferais rien.J'avais pris une voix douce et obsédante, celle qui résonne encore dans la tête après avoir fini de parler. Je m'étais suffisamment approché pour tendre le bras et le toucher. L'étalon n'avait pas bougé. C'est ce que je fis. Les muscles de mon bras s'étendirent doucement, mais sûrement vers son encolure. Je le frôlai, il recula en hennissant. Je retirais ma main et plantai mon regard dans le sien. Il se calma, et je retentais de le toucher, sans rompre le contact visuel. Il se laissa faire quand je le caressais, de l'encolure jusqu'à la croupe. Sa robe était chaude et étonnamment douce. Je revins à l'encolure, le flattant légèrement. Je lui souris, et j'avais l'impression que lui aussi. Je me remis à lui parler:
- Voilà. C'est bien. Tu es un bon cheval. Tu voudrais bien me suivre . Je vais te ramener chez moi, loin des autres, loin de toute agitation. Viens."Je plaçais ma main à la base de son cou, et marchai avec lui jusqu'au portail. Le vendeur l'ouvrit, en me félicitant:
-" Eh bien ! Je ne pensais pas que vous y arriverez, vous n'êtes pas un elfe pour rien ! Et apparemment, pas besoin de filet, je vous laisserai le soin d'acheter tout ça. Elle est gratuite, je vous laisse donc repartir avec. Encore bravo !"Le vendeur partit s'occuper d'autre futur cavalier. Moi accompagnée de ma monture, Je remontais l'allée, pour rentrer dans ma demeure. J'étais aux anges. J'avais trouvé le compagnon idéal pour moi, et lui la cavalière qui lui conviendrait. Cela promettait d'être une longue et durable amitié.
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Quelques jours plus tard, au Lac Miriel, dans le jardin de ma demeure
Quelques jours étaient passés depuis que j'avais ramené ma monture dans sa nouvelle maison. J'avais acheté nourriture, et attirail pour le monter, bien que je préférasse nettement monter à cru. J'avais même aménagé un enclos pour lui, mais avec des clôtures basses comme ça, quand il voulait partir, il suffisait de sauter la barrière. Je lui avais promis que je ne l'obligerais à rien, et je tins ma promesse. Mais un petit rituel devait s'imposer désormais. Il fallait que je lui trouve un nom, et que je le baptise à ma manière.
Je pénétrais dans son enclos. Il vint vers moi, content, frottant sa tête contre mon épaule. J'avais pris une peau de peinture indélébile verte et trois plumes blanches à bout marron.
- " Doucement ! tu vas me faire tout renverser !Dis-je avec le rire dans la voix. Je l'incitais à me suivre, près d'un poteau qui tenait la barrière. Il me suivit, en trottant autour de moi joyeusement. Je posais les plumes et la peinture sur le poteau, avant de me tourner vers l'étalon.
- Bon, il est temps de commencer le rituel. Calme toi s'il te plaît.Il se détendit, et resta en face de moi, sagement. Je pris les plumes et commenca:
- Toi, ma future monture, ici et maintenant je te remets trois plumes symbolisant le vent, la vitesse, et la liberté. Garde ce présent afin de courir aussi vite que le vent et de restait libre comme le vent.À ces mots, je lui fis baisser la tête et mis les trois plumes dans sa crinière. Il resta immobile. Je lui flattais l'encolure avant de reprendre:
- Toi, ma future monture, ici et maintenant je te remets mon symbole, symbole de la nature et de l'amitié nous liant désormais. Garde ce présent symbole de la fidélité qui je nous lie l'un à l'autre désormais.Je pris la peinture et dessinai le motif dans son cou. Il se laissa faire, comme s'il avait conscience de l'importance du rituel. Je reposais le pot, et finalisai le rituel:
- Je te baptise Dialga, qui veut dire " plus jamais seul" en langue elfique. Je te dois respect et reconnaissance pour tes futurs actes de bravoure, et te considère comme membre a part entière de ma famille. "À ces mots, je lui fis un énorme câlin et il me le rendit bien. Ainsi il fut nommé Dialga, ayant reçu mes symboles, ce qui nous liait jusqu'à la mort. J'allais vivre de grandes aventures avec lui je le sentais. Ce n'était que le commencement de longues aventures....