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 Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah]

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Noëlle Silia
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MessageSujet: Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah]   Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah] EmptyDim 14 Sep 2014 - 10:12

Le temps était plutôt agréable en cette douce saison. Ma cape de voyage légèrement ouverte, mes bottes foulaient lentement les Terres des Elfes, comme souvent depuis que j’abordais les routes. Il me fallait absolument de nouvelles plantes pour renouveler mes stocks, j’avais épuisées la plupart dans un petit coin perdu où un homme s’était entaillé la cuisse, ayant causé une infection. Heureusement, un bandage et quelques infusions à la sauge séchée avait permis de faire tomber la fièvre un minimum. Recoudre la plaie n’avait pas non plus été une chose facile au stade d’infection mais j’avais quand même tentée le coup : d’abord désinfecter à l’alcool fort, du fil et une aiguille, ainsi qu’une heure de labeur à entendre des gémissements de douleur d’un pauvre homme. Ce travail n’était pas facile… En remerciement, la femme de mon patient m’avait offert le gîte et le couvert, ainsi que quelques provisions pour la suite de ma route. J’espère juste qu’il avait réussi à survivre…
Croquant dans un bout de pain avec un peu de légume séché, je regardais le ciel du début d’après-midi, calculant le temps qu’il me manquait pour rejoindre la Plaine Infinie. Sur ma liste, il me manquait particulièrement du datura, du lierre pour les brûlures, du monotrope uniflore contre les convulsions, du coquelicot et de l’harpagophytum pour apaiser les douleurs, du jasmin, de la lavande, de la renouée bistorte contre les hémorragies ainsi que du curcuma contre les inflammations, et enfin du lys blanc, de l’orpin pourpre ou du cerfeuil afin de préparer un cataplasme pour les plaies profondes. En effet, j’avais beaucoup de boulot pour cette plaine qui pourrait me fournir tout ce dont j’ai besoin. Après, j’irais surement vers une forêt proche à la recherche de champignon.
Rangeant mon repas, je repris la route, repassant ma capuche sur ma tête pour me protéger du soleil et du reste du monde, ma besace contre ma hanche sous mon manteau. Encore quelques heures et le gros du travail allait commencer.

L’odeur des champs était chaque année un peu plus agréable à mes narines. Je crois que la dernière fois que je suis venue, nous approchions de ma fin de l’année et les fleurs commençaient à disparaitre lentement. D’ailleurs, c’est la meilleure période pour commencer à faire sécher des plantes pour l’hiver, à défaut d’avoir une herboristerie complète là où je vis… Enfin, sur le long des routes. Gardant mon capuchon, je me baisse pour cueillir un petit bleuet qui commençait déjà à faner. Dans ma besace, je pris un petit sachet en toile, retirant une à une les pétales pour les mettre à l’intérieur et rouler la tige avant de la ranger aussi. Un thé au bleuet est toujours agréable à préparer, un soir de fraicheurs comme celui qui semblait arriver.
Sans plus tarder, je me remis en quête de ma liste. Le lys fut très facile à trouver, ainsi que le coquelicot. Le plus compliqué, ça reste le datura quand même… Je ne dois surtout pas le confondre avec le brugmansia, sinon, je crois que mes patients ne resteraient pas en vie bien longtemps. Enfin, patiente plutôt…utiliser du datura sur un homme, même avec un dosage parfait, est quasiment mortel à chaque fois.
Sans plus tarder, je retourne me concentrer sur ma liste avant qu’un bruissement de plante ne m’avertisse, alors que je suis penchée sur un parterre de jasmin en fin de vie. Une créature ? J’en doutais un peu… Faisant comme si de rien n’était, je rangeais ce nouvelle échantillon dans un autre sachet de toile et l’échangea contre une de mes dagues en argent, me retournant rapidement vers la source du bruit, sur mes gardes. La silhouette qui approchait était plutôt grande, et surtout avait une forme humanoïde… Toujours en alerte, je conservais mon capuchon sur ma tête, la dague tendue vers l’avant, parlant d’une voix que je voulu assurée. Au final, c’était ma voix de tous les jours, avec quelques tremblements qui s’échappa de ma gorge.

-Qui va là ?

Tant qu’il restait à une distance raisonnable, je n’avais pas trop à craindre de cet individu. Et s’il s’approche trop, je n’aurais qu’à fuir en courant pour me réfugier quelque part dans le coin… Il devait surement y avoir une cachette. Et au pire des cas, je n’aurais qu’à grimper aux arbres un peu plus loin, comme lorsque je dois me protéger des loups.
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Jeremiah l'Hirondelle
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MessageSujet: Re: Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah]   Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah] EmptyMar 16 Sep 2014 - 3:18

    Il y avait peu de temps que Jeremiah n’était venu dans cette belle et grande prairie parsemée de grands bosquets sauvages, qu’il y revenait déjà, cette fois pour de nouveaux impératifs. La curiosité et l’ennui l’avaient conduit, et à présent c’était la nécessité qui guidait ses pas. Sa dernière expérience alchimique au palais du Conseil avait produit des effets assez indésirables pour sa personne, et d’un rouge brique luisant, la moitié gauche de son visage virait sur un gris cireux assez inquiétant, et bien que le feu n’ait pas atteint son œil, il sentait sa peau tout autour se dessécher et il craignait pour sa vue autant que pour sa vie. Ses talents de mage n’étaient d’aucun espoir et c’est bien le cœur lourd qu’il avait renoncé à guérir ce mal qui lui rongeait le visage avec des moyens traditionnels. Assez curieusement, le chèvrefeuille avait soigné ses brûlures à l'œil, quand le lierre en onguent, en tisane ou en cataplasme n’avait rien donné. A cela s’ajoutait d’horribles maux de tête, bref l’état du mage elfique empirait assez rapidement pour l’inquiéter pour sa vie. Et Jeremiah n’est jamais aussi trompe-la-mort que lorsque ses jours sont en danger. Aussi il était partit en pleine nuit, sa besace de cuir sur l’épaule et son grand bâton d’argent à la main, il rythmait sa marche avec régularité et lui fournissait de la lumière dans le noir. Le soir, couché dans un lit de feuilles mortes, Jeremiah relisait ses notes sur les quelques ingrédients dont il manquait pour tenter de remédier à son état. Les sciences alchimiques ont la chance d’avoir été préservées dans le temps, l’esprit rationnel étant plus enclin à croire aux vertus des plantes plutôt que celles des rituels, incantations et bénédictions. Les plantes sont bien réelles, quand la magie n’est que pur esprit, et dans ces temps dénués de fluides propres à l’alimenter, elle n’est que pure théorie.

    Aussi le mage du Conseil possédait-il une bibliothèque conséquente et fort ancienne sur les propriétés d’ingrédients extrêmement rares, voire mythiques, et en cela l’héritage de la mère, la belle Dame du Bois Bruissant, allait peut-être sauver la vie du fils. En refermant son carnet tous les soirs, Jeremiah pensait à sa mère déclinante, dans sa petite maison en bordure de la Réserve, le poids des siècles lui avait vouté les épaules et creusé les yeux, mais sa douceur, l’immense douceur de ses prunelles ne s’était jamais atténuée. Heureusement que ses deux sœurs pouvaient veiller sur elle presque chaque jour, tandis que lui le fils courait par monts et vaux, sa besace sous le bras et son bâton en main, dans sa grande quête d’énergie propre à alimenter sa science. Ah, ce qu’il accomplirait une fois sa quête terminée ! Nul n’aurait faim ou froid sur son passage, il montrerait à tous que la magie est pure et profitable à tous et jamais à un seul. Il y aurait de nouveaux mages, qu’il formerait lui-même, lui et les autres derniers tenants de son Ordre. Ah que cette époque serait belle, s’il arrivait à en voir la lumière. Car les jours étaient plutôt sombres pour lui. La moitié du visage couleur de poussière, Jeremiah sentait un mal lui ronger la peau, et même sa barbe, qui avait repoussé, se teintait de reflets grisâtres, elle aussi malade. Il lui fallait vite trouver ce qui lui manquait.


    Quelques matins plus tard, il touchait au but. A travers les plaines il avait cheminé, et il atteignait enfin ce but, en bordure d’une forêt assez sombre, là où les rochers se confondent avec les premiers arbustes. L'endroit était supposé désert, car assez pauvre et vide de population, mais cependant un individu se tenait exactement à l’endroit que Jeremiah recherchait. Il en fut assez agacé, curieusement d’ailleurs puisqu’il n’avait vu personne depuis une semaine, mais Jeremiah est ainsi fait, il jouit de sa solitude, surtout quand il en a le moins besoin. La silhouette fit volte-face, et Jeremiah vit dans la lumière de cette fin d’après-midi qu’il s’agissait d’une humaine assez jeune, les cheveux flamboyants bercés par la brise, et son grand manteau vert contre elle. Elle était belle, tout en elle était doux et pur, n’était-ce ce détestable couteau qui brillait dans sa main, objet si brutal et vil dans de pareilles mains. Jeremiah la regardait, lui immense silhouette enveloppée dans sa grande pèlerine bleue, et dans sa main aussi brillait une lame. Mais son couteau à lui n’inspirait pas la peur, peut-être même plutôt le rire. C’était un grossier couteau au manche en bois, couvert de terre et très abimé, un couteau de jardinier. L’elfe sourit sous sa barbe et malgré le tiraillement désagréable que cela déclencha, mais il s’approcha doucement en demandant d’une voix apaisante, le couteau baissé :


    « Vous permettez ? J’ai à faire ici. »


    Puis il se pencha et coupa délicatement une vingtaine de fleurs du beau massif de jasmin qui poussait là contre les pierres moussues et les fit disparaitre dans sa grande besace. Il regarda tendrement les jolies fleurs blanches si délicates, puis résolument, le bâton d’argent haut brandi à deux mains, il martela le sol pierreux à grands coups de sa pointe, les roches cliquetèrent sous les coups, et le beau massif fut irrémédiablement massacré.
    Si sacrilège que cet ouvrage pouvait sembler il n’en demeura pas moins fort bref et après quelques instants d’ouvrage la voute d’une caverne naturelle apparut sous les gravats, empilés là tout exprès pour en dissimuler l’entrée depuis de nombreuses années. Tout en sifflotant l’Hirondelle acheva d’en dégager un passage assez grand pour sa carcasse puis il se disposa à s’engager dans les profondeurs sombres du tunnel. Avant d’y disparaitre, il embrasa d’un geste le cristal qui ornait son bâton de mage et lança à la jeune humaine :


    « Si vous vous intéressez à la botanique, ceci devrait vous fasciner. » Puis il disparut.
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MessageSujet: Re: Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah]   Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah] EmptyMer 17 Sep 2014 - 17:54

Je le regardais de bas en haut, essayant de doser l’adrénaline qui me monte dans les bras et les jambes, les faisant trembler légèrement. C’est la peur, ou la crainte peut-être qui agite ainsi mon sang. Le grand défaut des voyageurs solitaire : la paranoïa… Vous êtes seul, aucun témoin et facilement attaquable, évidement, sinon ça ne serait pas amusant. Cependant, alors que je détaillais l’être plus longuement, mon cerveau commanda à mon corps qu’il n’y avait aucune raison d’avoir peur de lui. Malgré sa stature haute, la structure de son corps était fine et facilement repérable sous son manteau bleu cyan… Sa barbe attestait d’un âge plus avancé que le mien et le bâton qu’il trimballait ne m’était pas inconnu : j’avais déjà entendu parler de personne qui utilisait ces artefacts pour ce qu’il appelle de la « magie ». Pour ma part, je n’avais jamais vu de vrai magicien à l’œuvre, juste des prestidigitateurs qui réalisent leurs tours pendant que les enfants qu’ils ont payés la veille vous font les poches des pauvres spectateurs crédules. La lame qu’il tenait lui aussi n’était qu’un outil de jardinage dont je me passais le plus souvent. Si on coupe la tige nette, la fleur fane plus vite et perd toute son utilité. Il vaut mieux la retirer de terre délicatement, avec un peu de ses racines et de son milieu naturel pour lui offrir une plus grande durabilité avant de les sécher.
Il avança vers moi, mon bras relâchant la tension que j’exerçais sur ma lame, à défaut que la ranger directement. Ma méfiance était toujours ce qui m’avait permis de survivre si longtemps dans ce monde, je me dois que l’écouter à chaque fois. Ce ne fut qu’en le voyant de plus près que je pus constater l’état de son visage. Sans m’en rendre compte, la vue de cette horreur m’arracha une légère grimace. La plaie n’était pas soignée et allait continuer à empirer si ce pauvre monsieur ne faisait rien contre ça… Heureusement que son œil brillait toujours dans ces terres grisâtres, sinon, j’aurais vraiment eu de la peine pour lui.

Je l’observais toujours, ne prononçant pas un mot, alors qu’il ramassait ce qu’il cherchait : du jasmin. Je ne savais pas trop ce qu’il comptait en faire, mais à part du thé pour calmer des migraines, la toux, ou alors de l’huile pour aider à désinfecter une vilaine plaie, elle ne serait pas utile pour le mal qui le ronge actuellement. Cependant, le voir lever son bâton me fit sursauter brutalement, reculant et plaçant ma cape devant moi en bouclier factice. Il frappa le sol avec violence tandis que je continuais à regarder, incrédule. Un trou était apparu à l’endroit même où il avait frappé, qu’il dégagea rapidement avant de me faire un étrange signe, puis disparu dans les profondeurs. De la magie. Cet homme était un vrai magicien.
Bien sûr, la fascination passée, je me mis à réfléchir longuement, regardant le dit trou après m’en être approché lentement. Au diable la curiosité, la vie avant tout… La vie… Et si ça se trouve, il y avait en bas une plante que je ne connaissais pas et qui pourrait m’être utile pour la réalisation de soin supérieur, qui sait ! Les yeux brillants, je m’engageais à mon tour dans le tunnel, rangeant mon arme sous ma cape, le capuchon toujours sur ma tête malgré le fait de me rendre sous terre. L’odeur de la terre pénétrait mes narines au fur et à mesure que j’avançais, à la recherche de la lumière du bâton que ce sorcier avait avec lui. Lorsque je l’aperçu enfin, ma voix se leva, un peu rassurée de quitter l’obscurité.

-Attend magicien ! Je veux savoir !

Le rejoignant à grand pas, je faillis trébucher un bon nombre de fois sur des racines ou des cailloux traînant par là sans gêne. Enfin à sa hauteur, je pouvais constater qu’il était vraiment plus grand que moi d’au moins deux ou trois têtes. Déglutissant un petit peu, je tentais avec une voix faible, l’écho dans la grotte étant plutôt désagréable rien qu’avec les bruits de pas.

-Dîtes…vous cherchez quelque chose pour soigner votre brûlure messire ? Cela m’a l’air grave quand même…

La conversation n’est pas mon fort, je dois bien l’avouer… Mais si cet homme doit me permettre de découvrir quelque chose de nouveau, je veux bien faire quelques petits efforts !
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MessageSujet: Re: Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah]   Les plantes nous guident n'importe où [PV Jeremiah] EmptyMar 7 Oct 2014 - 23:26


    Ah, les joies de l’érudition. Dans ces quelques instants précieux où Jeremiah mettait à jour un secret, ancien, vénérable, bien gardé, par la simple fiabilité de ses informations, par sa connaissance profonde des grimoires et des écrits anciens, il se sentait puissant. La force de l’esprit sur ce corps qu’il maitrisait si mal à des fins guerrières. Et puis il devait bien se l’avouer, quand le public se compose d’une jeune femme ce plaisir n’en était que plus grand. Mais si la satisfaction de Jeremiah n’avait d’égal que son égo, il fut bien vite rappelé à la réalité par un signe des plus inquiétants.Le tunnel était extrêmement bas de plafond et humide, c’était plus une sorte de boyau naturel qu’un véritable ouvrage d’art à proprement parler, mais il savait qu’il s’en sortirait très bien. Il connaissait les lieux, sans jamais y avoir mis le pied. Il le connaissait car ce vieux carnet mité trouvé dans la bibliothèque du Conseil en relatait l’exploration, un siècle plus tôt par un autre érudit, comme lui, qui avait cerné le potentiel de cette redécouverte, un potentiel que Jeremiah comptait bien exploiter. Mais le temps lui était compté. Le mage sentait la moitié brûlée de son visage s’agiter de tics nerveux, comme des convulsions incontrôlables, et chacune lui infligeait une douleur, un tiraillement sur sa peau desséchée. Il pressa le pas, impatient de déboucher dans la caverne qu’il ne pouvait manquer de découvrir, puisqu’elle l’attendait.

    La curiosité l’avait emporté sur une prudence bien légitime, finalement, se dit-il en entendant la rocaille crisser sous les pas de sa suiveuse. En entendant son appel, Jeremiah eut un sourire, ce qui se traduisit sur son visage par un rictus nerveux assez grotesque et effrayant. Aussitôt il se fit un constat aussi maussade que cynique : il ne maitrisait plus la moitié de son faciès. Aussi, quand ils arrivèrent enfin au début de cette fameuse caverne et qu’il entendit la phrase de la jeune humaine, Jeremiah se garda bien de se retourner totalement vers elle, honteux de ces convulsions grotesques que sa moitié de visage ne cessaient d’accomplir. Il tâcha de lui répondre calmement, mais il ne parvint pas masquer son angoisse qui transparaissait dans sa voix :


    « Cela m’en a tout l’air aussi mon enfant. Mais j’ai en effet bon espoir de trouver de quoi me faire un remède efficace un peu plus loin. »


    Il l’avait appelée « mon enfant » sans réfléchir au fait que c’était déjà une femme de sa race, mais il ne pouvait oublier qu’il était probablement dix fois plus vieux qu’elle, peut-être plus. Alors oui c’était encore une enfant pour lui, comme tous ceux de sa race l’étaient aux yeux de la sienne. Jeremiah se détourna brusquement pour masquer une violente crise d’agitation de ses muscles faciaux, sous le gris de sa peau ravagée. Le temps pressait. Pourtant une cruelle déception devait ruiner tous ses espoirs.

    A peine quelques mètres plus loin, ils se heurtèrent à un mur. Un mur véritable, grossièrement maçonné avec des briques posées à la va-vite il y a probablement des décennies de cela, mais un mur tout de même. Un mur qui le séparait irrémédiablement de l’espoir. Sa surprise fut telle qu’un instant l’éclat blanc qui irradiait de son globe s’éteignit brutalement, ils restèrent une poignée de secondes dans le noir, et quand la lumière revint, Jeremiah était assis sur le sol, dos appuyé sur ce maudit mur, posé là par on ne pouvait savoir qui. Il tenait sa main crispé contre sa moitié de visage brûlée, et il regardait vers la voute, les yeux dans le vague. Le désenchantement l’avait anéanti. On oublierait vite Jeremiah l’Hirondelle, mage du Conseil, mort avant d’avoir prouvé sa valeur au monde, victime de ses propres expérimentations hasardeuses. Ou alors on se souviendrait de lui, mais en riant, et ce serait bien pire encore.




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