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| Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] | |
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Auteur | Message |
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Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mar 2 Avr 2013 - 22:46 | |
| Me voila a nouveau en foret. La foret est vital pour un centaure, il s'y sent a son aise, c'est dans ce milieu qu'il est roi...moi je n'était pour le moment qu'une jeune princesse ayant fuit mon clan, ma famille, ayant fuit mon compagnon désigné pour moi et que je n'ai jamais accepter. Mais le contact d'un arbre n'est pas quelque chose dont je peut me passer facilement. Comme un ivrogne veut sa dose d'alcool, j'ai besoin de ma dose de verdure. Mes sabots se posaient sans bruit sur le sol moussue de cette foret que je connaissait un peu. Le vent soufflait doucement sur ma peau nue. Oui j'était complétement nue, a poil, je ne portais aucun vêtement car je n'en n'avais pas du tout besoin. J'ecoutait les oiseaux chanter autour de moi, leur gazouillis délicat, les oisillons quémandant de manière indiscrète de la nourriture. Heureuse dans cet élément, je perdais la notion du temps. Je débarqua alors dans une grande étendue de fleur des ours. Il y'en avait tellement que le sol était blanc éclatant, comme après un gros épisode neigeux. J'en cueillit une délicatement, pris une pose qui avantageait mon physique magnifique et huma l'odeur exquise de la plante. Si tout pouvait être aussi simple et délicat qu'une fleur...le monde serai parfait et tout le monde serait heureux. |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mer 3 Avr 2013 - 3:04 | |
| La forêt du crépuscule avait apporté à Dertar une expérience des plus désagréables quelques jours auparavant, alors qu’il avait fait la connaissance de quatre loups des ténèbres particulièrement féroces, mais il s’agissait encore une fois du chemin le plus court pour se rendre en Evanya. Du moins, c’est ce qu’on lui avait indiqué. Heureusement qu’il avait rencontré Lolia, une elfe aux qualités et compétences exceptionnelles, pour que sa blessure au tendon de la patte droite soit vite rétablie, grâce à l'application d'une concoction elfique des plus efficaces. Il ne restait de cette aventure qu’une entaille pratiquement refermée, mais toujours recouverte d’un léger bandage afin de réduire le risque d’infection, et l'espoir de revoir la jeune femme dans un avenir rapproché.
Alors qu’il marchait nonchalamment entre les arbres, en pensant à sa dernière rencontre, l’un de ses sabots piétina une fleur aux pétales qui s’étendaient comme des bras désirant vous enlacer et leur couleur, avant de se mélanger à la terre noire, avait l’éclat d’un soleil rougeoyant. Le jeune homme était incapable de chasser sa mélancolie habituellement, malgré la chance que Sên lui avait offerte au cours des derniers jours. Ses songes noirs furent brusquement suspendus à la vue d’un être de sa race, humant une fleur avec délectation. Bien que ce ne fut pas la première idée qui lui vint à l’esprit, alors que le centaure était prit par surprise, il ne pouvait toutefois dénier la beauté de cette femme dont les cheveux blonds et longs et la pâleur de la peau rappelaient la grâce des elfes. Elle devait être trop préoccupée par sa méditation avec la nature pour constater la présence de Dertar.
Était-il à proximité d’une tribu? Il espérait de tout cœur que si c’était le cas, ce ne serait pas celle qu’il avait quitté. Et même si ce n'était pas le cas, il était toujours plus difficile de mentir aux autres de sa race, puisqu'ils connaissent bien sûr les coutumes de leur race. Il est facile pour eux de deviner que seul un passé troublé peut isoler un centaure de sa tribu. Il recula tranquillement, en déposant chaque sabot délicatement, et cette fois ce ne fut pas une fleur qu’il écrasa, mais son sabot percuta une pierre dans un bruit sourd, trahissant par le fait même sa présence dans un périmètre restreint, mais suffisant pour alerter sa consœur étrangère. Il s’immobilisa en fixant la jeune centauresse avec des traits impassibles et dans un silence qui n’était interrompu que par le battement d’ailes de deux oiseaux qui fuyaient les lieux et le coassement d'une grenouille collée à l'écorce d'un arbre non loin. Sa main droite était prête à arracher sa dague de son étui s’il le fallait, mais pour le moment, il ne voulait rien brusquer. Celle qui lui faisait face allait-elle briser ce silence inquiétant? Allait-elle interpeler le reste de sa tribu pour chasser l’intrus du périmètre de chasse qu’elle s’était appropriée? |
| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mar 9 Avr 2013 - 19:01 | |
| J'avais déjà perçut sa présence avant qu'il ne recule et qu'il tape le sabot sur la pierre. C'était sans doute pour cette raison que je ne sursauta pas en entendant le ploc qu'il produisit. Je resta un moment, laissant le silence s'installer, a contempler la plante que j'avais en main, avant de me pencher, de tendre la main vers la tige rester enraciner au sol et la mis en contact avec la tige de la fleur. Je resta dans cette position deux minutes, position plutôt inconfortable et me redressa. Sans plus me soucier de la fleur a nouveau entière, je me tourna vers l'inconnu avec le sourire béât de quelqu'un qui est dans un rêve magnifique. Sa méfiance n'egratina même pas mon attitude. A moins de me tromper, ce bel étalon devait avoir l'habitude de se battre, vu sa musculature. Doucement, je lui tendit la main dans une attitude d'invitation a venir auprès de moi. Je n'était pas armé, j'était toute seule, belle fleur parmi ses sœurs végétales. Je voulais tant qu'il vienne auprès de moi et que nous nous mettions en route pour une longue ballade silencieuse, où nos esprit vagabonderaient au gré de nos envies instinctives, où nous pourrions rires de choses simple, comme le ballet des papillons allant de fleur en fleur. Oui, j'avais l'air de flotter dans une aura de folie douce, mêlant insouciance et innocence, simplicité et complicité.
- N'aie pas peur séduisant étalon, je ne te veut aucun mal, personne ici a ma connaissance ne t'en veut. Être tendu comme tu l'es martyrise tes muscles, je pourrait presque les entendre protester contre leur traitement. Approche, relaxe toi, respire lentement et a fond. La nature est perfection, elle donne la vie et la reprend, elle revisite sans cesse sa palette de couleurs et de créations au fil du temps et des saisons.. |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mer 10 Avr 2013 - 4:32 | |
| Alors que le sabot du solitaire avait heurté une pierre, cela ne faisait aucun doute que la centauresse l’avait entendu, dans le silence assourdissant de la forêt du Crépuscule. Malgré cette évidence, la jeune femme vaqua à ses contemplations muettes. Dertar resta également immobile, tel une proie surprise par un prédateur.
Tandis que Melira permettait à la fleur cueillie de rejoindre le reste de sa tige sectionnée, Dertar prit le temps de la scruter de loin, espérant se faire une idée de ce qu’elle était vraiment. Ses yeux balayèrent le corps équestre d’une pâleur surprenante, ils ralentirent au niveau de ses traits plus elfiques, ses oreilles, son visage, ses cheveux; Il ne leur permis pas de s’attarder à sa poitrine, malgré la curiosité qu’elle leur prodiguait. Lorsque le regard du centaure termina sa course sur la main délicate de l’étrangère, cette dernière abandonna la tige, laissant la fleur dans l’état où elle se trouvait avant sa première intervention. Impressionné par un geste présentant une telle communion avec la nature, il se sentit soudain terriblement coupable d’avoir perdu cette précieuse complicité, et ce depuis des années. Tout cela pour une rancœur inexorable. La jeune femme représentait ce qu’il aurait dû être. Le monde semblait à elle, même si elle n’y possédait rien. Elle lui rappelait cruellement ses meilleures années. Mais comment en était-il arrivé jusque là? Considérer sa propre race comme une ennemie dangereuse qu’il faut fuir à tout prix par crainte de représailles justifiées.
La centauresse se retourna vers Dertar en tendant le bras dans sa direction. Elle semblait dans un rêve et l’homme se demanda si ce n’était pas lui qui rêvait justement. Au cours de son aventure de vie, il n’avait rencontré qu’un seul centaure. Leurs regards s’étaient croisés et ils avaient continué leur chemin sans un mot, mais dans une compréhension mutuelle qui faisait chaud au cœur. Celle qui lui faisait face était différente. Elle semblait absente et plus que présente à la fois. Un esprit de la forêt, une représente de la nature. Il resta glacé sur place.
Le cœur du Tonnerre Assoupi se remit à battre à un rythme un peu plus régulier lorsque la jeune centauresse s’adressait à lui sans flammèche. Et si la chance lui envoyait encore la main, peut-être que cette nouvelle venue fuyait aussi son passé et qu’aucune question ne serait posée des deux partis. Mais de quoi discuter avec une consœur? Lui qui n’était pas très bavard était déjà angoissé à l’idée de devoir détourner un sujet. Il écouta sans bouger, avec une attention qui n’aurait pas pu être plus sérieuse.
Il n’avait jamais rencontré une centauresse aussi spontanée dans la tribu dont il faisait partie. Était-ce seulement parce qu’elle faisait partie d’une tribu qu’il ne connaissait pas? Elle lui faisait un peu penser à lui lorsqu’il était direct dans ses propos, mais cela n’arrivait que lorsqu’il était en colère, alors les paroles n’étaient pas aussi respectueuses que celles qui lui étaient présentement adressées.
Inconsciemment, pendant que la nature s’exprimait à travers les lèvres de Melira, le centaure avait fait quelque pas dans sa direction, comme hypnotisé. Lorsqu’il s’en rendit compte, après que le discours fut complété, il continua tout de même, en déposant chaque sabot avec une lenteur exceptionnelle. Son dernier pas se fit à 3 mètres de la jeune femme. Son aura de quiétude dissipa la crainte que Dertar avait envers elle, bien qu’il gardait toujours dans l’idée que d’autres membres de leur race pourraient se trouver dans les environs. Avec toute la misère du monde en un combat intérieur, il posa une question en regardant fixement Melira :
-Qui êtes-vous?
Loin d’être une simple question, cette dernière avait une portée admirative et fascinée. Il ne s’attendait pas à entendre un simple nom, mais plutôt à ce qu’elle confirme qu’elle était la voix incarnée de la forêt qui venait le remettre à l’ordre et lui faire racheter toutes ses fautes. |
| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Lun 15 Avr 2013 - 14:49 | |
| - Qui je suis?
En voila une intéressante question. Qui était t'elle vraiment ? Une belle centaure, seule, ayant fuie son clan après que l'on eut désigné pour elle un centaure pour époux. Une belle centaure qui n'a aucun problème a allez aux devants des autres races, troquant sa sérénité et son coté rêveuse pour une attitude plus dynamique, plus énergique. Certains dirait que ce deuxième coté n'est qu'un masque, un écran de fumée pour paraitre comme tout le monde parmi les hommes, les nains ou encore les elfes. Pourtant...encore pouliche, Melira Caylist était débordante d'énergie, infatigable jeune adolescente courant beaucoup, après tout le monde, taquinant et faisant sottise sur sottise. Pourquoi avoir changer dans ce cas la? Est ce que ce masque lors des moment où elle apparaissait auprès des autres races n'était pas une résurrection de ce qu'elle était vraiment? Les trois petits mots qu'avait prononcer l’étalon raisonna dans sa tête, mille suppositions mais elle les effaça comme on efface des taches sur une robe de princesse. Elle revint a l'instant présente et vit que son visiteur s'était approché. Sans peur, elle fit les trois mètres restant, se retrouvant proche l'un de l'autre, très proche. Elle le regarda dans les yeux, avec un doux sourire et finit par lui répondre.
- Les choses évoluent sans cesse...pour voir un cerf, il faut d'abord qu'il soit conçu puis qu'il soit faon et après bien des noms et des étapes, il est cerf. Alors pour te répondre...je suis Melira Caylist, j'ai fuit mon clan pour échapper a une vie dont je ne voulais pas, laissant tout derrière moi, ami, famille. Maintenant j'erre au gré de mes envies. Et toi...pourquoi es tu seul? |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mar 16 Avr 2013 - 3:13 | |
| Était-elle ce que son aura semblait inspirer? Mandataire d’une cause qui dépassait leur race considérée dérisoire par le centaure qui se trouvait maintenant à quelques pas d’elle. Oui. Qui était-elle? Pourquoi semblait-elle vivre dans la solitude et ne pas en souffrir le moins du monde? Il y avait quelque chose en elle qui la différenciait de toutes les centauresses que Dertar avait rencontré, c’est-à-dire celles de son ancien clan, mais en même temps il lui en manquait encore pour ressembler à la race elfique, celle qu’il enviait tout particulièrement. La mystérieuse inconnue parcourut la distance que le centaure avait délibérément laissée entre eux, révoquant la barrière qu’il ne permettait normalement à personne de traverser. Il n’osa pas écouter son désir de reculer d’un pas, troublé à l’idée que cela pourrait froisser l’étrangère. Dertar était un peu plus grand que Melira, mais c’était lui qui éprouvait des difficultés à soutenir le regard de la jeune femme qui raconta son histoire de façon abrégée. Alors qu’elle parlait, il regardait parfois ailleurs momentanément, se reposant du regard intense de son interlocutrice. Qu’avait-il peur d’y voir? Ou bien avait-il peur qu’elle-même découvre quelque chose dans ses propres yeux?
Il redevint plus craintif lorsqu’il réalisa qu’elle était bel et bien une centauresse et non la porte-parole de la nature. Bien que tous les centaures devraient être la voix de la forêt, il s’était imaginé qu’elle était davantage que cela. Il répéta son prénom, «Mélira», plusieurs fois dans sa tête afin de ne pas l’oublier, malgré que son esprit avait mille sujets auxquels réfléchir après les révélations de cette dernière. Il ne se serait jamais douté qu’il était possible d’être un centaure sans tribu et de ne pas en avoir une honte incurable. Était-ce la vérité? Comment peut-on quitter son clan, sa famille, une vie pourvue de sens, si ce n’est parce qu’ils t’ont rejeté… Peut-être avait-elle aussi un horrible geste à se reprocher, elle qui semblait pourtant si franche. Elle lui retourna alors la question qu’il craignait tant. Regardant au loin au-dessus d’elle, ce qui n’améliorait en rien son apparence hautaine qui dissimulait une angoissante timidité, il lui répondit de sa voix grave et hésitante :
-Pareil... Je veux dire… J’ai quitté mon clan pour des raisons similaires. Depuis plus de 6 ans… Je me nomme Dertar Émérisque dit Tonnerre Assoupi.
Cette révélation ne le rajeunissait pas, surtout pour un centaure. Appréhendant les conclusions trop véridiques qu’elle pourrait tirer sur l’honnêteté de ses dits, il détourna rapidement le sujet, ses yeux venant retrouver ceux de la jeune femme.
-Vous semblez près de la nature. J’ai malheureusement perdu cette précieuse connexion dès lors que je suis parti... parcourir le monde... Sauriez-vous m’apprendre à la retrouver?
La proximité de sa consœur le mettait profondément mal à l’aise, car il n’en avait guère l’habitude, mais il s’efforçait de ne rien montrer. Il était certain que cette nouvelle venue avait beaucoup à lui apprendre et il s’était promis quelques jours plus tôt qu’il s’intéresserait davantage aux autres races. Pourquoi pas aux autres centaures aussi? |
| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Ven 19 Avr 2013 - 23:22 | |
| - Perdu? On peut perdre la vie, perdre un objet mais pas ce qui nous lies tous a la nature. Non, le lien est toujours la, tu es juste devenu sourd a ses paroles.
Elle souria, un magnifique sourire qui lui donnait beaucoup de charme. Puis dans un élan instinctif, dicté par on ne sait qu'elle envie ou pulsion, elle fit un tour autour de Dertar et s’arrêta a nouveau face a lui. La elle s'allongea au sol, dans le champ de fleur et sortit de sa besace une grande flute traversière.
- Allonge toi, c'est plus facile de communié avec la nature au début allongé plutôt que debout. Avant, je n'était pas une centaure très calme, j'était plutôt très énergique, il fallait que cela bouge. J'ai appris la patience dans l'observation de la nature qui a son tour m'a permis de commencer des séances de méditation. Quand on fait le calme en soit, quand on évacue toute pensée, tout problème de son esprit et les tracas quotidien, on finit par arriver dans un état de plénitude où l'on perçoit plein de chose qui nous échappait avant. C'est cela qui m'a façonné et qui a donné ce que je suis aujourd'hui.
Elle préféra éviter de dire qu'on avait dut la menacer de la punir si elle ne se tenait pas tranquille les premières fois lors de ces exercices.
- Quand cette plénitude est atteinte donc, nos sens s’éveillent et notre conscience finit par s'égarer, c'est un peu la même sensation que lorsqu'on fait un malaise. Sauf que notre perception devient plus acérer et notre esprit ne demande plus que les choses essentielles de la vie. Tu ne ressent plus que le bien être de soit et en retour, le besoin de prendre soin de la Nature qui te bénit de ses biens fait. Les seules fois où je ne suis pas comme je suis actuellement, c'est quand je vais parfois dans les villes ou villages.
Avec tout ça, elle n'avait pas dit un mot qui ressemblait a une leçon pour aider son invité a retrouver son lien avec la nature. Elle ne s'était pas non plus imaginé un jour devoir jouer les professeurs.
- Donc pour commencer, tu vas fermer les yeux, tu vas détendre et relâcher entièrement tes muscles, tout tes muscles sans exception. Puis tu vas évacuer toute tes pensées, tes craintes, tes doutes, tu ne penses plus a rien. Concentre toi uniquement sur les odeurs de la foret, le chant des oiseaux, le contact avec le sol moussue et respire lentement et longuement. |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Ven 26 Avr 2013 - 4:38 | |
| La jeune centauresse reprit la parole pour corriger les propos de Dertar. Elle avait raison, il avait exagéré en mentionnant avoir perdu son lien avec la nature. Par contre, c’était bien l’impression qu’il avait, surtout après avoir été attaqué par des créatures de la forêt. Elle lui sourit ensuite, comme s’il était tout à fait normal de ne pas toujours être attentif à la voix de la forêt. Ou était-ce parce qu’elle était ravie de pouvoir lui enseigner un sujet aussi fondamental? Lorsqu’elle commença à le contourner, Dertar crut qu’elle s’en allait, aussi curieusement qu’elle lui était apparue. Cependant, quand il comprit qu’elle faisait le tour pour revenir exactement au même endroit, il resta totalement immobile. Il se sentit étrangement jaugé, ce qui le fit frissonner. Qu’y trouverait-elle? Son obsession des elfes le faisait trop souvent oublier qu’il pouvait être considéré séduisant aux yeux des autres. Et cette Melira était si différente des autres centaures. Si spontanée. Ou était-ce seulement la tribu des pacifiques qui renfermait des membres ayant si peur des conflits qu’ils n’écoutaient jamais leur instinct? Après avoir sorti une flûte que Dertar regarda avec intérêt, elle l’invita à s’allonger, mais il attendit qu’elle termine son histoire avant d’y consentir. Sous la canopée, les ombres et la lumière dessinaient une fresque mouvante sur le sol mousseux. Il choisit une zone plus ensoleillée à deux longueurs de bras de sa nouvelle rencontre. Les feuilles mortes craquèrent sur la mousse lorsqu’il se coucha, étendant devant lui ses deux pattes avant en direction de Melira.
Pendant que Dertar se demandait comment son enseignante avait pu passer d’un caractère énergique à une sage parolière à la quiétude exemplaire, alors que lui avait un caractère si calme sans avoir une telle proximité avec la nature, la jeune femme reprit ses instructions. Le centaure ferma les paupières après un moment d’hésitation, mais ouvrit un œil peu de temps après, comme pour s’assurer qu’il respectait bien ce que Melira lui recommandait. Il finit par le fermer pour de bon et se démena pour balayer toutes les pensées qui hantaient son esprit. Le vent frôlait ses oreilles pointues où le chant des oiseaux sonnait assourdi. L’odeur des fleurs et des feuilles mortes se mélangeait tel un tourbillon de sensations saccadées, à chaque inspiration. Se penchant un peu vers l’avant, Dertar déposa la paume de sa main droite sur la mousse recouvrant le sol. Elle était douce et grouillante de vie. Un minuscule insecte ailé chatouilla le dos de sa main. Soudain, une seule pensée resta accrochée à l’esprit du centaure, sans qu’il puisse comprendre d’où elle provenait.
Des yeux lumineux le fixant telle une proie, des centaines de crocs acérés, accompagnés de griffes tout aussi meurtrières. Des cornes pointant leur prochaine victime, une peau verdâtre et épaisse comme une armure. Un rugissement provenant de la gueule béante de cette bête énorme. Se relevant d’un bon et sans avertissement, le Tonnerre Assoupi sortit son arc et une flèche de son dos et se para à tirer en cherchant tout autour.
-Un Hefaestyon!
S’exclama-t-il de sa voix qui, même grave, ne portait pas très loin. Et puis, en regardant la jeune femme d'un regard insistant, il ajouta :
-Vous l’avez vu?
S’il devait se détendre, c’était complètement raté. Cette vision qu’il venait d’avoir réduisait tous ses efforts à néant. Il n’avait jamais vu une telle créature, mais on lui en avait tant parlé dans sa jeunesse qu’il aurait su la reconnaître seulement de par ses yeux rougeoyants. La forêt était calme, même les oiseaux ne gazouillaient plus. Seul le centaure piétinant le sol brisait ce silence. |
| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Jeu 12 Sep 2013 - 16:44 | |
| L'observation. Voila ce qu'on avait put inculquer de mieux a Melira Caylist. C'était la base de son éducation, c'était ce qui faisait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. Et c'est cette capacité a observer qui permettait a notre centauresse d'apprendre, ou plutôt a réapprendre a Dertar une capacité a sentir la nature, a communier avec elle, même a un niveau bas, a sentir sa force partout. Melira baignait la dedans depuis sa plus tendre enfance mais il était difficile pour un centaure ayant oublier tout cela de renouer avec ce genre de chose. Car il ne faut pas être hanter par les ombres du passé ou des songes épouvantable pour méditer en toute sérénité. La méditation et le rêve sont deux choses distinctes et pourtant si ressemblante, un peu comme un cheval et un poney.
* Ce que tu as vu Dertar Emérisque n'est que le fruit de tes songes les plus agités. Peut être aussi y'a t'il une bonne part de ton imagination et de tes peurs, car il est naturel pour chacun d'avoir peur mais il n'y a pas d'Hefaestyon. Ta méditation a tout simplement basculer dans tout ce que ton esprit ressent, redoute, craint, il a plongé la dedans car c'est une base solide, quelque chose que tu sais. Mais a la différence du rêve Dertar - ou de son penchant sombre le cauchemar - la méditation est quelque chose que nous pouvons contrôler, en grande partie du moins. Aussi surement que tu contrôle et vise soigneusement pour que ta flèche atteigne le plus précisément son but, tu te dois d’empêcher ton esprit de s’égarer dans l'illusoire. Il doit rester dans le solide, l'herbe, l'arbre, l'oiseau, les choses qui nous entoures en sommes. *
Elle l'invita a se rallonger et, se levant, elle vint vers lui et lui offrit un doux et lent massage, destiné a le relaxer. Elle l'incita aussi a s'allonger, car le bougre semblait encore sur ses gardes puis, quand il eut enfin obtempérer, elle vint se blottir auprès de lui.
* Quand j'ai commencer, j'ai eu du mal a rester calme mais on a vite trouver un moyen pour que je fasse le calme en moi. La musique...la musique est partout, l'air, l'eau, le feu, la terre et les êtres vivants jouent de concert. Certains prétendent même que notre véritable identité peut être jouer tel un air. Je suis encore sceptique a ce sujet mais ce dont je sais, c'est que tu vas recommencer et cette fois, je vais jouer. *
Ce qu'elle fit des qu'elle eut fini de parler. Elle porta sa flute traversière a ses lèvres et se mit a jouer un air doux, qui évoquait le souffle du vent, parfois aussi doux qu'une caresse et parfois aussi fort qu'une tempête. |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Sam 14 Sep 2013 - 20:10 | |
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«Le moment donné par le hasard vaut mieux que le moment choisi.»
Dertar était toujours sur ses gardes lorsque Melira prit la parole, mais il comprit bien vite que son enseignante n’avait pas ressenti la même crainte ni subi la même vision troublante. Le discours de la centauresse était des plus instructifs et, surtout, véridique. Comme si elle le connaissait déjà et qu’elle comprenait tous ses sentiments, autant exprimés que réprimés. Sa seule base solide était la peur. Celle de faire du mal ou d’être rejeté. Parce que c’est tout ce qu’il connaissait, en réalité. Son passé revenant sans cesse le hanter et brouiller ses perceptions, l’empêchant de respecter les créations de Sên comme il se devait. De leur côté, l’amour était incertain et volatile, l’amitié infidèle et la vie trop courte. Comme si seule la peur ne l’avait pas déçu. Était-ce vraiment toutes ces pensées qui l’avaient ainsi coupé de la nature, la mère de tous? Vivrait-il les 20 ans qu’il lui restait tel un homme vaincu? Vaincu par toutes ces choses qu’il aurait dû apprécier. Lorsque Melira s’arrêta et l’invita à s’allonger de nouveau, il consentit enfin à remettre son arc sur son dos et sa flèche dans son carquois, mais il était trop aux aguets pour s’étendre. Pourtant, si un réel Hefaestyon se trouvait à proximité, la jeune femme serait déjà au galop pour fuir les lieux, plutôt qu’étendue sur le sol parsemé de feuilles étoilées.
Ainsi, Dertar avait des problèmes à régler dans son esprit avant de se remarier à la nature. Ce ne serait certes par chose facile, compte tenu de toutes ces années de repli sur soi qu’il s’était forcé à supporter. Comment une centauresse si jeune avait pu acquérir une telle sagesse et survivre seule dans la forêt du crépuscule? Mais surtout, comment une femme si sage avait pu quitter tout de même les rangs de son clan? Dertar espérait qu’elle ne devine pas que son propre départ n’avait guère été un choix, contrairement à elle.
C’est alors que Melira s’approcha à nouveau de son élève avec tout le charme qui lui était unique. Il avait beau craindre tout le monde sur son chemin, il conservait toujours une certaine confiance en son peuple. Ils avaient généralement les mêmes valeurs et les mêmes coutumes. Et cette nouvelle rencontre avait le don de le faire sentir à la fois bien et mal à l’aise de par sa générosité et sa spontanéité. Elle vint se placer à son flanc et commença à lui masser les épaules. Au départ, son embarras raidissait ses muscles, les rendant plus douloureux, mais la douceur de la jeune femme le détendit rapidement. Il cessa enfin de résister et s’allongea comme le demandait Melira. Il ne rouspéta même pas lorsqu’elle vint se blottir à ses côtés. Bien qu’il était encore très loin de croire la mériter, il appréciait cette chaleur échangée. Il y avait des lunes qu’il n’avait pas partagé autant avec une autre personne. Sans compter que cette situation était advenue sans prévenir. Dertar écouta la jeune femme sans oser la regarder dû à leur proximité qui lui était inhabituel. Elle avait encore raison, tous les éléments et les êtres avaient leur place et c’était leur union qui donnait un sens à la vie. Ils jouaient de concert et le centaure ferma les yeux pour mieux les entendre. La mélodie de la flûte vint aussi se glisser à sa juste place. Malgré les arbres alentours qui jouaient le rôle d’un écran contrant le souffle du vent, le centaure pouvait ressentir une brise apaisante et tiède. Il prit une grande et profonde respiration et son propre souffle prit position dans ce spectacle éternel. Un bruissement d’ailes, l’écoulement d’un ruisseau, le craquement d’une branche, un fruit qui tombe, un pic picorant le tronc d’un chêne, l’odeur de la mousse détrempée et celle des feuilles mourant. Il connaissait cette chanson, il l’avait entendu à plusieurs reprises avant le drame de sa vie.
Alors qu’il méditait enfin, son bras vint enlacer la taille humanoïde de la centauresse où ses cheveux blonds, aussi longs que sa propre crinière, chatouillèrent l’avant-bras du centaure. Il murmura quelques mots, certains plus forts que d’autres, d’une voix douce contraire à son habitude :
-Si la foudre… épargné… m’aurais-tu… une chance…
Il n’était plus dans la forêt du Crépuscule. Son esprit voguait beaucoup plus loin.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Dim 29 Sep 2013 - 16:42 | |
| Melira était comme a peu près toute les belles et jeunes centaures de son age. Belle comme je l'ai déjà dit mais en plus, douce et agréable a côtoyer, le genre, qui vous écoute sans jamais se lasser raconter vos problèmes, vos soucis les plus secrets, les tourments les plus ignobles et qui, avec la sagesse légendaire de ceux qui sont étroitement lié a la nature, savent vous procurez des pistes pour vous soulager de tout cela. Elle n'en restait cependant pas moins une jeune adulte, avec des rêves et des désirs. Melira Caylist rêvait d'un jour retourner auprès des siens, de sa famille et de son clan. Mais elle ne pouvait pas y retourner, pour la même raison que celle qui l'avait obligé a partir. Pour revenir et être libre, il allait falloir qu'elle trouve le compagnon parfait. Mais loin du territoire des centaures, elle craignait de passer toute sa vie a chercher et a ne rien trouver. Alors pensez vous, quand un centaure comme Dertar vient aussi proche de vous, vous écoutes et enlace votre taille de son bras musclé, on se met a espérer. Soit, il n'était pas du même clan que Melira mais justement, si par bonheur, un couple se formait, l'enrichissement culturel ferait oublier ce léger détail. Mais ne nous emballons pas, pour le moment, Melira jouait de sa flute pour aider Dertar a faire la paix en lui même. Ce bras qui l'enlaçait lui faisait chaud au cœur et cela se traduisit dans sa musique, qui devint plus douce et plus tendre, mais aussi plus passionné, plus chaude. Cela durant une bonne heure, le temps avait filer si vite alors que cela n'avait sembler que dix minutes. Melira cessa de jouer et, dans un élan de courage, déposa un baiser sur les lèvres du centaure en rougissant.
* Il est temps du réveil Dertar. En faisant régulièrement des séances de méditations chaque jours, tu parviendras a retrouver le calme en toi. Et quand cela sera fait, j'espère que je serait la pour t'ouvrir l'audition a la voix de la nature. Et pour le moment, c'est l'heure d'aller trouver a manger. Je me contente de peu mais j'espère que nous pourrons y aller ensemble. * |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Jeu 3 Oct 2013 - 5:19 | |
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La méditation suivit son cours pendant plus d’une heure, mais le temps passa si rapidement que seule la position du soleil aurait pu révéler la différence. Même les rêves contrôlés du centaure ne lui avaient pas permis de répondre aux questions qui le hantaient depuis de nombreuses années. Après tout ça, il ne savait toujours pas ce qui serait advenu de lui s’il avait su contrôler son excès de colère au tournant de sa vie. Il était cependant sûr d’une chose : ça avait été la plus grande erreur de son existence et il en porterait le poids jusqu’à la fin de ses jours.
À son éveil, la réalité se mêlait au rêve pour lui offrir un présent comme il n’en avait jamais reçu. Une chaleur apaisante se déposa sur ses lèvres fanées. Malheureusement pour celle qu’il l’offrait, et certainement pour Dertar aussi, sa méditation ne traitait pas d’elle. En effet, s’il avait été attiré par les centauresses comme il aurait dû l’être, il n’aurait jamais eu autant de complications. Et quand il ouvrit les yeux et s’aperçut que la séduisante jeune femme qui l’embrassait n’était pas celle qu’il croyait, sa surprise fut flagrante, tout comme son malaise, mais ne dura que l’espace d’un instant. Son visage recouvra bien vite sa froideur habituelle alors qu’il retirait son bras du galbe de Melira. À peine avait-il retiré son bras du creux laissé entre la courbe de son buste et celle de ses hanches qu’il regrettait déjà son geste. Que penserait-elle? Il était trop tard pour enlacer de nouveau Melira, car la gêne l’emportait toujours lorsqu’il était lucide. Les yeux foncés du centaure évitèrent soigneusement ceux plus pâles de la sagesse, craignant d’y rencontrer une réaction négative. Cette jeune femme l’intriguait et l’intimidait à la fois. Il se serait éclipsé volontiers, mais sa timidité le clouait sur place. Venait-elle de l’embrasser ou étaient-ce ses songes qui lui avaient parus si réels… si agréables. Ce brusque réveil, autant dû à l’arrêt de la mélodie qu’au baiser inattendu qu’il avait tout bonnement accepté, lui causa des difficultés à reprendre la cadence normale de la vie. Il entendit la voix de Melira comme un écho lointain dont les paroles étaient lancées avec lenteur et précision. Ce ne fut que lorsqu’elle eut cessé de parler que Dertar s’aperçut que son cœur battait anormalement vite. Ou était-ce son rythme régulier qu’il reprenait?
La proposition de Melira le soulagea. Son intimité serait nécessairement mieux préservée alors qu’ils chercheraient de la nourriture. Ce n’était pas leur nudité qui le gênait, loin de là. Il n’avait jamais porté de vêtement et n’en avait, de toute façon, jamais compris l’utilité. Non, c’était plutôt la proximité que Melira instaurait entre eux deux et à laquelle il n’avait jamais été accoutumé. Pas que sa compagnie était désagréable, bien au contraire, mais c’était seulement difficile d’admettre qu’il aurait pu, ne serait-ce qu’un jour, la mériter. En fait, cette jeune femme était un cadeau venu du ciel qu’il n’appréciait pas à sa juste valeur. Pour le moment, il espérait surtout qu’ils n’abordent pas le sujet de ce qui venait de se passer et c’est pour cette raison principalement qu’il se remit sur ses sabots, acceptant l’offre de la jeune femme, bien qu’il avait mangé peu de temps avant leur rencontre. Après s’être raclé la gorge, il dit, les yeux fixant le sol couvert de mousse :
-J’ai vu un arbuste… fruitier… un peu avant de vous rencontrer. Ce… devrait suffire?
Le centaure s’était éloigné de deux pas sans s’en rendre compte, tandis qu’il parlait. Il respirait déjà mieux lorsqu’il reprit d’une voix pourtant plus faible:
-Vous jouez très bien… Et je ne pensais jamais… réapprendre si vite à écouter la nature. Mais j’ai encore beaucoup de travail… à faire… pour y arriver.
La complimenter était pour lui une forme d’excuse à son attitude réservée face à elle qui ne semblait pas gênée du tout par le contact physique avec un inconnu. Il faut dire qu’en plus, dans le cas de Dertar, presque toutes les personnes qu’il avait rencontrées dans les dernières années étaient pour lui étrangères. Il prit la direction d'où il venait, ralentissant le pas pour que Melira le rejoigne. Malgré la tension qu'il ressentait, il ne se méfiait plus de cette délicate jeune femme.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Lun 14 Oct 2013 - 17:19 | |
| Melira le perçut de suite que quelque chose s'était briser entre eux. Déjà, lors de ce baiser si audacieux, si osé, son cœur en avait rater quelques pulsations. L'excitation, le désir, la curiosité, l'envie...autant de choses qui bouillonnait dans cette centauresse face a ce premier baiser tendre donné a un mâle de son espèce. Pour Melira, un tel baiser était comme un message indiquant que celui qui le recevait avait un cœur disponible et prêt a aimer celui qui le prendra. Oui, Melira était un cœur a prendre, elle cherchait l’étalon qui saurait l'aimer comme elle est, sans chercher a la changer, qui saura plaire a son clan quand elle y retournera. Malheureusement, un je ne sais quoi lui fit penser que Dertar n'était pas celui qui prendrait son cœur. Un mélange d'instincts et d'attitude gestuelle lui indiqua qu'il était...comme un jeune poulain face a des premières expériences amoureuses, il semblait intimidé, gène. Melira était déçue tandis qu'elle se levait et qu'elle le suivait pour trouver de la nourriture. Peut être était ce de sa faute aussi? Peut être s'y était elle mal prise? Pour autant, elle ne se départie pas de son calme et de son si beau sourire, de sa grâce naturelle, elle avait un tel charme, quel dommage que personne n'était auprès d'elle pour pouvoir l'admirer chaque jours et lui glisser a l'oreille des " Tu es tellement belle/ la beauté me parait si moche comparé a toi " et autres. Une poire par ci, une pomme par la, la cueillette se fit au fil des trouvailles dans un calme souverain. Melira échangeait clin d’œil et sourire quand elle croisait le regard de son congénère, cherchant les mots justes pour ce qu'elle avait a dire.
* La Nature fait toujours tout pour que, si on l’écoute, nous ne soyons jamais déçu. Jamais je ne l'ai été quand j'ai prêter une oreille attentive a son jugement et souvent l'ai je été en prenant des initiatives par moi même. Mais, penses tu que la Nature, en nous laissant nous tromper, utilise notre propre conviction pour nous apprendre les choses les plus compliquer de la vie? Il y'a bien des choses qui dépasses notre conception des choses, nous n'aurons sans doute jamais assez de sagesse pour tout comprendre. Par exemple, y'a t'il un lien entre l'amitié et l'amour? J'ai tendance a penser que l'amitié est comme la petite sœur de l'amour. * |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Sam 19 Oct 2013 - 23:31 | |
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«Jamais la nature ne nous trompe, c’est toujours nous qui nous trompons.»
Lorsque le Tonnerre assoupi avait croisé le chemin de la parfaite centauresse plus d’une heure auparavant, on aurait dit qu’elle l’attendait là, au beau milieu de la forêt. Mais qu’attendait-elle de lui? Il n’avait à donner qu’un cœur vidé de tout ce qu’il aurait pu être s’il n’avait jamais été en contact avec la race elfique. Certes, en amour, il manquait d’expérience malgré son âge avancé. Mais il y avait aussi ses tourments insolubles qui ne le nuisaient pas seulement dans ses tentatives de méditation. Ainsi, cette jeune adulte, nue sous son pelage chatoyant, s’était présentée, ne laissant aucun mystère dissimulé sous une quelconque pièce de tissu. Malgré son jeune âge, elle ne semblait avoir aucune barrière, aucune gêne, à établir une proximité entre deux inconnus. Puis, par ce baiser, elle avait semblé prête à s’offrir telle une épinette au centre du brasier. Sans se douter que l’amour du centaure était une arme et qu’elle avait finalement de la chance si elle pouvait échapper à son côté tranchant.
Nonobstant ce qui venait de se passer, Melira n’avait pas semblé reprocher à son homologue le détachement dont il avait fait preuve suite à une telle marque d’affection. Mais Dertar sentait au fond de lui qu’elle ne pouvait pas avoir passé si vite à autre chose. Comment lui démontrer qu’elle était désirable, le symbole d’une vie qu’il aurait dû avoir, mais que le problème venait de lui? Au moins, il n’avait pas réussi à miner sa bonne humeur – ce qui n’était pas son but non plus – si on se fiait aux nombreux clins d’œil et sourires éclatants qu’elle lui adressait durant la cueillette, mais auxquels il ne répondait que par de brefs sourires plus discrets. Ses pensées accaparaient son état d’âme.
Et s’il effaçait tout? S’il se donnait la vie que tout centaure rêvait d’avoir? Peut-être était-ce la dernière centauresse qu’il rencontrait sur son chemin. Si elle ne venait pas de la même tribu que lui et qu’elle comptait y retourner, il pourrait même se refaire une vie comme si rien ne s’était passé dans les dernières sept années. Se laisserait-il perdre cette chance qui, de toute évidence, ne se représenterait pas?
Alors qu’ils marchaient dans un calme que seul le bruit de leurs sabots venait altérer, Melira poursuivit son enseignement. L’amour est la petite sœur de l’amitié, conclut-elle… Était-ce vrai que ces deux sentiments étaient si proches, de la même famille? Étaient-ils si difficiles à différencier qu’on faisait parfois l’erreur de les confondre? Peut-être était-ce justement ce qu’elle avait fait… Dertar eut un soudain pressentiment que cette jeune femme devait détenir la réponse à toutes ses questions. Qu’elle comprenait sans savoir. Alors qu’elle lui tournait le dos, occupée à cueillir quelques derniers fruits, le centaure lui agrippa le bras, l’incitant à se tourner vers lui, avec autant de fermeté que de douceur, réinstaurant cette proximité qu’il avait tant crainte peu de temps plus tôt. L’inquiétude plissait prématurément son visage qui semblait à présent moins dur. La regardant enfin dans les yeux avec la même intensité que s’il s’adressait à Sên en personne. Pour une fois sans hésitation, il demanda d’une voix un peu plus claire qu’à son habitude :
-Croyez-vous que la nature peut nous punir toute une vie de nos actions passées?
Si oui, par quel processus pouvait-il se racheter? Car plus il avançait, plus il se retournait. Il avait cette impression véridique de tourner en rond et espérait que Melira, messagère de la nature, avait la réponse qu’il recherchait.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mer 6 Nov 2013 - 12:24 | |
| Ce qui était prodigieux avec Melira Caylist, c'est qu'elle disait toujours les choses comme elle le pensait mais s'arrangeait pour le tourner de telle manière que cela paraisse les paroles d'un vieux sage, pour donner a son interlocuteur de quoi réfléchir longuement a tout les sens cacher et les réflexions a avoir une fois qu'elle avait répondu. On lui avait toujours dit, on lui avait appris que quand quelqu'un venait vous demandez conseil, de répondre de telle sorte de le mettre sur un chemin de réflexion, de le laisser aller sur ce chemin seul pour que cet être puisse comprendre par lui même et si jamais il faisait mine de s’éloigner du chemin, intervenir juste ce qu'il faut pour l'incité a y rester. Oui, c'était la version centaure de l'expression humaine " Donnez un poisson et l'homme mangera un jour, apprenez lui a pécher et il mangera tout les jours."
Elle lui tournait le dos, elle avait vu des prunes dans un arbre et elle s’apprêtait a se cabrer pour gagner de la hauteur quand une main lui prit le bras et l'incita a se retourner. Elle se retrouva en très proche proximité de Dertar qui semblait en proie a de profonde réflexion, c'était ce qu'elle voyait dans ses yeux mais il y'avait on dirait autre chose en toile de fond. Il lui posa alors une question, une unique question pour une fois d'une voix calme et claire.
* Penses tu que la Nature soit aussi rancunière qu'un être humanoïde? La Nature n'aspire qu'a retrouver ses droits. Certains jardiniers chantent a leur plantes. Alors que nous, nous leur racontons des histoires. Nous leur racontons comment la Nature dominait le monde, comment les mortels ont détruit cela et comment elle pourra reprendre ce qui a été volé. Vois tu? La Nature punit, certains de ses adorateurs aussi mais si par pure acte de repentance, on cherche a réparer son erreur, alors la Nature sait aussi être clémente. Tu n'es donc pas condamner a jamais, c'est a toi de prouver que tu veut te réconcilier avec la Nature sous toute ses formes. *
Il était si proche de Melira que c'était dure pour elle de se retenir de l'embrasser a nouveau, de lui voler un autre baiser comme tout a l'heure. La centauresse était incroyablement attiré par ce séduisant centaure a qui elle cherchait les mots, les paroles justes pour le rassurer et le remettre sur le droit chemin, celui de la paix intérieur |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Ven 15 Nov 2013 - 4:59 | |
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Bien que son propre geste l’avait surpris, cela n’y parut pas le moindrement sur le visage déterminé du centaure, alors qu’il posait une question assez floue pour se demander comment Melira pouvait savoir y répondre toujours aussi sagement et impartialement. Est-ce que la nature avait vraiment à voir avec ses erreurs? Si oui, comment réparer ces dernières et ainsi obtenir le pardon? La mort ne se répare pas, nul ne devrait revenir à la vie. Et à supposer qu’il obtienne le pardon… pourrait-il lui-même se l’accorder? Le cœur des centaures étant significativement plus gros que celui des autres races, pourquoi était-il aussi fragile?
Contrairement à son habitude, Dertar fixait la jeune femme directement dans les yeux, ses paupières disparaissant sous l’arcade sourcilière tellement il ouvrait son regard, comme s’il pouvait entendre aussi bien avec les yeux qu’avec ses oreilles. Alors qu’il écoutait la voix de la nature, sa main relâchait progressivement son étreinte. Ses doigts forts, mais usés par le travail manuel et les blessures multiples, glissèrent le long du bras de Melira. La peau de la centauresse qu’il frôlait était douce comme les tissus les plus sophistiqués des humains… mais la peau des elfes doit être au moins aussi raffinée, ne serait-ce que dans l’imaginaire du solitaire. Les doigts en suspension dans l’aura d’une créature magnifique et tombant au ralenti, du biceps au coude, du coude à l’avant-bras….
Sa bouche et ses lèvres étaient sèches, mais il n’osait pas les humecter, tellement sa timidité était irraisonnée parfois. En fait, auprès d’elle, il ne se sentait pas tout à fait gêné comme avec d’autres, c’était davantage que cela. Il se sentait étrangement coupable. Pourquoi? Il n’en savait rien. C’est à peine s’il avait compris qu’elle attendait quelque chose de lui tellement son expérience émotionnelle était de bas niveau, voir inexistante. Il avait l’impression de prendre toujours sans jamais donner, mais que pouvait-il avoir à offrir?
Il clignait des yeux fréquemment, tout en écoutant le discours de Melira, mais la poussière n’y était pour rien. Une telle proximité lui brouillait la vue, l’enivrait presque, le ramenant encore à la vie qu’il aurait voulu avoir au détriment de celle qu’il aurait dû avoir…
-Excusez… moi.
Murmura-t-il en un souffle à peine audible, lorsqu’elle eu fini de lui répondre du haut de toute sa patience. Il n’avait pas l’habitude de s’excuser, mais le malaise de ne pas le faire était encore plus fort que sa honte d’avoir à le faire.
-Je ne voulais pas vous brusquer.
Elle n’avait pourtant pas eu l’air offusquée par sa question ou par sa contrainte physique, seulement un peu surprise, mais qui ne l’aurait pas été venant de lui? La main de Dertar cessa de glisser lorsqu’elle atteignit enfin celle de sa comparse. La retirer l’aurait fait sentir encore coupable, comme lorsqu’il avait fuit son baiser, et il le savait, même si le contact d’une peau si douce était difficile à supporter pour lui. Se retournant, il entraîna la centauresse avec lui, de retour sur leurs pas en trottant. Au bout de quelques secondes, il trouva un rocher à la hauteur de leur poitrail équestre et il relâcha son emprise sur la main de la jeune femme, la libérant de leur tentante proximité. Il déposa quelques victuailles sur le plat rocheux au-dessus duquel pendaient de nombreuses branches sous le poids de leurs larges feuilles. Une pomme à la main, il questionna de nouveau son enseignante, avant d’y planter ses dents :
-Rencontrez-vous souvent des centaures… seuls?
Pour sa part, il en avait rencontré si peu malgré ses nombreuses années d’errance. Il faut dire qu’il n’était pas tout à fait au courant que ses semblables avaient élu domicile sur l’île d’Omërie, celle-là même où il comptait voyager. Il aurait pourtant dû s’en douter, après toutes ces personnes qui lui avaient demandé s’il avait vécu là-bas. Son état d’engourdissement ayant pris fin en reprenant ses distances habituelles, il n’osait plus regarder son interlocutrice dans les yeux.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Dim 24 Nov 2013 - 17:43 | |
| Melira commençait a être persuader que Dertar avait vraiment un problème avec les membres de sa propre race et plus particulièrement les juments. On aurait dit qu'il était devant un objet magnifique, intimidant et fragile au point qu'il avait toute les peines du monde a vraiment savoir comment le manipuler. D'une certaine manière, cela le rendait craquant. Mais la jeune jument avait aussi compris qu'il n'était sans doute pas intéresser par elle. Elle se laissa mener vers un gros rocher et le regarda faire une cueillette de fruit, souriante quand il lui précisa d'en prendre aussi. Elle prit donc une poire, elle adorait les poires et croqua dedans. Hmmmm fondante a souhait, juteuse, cela vous dégouline sur les doigts et vous vous les suçoter pour en récupérer chaque goutte tellement c'est bon. Elle en mangea toute les miettes. Enfin, elle se décida a réfléchir aux paroles bien que peu nombreuse de Dertar. Une intéressante question a vrai dire.
* Je vais te raconter une histoire, mon histoire. Je suis née et je ne suis pas née seule, ma mère mis au monde des jumeaux. Et je dis des jumeaux parce que j'ai un frère jumeaux, il s'appelle Shiron, aussi noir de robe que je suis blanche. Crois le si tu veut mais durant les premières années...j’étais une adolescente hyperactive, qui n'avait de cesse de courir partout, de faire les quatre cent coups avec mon frère jumeaux. On a d'abord essayer de me former de telle manière que je sois épuiser le soir mais ce ne fut que traiter le mal par le mal. Alors, ils me formèrent pour être celle que je suis aujourd'hui, une adoratrice de la Nature sous toute ses formes. Je pourrais te raconter a quel point ce fut extrêmement dur de rester en place, immobile plus de dix minutes, ce n'était pas naturel et puis...et puis...finalement, j'ai finit par apprécier la tranquillité, les joies simple du gazouillis des oiseaux et tout le reste. C'est de cette petite graine de plénitude que j'ai put faire grandir une plante en moi, une belle plante d'amour de la Nature. En grandissant aussi, je devint aussi belle que je le suis aujourd'hui. Et j'ai...disons attirer l'attention de jeunes centaure, qui me voulait comme compagne et...je les ai tous éconduit. Cela ne m’intéressait pas. Jusqu'au jour où cela posa problème. A cause de moi, un membre de mon clan en est mort suite a une rixe entre l'essaim de prétendant et mon groupe. Mon...chef décida alors de recourir a son autorité suprême et me donna a un grand centaure noir et puissant. C'est a cause de cela que je me suis enfuie. Tu te demandes pourquoi je te raconte tout cela? Et bien, une des morales de cette histoire, c'est que les centaures solitaire ne le sont jamais de leur plein gré. Ils ne décident pas du jour au lendemain de partir. Donc non, je ne rencontre pas souvent des centaures solitaire, tu es mon premier. Même si je me doute que mon frère doit être en train de me chercher.* |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Lun 25 Nov 2013 - 4:18 | |
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Les deux centaures se faisaient face près du rocher qui jouait le rôle de table et où s’étalaient les fruits de leur collecte, tandis que le soleil s’approchait de sa destination finale, dissimulé derrière les grands arbres de la forêt du Crépuscule. La centauresse commença son histoire et elle avait visiblement beaucoup à dire. Dertar s’interrogea au départ sur la clarté de la question qu’il avait posé, puis se résilia à écouter son récit, croquant de temps à autre dans la pomme rougie et fermentée par le soleil. Elle parlait beaucoup pour une centauresse qui appréciait la sérénité. Le centaure fut surpris d’apprendre que Melira avait quitté son clan pour ne pas être donnée à un mâle. Elle n’avait pourtant pas témoigné de gêne à son égard, bien au contraire. Surtout que lui-même, malgré qu’il était plutôt séduisant et baraqué, n’arrivait probablement pas au jarret de celui auquel elle avait été promise avant son départ. Son histoire semblait sincère. Elle n’avait pas tué, mais avait été indirectement la cause de la mort d’un membre de son clan. Dertar se demanda si le clan dont elle faisait partie était aussi pacifiste que le sien, ou si les altercations comme celle qu’elle avait décrite étaient plus courantes.
Le centaure fut tout aussi étonné d’apprendre que la jeune femme avait un frère jumeau, car les doubles enfantements étaient peu communs pour leur race. Ainsi, au moins une personne de son clan tenait à elle et espérait certainement la retrouver. Elle n’était pas seule et ne le serait jamais. De plus, Melira voyageait depuis moins longtemps que lui, ce qui pouvait expliquer qu’elle n’ait jamais rencontré d’autres centaures. Il se demanda si elle parcourait, comme lui, les villages des autres races, ou si elle se contentait de la forêt.
Lorsqu’elle eut terminé son récit, Dertar eu l’impression que c’était donnant-donnant et donc qu’il devait aussi raconter son histoire. Peu bavard, mais surtout cachotier en ce qui concernait son passé, il réfléchit à ce qu’il devait lui répondre tout en laissant tomber dans la litière de feuilles le trognon de la pomme qu’il venait d’achever. Il en avait des histoires, suffisait d’en choisir une qui serait plus appropriée à raconter à une femme de sa propre race. Et puis, il avait eu le temps d’y penser un peu pendant la cueillette. Il récita son histoire inventée de toute pièce d’un ton dépourvu d’émotions, mais avec une grande concentration. Il regardait même la centauresse dans les yeux à quelques reprises pour s’assurer que ce qu’il disait faisait du sens.
-J’étais fils du gardien de la tribu. Mon père est tombé gravement malade et c’est le sabot en second qui le remplaçait. Ça a duré des cycles. Étant son seul fils, j’étais destiné à prendre sa place à la tête du clan, mais seulement à son décès. Quand son état a empiré, son second avait pris goût à son rang et m’a chassé, avec ses fils, de la tribu, avant même que mon père retourne à la terre.
Il n’hésitait pas au choix de ses mots, mais ça n’avait rien de surprenant puisqu’il les avait déjà racontés dans le même ordre. Ce mensonge fonctionnait assez bien avec les lycanthropes qui vivaient parfois les mêmes conflits au sein de leur meute. Qui sait, il pourrait finir lui-même par y croire un jour. Cependant, il avait oublié que plus tôt dans la journée, alors que le soleil se trouvait encore près de son zénith, il avait dit à la centauresse avoir quitté son clan pour des raisons proches des siennes, c’est-à-dire de façon volontaire pour fuir une vie qui ne lui plaisait pas. Il avait dit cela dans l’empressement, pour ne pas avoir à détailler ses mensonges. Mais elle aurait peut-être, par chance, oublié elle aussi. Elle supposerait que son histoire explique sa difficulté à donner sa confiance aux individus de sa race. Le Tonnerre assoupi trouvait que la honte de mentir était de loin moins forte que la honte de ce qui était réellement advenu. Enchaînant le plus vite possible, pour ne pas laisser à son interlocutrice le temps de réfléchir à son histoire, il revint sur ce qu’elle avait dit :
-Vous avez de la chance d’avoir un frère… qui tienne à vous. Ce n’est pas lui… que vous avez fui, peut-être devriez-vous le retrouver.
Il prit une petite poignée de baies dans une main et se mit à les manger, une par une.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Sam 7 Déc 2013 - 19:29 | |
| Melira était déçu et pour le première fois depuis le début de leur rencontre, son si charmant sourire s'effaça, fondant comme la neige au soleil des premières douceur printanières. Elle cessa de manger les fruits et se dit même qu'elle devrait partir, qu’être auprès d'un menteur comme lui n'allait lui attirer que des ennuis. Quelle déception pour Melira, elle qui pensait pouvoir se faire un ami faute d’être un compagnon, voila qu'elle découvrait qu'il était capable de mentir. Elle termina donc sa fraise du moment, le fixant durement. Que faire, devait t'elle partir sans un mot, devait elle s'emporter, tant pis si elle se prenait un coup? Et d'un coup, elle eut une façon de penser différente. Peut être que cela lui faisait trop mal de dire la vérité? Qu'est ce qui pouvais être aussi douloureux pour qu'il réponde par un mensonge a sa franchise?
* Tu sais...si tu n'as pas confiance en moi tu peut me le dire. Je pense que tu es un centaure intelligent, que tu sais qu'une action peut engendrer certaines conséquences. C'est donc cela ta raison personnelle pour être partit de ton clan, parce qu'on t'a botté hors de celui ci? Pourquoi me ment tu? Je pensait être ton amie a défaut d’être ta compagne, me suis je trompée? Pourquoi me mentir alors que j'ai été franche avec toi? La seule raison que je vois, c'est que la raison t'es trop douloureuse pour que tu consentes a en parler. Si c'est cela Dertar, dis le moi mais ne me ment pas s'il te plait. * |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mar 10 Déc 2013 - 5:35 | |
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Au cœur de la forêt du Crépuscule, sous les lourds rameaux d’un marronnier, l’ambiance avait soudainement changée du tout au tout entre les deux centaures. Les oiseaux n’avaient pourtant pas cessé de gazouiller, ni le vent de souffler au-dessus de la canopée. Le monde était toujours le même, mais une erreur de plus avait été réalisée. Dertar ne savait toujours pas s’il devait être surpris de la réaction de la jeune femme. Entendre son prénom de sa bouche le paralysa davantage. Comment avait-il pu présumer qu’elle croirait à ses fabulations, elle qu’il considérait comme la messagère de Sên depuis leur mystérieuse rencontre? Il l’avait clairement sous-estimée s’il avait cru qu’elle se ferait prendre au piège comme d’autres. Pourtant, il était loin de se douter que le fait d’avoir confiance en lui pour avoir répété cette histoire des dizaines de fois le trahissait justement, sans compter qu’il n’avait pas autant regardé la centauresse dans les yeux au cours de la journée. Qu’est-ce qu’il aurait donné pour une cruche d’alcool bien fort! De toute façon, même la vérité ne saurait effacer ce mensonge mis à découvert.
Maintenant que Melira le sermonnait, Dertar se rendit compte que l’opinion qu’elle avait de lui lui importait beaucoup, sans savoir si c’était dû au fait qu’elle était de la même race ou à l’estime qu’il avait pour une femme si proche de cette nature qui les a engendrés. Une bouffée de culpabilité le submergea, mais comment aurait-il pu faire autrement que de mentir? La déception qu’elle aurait de connaître la véritable histoire ne serait-elle pas encore pire que celle de savoir qu’il ment? Si les traits du centaure avaient pu être plus sérieux qu’ils ne l’étaient déjà en permanence, ils le seraient alors. D’un mouvement rapide, le Tonnerre assoupi tourna le dos à son interlocutrice et fit quatre pas pour s’en éloigner. Il posa la paume de sa main droite sur ses yeux fermés, appuyant de son pouce et son majeur sur ses tempes. Il ne lui avait pas tourné le dos pour être impoli, mais le regard accusateur de la jeune femme l’empêchait de réfléchir. Il était inutile d’insister sur son mensonge. Il avait encore déçu la jeune femme, mais doutait qu’elle puisse en accepter la gravité. Il mit quelques instants avant de se retourner, mais resta un peu en retrait. Ses sourcils semblaient figés dans une position des plus froncées tandis qu’il observait Melira, mais quand il ouvrit la bouche, ce fut une voix douce et dénuée de toute sévérité qui en échappa. On aurait dit le souffle du vent si elle n’avait pas été aussi saccadée. Il se mit même à tutoyer son interlocutrice, chose qu’il ne se souvenait pas avoir fait depuis presqu’autant d’années que son expulsion de la tribu des Pacifiques.
-La couleur de la vérité… n’est pas aussi séduisante… Ce que j’ai fait pour me retrouver ici est… impardonnable. Je veux bien être ton ami… mais toi, le voudrais-tu encore? Tu sais autant que moi quelles actions… peuvent mener à une… exclusion d’un clan. Maintenant, pense à la pire d’entre elles et tu sauras pourquoi je suis incapable de partager mon passé… surtout avec ceux en qui… j’ai confiance… justement.
Il prit une pause, baissant les yeux vers les sabots de Melira. Il parlait rarement autant et avait besoin de reprendre son souffle alors que son cœur ralentissait son tiraillement dans sa poitrine. Ce genre de complications dans les relations interpersonnelles le rendait nerveux, bien que son visage ne laissait paraître qu’une relative insensibilité peu compatible à la voix pondérée qu’il avait empruntée. Cependant, elle reprit soudainement son timbre rauque et ses paroles retrouvèrent les politesses dont il avait l’habitude.
-Vous comprenez à présent pourquoi… il m’est impossible de retourner dans une… tribu et que je vis seul depuis plus de six ans. Je doute que Sên m’ait honorée de son… omniprésence depuis et… si la nature pouvait être… rancunière envers ses enfants… elle aurait toutes les raisons de me vouloir du mal aujourd’hui.
Si seuls les faibles mentent, et bien soit. Mais mentir était tellement moins douloureux quand on le croyait et cela lui permettait de préserver son amour-propre. Dire ne serait-ce qu’une partie de la vérité lui était si cruel qu’il se demanda pourquoi il ne s’était pas enfui au galop. Peut-être qu’il espérait être en partie pardonné par la jeune femme et ainsi de Sên par son entremise. Il continua sur le même ton, mais avec une légère étincelle dans son regard fuyant :
-Un nouvel espoir s’est présenté à moi il y a peu… et j’entreprendrai bientôt un voyage avec des aventuriers d’autres races. Je croyais que cette aventure… me permettrait de laisser le passé derrière moi… mais comment s’il fait partie de moi?
Espérant qu’elle l’honore de ses valeureux conseils, il avait senti la nécessité d’ajouter ces quelques mots. Il avait laissé une certaine distance entre eux deux, mais se prit à souhaiter qu’elle réinstaure cette proximité qu’il avait tant craint auparavant, confirmant qu’elle ne lui en voulait pas autant qu’il se l’imaginait.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Ven 10 Jan 2014 - 1:01 | |
| Melira l’écouta paisiblement, le laissant finir avant de fermer les yeux. Être son ami...voila qui la réjouissait beaucoup, il était toujours bon d'avoir des gens sur qui compter, même si ce n'est pour le moment qu'une amitié naissante. Elle en était si heureuse qu'elle lui pardonna de suite son mensonge. Sans se précipité, un pas après l'autre, elle revint vers lui, au plus près, leurs bustes se touchant presque. Avec la délicatesse dont elle avait coutume, elle l'enlaça tendrement dans ses bras, le serrant doucement contre elle. Et d'une voix tout aussi douce que ce câlin, elle lui répondit. * Alors soyons ami. Je te mentirai si je niait avoir espérer plus mais j'ai appris de la Nature a ne jamais demander le meilleur mais a accepter ce que l'on veut bien me donner avec humilité et reconnaissance. Cela te concerne aussi Dertar. Ton passé fait partie de toi, cela ne peut t’être enlever et ne dois pas l’être car tu en perdrais ton identité. Si tu n'avais pas fait cette faute, penses tu que nous nous serions rencontrer et que notre amitié existerais? * Le laissant méditer sur sa réponse, la jeune centauresse l'enserra un peu plus fort, comme pour puiser un certain réconfort ou un besoin criant d'affection. Sa famille lui manquait tellement, plus largement, tout ceux qui avait compter un tant soit peu pour elle lui manquait aussi. Cette situation devenait de plus en plus invivable au fil des semaines et sa rencontre avec Dertar semblait avoir réveiller sa peine. Son regard fut donc embuer de larme lorsqu'elle lui demanda. * Au fait Dertar...d'où te vient ce surnom de Tonnerre Assoupi? Et si un jour, je venais a retourner dans mon clan, cela te tenterait t'il d'essayer de l’intégrer? Ils sont très compréhensif, je suis sur qu'ils voudront bien te donner une chance.* |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Lun 20 Jan 2014 - 3:11 | |
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Ainsi que le Tonnerre assoupi l’avait souhaité, l’attrayante jeune centauresse dissipa la distance entre les deux expatriés et malgré sa crainte de représailles, le calme était manifestement revenu en plus du sang qui avait repris ses palpitations régulières dans son corps équestre. Mais comment pouvait-elle s’approcher sans scrupule après les confidences qu’il venait de lui faire? Il avait pourtant été assez limpide sur la gravité de ses actions passées tout en évitant les détails, sans compter que lui-même ne savait plus jusqu’où il pouvait aller quand la colère le submergeait et l’aveuglait. Lorsqu’elle fut assez près pour que sa fragrance naturelle emplisse les poumons de Dertar, ce dernier leva les yeux vers la jeune femme dans l’espoir d’interpréter ses sentiments face aux aveux qu’il lui avait révélés malgré lui, mais ses pupilles oscillaient sous l’effort de devoir soutenir son regard. Il comprenait que ce puisse être inquiétant d’apprendre qu’une personne pouvait devenir violente physiquement ou verbalement à tout moment quand une parole ou un événement de trop venait sortir la rivière de son lit. Il resta paralysé lorsque Melira franchi la distance minime qui les séparait pour l’enlacer sans hésiter. Les bras en suspension autour du corps délicat et fort à la fois, le centaure était déstabilisé par tant d’affection non mérité. Elle fit magiquement disparaître toutes les angoisses qu’elle venait de lui causer en démasquant ses mensonges. Il mit quelques secondes pour se détendre et enfin l’envelopper de sa musculature digne d’un centaure en bonne forme physique. Partageant toute la chaleur que peuvent posséder deux êtres solitaires, le centaure eu un soudain sentiment d’appartenance qu’il n’avait pas éprouvé depuis son départ de la tribu des Pacifiques. Elle semblait déjà tenir à lui, mais elle ne pouvait savoir comment il était difficile à vivre. Il était déjà possessif de ce qui ne lui appartenait pas. Se lier à une femme serait désastreux et il le savait, même s’il rêvait qu’il en soit autrement, il ne pouvait changer sa nature. Mais à cet instant précis, il se sentait mieux que jamais. Comme si tout ce qu’il avait pu faire ou penser n’avait plus d’importance, car cette jeune femme dans ses bras lui pardonnait ses erreurs sans sermon.
La jeune femme confirma en paroles ce qu’elle avait exprimé en l’enlaçant. Avec cette proximité, il pouvait sentir son souffle sur sa peau. Elle acceptait son amitié. Ils étaient de la même race, mais arboraient tant de différences. Elle si prête à donner sa confiance au premier venu malgré ses mensonges, et lui si méfiant malgré l’honnêteté de son interlocutrice. Lorsqu’elle reprit parole, sa voix était changée, quelque chose semblait la tracasser, mais Dertar ne devinait pas que comme lui, sa famille lui manquait. Cependant, sa tribu à elle l’attendait les bras ouverts.
Melira demanda au Tonnerre assoupi la signification de son surnom. Bien que son pseudonyme le gênait depuis qu’il s’était tout à fait concrétisé, il n’avait cessé de l’annoncer en se présentant. Il savait maintenant qu’il devait quelque chose à cette femme franche et vraie. C’est pourquoi il n’hésita pas à lui répondre.
- Les orages sont rares. Le tonnerre attend d’avoir assez… d’énergie pour éclater sans prévenir. J’étais un jeune homme paisible qui accumulait… les ressentiments sans répliquer… jusqu’à ce que ma colère… n’éclate sur une seule personne… à la fois. Je n’ai pas la… prétention de croire que j’ai changé, mais ma… tolérance s’est certainement améliorée depuis. «Quand le tonnerre dort, vaut mieux ne pas le réveiller»… disaient ceux de mon âge. Ça avait le don de me… dresser le poil sur le dos… et ils le savaient.
Il fit une pause pour avaler sa salive. Ces souvenirs, aussi pénibles soient-ils, il aurait préféré les revivre en boucle que de se retrouver seul pour le restant de sa vie. Serrant la jeune femme lui aussi un peu plus fort et fermant les yeux pour mieux se concentrer, il ajouta dans un murmure:
-Je n’étais pas toujours… compatible avec la morale des Pacifiques. Comment le serais-je… avec ta tribu? Que leur dirais-je lorsqu’ils… me poseront les mêmes questions que toi? Je ne peux rêver mieux… que de retrouver une tribu… mais je ne m’en sens plus capable… pour le moment. Le matin arrivé où je… mériterai la vie dont tu me parles, le tonnerre ne… grondera plus au fond de moi et je… ne serai plus pour en écouter son silence. Mais si Sên le souhaite… nous nous retrouverons un jour… avant que le dernier ne survienne.
Le centaure desserra son étreinte, sachant que sa réponse devait décevoir la belle, mais ne pouvant progresser contre sa propre nature. Ouvrant les yeux, il remarqua que le soir chassait lentement le jour, troquant le chant des oiseaux pour le coassement des rainettes. À présent qu’il se sentait mieux auprès d’elle, il ne saurait refuser de passer au moins cette nuit dans sa réconfortante aura.
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Lun 10 Fév 2014 - 15:46 | |
| C'est vrai que le temps venait de passer si vite, la nuit venait de tomber, douce et paisible, comme le voile noir d'une veuve éploré. Le ciel clair laissait a la vue des deux centaures des étoiles par centaines. Melira, sur un coin de terre sèche, avait allumé un petit feu entourer de pierre pour éviter une propagation aux plantes alentours. Quelques phalènes s'agitaient au dessus des flammes, jouant pour le coup vraiment avec ce feu qui les attiraient irrésistiblement. Pendant qu'elle lisait la course des étoiles dans le ciel, pratique qui, selon certains, permettait de voir l'avenir général du monde, Melira essayait de faire le calme en soi, après avoir faillit fondre en larme. Elle sentait, comme la montée des eaux après des pluies terribles, qu'elle ne pouvait plus vivre toute seule ainsi, que son clan lui manquait beaucoup trop. Mais allait t'on l'accueillir, allait t'on accepter son retour alors qu'elle était partit sans prévenir personne? Et surtout, si elle revenait, allait t'elle devoir se marier avec cet étalon noir ou ce dernier n'avait t'il pas eut la patience et était parti voir ailleurs? Quelle situation cruelle en fait. Une sorte de chantage affectif, si elle voulait revoir sa famille, elle allait sans doute devoir se marier contrainte et forcée. Elle se rendit compte qu'emportée par ses pensées, elle s'était mise a dessiner du doigt sur le sol. Elle regarda alors Dertar qui lui aussi était seul dans la vie. Elle considéra un moment ses doutes quand a ce qu'il intègre son clan.
* Dertar, ton clan avait beau être pacifique, le notre l'est aussi. Cependant, nous conservons un certain art guerrier qui nous permet de nous défendre quand il le faut sans hésitation d'avoir recours a la force. Ton expérience du combat nous serait profitable, tu pourrais apprendre d'autres méthodes, ainsi, tu pourras te sentir utile, former les jeunes et peu a peu, ton sentiment de culpabilité s'effacera, heureux que tu sera de prodiguer des techniques qui amélioreront la survie des membres du clan. Quand a moi...quand a moi je pense que le moment est venu de retrouver les miens. La solitude me pèse trop et cela devient dangereux émotionnellement parlant. Je ne vais pas te forcer a m'accompagner, cela serait trop rapide, prends le temps d'y réfléchir, j'en parlerai au miens mais ils seront de toute façon ravis de te rencontrer, quelque soit leurs décisions.* |
| | | Dertar Émérisque Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mar 18 Fév 2014 - 5:20 | |
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La nuit tombe si vite quand l’épais feuillage arboricole filtre les derniers rayons du jour ayant percuté la stratosphère pour revenir illuminer la surface du petit Monde. Quand les étoiles apparurent dans le ciel dénudé à travers les arbres revêtus de leurs ramures magnifiquement ornées, un silence d’admiration s’installa entre les deux équidés. Loin d’être lourd, ce silence rappelait que les centaures de tous âges continuaient de s’émerveiller devant la beauté des créations divines. Moins on comprenait le monde, plus merveilleux il en était. Dertar avait entendu dire au cours de son enfance que les étoiles étaient les feux de camp de chaque famille passée dans l’autre monde. Puisque le passé se répète sans cesse, infatigable, il semblerait qu’on pouvait également y lire l’avenir, mais c’était surtout la spécialité des crins mystiques.
Le regard du Tonnerre assoupi s’échappait dans la voûte étoilée. Ils étaient si petits. Les choix qu’il pouvait faire avaient si peu d’impact sur ce monde qu’il aurait aussi bien pu suivre cette centauresse splendide où il lui plairait. Qu’est-ce qui l’empêchait de le faire? La crainte du rejet par sa tribu n’y était pas pour tout. Il y avait autre chose. Il y avait toujours autre chose.
Dertar assista la belle pour la préparation du feu en allant chercher du bois, ce qui n’était pas chose facile tant la nature était fertile. Les branches cassées pourrissaient à une vitesse ahurissante au sol. Une feuille tombée était rapidement prise en charge par le cycle du carbone, libérant les nutriments qu’elle n’avait qu’empruntés pour nourrir le cycle de la vie. Leur tour viendrait un jour. Le centaure vagabond revint pourtant avec de nombreuses branches et des morceaux d’écorce qui n’avaient pas encore été envahis par les mousses ou les mycètes. Il remarqua à son retour dans la pénombre un peuplier et un merisier qui s’enlaçaient depuis certainement une cinquantaine d’années et autant à venir. Avaient-ils bien choisi leur cavalière?
Dertar s’installa sur l’humus près du feu, les pattes antérieures étirées devant lui. Voyant le bandage à sa patte presque guérie, il pensa un moment à Lolia et à ses projets d’aventure sur l’île qui lui était inconnue. Il avait un but, alors pourquoi tant de mélancolie? Il n’était pas le seul à ressentir la solitude et était le mieux placé pour comprendre la jeune femme qui se trouvait près de lui, tout aussi perdue dans ses pensées jusqu’à ce qu’elle reprenne parole.
Elle lui proposait d’enseigner la survie à son clan. Lui, un professeur? Il n’avait jamais été l’élève le plus studieux. Sinon, il aurait appris à suivre les normes de son clan et ne se serait pas retrouvé seul. Si seul. L’instinct était-il un savoir qui s’enseigne? Il ne s’était pas rendu compte qu’après toutes ces années il en avait beaucoup appris sur le camouflage, la défense, la fuite et la chasse. Après tout, peut-être ne s’était-il pas uniquement instruit sur la solitude, la peur, la nostalgie et le regret. Les paroles de Melira le confrontaient à ce qu’il avait toujours souhaité depuis son expatriation et qu’il n’avait plus la force d’accepter après toutes ces années. Plus la force d’être heureux.
Elle aborda ensuite la solitude qui la pesait. Ce sentiment si ambigu. Autant on peut le mépriser qu’on ne peut plus s’en défaire et on le recherche dans les moments de faiblesse. Aussi douloureux soit-il et intolérable à long terme, il devenait une habitude de laquelle on ne pouvait plus se séparer. Réconfortante mélancolie. Haine égocentrée. Une sorte de drogue désagréable qu’il vaut mieux ne jamais tenter si on ne veut pas en devenir l’esclave. Se retrouver dans les tavernes n’était qu’une tentative ridicule de casser cette solitude omniprésente. Pour les centaures, ce n’était qu’avec un clan qu’on pouvait se sentir un peu moins seul, un peu plus à sa place. Dertar apprécia que Melira n’insiste pas davantage et lui laisse le temps de mijoter son offre, car quand on le pressait trop, la seule réponse qu’on pouvait en tirer était toujours «non».
Le centaure fixait les flammes dansantes du feu. Il avait écouté attentivement son interlocutrice, mais semblait absent à présent. Soudain, dans le calme de la nuit, un léger bruissement d’ailes se fit entendre malgré le chant lointain des rainettes, tirant Dertar de ses rêvasseries. Fouillant brièvement du regard la pénombre les entourant, ses yeux s’arrêtèrent sur une petite forme colorée au-dessus d’une branche basse, à la lueur du feu. Tout près de Melira, une fée d’Ephaëlya regardait les deux équidés sans broncher. Il n’était pas un crin mystique pour interpréter la venue de cette fée, mais il savait que cette créature portait chance et ne pouvait être que de bon augure.
-Je croyais qu’elles étaient diurnes… La vois-tu aussi?
Sa voix n’avait été qu’un murmure et il n’osait pas bouger de peur de la faire fuir. Les couleurs de la créature étaient magnifiques et la lueur du feu formait un halo autour d’elle. Mais qu'est-ce que sa présence pouvait bien vouloir dire?
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| | | Melira Caylist Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Comme une fleur sans ses racines ? ( Dertar ) [En cours] Mer 16 Avr 2014 - 23:35 | |
| * Oui Dertar, je la vois aussi *
Voir une de ses fées, elle le savait aussi, était un signe de chance. Pour Melira, c'était sujet a interprétation. De quelle chance parlais t'on? De sa décision de retourner auprès des siens? Qu'elle y serai bien accueillit, qu'on lui aurait tout pardonné et que son retour était suffisant pour faire le bonheur de tous? Est ce que la chance concernait sa rencontre avec Dertar? Signe de chance de l'avoir rencontré, signe que peut etre, il était l’époux qu'elle cherchait?
Elle prit très lentement sa flute, l'approchant de sa bouche pour en jouer et attiré la fée. C'était une créature de fête et de rire, qui est attiré par le rire et les mélodies, si elle en jouait, peut être viendrait t'elle se poser sur son dos équin. Mais elle devais choisir le bon air; Melira en connaissait plein. Elle en choisit un que l'on jouait dans son clan pour les jours de mariage. Les premières notes étaient douce et grave. Puis elles se livraient a une sorte de poursuite, comme deux hirondelles faisant la course.
Et pendant toute la musique, la petite fée écouta les yeux fermées, dodelinant de la tête comme si cela lui évoquait des choses. Elle finit au bout de trois minutes par décoller , voletant de ses belles ailes vers eux. Elle se posa alors sur le dos de Dertar car il était tout proche de la flute et juste a la bonne hauteur. Melira savait qu'au moment où elle cesserait de jouer, elle ne resterait que quelque seconde avant de partir. Et c'est ce qui se passa lorsque l'air fut terminer. Elle s'en alla en les regardant, les remerciant pour ce moment partagé.
( On cloture au prochain tour? )
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