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Riv An'jer Ephaëlyen débutant
Messages : 97 Métier : Chasseuse Age du personnage : 30 Alignement : Neutre/Loyale Ennemis : Ce monde inconnu.
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| Sujet: Une famille ? [En cours] Mar 23 Juil 2013 - 1:35 | |
| Une famille ? Trois longues années s’étaient écoulées depuis que la petite Riv avait fait s’embraser sa maison, brûlant vif ses parents pris au piège des murs enflammés. Partie pour retrouver cette famille qu’elle ne connaissait pas, la jeune louve allait trouver bien plus qu’elle ne pouvait penser en quittant Ardamir.« Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça. C’est une histoire très personnelle et je doute que vous puissiez réellement comprendre ce qui m’est arrivé durant cette étape de ma vie mais puisque vous me le demandez, alors je vais tout vous expliquer. Forte de mon ignorance et de mon impétuosité, surement aussi de cette peur qui me tiraillait, j’ai donc décidé de tout quitter, de laisser derrière moi tout ce que ma vie avait été jusqu’à présent et de suivre ma destiné. Je ne connaissais nullement Thaodia, jamais je n’avais vu de carte de cette contrée. La seule chose que je savais était que plusieurs meutes de Lycans se partageaient la région. Je n’en savais pas plus sur les meutes, hormis le fait que certaines étaient plus belliqueuses que d’autres. C’est pour cela que, lorsque j’ai pénétré le territoire de mes ancêtres, je n’ai pas su où aller et me suis rapidement perdue. La forêt où je me trouvais n’était sans commune mesure avec tout ce que je pouvais connaître du milieu forestier d’Evanya. Ici, tous les arbres semblaient morts. Ils étaient nus, leur écorce dessinant sur les troncs des visages aux expressions toutes plus angoissantes les unes que les autres. Le plus terrible était que ces visages torturés paraissaient chanter une funeste complainte alors que le vent se faufilait entre leurs branches qui s’emmêlaient en amas chaotique de bois et de feuilles mortes.
Une chose était sûre, ce n’était pas l’atmosphère de cette forêt qui allait m’apaiser. En plus de cela, je me perdis, mon pauvre sens de l’orientation étant incapable de distinguer dans quelle direction je me dirigeais alors, les arbres venant cacher le ciel de leurs immondes tentacule de bois. Je me souviens avoir trébuché sur une racine apparente. Une immense jambe qui serpentait sur le sol sans jamais retourner sous la terre. A plat ventre sur le parterre feuillu, à bout de force, je me suis laissée aller. Il faut dire que j’étais encore à fleur de peau après les derniers évènements qui s’étaient produits autour de moi. J’ai pleuré Sên qu’elle me vienne en aide, j’ai prié de toutes mes forces, serrant mes paumes tellement fort que ma peau s’est ouverte pour laisser couler un mince filet de sang. J’ai appelé aussi fort que je pouvais, faisant résonner en échos dans toute la forêt mon désespoir. Mais jamais aucune réponse ne m’est parvenue. Je suis restée sur le sol, m’allongeant sur le matelas de feuilles morte, laissant s’échapper de mes paupières une larme solitaire qui allait s’écraser dans un bruissement de feuilles. A cet instant, j’ai pensé que c’était la fin. Que ma vie s’arrêterait là. Etrangement, ce n’est pas pour cela que je pleurais le plus. Je n’étais pas triste de mourir. J’en voulais terriblement à Sên de me faire souffrir de la sorte, mais, incapable de contrôler ce flux d’émotions, ma colère s’est transformée en tristesse.
Je ne sais combien de temps je suis restée allongée. Mourir devrait me prendre quelque temps, mais je m’y faisais. Je mourrai de soif, un moment ou un autre. Si Sên voulait ma mort, que pouvais-je faire, moi, simple mortelle ? Je fermais les yeux pour les rouvrir plus tard, sans n’avoir aucune notion de l’aube ou du crépuscule. Je me réveillais en frissonnant, tous les poils de mon corps se dressant au contact du vent glacé qui me transperçait, était-ce déjà ma Mort qui m’enveloppait ? Je ne m’en souciais aucunement, attendant sagement que mon heure ait sonnée.
Je sombrais doucement pour mon dernier sommeil. Tandis que mes pensées s’embrumaient, mes sens se sont réveillés comme un seul homme et, sans réfléchir, je me suis redressée. Un craquement sur les feuilles mortes et une odeur de nourriture enivrante m’indiquèrent la présence d’une proie. Bien sûr, je n’avais nullement envie de courir après ce repas qui me serait salvateur, mais contre mon gré, mes jambes me soulevèrent et me guidèrent sur la piste de ce gibier encore invisible. Quand je l’ai aperçu, enfin, ce petit faon esseulé, j’ai senti mon cœur accélérer la cadence, mes babines saliver et ma vue s’acérer. Sans m’en rendre compte, je me lançais à sa poursuite, courant comme je le pouvais en évitant les racines sournoises qui tentaient de m’arrêter, écartant de la main les branches qui seraient venues me lacérer le visage. Je ne voulais pas courir, je ne voulais pas le suivre et pourtant, c’était plus fort que moi. Cependant, malgré toute l’agilité que je révélais, le faon ne me laissait gagner de terrain, sans me distancer suffisamment pour que je puisse abandonner la chasse. Il semblait vouloir que je le suive. Il affait éveillé tous mes sens de bête juste ce qu’il fallait pour que j’entre dans une sorte de transe carnassière. Nous traversâmes la forêt, en long, en large et même en travers, jusqu’à ce que le faon stoppe sa course. Je ralentissais alors l’allure, m’immobilisant à quelques mètres de lui. Les arbres décrépits avaient laissé place à une prairie accueillante. Peut-être qu’elle ne l’était pas autant que je l’imaginais, mais à côté de cette forêt, je crois que n’importe quel endroit me serait apparu accueillant en réalité. Hébétée par ce qui venait de m’arriver, je suis restée un temps statique, esquissant un rictus parasite avant de rire, mêlant à mes éclats de voix quelques larmes de souffrance. Sans comprendre ce que je faisais, je me suis retrouvée à genoux, priant Anushka, la déesse de mes ancêtres que j’avais toujours ignorée, la remerciant de m’avoir envoyé l’un de ses enfants pour me guider et me sortir de ce sombre trépas. J’ai demandé pardon à la déesse, je lui ai demandé où est ce que je pourrai retrouver mes parents. Je l’ai suppliée par des prières que j’ignorais moi-même. Mais elle m’a répondu. En face de moi, le faon s’est retourné pour plonger ses deux yeux noirs dans les miens et me parler. Je n’ai pas tout de suite réalisé quel miracle était en train de se produire, que j’étais capable de l’entendre comme s’il s’exprimait à moi en elfique. Mais lorsque j’ai réalisé, la stupeur m’a pétrifiée et je l’ai écouté sagement, sans dire mot.
-«Fille d’Anushka, ne t’en fais pas. Ta mère veille sur toi comme à ton premier jour, depuis qu’elle t’a enfantée. Elle est la déesse de tous les Lycans sur qui elle veille, tu en fais partie. Tu seras sous la protection de ta mère jusqu’à ta mort, mais pas avant qu’elle-même ne décide que le moment soit venu, Riv. Maintenant, passe ton chemin, marche vers le sud.»
Le faon s’est évaporé dans la forêt, se retournant de là d’où il m’avait tiré. Depuis ce jour, Anushka me parle. Quand je dors ou bien quand je ferme les yeux, elle est toujours à l’écoute de mes prières. Elle veille sur moi et me guide, comme lorsqu’elle m’apprit à devenir une vraie Lycane durant ces trois années d’errance sur les terres de Thaodia. Elle m’apprit à contrôler la bête qui est en moi malgré ma peur de faire mal. Elle m’apprit à maîtriser ce pouvoir qui coulait dans mes veines et qui me terrifiait depuis l’incendie.
...
Un jour, au petit matin, elle me dit de rejoindre une meute de Lycans qui se trouvait non loin de ma position. Je me dirigeais donc vers la Grotte de Grinak le Sanguinaire. Je ne raconterai pas mon périple, trop ennuyeux pour être conté. J’ai simplement marché, m’arrêtant pour dormir ou pour manger le fruit d’une chasse que ma mère m’accordait. Après plusieurs cycles, je suis donc arrivée. J’ai trouvé la meute de Sang-Chaud. Une immense muraille de pierre marquait l’entrée de la cité. Accolées à cette dernière, deux tours de guet trônaient fièrement, surveillant l’immense porte. Un homme posté dans l’une des tours me demanda ce que je faisais là et qui j’étais. Je lui ai simplement répondu que j’étais Riv, fille d’Anushka et que j’étais sur les terres de Sang-Chaud parce qu’elle me l’avait demandé. Un temps désarçonné, l’homme demanda l’ouverture de la porte qui laissa place à un comité d’accueil. Plusieurs Lycans se trouvaient là, scrutant mon arrivée. Intimidée et méfiante de ce que je savais sur les meutes de Lycans et sur Grinak le Sanguinaire, je restais sur le pas des portes de bois, annonçant simplement mon arrivée d’une voix mal assurée d’où l’on pouvait discerner la peur de cet inconnu qui se trouvait quelques mètres devant moi.
-« Je suis Riv, fille d’Anushka. Je suis venu pour rejoindre la meute de Sang-Chaud… Je… C’est ma mère qui m’envoie ici. »
Je n’avais pas d’arme, je commençais à fatiguer de mes années d’errance. Je ne désirais qu’une chose, qu’ils me laissent accomplir ce que ma mère m’avait conseillé. La façon dont ils m’avaient ouvert leurs portes aurait dû me rassurer et pourtant, je ne me sentais pas tranquille. C’était la toute première fois que je voyais d’autres… Lycans, comme moi. Si Mère m’avait dit que je trouverais une famille ici, je la croyais mais cette famille que je cherchais, voudrait-elle de moi ? J’avais beau avoir une confiance aveugle pour Anushka, je ne pouvais m’empêcher de penser au pire. »Finalement, Riv était face à ce qu’elle espérait être sa nouvelle famille. Anushka, sa mère et mère de tous les Lycans lui avait promis qu’elle trouverait à Sang-Chaud cette famille dont elle rêvait. Mais la méfiance de la jeune louve l’empêchait de se réjouir de l’instant. Elle restait statufiée à l’extérieur de la cité, cherchant du regard un élément qui pourrait la terrifier et lui faire faire demi-tour pour de bon. Même si l’idée de voir des gens comme elle la réconfortait, se trouver devant pareil nombre de ses semblables la rendait nerveuse au possible. - Spoiler:
Je ne savais pas bien comment était construite la cité alors j'ai improvisé. Si quoi que ce soit, n'hésite pas à MP :)Mais je pense que ce serait une bonne idée dans les descriptions de donner l'aspect extérieur de la cité de Sang Chaud
Dernière édition par Riv An'jer le Jeu 25 Juil 2013 - 2:40, édité 1 fois |
| | | Elënna Betràyëd Chef de Meute de Sang-Chaud
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Mer 24 Juil 2013 - 0:53 | |
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LE FARDEAU SUPPORTÉ EN GROUPE EST UNE PLUME." Rien ne dure toujours, nous sommes voués à la nouveauté... "
La journée avait commencé depuis maintenant plusieurs heures et le soleil brillait déjà haut dans le ciel de Thaodia. La contrée lycanne était baignée dans une lumière étonnante. De temps en temps, des ombres passaient sur le monde alors que quelques nuages parsemaient l’étendue bleue que formait le ciel. Depuis quelques semaines, le temps était clément et la chaleur bien présente. D’ici plusieurs heures, la température pesante referait son retour. Cela faisait bien trop longtemps que la météo était merveilleuse. D’ailleurs, l’air était lourd et l’orage ne saurait tarder. La nuit prochaine, il éclaterait certainement…
Elënna était assise sur une des terrasses du Palais de Limikkin. Les rayons du soleil tapaient déjà fort mais la chef de meute ne bougeait pas. En effet, les jambes croisées et le visage penché sur la table, elle semblait totalement absorbée par ce qu’elle faisait. Son regard filait sur les lignes du livre qu’elle lisait. Depuis plusieurs années, les chefs de la meute de Sang-Chaud écrivaient dans un bouquin. Ils ne racontaient pas leur vie, mais bien celle de cette famille que les lycans étaient. Les évènements importants et les moments marquants de la meute étaient retranscrits avec le point de vue des têtes de la hiérarchie. Tout était passionnant. La jeune femme était une nouvelle chef et n’avait jamais eu d’expérience dans l’autorité ou autre. Ces écrits lui permettaient de se sentir plus à l’aise avec ces loups, de savoir comment réagir dans plusieurs situations qui pouvaient arriver. Pourtant, Elen restait tout-de-même différente des chefs précédents. Elle ne voulait pas avoir cette réputation autoritaire qu’avaient eue les précédents.
Plus les minutes passaient, plus la belle était absorbée par ceux que racontaient les anciens. Celle qui l’intéressait le plus était devenue chef il y a seulement quelques temps : Emilie Spaärk. Elle semblait avoir la même vision des choses qu’elle mais à priori, elle n’était pas restée chef longtemps. Pourquoi ? Rien n’était écrit. Après tout, ce n’était pas le journal intime de la fameuse Emilie. Devait-elle écrire dans ce livre elle aussi ? Normalement oui, mais que pouvait-elle bien dire ? Chaque chef avait écrit pour aider les futures têtes de la meute. Conseils, situations et avis étaient recensés. Pour le moment, Elënna n’avait rien à dire, tout se passait tellement bien. Elle était heureuse et voulait que sa meute vive le plus paisiblement possible. Relevant doucement la tête sur la ville, la louve afficha un sourire serein.
Le silence était rassurant. Seuls les bruits des lycans du village résonnaient plus bas. Le palais était légèrement surélevé. D’ailleurs, les voix se firent plus nombreuses et plus pressantes. Elënna fronça ses sourcils alors que quelqu’un déboulait sur la terrasse tranquille. Légèrement essoufflée, le jeune homme était un des lycans des Sang-Chauds qui était né ici. Alors que la chef l’interrogeait du regard, le blondinet prit rapidement la parole, reprenant son souffle l’espace de quelques secondes.
" Il y a quelqu’un… A l’entrée… Les autres… Ils vous attendent pour savoir… "
La chef de meute haussa un sourcil, invitant le jeune homme à s’asseoir avant qu’elle file à son tour. D’un pas rapide, la jeune femme emprunta plusieurs couloirs de la grande bâtisse, pivotant à chaque virage. Cela faisait longtemps que la meute n’avait pas reçu de la visite et les lycans devaient être méfiants. Après tout, avec la guerre qui avait éclaté entre les elfes et les lycans, il y avait de quoi être sur ses gardes. Il fallait juste espérer que les petits loups ne se montreraient pas trop menaçants. La vie de la meute n’avait pas été rose avant l’arrivée d’Elen, alors elle ne leur en voudrait pas. Bien vite, elle sortit du Palais du Limikkin, avançant rapidement pour gagner la place centrale et l’entrée du camp.
Un groupe de petits lycans se tenaient là, faisant face à une nouvelle venue. L’odeur de la louve imprégnait l’atmosphère mais il n’y avait pas que cela. Le parfum de sa peur glissait dans les courants d’air de la cité, comme provocateur. La lycanne n’était certainement pas là pour menacer la meute car elle semblait légèrement effrayée. Les hommes et femmes s’écartèrent sur le passage de leur chef, quelques murmures la saluant. Habillée d’un petit short en cuir et d’une simple brassière dans la même matière, Elënna ne faisait pas du tout chef de meute et elle le savait. Pourtant, elle était respectée et aimée par ses loups. La jeune femme était plantée à la grande porte, ne bougeant plus et attendant certainement que quelqu’un se manifeste. Avait-elle prononcé un mot ? Qu’avait-elle bien pu dire ? D’après les souffles des membres de Sang-Chaud, elle voulait rejoindre la meute. Le petit bout de femme qu’était la chef s’avança alors vers elle, un léger sourire sur les lèvres. Une nouvelle louve, une nouvelle Sang-Chaud alors…
" Bonjour. Je m’appelle Elënna, je suis la chef de la meute de Sang-Chaud. "
A ces mots, la belle aux cheveux de la couleur de la neige jeta un regard derrière elle, invitant les lycans à retourner à leurs occupations. Obéissant à l’ordre muet, le petit groupe fut rapidement dissipé. Elen reposa son regard sur la nouvelle venue.
" Racontes-moi. Comment es-tu arrivé ici ? Quel est ton prénom ? "
La curiosité était un vilain défaut disait-on, elle ne s’en souciait pas. La curiosité amenait le savoir et la connaissance, cela ne pouvait être qu’une qualité. Glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, Elënna dévoila l’espace d’un instant les oreilles pointues et elfiques de son passé…
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| | | Riv An'jer Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Jeu 25 Juil 2013 - 4:04 | |
| Alors que la jeune Lycane se trouvait à l’entrée de la cité de Sang-Chaud, la chef de meute arriva à sa rencontre pour l’accueillir comme il se devait. Peu rassurée par le monde qui s’était amassé, la louve grogna faiblement, restant sur ses gardes alors que le dialogue s’amorçait. Un détail, cependant, frappa Riv.
« Je n’étais décidément pas rassurée par tous ces regards, pointés vers moi, me déshabillant comme si j’étais leur prochain repas. C'était tous des Lycans, comme moi, mais étrangers. Ce n'était pas tant que j'avais peur qu'ils me fassent du mal, leur simple présence me dérangeait, il y avait trop de monde. Néanmoins, quelqu’un vint à fendre la foule qui s’écarta docilement pour venir à ma rencontre. La femme qui se présenta à moi comme étant la chef de la meute de Sang-Chaud s’appelait Elënna et bien que son prénom ait de fortes consonances elfiques, son accoutrement ne laissait aucun doute. Ce devait être une Lycane forte et autoritaire puisqu’elle dispersa rapidement les curieux qui retournèrent à leurs activités alors qu’elle me questionnait sur mon identité et les raisons de ma venue ici. Je serrai les poings, angoissée par ce rapprochement soudain. Elle n’avait pas l’air méchante. Son regard était doux et ses paroles rassurantes. Mais je me sentais tout de même agressée d’avoir vu cette distance entre elle et moi fondre comme neige au soleil. Elle passa alors une main dans ses cheveux pour révéler ses oreilles, longues et pointues comme celles des Elfes. Je ne pus m’empêcher de pousser un petit cri de surprise, excitée de voir ces oreilles qui me rappelèrent ma vie passée. Je n’avais certes plus rien à voir avec Ardamir ou n’importe quel Elfe d’Evanya, mais c’était la première fois que je voyais un visage familier depuis bien longtemps et cette vision m’apaisa quelque peu. Plaquant mes mains sur ma bouche, honteuse de cette réaction, je ne pouvais cependant m’empêcher de sourire en dessous, heureuse de pouvoir enfin apercevoir quelque chose qui ne m’était pas totalement inconnu. Reprenant mon sérieux, j’ai effacé ce sourire enfantin de mes lèvres pour lui répondre ce que j’avais déjà répondu au garde quelques instants auparavant, passant une main sur l'une de mes oreilles pour sentir son contact réconfortant, m'assurer de ma ressemblance avec cette femme encore inconnue.
-« Je m’appelle Riv… Riv An’Jer, mais je ne suis pas une Elfe, je suis une vraie Lycane ! C’est pour cela qu’Anushka m’a conduite ici. »
Je me sentais un peu comme un enfant qui aurait retrouvé ses parents après plusieurs cycles de séparation. Aucune de nous deux ne connaissait l’autre, j’ignorais encore tout de la chef de meute, mais mon instinct me disait de suivre cette personne, que je pourrais la croire et qu’elle me comprendrait. Qu’elle comprendrait toute mon histoire et qu’elle me prendrait sous son aile comme une mère le ferait. Je me décidais alors, timidement, à lui expliquer brièvement mon histoire. Souriant en coin en repensant à ses oreilles j'attendais de voir sa réaction lorsque je prononça le nom de ma cité d'enfance.
-« J’ai quitté Ardamir parce que je n’étais pas comme eux, pas comme mes parents et je suis arrivée ici pour retrouver mes vrais parents. C’est dans ces bois qu’Anushka m’a guidée jusqu’à vous. Elle m’a dit que je devais me rendre à Sang-Chaud pour rejoindre la meute. C’est pour ça que je suis là. »
Je me rappelais, ou du moins essayais-je, toutes les épreuves que j’avais dû passer pour arriver jusqu’ici, tout ce que j'avais vécu en compagnie de cette mère, tout ce qu'elle m'avait apprise et tout ce que l'on avait partagé ensemble. Anushka m’avait promis que je trouverai ici une famille qui m’aimerait et que je pourrai aimer en retour. Je savais qu'elle avait raison et j'étais heureuse avec cela, mais j’avais aussi un peu peur de trouver une famille autre qu’elle, paradoxalement. J’avais peur de l’oublier tandis que je m’intégrerai à la meute. Gênée, je passais ma main gauche sur la droite qui était affublée d’un maigre bandage de tissu. Même si je savais désormais que ma nature me permettait de guérir très rapidement de mes blessures, je l’avais bandée par réflexe, pour empêcher mon sang de s’échapper, je détestais voir mon sang couler, m'échapper. Pourtant, je n'avais jamais eu aucun dégoût avec une viande, même bien saignante. Mais je ne supportais pas de savoir que mon propre sang m'abandonnait, en même temps que mon énergie vitale, ce précieux cadeau d'Anushka. Mes doigts s’entremêlaient, trahissant mon malaise. Je ne pouvais m’empêcher de jouer avec mes mains, ne pouvant m’arrêter pour trouver une position confortable car toutes me laissaient dans une position inconfortable. J’avais beau me trouver désormais en tête à tête avec la chef de Sang-Chaud, que cette personne soit agréable avec moi, j’étais encore incapable de lui dire que je cherchais une famille. L’excitation avait de nouveau laissé place à la peur.
Un coup de vent balaya alors l’entrée de la cité, caressant les murs de pierre et faisant danser mes cheveux devant mon visage, tandis que ceux d’Elënna les imitaient. Je passais ma main sur mes cheveux pour y voir quelque chose et, de nouveau, les oreilles de la chef de meute me réapparurent. Avec ses yeux gris, elle me rappelait ma mère adoptive, en plus petite certainement et avec les cheveux plus clairs, mais ce regard, maternel et expressif au possible, posé sur moi me fit tressaillir. Même si ma mère elfique m’avait menti, même si elle m’avait fait mal, j’avais aimé Amën et je l’aimais encore aujourd’hui, si bien que de revoir une partie de ce visage sur cette inconnue alors que je n’avais vu personne depuis des cycles provoqua en moi une réaction que je tentais tout d’abord de maitriser. Sans succès. De petites larmes inondèrent mes iris alors que mes lèvres se mirent à trembler. Sûrement que mon long voyage n’arrangeait en rien les choses. Mon périple m’avait vidée, si bien qu’au lieu de me retrouver plus forte qu’avant mon départ, j’étais aujourd’hui à fleur de peau et incapable de contrôler la moindre émotion qui venait pointer le bout de son nez en surface. Un frisson remonta mon échine alors que je passais le dos de mes mains sur mes yeux imbibés d’eau, tentant vainement d’effacer cette peine qui me submergeait petit à petit. Une chair de poule envahit tout mon corps et mes jambes flagellèrent. Un sanglot étouffé s’échappa de ma gorge nouée et je relevais la tête, déglutissant difficilement pour annihiler un nouveau sanglot. Incapable de contrôler cette émotion, je me laissais aller entièrement, m’effondrant en larmes, m’accrochant au cou de la chef de meute, plongeant ma tête sur sa nuque, serrant contre moi cette inconnue au regard réconfortant et à la présence franche et pleine d’amour.
-« Je veux… Je veux juste une famille… » Parvenais-je à articuler entre deux sanglots.
Les images de cette terrible nuit me revenaient en tête tandis que les cris désespérés de ma mère arrivaient jusqu’à mes oreilles. Elle me disait de fuir, elle me rassurait comme elle le pouvait, me prouvant son amour par de petits mots simples et tendres. Je ressentais de nouveau cette odeur de bois carbonisé et de viande cuite. Resserrant encore plus mon étreinte à l’approche de ces visions d’horreur, je m'accrochais à cette Lycane pour ne pas sombrer entièrement dans ce souvenir de cauchemar. »
Incapable d’ignorer la ressemblance furtive mais certaine de cette Lycane avec sa mère, Riv cède face à l’émotion. La jeune Lycane ignore encore comment Elënna peut posséder pareils attributs, mais pour le moment, laissons-la se remettre de ses émotions dans les bras de cette mère providentielle. |
| | | Elënna Betràyëd Chef de Meute de Sang-Chaud
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Sam 27 Juil 2013 - 23:16 | |
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" Le bonheur, fruit de la conscience épanouie... "
L’atmosphère était pesante et la peur de la lycanne n’avait toujours pas baissé, au contraire. Celle-ci imprégnait l’air et les regards posés sur elle ne devaient en rien l’aider. Pour finir, tous les loups s’étaient tus à l’arrivée de leur chef de meute et s’étaient écartés pour la laisser passer. Elënna se souvenait la boule au ventre qu’elle avait ressenti la première fois qu’elle s’était retrouvée face à un chef de meute. Même si elle ne le savait pas, les lycans possédaient comme les loups ce pouvoir d’alpha. On pouvait donc souvent deviner qui portait ce titre car la personne exerçait un certain pouvoir d’autorité sans réellement le vouloir. Un chef de meute n’était pas n’importe qui, le premier venu ne pouvait pas le devenir, il devait avoir en lui cette force cachée.
Bien entendu, Elënna n’en n’avait jamais voulu. Elle ne souhaitait pas être en position de supériorité par rapport aux membres de sa meute et faisait tout pour être le plus proche d’eux sans qu’ils se sentent en compagnie de leur guide. Cependant, sous sa taille de jeune fille, son joli minois et son sourire amical, elle était une chef de meute redoutable qui savait se faire respecter et écouter lorsqu’elle en avait besoin. Heureusement, elle n’avait jamais rencontré quelqu’un qui aurait pu remettre en cause sa façon d’agir et son poste en haut de la hiérarchie. La belle s’était donc contentée de se montrer sympathique et accueillante envers la nouvelle venue. Pourtant, la jeune femme ne semblait pas à l’aise parmi ce peuple qui était le sien. Il faudrait donc certainement que l’elfe mordue prenne des pincettes avec elle. Après tout, elle ne connaissait rien de la vie de la louve et ne pouvait pas savoir ce qu’elle avait pu traverser comme épreuve. Elen remarqua ses poings serrés et décida alors de ne plus parler, lui laissant le temps de se faire à la situation.
Mais celle-ci changea du tout au tout lorsque la demoiselle passa une main dans ses cheveux et dévoila son oreille. L’arrivante poussa un petit cri de surprise, ses yeux s’ouvrant grands et fixant l’oreille de la chef de meute, qui d’ailleurs ne sut comment réagir. C’était la première fois que quelqu’un avait une réaction telle face à sa différence. Elle avait de suite été acceptée dans la meute malgré son croisement, malgré le sang des deux races qui coulaient dans ses veines. Que pouvait bien penser la lycanne ? Ce fut au tour d’Elënna de se sentir mal à l’aise. Elle n’avait jamais eu à se cacher d’être mi-elfe, mi-lycan mais en même temps, cela n’avait jamais dérangé personne. Peut-être que maintenant si… Que devait-elle faire ? Cacher ses oreilles elfiques à la vue de tous ? Incertaine, elle secoua légèrement la tête pour dissimuler ses oreilles sans pour autant que cela passe pour de la gêne mais plus pour un geste habituel. La nouvelle venue avait plaqué ses mains sur sa bouche. Elen ne savait toujours pas comment percevoir cette réaction. Une expression neutre se dessina de nouveau sur son visage alors qu’elle prit la parole pour répondre à la chef de meute.
" Je m’appelle Riv… Riv An’Jer, mais je ne suis pas une Elfe, je suis une vraie Lycane ! C’est pour cela qu’Anushka m’a conduite ici. "
Elënna fronça légèrement les sourcils à cette réplique. Bien entendu qu’elle était une lycanne. Puis ce fut à son tour de remarquer les oreilles allongées et pointues de la fameuse Riv. Un léger sourire se dessina sur les doux traits de la belle. Pourtant, son parfum était évocateur de sa race. Elle ne possédait aucune odeur elfique ou alors un très fin fumet mais soit parce qu’elle avait vécu parmi les elfes, soit parce que ses ancêtres étaient de cette race. L’idée d’être une elfe semblait la paniquer même si pour Elen, il n’y avait aucun honte à être d’une autre race. Après tout, elle était bien le fruit d’un mélange de deux de celles d’Ephaëlya. La nouvelle sembla être un peu plus à l’aise, reprenant la parole avec un sourire en coin.
" J’ai quitté Ardamir parce que je n’étais pas comme eux, pas comme mes parents et je suis arrivée ici pour retrouver mes vrais parents. C’est dans ces bois qu’Anushka m’a guidée jusqu’à vous. Elle m’a dit que je devais me rendre à Sang-Chaud pour rejoindre la meute. C’est pour ça que je suis là. " L’évocation de la capitale elfique fit briller une étincelle de curiosité mais aussi de tristesse dans le regard de la chef de meute. Ardamir était le lieu de son enfance, là où elle avait grandi et où elle était devenue ce qu’elle était aujourd’hui. Aussi bien mentalement que physiquement. La belle se souvenait de tout. Des rencontres, des ruelles, des familles, de sa meilleure amie et de ses parents. Les moments de bonheur dans cette cité étaient nombreux. Pourtant, le dernier qu’elle en avait ne pourrait jamais quitter sa mémoire. Le visage froid et dur de ses parents qui lui demandaient de partir à tout jamais et de ne plus revenir resterait l’unique souvenir qui achèverait sa vie elfique. Devait-elle leur en vouloir ? Même si les jours, les mois étaient passés et que la rancune s’effaçait petit à petit, Elen savait qu’il lui faudrait encore du temps. Il lui fallait encore gagner en maturité mais elle était en bonne voie depuis qu’elle était à la tête des Sang-Chauds. Bref, Riv venait donc d’Ardamir, comme elle. Après leur physique, voilà que les deux jeunes femmes avaient des origines semblables. Elen hôcha doucement la tête pour lui dire à voix basse.
" Je suis ravie qu’Anushka t’ait guidé à nous alors, elle ne se trompe jamais. Tu as aussi beaucoup de chance d’avoir eu avec elle des contacts « directs ». Jamais elle n’abandonne ses enfants. "
Elënna avait eu beaucoup de mal à offrir sa confiance à une déesse au début. En effet, depuis son existence lycanne, la demoiselle avait eu l’impression que les entités s’écharnaient sur elle. Elle avait pris sa nouvelle nature comme une malédiction, elle avait dû combattre dans la fosse des sanguinaires puis avait dû sauver sa peau d’une bande de fanatiques lycans qui avaient décidés de prendre en chasse leurs prisonniers. A ce moment-là, Elen avait imaginé le pire pour la suite. Elle s’était vue finir seule et abandonnée du monde lui-même. Pourtant, la louve avait fini par trouver cette meute, cette famille. Sa vie avait enfin pris un autre tournant et aujourd’hui, pour rien au monde elle n’aurait changé quelque chose. Depuis peu, tout semblait lui sourire et le bonheur semblait avoir enfin sonné à sa porte.
L’autre lycanne faisait glisser une main sur l’autre avant d’inverser, trahissant la gêne qui venait de prendre possession d’elle. La peur avait cependant l’air de quitter peu à peu son corps, n’empestant plus dans les courants d’air comme celles des proies que les loups chassent. Le silence prit doucement place entre les deux jeunes femmes. Seul le vent sifflait dans les ruelles de la cité, s’engouffrant dans celle-ci par la grande porte. Une bourrasque fit voleter les cheveux blonds et blancs. Elënna passa ses mains sur son visage, repoussant juste une mèche de cheveux qui venait barrer sa vue. Quant à Riv, elle était de dos à l’entrée alors sa frimousse fut entièrement submergée par sa chevelure. Les cheveux d’Elen, qui avaient la même couleur que son pelage de louve, voletaient avec élégance derrière elle, dégageant son visage et de nouveaux ses oreilles elfiques. La chef de meute comprit alors que cet élément de son visage rappelait à la lycanne son passé, celui qu’elle avait quitté pour découvrir le monde lycan. Etait-ce une bonne chose de quitter une vie pour en retrouver des morceaux dans une autre ?
D’ailleurs, la réaction fut inattendue. Les yeux de Riv s’embrumèrent rapidement malgré qu’elle semblait vouloir contrôler ses émotions. La tristesse se dessina sur son visage si rapidement que le cœur d’Elënna se serra comme si elle ressentait le même mal-être que la nouvelle arrivante. Elle voulait la prendre dans ses bras mais cela était peut-être trop soudain… Les lèvres de la jeune femme tremblèrent de chagrin alors qu’elle semblait vidée de toutes ses forces. La chef de meute ne savait pas la route qu’avait prise Riv et ce qui avait bien pu lui arriver depuis ces derniers jours mais elle était bien placée pour savoir qu’à un moment donné, c’en était trop. Et le voyage de la louve avait dû être éprouvant pour qu’elle craque ainsi. Elle essayait de se ressaisir, fendant toujours le plus le cœur d’Elen qui n’osait pas s’approcher d’elle alors qu’auparavant Riv avait paru légèrement décontenancé par leur rapprochement soudain. Frottant ses yeux de ses petites mains, la lycanne luttait pour retrouver une certaine contenance mais son corps ne semblait plus lui répondre car ses jambes se mirent à flageoler et la louve blanche sut qu’elle ne pourrait plus rien faire face aux émotions qui semblaient la submerger. Puis Riv s’effondra, s’accrochant au cou de la chef de meute qui s’empressa de la prendre dans ses bras sans un mot.
" Je veux… Je veux juste une famille… "
Les larmes montèrent à son tour aux yeux d’Elënna. La future membre de sa meute lui faisait tellement penser à elle il y a de cela quelques mois que c’en était presque douloureux. A la fois déchirant mais pourtant rassurant. Alors elle n’avait pas été la seule à ressentir cela, du moins plus maintenant. De plus, si son cœur semblait partager les émotions de la lycanne triste, elle était heureuse. Elen avait déjà vécu tout cela, elle connaissait les ressentis d’une vie telle que la leur. Même si les vies des deux jeunes femmes étaient certainement différentes, elles devaient être semblables. C’était un avantage pour la chef de meute car si Riv parvenait à s’intégrer dans la meute avec brio, elle vivrait une vie emplie de bonheur, comme Elënna. Dans tous les cas, la pleureuse souhaitait trouver une famille, en venant ici, elle n’avait pas trouvé meilleur endroit.
Quelques têtes sortirent des ruelles, regardant leur chef et l’inconnue s’entrelacer. Cette scène était assez intrigante mais ce n’était pas la première fois que la jeune femme à la chevelure de neige réconfortait un membre de la meute. Les Sang-Chauds savaient combien la tête de leur groupe était généreuse et aimante envers sa meute. La nouvelle petite serait donc admise parmi eux ? Les murmures s’échappaient des rues non loin. Un léger grondement résonna dans la gorge d’Elënna et les têtes disparurent rapidement, laissant leur tranquillité aux lycannes. Les bras de la chef s’étaient enroulés autour des épaules de Riv et elle embrassa le haut de son crâne comme elle l’aurait fait avec Solena, sa meilleure amie dont elle s’était occupée durant plusieurs années. Les doigts d’une de ses mains caressaient le dos de la louve en pleurs. La belle murmura des mots que seule Riv pouvait entendre…
" Je suis arrivée ici, comme toi. J’étais seule, terriblement seule malgré la présence de notre mère spirituelle. J’avais tellement de choses sur le cœur, tellement de moments que je voulais oublier, tellement de rage et de tristesse que je voulais exprimer. J’ai été accepté sans que l’on se soucie de mes différences et aujourd’hui, je suis à la tête de la meute. Que dis-je… Je suis devenue la mère de cette famille que nous sommes. Je suis là pour chaque membre, pour chaque demande ou soucis. Je suis là pour tout, comme je le serai pour toi si tu en as besoin. A n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Anushka a eu raison de te guider à nous, à moi… "
Elënna se recula légèrement, prenant le visage de Riv entre ses mains et lui souriant doucement. Elle revoyait la lycanne apeurée qu’elle avait été à son arrivée chez les Sang-Chauds. La ressemblance était frappante et ceux qui avaient accueillis la chef de meute à l’époque auraient certainement dit la même chose s’ils avaient compris ce qu’il se passait au milieu de la petite cour de l’entrée du camp. Les deux regards étaient plantés l’un dans l’autre. Si Elen avait des qualités, celle de communiquer et l’empathie étaient certainement les plus importantes.
" Bienvenue Riv. Bienvenue à la maison. Viens avec moi, nous allons marcher un peu, d’accord ? "
Si la chef de meute s’était un peu reculée, le lien entre les deux femmes ne semblait pas se briser. D’un geste de la tête, Elen invita l’autre louve à la suive. Elle fit quelques pas, marchant de sa silhouette souple et féline, n’avançant pas trop vite pour que sa nouvelle membre la suive, si elle souhaitait toujours rester parmi eux…
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| | | Riv An'jer Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Jeu 15 Aoû 2013 - 23:22 | |
| Les mots de la chef de meute de Sang-Chaud avaient eu la propriété de calmer les sanglots de la jeune louve. Ses mots l’avaient particulièrement touchée et c’est non sans cacher sa déception qu’elle laissa les douces mains d’Elënna quitter son visage, tandis qu’elle l’invitait à la suivre dans la cité, prenant quelques pas d’avance.
« J’esquissai un maigre sourire, dévoilant maladroitement mes petites canines, alors qu’Elënna pénétrait dans la cité de Sang-Chaud, m’intimant de la suivre. Je fis quelques pas pressés pour revenir à sa hauteur, restant néanmoins dans son sillage. Tout autour apparaissaient les bâtiments qui peuplaient la cité, dévoilant leur architecture nouvelle à mes yeux curieux. Je n’avais jamais vu pareilles constructions avant. Tout en ce lieu était si différent d’Ardamir, la cité elfe qui semblait vouloir tutoyer les cieux. Ici, les bâtiments étaient bas, ne dépassant que rarement deux ou trois étages et étaient fait de pierre et de bois, les échoppes ne se démarquant des maisons que par leur devanture ouverte, présentant ici de beaux morceaux de viande, et là de magnifiques vêtements de fourrure. Lorsque nous passions devant elles, les marchands nous regardaient d’un air intrigué, se demandant sans doute qui était cette inconnue qui emboitait le pas de leur chef de meute. D’un signe de tête accompagné d’un sourire, Elënna saluait chacun d’eux, répondant pareillement à la louve. Intimidée par leur regard, j’étais encore incapable de leur répondre à mon tour. Pourtant, il faudrait bien que j’imite ma chef si les loups de cette cité devenaient ma nouvelle famille. Sans m’éloigner d’Elënna, j’observai chaque étale, curieuse de découvrir quelles étaient les spécialités qui étaient vendues ici, dévisageant timidement les vendeurs qui tentaient de rameuter un maximum de clients autour de leur établissement, tournant la tête au plus vite lorsqu’ils apercevaient mon regard.
Remontant à la hauteur d’Elënna pour marcher à ses côtés. Le couvert que m’offrait la chef de meute me permettait de jeter un œil aux Lycans que l’on croisait sans que ceux-ci ne puissent m’apercevoir. Même si sa présence me réconfortant, bien qu’elle ne m’ait officiellement admise à la famille, je me sentais encore étrangère avec ce monde. Jamais je n’avais vu d’autres loups d’aussi près de ma vie et malgré le fait qu’ils n’aient l’air hostiles à ma présence, ils avaient beau me présenter leurs salutations, je ne me sentais ni comme leur sœur, ni même leur cousine. Mon cœur battait la chamade à chaque fois que nous faisions une nouvelle rencontre. Peut-être Elënna attendait de moi que je réponde aux salutations que l’on m’adressait, mais j’en étais toujours incapable. Nous nous engouffrâmes alors dans une étroite ruelle, orpheline de toute vie. Elle serpentait entre deux larges bâtisses qui semblaient être deux maisons plus que confortables. Je profitai de notre solitude pour questionner la louve.
-« Où-est-ce qu’on va ? »
Timidement, j’essayai d’attraper sa main pour l’arrêter. Surprise, la chef de meute ne s’arrêta pas tout de suite, me faisant tituber alors que je tenais sa main gauche des miennes. Je n’étais pas effrayée. Je n’étais pas triste. Mais j’étais fatiguée, autant physiquement que mentalement et je ne me sentais pas le cœur de continuer à marcher ainsi sans but. Je soutenais toujours le regard d’Elënna lorsque je lui souris, cachant ma fatigue comme je le pouvais. Un bâillement que je ne pus réprimer déforma mon sourire avant que je n’ai le temps de plaquer mes mains contre ma bouche. A vrai dire, j’aurai tout donné pour être allongée dans un lit douillet. J’avais presque oublié que l’on pouvait dormir autre part qu’au milieu de la forêt, dissimulée comme je le pouvais, avec des feuilles comme seul matelas et ma maigre besace comme oreiller. Mais je ne voulais pas le montrer, même s’il était un peu tard maintenant. J’aurais suivi Elënna partout si j’avais été sure que mes jambes puissent me supporter jusqu’à la fin de notre promenade et j’avais envie de découvrir cette cité. Mais, tandis que mes émotions retombaient, la fatigue en prenait progressivement la place, alourdissant mes paupières qui tentaient de se fermer, malgré mes efforts pour garder les yeux ouverts, dans un papillonnement saccadé. Honteuse de mon bâillement, je décidai néanmoins de repartir au-devant d’Elënna, pour lui prouver ma bonne volonté à poursuivre notre promenade. Sans me retourner, j’effectuai quelques pas, d’une démarche faussement décidée, pour sortir de la petite ruelle. »
Découvrant pas à pas ce qui serait sa nouvelle maison, la jeune louve, accablée par le sommeil, ne peut s’empêcher de bailler. Elle aurait préféré continuer à déambuler avec Elënna, mais le sommeil la guette et ce n’est pas en reprenant sa marche qu’elle parviendra à feindre bien longtemps. - HRP:
Désolée du temps de réponse et de ce RP peu constructif. J'étais en déplacement et je n'avais pas le temps de RP. J'espère néanmoins que cela te conviendra ! N'hésite pas à power RP pour la prochaine réponse
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| | | Elënna Betràyëd Chef de Meute de Sang-Chaud
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Sam 21 Déc 2013 - 15:15 | |
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" Le foyer c'est le royaume des illusions, la source des rêves de bonheur... "
Le soleil brillait haut dans le ciel, éclairant les terres ephaëlyennes d’une douce lumière qui réchauffait même les cœurs meurtris. Chaque rayon semblait parvenir jusqu’au sol pour y déposer sa chaleur reposante et le village de la meute de Sang-Chaud, ne faisait que s’éveiller toujours plus au fur et à mesure que les minutes défilaient. Non loin, il y avait la petite place de Neuri, lieu central de l’humble cité qui regroupait la plupart des marchands qui vivaient de leurs ventes lycannes mais qui partaient de temps en temps, à travers les contrées pour y vendre leurs biens. Les pas de la chef de meute et l’arrivante qui venait de pénétrer dans le camp se dirigeait vers la plazza. De jeunes enfants y courraient, jouant à s’attraper, l’un faisant le gentil et l’autre le méchant, inversant les rôles lorsqu’ils se touchaient. Les volets des maisons s’ouvraient, laissant le soleil entrer dans les bâtiments et les visages à peine réveillés se penchaient par la fenêtre pour saluer le voisinage ou observer la nouvelle venue.
Elënna marchait, la tête haute, le mince sourire qui la caractérisait dessiné sur ses lèvres. Elle était connue pour sa bonne humeur, celle qui ne semblait jamais la quitter et faisait naître des airs joyeux sur les visages des lycans de la meute. La belle était proche de ses loups et d’après ce qu’elle avait pu entendre, il était rare que les alphas soient ainsi, surtout en ce moment alors que les terres lycannes et elfiques étaient déchirées par des guerres incompréhensibles. Comment les ephaëlyens en étaient arrivés là ? Comment pouvaient-ils s’entretuer alors qu’ils vivaient tous dans des contrées plus ou moins semblables mais faisaient bien partie du même univers. Dans son village, tous ces combats semblaient si lointains qu’ils auraient pu ne pas exister que cela aurait été pareil. Elen voulait préserver sa meute pour le moment…
Les petits pas de Riv avaient résonné dans le dos de la louve, la rattrapant rapidement et la suivant docilement, son regard fuyant de tous les côtés pour ne pas perdre une miette de la visite improvisée et rapide. Elënna avançait légèrement devant elle, lui jetant tout-de-même quelques regards pour s’assurer de ne pas la perdre en route. Elle pouvait sentir les têtes se tournaient vers elles et les questions fuser dans les pensées des lycans de la meute. Il n’était pas rare que de nouveaux loups arrivent dans le campement et ils étaient généralement bien accueillis, d’ailleurs c’était toujours le cas. Pour le moment, Riv était en compagnie de l’alpha et rares seraient les personnes qui oseraient venir les déranger alors qu’elles souhaitaient certainement un peu de tranquillité pour discuter de l’arrivée de la louve guidée par la déesse. Pourtant, l’ancienne elfe laissait Riv découvrir de ses propres yeux le camp de Sang-Chaud, saluant d’un signe de tête les marchands et autres lycans sui lui répondaient du même signe.
La chef de meute pouvait entendre le cœur de Riv qui battait la chamade alors qu’elle s’était vivement rapprochée d’elle. Elen se souvenait de son arrivée ici. Tout avait été si différent qu’Ardamir qu’elle avait été perdue durant plusieurs jours, essayant de trouver sa place. Mais ce fut rapide et bien vite, elle devint l’une des leurs. Tous les loups devaient s’accepter entre eux malgré leurs différences, surtout dans cette meute, surtout depuis qu’elle en était à sa tête. La belle put lire une certaine panique sur le visage de sa nouvelle protégée et décida de changer de direction, quittant les rues principales où le monde circulait gaiement, pour rejoindre une ruelle plus calme. Cela devait être tout nouveau pour elle, il ne fallait pas lui faire peur. Riv profita d’ailleurs de la solitude qui leur tenait compagnie pour élever sa douce et petite voix.
" Où-est-ce qu’on va ? "
Elënna allait ouvrir la bouche pour répondre, marchant toujours au même rythme, balançant ses bras en cadence avec ses pas. Seulement, tout ne se passa pas comme prévu. Dans un élan de rapprochement, Riv essaya de saisir la main de la chef pour l’arrêter afin qu’elles puissent discuter certainement. Mais la belle continua sa lancée encore un peu, retenue par la main de la louve. L’élan des deux corps séparés puis attirés brusquement l’un vers l’autre fit tituber la petite nouvelle et déstabilisa aussi Elen qui manqua de repartir en arrière et de tomber sur son postérieur. Se rattrapant au dernier moment, la chef de meute ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire, posant son regard sur Riv. Celle-ci lui sourit mais les traits de son visage et les cernes sous ses yeux trahissaient la fatigue qui prenait peu à peu possession de son corps et pesait sur ses épaules comme si c’était le poids du monde. D’ailleurs, un bâillement à s’en décrocher la mâchoire s’échappa de ses fines lèvres qui eut pour effet de faire sourire Elënna, ses prunelles exprimant sa compassion et une certaine tendresse à l’égard de la nouvelle louve de sa meute. D’ailleurs, elle se redressa comme si de rien n’était, essayant certainement de dissimuler sa fatigue tant bien que mal et reprit sa route. Les yeux de la chef de meute roulèrent, amusés et ce fut son tour de saisir la main de Riv qui s’éloignait déjà de la ruelle, avec plus de douceur que leur précédent contact.
" Riv… Règle numéro une, si l’on peut appeler cela une règle, sois toujours sincère avec moi. Je ne dis pas ça parce que je suis chef de meute mais pour ton bien. J’ai bien vu que tu étais épuisée. Nous allons gagner le palais, je t’y trouverai une chambre et tu pourras y dormir le temps que tu voudras, des jours entiers si ça te chante. Je suis persuadée qu’après toute cette route, toute cette aventure, tu dois avoir un repos bien mérité. "
Un énième sourire se dessina sur les lèvres de la belle qui reprit sa marche, entraînant la lycanne dont elle n’avait pas lâché la main. Les deux femmes firent encore quelques pas dans la ruelle avant d’en sortir, l’ombre des bâtiments disparaissant dans les rayons du soleil. Le village s’éveillait chaque minute un peu plus, les discussions allant bon train et s’échappant de chaque maison ou de chaque boutique. Elen aimait cette ambiance qui semblait régner constamment sur son campement. Elle aurait aimé grandir ici, découvrir ce mode de vie bien plus tôt, elle aurait aimé s’épanouir dans un environnement tel que celui-ci. Plissant légèrement les yeux en retrouvant la clarté de l’astre lumineux, la jeune femme ne s’arrêtant pas pour autant de marcher. Devant le duo, une petite place était là, bondée d’une foule qui riait et dansait au rythme d’une musique jouée par des troubadours qui devaient être de passage dans la ville. Serrant un peu plus la main de Riv, la chef de meute pénétra dans la cohue joyeuse, jouant des coudes de temps en temps pour passer entre deux personnes qui s’écartaient en s’excusant d’un sourire. Les louves passèrent au milieu d’une piste de danse improvisée, Elënna accélérant l’allure pour ne pas gêner les danseurs et les musiciens, se retenant aussi de ne pas lâcher la main de la protégée pour aller faire des bonds gracieux avec eux…
Après quelques minutes, le regroupement massif de lycans resta derrière Elënna et Riv. La belle ne put s’empêcher de lancer un regard ravi derrière elle. Qu’elle était heureuse depuis que Sang-Chaud l’avait accueillie et qu’elle en était devenue la tête. Elle espérait de tout cœur qu’il en soit ainsi pour l’arrivante d’ici quelques jours. Il lui faudrait tout-de-même un peu de temps pour s’habituer à son nouveau chez elle. Si elle semblait toujours aussi fatiguée, ses yeux brillaient d’un certain émerveillement à chaque fois qu’elle découvrait un coin de rue qu’elle n’avait pas encore remarqué. Si beaucoup pensaient que la curiosité était un vilain défaut, Elen avait toujours cru l’inverse. Bien au contraire, c’était elle qui permettait aux personnes d’évoluer et de vouloir en savoir plus, toujours plus, sur tout ce qui était à portée de main.
" J’ai aimé Ardamir et je l’aimerai toujours mais ici, c’est chez moi. Même en tant que dirigeante, je peux abandonner mes fonctions l’espace d’un instant, les mettre dans un coin de mon esprit pour aller faire la ronde avec les Sang-Chauds. Ils ne sont pas seulement sous mes ordres ou des larbins comme c’est le cas dans d’autres meutes, ils sont ma famille. Chacun d’entre eux sait qu’il peut venir me parler quand bon lui semblera. Je consolerai une femme triste si elle en a besoin, je rassurerai un enfant apeuré et je n’hésiterai même pas à complimenter un homme ayant besoin de s’affirmer ! "
Un léger rire s’échappa de ses lèvres à sa dernière phrase. Même si elle était encore jeune, Elënna était un peu la mère de tous ces loups et c’est ce qui lui plaisait le plus dans son poste hiérarchique. Détachant son regard de Riv, la chef de meute se tourné légèrement vers le palais qui se dressait devant elle. C’était certainement le bâtiment le plus grand du camp, fait des pierres et de bois mais d’un charme à couper le souffle. La chef de meute vivait ici même si elle passait la plupart de son temps avec les autres lycans. Une petite cour accueillait les personnes qui souhaitaient s’y rendre ou venir au palais. Celui-ci était ouvert à tous les membres de meute qui pouvaient y entrer ou en sortir comme bon leur semblaient. Derrière le bâtiment, un grand parc s’étendait dans des grandes étendues d’herbe et c’était souvent là que les Sang-Chaud venaient se retrouver pour passer un moment de tranquillité. Il n’était pas rare d’y croiser des amoureux en train de se bécoter ou des solitaires, assis au pied d’un arbre pour lire un bouquin. Mais en attendant, ce n’était pas là que les deux jeunes femmes allaient.
Sans attendre, Elënna s’avança dans la cour, continuant sa marche pour pénétrer dans le Palais du Limmikin maintenant qu’elle avait lâché la main de Riv. La première fois que l’ancienne elfe était entrée ici, le bâtiment était désert, vide et abandonné. Les lycans l’avaient déserté étant donné qu’ils n’avaient plus de chef à la tête de leur meute. Pourtant, elle n’avait pas omis de remarquer la beauté rustique qui s’en échappait. Les poutres du hall étaient toutes plus grosses les unes que les autres, datant certainement de l’époque où des arbres immenses régnaient en maître sur les forêts ephaëlyennes. De petites mains s’affairaient partout pour que les différentes pièces soient toujours impeccables, maintenant qu’elle était devenue chef et le palais avait retrouvé sa magnificence d’antan. D’ailleurs, une femme d’un certain âge s’avançait déjà vers les deux louves, toute souriante.
" … Comment vas-tu ? Souhaites-tu quelque chose en particulier ? "
" Bonjour Marie. Je vais bien merci mais non, arrête toujours de t’inquiéter pour moi... Je te présente Riv, elle vient d’arriver au village et aurait besoin de repos. Peux-tu lui préparer une chambre et l’y conduire ? "
" Bien entendu, je m’en charge de ce pas. Venez demoiselle. "
La dame aux cheveux grisonnants et à l’allure maternelle invita Riv à la suivre d’un geste de la main, rajustant au passage sa robe qui était colorée d’un vieux rose qui lui allait à ravir. Avant qu’elles ne partent, Elënna ouvra la bouche une dernière fois.
" Reposes-toi un peu Riv et descend lorsque tu iras mieux. Je t’attendrai pour manger d’accord ? Demandes-moi et on te conduira à moi. Et surtout, ne t’inquiètes pas. Tout se passera bien, je suis là si tu as besoin de quoique ce soit et Marie sera aux petits soins pour toi. "
Un dernier sourire se dessina sur les lèvres d’Elënna alors que Marie entrainait Riv avec elle. Cette dernière lui ressemblait étrangement, c’en était presque déconcertant même si la chef de meute se plaisait à avoir trouvé quelqu’un qui n’était peut-être pas si différent qu’elle. D’ici quelques heures, la louve redescendrait et elles pourraient enfin parler de tout et de rien…
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| | | Riv An'jer Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Une famille ? [En cours] Lun 23 Déc 2013 - 2:43 | |
| Un instant, on pourrait croire que la chef des Sang-Chaud ne parviendra pas à se rattraper et tombera, déstabilisée par le geste précipité de la petite Riv. Cependant, les sens aiguisés, Elenna se redresse et reste debout rattrapant la main de la jeune Lycane avant qu’elle ne reprenne son chemin. Après lui avoir murmuré quelques paroles qui se veulent tout autant maternelle que moralisatrices, la chef de meute repart en direction du Palais du Limmikin, la demeure des chefs de meute de Sang-Chaud.
« Je me sentais confuse de ne pas m’être exprimée comme j’aurai du. Elënna a vite compris que ma question n’était pas vide de sens et m’a demandé d’être franche avec elle à l’avenir. Nous avons donc continué notre marche vers le Palais de Limmikin. Elle m’assurait que je pourrai y dormir autant de temps que je voudrais, des jours durant m’affirmait-elle et je devais bien avouer que cette idée me plaisait car je n’étais pas contre un peu de repos. Rapidement, nous quittâmes la ruelle pour nous retrouver devant une place où émanait une musique faite de percussions et de chants et où virevoltaient des danseurs qui se croisaient, se retournaient, se retrouvaient et repartaient de plus belles dans quelques acrobaties dansantes. Apeurée devant cette foule, tantôt éparse et douce, tantôt compacte et effrayant, j’ai agrippé de plus belle la main d’Elënna qui accélérait le pas pour traverser le groupe de danseurs sans les gêner. Quand nous le traversâmes, certains s’approchèrent de nous comme s’ils voulaient nous inviter à danser, leurs mains passant à quelques centimètres de nous, leur visage nous dévisageant, en tentant de me décrocher un sourire que j’étais incapable de révéler. A mon tour, j’accélérais encore l’allure, portant mon regard sur le sol pavé pour ne pas voir tous ces gens autour de nous. Cette proximité m’oppressait terriblement et j’en étais arrivée à fermer les yeux, retenant des larmes de terreur qui parvenaient à percer mes paupières closes.
Finalement, j’ai senti cette oppression me quitter lorsque nous nous sommes éloignés de la petite place et de son effervescence. Lorsque j’ai rouvert les yeux, une immense cour se trouvait devant nous, précédent un majestueux palais de bois et de pierre. La chef de meute m’expliqua son rôle en tant que chef de meute. Elle me raconte qu’elle est plus comme une mère en ces lieux, elle me donne en exemple plusieurs bribes de vie où elle se tient en tant que matriarche aimante. Après l’épreuve que je me suis infligée sur la petite place, ses mots me font retrouver un sourire que je pensais ne plus être capable de dévoiler. Je suis heureuse ? Je ne sais pas, mais à ses côtés, je me sens bien.
Elle aime toujours Ardamir. Elle me l’assure mais je ne suis pas aussi assurée qu’elle. Je ne peux m’empêcher de repenser à ce que la cité elfique m’a apporté. La peur, la souffrance, la haine.
Enfin, nous entrons dans le palais qui ressemble à s’y méprendre à une fourmilière. Ça grouille de monde. Des gens y entrent, en sortent, d’autres s’affairent à mettre de l’ordre à l’intérieur, à préparer de petits salons. Tout est fait pour que le lieu reste impeccable en toute occasion. En pénétrant dans le grand hall, une vieille femme aux cheveux de cendre s’approche de nous et viens demander à Elënna s’il lui fallait quelque chose. Après avoir répondu par la négative, elle me désigne et demande à ce qu’une chambre me soit préparée pour que je puisse m’y reposer. Elënna me lâche la main et c’est alors que la dénommée Marie s’approche de moi pour m’indiquer, d’un signe de sa main marquée par le temps, de la suivre. Je ne peux pas vraiment résister à l’appel du sommeil et je me rapproche d’elle, fixant la chef de meute. Elle m’abandonne ? J’en ai l’impression, même si c’est pour mon bien. Je n’ai pas envie qu’elle me laisse, sa présence me fait du bien et je me sens en sécurité à ses côté car je sais qu’elle me comprend et je l’aime déjà. Elle s’éloigne de moi au fur et à mesure que mes jambes s’animent en direction de la vieille femme à la robe rose pâle. Au détour d’un couloir, je perds des yeux le visage réconfortant de la chef de meute.
Marie tente de me réconforter mais je suis incapable de me laisser aller et je reste sur mes gardes continuellement, comme si cette femme tentait de me tendre un piège. Je sais que ce n’est pas vrai, mais je ne peux m’empêcher d’y penser. Je me tiens donc en retrait de deux ou trois mètres en arrière tandis que je la suis dans les couloirs tortueux et décorés du palais, dépassant au passage de nombreuses personnes dépoussiérant des trophées, des statuts ou quelques poteries. C’est affolant de voir autant de monde réuni en un seul et même endroit. Moi, dans ma forêt, j’étais seule sur plusieurs kilomètres. J’ai du mal à penser que l’on peut regrouper autant de personnes sur un si petit espace. Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivons devant une porte qu’elle ouvre après un tour de clé et qui s’ouvre sur une petite chambre. La vieille femme m’annonce que je peux me reposer ici et qu’il me suffira de demander à voir Elënna pour que je sois conduite à elle. Je rentre dans la salle et vient à ma suite une jeune Lycane. Elle doit avoir sensiblement le même âge qu’Elënna et elle m’apprend qu’elle se trouve dans le couloir et y termine de balayer l’aile et que je n’aurai qu’à lui demander quand je voudrai rejoindre la chef de meute. D’un simple mouvement de tête j’acquiesce et elle retourne à ses affaires.
La pièce est plutôt spacieuse et le lit semble confortable. Une petite pièce annexe abrite une salle de bain spartiate et des toilettes. Au fond de la pièce principale, une grande fenêtre laisse entrer les rayons du soleil dans la chambre et l’on peut apercevoir derrière sa protection de verre les jardins du palais où déambulent des Lycans bucoliques et rêveurs. Je reste plusieurs minutes à les observée, à l’abri de ma chambre. Ils ont l’air heureux. Deux amoureux se disent des mots doux sur un banc. Ils se sourient mutuellement. Un homme marche le long des allés, le sourire aux lèvres en regardant le monde qui l’entoure. Un groupe d’enfants joue dans les buissons, ils rient. Oui, ils ont tous l’air heureux. Je dois pouvoir l’être moi aussi.
Je retourne vers le lit pour m’y allonger. Recroquevillée, encore habillée, je ferme les yeux pour essayer de trouver un sommeil que j’attends depuis plusieurs jours. Un sommeil profond et réparateur. Mais je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à me faire au délicat matelas qui épouse les formes de mon corps, l’oreiller me gêne et j’ai trop chaud sous la couverture. J’essaye de changer de position, de me retourner, sur le dos, sur le ventre, ou sur le flanc, mais je n’arrive toujours pas à trouver le sommeil. Fatiguée de ne pouvoir me reposer, je me relève et retrouve mon poste d’observation derrière la fenêtre. De nouveau, mon regard se porte sur le monde qui évolue en contrebas. Est-ce en restant dans ma chambre que je vais pouvoir, moi aussi, me réjouir de la beauté des jardins, me réchauffer des rayons du sommeil, m’allonger dans l’herbe grasse et verte ?
Je décide d’ouvrir la fenêtre. Une petite gouttière longeant le mur me fournit une échelle providentielle pour descendre dans les jardins. Arrivée sur l’herbe fraîche, je fais quelques pas pour me retrouver à l’ombre d’un arbre. Une délicate brise souffle sur les jardins et le soleil, haut dans le ciel, réchauffe agréablement l’atmosphère. Tout autour, des gens discutent, jouent, chantent ou jouent de la musique. Cela m’apaise. Discrètement, je m’allonge sous le couvert des branches et trouve enfin le sommeil que je recherchais depuis plusieurs jours.
Je me mets à rêver. Je suis bien. En compagnie d’Elënna. Nous marchons toutes les deux dans les jardins. Rien ne peut déranger notre quiétude. Elle me parle comme me parle Anushka. Je n’ai pas envie de quitter mon rêve, de quitter cette vision idyllique. Mais je sens une main se poser sur moi. Ce n’est pas Elënna. Ce n’est pas Anushka. Elle porte une odeur que je ne reconnais pas. Alors, la chef de meute disparaît, le chemin sur lequel nous marchions se pare de fossés, le soleil disparaît et laisse sa place à de sombres nuages. Il fait si froid. »
Endormie sous le feuillage d’un vieux saule, la petite Riv reste plusieurs heures endormie alors que la jeune Lycane qu’elle a entrevue tout à l’heure entre dans sa chambre et décide, devant son absence de partir à sa recherche. Le soleil commence à se coucher, la température baisse et le sommeil de la Lycane est agité.
« Instantanément, j’ouvre les yeux. Le cœur palpitant et la respiration affolée. Je me redresse et retrouve en face de moi la jeune femme que j’avais aperçu tout à l’heure. Je cherche un vain secours des yeux mais personne ne me vient en aide. J’entends qu’elle me parle mais je ne comprends pas ses paroles, elles sont déformées et je ne veux pas y répondre. Là-haut, le soleil a disparu et commence à disparaître par-delà les montagnes avoisinantes. Reprenant mon souffle, je parviens enfin à comprendre ce qu’elle me dit. Elle me raconte qu’elle était inquiète de ne pas me voir dans ma chambre et qu’en y entrant, elle avait vu la fenêtre ouverte. Je n’ai que faire de son inquiétude, je ne lui ai jamais demandé de veiller sur moi et la seule personne que j’ai envie de voir à l’instant présent, c’est Elënna. Elle me manque. Sa présence me manque.
Alors, la jeune femme se lève et me demande de la suivre. Orgueilleuse, je ne m’exécute qu’après lui avoir laissé plusieurs mètres d’avance. Au bout de quelques instants, je retrouve la chaleur du palais. Elënna est là. Quand je retrouve son visage, je sens mes peurs s’évanouir et je retrouve un large sourire alors que je me précipite à sa rencontre. Arrêtant ma course en face d’elle, j’hésite un court instant à chercher la chaleur de ses bras. Tout bien pensé, je me pose simplement mon regard dans le sien en lui annonçant fièrement :
-« J’ai finis de me reposer ! »
Heureuse de la retrouver, je suis rappelée à l’ordre par mon estomac qui crie famine. Les gargouillis qui s’échappent de mon estomac ne manqueront pas de me trahir à la chef de meute, alors que je demande timidement :
-« Il est l’heure du repas ? J’ai faim… »
Des yeux, je cherche déjà à trouver où se trouve le repas promis quelques heures plus tôt alors que je sens des effluves alléchantes se propager dans le palais. »
Retrouvant enfin la présence rassurante et maternelle de la chef de meute, Riv fait fit de ses craintes et de ses aprioris après avoir trouvé le repos dans les jardins de Limmikin. Affamée, il lui tarde de pouvoir apaiser son estomac affamé. |
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