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| Les enfants-loups. [En cours] | |
| Auteur | Message |
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Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
Messages : 48 Métier : enfant en fuite Alignement : neutre bon Ennemis : Un vampire et un lycan à sa poursuite.
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| Sujet: Les enfants-loups. [En cours] Dim 25 Nov 2012 - 21:16 | |
| Faolan était loin, très loin maintenant de son pays. Il avait franchi la frontière de la terre des elfes, et même d’Angaïla. Voilà que, campé sur le dos de son Ombrun, le petit lycan foulait pour la première fois le sol de la vaste contrée humaine, Oryenna. Tout était différent. Il semblait y avoir une diversité semblable à aucune autre région du continent en cette terre. Les humains eux-mêmes étaient une espèce d’une variété étonnante.
Faolan était assez intrigué par leurs coutumes et leur mode de vie. Il s’arrêta dans plusieurs villages afin de troquer des lapins, des faisons, des plantes, contre de l’argent ou plus rarement un toit pour la nuit. Il était devenu presque tout à fait indépendant au cours de son expédition solitaire, bien que les gens continuassent de s’étonner en voyant un enfant de dix ans parcourir leur terre sans autre compagnie que lui-même, monté sur une étrange créature inconnue de leurs yeux…
En dehors des grandes villes, qu'il ne traversait guère, Faolan attirait donc bien des regards, et bien que cela eut été embarrassant les premières fois, il n’y prêtait guère attention à présent. Il regrettait simplement de ne pouvoir, rien qu’une fois, trouver un compagnon d’un soir à l’oreille attentive et à l’épaule accueillante. Un compagnon auquel il pourrait confier sa troublante histoire et alléger son cœur. Mais la méfiance le gardait toujours d’une telle entreprise, et généralement il n’ouvrait la bouche que pour demander un chemin ou proposer une de ses proies à un quelconque marchand. Il ne s’attardait jamais en un même lieu. Son extrême retenue doublée à sa méfiance perpétuelle lui donnait un air sauvage, renforcé par son mutisme presque constant. Peu à peu, Faolan se désaccoutumait de la vie sociale et de la civilisation. Il ne connaissait que la compagnie de Mirage.
Pourtant, il lui fallait rejoindre une cité. Il avait besoin de nouveaux vêtements et il voulait acquérir de nouvelles flèches. Faolan n’aimait guère les villes, d’autant plus à présent que son existence s’était montrée de plus en plus éloignée des foules grouillantes et des rues étroites qui composaient les villes. La vie citadine le mettait mal à l’aise.
Ce fut donc à contrecoeur que le jeune garçon se dirigea vers la grande cité de l’Aurore, capitale de la contrée des hommes. Il passa par les bois, afin de ne pas brusquer Mirage, car la transition était difficile pour lui aussi. Les Ombruns sont des créatures discrètes et calmes, que l’agitation des villes énerve beaucoup. Les arbres qui encerclaient la ville n’abritaient que peu de créatures et Faolan, qui avait espéré pouvoir capturer une petite proie afin de la vendre sur le marché, était assez frustré par cette absence. Pensant que la présence de l’Ombrun aurait pu éloigner les animaux, Faolan mit pied à terre et, laissant Mirage à sa liberté, il poursuivit seul. Cela faisait un moment qu’il ne prenait plus la peine d’attacher la bride de Mirage. Les deux êtres s’étaient entièrement apprivoisés maintenant, et ni l’un ni l’autre ne voulait se séparer.
Ces bois ne ressemblaient guère à ceux de l’Eternel. Moins riches, moins verts. Plus dégarnis. Des feuilles mortes jonchaient le sol. La proximité de la ville empêchait peut-être la nature de s’épanouir librement. Faolan empoigna son arc et progressa parmi les arbres gris, aussi silencieusement que possible. Les seules bêtes qu’il aperçut se résumèrent à des écureuils et des serpents, dont il n’aurait pu faire usage.
S’approchant d’un arbre massif aux racines saillantes, il aperçut néanmoins un lapin à la corpulence convenable, occupé à renifler devant lui. Faolan se dissimula derrière un rocher et l’observa à la manière d’un chasseur guettant sa proie. Une proie bien modeste, certes, mais elle ferait l’affaire. Après tout, il n’avait guère le choix. Le lapin se tenait debout sur ses pattes, agitant son petit museau. Il était étonnant qu’elle reste si fixe. Faolan banda son arc en attrapant délicatement une flèche de son carquois. Il visa, tira, et atteignit sa cible. La dépouille molle du rongeur gisait au pied de l’arbre. Esquissant un bref sourire de satisfaction, le jeune garçon se releva et s’approcha de sa proie, laissant tomber son arc sur le sol.
- Que Sen prenne soin de ton âme, petit lapin. Il faut bien que je mange.
Et déjà un désir de chair grandissait au creux de son ventre, désir dévorant auquel il s’était habitué depuis sa mutation lupine. Il aimait la viande, il aimait le sang, à présent. Il ne pouvait rien contre cela. Il s’empara du lapin mort, et ce fut à ce moment-là qu’il découvrit que l’animal était attaché par la patte à une ficelle. Il fronça les sourcils tout en tâchant de libérer le rongeur de son emprise. Un piège. Sans lâcher le lapin, Faolan regarda tout autour de lui, à la recherche du moindre indice évoquant la présence d’un autre individu que lui. Ces bois étaient désespérément silencieux.
Pourtant, il y avait forcément quelqu'un dans cette forêt. Quelqu'un d'assez malin pour concevoir des pièges.
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| | | Sev Gayl Ephaëlyen experimenté
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Lun 24 Déc 2012 - 1:05 | |
| Sev était plutôt heureux ces derniers temps. Le froid et la neige avaient laissé place à la chaleur et aux proies faciles à capturer. Grâce à ces améliorations météorologiques, le jeune lycan pouvait à présent profiter des avantages de ses deux formes, même s'il en trouvait plus dans sa forme lupine. Il pouvait maintenant grimper aux arbres sans risquer de voir sa peau virer en un bleu inquiétant. La noirceur de sa fourrure n'était plus un problème et une graisse bienvenue avait masqué ses côtes.
Depuis sa rencontre avec Fourrure blanche, il avait plusieurs fois changé de forêt dans son incessante quête de nourriture. Le loup noir avait su retirer un enseignement de cette rencontre avec un autre lycan : tout le monde ne voulait pas forcément vous attraper pour sucer la moelle de vos os. Il était certes devenu un peu moins paranoïaque mais il n'était pas devenu pour autant insouciant. Il s'attaquait toujours à des proies à sa taille et gardait sa 'discrétion conservatrice', comme aimait à l'appeler Narung, l'une des nombreuses voix qui peuplait sa tête. Narung était d'ailleurs devenu son principal interlocuteur après ce long concours de popularité qui avait opposé les voix-pourrisseuses-de-vie à celle de son père-adoptif-mort-prématurément.
C'était lors d'une fin de matinée qu'il senti la faim venir. Sept jours avant, le lycan s'était repu d'un jeune cerf. Il avait été chanceux sur ce coup-là, sans doute Anushka lui accordait-elle ses faveurs. Il s'était après contenté de proies plus petites comme à son habitude. Sev s'était pour cela servi d'une technique de Deux-pattes que lui avait montré Narung Fayer, à savoir : poser des collets. C'était quelque chose qu'il avait vite appris à maîtriser. Le seul inconvénient à ce moyen de capture était que le premier arrivé était le premier servi. Les animaux pris au piège faisaient souvent beaucoup de bruit à cause d'une panique grandissante. Ça n'avait en général que l'effet d'achever leurs souffrances. Gayl avait posé ses pièges le soir dernier. Il en avait vite fait le tour, déçu, et il n'en restait maintenant plus qu'un. Ce dernier était décisif, il posait en effet une question très perturbante. Allait-il manger aujourd'hui ? A quelques mètres de son dernier espoir il sentit une odeur dérangeante, celle d'un autre chasseur. Ça devenait plus compliqué que prévu. Il avait quand même un avantage, il était contre le vent. Il ne se ferait pas repérer immédiatement, ce qui lui laisserait le temps d'examiner son concurrent et de savoir si oui ou non sa proie valait la peine qu'il se batte. Le loup s'avança donc à pas feutrés, son corps masqué par la végétation. Ce qu'il observa le fit sourire. C'était un deux-pattes qui lui volait sa proie. Il était encore plus petit que Sev, ce qui était assez rare. Dans la forêt, les seuls adversaires plus petits que lui relevaient du faisan. Le loup se félicita d'avoir fait une bonne prise. Un lapin et un petit homme pas trop maigre dans la même journée étaient forcément des cadeaux des dieux. 'Qu'est-ce que tu veux qu'j'te dise ? A la soupe !' commenta Narung A ces mots, Sev prit son hélant et sauta sur la plus grosse de ses proies. Une fois immobilisée, il pourrait la tuer pour la ramener dans sa planque.
Dernière édition par Sev Gayl le Sam 26 Jan 2013 - 15:46, édité 1 fois |
| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Mar 22 Jan 2013 - 17:13 | |
| Faolan n’eut guère le temps de réaliser ce qui se passait. Une masse poilue tomba sur lui comme une avalanche, l’écrasant de tout son poids dans un rugissement féroce. Le garçon poussa une exclamation étouffée et ne parvint pas à garder son équilibre. Etalé par terre, repoussant de ses bras tendus ce qui lui semblait être un jeune loup noir manifestement enragé, il hurlait à plein poumons.
Pourtant, cet instinct lupin qu’il ne soupçonnait pas s’éveilla en lui, et ce fut bien par son œuvre que Faolan resta en vie. Comme un mécanisme de défense, ses yeux se teintèrent d’un éclat d’ambre, sa peau se couvrit d’un manteau blanc, ses ongles devinrent griffes. Avant même qu’il ne prenne conscience de sa mutation, elle avait fait son œuvre.
Troublé, son adversaire à la fourrure d’ébène le lorgna un moment, sous le choc d’une telle révélation. Ragaillardi par cette puissance retrouvée, Faolan se dégagea rapidement et plongea son regard dans celui du loup noir. Ce n’était pas un loup ordinaire. Il le sentait. Un lycan, comme lui. Avait-il eu l’intention de le dévorer ? Les lycans pouvaient donc se nourrir d’hommes, ou d’elfes ? Jamais une telle idée ne lui était venue à l’esprit. Il avait croisé bien les voyageurs solitaires, en particulier dans cette région humaine où les vagabonds et les chasseurs n’étaient pas rares. Même lorsque la faim lui tordait les entrailles, il n’avait jamais songé à se repaitre d’un homme.
Ce lycan avait des pulsions plus sauvages, plus morbides. Faolan se demandait à quoi il ressemblait dans sa version humanoïde. Il n’était pas bien grand, un peu plus costaud que lui. Il était jeune, assez nerveux. Avait-il une histoire semblable à la sienne ? Depuis combien de temps parcourait-il le monde en proie à cette solitude que lui connaissait si bien ?
Mais le garçon sentait bien que ses questions ne trouveraient certainement pas de réponse, car ce n’était pas une conversation qui allait s’engager entre les deux jeunes loups, mais bien un combat. Le cœur de Faolan battait à tout rompre. C’était la première fois qu’il affrontait un loup. C’était la première fois qu’il ne fuyait pas. Il affrontait de toute sa carrure ce louveteau noir que la vie sauvage semblait avoir endurci plus que de raison. Il n’avait pas l’espoir de s’en sortir sans se battre.
L’autre le fixait sans ciller, les babines retroussées, dans un grognement sourd. Faolan avait peur, il s’efforçait de ne pas laisser ses pattes trembler, de ne dévoiler aucun signe d’effroi. Le lycan noir fonça, Faolan l’imita. Ils se ruèrent l’un sur l’autre et tout ne fut plus qu’un enchainement de coups de griffes et de crocs acérés. Faolan ne comprenait plus rien. Il sentit du sang couler dans sa bouche. Une douleur à l’oreille le lança atrocement. L’autre était très rapide, vif, il n’hésitait pas à mettre toute sa force dans ses assauts. Faolan était habile pour éviter les coups ou toucher les endroits exposés. Il parvint à mordre la queue de son ennemi qui poussa un cri rauque, bien que cela ne fit que décupler sa rage… Faolan était plus petit et plus faible que lui. C’était la première fois qu’il se battait. Il ne maitrisait pas sa carcasse lupine, qu’il contenait au contraire si souvent. L’autre avait l’avantage. Il semblait parfaitement à l’aise dans ce corps animal qu’il avait su dompter, probablement depuis des lunes. Faolan ne gagnerait pas se combat. Il le savait, malgré ses tentatives un peu vaines de s’en sortir. L’épuisement le gagnait peu à peu. Le loup noir lui assena un grand coup de crâne dans les flancs, ce qui le fit s’abattre brutalement contre un tronc, coupant sa respiration.
Alors, ce ne serait pas ce grand loup blanc qui aurait raison de lui. Juste un jeune loup affamé qui le regarderait mourir sans pitié, ne voyant en lui qu’une proie de plus à se mettre sous la dent. Faolan se résignait.
* * *
Pourtant, une fois de plus, la mort ne sembla pas s’intéresser à sa détresse. Alors qu’il fermait les yeux pour ne pas avoir à affronter le destin qui s’abattait sur lui, ainsi étalé par terre sous la dominance de ce loup des ombres, un grognement terrifiant se fit entendre. Ce n’était pas l’autre qui l’avait produit, Faolan en était certain. D’ailleurs, l’air troublé de son ennemi lui fit penser qu’il n’avait pas tort. Le lycan noir recula un peu et scruta les bois en plissant les yeux. Il renifla l’air. Il semblait tendu, sur le qui-vive. Faolan respirait fort et vite. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Allait-il mourir ? Maintenant, tout de suite ? Par un autre ennemi, peut-être pire encore ?
Soudain, un ours immense émergea d’un buisson. Ses yeux noirs étaient pointés sur eux, tandis qu’il progressait de son pas lourd en leur direction. Le jeune lycan n’était plus si impressionnant en comparaison de ce monstre enragé. Sans perdre une seconde, le loup noir fila à travers les bois, ce que Faolan s’empressa de faire à son tour. Dans son empressement et sa panique, il ne remarqua pas la ficelle du collet qui se trouvait à ses pieds, et il se retrouva à nouveau face contre terre, immobilisé par les liens qui lui tenaillaient les pattes. Sa fatigue doublée de frayeur eurent raison de sa forme lupine, il se métamorphosa en humain à son grand désespoir, le rendant encore plus vulnérable – d’autant plus qu’il était nu. Il tâcha de se dépêtrer du piège mais ses mains tremblaient comme des feuilles. Le monstre, écumant de rage, gagnait sur lui.
Alors que des larmes de terreur coulaient sur ses joues sales, Faolan vit soudain deux bras fondre sur ses pieds et les détacher en un instant. Il leva les yeux et découvrit un visage basané, très sale, surmonté d’une masse de cheveux longs et emmêlés. L’espace d’un instant, son regard croisa celui du garçon qui le secourait, et il reconnut les yeux du loup noir. Il n’eut pas le temps de le dévisager plus longtemps, l’ours courrait à présent, refusant de laisser sa proie lui filer entre les pattes.
Le garçon à l’allure sauvage empoigna le poignet de Faolan et l’entraina parmi les arbres. Il courait vite, sautant les racines et évitant les branches basses, comme si la forêt eut été sa maison mère qu’il connaissait par cœur. Faolan le suivait, l’esprit bourdonnant, incapable de réaliser ce qui était en train de survenir. Qu’allait-il lui arriver, maintenant ?
Dernière édition par Faolan Tingilindë le Mar 26 Nov 2013 - 19:48, édité 1 fois |
| | | Sev Gayl Ephaëlyen experimenté
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Dim 10 Fév 2013 - 22:13 | |
| Un grand fracas ou plutôt un choc digne d’une collision entre deux cochons sauvages ayant abusés de la boisson comme le racontera plus tard Narung lors du résumé crépusculaire quotidien qu’ils organisaient dans la tête de Sev. C’est comme ça que ce dernier l’avait ressenti. Il avait alors laissé échapper un grognement instinctif comme pour amortir la chute et qui donnerait une raison de plus à sa proie de le craindre. C’était maintenant au tour de l’autre de crier. Cela donnait à ce petit deux-pattes un air encore plus pathétique et insignifiant. Il faisait le son de la bête que l’on égorge et qui se débat même quand elle sait que c’est peine perdue. Mais ce moment de panique fut très rapide. En effet, la peur fit appelle à l’instinct qui, lorsqu’il se réveille chez certaines personnes, fait vite place à de la fourrure, des griffes et des crocs. Ce dernier changement désarçonna le jeune loup qui se détacha de l’autre après un coup de patte d’une nouvelle puissance. Sa proie était devenue comme lui ou plutôt comme Fourrure-blanche si on s’en référait à la couleur.
L’autre s’était relevé et se préparait au prochain assaut car ce serait Sev qui l’attaquerait le premier vu qu’il avait toujours l’avantage, il était plus fort, plus trapu et lui au moins était libre de ses mouvements, aucune corde ne lui entourait la patte. Il lui fallait tout de même garder l’avantage. Le loup noir ne pouvait pas se permettre de se faire blesser gravement et de perdre. C’était pour cela qu’il le toisait fixement. Il cherchait le meilleur angle d’attaque, les muscles toujours aussi tendu pour prévenir l’adversaire que ce serait pour bientôt, tout en gardant l’élément de surprise. Il fallait viser le cou, toujours le cou d’après Narung, mais celui-ci n’était pas si facile que ça à atteindre dans la pratique. Le jeune loup tenta tout de même sa chance. Il heurta l’autre avec plus de violence que la fois dernière car il était énervé, lui qui pensait pouvoir manger rapidement sans aucune complication… Voilà que le deux-pattes était passé de proie à adversaire et il saignait déjà. En effet ce n’était pas le cou qu’il avait percuté mais l’oreille. Fayer aurait sans doute lâché un ‘mauvaise pioche mon brave’ si il n’avait pas eu depuis quelques temps l’interdiction de tout commentaire lorsqu’il fallait à Gayl un peu de concentration. L’odeur du sang et les petites touches de douleur disséminée de part et d’autre de son corps donnait à l’animal encore plus de volonté. Le loup qui ressemblait étrangement à Fourrure-blanche se révélait cependant très habile. L’autre se dit qu’il devait sûrement cela à sa petite taille. En effet, par expérience il savait avoir plus de dextérité que les autres bêtes qui compensaient ce manque par la force. Soudain il sentit une douleur cuisante dans le bas du dos. Sa surprise se traduisit par un cri rauque, et la colère qui s’ensuivit par ses coups qui doublèrent de fréquence et d’intensité. Sev prit vite le dessus et sentit les coups de l’autre loup devenir moins précis. Il avait un comportement étrange, comme si il ne maitrisait pas complètement cette forme. Le jeune loup en profita donc pour porter un coup qui l’affaiblirait sans doute. Il tira un bon coup sur le fil qui retenait l’autre pour lui faire perdre l’équilibre. D’un coup de tête, il le projeta ensuite contre l’arbre auquel il était attaché. Un grognement terrifiant l’interrompit alors qu’il allait porter le coup décisif.
« Y a mieux comme signe, p’tit gars. » commenta Narung dans sa tête. Mais il n’avait pas eu besoin de l’avertissement de son père pour commencer à renifler l’air pour évaluer la distance qui le séparait de son nouvel adversaire. Les cris du deux-pattes avait prévenu d’autres animaux et l’un d’eux étaient venu chercher les restes du combat. Le loup décida d’abandonner. Il prit donc la direction opposée à toute vitesse. Il se dit que quand l’animal verrait la prise de Sev, il ne chercherait pas à le poursuivre. Il était loin d’envier la position de celui qui ressemblait à Fourrure-blanche. Il se demanda si Fourrure-blanche aurait survécu à un combat tel que le leur malgré son côté ‘trop deux-pattes’ et ses manières étranges. Narung et lui convinrent que oui. Mais ce petit deux-pattes là-bas dans la clairière n’avait aucune chance. Comment avait-il survécu jusque-là ? Cela relevait du mystère. Les faibles devaient cependant mourir pour nourrir les forts, c’était ainsi.
Mais Sev Gayl n’avait-il pas lui aussi été un faible avant que Fayer ne parfasse son éducation ? Le petit à la fourrure blanche n’avait peut-être juste pas reçu d’éducation. Une idée traversa la tête de Sev mais il l’élimina vite. Aider l’autre alors qu’il pourrait beaucoup mieux lui servir en devenant son repas. Ça avait été comme ça à chaque fois qu’il avait rencontré d’autres hommes-loups. Ces rencontres étaient perturbantes, ces êtres étaient différents des autres animaux. Somme toute ils avaient été à chaque fois pareilles que lui. Sev secoua la tête pour se rafraîchir les idées encore une fois. Il vit soudain cela sous un autre angle. Il n’y avait pas que la petite fourrure blanche là-bas mais il y avait le lapin ! Il avait maintenant une raison suffisante pour revenir. Il fit donc demi-tour. Mais il arriva trop tard, son concurrent qui était apparemment un ours avait déjà englouti son lapin dont on ne distinguait maintenant qu’une tache de sang. Toujours sous sa forme lupine, Sev jeta un coup d’œil à l’autre loup. Il se tenait à quelques mètres et tentait de se dégager de la corde qui le retenait prisonnier. Sous sa forme d’homme il n’aurait aucune chance. Ce fut donc pour ce que Narung appelait la pitié que le loup noir revêtit lui aussi son autre forme pour le libérer. Il fut rapide et efficace. Mais l’autre se contentait de l’observer et ne paraissait pas vouloir bouger. Il dut donc le tirer par le bras pour lui faire comprendre d’être plus réactif. Ça serait sa première leçon. Ils filèrent donc dans les bois. Sev choisit de passer par la partie la plus étroite de la forêt afin que l’ours ait plus de mal à les suivre. Son nouveau compagnon avait cependant du mal à le suivre et lui aussi avait plus de mal dans cette forme. Il cria donc à l’autre : « Change ! » tout en s’exécutant. En partant du principe qu’il deviendrait son nouveau compagnon de chasse il fallait tout d’abord qu’ils survivent.
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| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Mer 17 Avr 2013 - 18:49 | |
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- Change !Faolan, à bout de souffle, ne comprit pas tout de suite ce que son compagnon voulait dire. Ils filaient à toute vitesse en zigzagant parmi les arbres maigres qui composaient la forêt. Les grognements enragés de l’ours les poursuivaient sans s’éloigner. L’autre garçon courait vite, plus vite que lui. Faolan comprit son ordre lorsqu’il le vit se muer progressivement en loup, abandonnant ses jambes maigres pour des pattes velues, plus aptes à ce genre de course effrénée. Il n’avait même pas réduit son allure. Faolan, rassemblant toute sa concentration, tenta de se transformer à son tour sans cesser de courir. Mais il n’était lycan que depuis quelques mois, et ses mutations se faisaient rares tant il les redoutait. L’entreprise ne fut pas victorieuse. Il ne réussit qu’à recouvrir certains endroits de sa peau d’un duvet blanc, qui disparaissait et réapparaissait, sans pouvoir compléter sa métamorphose. Tout allait trop vite, et il n’avait pas assez de force. L’autre, irrité par cette maladresse, finit par le plaquer contre un arbre, toujours sous sa forme lupine. Il grogna à quelques centimètres seulement de son visage, plantant ses yeux durs dans les siens. Cette agression enclencha un réflexe instinctif chez Faolan dont la transofmation s’opéra aussitôt, stimulée par son instinct de protection. Mais ils avaient perdus du temps et l’ours en avait profité pour gagner sur eux. Ils s’élancèrent à nouveau dans la forêt, faisant tournoyer les feuilles mortes sur leur passage. Dans sa course endiablée, Faolan guettait les arbres en plissant les yeux, tâchant d’apercevoir son ombrun Mirage. Sa vue d’elfe avait diminué et dans ce genre de situation, il le regrettait amèrement. Il redoutait par-dessus tout que son ami ne s’approchât trop près de lui, le sentant en danger, et s’exposât ainsi à leur prédateur. Mirage, en effet, ne supporterait pas de laisser son maitre à la merci de l’ours. Mais Faolan, de son côté, ne supporterait pas plus la perte de son désormais seul compagnon. Les troncs rachitiques défilaient devant son regard sans qu’il ne vît aucune trace de Mirage. Il pria en lui-même qu’il fût sain et sauf. Un grognement rauque du petit loup noir le tira de ses pensées. L’autre fit un signe de museau en direction d’un ruisseau qui les devançait à quelques dizaines de mètres. Mirage. Il se désaltérait au cours d’eau sans avoir encore remarqué le danger qui grondait. Apercevant son maitre qu’il reconnut malgré sa forme animale, il se redressa l’air alerte mais ne bougea pas. Arrivé devant lui, Faolan s’arrêta, à la grande surprise de l’autre lycan qui stoppa sa course quelques mètres plus loin en grognant de plus belles pour exprimer son mécontentement. Il devait penser que Faolan était soit fou soit inconscient, de s’arrêter ainsi en pleine fuite. Sans prendre le temps de lui expliquer son dessein, Faolan se retransforma en petit homme et se précipita vers la selle de Mirage. Dans une de ses besaces se trouvait son arc et ses flèches. Il le banda prestement, tandis que l’ours gigantesque se ruait sur eux, la bave écumant à ses lèvres. Faolan pointa sa flèche en direction du visage de l’ours. Il attendit une, deux, trois secondes. Il lâcha la flèche qui perça le vent et vint s’abattre en plein dans l’œil de la bête. Cette dernière poussa un hurlement déchirant et cogna des pattes sur le sol, fou de douleur. Faolan comptait en rester là, car l’ours était vivant mais trop mal en point pour se montrer menaçant. Mais son camarade lycan en avait décidé autrement. Profitant de cet accès de faiblesse, il bondit en avant et se jeta sur l’ours, plantant ses crocs dans son cou. La bête se débattait , secouant ses épaules afin de se débarrasser de ce parasite qui le vidait de son sang. Mais le loup tenait bon. Il ne lâchait pas prise. L’ours, dans un dernier mugissement étouffé, finit par s’étaler de tout son long dans les feuilles mortes. Mortes comme lui. Le loup se dégagea de son étreinte, et au lieu de continuer sa route à présent qu’il était hors de danger, il commença à arracher la peau de l’ours afin d’en dévorer la chair. Sa fourrure de jais fut bientôt couverte de sang. Cela donna une idée à Faolan. * * * - Ne t’inquiète pas, je sais comment m’y prendre, dit-il. Il sortit son canif et se mit à découper avec précaution l’immense peau de l’ours. L’autre ne semblait pas bien comprendre ce qu’il entreprenait, il se contentait d’observer ses gestes du coin de l’œil tout en dégustant ce festin inespéré. Faolan, quant à lui, essayait de ne pas trop le regarder. Il n’était pas encore accoutumé à cette chair à vif dont certains de sa race n’hésitaient pas à se repaitre goulument. Son côté animal n’était certainement pas encore assez développé. Une fois que la bête fut entièrement dépecée, Faolan la transporta jusqu’au ruisseau et la lava de son sang, ainsi que ses mains et son visage qui en étaient couverts aussi. L’autre lycan ne semblait pas se soucier de tels détails. Attachant la peau sur la croupe de Mirage, il se retourna vers le loup noir et dit : - Je vais en ville. Je vais vendre cette peau. C’est aussi grâce à toi que nous l’avons tué… Alors tu mérites une part. Tu veux venir ? L’autre le regarda, peu attentif à ses paroles. Il était bien plus intéressé par la viande qu’il venait de s’offrir. - Avec de l’argent, tu pourrais t’acheter des vêtements. Et d’autres choses à manger. Il y a des choses que les hommes savent faire, que tu ne trouveras pas dans la forêt. Ce dernier argument attira l’attention du jeune lycan qui se lécha les babines ensanglantées avant de venir vers lui. Changeant d’apparence, il observa la peau, puis l’ombrun, puis Faolan. Celui-ci n’attendit pas de réponse. Il sentait que son camarade n’était pas un bavard. Après tout, avec qui avait-il pu parler ces dernières années ? Des sangliers ? Faolan se mit en selle et d’un geste du bras, il invita l’autre à venir derrière lui. - Je m’appelle Faolan Tingilindë. Je viens de la contrée d’Evanya.
Dernière édition par Faolan Tingilindë le Mar 26 Nov 2013 - 19:49, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Lun 20 Mai 2013 - 20:06 | |
| Ce petit était décidément pathétique, et loin d’être débrouillard il attirait les problèmes… Ce ne serait pas facile de l’éduquer. Quand Narung et lui s’étaient trouvés pour qu’il lui enseigne toutes ces choses pour survivre il n’était pas un débutant comme cet autre loup qui le surprenait toujours par sa faiblesse. Il semblait n’avoir jamais eu affaire au monde. Sev avait même dû l’aider à se transformer -chose qu’il considérait comme la plus naturelle du monde- par un procédé dont il s’était inspiré de sa propre expérience. L’instinct bestial semblait toujours vouloir épauler son porteur dans les moments difficiles, pratique et étonnant qu’il ne l’a pas remarqué lui-même. Ils couraient maintenant entre les arbres pour tenter de semer le prédateur. Semer un ours n’était pas chose facile alors Sev crut à un miracle accordé par Anouchka quand il vit un autre animal se désaltérant paisiblement dans le ruisseau, cette nouvelle proie occuperait le ventre sur patte quand ils en profiteraient pour fuir. Il désigna du regard l’herbivore au loup blanc pour qu’il comprenne leur nouveau plan. Il fila donc vers le ruisseau pour que l’ours prenne compte de cette nouvelle cible. L’autre loup qui maintenant était un deux-pattes ne dépassa la bête comme il l’avait prévu, il lui grimpa dessus. Gayl freina et poussa un gros râle et grogna pour qu’il prenne la fuite car l’ours était en vue, à quelques mètres d’eux. Ce garçon-loup était vraiment idiot, pire que Fourrure-Blanche. Sev changea d’avis lorsqu’il le vit crever l’œil de leur prédateur. Ils avaient enfin l’avantage. Le loup noir en profita en refermant ses crocs sur son cou. La peau était épaisse mais pas impénétrable, sa mâchoire en viendrait à bout. Il s’accrocha en attendant que les forces de l’ours l’abandonnent. Une fois le corps effondré, il en arracha de grands morceaux de viande avant de les engloutir avec férocité. Le goût du sang emplissait sa bouche, il se sentait bien, sa faim était apaisée. Le petit deux-pattes s’approcha enfin pour prendre sa part, après tout c’était grâce à lui qu’ils s’en étaient débarrassés. Il fit cependant une chose très étrange que Sev ajouta sur sa liste. Il ne prit que la peau de leur proie et alla la tremper dans l’eau. Le loup-garçon, tout en l’observant d’un air sceptique, se dépêchait de se nourrir au maximum avant que l’odeur du sang n’attire tous les chasseurs du bois. Le demi-loup fit une autre chose bizarre qui perturba beaucoup Gayl. Il posa la peau sur la créature. Comment cette dernière acceptait-elle ce fardeau ? Ces manières étranges firent penser à Sev que lui aussi aurait à apprendre sur ce monde différent. « Je vais en ville. Je vais vendre cette peau. C’est aussi grâce à toi que nous l’avons tué… Alors tu mérites une part. Tu veux venir ? » Sev ne comprit pas grand-chose à ces paroles et se contenta d’enfourner un peu plus de viande dans sa gueule. Voilà que le deux-patte se remettait à parler : « Avec de l’argent, tu pourrais t’acheter des vêtements. Et d’autres choses à manger. Il y a des choses que les hommes savent faire, que tu ne trouveras pas dans la forêt. » Au moins il ne parlait pas pour ne rien dire comme certain. La curiosité de Sev avait été attirée. Leur monde lui été inconnu. Narung lui en avait parlé quelques fois mais mieux valait le voir de ses propres yeux. Enfin l’autre se présenta comme Faolan Tingilindë venant d’un endroit inconnu de Sev. Ce dernier s’était retransformé en homme le temps de lâcher son nom à son tour. Il vit ensuite l’autre lui tendre le bras mais il ne comprit pas à quelle fin. Il se contenta de revenir sur ses quatre pattes pour les suivre. Ils mirent environ une heure avant de sortir de la forêt. Faolan avait heureusement compris que cela ne servait à rien d’engager une quelconque conversation avec le jeune loup. Ainsi, les deux lycans voyagèrent en silence côte à côte. Sev se rendit alors compte de ce qu’était la ville, cela grouillait de deux-pattes. On pouvait percevoir leurs bruits, leurs odeurs de loin. Le loup noir n’aima pas ça, comme toujours celui qui ne se faisait pas discret était soit idiot comme son nouveau compagnon soit n’avait aucune raison d’avoir peur ce qui signifiait un adversaire dangereux et dans ce cas-là des adversaires innombrables. Gayl continua quand même sa route en masquant ses peurs. Il était prêt à la fuite quoi qu’il se passe. L’extérieur même de la ville n’inspirait pas confiance, il était dégagé, aucun buissons, seulement de l’herbe et quelques rares arbres. Cet environnement n’était pas familier au jeune loup. Ils furent enfin à l’entrée et ce fut un choc pour Sev. Trop de sensations à la fois, il y avait trop de monde il n’était pas en sécurité. Toute cette masse l’oppressait à tel point que les voix portes paroles de ses plus grandes peurs refirent surfaces. Toutes étaient d’accord sur le fait qu’il devait prendre la fuite et vite. Et c’est ce qu’il fit, bousculant tout en grognant d’un air féroce les deux-pattes sur son passage pour rejoindre la masse rassurante de la forêt.
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| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Mer 12 Juin 2013 - 14:00 | |
| Faolan fut complètement pris de cours lorsqu’il vit le jeune lycan faire demi-tour et se précipiter vers la forêt, celle-là même qu’ils venaient de quitter. Lui n’en pouvait plus, il était meurtri et épuisé, il avait terriblement besoin de se reposer. Et de manger un bon repas, un met préparé, pas une carcasse sanglante déniché derrière un arbre. Pour Sev, c’était tout l’inverse. C’était la ville qui représentait une menace et une source d’angoisse. Manifestement, ne serait-ce que passer les portes de la cité avait été au-dessus de ses forces. - Attends ! L’Ombrun se cabra et Faolan tâcha de lui faire faire demi-tour. Plusieurs têtes se tournèrent vers eux, mais il tenta de ne pas y prêter attention. Il y avait plus urgent. La silhouette animale de son compagnon s’éloignait jusqu’à disparaitre parmi les arbres. Faolan claqua des talons contre les flancs de Mirage et se lança à sa poursuite. Le lycan noir courait vite, même l’Ombrun peinait à rattraper la distance. Mais rien ne peut battre la course d’un Ombrun, et il suffit que l’animal accélère un peu la cadence pour qu’il se retrouve à la hauteur du garçon. Mais déjà les bois les entouraient, et les contours de la ville s’évanouissaient à chaque pas. Faolan incita Mirage à barrer la route du lycan qui s’arrêta aussitôt, la poitrine affolée par son souffle court. Faolan descendit à terre et s’approcha de lui lentement. - Calme-toi. Si tu ne veux pas aller en ville, nous allons rester ici. Seulement, moi j’ai besoin d’installer un campement. Veux-tu m’aider ? Faolan espérait que le jeune lycan serait sensible à sa bonne volonté, et qu’il cesserait de se méfier à ce point de lui. Pour sa part, Faol était toujours craintif à l’égard de ce lycan qui était plus bête qu’humain, et il redoutait son imprévisibilité. Fort heureusement, le lycan noir n’avait pas l’air trop effarouché par sa proposition, il demeurait plutôt calme. Certainement était-il rassuré de savoir que Faolan ne l’inciterait pas à retourner en ville. Faolan se remit en route à pieds, sa cheville blessée le faisait boiter mais il trouvait cela bizarre, voire indécent, de monter à cheval – ou plutôt à Ombrun – tandis que son compagnon demeurait sur le sol. Et même si le lycan noir était certainement peu sensible à ce genre de manières, pour lui, c’était important. Ainsi il progressa en tenant par la main la bride de Mirage, toujours sage et docile. Ils ne tardèrent pas à déboucher sur un endroit parfait, une sorte de clairière surplombée par quelques branches d’arbres feuillues, à côté de laquelle coulait une rivière nichée de galets plats. Il faisait encore clair et Faolan, laissant Mirage à sa liberté, s’approcha de l’eau limpide. Il y trempa ses deux mains afin de s’asperger le visage, et laissa l’eau imprégner sa peau en fermant les yeux. Enfin, un peu de fraicheur. Il aurait du mal à ôter toute la crasse qui l’encrottait, mais au moins il pouvait se rafraîchir… Il se releva en attrapant un galet blanchi dans sa main. Puis, il le lança vers la rivière d’un geste maitrisé, faisant ainsi ricocher la pierre plusieurs fois. Il se tourna alors vers son ami, qui le regardait sans un mot : - C’est mon père qui m’a appris à faire cela. C’est amusant. Tu veux essayer ? Tu as déjà eu un père, toi ? C’était déroutant de ne pouvoir appeler le jeune lycan. Jusqu’alors, Faolan n’avait pas osé lui demander son nom de peur qu’il n’en ait pas. Mais il se risqua à ajouter : - Comment puis-je t’appeler ?
Dernière édition par Faolan Tingilindë le Mar 26 Nov 2013 - 19:49, édité 1 fois |
| | | Sev Gayl Ephaëlyen experimenté
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Ven 21 Juin 2013 - 23:28 | |
| Durant sa course, il avait le vent dans le dos, et ce vent lui avait apporté des odeurs familières dont celle du garçon-loup qui était derrière lui avec l’étrange herbivore qu’il ne se décidait pas à dévorer. Sev avait décidé de ne pas s’arrêter. L’endroit dans lequel Faolan les avait emmené paraissait trop dangereux pour ne pas être un piège, après tout, le loup noir avait bien essayé d’en faire son repas. Il se dit aussi qu’il avait peut-être un peu trop sous-estimé le jeune lycan et qu’à l’avenir il se devrait de faire plus attention. Bientôt, l’animal sur lequel l’autre garçon s’agrippait, arriva à sa hauteur. Quelques instants plus tard, il le dépassait et Gayl du faire un effort pour freiner à temps. Heureusement pour les trois créatures, il n’y eut aucune collision à déplorer.
« Calme-toi. Si tu ne veux pas aller en ville, nous allons rester ici. Seulement, moi j’ai besoin d’installer un campement. Veux-tu m’aider ? »
Il avait prononcé ces mots en se rapprochant lentement de lui. Le louveteau ne répondit pas et suivit son acolyte. Il avait parlé de campement comme l’aurait fait Fourrure blanche. Sev espéra qu’il ne fasse pas de feu lui aussi. Le jeune lycan profita de leur soudaine proximité pour l’observer. Il y eut d’abord un détail évident qui lui sauta aux yeux : il boitait. Il se demanda alors pourquoi il ne remontait pas sur son quadrupède. S’ils se faisaient attaquer, Sev devrait prendre la fuite et l‘abandonner. Il ne pouvait pas se permettre d’avoir un animal blessé avec lui encore moins lorsque celui-ci se comporter comme un deux-pattes et refoulait constamment sa bestialité. Faolan fit mine de s’arrêter quand ils arrivèrent sur un endroit à découvert entouré de touffe de végétation variée. Le loup noir se dit qu’il s’abriterait dans de ces buissons. Gayl approuva le choix de son compagnon par la proximité de la rivière, il l’entendait couler et l’atmosphère était humide. Le petit deux-patte s’approcha de l’eau tandis que le lycan s’y désaltérait déjà. Il fit à nouveau une chose étrange qui s’ajouta à la liste qui se promettait d’être étoffé. Il prit une pierre dans sa main. Le loup noir se tendit, il savait qu’une fois projetée une pierre pouvait causer quelques dégâts. Ses muscles se relâchèrent quand il vit que la cible de petit homme n’était que l’eau. Peut-être visait-il un poisson ? Le garçon-loup se disait qu’il serait temps de lui apprendre une technique plus efficace pour en attraper quand l’autre prit la parole :
« - C’est mon père qui m’a appris à faire cela. C’est amusant. Tu veux essayer ? Tu as déjà eu un père, toi ? »
Un père ? Oui, il en avait eu un et le meilleur du monde vu les connaissances que celui de Faolan lui avait apportées. Grâce à Narung Fayer, il avait appris à survivre. Il avait appris à combattre et à se relever même quand son corps voulait le contraire. Bref, il lui avait appris à se sentir fort et à se tirer de n’importe quelle situation.
« - Comment puis-je t’appeler ? »
Sev huma l’air pour vérifier qu’il n’était pas épiés, il ne voulait pas offrir d’avantages à quelques prédateurs potentiels à l’estomac remplit d’air. Il se changea ensuite en loup le temps de lâcher ces quelques mots qui pour lui pesaient comme un long discours :
« Sev Gayl. Mon père était Narung Fayer jusqu’à ce qu’il meurt. Le tien ne t’a pas appris de choses utiles. » |
| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Lun 8 Juil 2013 - 18:47 | |
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La remarque de Sev Gayl offensa un peu Faolan, mais il lui prouva surtout que l’autre garçon ne venait certainement pas du même monde que lui. Faolan se moquait bien qu’une chose fût utile ou pas, du moment qu’elle était plaisante. Pour le lycan noir, cela ne représentait aucune source d’intérêt. Pour lui montrer qu’il n’était pas sensible à son mépris, Faol attrapa d’autres galets et s’entraina de nouveau aux ricochets. Cet instant de détente fut cependant de courte durée, car si Faolan n’avait pas renoncé aux amusements passagers, il ne demeurait pas moins conscient du fait que les plus urgentes choses n’étaient pas les plus distrayantes. Ainsi, il était l’heure d’établir le campement.
Les deux enfants – car ils en étaient encore – se mirent à l’ouvrage afin de ramasser du bois, ce dont Faolan avait l’habitude pour faire griller son poisson, à l’inverse de Sev qui avait l’air de trouver cette pratique peu… utile, justement. Avant que le soleil ne déclinât, Faolan ôta ses vêtements et s’employa à les laver dans l’eau pure de la rivière. Des filets de terre et de poussière furent emportés par le courant sous ses yeux, tandis qu’il frottait avec vigueur les tissus rapiécés. Depuis longtemps maintenant, Faolan s’était accoutumé à ses habits d’humain, si différents de ceux des elfes. Ternes, râpeux, lourds et épais… Heureusement qu’avec sa métamorphose, sa peau s’était affermie, car il aurait à coup sûr été irrité par de tels tissus !
Il jeta un coup d’œil à Sev qui, ne portant strictement aucun vêtement, devait trouver cette nouvelle occupation encore plus inutile que les précédentes. Il le lorgnait fixement, le visage impassible, comme s’il attendait que Faol en eût fini avec cette étrange activité. Ce dernier, tout en frottant ses affaires, jetait des regards à son compagnon, et ce fut ainsi qu’il remarqua à quel point Sev se grattait. En particulier les cheveux, si l’on pouvait les nommer ainsi. Il s’agissait davantage d’une énorme masse dont il était difficile de déterminer la composition.
Faolan se releva, alla étendre ses vêtements sur une branche et revint vers le garçon.
- Est-ce que ça te démange ?
Faolan s’approcha pour examiner son crâne mais l’enfant sauvage s’écarta d’un seul coup, le visage renfrogné.
- Je ne vais rien te faire, je veux vérifier que tu n’aies pas de sales bestioles sur la tête !
Devant l’expression fermée de son compagnon, Faolan ne voulut pas insister. Il recula d’un pas en soupirant. Puis, une idée lui vint à l’esprit. Il s’approcha de la rivière en faisant signe à Sev de le rejoindre.
- Viens. Regarde.
Faolan prit un peu d’eau dans sa main avant de s’en déverser le contenu sur la tête et les épaules. Elle était fraîche et pur, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas senti un tel contact sur sa peau. Son côté elfique, toujours présent, y était encore particulièrement sensible. Il tenta de donner de l’eau à Sev mais celui-ci ne partageait pas ses réjouissances au contact d’un tel liquide. Peut-être lui préférait-il la boue…
Qu’est-ce qui passa dans la tête de Faolan lorsqu’il lui vint à l’esprit de faire une telle chose ? Lui-même, très certainement, n’aurait su répondre à cette question. Mais c’est ainsi qu’il sauta dans l’eau, puis se mit à asperger à grands coups l’autre garçon, riant aux éclats devant l’air effaré qu’il lui provoquait. Et pour finir, il le saisit même par le poignet afin de le faire complètement tomber dans l’eau.
Il n’y avait alors que deux options possibles. Soit le jeune lycan décidait de trucider Faol en le noyant – ou en lui broyant les os -, soit son immersion se révèlerait être une expérience pas si désagréable. Faolan n’avait pas envie de contrarier Sev. Il voulait lui montrer qu’une vie n’est pas faite que de choses utiles. Après tout, Sev aussi était un enfant. Il avait droit à l’insouciance. Même l’espace d’un moment.
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| | | Sev Gayl Ephaëlyen experimenté
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Ven 2 Aoû 2013 - 10:23 | |
| Et il continuait avec ses pierres, mais aucune ne semblait faire mouche. Cependant, c’était de cette façon que le petit sauvage avait pu constater qu’il était muni d’une détermination sans borne ce qui serait intéressant à développer plus tard. Ce dernier avait en effet revêtit sa peau d’instructeur, l’observant attentivement pour savoir exactement quelles failles ils se devraient de combler en urgence lors de son apprentissage. Fayer et Gayl avaient alors commencé une autre liste en plus de celle réunissant tout ce qui était étrange dans le comportement de son nouvel élève. Cette liste comprenait cette fois les différentes choses que Sev voulait enseigner à l’autre loup. L’amélioration de sa précision en avait été le dernier point, et elle avait suivi sa maladresse, son inconscience et, avait commencé avec ce que détestait son professeur au plus haut point : son manque d’aisance sous sa forme louve. C’était inconcevable pour le loup noir qui avait d’ailleurs ajouté ce point-ci à la liste de ce qui faisait de lui un animal bizarre. Comment Faolan avait-il pu autant négliger cette forme tandis qu’elle lui offrait tous les avantages nécessaires à sa survie ? À le voir évoluer comme ça, c’était comme s’il n’avait pas toujours eu un côté loup ou qu’il l’avait toujours repoussé comme notre loup l’avait fait avec sa forme de garçon. Sev décida qu’il rejeterait la faute sur le père du loup blanc même si lui-même avait deviné, avant même de rencontrer Narung que son aspect lupin qui lui offrait des crocs acérés, une peau résistante et une plus grande rapidité était plus adapté pour se nourrir et pour se défendre. Voici que le nouveau compagnon du loup noir s’était mis dans la tête de faire cette chose inutile et contraignante sur laquelle Gayl ne s’était pas gêné de critiquer Fourrure Blanche lors de leur rencontre : le feu. C’était une chose que seul un prédateur en haut de la chaîne alimentaire pouvait se permettre de faire. Le petit lycan s’était toujours demandé si tous les deux-pattes se permettaient cette pratique ou si elle n’était réservée qu’aux plus forts. Le faible Faolan répondit donc à cette question. Sev l’avait bien vu dans la ville, les deux-pattes n’avaient pas peur. Ils étaient donc pour cela très dangereux ce qui était étonnant vu leur constitution et leur préférence pour leur forme d’homme qui pesait comme une malédiction sur notre louveteau. Gayl avait cependant décidé de le suivre dans sa quête de branche pour observer sa façon d’évoluer dans un coin de la forêt où beaucoup les épiaient sûrement. L’enseignant fut rassuré quand il réalisa que Faolan, malgré sa jambe qui boitait, avait le pas léger ce qui serait plus facile lorsqu’il devrait lui apprendre les rudiments de la chasse. Lorsqu’ils revinrent, le deux-pattes réussit encore à le surprendre de ses manies étranges. En effet, il enleva les tissus qui le couvraient jusque-là mais ce ne fut pas pour s’en débarrasser définitivement comme l’avait espéré mais pour les tremper dans la rivière. Sev avait donc de nouveau ces deux mots aux bords des lèvres : Inutile et contraignant… Le lycan noir se servait habituellement de la rivière comme source de nourriture, d’eau bien-sûr, et comme moyen pour se rafraichir mais il n’avait jamais eu l’idée d’y tremper des choses… Il se grata alors le haut du crâne tout en cherchant une justification à tout ça mais son élève sembla remarquer son mouvement et s’approcha –un peu trop brusquement pour notre Gayl qui montra les dents.
« - Je ne vais rien te faire, je veux vérifier que tu n’aies pas de sales bestioles sur la tête ! »
Des bestioles ? Oh oui, il y avait bien quelques-unes qui trainaient, il les faisait craquer entre ses dents lorsqu’elles sautaient trop près de son museau, mais tous les animaux en avaient après tout. Faolan retourna alors à la rivière mais tout en faisant un signe à Sev. Sev connaissait ce signe, c’était celui qui signifiait qu’il fallait venir voir car la nourriture n’était pas loin. Faolan prit cependant la peine de rajouter :
« - Viens. Regarde. »
Le louveteau se dit alors en secouant sa petite tête qu’il ne comprendrait jamais pourquoi les deux pattes avaient à ce point besoin de parler… Puis il entra dans l’eau, restant au bord et évoluant lentement pour provoquer le moins de remous possible. Faolan ne sembla cependant pas vouloir se préoccuper de la vie qui pullulait dans ce milieu car en refermant ses mains sur l’eau il la jeta sur Sev sans se soucier d’attraper un poisson ou pas. Le garçon-loup ne réagit pas tout de suite, il lui rappelait tellement de souvenirs car Narung et lui avait un temps chassé près d’un lac. Son père lui avait appris à nager là-bas, d’une façon radicale mais efficace. Ils étaient sur une petite bute qui surplombait l’étendu liquide et le loup noir avait eu la mauvaise idée de parler de sa peur de l’eau et de son sentiment de faiblesse face à ça. Fayer l’avait alors poussé à l’eau sans crier garde pour ensuite l’y rejoindre la tête la première. L’adulte avait remercié le fait qu’il avait pied lorsque son petit protégé s’était réfugié sur ses épaules en prenant bien soin d’y planter les griffes. Sev s’était rendu compte que l’eau pouvait être autre chose qu’un moyen nécessaire à sa survie. Il avait appris à s’amuser là-bas mais il n’y avait pas repensé après la mort de son père. L’eau avait retrouvé sa fonction de garde-manger tout en restant cet allié précieux qui ralentissait ses prédateurs lorsqu’il y plongeait. Mais maintenant, il y avait Faolan et même s’il s’était mis dans la tête de devenir comme Narung, les rôles s’étaient remis en place. Le petit lycan avait son insouciance, sa joie de vivre… Gayl se rappela aussi qu’il lui avait parlé de la mer et que son histoire sur une eau qui avait un goût étrange et qui bougeait toute seule sans l’aide d’un de ses habitants, l’avait intrigué. Le garçon décida donc de lui rendre l’eau que l’autre s’était mis à lancer sur lui en souvenir de Fayer et aussi parce qu’il aimait ça dans le fond. Leur chahutage se termina lorsque le lycan se rendit compte que leur débordement avait aussi permis de débusquer des petits poissons pas plus longs qu’une de ses phalanges. Le petit homme se passionna alors sur sa nouvelle activité. Quand ses mains se refermaient sur une prise, il mettait immédiatement celle-ci dans sa bouche en la faisant craquer bruyamment entre ses dents. Il fut content de remarquer que Faolan apprenait vite et qu’il était doté d’une grande agilité. Pas si désespérant que ça finalement. Les deux garçons remarquèrent enfin des poissons dignes de ce nom, grands comme une main et parfaits pour remplir deux estomacs. Sev décida de sortir de la rivière pour qu’ils soient moins sur leurs gardes. Il se dit aussi que ce serait l’occasion d’apprendre à Faolan comment fabriquer un filet rudimentaire avec quelques branches souples.
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| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Dim 1 Sep 2013 - 19:31 | |
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Faolan était plutôt jovial, ainsi baignant dans un lac limpide du pays des Hommes, à l’abri de tout et de tous. C’était pourtant un lieu sauvage, mais il paraissait préservé des dangers et autres salissures extérieures. Une oasis de paix dans un monde de violence…
Faolan aimait nager. A la réflexion, on pouvait aisément dire qu’il n’était guère à l’aise dans les occupations elfiques ou humaines. Il appréciait grimper et plonger, comme le font les écureuils et les poissons. Peut-être que s’il avait pu le choisir, Faolan n’aurait pas décidé d’être un humanoïde. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’aurait assurément pas choisi ce destin.
Mais présentement, il vivait un de ces moments d’insouciance trop rares qu’il avait malgré tout réussi à préserver. Il oubliait ses misères et son angoisse, comme s’il avait pris soin de les laisser sur le rivage en compagnie de ses autres effets. Nu et libre, il semblait se laver de sa peur en même temps de laver son corps. Faolan était un lycan, mais il était avant tout un elfe, et l’âme d’un elfe ne s’éclipse jamais complètement. Ainsi, son essence elfique lui permettait-elle encore de ressentir la nature comme aucune autre race n’était capable de le faire.
Pour Sev, ce n’était pas la même affaire. Bien qu’il se fût finalement accommodé à l’eau, être ainsi immergé ne semblait pas être une condition tout à fait plaisante pour lui. Faolan tâchait de se retenir de rire devant la gaucherie de son compagnon, mais il ne pouvait empêcher ses lèvres de trembler à cette vision, prêtes à se fendre d’un large sourire. Depuis combien de temps n’avait-il pas ri ? Des lunes, des lunes… Le rire du garçon fusait dans l’air et semblait rebondir contre les arbres, résonnant dans l’immensité du ciel jusqu’à percer les nuages. Ce rire avait été retenu si longtemps au creux de ses entrailles…
Au bout d’un certain temps tout de même, Faolan finit par s’extraire de l’eau, grelottant mais réjoui. Il s’approcha de la selle de son Ombrun, qui s’était allongé dans l’herbe avec grâce. Lui aussi méritait bien un instant de repos. Après s’être vaguement essuyé, Faolan mit ses cheveux en arrière – sa tignasse avait sacrément poussé depuis son départ – et enfila son pantalon et sa chemise. Un petit gargouillement se fit entendre au niveau de son estomac. Il ne s’était même pas rendu compte comme il avait faim !
Sev le rejoignit et lui désigna du doigt quelques poissons argentés qui se détachaient de l'obscurité du lac. Ils nageaient librement, comme eux auparavant, ne se doutant pas que deux enfants affamés les guettaient avidement. Faolan les fixait des yeux sans broncher, près à obéir aux ordres de Sev qui, assurément, était un fin connaisseur des techniques de pêche à employer en de pareilles circonstances.
Faolan se serait attendu à ce que le garçon se jetât sur les poissons en les attrapant à mains nues, mais il n'en fut rien. Au contraire, Sev l'attira à l'écart et, ramassant quelques brindilles, il entreprit de construire devant lui une sorte de filet. C'était rudimentaire, mais certainement efficace. Faolan, moins adroit et entrainé, parvint au terme de sa troisième tentative à fabriquer un piège correct. Sev lui adressa un hochement de tête en signe d'approbation.
Ils s'approchèrent de l'eau et lancèrent sans bruit leurs instruments de fortune. Ce fut Sev qui eut le plus de mérite - et de succès - mais Faolan ne se débrouillait pas trop mal. Au bout de quelques temps, Faolan n'aurait su dire combien, ils avaient assez de poisson pour se remplir le ventre. Faolan n'aimait guère se nourrir de poissons, encore moins que de viande. C'était certainement bizarre, mais il se sentait encore plus coupable à l'idée de se nourrir de ces créatures. Tout en mangeant, un certain dégoût tendait ses traits, mais il tâcha de ne rien dévoiler à Sev. Lui était bien loin de tous ces tourments... Il se contentait de faire ce qu'il voulait, quand il en avait le besoin ou le désir. Il était libre.
Après ce repas, plus copieux que Faolan n'en avait pas mangé depuis des mois, il se leva et dit d'une voix alourdie par la fatigue :
- Tu veux bien faire le premier tour de garde ? Je pense que nous devons rester vigilents au cas où une bête ou pire nous surprend. Je te remplace dans trois heures. Je vais dormir avec Mirage. A toute à l'heure.
Faolan était trop épuisé pour converser d'avantage. Il commençait à avoir froid. Le jour avait décliné pendant le repas, et la nuit avait surplombé le paysage en même temps que la fraicheur. Au-dessus de lui, perché sur une branche d'arbre, un hibou Grand Duc se mit à hululer sous le clair de lune. Faolan se lova contre le flanc de Mirage et ferma les yeux en remontant sa couverture râpée sur lui. Pourvu qu'il puisse reprendre des forces.
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| | | Sev Gayl Ephaëlyen experimenté
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Mer 23 Oct 2013 - 21:21 | |
| En prenant connaissance de l’initiative de Faolan, Sev se rassura en se disant que son élève n’était pas totalement dénué d’intelligence car il avait pris en compte la question de la paix de leur sommeil. De plus, le sauvage fut soulagé de ne pas avoir à user de la parole pour se lancer dans les explications compliquées que demandait la notion ‘faire un tour de garde’. C’était Narung qui lui avait enseigné l’avantage d’être à deux. Cela évitait que vous vous réveilliez un matin, surpris qu’une partie de votre corps vous ait été arrachée mystérieusement ou vous permettez d’encercler une proie plus facilement. Gayl se devait donc d’admettre qu’il avait constaté qu’être plusieurs donnait plus de chance pour survivre. Encore fallait-il prier Anoushka que votre partenaire ne vous mène pas à la mort par maladresse ou naïveté. Tirée de ses pensées, le loup noir observa un instant, curieux, Faolan s’installant tout contre l’herbivore. Sûrement était-ce dans le but d’avoir son garde-manger à l’œil ou peut-être encore pour détourner l’attention d’un éventuel prédateur qui s’attaquerait en premier à ce bouclier de chair tendre, laissant au demi-loup le temps de se carapater en vitesse. C’était intelligent, l’autre garçon-loup se devait de le reconnaître même s’il pensait que l’astuce comportait un léger inconvénient, celui de l’odeur. En se blottissant ainsi près d’une proie, il s’imprégnait involontairement du parfum de l’animal et devenait reconnaissable pour la créature qui viendrait se délecter de sa monture. Le jeune loup soupira donc en réalisant qu’il devrait lui apprendre à réfléchir à toutes les conséquences avant d’agir et que cela prendrait un certain temps même si l’autre n’était pas sans volonté. Il réalisa ensuite que son élève avait peut-être agit dans un tout autre but : celui de se protéger du froid. Sev pensa alors immédiatement que c’était idiot sachant qu’il pouvait revêtir une fourrure épaisse à tout instant… puis son père lui rappela la scène de la course-poursuite avec l’ours qu’ils avaient vécu dans la journée. Cela avait été un choc pour le loup de constater que le jeune Faolan ne contrôlait pas sa forme la plus avantageuse. Sa curiosité le fit alors se changer en homme le temps de demander : « - Pourquoi tu ne changes pas ? Comment tu as survécu si tu ne sais pas changer ? » Il l’écouta alors lui répondre tout en regrettant presque de lui avoir adressé la parole. Lui-même trouvait ses questions idiotes et l’autre avait en effet pris la fâcheuse manie d’agrémenter les paroles importantes avec plusieurs phrases inutiles ce qui énervait considérablement notre loup pour qui aller à l’essentiel était… essentiel. Il fut ensuite soulagé de le voir s’endormir, Sev pourrait enfin se concentrer sur la nuit et les dangers qui la peuplaient.
Faolan lui avait donné « Trois heures » pour scruter les alentours. C’était étrange à quel point ils étaient différents alors qu’ils possédaient tous les deux la malédiction de porter une moitié proie en plus d’une moitié prédateur… Gayl confia donc à Fayer le soin d’ajouter cette nouvelle bizarrerie dans la liste établie à cet effet. Lui ne mesurait le temps que selon l’intensité de la lumière et cela lui avait toujours été suffisant. Le lycan ne réveillerait l’autre que lorsque le sommeil l’appellerait vraiment, ce qui devrait dépasser les « trois heures » de délai annoncées plus tôt. Le loup noir prit ensuite l’initiative de s’éloigner de son nouveau compagnon. Lui et Narung avaient en effet trouvés plus sages de montrer leurs présences aux autres animaux. L’odeur de l’urine de Sev suffirait à avertir les habitants de la forêt de la délimitation de leur territoire temporaire. Il ne faisait pas cela d’habitude, il préférait utiliser sa ruse et sa discrétion pour passer inaperçu mais avec le garçon-loup inexpérimenté et son herbivore encombrant qu’il se trainait dans les pattes, il avait abandonné tout espoir d'un passage furtif. Le loup sombre traina donc autour de leur camp dans une distance plutôt courte lui permettant d’intervenir en cas de prise en chasse. En temps normal le lupin se serait permis de mettre un peu plus d’écart entre eux car ses sens lui permettaient une perception détaillée du monde. Hélas, le combat qu’il avait mené un peu plus tôt contre l’enfant qu’il tentait à présent de protéger l’avait fatigué. Ses muscles étaient engourdis et il ne serait plus aussi rapide dans ses mouvements après la journée bien remplie qu’ils avaient passés. Le point positif qu’il avait retenu était l’ours qu’ils avaient dévoré. Gayl avait rarement eu l’occasion d’en manger et cela avait toujours été grâce à un compagnon de chasse. C’était en partie pour l’efficacité de Faolan à ce moment-là que Sev avait réalisé qu’il avait bien fait d’épargner ce demi-garçon. La maigreur de l’autre garçon n'aurait pas réussi à combler le vide de son estomac de toutes manières. Il avait donc gagné au change.
Un bruit attira ses oreilles que le loup redressa soudainement. Il le définit comme un craquement venant de derrière lui, autrement dit de l’endroit duquel il ne pouvait déceler aucune odeur à cause du vent qui lui faisait face. Il n’eut pas le temps de grogner qu’il avait été assommé. Un blanc rapide dans son esprit suivit le choc et il se sentit soulevé par ce qu’il avait identifié comme des deux pattes. Afin de ne pas devenir la proie de ces derniers, le lycan désarçonna ses deux ravisseurs en prenant, sans prévenir, sa forme humaine. Gayl et Narung avait en effet remarqué que cette forme était plus fine et moins trapu que sa forme louve, elle était donc toute indiquée pour leur filer entre les doigts. À peine le garçon avait-t-il touché le sol dans un bruit sourd que ses membres s’étaient déjà recouverts d’une fourrure épaisse et réconfortante. Il avait alors filé vers leur camp d’où se détachaient déjà les hurlements de son compagnon. |
| | | Faolan Tingilindë Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Les enfants-loups. [En cours] Mar 26 Nov 2013 - 19:45 | |
| Pourquoi tu ne changes pas. L’interrogation de Sev était réelle. En plongeant ses yeux, sombres désormais, dans ceux de l’enfant sauvage, Faolan perçut nettement cet éclat de confusion, de contrariété, qui laissait deviner à quel point le comportement de Faol perturbait Sev. Il ne comprenait pas. Au début, Faolan ne sut que répondre à cette question qui paraissait source de perplexité chez son interlocuteur, mais à laquelle, lui n’avait jamais véritablement réfléchi. Oui, finalement. Pourquoi. Son statut de lycan, bien qu’il demeurât affaibli en raison de sa stature infantile et de son inexpérience, était grandement avantageuse en comparaison de son état humanoïde. Alors, pourquoi…
Calé contre le corps chaud et palpitant de Mirage, Faolan leva les yeux vers le ciel étoilé, comme s’il tâchait de trouver une réponse parmi les astres. Il finit par répondre, d’une voix légèrement absente, entre douceur et amertume :
– Je ne sais pas. C’est facile pour toi. J’ai l’impression que tu vis comme ça depuis très longtemps. N’est-ce pas ? Pour toi, c’est inné, dans ta nature. Tu es un loup, c’est tout. Et je vois bien comme ta nature d’humain te gêne. T’encombre. Moi… Moi c’est différent. Je suis toujours différent.
Avec une moue aigre, il se remémora son existence auprès d’Izilbêth. La mère qu’il n’avait jamais eue. Izil, qu’il avait tant craint de rebuter, de décevoir, ou même d’horrifier, à l’idée même qu’elle pût découvrir sa double condition. Enfant et loup. A l’inverse de Sev, il rejetait encore l’animal qui sommeillait en lui. Il rejetait cette nature comme un corps rejette un virus. Il rejetait cette malédiction, car il ne s’agissait de cela à ses yeux. Un fardeau, une maladie, une damnation. Mais cela, Sev ne pouvait le comprendre. Rien qu’à voir son air placide, cette expression stoïque qui occupait son visage, Faolan sut qu’il ne servirait à rien de lui exprimer cette vérité qu’il gardait en son cœur. Son fardeau, il était le seul à pouvoir le porter. Et quand bien même Sev se révèlerait un allié infaillible, on finirait par l’arracher à lui. Comme toujours.
Accablé par ces funestes pensées, Faolan se recroquevilla tel un fœtus au creux de Mirage, qui émit un petit grognement de satisfaction. Lui aussi était impatient de rejoindre le pays des songes, s’extrayant de cette réalité que, lui aussi d’ailleurs, trouvait de moins en moins réjouissante.
Faolan fit un rêve, cette nuit-là. Il rêva qu’il retrouvait Izil, dans leur petite maison au bord du lac Miriel. Des larmes de joie, de soulagement et d’espoir jaillissaient de ses yeux sans qu’il pût les retenir. Il voyait alors la silhouette d’Izilbêth de dessiner dans l’embrasure de la porte, lui ouvrant les bras à sa vue. Faolan courait, il courait plus vite que le vent lui-même. Mais au moment où il s’apprêtait à plonger dans les bras de celle qui l’avait recueilli comme une mère, ses mains se changeaient en griffes, sa voix devenait celle d’une bête enragée, et au lieu d’embrasser Izil avec tendresse, il ne pouvait que la lacérer malgré lui. Les hurlement de la jeune elfe perçaient le silence heureux qui avait jusqu’alors accompagné son rêve. Ses larmes devenaient des larmes d’effroi, d’horreur, de stupéfaction. Mais ce ne fut pas cela qui éveilla Faolan.
Ce fut une main, large et brutale, plaqué brusquement contre sa bouche. Ouvrant les yeux d’un seul coup, affolé et hagard, Faolan tenta de se débattre, mais son apathie doublé à sa carrure infantile ne lui étaient d’aucune aide. Malgré l’obscurité ambiante, ses yeux d’elfe percevaient les silhouettes des brigands qui venaient d’empiéter sur leur camp de fortune. Car il s’agissait bien de cela : des brigands. Comment les avaient-ils trouvés ? Pourquoi s’en prenaient-ils à deux enfants sans ressource ? Et surtout, surtout, où était Sev ??
L’homme qui maintenant Faolan le souleva de terre aussi aisément qu’un sac de farine avant de le jeter – aussi brutalement qu’un sac de farine également – en direction d’un de ses acolytes. Faolan sentit qu’ils étaient des humains, ce qui expliquait encore moins la raison de leur présence. Il n’avait, jusqu’alors, rien eu à craindre des humains. L’autre homme plaqua un poignard sur sa gorge et Faolan cessa de se débattre.
– Regarde ça Korr ! Un Ombrun ! Ma parole, j’en crois pas mes yeux.
Une bourrasque enfla le ventre de Faol. Non. Non, pas Mirage.
L’Ombrun s’était levé, digne mais alerte comme à son habitude. Il fixait de ses yeux luisants son compagnon emprisonné par les bras du malfrat. Il attendait. Il guettait.
L’homme s’approcha lentement, prudemment de l’animal. Le cœur de Faolan guettait à tout rompre, il lui défonçait les côtes. Il avait si peur qu’il ne pleurait même pas.
– Tout doux, tout doux… Viens par là…
Ainsi, ce n’était pas à lui qu’ils en avaient. C’était Mirage. Un Ombrun, quelle aubaine. Ils pourraient le vendre à prix d’or. Cette simple idée fit naitre une pierre invisible, coincée dans la gorge raide de l’enfant. Mirage était non seulement sa monture mais son plus fidèle allié. Son ami. Son socle. Sans lui, il savait d’avance qu’il ne survivrait pas.
L’homme voulut se saisir des bois de l’Ombrun, mais celui-ci hennit, souffla, et se cabra farouchement. Un fouet claqua dans l’air, et Faolan entendit le grognement de douleur de son compagnon. Il hurla. L’autre approcha davantage la dague qu’il plaquait contre sa chair afin de le restreindre au silence. Cette fois, des larmes de rage et de souffrance s’écoulaient des yeux de l’enfant.
– Qu’est-ce que vous allez lui faire ? Dites-le moi ! Lâchez-le !
– Ta gueule ! Une bestiole de cette sorte n’a rien à faire avec un gamin comme toi. Il lui arrivera rien t’en fais pas. Enfin…
Les deux types éclatèrent d’un rire goguenard, et Faolan sentit des postillons parsemer ses cheveux. Il sentait une fureur sourde enfler dans sa poitrine. Il la connaissait. Elle le terrifiait encore, car elle était imprévisible et indomptable. Mais il savait qu’elle pouvait devenir sa force. Il devait juste pouvoir la… la maitriser. Comme Sev.
Le fouet claqua de nouveau, Mirage s’ébroua. Il était fou de rage et effarouché, effrayé. Faolan sentait la peur dans son regard intelligent. Tous ses muscles étaient tendus. Par la déesse mère, où était passé Sev ?
Les hommes étaient trois en tout. L’un deux était silencieux et immobile, juste derrière Mirage, attendant certainement de le capturer lorsque ce dernier se retournerait. Faolan fixa alors son ami dans les yeux, il plongea son regard au plus profond, jusqu’à effleurer l’âme. Son regard sembla parler, d’un langage qui dépassait tous les autres, même ceux des arbres, même ceux des dieux. Il intima à son compagnon de s’échapper. Il lui promit qu’ils se retrouveraient. C’était peut-être sa seule certitude en ce monde, mais elle était inébranlable. Puis il ferma les yeux.
Il eut tout juste le temps d’entendre le son distinctif des feuilles mortes qui se froissent. Puis il comprit que Mirage, usant de ses aptitudes magiques, avait disparu parmi les arbres aussi vivement qu’un éclair dans le ciel. Une ultime larme s’écoula de l’œil clos de Faolan, tandis que des râles d’indignation s’échappaient de la bouche des bandits rageurs. L’homme poussa Faolan sur le côté, le laissant s’étaler dans la terre.
– Tu vas nous le payer, petit. En plus, tu es tout seul. Où est ta maman ?
Faolan se redressa légèrement, toujours à terre, lorgnait d’un œil mauvais le brigand qui lui faisait face. Il aperçut le fourreau de son épée, à l’endroit où Mirage se trouvait quelque instant auparavant. Il ne serait jamais assez rapide. L’homme sortit sa propre lame, aussi longue et épaisse que la sienne était courte et affinée. Faolan, dont la perte de son ami avait réduit la rage lupine qui vrombissait dans son intérieur, ferma de nouveau les yeux. Par peur cette fois.
Jusqu’à ce qu’un hurlement déchainé déchirât le silence. La silhouette animale de Sev bondit des arbres et atterrit au centre de cette scène fatale. Faolan eut un fébrile sourire de soulagement. Mais, au fond, que pouvait bien faire un jeune loup sauvage contre trois crapules armées ?
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