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| Damnation.. Champignons.. | |
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Anghralf Alfric Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Damnation.. Champignons.. Mer 12 Fév 2014 - 22:54 | |
| -Ne t'inquiète pas Cataclop.. Je ne ferai pas tout cuir..
Soupirant, je tirais un radis du sac ou j'avais laissé mes légumes pour le lui lancer. Vif quand ça l'arrangeait, mon âne, délesté, le chopa au vol. Je ricanais avant de le couver d'un œil doux. Cataclop détestait les légumes cuits..
Cataclop était un fainéant partisan du moindre effort.. Mais il était fidèle, et depuis maintenant 10 ans, il partageait chacun de mes fardeaux. Un vieil âne sympathique qui comme moi commençait à sentir doucement peser le poids des saisons. Tandis que je le surveillais alors qu'il s'endormait contre un arbre, je remuais ma poêlée de champignons qui cuisait sur ma casserole de riz. J'avais faim, c'était un fait, et pour la première fois depuis une semaine, je comptais profiter de la soirée pour m'en mettre plein la panse. Adossé à un rocher pour mieux profiter de mon feu, je soupirais, d'aise.
-Pas fâché d'avoir droit à cette tranquillité hein.. ? Oui.. Je suis d'accord, ils sont.. Fatiguant.
Non, je ne parle pas à personne. Oui, je parle à mes épées. Non, je ne suis pas fou. Délicatement alignés sur un linge propre, comme s'ils avaient eut besoin d'un lit, mon bouclier, mon glaive, mon épée bâtarde et mon principal maillet de forge bleuté me regardaient. D'un œil plus tendre encore que pour mon âne, je les surveillais. J'entendais dans ma tête le chant doux du métal bien traité, le contentement d'une arme bien faite et justement maniée. Même ma poêle en fonte semblait se joindre à cette parfaite harmonie
Ce faisait du bien.. Je venais de quitter Evanya pour la forêt des damnés. Les elfes sont.. Ah, non, ils sont gentils mais bon sang.. Qu'est-ce qu'ils parlent. Enthousiastes, bavards, émerveilles.. C'est éreintant pour un bonhomme comme moi qui n'aime pas tant parler.. Récits de voyages, histoires.. Et puis aussi vendre des jouets.. Non, soyons honnête, il ne sont pas de mauvaise compagnie, et chacun de mes voyages en Evanya rapportait suffisamment pour me mettre à l’abri de tous les besoin pour un bon moment.. Mais ils sont tellement prenant que je n'entendais plus le son de mes propres lames, bizarres de surcroît à vous considérer du haut de leurs 15 000ans.. Et ça, ça m'agaçait. Et puis Evanya c'est le pays du bois..
Bref, j'étais bien content d'être là à pouvoir écouter, doucereux, le chant des lames, en tout points plus intéressant que la parole des autres vivants. Un vivant, soit ça te ment, soit ça se ment à sois même et donc de toute façon, ça ne dis jamais rien qui soit vrai.. J'aurai sans doute pu trouver des elfes pour qui j'aurai pu forger.. Mais de là à dire que j'avais envie.. Non, non, mes outils étaient restés dans ma sacoche bien comme il faut.. Par contre, quitter Evanya c'était une chose.. La forêt des damnés, c'en était une autre. J'avais quelques fois parcouru cet endroit, et j'avais ici mes souvenirs les plus.. Sportifs. Que ce soit en terme de combat comme en terme de.. Ahem.. D'honorable course à pied dans le cadre de la retraite stratégique ordonnée..
Enfin bon.. J'avais l'oreille alerte. D'un geste pro je finis par renverser lentement mes champignons dans mon riz, la sauce avec, bientôt prêts pour mon festin. Oui.. Alors précisons une chose.. Lorsqu'on se permet de faire un feu et de la cuisine dans un forêt dangereuse.. Ca veut dire qu'on sait être discret, et qu'on est sur de soi.. Oui, bon, ça peut aussi vouloir dire qu'on est très con. Mais dans mon cas, j'avais l'habitude des chemins dangereux, en bon guerrier que j'étais.
Aussi ne faut-il pas s'étonner si au lieu de mourir bêtement, j'affalais un magnifique revers de poêle sur le crâne du griffon qui venait d'essayer de me zigouiller proprement après une charge peu discrète. La bête poussa un hu-lu-rlement avant de s'affaler de coté. Aidée par mon coup, ce fut sans renverser ma casserole.
Brandissant encore ma poele fumante alors que je me rapprochais avec lenteur, j'essayais de communiquer.. Plus pour le focaliser sur le son de ma voix que pas réel désir d’éviter le combat, chose vaine c'était certain.
Les Griffons ne sont pas agressifs de nature. Celui-là avait manifestement faim. Et si on le trouvais à pied dans une forêt.. C'est que.. Effectivement, il avait une aile froissée. Et le délicat fumet de mes compétences de cordons bleu ne laissaient visiblement pas indifférents.. Sauf que tu vois, pépère.. Ca c'est mon premier vrai repas depuis une semaine, et tu te fou le bec dans l'oeil si tu crois que je crèverai avant de l'avoir ingurgité..
-Tout doux mon vieux.. Toi et moi on a rien à se reprocher.. Alors tu me laisses finir mon repas, tu évites de faire de moi le tien, et on en reste là..
Plus je marchais doucement, plus j'entendais le chant de mes lames, pressée par l'envie de choquer contre un adversaire respectable. Je savais ou elles étaient sans même avoir à regarder.. Mais j'avais là cet avantage de pouvoir sauter sur mes armes sans hésiter, et je voulais le garder pour le dernier moment.. Surtout que plus j'entendais clairement MES lames. Et une dissonance disharmonieuse... Nous n'étions pas seul, Griffon et moi, quelqu'un portant le métal approchait, ou était déjà là.. Et j'étais bien décidé à me battre pour MA gamelle ! Et puis fallait bien protéger ce vieux Cataclop qui hi-hanait de peur.. |
| | | Skul Sarihn Ephaëlyen accompli
Messages : 382 Métier : Guide Spirituelle de Sang-Chaud Alignement : Neutre / Bon. En couple avec : Ses souvenirs Ennemis : Moins de tensions ces derniers temps. La seule étant réellement présente : celle envers Croc-Noir. Double Compte : Emrys Dalmore
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| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Jeu 13 Fév 2014 - 15:23 | |
| La nuit était tombée bien vite sur la contrée de Thaodia, comme à son habitude. La lune brillait déjà haut dans le ciel et les arbres encore nus de la Forêt des Damnés offraient alors la possibilité de discerner tout ce qui pouvait entraver le chemin de voyageurs, peu importe leur appartenance raciale. L'éveil de la faune nocturne avait déjà débuté, et ça et là, on pouvait entendre le ululement des rapaces, le hurlement des Fenrirs, des Lycans de Nord-Bois et des loups sauvages. Plus au loin, il était aussi possible d'écouter les rugissements féroces de quelques prédateurs ou créatures bien plus impressionnantes que de simples loups. Ici, les herbivores étaient bien plus discrets. C'était la règle d'or à respecter pour survivre dans ces contrées hostiles. Il était très difficile de les croiser, ils se cachaient sans cesse, attendant les heures les plus ensoleillées pour se repaître et s'abreuver dans les nombreux petits marécages dispersés dans la forêt.
Malgré le calme apparent de cette nuit baignant dans la lueur pâle de l'astre lunaire, il était possible de discerner une silhouette, se mouvant habilement entre les arbres, le plus silencieusement possible afin de ne pas attirer sur elle l'appétit insatiable d'une créature de ces bois. Bien qu'elle était armée à l'heure actuelle, la silhouette n'était pas réellement en quête de combats, mais en quête d'un animal blessé qu'elle avait entre-vu dans l'après-midi. En effet, elle avait suivi jusqu'à présent les traces de la bête qui n'avait cessé de hurler sa douleur toute la journée durant, se taisant dans la nuit pour ne pas se faire dévorer. A l'ouïe, il en allait de soi que c'était un griffon. Le puissant piaillement de l'aigle avait retenti dans les bois sous la forme d'un écho puissant, mais personne ne pouvait visiblement rien faire pour la pauvre créature. Personne sauf peut-être cette silhouette qui n'était autre que Skul Sarihn, la Guide Spirituelle de la meute de Sang-Chaud qui avait entendu l'appel de la créature souffrante. Maintenant, elle la suivait à la trace, recherchant les empreintes, les herbes piétinées, les buissons aux branchages abîmés par le passage de la bête. Pourquoi ne pas la suivre au flair sous forme animale ? Tout simplement parce que si elle était amenée à se défendre, elle aurait certainement besoin de sa rapière, sans compter que si elle se transformait, elle n'aurait rien pour transporter ses vêtements et son matériel.
En parlant de matériel, elle n'était pas bien lourdement équipée, elle ne disposait que d'une petite gibecière où des herbes médicinales étaient minutieusement rangées selon leur fonction, quelques pièces de nourriture composées essentiellement de quelques fruits et quelques tranches de pain rassi. Rien de bien appétissant.
Elle soufflait lourdement à l'idée ne pas pouvoir se mitonner un bon repas, mais c'était là le plaisir de ses expéditions : se débrouiller par elle même avec les moyens du bord. Après avoir poussé un dernier soupir elle se remit en chemin, collectant au passage quelques plumes qui s'étaient fixées dans des ronces lors de la traversée d'un bosquet. Elle avait les yeux rivés au sol, toujours cherchant le moindre indice du passage du griffon. Lorsqu'elle relevait la tête elle resta figée. A une centaine de mètres devant elle, elle pouvait percevoir la lueur d'un feu de camp ... Et les traces de la bête se dirigeaient droit dessus ! Elle accéléra le pas tout en se concentrant intérieurement sur un point de sa nuque. Fermant les yeux, elle s'écroula au sol quelques instants, sonnée. Lorsqu'elle se redressait, sa tête tournait sous l'influence des centaines de voix qu'elle pouvait entendre à présent. Quel pouvoir désagréable lors des premiers instants d'activation ! Elle parvint tant bien que mal à s'avancer sans prendre compte des murmures incessants. Une fois à une vingtaine de mètres du camp, elle pouvait discerner l'animal, il tenait son aile à moitié dépliée, il n'était pas d'une très grande taille. Un jeune ? C'était possible, à moins que sa connaissance sur les griffons ne se soit estompée avec le temps. Elle poussa un lourd soupir en entendant un bruit métallique. Visiblement, l'animal venait de se prendre un coup de poêle dans le bec et commençait à s'énerver, à en juger par les paroles qu'elle pouvait comprendre. Elle entendait deux autres voix, celle d'un homme, et ... Celle d'un âne qui semblait apeuré de la présence de l'intrus sur le lieu du campement. Elle devait s'approcher coûte que coûte afin d'éviter que quelqu'un ne soit blessé, ou au pire, tué.
Dans sa hâte, elle écrasa une brindille qui se morcela sans aucune discrétion sous sa botte, elle resta alors immobile, la main sur le pommeau de sa rapière, prête à dégainer en cas de besoin, le regard fuyant entre les trois protagonistes. elle devait s'annoncer au plus vite, sans quoi elle risquait de se faire soit grièvement blesser par un griffon apeuré et surpris, soit par un homme qui était sans nul doute armé. Elle prit une lourde inspiration avant de s'incliner avec respect.
- N'ayez crainte. Je ne suis là ni pour me battre, ni pour chasser, ni même pour espionner. Mais pour remplir mes fonctions de Guide Spirituelle. Je ... Que se passe-t-il ici ?
Elle ne voyait pas quoi ajouter d'autre, elle n'allait certainement pas se présenter longuement devant des inconnus qui pouvaient être hostile. Le plus court était donc le mieux. Au son de sa voix, elle vit le griffon et l'âne relever la tête, la regardant, tous les deux avec un air incrédule. Oui, elle faisait toujours cette impression là lors de la première rencontre. Elle regarda le blessé dans les yeux et s'inclina une nouvelle fois devant la bête noble afin de lui montrer sa sincérité.
- Avez-vous besoin d'aide ? Votre aile ... Expliquez moi, je peux peut-être vous aider ...
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| | | Anghralf Alfric Ephaëlyen débutant
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| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Jeu 13 Fév 2014 - 21:47 | |
| Lorsque j'entendis une brindille se casser, je roulais en arrière. J'avais remarqué que le griffon s'était également retourné, et j'avais profité de son inattention pour saisir dans le mouvement mon glaive ainsi que mon bouclier. Arquant immédiatement les jambes, je pointais mon épée à l'horizontale, le bras en arrière, la pointe 5cm après mon visage tandis que mon bouclier et ma jambe très légèrement allongée complétait une position ouvertement défensive. Je ne voulais pas faire de mal aux animaux. Bien sur, je me défendrai.. Mais un animal comme chaque chose à sa place dans le cycle éternel.. Et à la différence des vivants, une bête qui n'est pas foncièrement retorde ne mérite pas la mise à mort, et quelque part. C'eut été manquer de respect à ce griffon que de le tuer. Après.. Si fallait choisir entre sa vie ou la mienne, je devais tout de même avouer un petit penchant égoïste qui me forcerait à le tuer..
Alerte, la situation sembla se figer, tant nous étions tout les deux à attendre l'arrivée du 3ème facteur que nous sachions arriver tantôt. Et lancer la bataille alors même qu'on était potentiellement capable de tout les deux se faire massacrer ensuite, c'était pas la bonne idée. Non, et je le savais, un griffon, c'est pas con.
Me déplaçant avec cette même lenteur qui déployait toujours plus l'attente au lieu de la briser, je me positionnais de façon à protéger mon repas et mon âne devant ce.. Ah, non, cette nouvelle arrivante dont le métal médiocre chantait faux..
Bah.. Relativisons.. Pour le commun des mortel, cette épée était.. Acceptable. Et au moins était-elle bien traitée.. Et je la sentais peu usitée.. Preuve que sa propriétaire ne se battait et ne tuait qu'avec parcimonie, et surement donc, qu'avec sagesse. Ce chant du métal, par l'état même de la lame, me disait donc qu'a priori, elle n'était pas dangereuse pour moi.. Encore.. Que ouais, elle était originale. Causer à un animal, c'est surtout lui faire sentir le son de sa propre voix pour faire passer des émotions. Là, cette pauvre dame, elle lui causait comme si elle s'attendait à ce qu'on lui réponde. Avec prudence, j'allais me faire savoir, évitant de provoquer la fo..
...
C'est moi ou le griffon et mon âne tirait une gueule surprise, comme si.. Ben au final, comme si contre toute attente -la leur compris- ils avaient compris.. Non.. Non, attendez, c'est pas possible. C'est pas parce qu'une nana un peu dingue s'incline devant un griffon qu'il va.. Bon, admettons, moi je peux communiquer avec le métal.. Alors après tout pourquoi pas. Mais du coup, si elle a un griffons avec qui causer, elle en devient.. Dangereuse. Mais attentif à ne pas provoquer le sang sans qu'il soit mérité.. Je baissais mes armes. Le griffon sembla lui aussi se détendre, devant sûrement raconter, comme elle le lui avait demandé, comment il s'était froissé l'aile. Lui-seul pourrait lui dire qu'un trous d'air entre deux courant ascendants l'avait projeté contre un rocher. De là, il avait du dégringoler et se mouvoir dans une forêt, chose jamais aisée pour un membre du peuple de l'air.. Quand à ce qu'il se passe..
-Il se passe que j'aimerai bien rester en vie..
Le griffon en revanche, aurait sûrement sa version des faits.. Quant à moi je méditais ses paroles.. A ses dires, elle n'était pas un danger.. Et elle était.. Guide Spirituel.. Chose qui, même si ça me rendait curieux, me concernait absolument pas. Déjà parce que j'étais pas quelqu'un de spirituel, l'humour et moi ça faisait deux.. Ensuite parce que j'avais ma culture et mon culte, et que c'était pas demain qu'une quidam venue de nulle part saurait être mon guide en la matière. Par ailleurs.. J'avais souvenir que ce genre de coutume existait chez les lycans.. Mais n'ayant pas la mémoire de faits ne m’intéressant pas, je ne pouvais établir clairement l'identité de cette personne. Bref, Anghralf, t'es au point mort, tu sais rien, et t'as une femme qui s'occupe d'un griffon qui semble s'être calmé.. Du coup, bonhomme, toi, tu fais quoi ?
Attaquer ? Certes non.. Donc restait simplement à les laisser à leurs manèges. Si elle voulait parler, je serait pas contre, puisqu'elle savait traiter correctement une lame. Mais dans la mesure ou jusqu'à présent elle s'était plus préoccupé de ses animaux que de moi, alors moi je me préoccuperai plus de mon repas que d'elle. Je rangeais donc mon épée dans son fourreau, à ma ceinture cette fois, tout en gardant mon bouclier, et je tirais mon repas du feu pour en mettre une bonne moitié dans une écuelle de bois. J'agissais toujours avec lenteur pour ne pas excité le griffon, bien qu'il semblait à présent n'en avoir plus rien à fiche de moi. Assis en tailleur à présent, je regardais tout de même la nouvelle arrivante avec curiosité, soupirant avant de choisir de finalement parler.
-Merci d'être intervenu. Je n'avais aucune envie que ça dégénère. Et merci d'avoir rassuré Cataclop.
Même si au fond, c'est pas moi qui aurait perdu des plumes dans l'hist.. oire. Perdu des plumes.. Bon sang, quel jeu de mot mental de merde.. Enfin bon, bref. Tant qu'elle avait pas terminé sa conversation avec le pigeon mythologique.. Moi, j'allais pas engager le dialogue. Et pendant ce temps là, le délicieux fumet de mon repas continuait à s'étendre.. A être honnête.. J'osais quand même pas commencer à bouffer devant cette scène.. Niveau respect, c'était bof.. Je soupirais donc, relevant le nez, quitte à interrompre une conversation entre drôle d'oiseaux..
-Et.. Z'êtes qui ? |
| | | Skul Sarihn Ephaëlyen accompli
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| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Jeu 13 Fév 2014 - 23:29 | |
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La lycan se tenait toujours à une distance respectable de l'animal, de crainte de l'affoler. Afin de ne pas le surprendre dans ses gestes, elle allait devoir énoncer le moindre de ses actes et de ses mouvements afin qu'il sache à quoi s'attendre. Bien évidemment, elle allait devoir le manipuler un peu plus tard pour pouvoir connaître l'ampleur des dégâts qu'avait connus son aile toujours ballante. Elle fouilla dans sa gibecière afin de sortir les herbes médicinales qu'elle avait pu récolter pendant sa partie de pistage dans les sous-bois de Thaodia, en effet, la forêt contenait de nombreux trésors, allant de l'antalgique sous forme de petites feuilles à celle d'argile assez commune qui permettait d'offrir, une fois solidifiée, un maintien très efficace sur des os brisés, bien sur ce n'était que temporaire et relativement fragile sous l'effet de l'humidité, mais cela permettait au moins de rentrer chez soi afin de se faire poser un pansement moins ... Archaïque dirons nous.
Elle accorda un regard et un sourire à l'homme qui s'était installé de nouveau au coin du feu. Tout le monde avait baissé sa garde visiblement, c'était la meilleure chose à faire. Avec un peu de chance, personne ne sera blessé, personne, à part peut-être elle, qui allait devoir se frotter au griffon qui ne semblait en rien feindre la douleur qu'il pouvait ressentir. Le bec ouvert, haletant, l'oeil vif. Ses plumes étaient hérissées le long de son cou et sa colonne vertébrale était parcourue d'une petite crête de poils dressés, cette même colonne se terminait alors par une queue battante de gauche à droite sous l'agacement et très probablement sous l'anxiété et la panique que devait éprouver l'animal privé de ses capacités habituelles.
- N'ayez crainte. Personne ne sera blessé ce soir, ni vous, ni Cataclop, ni ce pauvre griffon.
Elle ne s'était pas intégrée dans le rang des personnes qui finiraient saines et sauves dans tous les cas. Après tout, elle n'aimait pas mentir, ni même sous-estimer les dangers qu'elle pouvait risquer dans n'importe quelle situation.
Bien. Elle sortait une bande de lin qu'elle déchira avec propreté avant de la frotter avec une herbe aux grandes feuilles rugueuses. Elle allait devoir passer au peigne fin l'aile afin d'en panser les plaies qu'avaient causé la traversée de la forêt à l'animal, à savoir les ronces, les branchages et autres résidus qui auraient pu créer ou infecter des plaies.
- Cher ami ... Je ne sais quelle position sera la plus agréables pour vous, mais je dois avoir une vision complète de votre aile. Je vais nettoyer vos plaies avec la sève de cette plante, c'est un puissant désinfectant, cela vous évitera de souiller votre aile encore plus en raison de vos plaies.
Le griffon se tourna alors un peu et déplia tant bien que mal son aile, expliquant que la douleur ne lui permettait pas de l'étendre d'avantage. Son membre décrivait un arc de cercle, il parvenait à en bouger la base mais ne parvenait pas à étendre ce qui se révélerait être les doigts d'un humanoïde. Skul se glissa alors contre son encolure, le gratifiant d'une caresse rassurante le long des plumes de sa nuque. Elle inspectait alors la base de l'aile. Comme elle s'y attendait, cette partie était intacte en raison de sa proximité avec le corps de la bête mais aussi grâce au repli qu'effectuait le reste de son membre, qui agissait ainsi comme bouclier. Elle pris le risque de se glisser au creux de son aile. Ici, plusieurs ronces s'étaient emmêlées dans les plumes et elle du s'y prendre à plusieurs fois pour retirer chacune de ces branches parsemées d'épines acérées. La créature ne bougeait pas. Elle restait calme, frémissant par moment mais sa soigneuse s'empressait de la rassurer d'une caresse après chacun de ses frissons ou tremblements.
Une fois toutes les épines retirées elle passa la compresse afin de panser un peu les plaies. Elle rangea ensuite la compresse utilisée dans une petite bourse de cuir qu'elle referma immédiatement et inspectait l'aile.
- Je vais vous laisser souffler un peu et laisser le baume faire effet sur vos plaies. Ce que je compte faire toute à l'heure c'est manipuler votre aile afin de voir si vous vous êtes rompu quelque chose ou bien si ce n'est qu'un muscle ou un tendon ayant été endommagé.
Elle alla flatter l'encolure de l'oiseau mythique puis de Cataclop avant de s'approcher de l'homme assis devant son feu.
- Ne vous dérangez pas pour moi, faites comme vous l'entendez. Je me nomme Skul Sarihn, originaire de la meute de Sang-chaud, qu'en est-il de vous ?
Elle restait debout, parfaitement détendue. Elle ne voulait cependant pas se mêler trop aux activités de l'homme qui semblait peu bavard et plutôt distant à ce qu'elle pouvait en juger au premier abord.
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| | | Anghralf Alfric Ephaëlyen débutant
Messages : 6
| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Mar 18 Fév 2014 - 16:42 | |
| Étrangement, quant on part du principe qu'une femme peut causer aux animaux.. On est très.. Large d'esprit. Surtout que vu l'ambiance qu'elle tenait à imposer, me sentir menacé n'était pas ma priorité. Et puis, elle était peut-être originale, mais ne semblait pas agressive.
Que faire alors.. ? Eh bien manger pardi ! On m'excusera mais j'avais faim, et flegmatique que j'étais, allais pas commencer à courir partout en m'arrachant la barbe, me demandant, paniqué, ce que je devais faire. Non. Après m'être soigneusement lissé la barbe d'une main, j'allais manger.
Prenant ma ration, j'allais m'installer à coté de Cataclop en la regardant faire, restant à coté du feu. J'étais frileux, fallait pas oublier ça, et un feu à l'avantage d'être clairement appréciable pour pas finir avec les doigts de pieds soudés dans la glace.
Fallait admettre qu'elle était douée, quand même. Elle savait y faire avec son bestiau. Bon, vu son don, c'était assez simple. Mais quand même, fallait reconnaître qu'elle avait la manœuvre, le doigté pour le soigner l'animal, et sans sans le faire sourciller. Non mais je voyais bien que moi, j'avais pas autant de chance de bouger sans exciter cette.. Sale.. Bestiole.
Une sale bestiole bien docile. Cela donnait un nouvel éclairage sur les comte et légendes. De la sorcellerie ? C'était fort possible. Fallait-il avoir peur ? Non.. Non, et d'ailleurs une fois qu'elle eut terminé, ce fut vers moi qu'elle alla, me demandant de pas me déranger pour elle. Elle pouvait bien voir que j'étais en train de manger, niveau dérangement civique, on faisait mieux. Sans lâcher mon écuelle, je portais à ma bouche une cuillère de riz aux champignons, me régalent réellement. Mes yeux dans les siens, je restais muet un temps, me demandant s'il fallait répondre ou non. Si oui, que dire ? Faire part de mon saisissement ? De mon admiration ? Oui, parce que j'avais au mieux haussé un sourcil entre deux bouchées. J'suis pas un bonhomme très expressif. Seul mes yeux étaient vif d'une intelligente réflexion. Alfric était silencieux.. Je posais mon écuelle, me lissant la barbe avant de m'adosser avec plus d'aise sur mon dossier de fortune Moi, je n'avais pas encore de titre.. Et on me nommera peut-être Anghralf le Bavard après tout..
Je ricanais seul, comme le bon fou que je pouvais sembler être lorsque je parlais à mes épées.
-Vous êtes douée.. Douée et surprenante. C'est rare de voir quelqu'un capable de calmer, causer et soigner ce genre de bêtes.. Surtout comparativement à moi qui n'ai fait que lui fiche un coup de poêle.. Il.. Elle.. Enfin, « ça » va bien ?
Oui, ça fait con.. Mais maintenant que je devais en parler comme un être conscient avec qui elle pouvait converser.. Je pouvait pas dire « Il » ou « Elle » en en ayant rien à foutre. Au moins, « ça », c'était réaliste. On est tous « Ca », comme ça, pas de jaloux.. Et surtout, pas d'irrespect. Du reste.. J'étais quelqu'un de bien, au fond.. Alors ça m'emmerdait un peu de rester là à bouffer devant elle sans rien dire, muet et n'ayant pas répondu à ses interrogations. Et puis Cataclop avait l'air de bien l'aimer..
-Je suis Anghralf, fils d'Antar, dernier du sang d'Alfric..
Puis après un temps.
-Dites.. Ca va aller pour lui r'placer l'aile ? Parce que c'bestiaux là, sur une douleur vive, il vous balance contre un arbre et vous brise le dos d'un moindre geste.. Ce s'rait con que vous soyez pas assurée..
Je repris une bouchée de mon plat, machouillant avec lenteur. Non, je ne lui proposerai pas mon aide. En revanche, si elle me la demandait.. Je pouvais pas refuser. |
| | | Skul Sarihn Ephaëlyen accompli
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| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Ven 21 Fév 2014 - 20:40 | |
| Le feu crépitait toujours et les quelques braises voletaient toujours au rythme du craquement des plus épaisses bûches de bois sec. Le feu allait être capable de tenir encore un bon moment, suffisamment longtemps pour qu'elle puisse soigner l'animal, du moins, c'est ce qu'elle espérait. Non pas pour elle, mais au moins pour offrir un repère à Cataclop et à Anghralf, car c'est ainsi qu'il se nommait. Elle était capable de voir dans la nuit et de calmer l'animal, mais elle allait avoir du fil à retordre si le vieil âne se mettait aussi à s'emballer dans une crise de panique et elle voulait minimiser au maximum les chances que la situation dégénère.
En attendant l'heure fatidique, elle s'était installée près des flammes afin de se réchauffer un peu. La nuit dans les sous bois étaient humides et la brise mêlée à cette humidité rendait l'air très frais, un coup à tomber malade assurément, bien que ses gènes de Lycan lui permettent de se remettre bien vite d'aplomb. il était donc plus question de confort plutôt que de prévention contre la maladie. Pendant ce temps, le griffon aurait largement le temps de se relaxer et de souffler un peu, en espérant que son anesthésie locale ait été plus ou moins efficace. Oui car les plantes qu'elle lui avait administrées avait comme propriété d'engourdir un peu la zone où elles étaient appliquées, pas de grand chose, naturellement, mais peut-être suffisamment pour sauver sa peau ainsi que celle des deux innocents qui lui tenaient actuellement compagnie.
- Je comprends la position que vous avez envers moi, vous devez peut-être penser que je suis folle, comme beaucoup. Elle rit légèrement à cette remarque. Mais c'est un don relativement utile, surtout que si je ne serai pas intervenue pour calmer ce griffon il aurait pu se révéler être un adversaire redoutable, même pour vous, qui êtes assurément armé. Ces bêtes ne sont pas agressives, mais les provoquer en duel peut-être une grave erreur.
A ces mots, elle se retourna vers l'animal et lui accorda un sourire. Ce dernier inclina la tête et lui adressa un regard sincère, empli du plus profond respect. La lycanthrope aimait ces relations avec les créatures d'Ephaëlya. Elle ne s'en ventait auprès de personne et n'était pas habituée à excercer ce dont en la présence d'autres individus, mais cette fois c'était exceptionnel. Elle aimait voir le respect, l'humilité, la gratitude dans les yeux des autres, comme un serment d'amitié, de fidelité.Enfin, elle ne savait pas réellement comment définir ce lien étrange. Elle se sentait capable de grande chose, elle, pauvre petite lycan qui n'aurait rien pu faire contre une telle créature lors d'un combat. Ce don lui permettait de traîter d'égal à égal avec les animaux, c'est d'ailleurs ainsi qu'elle avait lié son destin à celui de Meyrick, sa chimère de feu, aux Arachnéas et maintenant à celui du griffon. Aussi, sa vision du monde vivant avait considérablement changé : elle ne voyait plus tellement de créatures comme sans pitié, et était maintenant en mesure de comprendre la moindre de leurs actions.
- Pour répondre à votre question, oui, j'ai désinfecté ses plaies et j'ai tenté de lui endormir un peu l'aile. Il va forcément souffrir quand je devrais lui replacer l'aile ... Mais je pense pouvoir le contrôler par la parole, vous savez, un peu comme un être humain, capable de réfléchir et de se contrôler. Après, ses instincts sauvages peuvent facilement reprendre le dessus sous la douleur, c'est pourquoi je vais sans doute vous demander de reculer Cataclop et vous-même afin d'éviter tout dérapage. Il serait dommage de vous blesser physiquement ou moralement pour une première rencontre, sans compter que vous semblez être de bonne compagnie.
Elle repensait à ses expression, il avait un franc parlé qui le rendait ... Attachant. Un petit trait d'humour soulignant aussi une maturité apparente. Elle était relativement intriguée par sa personne. Il avait cependant l'air assez distant, courtois, mais juste ce qu'il faut. Elle avait donc décider de lui soutirer quelques informations.
- Que faites vous sur les terres lycannes au juste ? Il est rare de trouver des étrangers dans les environs, d'habitudes ils ne s'écartent pas des grands axes commerçants ou préfèrent arriver par la mer.
Elle avait sorti un morceau de pain rassis sur lequel elle s'usait la mâchoire en attendant sa réponse. Son ventre avait bruyamment gargouillé quelques instants avant et elle espérait que personne -mise à part les animaux, peut-être- ne l'avait entendu.
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| | | Anghralf Alfric Ephaëlyen débutant
Messages : 6
| Sujet: Re: Damnation.. Champignons.. Ven 28 Fév 2014 - 2:25 | |
| Je la laissais s'asseoir, gardant encore le silence plus que de raison, écartant mes réponses et ses questions dans le temps. Pensif, je notais avec une certaine ironique que je réagissais à la manière d'un animal.. Attentif aux moindre gestes brusques, je la laissais avancer dans mon cercle tant qu'elle ne faisait pas de remous. C'est un peu comme ça qu'on approche la main d'un anima dont on est pas sur. De loin on regarde s'il grogne, puis on approche lentement voir s'il est d'accord. Et j'étais d'accord.
Bon, après, je mordais très peu et j'aboyais très peu. J'étais du genre léthargique et cognitif come animal. A savoir que si j'étais occupé à écouter ou penser, je pouvais aussi bien la regarder pendant deux ou trois heures sans baver le moindre mot. Mais pour le coup, elle eveillait par l'ironie mon envie de discuter. Causer avec les animaux ferait de toi une folle ? Ma pauvre.. Si tu savais combien de fois on m'a traité de fou parce que je causais avec des épées..
Je haussais les épaules en reprenant encore une bouchée de mon riz. Mâcher était le prétexte parfait pour temporiser.. Puis ma voix finit néanmoins par tomber, lente et détendue, comme si ça avait réellement été le dernier de mes soucis.
-Ce combat aurait été une offense.. Il n'y aurait de toute façon pas eu de vainqueur.. Au mieux, un survivant. Étrange ou non, votre don a évité cela. Il mérite donc le respect, et vous qui savez le manier le méritez également.
Ou comment résumer en une phrase totalement étrange l'étendue de la culture guerrière des héritiers d'Alfric. Je préfère mourir que de poser un combat offensant, et par le respect manifesté à la vie, votre acceptation au cycle est naturelle, je n'ai donc qu'a vous dire merci. Et ce sans même placer la reflexion de gars vantard genre « Je l'aurai découpé en rondelles, ce piaf ! ». En fait, l'issu du combat ne m’intéressait réellement pas tant il avait été mal engagé.
-Et puis.. La folie est une notion floue. Nous sommes tous égaux dans le Cycle, et chaque particularité s'équilibre.. C'est rare.. De là à dire que ça doit me faire avaler ma barbe..
J'eu un mince sourire en la détaillant du regard, haussant les épaules. Ce genre de conduite pourrait être gênant pour d'autre.. Venant de moi.. Disons que mes yeux étaient suffisamment franc pour qu'on ne se méprenne pas. Il existait dans mes orbites une réelle valeur de respect. Pas une lueur lubrique. Puis je secouais la tête, amusé, confirmant mon jugement premier après l'avoir écouté me parler de ses soins.
-Oui.. Vous êtes rare.. Pas folle.
Je repris une bouchée de riz.. Oui, encore. Mais faut dire qu'il était vraiment excellent, promenant en silence on regard depuis mon invitée jusqu'au griffon, avant de finalement répondre à la dernière question -c'est qu'elle en posait, des questions !
-Je n'aime pas les routes. Elles retirent tout son charme au concept même de voyager.. Sur une route, tout les pays se ressemblent.. Différencier une terre des lycans à une terre d'elfe à la couleur du galet, ça ne m’intéresse pas. Quant à ce que je fais par ici.. Je cherche une satisfaisante vision du monde. Ce qui implique de le voir et de le revoir, comprendre chaque endroit à chaque instant, et se demander ce qu'on y fait.
Le pire dans l'histoire, c'est que pour moi, tout ça.. Ben ça avait un sens. Je m'amusais pas à débiter des conneries semi mystiques juste pour la paumer, j'y croyais !
-Et j'ai le mal de mer.
Voilà, on retourne sur du prosaïque. Une marque d'humour posée à contre-pied, un décalage absurde prononcé sans variation de ton.. Disons qu'il fallait apprécier la chose pour en rire.. Puis d'un coup, pris d'envie, je retournais totalement la conversation, faisant preuve de la première maque d’intérêt ouvert.. Encore que, fallait comprendre. Regardant le griffon de ces même yeux neutres et vifs, je demandais à Skul sans même en avoir l'air.
-Si je vous offre un diner.. Vous me laisseriez examiner votre rapière ?
Disons qu'il fallait concevoir le décalage. Causer avec un griffon, c'était concevable. Être capable d'estimer une épée aussi importante qu'un être vivant, donc mettre sa rapière au même plan que le griffon, c'était déjà plus compliqué à admettre, je disais ça d'expérience. Disons que pour moi, l'un était aussi important que l'autre, mais j'avais une préférence pour le fer.. |
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