~ Sujet Privé, Rp individuel ~

Marchant à travers la nature, un fin brouillard étincelant embellissait les lieux d’une aura protectrice, volant à perte de vue, les lucioles semblèrent l’accompagner, guidant ses pas à la jolie petite cascade des bois. La douce brise s’immisça à travers ses longs cheveux blonds, caressant sa peau diaphane jusqu’à l’enivrante sensation d’y ressentir un frisson brisant l’innocence de ses désirs. Les eaux ruisselaient, s’imprégnant à la terre depuis le petit bassin de lune, reflétant l’astre des nuits et ses petites sœurs. Elles chatouillaient de leurs vagues les rochers, s’amusant avec eux de leur miroitante limpidité. L’air y était si agréable, ni trop chaud ni trop froid et la cascade n’avait de cesse de s’écouler d’une impressionnante lenteur caractérisant toute sa beauté, laissant à l’elfe le regard submergé des délices de mère nature. Du regard, suivant les eaux s’écouler tranquillement, le Gardien fut épris d’une délicate et apaisante vision angélique…

Elle s’en venait à apparaître des eaux cristallines, balançant sa longue chevelure dorée, la scène semblait s’en tenir à la lenteur de la chute.
Le cœur de l’elfe enlaça l’amour de cette simple vision onirique… ses yeux océans se mirent à briller lorsqu’elle se retourna au Gardien et un magnifique sourire s’afficha à son visage d’ange. Elle était éblouissante… comme à la première fois…

Ayliän réalisa à cet instant que tout ceci n’était qu’un joli rêve dont il venait de s’éveillé intérieurement de par sa lucidité onirique. Un doux rêve lucide qui lui permit en quelque sorte d’ouvrir les yeux à la réalité, s’échappant bien malgré lui de ce lieu féerique que les songes s’efforcèrent de lui offrir.

Les yeux du Gardien s’ouvrirent doucement, apercevant un lieu qui lui était bien familier, celui de ses appartements au Donjon suprême. Allongé sur son lit, les draps recouvraient son faible corps qui, la veille, encaissa bien des souffrances en Oryenna, durant la bataille qu’il livra contre les braconniers de Tarik. Il se remémora alors tout, Silmaredhel et Yalmenël, les barbares, les faucons, le camp des braconniers, la tribu de Tarik en fête, sa blessure et la flèche qui en avait causé toute la douleur... Il souriait intérieurement, repensant à leur victoire, ils avaient sauvé les faucons millénaires et sauvegarder ainsi leur droit à la protection de mère nature. Les fenêtres de ses appartements étaient grandes ouvertes, laissant le chant des oiseaux emplir avec passion les lieux, les rayons du soleil quant à eux se mirent à éblouir toute la pièce. A sa gauche, assit sur une chaise, un garde du deuxième étage dormait paisiblement, Ayliän l’avait rencontré une première fois lors de son retour d’Oryenna en tant que nouveau Gardien de la Nature, promettant à celui-ci et ses trois gardes à l’étage de le protéger au péril de leur vie. Il avait dû veiller toute la nuit, surveillant Ayliän de prés en vue de son rétablissement. Un rayon de soleil surgit de la fenêtre au dessus de son lit et vint à attirer l’attention du garde, essayant tant bien que mal d’éviter ce même rayon lui caresser les yeux avant qu’il ne finisse finalement par les ouvrir à son tour vers le Gardien.

- Gardien Faën… vous voilà réveillé… j’en suis tant heureux!
Le chef du Conseil de la Garde, Nimalaï Välian est resté à votre chevet une bonne partie de la nuit. La fatigue semblait torturé son esprit, j’ai donc prit la relève, mais semble t-il qu’elle m'aie moi-même prise en traître… Veuillez m’excu…

- Ca n’est rien, vous n’étiez pas obligé de veiller à mes côtés.
Je vous en remercie…

Ayliän fit une petite moue embarrassée, exprimant une gêne à l’ignorance du nom du garde qui se hâta de briser ce silence.

- Fildarië Avinaï, commandant Faën, pour vous servir.

- Je ne l’oublierai pas, soyez en sûr.

Ayliän lui sourit avant de poser son regard vers la fenêtre, se remémorant alors ce rêve bien étrange qu’il fit avant son réveil pour ensuite relever son buste d’un coup.

- Ezëkielle Lossëhelin!

- Ezëkielle Lossëhelin?? Qui est-ce?

- Nous avons un entretien ensemble ce matin, l’aube pointe le bout de son nez et je ne suis pas prêt!

- Commandant Faën, vous n’êtes pas en état, les médecins ont conseillé que vous restiez quelques jours allongés.

Ayliän souleva les draps en vue d’y voir un bandage entourant son torse.

- Lors de votre arrivé à la caserne vous vous êtes effondrés, les médecins vous ont conduit à vos appartements et vous ont soigné. Vous aviez une fâcheuse plaie au niveau du ventre et une flèche y prôner… enfin ce qu’il restait de la flèche. Quoi qu’il en soit, si vous n’aviez pas laissé cette flèche à sa place, vous auriez certainement perdu tout votre sang et par la même occasion la vie. Les médecins ont retiré la flèche et on cicatriser votre plaie, mais il est bien trop dangereux de faire de quelconques efforts pour l’instant. Regardez-vous, vous êtes si pâle.

- Je suis faible mais pas mourant, tout ira bien Fildarië et dorénavant lorsque nous serons seuls appelez moi Ayliän.

- Commandan.. Ayliän, c’est un peu familier pour un rang tel que le vôtre… et.. le mien… Et je vous défends de vous lever de ce lit!

Ayliän sourit une nouvelle fois, portant sa main à son torse, la douleur semblait toujours présente, bien que moins hargneuse.

- Nous sommes tous égaux Fildarië et je vous ordonne de ne plus m’ordonner! Dit-il avec le sourire.

Le regard des deux elfes s’entrecroisa et Fildarië pu y lire dans celui du gardien une bien trop grande détermination et céda.

- Bien comman.. Ayliän! Je vais préparer votre armure, elle a été restaurée et vos vêtements ont étés recousus! Allez donc vous laver pendant ce temps. J’irai aussi prévenir les gardes de l’arrivée d’une Ezëkielle Lossëhelin enfin qu’elle puisse rejoindre votre salle de réunion.

Le gardien hocha de la tête et se leva de son lit avec mal, marchant en vacillant jusqu’à la salle de bain, il se devait d’être présentable pour la jeune elfe dont il semblait éperdument amoureux. Une quinzaine de minutes s’étaient écoulées, Ayliän ressortit de la salle de bain, son visage reprit quelques couleurs et ses cheveux n’avaient plus l’odeur du sang. Au contraire, l'elfe sentait bon et respirait la vie avec maladresse tout de même, affaiblit par sa blessure. Fildarië avait posé son armure et les vêtements du dessous sur le lit avec la délicate attention de les disposer dans l’ordre d’habillement. Son collier était lui aussi posé sur les draps, les médecins avaient certainement dû la lui retirer pour le soigner. Il ne fallut que quelques minutes pour que l’elfe soit de nouveau présentable, en dernier il mit le collier que son père lui avait offerte et qui lui avait permit d’avoir l’une de ces étranges visions, l’envoyant à la rencontre de celui-ci. Ayliän avait décidé d'en parler à Nimalaï, c’était la seule personne qui connaissait son père à part lui. Mais avant cela, il lui fallait retrouver celle qu’il abandonna pour son propre bien à la forêt, il y a de cela trois jours. Il savait qu’elle ne l’avait certainement pas compris et ne comprendrait certainement jamais, il en supportera les conséquences.

Il quitta ensuite ses appartements en laissant ses armes et fit quelques pas avant de franchir le pas de la grande porte blanche de la Salle du Gardien de la Nature. La salle était toujours aussi éblouissante et luxueuse. Elle émanait toujours cette pureté qui rendait le lieu plus beau encore lorsque les rayons du soleil traversés les immenses vitraux de la salle offrant un spectacle des plus magnifiques. L’elfe tout de bleu vêtu ne pouvait que s’y mettre en valeur involontairement comme à l’habitude. Quelques sièges cristallins étaient disposés sur le côté et une tribune prônée au fond de la salle. Les écritures elfiques dorées formant de jolis motifs floraux sur les murs permettaient d’y aposer l’âme de la nature de par leurs enchevêtrements à la salle.

Le Gardien de la Nature ne s’était pas posté sur la tribune, ne voulant pas être plus haut que quiconque. Il resta donc debout devant la tribune, attendant patiemment que la grande porte blanche de la salle s’ouvre face à lui et qu’apparaisse la jolie fille qui berçait son cœur.

Quelques minutes s’écoulèrent, quelques pas se firent entendre, une porte s’ouvrit, dévoilant ainsi la jeune et belle Ezëkielle, s’avançant d’un pas lent, le visage serein, plongeant dans le regard du gardien. Elle s’arrêta à quelque pas de lui, fier et fort, il se devait d’être juste et bon pour Evanya, une telle décision ne devait se prendre à la légère. Un sourire se dessina sur leur visage, heureux de se revoir, bien que quelque chose n’avait de cesse de torturer l’esprit d’Ayliän, se remémorant une nouvelle fois la jolie Kurata Saryah.

Se sentant égoïste, il n’avait de cesse de tourmenter son esprit de questions, et si elle devait souffrir de son absence, et si elle ne pouvait qu’en être malheureuse au point de consumer une vie de tristesse et d’abandon à un elfe qu’elle ne verrait jamais, bien trop occupé par son travail de Gardien. Durant tout l’entretien, tout ça ne cessa de tourner, valsant d’un coup de vent ses rêves d’amour. Il s’opposa à la faire souffrir, bien qu’il l’aimait au point de hurler son amour par delà bien des horizons, réveillant bien des âmes afin d’y réchauffer leur cœur.

La seconde prêtresse, Ezëkielle Lossehëlin fut proclamée et tous deux discutèrent.
Ayliän se refusa à l’amour, son devoir de protecteur ne lui donnait d’autre choix, déchirant son cœur à la vision mélancolique de la jeune elfe qui approuva ses dires, comprenant ses choix. Un sourire échangé, un regard attristé, au revoir l’amour… il s’en était allé préférant certainement concentrer son emprise sur des elfes qui y voueraient leur vie, chose qu’Ayliän n’était capable. La porte se referma et la Gardien se retrouva seul dans sa grande salle des merveilles, contemplant l’espace vide devant lui, se promettant de souffrir pour préserver la paix en Evanya, se détachant de l’amour, l’abandonnant, espérant ne plus le rencontrer, espérant ne plus faire face à ce sentiment destructeur.

Il resta dans la grande salle à écrire son rapport de la veille afin d’en faire part à Nimalaï Valiän et y resta une bonne partie de la journée avant d’en finir. Il sortit de la salle, le temps avait passé si vite, descendant les escaliers en colimaçon afin de rejoindre la salle du Conseil de la Garde.


~ Evanya ~ Ardamir, la Cité des Elfes ~ Donjon Suprême ~ Première étage ~ Salle du Conseil de la Garde ~ Le lien du temps... ~