Une belle journée en perspective, c'est la première pensée du jeune Sadko quand il se réveilla ce matin là. Le jeune lycanthrope qui était en expédition chez les elfes, s'était endormi à la lisière d'une forêt et s'était confectionné un abri de fortune pour s'abriter en cas de forte pluie ou même d'attaque de monstres quelconques. Son sommeil était très reposant car il avait marché durant des jours et des jours, parfois il se transformait en loup pour aller plus vite mais cette transformation lui posait certains inconvénients dont le principal était bien entendu la nudité. En effet, lorsqu'il se transforme, il était nu car la métamorphose en loup déchirait les vêtements, donc il s"avérait toujours difficile de trouver des vêtements lorsqu'il souhaitait redevenir humain. La plupart du temps il attendait que la nuit arrive pour pouvoir redevenir humain et ainsi se balader nu comme un ver sans que qu'une personne ne lui jette un regard réprobateur. Mais le jeune lycan s'en moquait et généralement quand une personne posait sur lui un de ces regards condescendants, il leur répondait avec mépris ce qui engendrait une répulsion rapidement ces personnes. Et désormais depuis qu'il était devenu un membre à part entière de la meute des Crocs-Noirs, il était devenu fier et le montrait à tous ceux qui croisaient son chemin. Occupé à sourire en pensant à ces souvenirs, le jeune lycan s'étirait et regardait alentour en passant sa tête par l'entrée de sa cachette.

Maintenant qu'il était vraiment réveillé, Sadko se prépara, but une gorgée puis détruisit son abri de fortune avant de reprendre la route. Il ne connaissait pas du tout son chemin mais il était en expédition sans limite de temps donc il pouvait se permettre de se perdre. Cependant avant de réellement repartir, il sortit sa carte qui montrait tous les détails particuliers de la contrée d'Evanya. Il l'examina pendant de longues secondes puis découvrit enfin l'endroit où il était. En effet sur sa carte, il put, en prenant certains points caractéristiques de la zone où il se trouvait actuellement, déterminer exactement où il était. Il se trouvait non loin de la vallée des Cascades, seulement quelques milliers de pied à parcourir. Il inspira longuement et se mit enfin en route. Marchant silencieusement, il pouvait admirer la beauté de tout ce qui trouvait autour de lui. Dans sa tête une petite voix lui disait continuellement qu'Evanya était sans contestation le plus bel endroit d'Ephaëlya. Souriant largement il continua pendant des minutes et minutes sa progression. Puis enfin après plus de deux longues heures de marche, il entendit les murmures de l'écoulement de l'eau des cascades qui s'intensifiaient à mesure que le jeune lycan s'en approchait.

Arrivé aux cascades, le jeune lycan vit une elfe qui semblait très occupée. En effet lorsqu'il la vit elle se fabriquait ses flèches puis quand elle eut terminé et lorsqu'elle eut enfin rangé toutes ses flèches, elle prit un carnet posé près d'elle ainsi qu'un crayon. Puis elle commença à dessiner les cascades depuis son point d'observation. Dans un faux mouvement, son crayon s'échappa de ses mains et roula par terre. Manque de chance, le vent rajouta son grain de sel et souffla pour éloigner le crayon. Elle se releva précipitamment pour rattraper son crayon. Au moment où elle allait le ramasser, Sadko s'était avancé silencieusement et se baissa pour ramasser le crayon puis en se redressant, il lui tendit son crayon en disant d'une voix douce:

"Tenez. Je pense que ceci vous appartient"

Sadko continuait de sourire et attendait sagement qu'elle lui réponde

Quelqu'un avait été plus rapide que Mêrisïa. Elle se releva et croisa le regard d'un homme. Une sensation traversa le corps de la jeune elfe qu'elle ne saurait décrire. Une voix sortit l'elfe de sa rêverie :

"Tenez. Je pense que ceci vous appartient"

L'homme lui tendait son crayon en souriant

- Hein ? Ah oui ! Merci beaucoup, dit-elle en prenant le crayon Vous n'avez pas l'air d'être de la région. Vous seriez-vous perdu ?

Truc bidon. Il y avait mieux, mais bon. C'était, justement, mieux qu'autre choses. Elle n'allait pas dire de bêtises. De quoi aurait-elle l'air ?

Un bruit derrière l'elfe attira son attention. Elle tourna la tête et vit qu'un animal fouillait dans son sac.

Eh, arrête !

Mêrisïa se détourna et courut vers l'animal qui levait la tête, intrigué. L'elfe prit la petite chose et l'éloigna. Elle ne savait pas ce que c'était, mais on aurait dit qu'il avait faim. Mais lorsque l'animal vit l'homme, il couina et s'enfuit.

*Bon, maintenant, je sais que j'ai à faire un lycan...

Ca rassura un peu Mêrisïa. Cette dernière prit son sac et regarda à l'intérieur. L'animal n'avait pas eu le temps de manger ses provisions. Soudain, l'elfe releva la tête vers le lycan, le rouge aux joues.

- Excusez-moi de vous avoir laissé !

La jeune elfe réflechit un instant, puis proposa au lycan de manger avec elle. Elle s'assit sur le tronc de l'arbre mort, tout en invitant l'homme à s'assoir à côté d'elle. Une pensée lui traversa l'esprit. Où était son carnet ? Elle remarqua qu'elle l'avait lâché pendant qu'elle courait derrière son crayon. Mais déjà, l'homme le lui ramenait. Pour sur que Mêrisïa vira au rouge écarlate.

- Heu... me...merci, répondit-elle, confuse.

De fois de suites que l'homme l'aidait. Elle devrait faire la même chose pour lui. Sur le visage du lycan trônait un sourire, mais Mêrisïa était sûre qu'au fond de lui, soit ça l'amusait, soit, au contraire, ça l'énervait. L'elfe préfèrerait que cela l'amuse. Mêrisïa se posa une question: pourquoi était-elle aussi maladroite ? La cause à son jour de malchance ? Ou de cette étrange sensation qui la faisait frémir ? D'ailleur, qu'était cette sensation ? Elle vit alors que l'homme était assit à côté d'elle. Elle devint encore plus rouge qu'avant. Elle devait trouver un truc à dire, mais quoi ? Une idée...

- Au fait, je m'appelle Mêrisïa, et vous ?

Sa voix n'avait pas vacillé, ni même tremblé. Elle sentit une légère fièrté l'envahir. Au moins, elle ne paraîtrait pas faible aux yeux du lycan.

Spoiler:

Lorsque le jeune lycan s’était penché pour ramasser le crayon qu’il tendait à présent à l’elfe, il avait vu qu’elle semblait confuse quand elle avait croisé son regard.

« Hein ? Ah oui ! Merci beaucoup, avait-elle dit en prenant le crayon, puis elle avait ajouté : « Vous n’avez pas l’air d’être de la région. Vous seriez-vous perdu ? »

La question désorienta légèrement le jeune capitaine de porte des Croc-Noir mais l’effet de surprise fut de courte durée sur son visage mais au moment où il voulut répondre, elle s’était retournée pour voir ce qui était en train de fouiller dans son sac. Sadko vit que c’était un petit animal et au moment où il voulut le lui dire, elle s’était déjà précipitée pour récupérer l’animal pour qu’il ne vole pas ses affaires. Le jeune lycan souriait en regardant la scène mais en réalité, il semblait totalement troublé en présence de cette jeune elfe. Il avait déjà ressenti ce sentiment une fois pour les êtres aux grandes oreilles mais cette fois-ci il était encore plus fort mais il préféra le cacher et voir ce que cette rencontre allait lui réserver… Il revint à la réalité quand il entendit l’animal couiner et s’enfuir à toute vitesse. Sadko en avait déduit qu’il avait sûrement du sentir son odeur de loup qui était assez forte pour les autres animaux même si un lycan était sous sa forme humaine.

L’animal ayant disparu, il vit la jeune elfe revenir vers lui l’air honteuse, avec les joues rouges ce qui fit encore plus sourire le jeune lycan, tout en murmurant :
« Désolée de vous avoir laissé »

Il répondit en souriant : « Ce n’est rien, je ne veux point. » Quand elle entendit sa réponse, elle rougit encore plus puis elle proposa au jeune lycan s’il souhaitait partager le repas avec elle. Une offre que Sadko accepta directement sans réfléchir mais au moment où ils s’assirent sur un arbre mort, elle sembla soudainement paniquée car elle cherchait partout une chose qu’elle semblait avoir égaré. Son carnet ? S’imaginait Sadko qui tourna rapidement la tête et l’aperçut sur l’herbe. Il se précipita donc pour récupérer le carnet puis revint près d’elle et le lui tendit :

« Faites attention à vos affaires » sourit-il tandis qu’elle devenait écarlate et murmura faiblement : « hum… me… merci ». Sadko lui adressa un clin d’œil puis se rassit près d’elle. Il souriait toujours à l’elfe et se rassurait qu’elle ne devait pas être insensible à son charme car elle n’arrivait pas à enlever le rouge de ses joues et elle n’arrivait pas à parler en sa présence. Il posa son regard sur le sien et l’entendit d’une voix posée sans tremblements :

« Au fait je m’appelle Mérisïa, et vous ? »

L’heure des présentations était donc arrivée, se disait le jeune lycan qui souriait toujours tout en la fixant dans les yeux. Il répondit d’une voix douce :

« Mon nom est Sadko Näyl et comme vous avez sûrement deviné, je suis un lycan…Et pour répondre à votre question de tout à l’heure, je ne suis pas perdu. Je découvre uniquement ces contrées loin de mon pays car l’aventure est mon unique horizon. » Il s’interrompit tout en la regardant toujours avant de reprendre d’une voix toujours aussi douce: « Au fait je n’aime pas trop que l’on me vouvoie donc tutoyez moi… »

Il lui sourit et attendit la suite de cette conversation qui allait réserver de surprises pour eux…