Cela faisait pas mal de jours que le rouquin avait quitté la capitale d'Oryenna pour se rendre en territoire élfique, et plus précisément, au Conseil des Haut Elfe. Le nouveau sergent en chef avait été chargé de deux missions. La première consistait à siéger la réunion du Conseil des Hauts elfes en tant que diplomate et représentant de l'armée d'Oryenna. Ce premier objectif avait pour but de maintenir de bonne relation elfe-humains, mais surtout, de rassembler des informations sur la force militaire d'un potentiel ennemi. Vous vous doutez bien que ce genre de chose avait tendance à agacer Aaron et qu'il considérait cela comme une sale corvée ennuyeuse, mais nécessaire à faire. Cela était en partie vrai, je dis bien en partie, car le rouquin allait pouvoir rassembler pas mal de données sur ce qui allait se passer avec les elfes et ainsi donc, mettre un plan en place. En quoi il allait consister ? Vous le saurez bien assez tôt. Depuis sa promotion, le jeune homme avait eu le temps de se balader comme il le voulait dans les quartiers généraux de l'armée, mais sans plus. Cette première mission pour le sergent allait surement se montrer décisive pour la suite. Il n'était plus question d'entretenir sa futur réputation auprès des elfes, mais celle de l'armée toute entière. La seconde mission elle, consistait à escorter et assurer la sécurité des nobles durant toute la durée du siège et sur le chemin. Oui, ces fils de riches influents allaient participer à cette réunion inter-race et oui, Aaron les méprisait -Allez savoir pourquoi-, car qui disait réunion, disait hommes politique et qui disait hommes politique, disait débat politique. Autant vous dire que cela allait sans doute se révéler très chiant.

Cela faisait maintenant deux heures que le rouquin se trouvait dans le bâtiment élfique. Il attendait patiamment le début de la réunion dans la salle d'attente situé au dernier étage de la tour. Avec lui, deux soldats de la garde royale d'Oryenna chargé d'assurer la sécurité à l'intérieur. Les 8 autres se trouvaient à disperser dans les étages du dessous, quand aux quatre nobles qu'ils avaient escorter, ils parlaient politiques avec des elfes haut gradés. Aaron posa son regard sur un des soldats, son armure était digne des héros de légende même si tout ceci n'était fait que pour impressionner les alliés. D'ailleurs le bâtiment lui même était assez impressionnant. Le rouquin avait eu le temps de l'observer à son arrivé. Plusieurs pièces était taillés dans de l'or massif, quand à la façade, elle ressemblait à celle d'un temple gothique. À l'intérieur, c'était tout aussi classe. Quand au sergent, il était vêtu d'une simple armure assez légère et pas trop encombrante avec le symbole de la race humaine dessiné sur chacune de ses épaules. Aaron bâilla et s'étira puis, il se rassit sur son fauteuil. Un des soldats qui l'accompagnait prit la parole:

"Sergent, vous savez quand la réunion va commencer ?"

Le rouquin ne le regarda même pas, il était juste ennuyé:

"Je pense que ça ne devrait pas tarder regarde"

Le soldat suivit le regard du sergent et aperçut un groupe d'elfes richement habillé qui venait de monter à l'étage. Au centre, une femme se démarquait des autres en ayant quelques pas d'avance sur ses camarades et une marche bien autoritaire. L'on voyait tout de suite le type de personne...Bon, il était temps de passer à l'action. Aaron se leva de son fauteuil tandis que les nobles arrêtèrent leurs discussion avec les autres indigènes pour se concentrer sur les nouveaux venu. L'un des noble s'avança vers l'elfe comme s'il l'a connaissait et c'est le sourire au lèvre qu'il prit la parole:

"Bonjour madame la présidente, vous êtes toujours aussi sublime..."

Aaron finit par se rapprocher de la soi disant présidente du Conseil des Hauts elfes et le noble reprit ou en tendant sa main vers le rouquin:

"Je vous présente le nouveau sergent en chef..."

Aaron s'avança et lui coupa la parole assez sérieusement bien qu'il soit toujours ennuyé.

"...De l'armée d'Oryenna. Aaron Flamme Rousse enchanté de faire votre connaissance madame la présidente."

Tu parles, il n'en avait rien à cirer, mais s'il voulait obtenir une bonne estime, être considéré comme quelqu'un d'influent et crédible au yeux de ces elfes, il fallait qu'il commence à y travailler tout de suite. Oui, il avait coupé la parole au noble et oui il avait ressentit un certain plaisir à le faire. D'ailleurs, le gars exprima son mécontentement d'un regard assez sévère en direction du sergent et qui, comme vous vous en doutez bien, n'en avait rien à faire. Maintenant que ces tafioles des bois étaient là, la réunion allait surement débuter dans les minutes qui suivent.

Encore une réunion, mais cette fois, elle était avec des personnes que je méprisais et que je ne supportais pas de voir en vie, il était tellement plus distrayant de les voir agoniser sur un champ de bataille, servant de chair à pâté aux ennemis. Quelle pouvais bien être l’utilité des humains en ce bas monde ? C’était la question que je me posais à chaque fois que je devais en rencontrer et aujourd’hui à mon plus grand bonheur plus d’une dizaine fouleraient le sol du Conseil et cela m’horripilais au plus haut point.
J’étais assise devant ma coiffeuse, démêlant ma chevelure avec patience. Je réfléchissais, les enjeux de cette petite réunion étaient bien supérieurs à tout ce que pouvais supposer les participants, seul le plus haut gradés des humains présent pourrait peut-être réussir à entrevoir mais j’en doutais fort. Une fois ma chevelure nouée en un gracieux chignon d’où s’échappaient quelques mèches finement travaillées, je me suis dirigées vers le fond de mes appartements, devant une grande armoire en chêne, à l’intérieure de laquelle se trouvait toute mes robes, toute créées sur mesures dans des tissus de toute les sortes et de toutes les couleurs. Mon choix se porta sur une plutôt simple et d’un bleu sombre comme la nuit sans manches, tombant jusqu’à mes pieds dans une matière douce et chaude. Après avoir enfilé cette dernière et resserré le corset j’ai pris mon collier d’argent et une fois ce dernier enfilé j’ai jeté un dernier coup d’œil dans le miroir. J’ai soupiré avant de prendre mon épaulette de cuir et de la placer sur mon épaule droite, d’enfiler un gant en cuir lui aussi pour me diriger vers la fenêtre. Lorsque je l’ai ouverte, une brise d’air glacé vint me frapper le visage, avant d’appeler Eleñdil. Ce dernier ne se fit pas prier au contraire et il arriva bien vite, se posant sur mon poignet, poussant de petits cris plaintifs. Je lui ai souris et mes yeux de couleur émeraude se sont posés sur sa patte, il me ramenait enfin la réponse que j’attendais. Au moment où j’allais lire cette dernier, quelqu’un frappa à la porte, un soldat m’avertissant que j’étais attendue par les humains.
J’ai levé les yeux au ciel, déposant le petit rouleau de parchemin sur mon bureau, prenant une cape de la même couleur que ma robe portant des runes elfiques argentées et sortant dans mes appartements la tête haute, une expression légèrement supérieure au visage.

«Bonjour, suis-je la dernière ? »

Le soldat ne me regarda pas dans les yeux et j’en ai rapidement déduis sa réponse. Mes accès de colère étaient assez réputés à présent et tous savaient qu’il valait mieux ne pas être dans les parages lorsque cela arrivait. Depuis que j’avais eu vent de ce rendez-vous avec les humains, ces derniers s’étaient étrangement multipliés… Être en retard ne me dérangeait absolument pas bien au contraire, il fallait se faire désirer et montrer que c’était eux qui étaient à ma disposition et non pas moi qui ferais en fonction de leurs dispositions. C’est avec le sourire aux lèvres que je me suis dirigée vers les grands escaliers que je montai avec une rapidité et une aisance sans égale. Au fur et à mesure que je me rapprochais, plusieurs personnes importantes d’Ardamir me rejoignaient. Au final nous étions quatre avec le même nombre de soldat, tous étaient impeccables semblaient avoir passé des heures à se parer. Eleñdil commençait à faire le fier et ouvrit grand ses ailes, se plaçant sur mon épaule à la vue des humains. Les conversations cessèrent à mon arrivée et mon regard passa rapidement sur tous les protagonistes. Tous étaient debout et l’un d’entre eux s’approcha de moi.
« Bonjour madame la présidente, vous êtes toujours aussi sublime... »

Cn léger signe de tête accompagné d’un sourire hypocrite. Ce n’était pas cette personne que je cherchais ni que j’attendais. Cet homme je l’avais déjà rencontré deux trois fois déjà et il ne cherchait qu’à s’attirer mes bonnes grâces sans plus. Je n’avais pas encore le cœur à lui dire que ses efforts étaient vins, le simple fait de le voir se rabaisser continuellement pour me satisfaire me convenait pour le moment. Ce dernier reprit la parole me désignant un homme roux, plutôt grand il fallait le reconnaitre car je dus légèrement lever la tête pour pouvoir le contempler dans les yeux. Ou plutôt dans le seul œil visible, le second étant camouflé à l’aide d’un cache œil. Ses cheveux en bataille lui donnaient un air insolent et ne me plaisaient pas, ou plutôt je ne voulais pas qu’ils me plaisent. Alors que le noble reprit la parole, il la lui coupa sans aucune retenue pour achever sa présentation. Relevant un sourcil d’un air surpris et l’air légèrement agacé je lui ai répondu froidement

«Je suis ravie de rencontrer celui qui fait tant parler de lui par ses petites activités de… détente . »

La chasse aux vampires bien évidemment, j’étais au courant de ses pratiques grâce à certains… amis que je voyais occasionnellement et qui m’en avaient mais pas uniquement en bien. Me détournant de cet humain, mon regard se porta sur les autres, un sourire aimable sur mes lèvres

« Bienvenue à tous et à toutes en Evanya, j’espère que votre voyage s’est bien passé pour venir jusqu’à chez nous ? Et si nous entrions dans la grande salle pour entrer enfin dans le vif du sujet ? »

Les deux gardes ouvrirent les portes aux dorures représentant des arabesques et tout le monde pénétra dans la salle. Dans cette dernière, une immense rectangulaire, plus d’une cinquantaine de chaises tout autour des feuilles, des plumes et des encriers pour que tous ceux qui le souhaitaient puissent prendre en note les diverses choses dites lors de ce conseil. Chacun pris place à une place, tout en respectant une certaine hiérarchie, les elfes se mirent sur le versant droit, les humains sur le gauche et quant à moi je pris place au siège qui m’était destiné, reconnaissable grâce au perchoir d’argent. Mon faucon s’envola et se plaça dessus ouvrant grand ses ailes et poussant un petit cri pour que tous se taisent

« Je pense que nous pouvons commencer à présent, sire Flamme Ours, voulez-vous nous exposer des faits avant que nous ne commencions à faire un état des lieux des différents problèmes que nous avons entre nos deux peuples ? Ou Peut être souhaitez-vous commencer tout simplement»

La faute de prononciation de son prénom était tout simplement faite exprès, était il patient ou allait il montrer dès à présent des signes d'énervement? A travers les grandes fenêtres aux lourds rideaux, le soleil illuminait la salle et faisait scintiller les multitudes d'objets et fresques, tableaux aux dorures elfiques.