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 La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]

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La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] Empty
MessageSujet: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] EmptyJeu 1 Mar 2012 - 14:04

La forêt des damnés, un endroit merveilleux pour les fous délivrés à leurs propres sort. Son nom tintait dans mon esprit comme une douce mélodie...Je semblais chez moi, du moins, là ou je méritais de finir après mes exploits meurtriers. Beaucoup de chairs étaient passés sous mes crocs, et beaucoup de sang était venu emplir ma gorge avec un plaisir intense semblable à l'orgasme. La vérité est que je ne me soignerais jamais de la folie que tu m'as offert, elle est trop précieuse à mes yeux; c'est la seule chose qu'il me reste de toi.


Penchée en avant je scrutais mon reflet dans l'eau glacée d'une flaque perdue en forêt: j'étais nue, les cheveux emmêlés, la peau tâchée de sang et de terre, les ongles noircis et les dents encore rouges des précédents cadavres. Le peu de liquide que contenait ce récipient fait de terre ne suffirait pas à me nettoyer, mais je pouvais toujours faire de mon mieux. Je trempais mes mains pleines de cicatrices dans l'eau en les frottant d'abord doucement avant de les agiter, énervée de ne pouvoir enlever tout ça d'un seul coup en voyant l'eau déjà salie avec une simple petite partie du corps frêle et abimé que je détiens. Je m'acharnais, déjà lasse de courir après quelque chose que je n'obtiendrais pas, que je ne pourrais jamais atteindre à ce moment précis, je frottais mes avants bras, mes jambes, mon ventre avec autant de motivation que je pouvais mais rien n'y fit. Je restais tâchée et agacée, mes nerfs étaient à fleurs de peau alors que je serrais des dents afin de ne pas succomber à la rage imprévisible dont mon passé m'avait doté. Je me levais, toujours en tenue d'Eve, afin d'avancer à travers les arbres et les âmes de cette forêt, à la recherche d'un point d'eau plus profond et propre que le précédent.

Mes pieds s’égratignaient sans arrêt mais mes propriétés de lycans me permettaient de cicatriser en quelques secondes les blessures aussi insignifiantes, mes cicatrices venaient de combat de féroce avec des lycans ou des elfes qui avaient fini dévorés et digérés depuis des lustres maintenant.

J'observais le paysage, il n'était pas des plus beau, mais je ne me souvenais que de très peu d'endroit. Je ne prenais jamais le temps de regarder réellement lorsque la folie piétinée mon cerveau avec plaisir.
Les arbres étaient hauts, comme si leurs branches pouvaient toucher les nuages sans une once de difficulté. Ils étaient tous différents et je m'amusais à les différencier en affichant un sourire répugnant que personne ne verrait. Certains étaient longs et fins, couvert de mousse et habité par des petits êtres vivants, d'autres étaient immenses et larges, si bien que trois personnes ne pouvaient en faire le tour. Des branches tortueuses ou droites, petites ou fines, imposantes, inexistantes, cassées... Il existait de tout, et rien ne gâché la beauté de la forêt.
Je m'arrêtais un cour instant pour observer ce que le sol offrait, il y avait des fleurs et des hautes herbes, des insectes et ronces. Mon sourire ne faisait que s'agrandir devant les merveilles de la vie que je prenais plaisir à enlever durant ma folie. Je me glissais sur les genoux parmi les grandes herbes pour les caresser gentiment avant d'attraper une fourmis pour la laisser trottiner le long de mes doigts.

J'étais semblable à une enfant de quelques années qui sortait pour la première fois dans un monde curieux et inconnu.

Mes iris se posèrent sur un rocher esquinté dont la profondeur des crevasses me permettraient de voir du haut d'un arbre centenaires. Je posais mes pieds et mes mains avant de grimper hargneusement jusqu'au sommet, ici, une difficulté se serait posé pour la plupart des hommes: le rocher était à un bon mètre d'une branche fine. Je n'avais pas encore toute la tête puisque je ne voyais ni le risque ni la mort et décidée de sauter sur la branche pour en attraper une autre et grimper rapidement. La cime de l'arbre était brisée par la foudre et offrait un siège plutôt confortable aux fesses osseuses d'une meurtrière atteinte de folie. Je pouvais tout voir d'ici, j'étais surprise de ne jamais avoir pensé à attaquer de haut mes anciens repas, c'était un atout parfait pour une attaque. Peut être aurais-je l'occasion de tester la surprise sur un prochain arrivant.
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Skul Sarihn
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MessageSujet: Re: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] EmptyJeu 1 Mar 2012 - 23:54

La Forêt des Damnés l'entourait maintenant. La plupart des loups les plus puissants, n'est-ce pas ? Ceci allait être vérifié par la jeune Guide Spirituelle. Elle ne comptait pas se battre, mais surtout obtenir des informations sur ses origines. Elle allait à l'amble sur les sentiers tortueux de cette contrée si peu accueillante, foulant les feuilles mortes de ses pattes puissantes en soufflant de temps à autres de petits amas de vapeur avec son museau. Aucune trace des lycans de la soit disant meute d'errants et de bannis qui s'étaient regroupés dans cette région.

Elle se dirigeait au hasard sur le sentier tracé par la faune avoisinante : elle pensait tout d’abord à suivre le soleil mais cela aurait pu être ensuite problématique, il commençait à décliner et pouvait facilement lui faire perdre sa direction initiale sans même qu'elle ne s'en rende compte. Au moins, grâce à ce chemin unique dans cette forêt, elle ne risquait pas de se perdre. S'arrêtant de temps à autres, elle enfouissait son museau dans l'humus pour renifler avec attention pour capter la moindre trace de ses semblables. Elle relevait ses yeux d'argent, le masque roux qui décorait sa tête massive était prolongé par un dégradé terreux, allant de sa truffe à la commissure de ses babines. Quelque chose avait capté son attention, quelque chose de pas normal. Ses pupilles étaient rétractées en un petit point noir, et elle pointait les oreilles d'un côté puis e l'autre pour pouvoir discerner le moindre son n'appartenant pas au chant des oiseaux. Elle scrutait les alentours, parfaitement immobile, tout ce qu'elle pouvait savoir c'était qu'elle avait la sensation d'être observée, et puis il y avait aussi cette odeur de sang qui captivait littéralement parlant son odorat. Ses narines frémissaient puis elle se mit à suivre sa piste en flairant l'air avec insistance.

L'odeur se rapprochait. Jusqu'à ce qu'un oiseau ne passe rapidement au dessus d'elle, elle levait enfin son museau du sol, surprise. Elle allait être d'autant plus surprise par ce qui se révélait être la source de l'odeur qu'elle traçait depuis plusieurs centaines de mètres. Un peu plus loin se trouvait une femme nue, mais elle n'était pas une humaine, ni une elfe, encore moins une naine. Pourquoi ne pas se faire à l'évidence que c'était une louve errante, qui plus est couverte de sang et de terre ? La jeune Sang-Chaud s'approchait, la tête basse, aux aguets. Dans tous les cas, son vis-à-vis était repéré et elle ne pourrait pas tenter de ce battre contre Skul expressément elle était trop affaiblie et dans un état pitoyable, pour résumer ce que la guide voyait.


" - Une louve qui chasse dans les arbres ? Voilà qui peut-être intéressant, mais tu risque d'être plutôt embêtée pour redescendre de là ... "

Elle s'assit avant de se secouer, se débarrassant de la terre et des petits morceaux de bois coincés dans sa fourrure épaisse, puis, reposait son regard métallique sur l'inconnue. Elle lui montrait alors clairement qu'elle n'avait nullement l'intention de se montrer agressive envers elle et n'attendait que sa réaction pour déterminer quelle posture adopter : neutre, ou défensive.Elle continuait de la fixer, impassible, s'appuyant un moment sur son épaule gauche, avant de basculer son poids sur son épaule droite. Une autre odeur venait percer dans le bois. Une odeur qui n'était pas celle de Sang-Chaud mais qu'elle avait déjà pu sentir lors de ses nombreuses vadrouilles au temps où elle était encore une errante, c'était l'odeur de la meute de Drack, elle n'était pas désagréable, mais sentir une odeur autre que celle de sa meute la mettait mal à l'aise maintenant.

Elle ne quittait cependant pas la nue des yeux. Le lycan qui s'approchait allait lui aussi sentir l'odeur de la meute de la jeune femme et il ne lui ferait certainement aucun mal. Sans compter qu'elle n'était pas une adversaire redoutable dans la mesure qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'années et qu'à part instinctivement, elle ne savait pas vraiment se battre, du moins pas comme un loup ayant un poste de combattant. Le lycan l'avait certainement suivie, elle, ou bien la piste de la femme nue qui restait toujours perchée dans l'arbre, comme une chouette qui somnolerait en attendant que la lune se glisse dans le ciel d'encre et n'allait certainement pas tarder à faire son apparition parmi elles deux.

Prudence était mère de sureté, mieux valait rester sur ses gardes face à cette inconnue. Elle avait toujours les yeux rivés sur son corps mutilé, détaillant les traces rougeâtres de la terre et du sang mêlées qui mettaient en évidences les cicatrices plus ou moins imposantes qui recouvraient son corps. Elle devait avoir beaucoup d'expérience dans les combats et ne semblait pas si saine d'esprit après mûre réflexion, à être surélevée de cette manière, la bouche encore sanguinolente.
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MessageSujet: Re: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] EmptyVen 2 Mar 2012 - 23:18

Cette journée avait été calme à la Cité. Il se remettait enfin des blessures du combat éprouvant et douloureux face à Thorolf, un duel qu'il n'avait pas imaginé aussi difficile et duquel il sortirait si meurtri. Plus d'une semaine avait été nécessaire pour qu'il puisse se lever sans vertiges, et encore deux jours pour que ses muscles puissent à nouveau le supporter. Sa mâchoire endolorie avait mis du temps à lui permettre également de manger des aliments solides et plus nourrissants que les espèces de panades de légumes et de viande hachée et maigre qu'il avait du avaler plusieurs jours d'affilée...

C'était presque naturel, et normal, que dès qu'il le put, le Chef de Drack s'en alla. Il voulait, comme il adorait le faire, flâner en tout Thaodia. Il avait un désir ardent de partir ainsi un jour, voire deux, en solitaire, comme dans ses plus jeunes années. Malgré son statut de dirigeant, la solitude était une chose qu'il aimait, qu'il trouvait même précieuse. Elle lui accordait un moment de répit, il se reposait ainsi l'esprit et pouvait réfléchir à son aise aux derniers évènements...

Actuellement, la grosse nouvelle qui faisait le tour de toutes les meutes était la mort de Shun Atiël, le second de Croc-Noir. Ce jeune homme qu'il avait lui-même failli tuer, et que Thorolf avait frappé à mort. Ce jour-là, il avait survécu. Mais pour peu de temps puisqu'un elfe d'une grande importance mis fin à ses jours, au nom de son peuple, puisque Shun Atiël avait commis un crime abominable contre tous les elfes. Ce jeune sot avait mis toute la race elfique à dos de sa meute... Gïlh'Or avait du mal à plaindre le lycanthrope décédé. Il l'avait cherché. Il ne pouvait espérer s'en tirer indemne. Sa seule récompense à tous ces meurtres fut sa propre fin... Le vieux loup cessa sa marche de plusieurs heures et ferma doucement les paupières. Son cœur ralentit, il garda un silence absolu, les mains jointes, et pria pour l'âme du jeune fou. Qu'il repose en paix et que les dieux lui pardonnent ses actes odieux...

Reprenant sa route, il se rendit compte qu'il avait passé les frontières de Drack. Il foulait le territoire de Sang-Chaud. Ce n'était pas une meute ennemie, quoique pas alliée non plus ; il ne craignait donc rien sérieusement. Au pire, être stoppé par deux patrouilleurs où leur prouver son identité de Chef suffirait à les écarter. Toutefois, il ne croisa personne de cette nature. La seule silhouette qu'il aperçut à un moment fut celle d'une louve. Son poil avait des reflets ensoleillés, son odeur était celle de la vanille et d'un brin de cannelle. Agréable. Et elle était une Sang-Chaud, elle était donc chez elle. Sans savoir pour quelle raison, il la suivit un instant. Un long instant. Elle semblait flairer une odeur que le vent lui apportait. D'ailleurs, il sut ainsi qu'elle ne découvrit pas sa présence puisque le vent le fouettait en pleine face. Il put suivre sa trace à loisir, sans se faire repérer ; en tout cas, tant que le vent ne tournait pas. Cela fut le cas jusqu'à ce que la louve s'arrêta et, brusquement, leva le museau.

En même temps, Gïlh'Or leva le nez lui aussi. Ce qu'il vit l'étonna. Une femme entièrement nue et d'une propreté douteuse était perchée au sommet d'un arbre foudroyé. Elle toisait l'autre louve. Car, vu l'odeur ferrugineuse de sang, de boue collée à sa peau et de fleur sauvage, c'en était une aussi. Mais celle-ci ne semblait appartenir à aucune meute, à aucune famille ; et vu son regard de folle rivé sur la louve d'en bas, on en devinait aisément la raison. Gïlh'Or décida de ne pas débarquer tout de suite entre elles mais, les minutes passant, il eut peur pour la vie d'une d'entre elles. Surtout la plus jeune. L'autre paraissait très farouche.

Les traits détendus, il avança doucement, gardant une œil vigilant sur la femme en tenue d'Eve. Il s'adressa un peu maladroitement :


« Excusez-moi... Je ne suis pas de la région et je cherche la direction du village de Sang-Chaud. Je désirerai rencontrer celle qui a en a pris les rênes et me présenter à elle. Je suis moi-même le Chef de Drack. »

Gïlh'Or se présentait rarement sous son titre aussi vite. Cependant, il l'avait fait exprès cette fois, espérant que cela pourrait éviter que la femme à l'esprit si peu lucide ne se décide à attaquer. On ne pouvait pas réellement prévoir ses intentions. Puis, son choix d'aller voir la nouvelle Chef de Sang-Chaud était assez récent, il avait eu cette idée quelques minutes après s'être rendu compte qu'il était sur les terres de cette meute. Autant en profiter, s'était-il dit.

Gïlh'Or envoyait de fréquents coups d'oeil en haut de l'arbre mais son attention principale était portée sur la petite de Sang-Chaud.


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MessageSujet: Re: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] EmptyLun 5 Mar 2012 - 14:26

Je guettais la forêt pendant ce que je supposais le longues minutes, mais le temps n'était plus rien pour moi. Il n'existait à mes yeux que ce que l'ont pouvait attraper ou manger, du moins durant ma folie. Le temps n'était en fait qu'une hypothèse, une illusion sur laquelle les hommes se basent pour fuir ou se battre selon leurs guises et leurs besoins.

Un bruissement agaçant et régulier parvenait à mes oreilles, vint ensuite des inspirations fréquentes et douces puis une agréable odeur vanillé me flatta les narines; un loup arrivait. Si la chance était avec moi, je pourrais peut être lui faire peur.
Je souriais toujours et m'accroupis sur une branche solide avant de poser aisément un pied sur une branche plus fine en dessous de la précédente, sans y déposer mon poids -bien insuffisant pour ma taille- et plaquer une main abîmée sur le tronc rugueux de mon perchoir. Je passais ma langue sur ma canine droite en scrutant le sol. Le bruit se rapprochait rapidement et je patientais encore un peu avant d'apercevoir une magnifique petite louve au poil clair, dont de fin très noir barraient son joli petit minois. Les yeux bleus de la lycan se levèrent soudainement, un oiseau avait perturbé mon effet de surprise. Je grognais en observant le volatile partir, très peu gêné d'avoir tout gâché.

La louve arriva, tête basse, aux aguets à mon intention avant de s'asseoir et m'observer.
Je détestais qu'on m'observe.
Mal à l'aise, dû à ma soudaine raison qui refaisait surface, je me mettais à grogner et m'exposer de profil, afin de garder un oeil sans qu'elle me voit totalement. Je la fixais de la même façon, glaciale et méfiante quant à ses intentions. Après tout, pourquoi restait elle là à me regarder?
Je ne désirais pas me battre, surtout avec une louve, alors que j'avais dû dévorer des amis ou des connaissances et que désormais, j'en avais conscience. Ma folie avait blesser tous les peuples. Seul les vampires n'avaient pas été digérés dans mon estomac, mais si je ne pouvais les manger, je me faisais un plaisir macabre à les massacrer.
Son regard métallique ne démordait pas de me fixer aussi cruellement, je m'agaçais et ma main vint se poser sur la branche, pour prendre appuie. A ce moment précis une odeur nous sauva d'un combat certain: aigre mais pas désagréable, un autre loup semblait s'intéresser à un parfum. je faisais rouler mes pupilles pour apercevoir un homme droit un petit plus loin que la louve, l'observant curieusement. Imposant: je pense que c'était ce qu'il lui convenait de mieux. Ses muscles paraissaient sans cesse contractés, il ne semblait pas mauvais mais méfiant envers tout et tous. Il avait des sourcils et une barbe épaisse, un regard vif et sérieux. Il semblait être un adversaire redoutable. Il se mit à m'observer aussi, je grognais une nouvelle fois avant de me pendre de nouveau à la branche.

Excusez-moi... Je ne suis pas de la région et je cherche la direction du village de Sang-Chaud. Je désirerai rencontrer celle qui a en a pris les rênes et me présenter à elle. Je suis moi-même le Chef de Drack.

Il avait une voix agréable et détendue, avec une pointe de doute me concernant. Je ne me détendais pas pour autant, me contentant de hausser les épaules une ou deux fois de suite avant d'observer le tronc rugueux et irrégulier de mon juchoir, totalement détachée du reste quelques secondes. Je sursautais d'un coup, devant l'incompréhension de mes spectateurs, pour fixer le nouveau venu avant d'être légèrement éblouie par un reflet. Un reflet? Je souriais en me dressant pour observer ce qui ressemblait à une rivière un peu plus loin. Je commençais à descendre de mes branches, agilement avant de me métamorphoser que la dernière branche au rocher. En un quart de seconde j'étais devenue une sublime louve au pelage crème et aux yeux dorés, je me stoppais devant eux, avant de lever le museau pour sentir la moindre particule dans l'air. Je m'approchais alors de l'homme, les oreilles basses et le regard méfiant, curieuse de connaitre son odeur et celle de sa meute. Il devait avoir une compagne, il sentais aussi la nourriture et le sang, il devait s'être remit de blessure il y a peu. Je m'asseyais ensuite pour observer la première arrivante, sans bouger, avant de pencher la tête en couinant.

Ils auraient pu être choqués, de voir devenir une femme si maigre et crasseuse à l'état de louve au pelage rare et pur et aux pupilles faite d'or.
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Skul Sarihn
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MessageSujet: Re: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] EmptyMer 7 Mar 2012 - 18:21

L'arrivée de l'autre loup l'avait perturbée elle aussi. Elle fixait toujours la louve sur son perchoir, les oreilles en arrière pour pouvoir entendre ce qu'il avait à lui dire. Emilie ? Et bien, si sa chef était concernée, elle se ferait un honneur de le conduire à elle. Elle se reculait alors, lâchant des yeux l'inconnue pour s'incliner avec respect devant l'homme, plaquant les oreilles en arrière en gage de soumission, mais aussi pour entendre le moindre mouvement de la louve.

Elle n'eut pas le temps de répondre à son interlocuteur avant de sursauter soudainement, faisant un écart sur environ un mètre en raclant de nombreuses feuilles avec ses pattes puissantes, redressant la tête et plaquant les oreilles en arrière, la queue droite et le poil hérissé, son regard bleu-gris figé sur la louve qui lui faisait maintenant face. Elle était d'une couleur ocre magnifique, quelque chose de difficile à imaginer si l'on se fiait à l'apparence qu'elle arborait il n'y avait de cela que quelques instants. Elle se détendit soudain en voyant qu'elle ne montrait aucun signe d'animosité et décrispait ses muscles faciaux qui étaient tellement tendu qu'elle senti un engourdissement fort lors de leur détente.

Elle poussa un léger soupire puis tourna la tête vers l'homme. Elle rechignait à se transformer ici. Elle gardait tous ses sens en alerte. Normalement, le chef de Drack savait déjà qu'elle faisait partie de Sang-Chaud et ce serait avec plaisir qu'elle le conduirait jusqu'à la chef de sa meute. Elle émit alors un jappement timide à son intention et pointa son museau vers la direction à suivre pour retrouver la meute : elle allait devoir retourner sur ses pas jusqu'au sentier puis retourner en arrière jusqu'à retrouver le croisement juste à l'embouchure de la Déchirure. De là, elle pourrait alors le guider un bandeau sur les yeux et un chiffon plein de lavande sur le museau sans se tromper tant elle connaissait cette région à l'heure qu'il était. Elle s'assit alors en silence, ramenant sa queue le long de ses pattes postérieures et attendait la suite des événements. D'une part, elle se demandait ce que pourrait bien tenter la louve si jamais son comportement vis-à-vis des deux autres lycans changeait subitement, mais elle attendait surtout de voir si le chef de Drack allait vouloir se mettre en route immédiatement ou non. Après tout, il lui était supérieur et c'était à lui d'en décider, même s'il était actuellement présent sur le territoire d'une autre meute que la sienne.

Les rapports entre les loups étaient magnifiquement construits, mais jusqu'à maintenant, elle avait oublié qu'elle se devait de poser des questions à la louve qui la regardait toujours avec un calme presque étrange. Elle laissa ses oreilles pivoter d'avant en arrière au moindre son qui se présentait, signe qu'elle était maintenant moins inquiète concernant les intentions de la femelle lycan. Elle plongea alors son regard d'argent dans celui d'or qui lui faisait face. Il était brillant et profond, ayant alors des reflets ambrés en raison du crépuscule qui annonçait dès lors son commencement. Elle allait devoir faire attendre son supérieur hiérarchique pour pouvoir au moins essayer d'aider la lycan du mieux qu'elle pouvait. La solidarité était maîtresse dans la tête de Skul, bien entendu, tant que la louve ne tentait rien contre elle. Sinon elle se verrait obliger de se battre, malgré son jeune âge. Elle tentait le tout pour le tout.


" - Je me présente à toi, inconnue. Je m'appelle Skul sarihn, de Sang-Chaud, meute située un peu plus au Sud. Comme tu peux le comprendre maintenant, j'escorte cet homme, ici présent, je n'en aurais donc pas pour longtemps. En tant que Guide Spirituelle, si tu es en proie à certains tourments, confie toi. Tu n'as pas l'air dans ton assiette, et il n'y a en rien besoin d'avoir étudié les cas moins courrants pour le remarquer. Je te propose donc cette unique chance pour te présenter et m'expliquer cet état de maigreur et cette sensation de te voir complètement perdue qui me prend à la gorge."

Elle était altruiste, oui. Peut-être même un peu trop. Elle jetait donc un regard rapide au lycan qui voulait rencontrer Emilie, cherchant à savoir si cela pressait ou non. Mieux vallait ne pas trop abuser de sa patience et faire vite.

" Que dirais-tu de nous accompagner jusqu'à la déchirure, qui délimite le territoire de Sang-Chaud et les Monts-Hurleurs ?"

Elle se relevait alors. Ce n'était pas vraiment une question, mais plutôt une demande. La priorité était d'abord de guider son confrère jusqu'à sa chef.
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MessageSujet: Re: La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ]   La folie est la desertion de soi même, il s'agit en fait de s'observer des nuages en pleurant, sans pouvoir agir. [ ABANDON ] Empty

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