[Suite logique de ce Rp :
Les merveilleuses retrouvailles qui passent aux révélations.]
Les cycles passent, nous nous voyons presque tout les soirs avec Hylianna, et que la nuit. Je ne savais pas pourquoi, mais c'était la seule condition pour nous voir. Par romantisme ? Je n'en savais rien, tout ce qui comptait, c'est que je la voyais.
Une nouvelle fois, nous nous voyons aux bords du lac de l'Aube. C'était notre coin, notre lieu de prédilection. Cependant, ce soir, elle avait mauvaise mine, quelque chose pesait sur sa conscience. Je m'approche d'elle, et la prends par la taille, décidé de découvrir de quoi il s'agit. Mes mains caressaient sa robe d'une blancheur éclatante, je pouvais sentir sa peau des plus glaciales. Je dépose tendrement un baiser sur ses lèvres avant d'entamer la discussion qui allait être ciblée sur son mal à aise bien présent.
«-Je sens que quelque chose ne va pas, Hylianna, est-ce qu'il s'est passé quelque chose ?»Sentir que quelque chose n'allait pas, il ne faut pas être aussi perspicace pour le deviner, cela se voyait comme le nez au milieu d'une figure. Elle s'échappa de mon étreinte, sans un mot, sans aucun geste de tendresse. Cela m'inquiétait grandement, j'avais l'impression de la perdre de vue. Elle fit quelques pas en direction du lac avec cette mine basse, elle regarde le lac où les étoiles et la lune se reflétaient magnifiquement bien. Elle brise le silence en entrouvrant les lèvres, le stress était à son comble, peut-être qu'elle était vraiment malade après tout.
«-Je n'ai jamais voulu vous le dire, Adrän … Je ne suis pas ce que vous pensez … Je ...»Elle s'arrêta de parler en plein milieu, avant de donner la réponse à cette énigme. J'étais anxieux, tellement, que mon corps entier tremblait sous la pression, et ce silence qui prône de nouveau entre nous n'arrange rien, au contraire. Il voulait entendre la suite, pour savoir si il devait être soulagé ou désespéré. Elle se retourne vivement et elle me regarde dans les yeux, ces yeux ensorceleurs qui m'ont piégé la première fois que je les ai vu. Je vois sa bouche s'entrouvrir enfin, je retiens mon souffle inconsciemment, prêt à accueillir ce qui semblerai être une mauvaise nouvelle.
«-En réalité … Je suis une vampire …. J'avais peur que vous connaissiez la vérité et que vous vous en ailliez loin de moi, mais ...»Elle s’arrête de parler lorsqu'elle me voit extérioriser tout mon air que j'avais garder jusque là, un vif souffle libérateur en somme. Elle me regarda d'un air décontenancé, alors que je passe ma main sur mon front où quelques gouttelettes de sueur commençaient à perler. Il m'en fallait peu pour que j'atteigne une névrose sévère, mais maintenant, je suis soulagé. Je me remets d'aplomb car je devais lui donner une réponse correcte quant à sa race qui soit différente de la mienne. Je m'approche d'elle, le regard grave et me poste à ses pieds, juste en face d'elle. Un sourire vient tout de même trahir mon sérieux, je ne résiste pas à l'envie de caresser sa douce peau qui ressemble à de la porcelaine. Une main glisse lentement sur sa joue froide, je me demande comment j'ai fait pour ne pas m'en apercevoir avant.
«-Qu'importe que votre race soit différente … Je veux devenir votre, ma chère et tendre … » Toutefois, un mur s'était créé entre nous. Un mur que je ne pouvais pas franchir, et elle non plus. Le temps, mon horloge interne était toujours fonctionnelle alors que la sienne resterait figé pour l’éternité. L'immortalité, je la voulais … J'allais devenir égoïste pour la première de ma vie. Mes lèvres se déposent sur celle de ma compagne.
«-Je veux devenir vampire … Je veux vous suivre, que la courbe du temps n’altère pas mon physique ni mon amour pour vous ...» Elle me regarda avec des grands yeux puis elle me repousse comme si j'avais dit une monstruosité. Hylianna secoua vivement la tête de gauche à droite, m'exprimant ainsi son refus des plus catégoriques. Je fronce les sourcils, ma motivation est cependant inébranlable, lorsque je voulais quelque chose, bien que c'était assez rare, je l'obtenais. Elle entame un début de réponse pour essayer de me convaincre
«-Non ! Je ne vous souhaite pas la même chose à moi … Être vampire est quelque chose de dangereux, vous serez traqué puis tué, je ne peux pas me permettre ça ! Je ne veux pas vous perdre !» Mais c'était vain, j'avais déjà pris ma décision. Elle n'était pas anodine, j'en étais conscient, et elle trouve peut-être que je suis trop hâtif quant à mes choix. Mais que pouvais-je faire d'autre pour la suivre avec un pied d'égalité ? Tôt ou tard, je la laisserais seule, emporté par la mort qui est une finalité dans ma vie d'humain. D'un air sérieux, je la regarde, mes iris dissociées viennent perforer l'âme de ma compagne, Hylianna sentait qu'elle ne pouvait rien faire pour me faire entendre raison, elle devait abandonner le combat alors qu'il était encore temps. Je l'enlace tendrement, posant ma main sur le haut de son crâne, pour la faire blottir contre mon cou pour l'inviter à faire ce qu'elle devait faire, je n'avais aucun regret de quitter cette vie … Je n'avais aucune attache, plus rien ne m'attendait, il était temps de changer de monde. Je finis par lui murmurer lentement à l'oreille.
«-Hylianna, je ne souhaite pas vous perdre … Je vous offre mon corps, je souhaite devenir comme vous, devenir un être de la nuit, un vampire … Pour que nous puissions vivre pour l'éternité … Ensemble.» Sur ces mots, je sentis deux canines déchirer la chair de mon cou. Je ne pus réprimer une léger gémissement de surprise. Étrange que cela puisse paraître, je pris un un plaisir indescriptible face à cet acte. Mais la douleur prend vite le dessus … Les instants passent, et je sens mes jambes qui flagellent. Ma vision devient floue et avant que je ne le remarque, je suis déjà à terre.
Avant que je ne tombe dans l'inconscience, je remarque la main d'Hylianna passer au dessus de mon visage. Elle m'ouvrit la bouche, geste mécanique que je ne pouvais plus exécuter, vu ma faiblesse actuelle, je ne pouvais plus bouger, comme si la mort allait m'agripper et me traîner dans son royaume. Je ressens un liquide sur ma langue et qui parcourt le long de ma gorge, par réflexe, je me mis à l'avaler avant de ferme définitivement les yeux.
Le dernier battement de cœur sonna son glas, je devais être mort, mais je ne le ressentais pas comme tel. Je pouvais encore sentir mes pieds, et bras. Une douleur atroce fit brutalement son apparition, ce qui me fait sortir également de ma torpeur. Je hurle à la mort, sentant comme des flammes me ronger de l’intérieur. Je prends ma tête dans mes mains, Hylianna essaye de me parler, mais je n'arrive pas à l'entendre à cause de mes cris que je pousse sans discontinu.
Tout mon corps me faisait souffrir, tellement, que je voulais mourir sur le coup pour que cela cesse une fois pour toute. Une autre envie se bouscule dans ma tête, prenant la priorité sur toutes les autres, je voulais du sang … Du sang. A ce moment là, je sentis ma dentition changer également, deux canines poussèrent, mais pas sans souffrance.
Je me lève rapidement, ignorant encore les dires d'Hylianna. Encore sous le choc de la douleur persistante, je me poste devant la l'orée du bois, en cherchant à l'oreille et à la vue nocturne, une proie … Un animal fera l'affaire pour le moment.
J'étais en alerte, mes sens se modifient et s'adaptent. Je pouvais entendre plus clairement l'environnement et ma vision se voit plus claire, plus précise. Un craquement dans un fourré un peu plus loin. Vivement, je me précipite comme un assoiffé devant un lac. Cependant, ma rapidité inhumaine fit quelques dératés sur moi le tout mélanger par ma maladresse, je m’aplatis littéralement le visage contre un tronc d'arbre. Mais je ne me démonte pas et retourne vers la source du bruit. Un lévrier qui prend la fuite après m'avoir vu, ce qui devait être compréhensible, vu la tête que je devais avoir.
Je me mets en chasse rapidement, mon agilité s'est aussi vu croître. Je m'adapte rapidement à mes nouveaux mouvements et hâtivement, j'attrape enfin ma source de nourriture et sans attendre, je la porte jusqu'à mes crocs comme si j'avais toujours fait ça. La vivacité de l'animal s'épuise au fil du temps que j'aspire son sang, jusqu'à ce qu'il devienne inerte. Sans aucune considération pour la faune locale, je lance violemment par-terre le cadavre de l'animal. Il m'en fallait plus, j'en voulais plus.
Après une chasse frénétique d'une heure dans la forêt, tuant d’innombrable petit animaux. Je me calme enfin et me laisse tomber en arrière. La douleur était encore présente, mais moins vive que tout à l'heure. Hylianna passe son visage au dessus du mien, je n'avais même pas vu qu'elle me suivait pendant tout ce temps.
«-Bienvenu dans le monde des vampires, Adrän.» Je ne lui répondis pas, c'était une expérience atroce. Mais, je lui souriais tout de même. Qu'est-ce qu'une heure dans une vie d'un immortel après tout ?