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 Renouveau et évolution [En cours]

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Emerence De Gainbourd
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Emerence De Gainbourd

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MessageSujet: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyJeu 24 Oct 2013 - 22:27



Emerence était dans l’obligation de se reprendre mais la haine qui la dévorait ne connaissait plus aucune limite. Debout tout en haut des marches, elle faisait enfin face à la noblesse vampirique qu’elle avait délaissé durant plus de quatre cycle, son objectif était simple faire taire les rumeurs, montrer à tous les vampires présents qu’elle était bien de retour. Tapant une cuillère contre le rebord de son verre, elle imposa un silence avant de prendre la parole d’une voix pleine d’assurance sous le regard bienveillant de sa domestique :

- «  Merci d’être venu mes ami(e)s et merci de continuer à me faire confiance malgré les derniers événements. Je dois vous présenter des excuses pour mon absence que j’espère que vous accepterez. Comme vous le savez mon existence de vampire n’est pas aussi longue que certains d’entre vous, ce qui fait que de temps à autre ma soif reprend le dessus et à ce moment je peux devenir incontrôlable. Je suppose que vous l’avez tous connu et que vous êtes prêts à poursuivre votre travail à mes côtés, sinon la porte vous est ouverte, si ce n’est la mort. »

Termine sa phrase, Emerence leva son verre vers le haut avant de le porter à ses lèvres et d’en avaler le précieux liquide. Croisant le regard d’Aleyna l’impératrice esquissa un petit sourire sincère afin de la remercier pour cette excuse convenable qu’elle lui avait préparé. En prenant ainsi les devants, elle espérait faire taire les rumeurs mais surtout faire oublier le passage de Dante au quelque témoin les ayants vu ensemble. La dirigeante arrivé difficilement à conserver son air inexpressif et sans cœur, les derniers événements l’ayant particulièrement retourné.

- «  J’espère que vous passerez une agréable soirée en ma compagnie, amusez-vous. Je reste évidemment à votre disposition. »

A peine venait-elle de prononcer le dernier mot que l’orchestre présent reprit le morceau qu’il jouait avant le discourt de la buveuse d’hémoglobine. Faisant un signe à Aleyna, Emerence était sur le point de mettre en place son plan suicidaire. Elle voulait profiter de cette soirée pour se débarrasser du baron de Mavreah qu’elle jugeait faible – ce que sa propre faiblesse vis-à-vis de Dante lui avait confirmé, l’expression de possible sentiment était dangereux-. La domestique lui fit un signe de tête positif, avant de disparaître dans la foule. La buveuse d’hémoglobine descendit les marches, dévoilant deux longues jambes non recouverte, ainsi qu’une robe blanche légèrement transparente et ouverte sur le côté. Passant entre les différents vampires présents qu’elle salua dignement, Emerence semblait chercher une personne en particulier. Cependant, elle fut stoppée par un jeune vampire dont elle ignorait le nom et même le grave, il lui attrapa la main afin d’y déposer un baiser sur la main de la buveuse d’hémoglobine.

- «  J’étais inquiet madame, je pensais ne plus vous revoir comme les précédents. »
- «  C’est mal me connaitre très cher, il ne faut pas prendre vos rêves pour des réalités. »
- «  Je ne voulais pas vous offenser. M’accorderiez-vous une danse douce impératrice ? »
- «  Non, je ne cherche pas de prétendant c’est une perte de temps. Allez plutôt vous amuser avec une courtisane. »


Esquissant un sourire, Emerence retira sa main de celle de l’inconnu avant de poursuivre sa route, le regard sombre. Elle frôla du bout des doigts la table des buffets, avant de prendre un nouveau rêve, s’appuyant contre un pilier de la grande salle, elle le porta à ses lèvres, le regard dans le vide. Malgré sa bonne volonté il lui était difficile de ne pas penser, ou ne pas avoir envie d’anéantir toute les personnes présentes, cependant elle devait faire preuve d’une grande patiente. Ce soir allait être un tournant pour la noblesse et le coup qu’elle préparait lui permettrait de tester sans aucune gêne et contrainte la loyauté des personnes de la noblesse.

Après quelques secondes de solitude agréable, elle fut abordée par Aleyna. Celle-ci lui murmura deux trois morts à l’oreille avant de disparaître. Presque immédiatement après, Emerence traversa la salle pour retrouver celui qu’elle cherchait le baron, elle s’inclina poliment devant lui avant de  prendre la parole :

- «  Monsieur le baron, je suis ravie de voir que vous avez accepté mon invitation. Je vous cherchais justement, je voulais discuter avec vous d’un projet mais de manière plus privé. Si ça ne vous dérange pas de m’accompagner dans le bureau un peu plus loin ? »

Faisant un léger signe de la main, Emerence l’invita à le suivre poliment. Gardant un sourire sur ses lèvres, la créature de la nuit avança calmement jusqu’à la porte du bureau qui lui-même donnait sur d’autre pièce du domaine, elle l’ouvrit, invitant une nouvelle fois le vampire à entrer.

- «  J’espère que votre fille se porte bien ? J’ai cru comprendre que vous vous êtes pas mal déplacé ses derniers temps, aucun souci j’espère ? Cela serait dommage. »

S’appuyant contre le bureau afin de faire face à son interlocuteur, Emerence effleura une dague qui était déposé sur le meuble. Ses yeux rouges ne quittaient pas le baron des yeux, l’analysant. Elle se releva, le laissant tout de même répondre, jouant avec la dague la faisant passer entre ses mains avant de poursuivre son discourt d’une voix de plus en plus froide.

- «  Pour être honnête avec vous, c’est dernier temps j’ai des envies particulières, je crois que je perds la raison. Cela ne change pas de mes habitudes me direz-vous, ce qui n’est pas tout à fait faux. Cependant, mon premier avis à votre sujet est que vous étiez faible, vous et vos stupides sentiments qui accompagne la petite créature qui est votre progéniture. Puis je dois admettre que j’ai faillis changer d’avis en éprouvant moi-même cette faiblesse avant de revenir à la réalité. »

Au fur à mesure qu’Emerence expliquait les choses d’une façon plus ou moins sincères ses mains, resserraient la lame provoquant de légères entaillent le long de ses doigts. Elle poursuivit avec une voix plus vibrante, presque sensible :

- «  C’est pourquoi je suppose que vous comprendrez que je ne peux vous garder, ni vraiment vous révoquer. J’ai donc trouvé une autre solution, que vous ne comprendrez certainement pas. Mais je dois vous endurcir vous rendre plus cruelle plus fort et c’est l’unique moyen que j’ai trouvé. Vous ne me pardonnerez certainement pas, mais je vous fais la promesse de vous éviter la mort. »

Esquissant un large sourire sadique, Emerence s’amusa une dernière fois à observer le vampire face à elle qui ne devait pas forcement comprendre les événements qui se déroulait sous ses yeux, ni même imaginer ceux qui allaient arriver d’ici peu de temps. Peu de temps après la fin de sa dernière phrase, l’impératrice mit en place la mise en place, hurlant la voix tremblante.

- «  Alistair que faite vous ? Posez cette dague nous pouvons discuter ! Baron, arrêtez immédiatement !! … »

Terminant cette comédie parfaite, elle émit un magnifiquement hurlement. Entre temps sa domestique était rentré par une petite porte du fond traversa le bureau en poussant légèrement le baron avant d’ouvrir la porte du menant droit dans la salle du bal hurlement a la tentative d’assassinat sur l’impératrice :

- «  Le baron vient d’attaquer l’impératrice, aidez-moi ! Vite elle est à terre mais bougez-vous ! »

Juste avant qu’Aleyna hurle l’impératrice s’enfonça la lame dans le ventre relativement profondément –preuve de son inconscience de sa folie grandissante-, hurlant de douleur, elle finit par se laisser tomber sur le sol, frôlant le bureau. Elle plaça ses mains sur le pommeau de la dague, sans pour autant le retirer. Maintenant la scène était mis en place il ne restait plus qu’à ce que chacun des pions se mettent en route, personne ne mettrait en doute sa parole, ni même celle d’Aleyna « témoin » de la scène. Il ne restait plus qu’à dire Action et bonne chance Alistair. Même si l’impératrice avait d’après elle tout prévu, cette soirée lui réservait encore bien des surprises.


Ordre de passage :
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Alistair Luen
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyLun 28 Oct 2013 - 6:56


Lors de mon retour en terre du peuple de la nuit j'avais le cœur lourd. Ayant laissé une partie de celui-ci avec ma petite Adranne, il ne s'en portait pas mieux sans cette elfe vue dans mes rêves, Astralÿs. J'ignorais encore pourquoi elle me manquait, elle n'avait rien à m'apporter et je ne l'avais rencontré qu'une fois en dehors des songes. Peut-être parce qu'à elles deux elles avaient ce que je n'avait plus. Du sang chaud et une gaieté? Une joie de vivre qui était devenue interdite, une légèreté du cœur et de l'âme...

De retour dans ma demeure vide de cette petite vie qui l'animait la routine s'installait de nouveau peu à peu. Les soupçons que j'avais eu concernant l'impératrice s'amoindrirent un peu, rien de malheureux la concernant ne m'était arrivé pendant mon périple et à ce qu'il paraissait et se disait, elle était absente? Étrange, avoir son rang je ne voudrais pas prendre le risque que quelqu'un prenne ma place à cause d'une petite disparition momentanée. Il devait avoir une raison à son absence, mais cela me paraissait bien louche pour cette femme pleine d'ambition. Notre première rencontre et mon impression sur elle me disait qu'elle devait magouiller quelque chose dans le secret, car si elle avait dû voyager dans une autre contrée j'en aurait été avertis, comme tout le peuple.

Un soir on m'apporta une missive de la part de l'impératrice, sa domestique en personne me l'avait remise. Il s'agissait d'une invitation, une grande soirée avait lieu dans la demeure de l'impératrice, organisé par ses soins, sans doute pour manifester sa présence au sein de la société. La noblesse serait présente, donc ma présence serait requise, je ne pouvais pas refuser cette invitation, surtout si la dame de compagnie d'Emerence de Gainbourd me l'amenait en main propre. Je remerciai la dame et lui assurait ma présence lors de la soirée, ainsi je ne ferais pas mauvaise impression auprès des autres invités.

Domaine De Gainbourd

La salle de réception était pleine de vampires dans de beaux habits, on se met sur son trente et un lorsqu'on est invité chez une dame telle que l'impératrice! Tous attendaient le discours de l'impératrice, ce qui confirmerait son retour dans le monde des buveurs de sang. Pour ma part je m'étais glisser parmi tout ce monde, adressant un salut ou une poignée de main à qui me remarquait. Ne désirant pas spécialement me piéger dans une conversation ennuyeuse et sans fin. Les coups de cuillère sur le verre tintèrent dans l'assemblée et tous se turent, tournant les yeux vers la femme en robe blanche qui se tenait sur le haut  balcon. J'écoutais son discours plein d’éloquence une coupe de sang à la main, elle s'excusait pour son absence. Ses paroles me confirmèrent mon doute et les rumeurs sur son authenticité en tant que créature de la nuit. Notre impératrice était donc comme moi, bâtard de sang, et elle avait ce même mépris à mes yeux que ces purs sang. « […] vous êtes prêts à poursuivre votre travail à mes côtés, sinon la porte vous est ouverte, si ce n’est la mort. » Voilà un avertissement bien menaçant de la part de la vampire. Lorsque l'impératrice leva son verre et en bu le contenu, j'en fis de même avec ma coupe partageant ainsi une certaine complicité avec elle. Ou plutôt je pris cet avertissement un peu plus personnellement, vu notre discussion de la dernière fois, comme si elle avait adressé cette phrase spécialement pour moi. Une moue moins enchanté parut sur mon visage quelques instants, mais je m'efforçais de garder un air neutre pour cette soirée, il y avait beaucoup trop de gens d'importance pour laisser aller ses émotions.

Le discours terminé l'impératrice souhaita une bonne soirée à tout le monde et descendit parmi la foule, je la suivit des yeux un instant, mais mon attention fut attiré autre part. Une conversation un peu plus intéressante que les autres me fit me rapprocher d'un petit groupe de vampire, mais je ne m'y intégrais pas de suite. Je préférais écouter discrètement que de me mêler à eux. Je les écoutaient encore quelques minutes tout en sirotant la coupe de sang lorsque la voix d'Emerence retentit derrière moi. Elle m'appelait et désirait s'entretenir avec moi d'un projet spéciale? Sans doute pour rallier quelques groupes à notre cause.

« Chère impératrice De Gainbourd, il me ferait plaisir de vous accompagner pour connaître ce dont vous voulez me parler. »

Ravi n'était pas vraiment le mot je n'avais pas particulièrement envie de l'accompagner dans un lieu plus privé, mais cela me permettait de quitter tout ce monde peu intéressants. Je la suivis lorsqu'elle m'y invitait d'un geste de main, déposant la coupe sur une table quand on passait près de l'une d'elle. J'étais curieux de savoir ce dont elle voulait me parler, au point ou j'en oubliais presque que je devais me méfier de cette femme. Ça me revint bien rapidement lorsqu'elle aborda le sujet de ma fille. Si c'était pour se montrer gentille, c'était raté, cela me rappelait seulement que je devais faire attention pour mieux protéger Adranne.

Tirant une moue presque imperceptible exprimant mon mécontentement par rapport à ce sujet, je fis de mon mieux pour rester calme en lui répondant tout en entrant dans le bureau. Ne pas laisser paraître que le sujet était sensible, surtout depuis que je l'avais confié. « Non, aucun soucis ne vous en faites pas pour cela, ce n'est rien du tout. » Je voulais éviter de lui mentionner la raison des déplacement, mettre ma fille hors de la porté de ses griffes! C'était aussi peut-être mieux pour elle de vivre avec ses semblables à sang chaud.

Suivant des yeux les mouvements de l'impératrice, j'inspectais rapidement les lieux, ce n'était qu'une grande pièce avec quelques meubles qui donnait sans doute accès à d'autres pièces. La demeure était grande et luxueuse cela n'avait rien d'étonnant. Une dague dans les mains de l'impératrice? Je me tenais près d'elle, mais assez distant tout de même. Par mesure de sécurité peut-être, mais aussi, car elle n'était pas une femme dont je pensais courtiser. Elle jouait avec la lame, mais ne me quittait pas des yeux, étrange. Ça donnait légèrement froid dans le dos, mais le comportement ne m'étonnait qu'à peine pour la vampire. L'objet était posé là en guise de décoration sans doute, mais elle ne l'admirait pas? Elle me fixait...

Emerence commença à discuter, elle amenait le sujet peu à peu, mais je devais dire que le ton de sa voix qui se glaçait peu à peu me rendait quelque peu soucieux de ce qu'elle voulait vraiment me dire. Elle disait perdre la raison et puis elle me traitait de faible? Vraiment? Mes sourcils se froncèrent et mes traits s'étirèrent, de quel droit pouvait-elle affirmer une chose pareil? Ne fallait-il pas être fort pour supporter cette condition de monstre? Elle s'en prenait aussi à Adranne, ce qui n'aidait pas à faire descendre la colère qui commençait à bouillir en moi. Je la fixai sans rien dire, serrant les dents en attendant qu'elle ait terminer sa phrase.

« Vous prenez les sentiments pour une faiblesse, je pensais aussi que c'était le cas, mais ils sont souvent plus fort que ce que vous pourriez vous l'imaginez. Cette petite créature comme vous dites, n'est pas de mon sang, j'ai simplement voulu lui éviter le même sort que nous. Lui évitez votre folie. »

Le ton de ma voix montait au fur et à mesure que je lui expliquais et laissant la colère monter un peu plus tout en voulant la contrôler, je n'avais pas remarquer qu'elle pressait ses doigts fins contre la lame de la dague. Mes yeux dérivèrent sur le sang qui perlait entre ses doigts, la regardant cette fois avec un brin de mépris et d'inquiétude.

Donc, elle m'amenait à l'écart pour me virer de mon poste, mais elle ne pouvait pas vraiment le faire? Que voulait-elle vraiment... Je plissais le nez et fronçais les sourcils lorsqu'elle évoqua avoir trouver une solution en affirmant que je ne comprendrais pas. En effet, je devais avouer que je voyais bien mal ou elle voulait en venir avec tout ça, le sang qui coulait de sa main me déconcentrait également... Elle voulait me rendre plus fort? Plus cruel? Mais comment? En se mutilant? … quelle idée stupide... M'éviter la mort? Mais de quoi parlait-elle? Elle avait planifier quelque chose de dangereux pour moi... sans être mortel? Je devais dire que j'étais paumé...

« Je... je ne vois pas vraiment ou vous voulez en venir... » Disais-je en la dévisageant avant qu'elle ne se mette à sourire de façon tordue. Je n'eus pas le temps de placer d'autres mots qu'elle se mit à me questionner sur mes agissements que je n'avais pas. Ne comprenant pas exactement ce à quoi elle jouait en faisant tout cela je fronçais les sourcils en voulant me justifier.

« Quoi! Mais c'est vous qui l'avez! Que faites-vous?! »

Comprenant ensuite qu'elle jouait la comédie, je voulu lui prendre la dague des mains avant qu'il ne se passe quelque chose de tragique, mais en faisant un pas vers elle je me fis bousculer par la femme qui m'avait remis l'invitation, m'empêchant ainsi d'accéder rapidement à la dague. La dame de compagnie hurla quelque chose qui me mettait très certainement dans l'embarra et avant que je ne puisse la faire taire, l'impératrice s'enfonça la lame au creux du ventre, laissant un filet de sang maculer sa robe diaphane. Je ne savait pas ou donner de la tête, entre faire taire la femme et peut-être aider l'impératrice. Mon cœur s'accéléra je devais réagir rapidement! Il s'agissait visiblement d'un complot de la part de la vampire et je voyais désormais ou elle voulait en venir avec son « Vous ne me pardonnerez certainement pas ». La traitresse!

« Vous êtes complètement folle! Vous avez vraiment perdue la raison! »

Elle s'était affaissé contre le bureau, le sang qu'elle perdait devait l'affaiblir, sans parler de la douleur qui s'était ressenti dans son cri d'agonie. Je lui avais cracher ces paroles au visage, comprenant que j'étais désormais en danger. Je devais fuir! Fuir, mais où? On ne tarderait pas à venir porter secours à la vampire et le chemin emprunter pour monter ici menait tout droit vers l'assemblée de vampire qui devaient encore faire la fête. Je pouvais tenter de me mêler à eux, mais c'était risqué puisque la domestique avait hurler dans cette direction... Il ne me restait plus la porte par laquelle elle avait dû se glisser jusqu'ici, mais je ne savais pas où elle menait. Tant pis, je n'avais pas le temps de réfléchir plus que cela. Je fonçais donc vers la porte qui se trouvait au fond du bureau, ne sachant pas ce que j'allais trouver derrière.

« Vous aller le payer!!! » Que dire d'autre dans ce genre de situation? … La phrase me semblait approprié pour cette sale vipère!

Fuyant dans le couloir, j'espérais trouver une porte qui mènerait vers une sortie, ou même une cachette qui me permettrait de m'enfuir un peu plus tard... Bien que je doute que l'on ne se force pas un peu pour me trouver dans ces murs. En espérant qu'elle crève au bout de son sang! … Malheureusement avec la régénération des tissus organique chez les vampires ce n'était pas gagné... et elle n'avait pas été assez stupide pour se mutiler avec une lame d'argent... Dommage.
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Dante McAllister
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyDim 3 Nov 2013 - 22:45

L'eau ruisselait le long du manteau de Dante McAllister, il était transi de froid, le visage continuellement fouetté par le vent. Son inquiétude était trop grande pour qu'il se préoccupe de ce genre de détail. Chevauchant Gripoil à travers l'obscurité, le mercenaire se pressait en direction du domaine où il savait que l'Impératrice donnait une réception. Talonné de près par Lathus, les deux compères n'interrompirent à aucun moment leur course depuis qu'ils avaient dépassé la frontière entre Oryenna et Mavreah. La lune, presque à son zénith, baignait les cavaliers et faisait luire d'une teinte bleutée leur peau. Le vieux vampire avait l'air grave, éperonnant sa monture fréquemment dans l'espoir de dissiper son angoisse. Cela faisait déjà plusieurs nuits qu'ils n'avaient point connu de répit, Dante s'était muré dans un silence pesant. Un mauvais pressentiment. C'est tout ce qui le retenait de parler. Il jeta un bref coup d’œil par-dessus son épaule, sa progéniture et sa monture le suivaient sans relâche.  Un éclair perça dans les ténèbres, Gripoil s'ébroua et le vampire fit claquer les rennes pour que son destrier maintienne l'allure. Le tonnerre grondait de plus belle, le bruit confus des hennissements et des pas de son cheval ne parvenait pas à couvrir cette cacophonie. Le cavalier se frayait un chemin à travers les ombres, sa monture à l'aspect spectral semblait glisser sur la piste Il chevauchait à bride abattue, soulevant des colonnes de poussières. Après une course effrénée, le vampire à la chevelure d'albâtre tira avec force sur les rennes, son cheval se cabra dans un hennissement furieux faisant écho à l'anxiété de son maître. Ils se tenaient là, devant le domaine d'Emerence de Gainbourd, un manoir qu'il n'avait pas vu depuis des nuits. Illuminé par la lueur blafarde de la lune, rincé par une abondante pluie, le domaine était terrifiant. Le vampire, haletant et trempé, s'arrêta quelques instants pour observer avec attention le manoir.

Sous la pluie battante, deux gardes en service étaient postés à l'entrée et guettaient d'un œil mauvais les deux étrangers qui s'avançaient calmement dans leur direction. Ils leur firent signe de s'arrêter à une distance raisonnable pour mieux apprécier l'éventuel danger puis, du bout des doigts, leur montrèrent qu'ils pouvaient approcher sans pour autant les dépasser. Du haut de sa monture, le vieux vampire toisa les deux hommes. Deux vampires aux couleurs de la garde impériale, elle était donc présente ce soir, nul doute que cette réunion fut d'une importance capitale pour Emerence. Cela ne dissipa en aucune manière l'inquiétude de Dante qui se trouva décuplée, il savait à quel point l'impératrice était la cible favorite d'attaques dont il avait dû la tirer in extremis, à deux reprises. Le vampire ne montra pas son anxiété et son impatience si ce n'est en serrant de façon exagérée le cuir des rennes de Gripoil. Il prit la parole en s'efforçant de couvrir le vacarme que causait l'orage:

- Je suis Dante McAllister, chargé de la protection de l'Impératrice. Dégagez le passage.

- Cela fait longtemps que vous n'êtes plus chargé de grand chose, messire McAllister. Quant à l'autre, nous ne savons même pas de qui il s'agit. Néanmoins, l'Impératrice a manifesté sa bienveillance à votre égard en spécifiant que si vous le désiriez vous pourriez accéder aux domaines, sans aucune prérogative supérieure à celle d'un autre vampire. En somme, donnez nous vos armes et vous pourrez entrer ajouta-t-il en esquissant un sourire narquois.

Le mercenaire ne se décontenança pas. D'un vif coup d’œil, il chercha la position de la réserve sur le domaine. Malheureusement, le corps de garde était monté à quelques mètres de l'entrée. Quand bien même il aurait pu, avec l'aide de Lathus, assassiner furtivement ces deux gêneurs pour entrer armés, ils seraient dans une position délicate face à l'entière garde impériale. Le tonnerre gronda une nouvelle fois, Dante empêcha habilement une ruade de Gripoil avant d'étouffer un juron. Il porta la main au flanc avec une lenteur obscène, écrasant de son regard les deux gardes. Le vampire ne savait pas s'il s'agissait à nouveau d'une manifestation inopinée de son pouvoir ou simplement que les deux gardes redoutaient un geste stupide de sa part. Ils portèrent à leur tour la main à leur flanc, prêt à dégainer leurs glaives. La main sur le pommeau de son arme, le vampire détourna le regard en direction de son comparse. Dans un silence mortel, il décrocha son épée et son fourreau puis jeta le tout au pied de la garde. Il passa sa main gantée sur sa cuisse pour retirer l'étui qui contenait un kriss en argent avant de l'ajouter au tas formé par son épée et son fourreau. Enfin, il alla chercher le stylet dissimulé dans la tige de sa botte et le disposa, au moyen d'un habile lancé, au sommet de l'amoncellement de métal. Il dirigea un dernier regard noir en direction des deux gardes qui arboraient un sourire satisfait. Sa monture renâcla en signe de mécontentement, soutenant son cavalier, puis elle se remit en marche vers le manoir. Il ne fit aucun doute que Lathus dû déposer son héritage familial pour pouvoir pénétrer à ses côtés dans la demeure de l'Impératrice. Le vampire lui adressa un signe pour le rassurer, ils récupéreraient leurs biens aussi vite que possible.

Dante McAllister attacha sa monture dans l'écurie, caressant la crinière de Gripoil qui manifestait son inquiétude. Une fois son destrier rassuré, le vampire s'assura que Lathus le suivait bien, il ne voulait pas que sa progéniture se fasse happer par ces dégénérés que l'on appelle communément « la noblesse ». Le vieux vampire s'engouffra le premier dans ce qui s'apparenterait, peu ou prou, à l'enfer. Des dizaines de suceurs d'hémoglobine, richement vêtus et décorés d'une multitude d'ornements onéreux, s'adonnaient à la conversation avec apparat, exhibant leur richesse ainsi que leur décadence à la vue de tous. Les regards, discrets et terriblement appuyés à la fois, se tournèrent vers les deux arrivants, détrempés et en retard par la même occasion. Le vieux vampires perçus quelques brimades, la noblesse jasait en observant ce duo insolite qui avait pénétré la demeure d'Emeurence de Gainbourd. Une femme, coiffée à la dernière mode et habillée d'une robe de soie écrue finement brodée, s'approcha du vieux vampire et, un sourire malicieux aux lèvres, lui adressa ceci sur un ton railleur :

- Cela faisait longtemps que l'on avait plus vu le seigneur McAllister dans les parages lança-t-elle avant de mimer la surprise et de poursuivre :  Pardonnez moi ! Je fréquente si peu le peuple que j'en ai oublié comment m'adresser à ce dernier. On ne dit pas seigneur pour un roturier, n'est ce pas feignit-elle de questionner pour mieux continuer. Monsieur suffit-il ? Ou alors monsieur le mercenaire ? Peut-être …

Le vampire était las de cette conversation avant même qu'elle ne débute. Il n'était pas là pour chercher querelle ou encore se pavaner parmi la haute société afin de montrer à quel point il maîtrisait l'art de la rhétorique. Après 300 ans d'existence, souvent plus que ce que ces insectes de la noblesse vampirique qu'il tenait en horreur n'avait pu vivre, l'immortel avait appris qu'agir était plus efficace que discutailler des heures durant. Alors que la vampire pavoisait inlassablement devant ses pairs en tentant vainement d'humilier le mercenaire, celui-ci s'était déjà saisi d'un verre rempli du précieux fluide carmin. Sans aucun avertissement, Dante vida son verre sur son interlocutrice, laissant le sang couler du sommet de son crâne jusqu'à ses joues avant qu'il ne vienne imprégner sa tenue. Le liquide vital avait défait la coiffure sophistiquée de la noble vampire, tâché sa robe et terni à jamais sa réputation à n'en point douter. Offusquée, elle blêmit, ce qui était difficile à déceler chez un vampire, sous les yeux rieurs de ses nobles camarades. Elle s'empressa de se ruer vers le mercenaire pour l'injurier et le frapper de toute ses forces mais après le premier pas, la vampire s'aperçut bien vite que s'il était parvenu à arroser aussi facilement son crâne, c'est parce que le colosse faisait quelques têtes de plus qu'elle. Dominée par l'imposante masse de muscles, elle se mit à trembler sous le coup de la peur tandis que le visage du vampire se faisait plus grave. En signe de défense, ses crocs jaillirent hors de ses lèvres instinctivement sans qu'elle ne s'en aperçoive. Dante la jaugea, dans ses yeux brillaient une braise maléfique, il vint appuyer son index sous l'une des canines de son interlocutrice qui n'arrivait pas à contrôler ses tremblements. Sa voix grave rompit le silence étouffant qui s'était installé :

- Sa seigneurie souhaitait ajouter quelque chose ?

Le vampire n'eut rien à ajouter, son divertissement fut rapidement interrompu par des cris et des avertissements confus. Un brouhaha s'éleva. Malgré l'agitation croissante, Dante reconnu une odeur familière. Le sang d'Emerence. Son esprit se focalisa sur cette information que lui rapportaient ses sens. Il trouva aisément la voix de son amante à travers les cloisons de la demeure. La voix d'une femme à l'agonie. Son sang ne fit qu'un tour mais il parvint à se maîtriser en dépit du maelström d'informations que son cerveau recevait. Il se concentrait sur le moindre de ses sens. Il entendait un insecte voler, il ressentait le souffle du vent sur sa peau, il voyait le temps qui passe. Une voix lui donna ce qu'il cherchait. 



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« Vous aller le payer!!! »

Le vampire bouscula la foule et envoya valser la plupart des vampires qui bourdonnaient autour de lui d'un puissant geste. Sans se formaliser pour les insultes qu'il reçu, le mercenaire s'affaira à dégager un chemin jusqu'à l'escalier qui menait vers le bureau d'Emerence. Il ne faisait aucun doute qu'il y avait entendu sa voix, celle d'Aleyna ainsi que celle d'un inconnu. Le vieux vampire balançait ses cheveux blancs à chaque mouvement qu'il faisait, esquivant la masse informe qui s'agglutinait vers les portes de façon aléatoire, en proie à la panique. Certains hurlaient que l'Impératrice était morte, d'autres que le traître s'était déjà enfui, que c'était sa propre servante qui avait organisé son assassinat. Dante n'y prêta guère attention et parvint enfin jusqu'au bureau d'Emerence où une vision d'horreur lui fit écarquiller les yeux. La bouche béante, le vampire ne pouvait qu'afficher sa stupeur. Prostré, il ne réussit pas à articuler le moindre mot. L'impératrice gisait sur le sol, une lame enfoncée dans l'estomac. La scène ainsi exposée avait de quoi choquer, un sentiment jusque là oublié du vieux vampire lui saisit les tripes. Bientôt l'impuissance, l'angoisse et le désespoir se mêlèrent à l'incompréhension. Aleyna lui lança un regard interloqué que le vampire n'eut pas le temps d’interpréter comme tel. Effectivement, elle ne s'attendait pas à la voir débarquer et sa venue risquait de perturber les plans de l'Impératrice. Dante se tenait dans le cadre de la porte, parfaitement stoïque mais toujours en état de choc. Il murmura quelques mots que la servante tenta de déchiffrer puis, perdant tout sang-froid, il tonna de sa voix grave qui avait perdu de sa mélodie naturelle pour se transformer en un grondement rauque :

- Où est-il !?

Il parlait bien évidemment de la troisième voix qu'il avait entendue, celle de l'homme qui était l'auteur de ce crime d'après leur petite mise en scène. Aleyna se mit à trembler également. Depuis son arrivée dans le domaine, le vampire ne se contrôlait que difficilement et son pouvoir semblait être entré en résonance avec son angoisse et sa rage. La servante leva péniblement la main et de son index désigna la porte au fond du bureau qui menait vers les sous-sols. Dante sentit une autre présence, Lathus les avait donc rejoint entre temps. Le vieux vampire lança un dernier regard vers l'impératrice qui ne pipa mot, peut-être à cause de la douleur, de la stupeur ou du don du mercenaire qui ne rendait pas cette situation propice à la conversation. Sa chevelure argentée virevolta alors qu'il bondit par delà le bureau, prompt à poursuivre l'agresseur présumé d'Emerence :

- Occupez vous d'elle mugit-il avant de disparaître dans les ténèbres aussi vite qu'il était apparu.

Le vampire traversa à toute allure le corridor et dévala les escaliers qui menaient vers les sous-sols. Une fois arrivé à la dernière marche, il marqua un temps d'arrêt et se mit à réfléchir. Ces sous-sols s'étendaient sur l'intégralité du vaste domaine d'Emerence, ils étaient composés de nombreuses pièces similaires ce qui rendait la traque ardue. Néanmoins, ces escaliers étaient la seule issue pour parvenir à la surface. Un sourire mauvais se dessina sur les lèvres du vampire tandis que l'euphorie le gagnait : sa proie était faite comme un rat. Son expérience, ses sens alertes et sa haine étaient autant d'atouts qui lui permettrait de rattraper cet homme. Son pouvoir se déchaînait, il était semblable à des miasmes qui émanaient de Dante et instillait la peur chez les autres. Nul doute que, peu importait où se terrait l'homme qu'il chassait, il ressentait une crainte grandissante. Le vampire, en vertu de sa nature, se déplaçait silencieusement et avec adresse. Il traquait sa proie à l'odeur et au bruit, attendant d'elle qu'elle se déplace pour la retrouver. Plusieurs minutes s'écoulèrent dans l'absence de sonla plus totale. Le vampire se mit alors à faire la conversation, sachant pertinemment que celui qu'il poursuivait ne lui répondrait pas au risque de découvrir sa position :

- Ne t'en fais pas, je vais rapidement te trouver. Tu dégages des effluves si fortes qu'elles obstruent mes narines, oui tu empestes une fragrance caractéristique des vermines dans ton genre précisa-t-il en feignant de humer l'air. C'est l'odeur de la peur que je sens s'exclama-t-il avant de marquer une courte pause. Je vais te retrouver, t'émasculer en public et les servir sur un plateau d'argent à Emerence. Cela fait, j'arracherai personnellement ta chair à vif puis crèverai tes yeux, retirerai tes ongles, brûlerai ta langue, te broierai les os et enfin briserai ton esprit. Une fois que je t'aurai réduit en miettes, je saupoudrerai tes restes sur mon prochain repas.

C'était là la rage de Dante qui s'évacuait, il était extrêmement rare que le mercenaire exprime de tels sentiments encore plus qu'il les ressentisse. Si cela pouvait s'apparenter à des paroles en l'air dans la plupart des bouches, il fallait reconnaître au mercenaire d'avoir déjà infligé bien pire tant il savait se montrer créatif une fois … lancé dans son art, dirons-nous. Le prédateur n'avait qu'une maigre piste avant qu'un bruit sourd n'atteigne les oreilles du vieux vampires qui se précipita en toute hâte dans la direction indiquée. Le mercenaire arborait un sourire de loup qui lui valait son surnom. Le Loup blanc déferlait telle une tempête à travers les étroits couloirs du sol-sol. Allait-il atteindre sa proie ?
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Lathus Grethar
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Lathus Grethar

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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptySam 9 Nov 2013 - 23:51





¤ WELCOME IN HELL ¤



••• NEW LIFE & EVOLUTION •••


VAMPIRE'S COUNTRY - DE GAINBOURD’S HOUSE
Lissa & Lathus

The first meeting with the Hell !





Un vent d’une terrible fraîcheur fit voleter la longue chevelure aux reflets de jais de Lathus. Le jeune homme en avait plus qu'assez de cette équipée dans cette contrée si hostile. Il ne comptait plus les jours depuis la dernière fois qu'il avait serré dans ces bras l'une des modestes jeunes femmes qui peuplaient les quartiers de la Capitale de la Contrée des Humains. Il tâchait de ne point avoir énormément de relations physiques avec une femme, cependant il ne pouvait s’en empêcher et ce malgré le fait que la charmante petite Inélia ne cessait d’occuper ses pensées les plus sombres, les plus folles… Il la voulait comme un damné mais il ignorait totalement où elle se trouvait désormais… Bref, revenons à ses conquêtes passagères d’une nuit… La dernière d'entre elle était une humble fille de marchand, dont l'entêtant parfum n'avait cessé de le hanter. Même ici, même au beau milieu du territoire le plus hostile d’Ephaëlya en l’occurrence la contrée des Vampires, il gardait en lui la souvenance de sa fragrance, comme un rempart face à l’agression de ses sens les plus actifs. Seuls ses yeux semblaient s'en donner à cœur joie. En ce pays de nuances entremêlées et de jaillissements, ses yeux, avec l'aide des ustensiles de sa création, étaient en mesure de percevoir la beauté sauvage de ce pays. Un pays dont on disait les habitants aussi rudes que la sécheresse de ses sols. Le jeune homme appréhendait quelque peu de rencontrer des vampires mais il savait que tôt ou tard, il allait se retrouver face à l’un d’eux… Pourquoi diable, avait-il décidé de se rendre dans un territoire aussi hostile que la Contrée de Mavréah ? Eh bien la réponse était toute simple, il n’avait guère eu le choix… En effet, il se trouvait qu’il avait été dans l’obligation de suivre Dante McAllister et ce parce que celui-ci avait fait une chose irréversible… Totalement…

En effet, quelques jours plus tôt alors qu’il avait suivi une jeune femme qu’il avait aperçue en pleine conversation animée avec des idiots (qu’elle avait brillamment rembarrés d’ailleurs), Lathus s’était dirigé vers la forêt qui se trouvait aux frontières de la Cité de l’Aurore. Cette petite escapade n’avait rien de préméditée mais il avait senti que quelque chose clochait ce soir-là… Oui, il avait réellement un très mauvais pressentiment comme si quelque chose de grave allait se dérouler ce soir-là mais il avait tout de même poursuivi sa route, pistant comme un chasseur la jeune femme qu’il suivait depuis qu’il l’avait vue… Il l’avait finalement trouvée dans une sorte de clairière alors qu’elle se tenait prête à chasser mais malheureusement pour lui, il avait révélé sa présence en marchant sur un objet (surement une branche) qui avait craqué sous ses pieds… Mais ce bruit avait suffi à alerter la jeune femme, ce qui avait eu pour conséquence le fait que le jeune hybride qu’était Lathus à l’époque, avait dû venir à elle afin de se présenter et lui prouver qu’il ne souhaitait pas du tout lui faire du mal. Donc s’en était suivie une petite conversation entre les deux personnes mais rapidement interrompue par l’arrivée inopportune d’un vampire… Dante McAllister… Celui-ci les avait immédiatement provoqués en les traitant comme s’ils étaient son repas mais cela n’avait guère plu le jeune hybride qui avait bravement essayé de repousser le vampire sans user de la violence. Malheureusement celui-ci recherchait vraiment l’affrontement et c’était ainsi qu’ils avaient commencé leur duel !

Un combat à mort entre deux bretteurs de haut niveau mais Lathus avait rapidement remarqué qu’il n’aurait jamais l’avantage contre ce vampire qui semblait vieux ! Un vampire qui avait du connaître tant de combat, en jugé par sa tenue et par la puissance de ses coups auxquels le jeune homme tâchait de répondre de son mieux, malgré sa faible expérience dans le duel à l’épée ! Mais étant donné qu’il avait du sang elfique, il était bien plus agile que le meilleur des bretteurs humains et c’était la raison pour laquelle il avait réussi à contrer les plus puissantes parades de son vampire d’adversaire mais malheureusement pour le jeune homme, il faiblissait alors que son adversaire regagnait en puissance… Bref, le sort du duel était déjà tracé ! Et quand bien même les deux humains avaient essayé d’user de la magie, la chose inévitable était arrivée, en effet Lathus avait été vaincu et mortellement blessé… Mais alors qu’il s’apprêtait à rendre son dernier souffle, son adversaire avait eu la bonté de le transformer en vampire ! Une transformation réussie ! Vu qu’aujourd’hui Lathus se trouvait en compagnie de son créateur et qu’ensemble ils avaient décidé de se rendre dans la Contrée des Vampires… Son nouveau chez lui !

Donc voilà bien des jours qu’il se trouvait dans la Contrée de Mavréah et alors qu’ils se dirigeaient en direction du Domaine de l’Impératrice, Lathus n’avait pu s’empêcher de contempler la vaste étendue sombre de la tristement célèbre forêt des Murmures. Il se souvenait de l’une des fois où il avait osé de s’enfoncer à l’intérieur de la forêt… Il avait failli y laisser la vie… Comme là en fait… Ses émotions… Il se maudissait d'avoir laissé ses émotions prendre le pas. Son dernier combat l'avait mis à bout de nerfs, autant physiquement que moralement. Il déglutissait longuement… Mais il avait décidé de suivre Dante qui le menait toujours jusqu’au Domaine de l’Impératrice où celui-ci squattait… Et après quelques heures de galopades, ils parvinrent finalement à destination… Dante s’annonça, ce à quoi le garde avait aussitôt ri en disant qu’il n’avait plus la protection de l’Impératrice depuis longtemps ! Lathus aurait voulu clouer le bec de ce satané vampire mais il était muet comme une tombe, laissant son mentor prendre les choses en main ! Ils durent déposer leurs armes afin de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du Domaine mais à peine furent-ils à l’intérieur que le jeune nouveau-né avait senti qu’il se passait quelque chose… Mais il n’avait pas envie de partager ses impressions à son assassin de créateur, donc il demeura silencieux jusqu’à ce qu’ils pénétrèrent dans le bâtiment… Un cri déchira l’atmosphère ! Il se disait que l’Impératrice avait été tuée par le Baron ! Lathus ne savait pas qui c’étaient ces deux personnes mais il semblerait que Dante oui parce qu’il était plus que furieux et le voilà qui accourait afin de retrouver ladite Impératrice… Lathus déglutit et le suivit au même rythme, et en quelques minutes à peine, ils la trouvèrent gisante au sol… Tandis que Dante s’était écrié qu’il voulait tuer l’effronté, le jeune vampire s’agenouilla auprès du corps de l’Impératrice et constata qu’elle était en vivante… Il trouva un torchon immaculé qu’il mouilla à l’aide de sa magie puis il revint au niveau de la Dame en murmurant :

« N’ayez crainte madame ! Je ne vous veux point de mal ! Donc restez auprès de nous ! Ne mourrez point, je vous prie ! »

Sur ces mots, il tâcha de stopper l’hémorragie…








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Emerence De Gainbourd
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyLun 11 Nov 2013 - 20:51



Alistair hurla à la folie de l’impératrice, la menaçant  avant de prendre la fuite, Emerence se laissa glisser sur le sol, les mains sur l’arme qui la transperçait. Elle n’y avait pas été de main morte et la douleur qui l’animé lui donnait une sensation d’apaisement, lui donnant l’impression d’être enfin en harmonie avec la souffrance de son âme.  Aleyna hurlait a l’assassinat et les murmures des invités, donnait déjà des maux de tête à l’ancienne mercenaire. Les yeux dans le flou, une silhouette qu’elle avait appris à connaitre par cœur, passa sous ses yeux, sa bouche s’entrouvrit pour laisser entendre un soufflement de rage. Avait-elle trop forcé ?  Avait-elle utilisé une lame en argent ? Était-elle morte ? Une multitude de question se bousculèrent dans l’esprit d’Emerence qui manqua de perdre conscience.
Une sensation d’oppression, de crainte s’installa ce qui finit par la faire définitivement tomber dans l’inconscience, les yeux clos la jeune femme se laissait aller dans les méandres de son subconscient revivant chaque meurtre que l’absence du mercenaire avait engendré, elle se revoyait hurler, se mutiler et pire encore…

Une voix douce et mélodieuse la fit sortir de son état de léthargie, une voix inconnue… Ouvrant les yeux, Emerence put constater qu’un vampire qu’elle ne connaissait pas venait de la soigner, lui retirant l’arme, effectuant un point de compression sur la plaie encore ouverte, soupirant, les idées encore flou. L’impératrice ne parvenait plus à se souvenir avec certitude des événements, relevant les yeux vers Aleyna qui restait inerte et sans mouvement, l’inquiétude la gagna, Dante… Etait-il vraiment revenu ? Poussant d’un geste vif et sans aucune douceur le nouveau née face à elle, avant de dévoiler deux aiguillons redoutables :


- «  Ne me touchez pas ! Qui êtes-vous ? Que voulez vous ?! »

Aleyna s’approcha immédiatement de sa dirigeante déposant une main sur son épaule qu’Emerence envoya instantanément valsé, engendrant une grimace sur le visage de la domestique. Ses lèvres s’entrouvrirent tremblèrent, avant de finalement admettre ce qu’Emerence redoutait.

- «  Il… Il… est revenu…. Je … je … m’en occupe. Je m’en occupe !  GARDE, attrapez-moi DANTE ET LE BARON IMMEDIATEMENT !! »

A peine avait-elle terminé ses hurlements, qu’elle disparut à la poursuite des deux perturbateurs, laissant seul Emerence avec un nouveau qu’elle avait déjà envie de tuer… Étouffant un grognement l’impératrice jeta un regard d’une froideur redoutable vers l’hybride.

- «  Bon, eh bien qu’attendez-vous ?! Passez-moi une bande qu’on en termine avec cette blessure et partez retrouver les deux perturbateurs ? Vous êtes un vampire non ? Donc sous mes ordres navrés de vous l’apprendre. Je veux la tête de Dante sur un plateau, non… Je veux son cœur sur un plateau quant au baron… Lui… en cellule ! »

Soupirant doucement, Emerence attendait sans aucune patience face à un sang-froid qu’elle jugeait inintéressant…  Celui-ci ne donnait pas l’impression de réagir avec vitesse ce qui agaçait au plus haut point la dirigeante.

- «  Premier tiroir du bureau… la bande… »

Se rendant à l’évidence, Emerence ne pouvait pas agir avec une blessure aussi profonde… Dante allait faire basculer la totalité de son plan, comme-ci il n’avait pas déjà suffisamment anéantie son existence.  Soupirant encore et encore, l’esprit d’Emerence commençait à retomber dans la noirceur et une crise ne semblait pas bien loin, fermant les yeux la jeune femme essayait désespérément de rester Maitre d’elle-même et ignorait encore à quel point la situation allait dégénérer. Ouvrant une nouvelle fois les yeux, ou une larme discrète s’échappa, la voix de l’ancienne mercenaire raisonna une nouvelle fois :

- «  Donnez-moi votre nom et le nom de votre créateur. Je ne suis pas stupide je vois bien votre difficulté à vous maintenir face au sang.  Qu’êtes-vous venu chercher ici ? Je veux des réponses. »

Laissant le nouveau née la soigner sans jamais le remercier, l’Impératrice attendait des réponses rapides et efficaces. Elle ne souhaitait qu’une chose descendre en bas et vite. Plusieurs gardes entrèrent dans le bureau observant une dirigeante comme il ne l’avait jamais vu, les hommes attendirent des ordres qui ne tardèrent pas à arriver :

- «  Rassemblez les autres invités à l’étage et arrangez-vous pour les distraire ou les faire partir.  Retrouvez-moi, Dante… D’ailleurs pourquoi l’avoir laissez rentrer. Qu’il soit mort ou vif ce n’est pas mon problème, mais réagissez ou c’est vous que je tues suis-je clair ?!  Pour le baron, je m’en occuperais moi-même, mettez le simplement en cellule. Vous pouvez disparaitre. »

Les propos d’Emerence étaient particulièrement violent et hargneux, ce qui n’étonnait à présent plus ses gardes, hochant la tête, la craignant ils ne tardèrent pas à réagir afin d’effectuer les différents ordres. Soupirant une nouvelle fois, Emerence reporta son attention sur le jeune hybride qui semblait en avoir terminé avec sa blessure, s’appuyant sur les meubles autours d’elle, l’impératrice se releva avec difficultés.

- «  Merci. Aidez-moi à descendre je vous prie ! Vous répondrez à toutes mes questions en chemin. »


Se déplaçant lentement, Emerence se dirigea vers les escaliers afin de descendre dans les sous-sols du domaine, visiblement prête à en découdre à qui s’opposerait à elle… Elle attendait les réponses de Lathus. Bien qu’elle semblait à l’écoute et prête à s’attarder sur les moindres détails que le vampire allait lui révéler, son esprit s’enliser en s’imaginant des retrouvailles avec Dante qu’elle redoutait. Personne ne pouvait vraiment savoir la réaction de la dirigeante face à autant d’événement désagréable.

Spoiler:

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Alistair Luen
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyMar 12 Nov 2013 - 9:51


Le sang bouillait jusqu'au plus profond de mes veines, jamais je n'avais ressenti une telle colère envers une personne ou une situation, mais la traîtrise d'Emerence avait su faire en sorte de bouleverser et de faire éclater ce qui devait s'accumuler au fond de mon être depuis des années. La rage face à ma propre naïveté,  une confiance brisée et brimée, une impuissance face aux évènements. Il n'y avait jamais vraiment eu de confiance envers cette femme, mais j'avais cru à sa bonne tenue de pars son rang. La noblesse en venait à me dégoûter. J'en oubliais la manière dont j'avais obtenu mon titre de Baron de Màvreah, une autre magouille parmi tant d'autre, mais j'avais redressé le tire, me tenant droit et accomplissant ce que je devais. Je ne pouvais à présent que fuir et espérer trouver une issue avant qu'on ne me mette la main dessus. Nul doute ne me traversait, un mauvais quart d'heure s'annonçait pour le vampire que j'étais et espérais toujours être après ces quelques minutes.

Traversant le couloir qui succédait le bureau de la traitresse à toutes jambes, sans me soucier de mes pas pressés et fuyants je dévalais ensuite l'escalier de pierre qui menait un étage en dessous du Domaine De Gainbourd. Le souffle court malgré que je ne sois pas essoufflé, il s'agissait simplement de l'adrénaline qui m'ordonnait de fuir sans demander mon reste qui opérait, je dus m'arrêter en voyant ce qui ce trouvait en bas. Aucun choix ne s'offrait à moi, il n'y avait qu'un couloir mal éclairé qui semblait traverser la moitié de la riche demeure... Le tout étant parsemé de portes qui donnaient accès à des pièces, ou peut-être même d'autres couloirs qui m'étaient inconnus. Peut-être l'une d'elles menait vers la sortie? Ce couloir ne donnait pas l'impression d'être fréquenté tout les jours... ça n'avait rien de très encourageant.

L'odeur du sang d'Emerence hantait encore mes narines et faisait monter un peu plus la rage et la haine que je pouvais éprouver pour cette femme. Mais ne l'avait-elle pas dit elle-même? Peut-être ne me pardonnerez-vous jamais. Cela ne me semblait hélas pas possible en effet. Je n'avais qu'envie de la voir brûlée vive à petit feu par les rayons du jour levant, écouter ses cris d'agonie et de supplication bien à l'abri et rire à gorge déployée devant ses cendres encore fumantes. Mais cela serait-il suffisant pour apaiser mon âme? Je ne le croyais pas vraiment...

N'ayant pas le temps de m'attarder plus sur ce fantasme de vengeance je m'enfonçai dans le couloir, cette fois à pas feutrés, je ne savais pas sur quoi je pouvais tomber dans un endroit pareil... les sous-sols ne devaient pas être un endroit très populaire auprès de la court, mais peut-être la garde se trouvait derrière l'une de ses portes de bois et de ferraille.

L'écho d'une voix rauque et enragé, plus semblable à un grognement bestiale parvint en murmure jusqu'à moi... je sus à cet instant que je n'avais plus beaucoup de temps devant moi pour déguerpir. Ne laissant pas tomber la discrétion de ma cavale, je fonçais aussi loin que je pus dans ce couloir, jusqu'à ne plus savoir ou j'en étais dans ma progression... Le couloir semblait éternel et je devais trouver un moyen de m'échapper... J'ouvris l'une des portes au hasard, elle n'était pas verrouillée... heureusement, je me glissais dans la pièce tel une souris dans la nuit. Refermant aussi doucement que possible la porte sur ses gonds, aucun grincement ne fut perceptible, aucun craquement de bois humide. Quel soulagement j'éprouvais derrière la porte...

Misère... de nouveaux échos parvenaient à moi, mais cette fois ils étaient bien audibles...

« Ne t'en fais pas, je vais rapidement te trouver. Tu dégages des effluves si fortes qu'elles obstruent mes narines, oui tu empestes une fragrance caractéristique des vermines dans ton genre. »

Apparemment on avait déjà envoyé quelqu'un me chercher... Quelle charmante façon d'engager la conversation. Critiquer mon odeur alors que je n'avais même pas celle du sang de l'impératrice sur les mains! Quoi que... si il y avait eut qu'une goutte de son sang sur moi, le vampire à ma poursuite n'aurait pas pris la peine de même ouvrir la bouche pour dire un mot. Voilà qui était à mon avantage, il ne savait pas ou je me trouvais... mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une crainte grandissante au creux de mon ventre. Il y eu un silence ou je me retournais pour détailler la pièce dans laquelle j'étais entré. Poussiéreux... sombre... et sans issue... Il y avait plusieurs petites bibliothèques avec des livres douteux, quelques décorations en armement sur les murs... des bougies fondues ici et là...

« C'est l'odeur de la peur que je sens! »

« … »

Je déglutis un peu de travers... Cette tentative d'intimidation semblait fonctionner... aller savoir pourquoi, et cela me mettait encore plus en colère contre moi-même. De quoi avais-je peur? D'un simple autre vampire?

« Je vais te retrouver, t'émasculer en public et les servir sur un plateau d'argent à Emerence. Cela fait, j'arracherai personnellement ta chair à vif puis crèverai tes yeux, retirerai tes ongles, brûlerai ta langue, te broierai les os et enfin briserai ton esprit. Une fois que je t'aurai réduit en miettes, je saupoudrerai tes restes sur mon prochain repas. »

Je devais avouer que ses menaces étaient plutôt convaincantes... ce qui ne donnait pas envie de se livrer de bonne foi pour éviter le pire. L'exploration rapide de la pièce me fit remarqué qu'au mur trônait une épée en guise d'ornement... Je me précipitais dessus pour la retirer de son support. On n'entrait pas dans le domaine d'une impératrice avec ses armes, mais on pouvait en trouver sur place et c'était toujours mieux qu'un chandelier. Un vampire n'a pas besoin d'une arme contre un humain, ses crocs et sa puissance suffisent amplement à éviscérer un malheureux, mais contre un autre vampire celui qui avait une arme était avantagé sur certains points. La lame que j'avais dégotté n'était pas entretenue et un peu émoussé, mais elle pourrait faire tenir la distance à l'assaillant. Je la testai d'un geste en l'air et serrai la garde inspirant calmement. Calmement jusqu'à ce que le support de l'épée sur le mur ne lâche, grince contre le mur et se fracasse par terre.

Je me crispais d'un coup, le mur de silence sur lequel je comptais venait de s'envoler, déjà que je m'étais forcé pour ne pas envoyer une réplique cinglante au vampire. Lui faire remarquer qu'il ne pouvait pas tenir un plateau en argent aurait été agaçant... cela aurait pu achevé cette très chère Emerence du moins.

Je n'avais plus vraiment le choix, je devais faire face à ce type qui semblait aussi cinglé que l'impératrice en personne... Par contre, je pouvais le laisser venir à moi plutôt que de sortir... mais ici j'étais coincé... alors que le couloir offrait une chance de fuite plus longue... Indécis, confus et angoissé par ce choix cruciale, ne pouvais-je pas simplement m'asseoir quelque part et attendre? Attendre que ce cauchemar finisse... me réveiller dans la forêt auprès d'Astralÿs et Adranne?  Mais cette boule de lumière n'était plus avec moi... il n'y avait que cette boule d'angoisse qui se prenait dans ma gorge! Je me glissais près de la porte, ne la traversant pas. Me posant juste à côté, calé contre le mur et la lame bien en main, prêt à m'éclipser ou livrer combat. Attendre... il ne me restait plus qu'à attendre.
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyJeu 12 Déc 2013 - 0:59

La solitude et la mort étaient les compagnes éternelles du vampire. Incapable de fuir sa destinée, il s'était résolu à affronter la funeste providence. Dante McAllister était un cimetière ambulant, partout où il marchait les cadavres s'entassaient. Brutal, cynique et froid, le mercenaire ne prenait aucun plaisir à exécuter ses adversaires. C'était simplement son instinct, ce qui le maintenait en vie depuis des décennies. Les battements de son cœur putréfié, il ne les devait qu'à ses pulsions prédatrices, à son irrépressible envie de meurtre lors des affrontements. Sa vie n'était qu'une suite de massacres, vivant au cœur même de la violence pendant des années il ne s'était pas aperçu qu'il en était devenu le moteur. Du moins pouvait-il encore reconnaître son rôle majeur dans ce flot continuel de brutalité. Dante ne se battait pas pour faire du mal aux autres mais pour le plaisir de prendre conscience de sa force. Il avait décidé de s'éloigner d'Emerence, de son domaine, de toutes ces chaînes capables de l'entraver. C'était une bête sauvage, indomptable. Pourtant, l'Impératrice était parvenue à révéler l'homme en lui. Le vampire grinça des dents en se souvenant dans quel pétrin il venait de se fourrer de par son retour. Le Loup blanc entendait les cris stridents d'Aleyna conjugués au ton acerbe d'Emerence. Bien qu'il ne distingua pas leur propos, il n'avait aucune raison de douter du châtiment que l'Impératrice lui infligerait lorsqu'elle poserait la main sur lui. Progressivement, sa raison lui revint et ses émotions négatives le quittèrent. Il n'avait rien perdu de sa rage, néanmoins il comprit bien vite que garder cet agresseur en vie pourrait lui servir à marchander une petite discussion avec la femme la plus dangereuse de la contrée. Toujours perdu dans ses pensées, c'est au détour d'un sombre couloir aux murs décrépis que la bête prit le dessus.

A l'instant où la pointe de son pied toucha le sol, que son corps effectuait la rotation nécessaire afin de lui permettre de tourner, une patrouille fit son apparition. Le temps sembla se figer. D'un coup d’œil, le vampire remarqua leurs insignes, ceux de la garde impériale. Armés de glaives à leur flanc, équipés de cottes de mailles fines, œuvres d'artisans elfiques et permises par le génie militaire des nains, ils représentaient l'idéal de tout régiment. Un éclair traversa les yeux des soldats à la vue du manteau pourpre et de la chevelure blanche de l'homme qui bifurquait devant eux. Ils portèrent la main au pommeau de leurs épées, pas assez vite. Le mercenaire accentua sa rotation et ramena la paume de sa main vers le haut, en direction de son ennemi le plus proche. Le guerrier frappa sèchement la pointe de son nez. Son adversaire s'effondra et demeura au sol, inerte, le cerveau broyé par l'explosion de cartilage. Dante s'élança sur la droite et envoya sa jambe se heurter aux côtes du garde qui peinait à extirper sa lame de son fourreau. Son tibia se frotta à la dureté de l'acier mais le coup fut assez puissant pour faire tituber le bretteur. Un râle sourd s'arracha entre les lèvres du combattant qui venait de recevoir instantanément un second coup porté au niveau de la pomme d'Adam par le tranchant de la main. Une lame fendit l'air. Dante esquiva avec une précision redoutable l'arme qui vrombit au-dessus de son crâne, manquant de fracasser ce dernier. Un fin sourire narquois se déposa sur ses lèvres. Courroucé, le garde bondit sans réfléchir et abattit verticalement sa lame dans un geste trop ample. D'un simple pas de côté, le vampire laissa la lame trancher le vide. Profitant de l'ouverture, le mercenaire qui s'était tassé lors de son esquive pivota violemment en saisissant les poignets du garde et envoya ce dernier voler comme un vulgaire fétu de paille. Dans un tonnerre assourdissant, homme et acier heurtèrent le sol poussiéreux du manoir. Dante posa un regard méprisant sur le guerrier qui gigotait, la colonne vertébrale probablement brisée par le choc avec son armure. Son ardent regard foudroya le dernier garde encore debout, hésitant à retirer son arme de son fourreau après un tel spectacle. Sans dire un mot, le vieux vampire s'approcha lentement du soldat gémissant à terre. Il s'accroupit pour ramasser l'arme et son fourreau, profitant de cette occasion pour se servir sur le garde. Seule une petite hache retint son attention, à défaut d'un couteau de lancer, elle ferait parfaitement l'affaire.

Dante attacha habilement le fourreau à son ceinturon et vérifia la facture de l'épée. Elle n'avait encore jamais servie. La garde impériale était en manque d'action ces derniers temps. Il joua quelques instants avec la hachette, l'arme tournoyait gracieusement entre les doigts agiles du vampire. Son divertissement fut interrompue par le tintement du métal. Le bruit que fait une armure en mouvement. Ses yeux d'un bleu surnaturel transpercèrent le dernier soldat debout et le firent frémir. De grosses gouttes de sueur traçaient leurs sillons salés sur son front et ses joues. Le garde tenait fermement son épée avec ses deux mains. La peur se lisait dans ses yeux à l'éclat terni par la honte. Ses jambes flageolantes manquaient de le faire chanceler et son corps vacillant ne résisterait au moindre assaut. Dante leva la hachette sans détourner son pénétrant regard. Ce fut les dernières images qui s'ancrèrent dans le cerveau du soldat. Il ferma les yeux, serra les dents à s'en faire saigner les gencives et raffermit son emprise sur sa lame. Plusieurs secondes s'écoulèrent et parurent durer éternellement. Lorsqu'il rouvrit les yeux, le picotement de la sueur au niveau de ses orbites confirma son hypothèse : il était encore en vie. Ses yeux injectés de sang cherchaient nerveusement l'ombre pourpre qui pouvait surgir de n'importe où pour achever son travail. Une minute passa et personne ne vint réclamer la vie du vampire en armure. Un soupir s'extirpa hors de cette carcasse frissonnante. Le garde se laissa tomber à terre, sur le sol humidifié par sa propre urine, trop heureux d'être encore en vie et toujours en proie à une peur ineffable.

Le terrible mercenaire se déplaçait comme une ombre à travers les sinueux couloirs du sous-sol. Il n'était pas souvent venu par ici pourtant le vampire semblait connaître le chemin. Ses sens le guidaient, il savait d'où le bruit était parti. Il entendait les battements du cœur de ce Baron, à moins que ce ne soit ceux de son propre cœur. Son aura de terreur continuait à se répandre inlassablement entre les murs austères du manoir, un malaise s'était emparé du domaine et la crainte s'instillait dans le cœur des hommes. Dante savait que la garde était sur ses talons, malgré cette aura effroyable il en faudrait plus pour dissuader ces soldats d'élite. Le vampire fronça les sourcils lorsqu'il aperçut au détour d'un couloir Aleyna. Cette dernière, haletante, donnait l'impression d'avoir croisé un fantôme. Pour cause, le vampire avait disparu depuis plusieurs cycles et son don n'arrangeait pas la situation. Rassemblant son courage et en dépit de sa connaissance des talents du mercenaire, la servante fit briller la lame d'une dague qu'elle tenait de ses deux mains tremblotantes.

- Ne fais pas un pas de plus …  souffla la femme à la voix chevrotante

Le vampire fit mine de lever ses mains en signe de paix, un sourire agréable aux lèvres mais qui révélait également sa dentition carnassière. Avec son aplomb naturel, il tenta de pacifier la situation du mieux qu'il pouvait :

- Voyons Aleyna, je viens juste de rentrer à la maison et vous voulez déjà ma peau Emerence et toi ? Je me suis fait enlever par une bande de nains qui voulaient me sacrifier à leur dieu pierre et pour cela ils devaient me manger un soir de pleine lune. Ils ont passé des nuits entières à m'enduire de sauces exotiques et chuchotaient sans cesse sur quel serait le meilleur moyen de cuisson entre le brasier ou le soleil. On m'a dit qu'avec du romarin j'avais l'air comestible voire appétissant ajouta-t-il dans un éclat de rire, faisant quelques pas en avant.


- Arrière hurla-t-elle en serrant d'autant plus fort la dague. Je ne veux pas entendre un mot de plus de cette logorrhée ! Je n'hésiterai pas à faire de toi une passoire si tu avances encore !

Dante perdit immédiatement son sourire et adopta de nouveau ce visage figé caractéristique des immortels. On y lisait ni émotions ni sentiments. Un grand vide et puis rien d'autre. Aleyna contempla ses yeux d'un bleu sinistre, elle plongea dans ce regard terrifiant et morbide. Il lui inspira une crainte sans commune mesure. C'est comme si le monde autour d'elle n'était plus qu'un flot intemporel d'une souffrance abrutissante, avilissante et destructrice s'insinuant dans votre chair et votre cerveau. La servante se savait rongée de l'intérieur par une peur irraisonnée. Immergée dans un océan épouvantable de désespoir, elle se sentit défaillir. C'est comme si elle scrutait l’abîme et que, en réponse, l’abîme la scrutait à son tour. Elle manqua de s'affaisser, la terreur dévorait son cœur et ses jambes soutenaient difficilement son corps. Sa vue se troubla, elle ne voyait qu'une ombre pourpre qui vacillait devant elle. Elle sentit la dague fuir ses doigts. Le cliquetis de la lame contre le sol lui fit l'effet d'une décharge qui partit de son crâne pour aller vivifier chaque membre de son corps. Elle rouvrit brusquement les yeux pour s'apercevoir qu'il n'était plus là. Une larme roula sur sa joue puis Aleyna ramassa sa dague et se remit en route, déterminée mais le ventre toujours noué par une boule angoissante. Tandis que le vampire se faufilait avec aisance à travers le dernier couloir qui le séparait de sa proie, il entendit le bruit des escarpins et des bottes en acier sur le sol. La situation allait bientôt prendre une tournure étrange et le vampire le savait.

Au bout du couloir se trouvait un nouvel angle et la porte sur laquelle donnait la pièce n'était pas visible. Le vampire étouffa un juron avant de fermer les yeux pour mieux se concentrer. Tous ses sens en éveil lui permirent peu à peu de visualiser la scène. Il savait par où arriverait la garde, Aleyna ainsi qu'Emerence qui avait emprunté les escaliers. Le vampire décela une respiration ténue de l'autre côté du mur. Il jeta un vif coup d’œil sur la cloison, elle n'avait pas l'air bien solide. Après une profonde inspiration, le mercenaire entama une course effrénée en direction du mur. Une fois l'impact imminente, il entonna un féroce cri barbare puis son épaule fit la rencontre du mur. Ce dernier vola en éclat dans un vacarme ahurissant. Un nuage de poussière et de plâtre s'éleva au-dessus du vampire allongé sur le sol. Il sentait quelque chose se débattre sous son épaule meurtrie. Ses yeux azurs se figèrent un instant au contact des prunelles sombres de sa proie. Il le tenait. Un sourire dévoilant ses dents acérées apparu sur son visage :

- La chasse est terminée, Baron.

Pour ponctuer agréablement sa phrase, le vampire avait pris soin d'enfoncer avec une brutalité phénoménale son poing droit dans la face du parfait inconnu qui gisait sous sa masse. Cherchant à évacuer sa frustration, c'est un déluge de poings qui s'abattit sur le baron qui tentait de se défendre tant bien que mal. En effet, après ce terrible choc les deux guerriers avaient perdus leurs armes qui s'étaient éparpillées dans la salle. Après une volée de directs, le vampire se redressa puis bondit sur le côté afin de récupérer une épée. Sa hachette était restée dans son ceinturon par chance. Le guerrier ramassa les deux épées qui s'étaient retrouvées l'une à côté de l'autre. Avec une vile suffisance affichée sur son visage, le vampire toisa celui qu'il avait chassé dans les couloirs. Alors même qu'il venait, probablement, d'en faire la capture, un véritable bataillon déferla dans le couloirs. Une masse informe congestionnait le corridor, des gardes armés jusqu'aux dents. Ils n'attendaient qu'une chose, pouvoir tailler les deux hommes en pièces. Dante lança envers l'homme qu'il venait tout juste de maîtriser :

- Ça c'était pour l'échauffement fit-il en montrant sa lèvre ensanglantée d'un mouvement du menton. J'espère que tu sais tenir une arme.

Le mercenaire à la chevelure d'albâtre jeta une des deux épées au baron et, sans plus tarder, se jeta dans la mêlée comme un dément. Dans une explosion de fureur, le pouvoir de Dante se déchaîna une dernière fois et provoqua la stupeur générale. Qui diable était ce démon à forme humaine qui moissonnait la chair parmi la garde impériale ? Son épée avait mélodieusement entonné son chant de mort, le vampire décimait ses congénères avec grâce dans une danse fantastique. Il ne se souciait pas des blessures qu'on lui infligeait. Une brume sanguine flottait devant ses yeux ardents. La mort s'abattit en un éclair dans le manoir. Les corps s'entassaient dans l'étroit couloir et la terreur gagnait les soldats qui se laissaient faucher. L'odeur du sang pénétrait les narines du vampire, le galvanisant. Seule une personne pouvait arrêter ce carnage.
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Lathus Grethar
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyLun 23 Déc 2013 - 2:43





¤ WELCOME IN HELL ¤



••• NEW LIFE & EVOLUTION •••


VAMPIRE'S COUNTRY - DE GAINBOURD’S HOUSE
Lissa & Lathus

The first meeting with the Hell !





Pourquoi était-il là en train d’essayer de stopper l’hémorragie de l’Impératrice des Vampires ? Lathus se le demandait mais il savait qu’il faisait ce qu’il y avait de mieux à faire. Et alors qu’il épongeait le sang de la vampire, il regardait autour de lui. Il régnait un véritable capharnaüm dans le Domaine et cela était du au fait que la personne qui se trouvait actuellement à ses soins s’était faite attaquée par une autre – qui était un baron d’après ce qu’il avait ouïe dire – c’était vraiment un beau bordel ! Donc on pouvait dire que l’entrée de Lathus dans le Monde vampirique était plus que fracassante mais il allait faire en sorte de se garder une contenance malgré tout. Il regrettait de plus en plus sa nouvelle situation et cela ne faisait qu’augmenter la haine qu’il éprouvait à l’encontre de la personne qui l’avait transformé alors qu’honnêtement, le jeune homme aurait nettement préféré rejoindre les âmes de ses parents… Malheureusement il allait subir la condition des vampires pour l’éternité ! Ce qui voulait dire également qu’il allait devoir accepter d’avoir Dante McAllister comme mentor… Quelle idée déplaisante ! Mais cela n’était pas le problème actuel, en effet alors qu’il essayait toujours de maintenir son point de compression, l’Impératrice s’était vivement dégagée le repoussant avec violence et dans la foulée, elle avait laissé exprimer sa furie.

« Ne me touchez pas ! Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?! »

Lathus ne cilla même pas, demeurant complètement neutre même si intérieurement, il bouillait de colère mais il ne devait aggraver son cas. Il était tout de même un nouveau-né et face à lui, il s’agissait de la femme la plus puissante de la Contrée de Mavréah… L’Impératrice des Vampires en personne ! Il ne devait pas réagir mais il sentait en lui la montée en puissance de sa magie… C’était rare ! Il ferma lentement les yeux afin de reprendre le contrôle de ses émotions puis une fois qu’il fut certain d’être de nouveau calme, il rouvrit les yeux mais l’Impératrice n’était plus seule… Il y avait maintenant une autre vampire à ses côtés, une vampire qui hurlait que Dante était de retour… Et sitôt ses hurlements déversés qu’elle avait disparu afin de poursuivre Dante et le Baron laissant de nouveau Lathus et l’Impératrice seuls. Le nouveau-né remarqua bien vite le regard hostile de l’Impératrice mais au lieu de détourner le sien, il la toisa calmement attendant qu’elle reprenne la parole…

« Bon, eh bien qu’attendez-vous ?! Passez-moi une bande qu’on en termine avec cette blessure et partez retrouver les deux perturbateurs ? Vous êtes un vampire non ? Donc sous mes ordres navrés de vous l’apprendre. Je veux la tête de Dante sur un plateau, non… Je veux son cœur sur un plateau quant au baron… Lui… en cellule ! »

Il opina du chef sans broncher mais sa colère grandissait. Dommage qu’il savait si bien contenir sa magie parce qu’elle aurait déjà fini noyée l’Impératrice. Il commença à faire un mouvement mais comme si elle avait jugé qu’il ne s’active pas assez, elle avait lancé que les bandages se trouvaient dans le premier tiroir. Lathus la regarda calmement malgré la tension extrême qui l’animait intérieurement mais il opina de nouveau du chef et alla chercher les bandes afin de la soigner. Une fois qu’il les trouva, il retourna auprès d’elle et arborant toujours son visage inexpressif, il commença à la soigner et ne broncha toujours pas lorsqu’elle lui demanda son nom et le nom de son créateur d’une voix peu amicale. Il demeurait muet préférant se concentrer sur ce qu’il était en train de faire actuellement. Il ne fit même pas attention au fait que des gardes venaient d’apparaître à côté d’eux et que l’Impératrice leur dictait de s’occuper des convives et d’attraper son créateur mort ou vif… Il avait envie de clouer le bec de la Dame mais il se devait de rester calme : l’eau requiert une grande discipline et un calme cornélien… Il déglutit légèrement avant de continuer à la soigner s’approchant du but. Pendant de longues secondes, il la soigna sans qu’elle ne parle puis une fois qu’il eut terminé, elle s’aida des meubles pour se relever…

« Merci. Aidez-moi à descendre je vous prie ! Vous répondrez à toutes mes questions en chemin. »

Tiens ! Venait-elle réellement de le remercier ? S’il ne l’avait pas entendue, Lathus ne l’aurait cru mais il semblerait que l’Impératrice avait vraiment dit qu’elle le remerciait de l’avoir soignée. Elle voulait descendre ? Allons-y ! Il l’aida donc pour se rendre jusqu’aux sous-sols marchant lentement pour éviter qu’elle ne rouvre sa blessure et elle l’avait souhaité, il prit une grande inspiration avant de répondre d’une voix calme :

« Mon nom est Lathus Grethar, Impératrice. J’ai été créé par la personne dont vous souhaitez ardemment la tête, en l’occurrence Dante. Et la raison de ma présence en ces lieux ? Je l’ignore, j’ai simplement suivi Dante afin d’éviter de faire des ravages dans la contrée des humains. Ai-je répondu à vos interrogations ou bien vous en avez d’autres, ma Dame ? »

Alors qu’ils marchaient lentement à cause de la convalescence de l’Impératrice, Lathus la toisait avec un calme surhumain. Qu’importe ce qu’elle souhaitait faire de lui, il ne voulait pas se trouver en ces lieux… Et encore moins maintenant qu’il avait vu le vrai visage du vice vampirique parce que oui, le jeune hybride avait remarqué ce que l’Impératrice essayait de dissimuler… Il avait senti que cette blessure, elle se l’était infligée elle-même mais il le garderait pour lui tout seul, même sous la torture il ne dirait rien ! Bref, il attendit que l’Impératrice dont le nom lui échappait encore, lui réponde et continua à descendre les escaliers menant jusqu’aux sous-sols avec lenteur vu qu’il l’aidait à marcher… Qu’allait-il se passer désormais ? Qu’allaient-ils trouver aux sous-sols ? Ces questions trituraient l’esprit du jeune Grethar…








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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyJeu 2 Jan 2014 - 16:54



Ô douce folie,

Alors c’est ça que tu veux être Emerence, cette personne sans cœur, sans foi ni loi. C’est ça que tu attends de la vie belle Emerence ? Tuer, accuser, reprendre, accorder le droit de vivre ou de mourir. Mais qui es-tu sang-froid ? Qui es-tu vraiment ? Ne te serais-tu pas finalement perdu dans le méandre de tes tourments, toi qui voulait tant changer, tant faire devenir le peuple que tu aimes tant, le plus puissant de toutes les contrées. Tu te laisses consumer par tes blessures, tu te laisses succomber, tu te résignes à être ce qu’on a fait de toi. Pourquoi arrêtes tu te battre buveuse d’hémoglobine, qu’est-ce qui se passe dans ton esprit ou devrais-je dire dans ton cœur ? Tu te sépares entre ton âme, ton corps et ton esprit, mais ses trois choses ne forment-elles pas une seule et même personne ? Tu en doutes. Tu as mal, tu te renies, tu abandonnes. Alors tu te laisses aller dans ta furie et tu te réconfortes dans ce que tu sais faire le mieux, manipuler et tuer. Mais ne perds tu pas pieds ô douce vampire assoiffé de pouvoir.

Ton regard à tellement changé, il est devenu si froid et sans vie, ou est passé la flamme de rage qui l’illuminé ? Ou es-tu mercenaire, impératrice, joueuse ? Ta tenue est recouverte de ton sang, ton liquide rougeâtre recouvre tes mains et tes pas sont lents et hésitants. Tu sais que tout le monde te regarde, que tout le monde attends ta réaction, mais te voilà simplement incapable de prendre une décision. Tu entends ce combat qui raisonne au fond de ton labyrinthe, tu l’imagines et tu sais parfaitement ce qui s’y passe, mais ce n’est pas lui qui te préoccupe le plus. Tu souhaites partir, faire demi-tour mais tu ne peux pas. Alors tu avances, tu poursuis ta marche macabre sans savoir ce que tu vas dire. La voix du nouveau née fait écho dans tes tympans, mais tu restes muette, accusant les révélations dans un hurlement silencieux. La douleur se repend et ce n’est pas dû à ta cicatrice qui se referme déjà, même si tu te le répète pour te rassurer.
Comment pouvait-il à ce point te tourmenter volontairement ? Pourquoi partir puis revenir avec un infant. Tu as tellement de questions à lui poser, tellement d’interrogation que tu ne formuleras pas. Ta conscience ne cesse de te hanter, ta vengeance de te manipuler et ton cœur de te tourmenter, ou te places tu dans tout ça ? Ou es-tu Emerence ? Finalement c’est ta voix qui vient briser cette comédie, cette bagarre de taverne, et tu te surprends toi-même en remarquant qu’à peine ta phrase terminé, tout le brouhaha cesse.


- « Arrêtez cette idiotie. Je suis fatiguée. »

Tu sens tous ses regards se tourner vers toi et surtout celui d’Aleyna qui vient d’arriver, elle culpabilise et tu le sais. Ta domestique, connait ta souffrance et tu te sens incapables de la regarder. Tu viens de formuler ton état d’esprit et ton « je suis fatiguée » raisonne comme un « j’abandonne que tout ceci cesse ». Ton corps fait déjà dos à la troupe de garde, la bouche grande ouverte, le regard remplit de questions, ils semblent eux aussi touchés par cette fragilité et s’apprêtent à se précipiter vers toi pour refaire naitre en toi ton caractère d’indomptable. Mais ta main se lève signe de ton refus face à toute remarque ou pitié. Rien ne se dégage de toi, absolument rien, ta haine ta abandonné et tu ne ressembles plus qu’à une coquille vide, tu ne cherches pas à croiser le regard de qui que ce soit et pourtant c’est ta voix qui raisonne une nouvelle fois :

- « Enfermez-moi le baron s’il vous plait. Si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas si grave je suppose, mais faites de votre mieux. Je suis fière de vous c’est ce qui compte n’est-ce pas ? »

Ta main vient se poser contre le mur, t’aidant à soutenir le poids de ton corps qui te semble soudainement si lourds. Les regards de tous doivent être encore plus insistant vers ta personne et pourtant une nouvelle fois ce n’est que ton dos que tu leurs offres. Les gardes se lancent des regards à la fois heureux et très inquiets, ne comprenant pas le changement si soudain de comportement de leur impératrice. Même le temps donne l’impression de cet arrêté face à cette situation déconcertante. Une multitude de questions, vient s’accaparer de ton esprit et c’est ton autre main qui vient se placer sur ton front et c’est bien ta voix qui raisonne dans un murmure « la ferme ! » . Le calme est encore présent, personne ne semble vouloir bouger et tous doivent certainement se demander si tout ceci est réel. Tes lèvres s’entrouvrent lâchant un soupire, puis tu reprends la parole faiblement, encore, et le peu que tu formules semblent déjà t’épuiser.

- « Dante, prend ton infant, fais ce que tu veux. Pas la peine de vouloir faire ton intéressant, tu n’intéresses plus personnes ici. Reste un cycle si tu veux, mais ensuite je te demanderai de partir. Mais cesse d’importuner mon personnel je te prie. Ce n’est pas trop difficile n’est-ce pas ? Même pour toi. »

Tes mains viennent se placer le long de ton corps et ta marche funèbre reprends, tu ne sais pas où tu vas, mais tu sens que tu as besoin de partir, de t’éloigner. Tu reconnais les pas de ta servante, mais un geste de main vient de la stopper une nouvelle fois. Tes pas se placent l’un devant l’autre, silencieusement sans bruits et c’est la main d’un de tes gardes qui t’attrape le poignet qui te stop, il a dû être l’un de tes amants, l’un de tes pansements mais tu ne te souviens plus, son regard te transperce et ses paroles manquent de te faire vaciller.

- « Ma dame, mon impératrice, pardonnez notre incompétence. Mais je vous en conjure ne partez pas, pas une seconde fois. Nous nous entrainerons, nous serons plus puissant pour vous. Vous ne connaitrez plus la déception. »

Comment avait-il encore envie de te faire plaisir, de te soutenir et de marcher dans tes pas alors que tu n’es plus rien, alors que tu es devenu faible, que tu as des faiblesses. Tu te sens inutiles, tu ne te retrouves plus et ton esprit et trop tourmenté pour réfléchir. Tu te contentes de retirer ton bras de sa main et de murmurer.

- « Vous ne m’avez jamais déçu, je sais que vous vous entrainerez. Maintenant, respectez mes ordres, occupez-vous du baron. »

Cette fois-ci tu recommences, tu t’en vas, tu pars. A peine ton départ prononcé, tu entends que le brouhaha reprends, que l’incompréhension domine, tu entends des gardes s’en prendre à Dante puis au baron, mais ce ne sont que des brides de paroles « coupable […] tuer[…] enfoiré… ». Mais tout ça te semble loin à présent, tu t’enfonces dans les couloirs de ton labyrinthe, afin de t’enfermer dans une pièce et de te laisser tomber le long d’une paroi aussi froide que ton âme. Ton regard se porte sur les armes t’entourant et tu te surprends à t’amuser avec une lame en argent. Tu ne cesses de te demander qui tu es, à force de jouer, tu finis par te demander si tu es vraiment faite pour autre chose que tuer.

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Alistair Luen
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyMer 15 Jan 2014 - 8:07


Il n'y avait rien à faire de plus qu'attendre, attendre que mon heure sonne. Coincé dans cette pièce sans issue, impasse dans laquelle je m'étais moi-même engouffré. Peut-être aurait-il mieux valu que je continue ma course dans le couloir? Sans savoir ou il mènerait ça aurait été tout aussi fou que de m'enfermer ici. Ne permettant qu'à une infinité d'oxygène d'alimenter mon corps, m'étouffant presque volontairement, me privant quasiment de respirer, je trouvais encore que cela résonnait trop. Les battements de mon cœur que j'essayais encore de calmer me paraissaient comme des tambours lors d'une fête tribal autour d'un feu. C'était pourtant le calme avant la tempête, des brides de voix faisaient écho, des voix hostiles... mais elles n'étaient cette fois pas dirigées vers moi. Non, deux personnes s'affrontaient, le chasseur et une femme a en juger par le timbre de la voix plus aiguë.

Il y eut un bruit de lame tombant au sol... puis un silence... l'avait-il tué? Peu importait pour le moment, cela ferait un obstacle de moins pour sortir d'ici. Le silence inquiétant était revenu, me laissant de nouveau seul avec mon subconscient. Étrange comme le temps parait long lorsqu'on sait que quelque chose va se produire...

Les pas dans le couloir entamaient une courses, courses qui se rapprochait bien trop rapidement de ma cachette. Je m'attendais d'un moment à l'autre de voir la porte de bois s'ouvrir violemment pour laisser place au vampire qui me voyait bien en soupe et mangé à la petite cuillère! Un cri venant des entrailles du corps surgit juste derrière moi au même moment que le mur à mes côté fut défoncé! Entraîné au sol en même temps que les décombres du mur, plaqué contre le carrelage de pierre et baignant dans la vieille poussière de plâtre je toussais un coup avant de vouloir me dégager vite fait de là. Je me rendis cependant compte qu'on avait pas fait exploser le mur à l'aide d'explosif, mais qu'on l'avait enfoncer, que le vampire qui avait proféré les menaces cannibales avait servit de bélier et qu'il s'était écrasé sur moi en plus du mur. L'air assassin sur mon visage se plaignait de la situation lorsque les prunelles azurées du vampire croisèrent les ténèbres des miennes. Ce bougre souriait, il avait l'air plutôt satisfait de s'être écrasé sur moi... ce qui n'était pas mon cas. Il montrait les crocs, moi aussi, dans un rictus méprisant.

« La chasse est terminée, Baron. »

Je n'avais encore jamais vu ce vampire et cela m'aurait étonné qu'il connaisse mon titre autre que pour l'avoir entendue par les rumeurs de la foules observant l'espéré trépas de l'impératrice. Les mots du vampire me firent sourire mesquinement, s'il croyait que c'était réellement la fin il se trompait, mais le sourire se crispa rapidement en douleur, la colère de l'autre s'abattit en un solide coup de poing sur mon visage. Automatiquement je me protégeais en levant les bras de ceux qui suivirent, autant que possible, essayant en même temps de le faire dégager de là à l'aide de mes pieds. Il bondit sur le côté, au gré de mes espérances il ne me bloquait plus, mais pointait sur moi l'une des épées qui s'était égarée durant ce petit défoulement. Le toisant tout aussi vilainement qu'il pouvait le faire, à demi redressé sur mes coudes, le goût amer du sang dans la bouche, mon sang sur ma langue me parvint en même temps que je me redressais. De l'échauffement disait-il? Je ne m'étais encore jamais pris de mur dirons nous. Crachant l'excédant de liquide rouge, je ne quittais pas du regard le vampire, mais quelque chose d'un peu plus inquiétant vit surface. Une garde complète de petits soldats d'Émerence firent leur apparition de l'autre côté du trou. J'interceptais l'épée lancée par le vampire qui venait de faire ma capture, désormais dans le même camps, deux adversaires contre un ennemi commun. Nous voilà compagnon de misère!

Si je savais me battre? Bien sur que oui! Toujours partant pour ne pas me faire trouer la peau, adepte de la survie, je préférai néanmoins être un peu plus fuyard contre un peloton comme celui-là. Lorsque l'occasion se présenterai bien évidement. Je suivis le vampire s'étant jeté dans la mêlée, tenant fermement la lame émoussée prêt à me défendre je ressentis la même angoisse que derrière la porte, prenante aux tripes, je n'avais pourtant pas trop à craindre derrière les cheveux blancs qui avait déjà commencé à faire couler le sang de ses frères.

Pour une fois je me considérais chanceux d'être dans l'équipe de ce démon... quelque chose de terrifiant émanait de son corps sans que je ne comprenne pourquoi, tout ceux qui croisait son regard se pétrifiaient, se laissant prendre par sa lame, les yeux plongés dans l'horreur. Prenant lentement de la distance, tentant de trouver et de créer une brèche dans la garde, tous cessèrent lorsqu'une voix retentit.

« Arrêtez cette idiotie. Je suis fatiguée. » Tient donc... elle n'avait pas crevée au bout de son sang... j'en tirai une mine déçue... Accompagnée d'un jeune homme et de sa vipère de compagnie... Emerence se tenait de l autre côté de la scène sanglante, ensanglantée elle-même... « Enfermez-moi le baron s’il vous plait. Si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas si grave je suppose, mais faites de votre mieux. Je suis fière de vous c’est ce qui compte n’est-ce pas ? »

C'était demandé gentiment et avec beaucoup de compassion concernant l'efficacité déplorable de sa garde qu'elle semblait connaître... Tous regardaient la dame s'échouer contre le mur... pathétique... mais il y avait encore de l'espoir pour qu'elle perde le souffle à tout jamais. S'en suivit un petit moment sentimental concernant le vampire aux cheveux blancs et au regard d'azur... celui-là même qui m'avait plaqué avec un mur et invité à se battre avec lui. Je jugeais que c'était le bon moment pour lentement me glisser hors de la porté de ses petits jouets au service de la reine des folles. Il y avait considérablement moins de garde suite au passage de Dante et moi-même, ce qui devrait facilité ma fuite, le couloir ne s'arrêtait pas ici, il y avait encore un coin inconnu à tenter puisque l'impératrice bloquait l'autre sortie... Sans un mot je quittais la petite réunion en espérant ne pas avoir à leur faire la bise avant de disparaître.

« Vous ne m’avez jamais déçu, je sais que vous vous entraînerez. Maintenant, respectez mes ordres, occupez-vous du baron. »

Voilà qui me pressait un peu de voir le reste de ce domaine souterrain.
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Dante McAllister
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MessageSujet: Re: Renouveau et évolution [En cours]   Renouveau et évolution [En cours] EmptyMer 5 Fév 2014 - 2:50

Ce qui maintenait éveillé Dante ce n'était plus la force de son esprit mais bien la douleur. Emprisonné dans un terrible sarcophage en fer, cerné de longues et fines pointes d'argents, chaque tentative de s'assoupir se soldait par d'atroces souffrances pour le mercenaire. La « Vierge d'Argent » était le nom d'un tel instrument de torture. Il le savait, une journée s'était écoulée depuis son emprisonnement. Les saignements avait débuté, il commençait à rentrer dans cette folie causée par le manque de sommeil chez les immortels. Malgré l'inimaginable douleur qui le traversait de part en part, l'esprit du mercenaire était loin de se briser car il s'accrochait à une certitude : il allait survivre et faire payer les responsables. La mort n'avait aucune emprise sur lui. Il savait que ses tortionnaires prolongeraient son agonie pour un cycle au moins, ce n'était pas cette pensée qui lui permettait de tenir. C'était surtout le fait d'incarner la mort vengeresse qui lui redonnait son souffle après chaque nouvelle décharge de souffrance. Le vampire murmura quelques mots :


- Par Svantyr, Seigneur des Épées, Prince-Dragon d'Albion, Unique Détenteur de l'Art, Pourfendeur des Ases … je jure de me venger et de t'offrir l'âme de mes geôliers si je réchappe de tout cela …


Cette incantation macabre provoqua un frisson de plaisir chez le mercenaire. Il était extrêmement rare qu'il mentionne ses Dieux. Encore plus rare qu'il décide de les invoquer. Les légendes de son clan racontent qu'ils furent les descendants de Rod, père créateur de l'univers. Peuple élu, eux seuls avaient le droit de procréer et de tuer, de récolter ce que les autres semaient, ce culte fut entretenu par les moines-guerriers et bientôt les nombreuses victoires de ces fanatiques se multiplièrent sur les côtes où ils sévissaient. Ultime descendant de ce peuple aux légendes fantastiques, dernier roi illégitime d'un clan barbare décadent où seule la puissance était une valeur reconnue, Dante avait été élevé dans la violence de ses Dieux païens et destructeurs. Svantyr était l'incarnation même de la brutalité guerrière, héros divinisé, érigé en modèle pour tous les guerriers de la misérable île de Mallet où grandit Dante, il symbolisait la sagesse martiale mais également la vengeance irrésistible.
La simple évocation de son nom par son dernier croyant revêtit alors une signification terrible. Chaque seconde qui passait nourrissait la démence du vampire, sa soif de vengeance ne serait étanchée qu'avec la mort de plusieurs hommes mais celle de son dieu ne sera jamais satisfaite.


Soudain, une nouvelle souffrance s'ajouta à la précédente. Plus lancinante, elle s'insinua insidieusement dans la chair et les os du supplicié. Du fer du sarcophage émanait une clarté rouge, la source de cette clarté se trouvait à l'extérieur. Un bûcher venait d'être érigé autour du vampire qui commençait à suffoquer à l'intérieur de ce terrible outil de torture. La chaleur était intense, la souffrance s'infiltrait dans sa chair qui exsudait des flots de sueur. Son corps fut immédiatement pris de spasmes et les longues tiges d'argent pénètrent sa peau, la perforant dans une cacophonie monstrueuse. Les cris du mercenaire déchiraient la tranquillité du manoir. Pour éviter de se focaliser sur la chaleur et la douleur, il chercha dans sa mémoire comment s'évader. Si ses pensées se tournèrent instinctivement vers sa femme défunte et son enfant, la souffrance qui s'en dégagea surpassa aisément celle du supplice qu'il subissait. Il se remémora le moment de sa capture.


Alors qu'il tailladait ses congénères sans aucune pitié, dansant parmi eux tel un diable à forme humaine, c'est l'apparition inopinée de l'Impératrice qui mit un terme à sa folie meurtrière. Le vampire baissa les armes plutôt que de fendre en deux le crâne qui se présentait sous ses yeux. Ses iris d'un bleu sinistre s'étaient posés sur son amante qui était excédée par la tournure des événements. Stoïque, le mercenaire resta de marbre face aux paroles que lui adressait Emerence. Il ne reconnaissait plus l'impératrice, la puissante maîtresse des vampires, la femme qu'il avait aimé. Un simple ersatz d'elle se tenait là. La même apparence certes, pourtant si faible. Alors que la femme qui faisait battre son cœur s'éloignait, le vampire ne parvint à réprimer son cœur, pour la première fois depuis des décennies :


- Emerence hurla-t-il


Il se frayait un chemin à tour de bras entre les gardes en armures lourdes qui lui barraient la route. Rapidement, les premiers coups fusèrent, plutôt timides.  Dante ne s'aperçut même pas qu'on tentait de l'arrêter, il ne comprenait pas qu'on le ralentissait, le vampire avait surtout l'impression que l'Impératrice s'éloignait avec plus d'empressement. Alors qu'il tentait de l'appeler à nouveau, un coup sec derrière la nuque étouffa ses dernières paroles. Sa vue se troubla, bientôt il ne vit que les dalles de marbre et ne sentit plus que la froideur glaciale du sol.
La chaleur le ramena à la cruelle réalité. Il était toujours prisonnier de cette Vierge d'Argent en proie aux flammes. Dante sentit qu'il vivait ses derniers instants. Et comme il constatait que sa vitalité s'écoulait hors de lui, il se mit à rire. Un rire grave, rauque et puissant qui s'éleva comme un chant démoniaque dans les airs. Ce rire terrifiant emplie d'effroi le cœur de tous les hommes qui l'entendirent ce jour là car ils savaient qu'il était de mauvais augure. Le métal rougie s'apaisa et reprit progressivement sa teinte naturelle. La chaleur diminua. Sa peau, flagellée par la Vierge d'Argent et meurtrie par les flammes, commença à cicatriser. Le regard du vampire n'avait pas perdu de sa ténacité. Il réclamerait vengeance pour ce qu'il subissait.


On le traîna jusqu'à ses chaînes. Suspendu à bout de bras, il resta interdit, se contentant de contempler par l'unique fenêtre de sa geôle  la lune qui était haute dans le ciel. Ainsi donc on lui offrait un peu de repos pour mieux le torturer plus tard. Ses prunelles ardentes se promenèrent dans la cellule et il remarqua qu'il n'était pas le seul enfermé ici. Lathus et le Baron se trouvaient également attachés comme du bétail au bout de courtes chaînes. Tout aussi amochés que lui, les deux autres hommes, dépités et affaiblis, semblaient se faire peu d'illusions quant au sort qu'on leur réservait. Si Lathus pouvait encore espérer une mort rapide, la question serait tout autre pour Dante qui allait souffrir de longs cycles avant de finir estropié ou pire. Quant au Baron, il risquait de passer l'éternité entre ces murs froids. Le mercenaire soupira. Personne ne voulait engager la conversation. Ce fut Dante le premier qui brisa le silence mortel :


- Faites pas ces têtes … tout ça pourrait être bien pire.


Le mercenaire s'apprêtait à leur demander comment la capture s'était déroulée pour eux, étant donné qu'il fut le premier à être attrapé, lorsqu'un garde en armure pénétra dans l'endroit où il était détenu. Il s'installa à la table qui se trouvait de l'autre côté des barreaux séparant les prisonniers des hommes libres. Tout d'abord, le garde fit semblant de ne pas les remarquer, tactique classique chez le geôlier consciencieux et méticuleux. Puis, feignant la surprise, il s'approcha des détenus pour débuter les « préliminaires ». Il chuchota quelques mots au Baron avant de lui asséner un coup direct dans l'estomac. Dante avait tendu l'oreille mais n'avait pu entendre ce qui lui fut reproché. Ensuite, il se posta à côté de Lathus. Ne trouvant rien à lui dire ou une quelconque menace, un simple « Vois ça avec ton créateur » accompagné d'une bourrade dans les côtes lui fut administré. Le vampire aux cheveux laiteux, lui, reçut un traitement de faveur :


- Mais serait-ce pas l'amant de l'Impératrice en personne ? Il doit y avoir une mégarde Messire ! Je vous libère de ce pas


Si le garde détacha les bras suspendus de Dante tandis que ses jambes restaient sous le joug du fer, ce n'était que pour mieux l'humilier. Aussitôt les bras libres, le mercenaire n'était plus suspendu au plafond. Le premier coup qu'il reçut de plein fouet, un crochet, l'amena à terre mordre la poussière. Étendu à même le sol, la bouche en sang, il serrait les dents et les poings. Son corps usait de toute l'énergie vitale qu'il lui restait pour cicatriser ses plaies, il n'avait pas assez de force pour se défendre. Dante rassembla ses ultimes forces pour se rouler en boule alors qu'une pluie de coup de pied s'abattait sur lui. Roué de coups, foulé à même le pied, le garde s'acharnait à le conduire au bord de l'inconscience. Un timbre élégant brisa la monotonie provoquée par les coups répétés du garde. Il s'agissait de Lucius Timber, l'un des hauts-gradés de la garde impériale, capitaine d'un escadron de la mort, tortionnaire zélé.


- L'invincible Dante. C'est comme ça que tu voulais que mes hommes t'appellent lorsque tu séjournais au manoir, tu te souviens sale ver nécrophage demanda-t-il en se baissant pour redresser le visage du mercenaire par les cheveux. Tu m'as l'air tout ce qu'il y a de plus facile à vaincre et je …

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, le mercenaire lui lança un crachat ensanglanté en plein œil. S'il était épuisé, le vampire n'avait rien perdu de sa précision légendaire. Le capitaine jura comme un fossoyeur nain en essuyant son visage. Décontenancé, il saisit une planche de bois et bastonna sévèrement le détenu. Malgré les côtes brisées, Dante se tourna sur le dos pour foudroyer du regard son bourreau. Ce dernier, effrayé par de tels yeux, décida qu'il fallait montrer à son prisonnier qui détenait le pouvoir sur l'autre.


- Tu te pavanais comme un prince alors que tu n'es qu'un tas de merde. Ne crois pas que tu es le seul à pouvoir manier une épée … ni à combler l'impératrice


Le mercenaire resta silencieux face aux bravades de Lucius. S'il n'avait aucun doute sur la relation qu'il entretenait avec Emerence, le fait que sa vie soit ainsi exposée et sa dignité brisée devant Lathus et le Baron manqua de lui arracher des larmes. Le capitaine termina sa diatribe en ouvrant la boucle de sa ceinture. Lorsque Dante comprit ce qui allait se passer, il roula sur lui-même pour éviter l’humiliation ultime. Son corps frissonnait, pris de spasmes, tandis que le vampire sentait le liquide impropre couler contre sa peau. Il serra les dents à s'en faire saigner les gencives. Mille meurtres ne seront jamais suffisant pour apaiser la colère qui grandit dans son cœur. Si Dante était capable d'une violence inouïe, c'était particulièrement sa cruauté qui était redoutée. Une fois sa sale besogne effectuée, Lucius redressa son prisonnier avec un large sourire qui tordait ses lèvres. Il avait le sentiment d'avoir brisé cet impétueux mercenaire. Les Dieux riaient par avance de son infortune. De nouveau suspendu au plafond, Dante s’accommoda de l'odeur dérangeante qui émanait de son corps. Le capitaine quitta les geôles et se rendit dans ses quartiers. Le garde avait reprit sa place, assis sur son tabouret face à la table, soupirant face à sa malchance d'être le seul à devoir surveiller les prisonniers.
Si le Baron ou Lathus discutaient entre eux, Dante ne s'en rendit même pas compte tant son courroux abusait ses sens. Entièrement focalisé sur son but, le temps perdit tout sens pour lui. La porte de bois massive s'ouvrit dans un claquement qui tira le vampire de sa torpeur. Un garde en armure fit irruption dans les cachots et d'après ses insignes, son grade était supérieur à celui qui les surveillait. Sans prendre en considération son camarade qui le saluait, il lui lança sans le regarder :


- Amène moi celui avec les cheveux blancs en salle d'interrogatoire. Il va subir la question.


Dante se préparait au pire. Le garde qui venait le détacher de ses liens jubilait. Une fois ses chaînes retirées, d'autres lui furent passées entre les poignets. Atterré, profondément affaibli, Dante se redressa avec mal et fut conduit avec rudesse jusqu'à la salle d'interrogatoire. On lui présenta un tabouret sur lequel il prit place puis on le laissa seul avec son interlocuteur. Un long silence s'installa et plusieurs minutes passèrent ainsi. Le mercenaire détailla le garde qui lui faisait face. Plutôt grand, mais moins que lui, svelte et élancé, il portait un haubert près du corps et un imposant heaume d'acier couvert de plumes. Tandis qu'un jeu de regard s'était instauré, Dante fit tout son possible pour tirer le plus d'informations de ces données visuelles. Un rire cristallin mit fin à ces enfantillages et permit à Dante de respirer convenablement pour la première fois depuis une journée. Son rire fut bientôt suivit de celui du mercenaire qui dû l'interrompre avant de poursuivre :


- Ne me fait pas rire Uriel, j'ai plusieurs côtes brisées.


- Cette ordure de Lucius n'y est pas allée de main morte


A ce nom Dante émit un grognement distinctif et ses crocs surgirent de ses lèvres. Le garde fit un signe pacificateur de ses mains avant de retirer son casque. Sous ce heaume se dissimulaient des traits fins, des yeux rieurs et des lèvres charnues. Un visage de femme. Uriel, experte en déguisement et en infiltration, était une amie de longue date du vampire. Ils s'étaient trouvés ensembles à de nombreuses reprises pour différents contrats, parfois dans des camps adverses. Une amitié particulière s'était forgée entre eux deux, pour le meilleur et pour le pire. Par chance, cette dernière avait prit la place d'un riche dignitaire afin d'assassiner l'un de ses proches durant la réception d'Emerence. Effectivement, se déguiser en homme était une passion chez elle. Lorsqu'elle eut vent qu'un homme à la chevelure d'albâtre avait pénétré subitement dans le domaine, qu'elle ne fut pas sa surprise en reconnaissant son vieux compère. Quelques meurtres plus tard, une tenue de garde à sa taille et un trousseau de clé détroussé, elle le ramena dans la salle d'interrogatoire en agitant sous ses yeux les clés qui le mèneraient à la liberté.


- Uriel …


- Dante …


Le mercenaire soupira. Il connaissait son caractère, tout aussi joueur et versatile que le sien. Détournant les yeux il lâcha d'une traite :


- Que veux-tu ?


- le trésor de Ghisbert 


Le vampire rumina. Elle n'avait toujours pas digéré la manière dont il l'avait berné un siècle plus tôt en dissimulant à sa vue un trésor constitué d'antiques parchemins dont il avait eu la garde par le moine Ghisbert. Ce dernier étant décédé depuis plusieurs années, Dante n'avait jamais eu l'envie d'aller le chercher car l'endroit où il avait choisi de l'enterrer était assez particulier. Il lui fit signe d'approcher puis lui chuchota quelques mots à l'oreille. Un sourire malicieux éclaira son visage puis, l'instant d'après, les clés se trouvaient dans la paume du mercenaire. Elle remit son heaume et l'aida à se lever :


- Je te conseille d'attendre l'après-midi, lorsque le château dormira. Je sais que tu as le sang chaud pour un vampire mais écoute moi. La garde a été doublée, même pour toi ce serait de la folie ajouta-t-elle en marquant une pause. Et prend une bonne douche aussi …


Dante prit note du moindre de ses conseils. Si Uriel disait qu'il ne parviendrait pas à venir à bout de tous les hommes présents dans le château, elle devait avoir raison. Le mercenaire fut raccompagné jusqu'à sa geôle où le garde qui le suspendit une énième fois fit une moue désapprobatrice en remarquant qu'il n'avait pas subit de nouveaux supplices lors de son interrogatoire. Une fois fermement attaché, le mercenaire tourna des yeux perçant vers ses deux compagnons d'infortune et sa voix grave leur parvint :


- Dormez, demain sera une longue journée.


Puis le sommeil s'empara enfin de lui. Un sommeil troublé, agité, hanté par ses habituels démons. Le massacre de sa famille, son parricide, la chute de sa patrie. Sa fuite face aux titans. Il était rare que ce sommeil affreux soit plus bénéfique que la réalité mais pour une fois, c'était le cas. Dante ne fut pas réveillé avant le lendemain, peut-être les autres avaient-ils été interrogé.


Une fois réveillé, Dante vérifia immédiatement que le trousseau était toujours enserré dans ses mains suspendus. Malgré le sommeil, il n'avait pas lâché sa prise et l'avait au contraire raffermie au point de s'en marquer la paume. Il remarqua ensuite qu'un panneau de fer barrait l'unique fenêtre des cachots, signe que le jour s'était levé. Le mercenaire débuta alors son stratagème pour s'évader de sa geôle. De sa voix de ténor, il interpella son geôlier :


- Dis moi l'ami, je te trouves bien calme – un sourire carnassier tordait son visage dans un pli mauvais. Tu viens plus te défouler ? T'as peur que le sac de frappe réplique ? On sait tous les deux que sans ces chaînes, ça se passerait pas comme ça …


Excédé par les provocations de ce qu'il considérait comme un macaque dégénéré, le garde se leva lourdement de son tabouret pour aller corriger ce prisonnier fort bavard. A l'instant où le garde en armure allait asséner un crochet au visage de Dante, ce dernier évita l'assaut en se libérant. Instantanément, il visa les faiblesses de l'armure de son geôlier, ayant préparé mentalement ce combat dans sa tête une dizaine de fois. De ses deux mains, il arracha les yeux de son tortionnaire entre ses index et ses pouces. Alors qu'il allait hurler, Dante empêcha le cri de sortir. Il profita de la distraction du garde pour broyer sa gorge et, à fortiori, ses cordes vocales. Le garde s'effondra au sol, sans vie. Dante repoussa dans un grondement la porte que le geôlier avait ouverte puis ouvrit celle de Lathus qu'il libéra de ses chaînes. Il lui murmura quelques mots. «Récupère nos montures et rejoins moi devant le portail à la nuit tombée» d'après certaines sources et la suite des événements. Puis ses yeux se posèrent sur le Baron. Un sourire de loup, qui lui valait son surnom, apparut sur sa face tandis qu'il exécutait une révérence exagérée :


- Messire. Au plaisir de vous revoir un jour, dans de meilleures conditions.


Dante était un mercenaire, avide de gloire et de combats sanglants. Il ne retirait rien à libérer un ennemi potentiel même s'il commençait à sérieusement douter de la culpabilité de ce vampire. Le vampire à la chevelure blanche traversa les couloirs comme une ombre, fauchant silencieusement la vie des gardes qui avaient le malheur d'être des obstacles face à son inexorable progression vers les quartiers de la garde impériale. Enveloppé au sein des ombres, le colosse se mouvait avec une agilité insoupçonnée. Le mercenaire parvint dans la partie réservée aux officiers où il récupéra son équipement ainsi que celui de Lathus. Il enfila son manteau de cuir, sa fidèle épée aux runes anciennes ainsi que Trooz, l'arme de son disciple qu'il choisit d'attacher à son flanc. Alors que l'obscurité régnait dans le manoir, des yeux d'un bleu surnaturel luisaient. Dante, avide de vengeance, se dirigea vers la chambre de Lucius. Il pénétra dans celle-ci avec une facilité déconcertante, une grande partie de la garde était endormie ou affairée à surveiller le domaine. Le mercenaire se jeta brutalement sur le vampire assoupi en apposant sa main sur sa bouche. Les yeux de sa proie s'écarquillèrent lorsqu'il se rendit compte de la situation. Ses grognements et ses gémissements produisirent un effet aphrodisiaque chez le mercenaire dont le visage extatique présentait une bouche béante, ouverte sur des dents acérées. Dante se rapprocha des oreilles de Lucius


- J'espère que t'as pris ton pied, Lucius. Tes petits plaisirs mesquins ne sont rien face à ma Némésis.


Les suffocations de Lucius se multiplièrent lorsque brilla le kriss d'argent que tenait fermement Dante entre ses doigts. Et durant des heures, il taillada la chair, arracha les ongles, déforma, brisa, trancha chacun des doigts, des membres et des appendices de Lucius en appliquant sa lame d'argent pour transformer en un amas de chair informes ses mutilations. La douleur que ressentait le capitaine était affreuse mais pas suffisante pour satisfaire le mercenaire. Ce dernier regarda l'abondante chevelure blonde et son visage prit une forme terrifiante. Il approcha son kriss d'argent et d'un geste assuré trancha le scalp de sa victime, laissant à l'air libre sa boite crânienne. Le capitaine avait perdu ses yeux et sa langue à cause de la folie vengeresse de Dante. Soudain, un éclair traversa le mercenaire. Il se rapprocha de ses oreilles


- Je vais faire en sorte que même avec ton apparence actuelle, tu ne puisses plus jamais combler quoi que ce soit …


Et dans un rire sardonique, il arracha ce qui faisait de Lucius un homme, si l'on pouvait encore appeler cette créature estropiée, diminuée par la torture, un homme. Les yeux de Dante brillaient d'une malice diabolique, son sang frappait dans ses tempes, le sang maudit de son antique race barbare bouillonnait dans ses veines. Sa vengeance menée à bien, il quitta la chambre richement décorée en laissant un corps mutilé derrière lui, démuni de doigts, d'oreilles, de langues et de bien des choses dont sa dignité d'homme mais à qui il restait un cœur qui battait faiblement dans son corps. Le mercenaire observa des petits bouts brillants dans ses mains puis les jeta à terre. Il s'agissait des dents de Lucius qu'il avait prit soin d'arracher une à une, lui retirant également sa fierté de vampire. Survivre dans ces conditions étaient bien pire que la mort. Le vampire se lécha les lèvres comme après un délicieux festin. Impitoyable, Dante était le digne descendant de sa race.


- Svantyr, mille âmes te seront sacrifiées.


Ce sourire mauvais ne quittait plus le visage du mercenaire. La folie, la démesure, la colère s'étaient emparées de lui. Il ne connaissait qu'une façon de tempérer ses passions, c'était de lutter avec d'autres passions. D'un pas leste, il se dirigea dans la chambre d'Emerence, guidé par ses pulsions et par ses sens. Il fit irruption au milieu de la journée, réveillant la maîtresse des lieux qui se trouvait au cœur d'un océan de draps. Dante l'observa silencieusement de longues minutes, les pulsations contre ses tempes diminuèrent, les tremblements d'excitations qui l'accompagnaient depuis plusieurs heures s'estompèrent, ses pupilles s'étrécirent et son souffle revint à la normale. Sa passion, son hybris le quittaient. Il redevenait Dante, le mercenaire indifférent mais tendre et attachant qu'avait rencontré l'impératrice. Honteux, il ne sut pas réellement quoi dire alors il détourna le regard et parvint seulement à briser le silence ainsi :


Emerence … J'aimerais... J'aimerais … s'il souhaitait lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur, il échoua : j'aimerais prendre une douche.


Un long silence s'instaura de nouveau.
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