"Kael" & "Laurianna"

© Never-Utopia

«  La jalousie peut pousser à faire n’importe quoi »

Le temps passe encore et toujours, les secondes défilent elles aussi et personne ne semble pouvoir les arrêter. Laurianna ne changeait pas, elle restait enfermée dans cette bulle aux parois visiblement insurmontable. La louve ruminait, se déplaçait de contrée en contrée sans jamais vraiment trouver sa place nulle part, son esprit était tourmenté par les souvenirs d’un passé, d’une découverte. Sa dernière rencontre « humaine » avait fini par la faire réfléchir, elle devait prendre sur elle, une fois, essayé, juste une fois. Après un cycle d’hésitation, l’animal avait finalement quitté sa contrée natale pour retrouver, Oryenna, le cœur battant. Le voyage fut long et particulièrement éprouvant pour elle, autant physiquement que mentalement. L’animal avait donc fait une pause dans la forêt proche du lac que le général affectionnait tant, ses pattes lourdes avaient fini par la laisser tomber contre un tronc, la faisant visualiser sa rencontre avec celui qui hantait ses pensées. Secouant la truffe elle finit par se relever, afin de trouver la force de se baigner dans l’eau encore trouble du lac, avant de chasser quelques proies.  

Laissant les heures passer, l’animal tournait en rond dans cette forêt, hésitant à rebrousser chemin, encore une fois. Mais elle finit par trouver la force de poursuivre afin de s’approcher d’une petite auberge, changeant de forme et entrant complètement nue à l’intérieure de celle-ci, l’accueil fut mitigé et plutôt étrange pour les aubergistes. Finalement comprenant que la jeune femme n’était pas du coin, il finit par lui offrir l’hospitalité pour une nuit et lui offrit de quoi se nourrir ainsi que de se vêtir. C’est évidemment à contre cœur que la rousse s’était convaincu d’enfiler la jupe et le haut particulièrement léger.  Après une journée entière à s’habituer au tissu et à reprendre confiance en sa capacité à pouvoir mouvoir son corps d’humain, Laurianna finit par reprendre légèrement confiance elle, et redescendit dès le lendemain au rez de chaussé pour remercier les deux jeunes gens, promettant de revenir les remercier comme il se devait.

Cette même journée, la louve sous sa forme bipède prit le chemin du château d’Oryenna bien décidé à croiser le général, ou du moins à l’entrevoir, persuadé qu’il serait heureux lui aussi de la revoir. Après une heure de marche, la belle se retrouva devant l’habitation, tremblante de partout, mais surtout incapable de poursuivre son chemin. Immobile elle finit par se faire bousculer par une femme qui l’insultât de tous les noms pour sa propre maladresse, Laurianna ne broncha pas se contentant de regarder le sol, sans plus jamais le quitter. Calmement, elle finit par faire demi-tour avant d’entendre un hurlement raisonner jusqu’à ses oreilles :

- «  La chienne est revenue. Faite la partir vite. »

Une troupe de femme se précipita sur elle la secouant dans tous les sens, provoquant une chute sur le sol, ainsi qu’un bon choc au niveau de la louve qui n’avait une nouvelle fois pas bougé, murmurant simplement un « arrêtez » à peine audible. Difficilement, la rouquine finit par réussir à prendre la fuite, utilisant ses deux jambes plutôt maladroitement, une main au niveau de sa tête afin de confirmer le saignement qui commençait déjà à couler le long de son visage.  La blessure était légère, mais chaque plaie au niveau de la tête était toujours impressionnante.  Ses assaillantes ne semblait cependant pas l’entendre de la même oreille, hurlant tout une panoplie d’insultes toute plus horribles les unes que les autres. Essoufflée la jeune femme finit par faire une pause s’appuyant contre un arbre annonçant le début de l’orée de la forêt, espérant au plus profond d’elle-même, que les folles lâcheraient prises.  Ce qui n’était malheureusement pas le cas.

- «  Elle est là ! Dépêchez-vous, on va lui passer l’envie de revenir à cette catin. »

Reprenant sa course, la jeune femme manqua à plusieurs reprises de chuter et la colère commençait peu à peu à s’immiscer à l’intérieur de son cœur.  Provoquant chez elle, une douleur insupportable et un hurlement de colère audible dans une vaste surface.  S’arrêtant par épuisement, la belle dû faire face à ses poursuivantes bien malgré elle. Elles n’étaient pas nombreuses les vilaines, deux, ou trois, la vision trouble de Laurianna l’empêchait de parfaitement distinguer les silhouettes. Mais la méchanceté dont elles faisaient preuves vis-à-vis de la jeune femme, battait certainement tous les records. Attrapant des pierres sur le sol, elles commencèrent à la lyncher et Laurianna ne semblait même plus réagir s’écroulant simplement sur le sol, submergé par ses émotions.

- «  Arrêtez… Arrêtez s’il vous plait. Je ne.... reviendrais plus…. »

La totalité de son corps tremblait sous les forts sentiments qui traversaient l’esprit de la louve, blessé au plus profond de son âme. Les roches ne semblaient même plus la faire souffrir ou alors n’était simplement rien face à la douleur qui accaparait son être. Tous les signes physiques montraient qu’elle n’allait plus tarder à s’effondrer ou à se transformer, ce qui ne sembla pas arrêter les folles furieuses qui s’en prenait à elle avec toujours plus de violence. Les larmes ne devenaient pourtant pas les joues de la belle, ses mains s’agrippaient avec hargne sur le sol, alors que chaque partie de son corps non recouvert de tissu montraient des marques, des saignements. Son regard était remplient de colère et d’incompréhension et pourtant elle restait sans aucune réaction, sans aucune contre-attaque. La louve n’avait plus la force de se battre, elle s’était une nouvelle fois trompée, elle était incapable de faire face à tant de haine.

"Le monde n'est qu'une illusion qui essaie de te changer"
- Illusion -VNV nation

Les coups ne semblaient plus toucher la louve, aucune réaction ne se faisait percevoir, elle semblait même donner raison aux folles furieuses qui l’attaquaient. Son corps tremblait avec une intensité particulièrement, sa peau perlait de plusieurs perles de sang et sa blessure au niveau du front continuait à déverser sur le petit minois de la rouquine le précieux nectar. Elle ne devait pas être la plus agréable à regarder à ce moment précis. Alors qu’elle semblait s’être faite à l’idée, une nouvelle odeur arriva jusqu’à sa truffe, une odeur connu, masculine, pas très âgé… Son regard se releva entre deux coups, cherchant la provenance de ce nouvel élément. Il arriva rapidement jusqu’à elle, s’immisçant entre les cruelles et son petit corps dégradé. L’inconnu pas si inconnu avait fini par faire déguerpir les assaillantes et la louve n’avait pas vraiment compris comment. Son regard était encore trouble, et son esprit jonglait entre la conscience et l’inconscience. Difficilement elle finit par se mettre assise, amenant sa main à sa plaie au visage, son nez se plissa légèrement sous la douleur, puis son regard détailla l’homme… Impossible. Sa bouche s’entrouvrit sous le choc, ses yeux le fixèrent avec intensité pendant une longue minute avant qu’elle ne parvienne à le détacher. Que diable, Kael faisait-il ici ? Et qu’est-ce qui lui avait pris d’intervenir ainsi, il aurait pu se mettre en danger pour….rien.

Les cris hystériques raisonnaient encore au loin, alors qu’une voix plus douce et plus proche arriva jusqu’à l’ouïe fine de la lycanne, une demande si simple, mais à la fois si maladroite au vu de la situation. Est-ce qu’elle allait bien ? Elle était parvenue à ne pas se transformer, à résister à l’appel de son animal intérieur, mais en conséquence son corps était recouvert de blessure. Son être tremblait encore, tout comme ses membres, qui ne parvenaient pas de-suite à soutenir son poids pourtant léger. Sa tête lui tournait et la belle avait l’impression d’être dans un mauvais rêve, qu’était-elle venue faire ici finalement ? Cela devait être rare d’être aussi stupide. Ses lèvres finir par s’entrouvrirent pour laisser un soupire s’en échapper, puis une voix un peu plus tremblante et légèrement éteinte se fit entendre ;

- « Je…Je crois oui. Merci. Qu’est-ce que tu fais là, petit homme ? Tu ….n’avais pas besoin d’intervenir. Tout…. allait….bien. »

Il fallait l’admettre, la louve avait une mauvaise définition de la notion « aller bien », ou alors n’utilisait elle simplement pas les bons mots. Elle voulait simplement sous-entendre, qu’il s’était mis en danger inutilement. Assise, elle se contenta de lécher les blessures à ses avants bras, réflexe de quatre pattes. Son regard se déposait de temps à autre sur le bipède, alors qu’elle tentait d’éponger les plaies présentes sur sa peau. Sa colère encore présente, commençait doucement à se dissiper, elle n’avait jamais craqué devant qui que ce soit et cela n’allait pas commencer aujourd’hui. Ses yeux pétillaient signe de son instabilité et avait fini par éviter ceux de Kael , même si cela ne se voyait pas, elle allait parfaitement bien, en tout cas c’est ce qu’elle se répétait sans relâche. Vrai ou faux, allez savoir. Elle détacha sa chevelure qu’elle avait soigneuse attaché, la laissant retomber jusqu’au milieu de son dos, elle les secoua afin de leur rendre leur apparaissance sauvage. Frotta son visage, étalant maladroitement le liquide rougeâtre sur celui-ci, mais retira tout de même, la couche de maquillage qui lui faisait largement atteindre son âge. Elle tira ensuite doucement sur sa tenue, avant de gratter nerveusement sa peau encore en contact avec le tissu. Cela devait être surprenant de la voir dans cette situation et cela ne l’était qu’encore plus pour elle. Se résoudre à jouer les poupées pour une rencontre. Connerie. Stupidité. Débilité profonde. Si bien qu’elle se sentit obligé de trouver une explication à tout ceci, baragouinant maladroitement des excuses plus ou moins compréhensible.

- « Je… voulais… voir…enfin heu… Oryenna… L’Aurore… HUM. Mauvaise rencontre… Je… Enfin. Et toi petit homme, tu as retrouvés ton…. Chez toi ? »

Qu’est-ce qui n’allait pas petite homme ? Qu’est-ce qui n’allait pas du tout ? Le fait qu’elle soit pleine de blessure moral ou physique, le fait qu’elle soit sous forme humaine habillé telle une femme commune, ou bien simplement le fait qu’elle ne soit pas comme toutes les autres. Le fait que la louve soit différente, appréciant la solitude, aimant cette nature si protectrice et habituel. Qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre pour revenir en Oryenna, imaginer une seule seconde pouvoir retrouver une place qu’elle avait définitivement perdue. Calmement l’animal blessé nettoyait ses plaies, les observant disparaitre rapidement, l’avantage d’être un loup, ou pas. L’unique chose qu’il restait hors de sa portée était celle au niveau de son front et visiblement le bipède avait décidé de s’en charger.

Que voulait-il dire par « je peux » ? Pourquoi s’approchait-il autant d’elle a moitié nue en plus. Son souffle se fit sentir à quelques centimètres de son visage, son odeur, sa chaleur. Autant de chose que la louve fuyait normalement, mais soit avait-elle le choix finalement ? Fermant les yeux elle se contenta de laisser le mi-homme, mi-humain faire, un peu à contrecœur. Une fois qu’il eut fini et qu’il déposa sa main sur son épaule, la louve le lui retira, non pas parce qu’elle ne l’appréciait pas. Mais parce qu’elle avait toujours imposé une distance entre elle et les autres. Elle avait fini par reculer d’un mouvement de fesse, pour remettre un petit mètre entre eux. Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement afin de faire la remarque qu’elle pensait au jeune deux pattes :

- « Tu ne voudrais pas t’habiller ? Non pas que ton torse me gêne. Mais il ne me semble pas que ce soit volontaire. »

En y repensant doucement, Laurianna finit par afficher un sourire sur ses lèvres, aussi éphémère qu’un bonjour. Ainsi il avait trouvé son chez lui, s’était une bonne chose, il pourrait enfin commencer à vraiment vivre sans se retrouver dans son état. Doucement elle passa une main dans sa chevelure, prenant une grande respiration, persuadée que finalement il ne la jugerait pas.

- « Ce n’était pas une mauvaise rencontre. Je voulais…. Simplement revoir une personne. Difficile d’atteindre la personne la plus importante de la contrée aussi facilement…. Malheureusement. Et puis je ne passe pas inaperçue. Ou alors on ne m’oublis pas aussi facilement. »

Que pouvait-elle lui dire de plus ? Qu’il était un peu responsable de tout ça ? Qu’elle avait simplement voulu retrouver le lieu où elle se sentait bien. Mais que finalement elle avait dû faire erreur. Alors elle se contenta de ne rien dire plus, lâchant un soupire. Elle en avait certainement déjà trop dit, beaucoup trop même. Abandonner un peu sa carapace lui faisait du bien, communiquer aussi finalement. Même si elle n’osait pas formuler à voix haute les bons mots pour les bonnes douleurs. Finalement la louve délaissa sa confession, jugeant qu’il était bon de s’enfermer dans un silence plutôt que dévoiler le poignard qui rongeait son cœur. Elle dévia le sujet habilement recentrant l’intérêt sur le sans poil.

- « Que deviens-tu, bipède ? Ou as-tu choisis de vivre ? »

Cette même question, Laurianna ce la demandé régulièrement, ou souhaitait-elle vivre ? La vie en meute ne semblait pas l’intéresser, celle des humains ne lui convenait pas, même si elle aurait souhaité que ce soit le cas. Existait-elle, un lieu pour les personnes comme elle, pour les personnes sans identités ? Et puis arriva cette question, cette question qu’elle ne put conserver, qui s’échappa d’entre ses lèvres, conservant la vie de Kael.

- « Voudrais-tu être lycan ? je veux dire, si tu avais le choix. L’opportunité de le devenir entièrement, ferais-tu ce choix ?

Ce n’était pas vraiment une proposition même si elle semblait sonner un peu dans ce sens-là. Laurianna se demandait sincèrement s’il aurait aimé, apprécier être un loup, un être à poil, a force, à rapidité plus élevé qu’un humain. Et si finalement elle, n’aurait pas souhaité au plus profond d’elle-même rentrer dans la normalité.

Elle ? Qui était donc cette elle qui avait subtilisait le chemise du deux pattes, alors il avait une compagne. Une personne qui avait besoin de lui et pourtant il continuait à vagabonder ainsi comme une âme à peine. Sacré bipède. Elle finit par sourire, franchement sans se cacher, sans le faire de-suite disparaitre. Depuis bien longtemps un vrai sourire se dessina sur ses lèvres, celui-là même qui donnait envie de faire de même, qui montrait à quel point son visage pouvait s’illuminer de joie, même si celle-ci n’était que passagère. Et puis il fallait dire ce qu’il était, il était amusant le sans poil, à se chercher une destination, à mettre une distance entre lui et les autres sans s’en rendre. Pronant l’excuse d’être rejeté alors que finalement un doux foyer l’attendait en Oryenna, avec une compagne en prime. Drôle de bestiole le deux pattes. Finalement, elle finit par s’allonger de toute sa longueur humaine sur le sol légèrement humide de la forêt, fermant les yeux en écoutant les paroles de Kael, s’efforçant de ne pas réfléchir à la situation, s’amusant de sa réponse quand il parlait d’une possible vie de lycan qui finalement ne lui plairait pas. Pourtant, Laurianna ne semblait pas le voir comme il l’entendait, bien au contraire. Tout dans son comportement, montrait en lui la bête, le sauvage, alors pourquoi refuser l’évitable ? Finalement elle le comprenait, il avait la chance lui de pouvoir passer dans le monde humain sans se faire trop repérer, du moins c’est ce qu’elle pensait. Simplement la louve finit par répondre en ouvrant les yeux, tournant la tête pour le regarder :

- « Si un jour tu veux devenir réellement un loup. Ne te fais pas mordre par n’importe qui, je te transformerais moi… D’accord ? Mais en attendant, profite de ta vie et arrête de vagabonder, cela n’apporte rien de bon. »

Est-ce qu’elle venait réellement de lui proposer une morsure si un jour il faisait le choix d’être un lycan ? Certainement. Est-ce qu’elle avait conscience qu’elle admettait souhaité le revoir ? Certainement pas. Doucement elle se redressa, croisant ses mains sur ses genoux pour venir enfouir sa tête dans celui-ci, Laurianna souhaitait s’ouvrir au bipède, lui parler, exprimer ce qui la tourmentait mais elle ne parvenait pas à le lui faire comprendre. Alors finalement elle soupira, laissant une larme discrète s’échapper de ses yeux, bien caché aux yeux du monde. Elle finit par reprendre la parole, sans changer de position.

- « Je t’aime bien Kael, bipède sans poil, étrange petite créature. Je dois te paraitre étrange je suppose. »

Etrange, s’était un mot qu’elle comprenait bien, qu’elle avait entendu très souvent, un mot qui la qualifiait parfaitement bien et puis… A quoi bon. Elle resterait comme ça toute sa vie, peut-être que finalement elle souhaitait réellement enfin disparaitre mais pour ça, avant ça elle sentait l’envie de se confesser, de s’ouvrir. Elle poursuivit alors, prenant son temps, sans vraiment chercher les mots, elle jetait justes un peu ses phrases dans le vent, comme-ci elle jetait une bouteille à la mer.

- « Je n’ai jamais eu d’ami. »

Elle laissa une seconde larme dévaler le long de sa joue, ne bougeant pas d’un centimètre, cherchant en même à comprendre, pourquoi. Pourquoi n’avait-elle pas suivit son père, pourquoi sa mère refusait-elle de mélanger sa fille avec des humains. Pour beaucoup ce n’était qu’une multitude d’événements malheureux, un coup du destin, un coup de malchance. La malchance, chose imprévisible qui semblait être particulièrement attaché à la louve. Elle soupira une nouvelle fois, mélangeant sa longue chevelure, légèrement nerveuse.

- « Cela doit te paraitre incompréhensible. A mon âge tu sais, cela ne m’importe plus beaucoup. J’voudrais simplement, vivre enfin. Mais ce n’est pas possible. »

Elle fut une nouvelle pause avant de finir par enfin sortir la tête de sa cachette, prenant le soin de frotter son visage sur ses vêtements afin de faire disparaitre toute trace d’émotion. Doucement elle finit par reprendre la parole, terminant sa dernière phrase avant de lui laisser la parole :

- « J’ai vu des choses que tu ne peux même pas imaginer, j’ai voyagé au de là même de notre territoire, j’ai parcouru chaque contrée, observé chaque race et je ne me suis jamais senti à ma place nulle part. Alors explique, Kael. Explique-moi-toi qui as la chance d’avoir un foyer, d’avoir une compagne, pourquoi t’entête tu à poursuivre ton voyage ? Que cherches-tu réellement ? »

Comment pourrait-elle vivre ainsi ? Toujours caché, toujours éviter le contact, toujours disparaitre dans les ombres des forêts.  Ne jamais se mélanger a d’autre de sa race, ne jamais s’attacher au risque de ressentir cette douleur énorme dans la poitrine. Rien que d’y penser elle resserra son haut au niveau de son cœur, déposant son regard sur le sol, ne savourant qu’à peine les rayons du soleil se déposant sur sa peau. Ses lèvres s’entrouvrirent, puis se refermèrent, préférant éviter de paraitre trop négative. Vivre n’était pas faite pour elle, elle n’avait plus rien à apprendre des autres, ses yeux avaient vu tout ce qu’il y avait à voir, jusqu’à cette ile mystérieuse ou elle fut parmi les premier à mettre un pas dessus. L’avantage avec les révélations de la louve, c’est qu’elle avait dit le plus important sans jamais rentrer dans les détails, donnant certainement l’impression à son interlocuteur de la connaitre, alors que finalement il n’en était rien.  Calmement, elle finit par lâcher un soupire, observant le sentier menant jusqu’à la cité de l’Aurore. Douce cité, pleine de mystère et d’incompréhension.

Un sourire se dessina sur ses lèvres quand il évoqua le fait qu’il avait un ami, une personne présente finalement un peu pour elle, sur le moment présent. Elle se laissa retomber sur le sol, observant le ciel de ses grands yeux particulièrement expressif. Finalement, elle s’intéressait un peu à lui, sa vie, ses habitudes, par curiosité ou simplement pour mieux le comprendre, lui qui se prenait pour un animal sans vouloir vraiment en devenir un. Elle ne put s’empêcher d’exprimer sa pensée.

- «  Tu n’es pas un animal. Tu n’es pas maudit. Tu as certainement nos avantages, mais tu n’es pas un loup. Je pense que tu te fuis, enfin je ne sais pas ce que tu fuis, mais je suppose que c’est toi. Tu recherches quoi… Hein ? Une ne te suffit pas… Je suppose que cela doit-être une habitude humaine d’avoir des conquêtes. Sacré humain. »

Elle manqua de s’étouffer en comprenant l’erreur, soit elle venait de se tromper sur lui et la femme ayant encore sa chemise, soit les humains avaient vraiment des coutumes étranges. Ce qui lui tira un petit rire étouffé, il n’avait pas l’air d’un coureur de jupon comme le général. Bien au contraire. Enfin, rien n’était moins sur avec les deux pattes, une tête d’ange pouvait cacher le pire des pervers. Mais cela ne la regardait pas finalement, elle n’était qu’un être de passage dans sa petite vie et n’avait pas à juger son comportement. Elle se contenta donc de rajouter avec simplicité.

- «  Si ce n’est pas la bonne. Je suis certaine que tu en trouveras une. Peut-être même que tu la déjà croisé et puis … Si cela arrive, tu seras au premier regard que c’est elle, juste elle. Enfin c’est ce que disent les autres.  Il parait que le premier regard suffit, qu’on sent notre cœur battre aussi fort que le tonnerre, qu’on a l’impression d’exister, de… vivre. De trouver ce petit truc qui nous manquait… Il… »

Laurianna s’arrêta net,  ouvrant encore plus grand les yeux. Vivre, exister, avoir un centre d’intérêt ? Se sentir bien même critiquer ? Elle murmura un peu pour elle-même : «  impossible… ».  Elle se redressa presque d’un bon, avant de finalement tourner en rond, chose qu’elle faisait habituellement sous sa forme lycanne, passant une main dans sa chevelure, une fois, deux fois, trois fois. Avant de s’arrêter pour se relaisser tomber sur le sol, perplexe. Merde. Est-ce qu’elle serait passée à côté de quelques choses ? Est-ce qu’elle aurait loupé un épisode dans sa vie ? Foutu humain. Foutu blessure. Bordel. Elle plissa le nez, cherchant une explication logique. Non les humains étaient faits pour être avec les humains, les lycans avec les lycans. Et puis… Elle n’était qu’une petite marionnette pour eux, rien de plus, rien de moins. Alors son regard s’éteignit une nouvelle fois, un soupire s’échappant de ses lèvres.

- «  Je te dirais bien de m’écrire enfin de prendre de tes nouvelles mais sans adresse cela va être difficile. Et puis… Je ne sais pas lire et écrire encore moins, enfin juste un peu. Est-ce que tu sais écrire et lire Kael ? Ou vas-tu aller après ? »

Difficile de cacher son énergie quand on a plus parlé depuis longtemps, alors on parle, encore et encore. Souvent pour rien dire, souvent pour faire comprendre des choses que les autres ne comprennent. Puis finalement on abandonnant en retournant au sujet initial de la conversation, abandonnant tout espoir de se faire comprendre convenablement. S’était un peu le cas de louve. A trop vouloir s’exprimer elle en était venu à s’embrouiller elle-même, mais surtout vraisemblablement lui. Alors elle finit par faire ce qu’elle avait appris à faire dans cette situation, ne rien faire, se taire et observer. Elle n’en savait finalement pas beaucoup plus, il était un humain se prenant pour un loup, amoureux de la nature à la recherche de l’inconnu, de l’adrénaline, de l’amour, un peu comme beaucoup. Pas si différent que ça le bipède finalement, bien au contraire. Calmement elle finit par s’allonger, s’étirant de tout son long sur le sol encore humide de la forêt. Caressant avec curiosité le petit duvet mousseux recouvrant la terre, savourant l’odeur de la nature, de l’environnement, écoutant le bruissement du vent sur le feuillage avant de fermer les yeux, afin de se canaliser.

Elle était pleine de vie, oh que oui et c’est bien l’unique chose qui n’avait pas changé depuis son enfance, alors la louve cherchait de temps en temps à se calmer. En se répétant qu’il était mal venu d’imposer sa façon de voir les choses aux autres –même si son point de vue semblait le plus judicieux- . Elle avait visiblement fait erreur sur le sans poil, sans pour autant le regretter, tout était une question d’expérience et son apprentissage montrait que les humains de le gente masculine était loin d’être fidèle, mais soit. Encore une fois cela ne la concernait pas, absolument pas. Elle afficha un sourire sur ses lèvres, se perdant presque dans ses pensées, avant de ré-ouvrir les yeux pour déposer son petit regard sur le deux pattes, qui ne semblait plus vraiment enclin à dire quoi que ce soit. Avait-il fini par le vexer ? Possible. Est-ce que cela lui donnait l’impression d’avoir mal agi ? Pas vraiment.

Exposer son point de vue n’était pas une chose évidente et pourtant avec lui, elle parvenait à rester sur ses positions sans changer d’avis ou se sentir coupable. Ce qui signifiait qu’elle était finalement capable d’imposer un point de vue et de le conserver. Un petit pas pour l’humanité, un grand pas pour la boule de poil. Haussant les épaules avec des minutes de retard elle finit par briser le silence, voulant rendre l’atmosphère plus légère :

- « Oh ce n’est que ça… Il suffira de la rechercher alors. »

Cette fois plus question de parler de lieu de vie, de femme, de tromperie ou autres sujets la perturbant… Sauf que voilà, il ne restait plus vraiment grand-chose en sujet de conversation… Et plus elle y réfléchissait plus elle se disait qu’il allait être difficile de reprendre contact avec lui, les deux compères bougeant régulièrement. La situation était complexe. Bien plus que ça, Laurianna ne connaissait finalement pas davantage Kael, ce qui était légèrement frustrant. Son regard se déposa alors sur son physique, le détaillant du coin de l’œil. Difficile d’estimer son âge, il n’était pas encore dans l’âge des séniors, n’était certainement plus dans celui de l’enfance…. Il devait être en plein dans l’âge adulte, pas encore très mûr. Contente de son analyse elle finit par porter son regard sur le ciel, observant les différents nuages, s’amusant à comparer leurs formes divers et variées avec des objets réels. Ce qui ne lui donnait pas envie de bouger d’un centimètre, et si finalement elle restait encore ici quelques temps. Et puis quand à Kael il n’avait cas faire ce qu’il voulait, mais il n’avait pas intérêt de venir se plaindre par la suite. Oh que non. Il n’avait qu’à parler à son tour, elle, elle resterait aussi silencieuse et calme qu’un lac. Comme ça personne ne pourrait lui reprocher un comportement trop brusque.

Le bipède venait de se lever afin de récupérer son arme ou plutôt son cure dent. Il avait l’air pensif, particulièrement pensif et surtout pas très doué au niveau des armes. Drôle de sans poil qui se prenait pour un loup et qui était finalement incapable de se défendre. La question qu’il pose n’étonna qu’à moitié la louve qui se redressa afin de déposer un regard protecteur sur le deux pattes. Elle mit un petit temps à répondre, il fallait l’admettre elle l’ignorer elle-même. Elle n’était pas vraiment un lycan, plus une louve un animal sauvage, indomptable que le temps ne semblait pas toucher. Alors elle se contenta d’exprimer ce qu’elle avait entendu  des autres.

- «  Hum… C’est agréable de sentir le soleil sur sa fourrure, de courir, de vivre simplement. On ne peut pas avoir peur, c’est impossible. On a des griffes, des crocs, on peut tuer en une fraction de secondes. On est plus rapide que les humains, plus discret, on peut traquer…  Et puis, la vie en meute…. Il n’y a rien de plus agréable, un entourage, une famille. Je crois que c’est ça d’être un lycan, avoir un lien de sang avec les autres, une responsabilité, un travail d’équipe. Et puis il y a toujours cette voix en nous, cette bête sauvage, cette sensation qui nous fait penser que rien ne peut nous arriver. »

Elle referma ses lèvres, les étoiles pleins les yeux, finalement elle savait parfaitement ce qu’était l’esprit de meute, même si celle qu’elle avait connue était très loin d’être la meilleure. Bien au contraire. La meute avait commise les pires horreurs, le viol, le cannibalisme, la séquestration tant d’horreur que ses parents voulaient éviter à Laurianna et c’est pourquoi il l’avait éloigné du monde des lycans. Avant de rentrer en conflit dans le choix de l’avenir, meute, vie humaine… Tout devenait beaucoup plus clair pour la louve, qui commençait à comprendre d’où provenait sa situation.

- «  Est-ce que tu sais te battre ? Te servir d’une lame ? Ou de ton intelligence ? »

Rien n’était formulé sur le ton de l’agressivité, ou ne sonnait comme un reproche bien au contraire, elle semblait sincèrement se demander de quoi était capable le sans poil. Ou si au fond tout ce qu’il attendait n’était d’autre qu’une transformation. Il lui donnait l’impression de se sentir faible, peut-être que lui aussi il manquait de confiance en lui ? Doucement Laurianna se leva, et vint effleurer la main de Kael pour récupérer la lame.  Elle ramassa une branche, afin de la lancer en l’air proche d’un tronc avant de lancer d’un geste simple et vif la lame qui se planta dans le tronc en emportant la branche avec elle.

- «  Tu as la même capacité que nous non Kael ? Alors cela devrait être plus facile pour toi, pour toutes les armes à distance. Que ce soit l’arc ou les couteaux de lancés, tu devrais y réfléchir. Le tout est de se concentrer sur l’environnement et ce que tu entends. »

Laurianna offrait inconsciemment à Kael plusieurs possibilités, celle d’apprendre le maniement des armes à distances, plus qu’elle-même semblait le maitriser –le combat était un peu comme le vélo, cela ne s’oublie pas-, et une autre un peu plus complexe, plus difficile à exprimer, celle que si il le souhaiter, elle était d’accord pour lui offrir la condition de Lycan. Afin qu’il trouve enfin définitivement sa place.  Kael était un homme plutôt sympa, mais très complexe à cerner, il semblait toujours calme, trop calme, à croire qu’il ne parvenait pas à exprimer ses émotions, à exprimer ce qui lui plait ou ne lui plait.

En effet il avait déjà tous ce dont elle lui parlait hormis les griffes et les crocs, son idée de la transformer était donc une très mauvaise idée, après tout il n’en avait pas besoin, il ne le souhaitait pas. Attendez. Stop. Il vient de dire quoi ? Il allait devoir avoir des griffes et des crocs ? Il venait d’accepter une possible proposition ? Mais alors qu’il prononçait ses paroles, il perdit son sourire, un peu comme-ci il n’était pas certain que ce soit ce qu’il souhaite… C’est difficile à comprendre un bipède. Laurianna en profita pour détailler le corps de Kael, malgré les traces de combats, il était plutôt bien fait, il fallait l’admettre. Elle se contenta alors de le suivre du regard, prenant le soin de mémoriser sa corpulence, faisant attention à son regard, ses petites mimiques se sourire qui acceptait de disparaitre de temps en temps de ses lèvres.
Alors qu’il venait de lui faire un compliment, la louve sembla sur l’instant être légèrement déstabiliser. Elle ne se trouvait pas incroyable, non, loin de là même. Ses yeux grands yeux brillant venaient croiser ceux de la louve, qui pour une fois ne détourna pas le regard, esquissant un simple sourire. Finalement il attrapa la lame pour l’observer, semblant tout d’un coup pensif. Laurianna s’approcha mais c’est le moment où il choisit de s’exercer, exécutant le même numéro d’une manière… pas si catastrophique que ça finalement. Se prenant le tout au niveau du front, immédiatement la belle se précipita vers lui.

- « Attends, ne bouge pas… Montre-moi ça. »

Sans vraiment demander son accord, la rouquine se mit sur la pointe des pieds, effleurant involontairement le torse du jeune homme à l’aide de son corps. Pour venir soigner la petite plaie de Kael à sa façon animal, elle lécha avec énormément de douceur les petits traces de sang les faisant disparaitre. Après 3 bonnes longues minutes à s’en occuper, elle finit par arrêter pour redescendre à sa hauteur faisant face au jeune homme sans pour autant récupérer une distance acceptable. Esquissant un large sourire, la louve pencha la tête sur le côté avant de reprendre la parole :

- « Ne t’inquiète pas, avec un peu d’entrainement tu y arriveras vite. C’est déjà impressionnant ce que tu es capable de faire. »

Sa longue chevelure tomba légère sur une de ses épaules, laissant le soleil lui donner plusieurs reflets dans les tons rouges. Elle ne perdit pas son sourire pour une fois, non, elle était plutôt satisfaite d’avoir rencontré quelqu’un comme lui. C’est donc avec toujours le même dessin sur ses lèvres, qu’elle emprunta de nouveau le couteau, afin de déchiffrer ce que le bipède regardait peu de temps avant. Elle ne put s’empêcher de traduire à voix haute :

- « E…S…C….H…E… Esche…r, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu sais l’essentiel c’est que peu importe tes choix tu te sentes bien. Si c’est en lycan, je suis prête à t’aider. Si c’est en restant ainsi, je te comprendrais parfaitement. »

Elle vint alors ébouriffer affectueusement la chevelure du jeune homme, avant de lui adresser un plus large sourire que le précédent. Kael, était Kael. Comme Laurianna était Laurianna.

L’humain se laissa glisser le long du tronc d’arbre visiblement perturbé par le rapprochement des deux corps. La louve se contenta de faire un pas en arrière afin de lui laisser son cercle d’intimité, le bipède était devenu rouge, rouge tomate. Ce qui amusa la belle, qui ne put s’empêcher devant un tel comportement de sourire. La rouquine finit par relâcher le couteau, le laissant venir se planter dans le sol. Devant la première phrase de Kael, la louve laissa ses lèvres s’entrouvrirent, le nom de sa future famille ? Comment pouvait-on rejoindre une famille qui n’était pas la sienne ? Elle ne voyait réellement qu’une façon d’atteindre son objectif, le mariage. Mais cela allait à l’encontre de tout ce que le sans poil lui avait révélé jusqu’à maintenant. Avait-elle fait erreur ? Ne lui avait-il pas tout dit ? La question restait encore intacte. Il se redressa péniblement, comme-ci son propre corps pesait une tonne, avant de poursuivre sa phrase, émettant le fait qu’il avait un choix à faire. Reprenant ce qu’elle lui avait déjà dit à son sujet, mettant en avant ses facultés de loup pour justifier le choix qui finalement le terrifié. Que pouvait-elle lui dire ? Absolument rien. Laurianna n’avait pas eu à faire de choix et l’unique choix qu’elle avait eu à faire dans sa vie, la louve l’avait fuie encore et encore. Sans aucune limite. Et puis finalement elle lui donnait une ouverture, une possibilité d’avoir une vie qu’il choisirait lui.

Alors qu’un sourire se dessinait sur les lèvres de la louve, il disparut rapidement devant la dernière phrase du deux pattes. Elle devait le mordre ? … Bon d’accord, elle lui avait fait la proposition peu de temps avant, mais est-ce qu’il se rendait compte de ce que cela impliquer ? Tous disaient qu’une transformation était douloureuse et qu’il était impossible pour la personne transformé de ne pas sombrer dans l’inconscience tant la douleur était importante. Beaucoup disait aussi que le lien qui se nouait à ce moment-là entre les deux êtres était particulièrement fort et qu’aucune distance, ou sentiment ne pouvait être aussi fort. Pour beaucoup ce n’était qu’une rumeur, pour d’autre une réalité inexplicable. Pour Laurianna ? Une réponse inconnue, qu’elle ne pensait pas découvrir un jour et pourtant Kael semblait lui offrir une opportunité différente.

Involontairement le nez de la belle se plissa, alors qu’une de ses mains vint enrouler une mèche de cheveu. Perplexe. Devait-elle lui dire « oui » immédiatement, le forcer à prendre du recul et réfléchir à la situation. Ou simplement se transformer le mordre et disparaitre ? Est-ce qu’une transformation impliquerait pour elle, de former la bête qu’elle allait réveiller en lui ? Souhaitait-il passer un peu de temps en la compagnie de la rouquine ? Ou juste être transformé et découvrir le tout par lui-même… Avait-il finalement conscience de tout ce qu’une transformation entraînerait ? Hum, difficile à dire. Laurianna se contenta alors de reculer, d’esquisser un sourire plutôt faible, avant de retourner dans sa réflexion, tout en observant l’environnement. Une chose était certaine, elle ne pouvait pas le transformer ici. Des personnes pouvaient parfaitement passer, imaginer qu’ils étaient témoins d’une attaque d’un Lycan. Ou pire insérer un souci dans la transformation. Non, ici le risque était bien trop élevé, il fallait trouver un coin bien à l’abri des habitations et des regards, ou des hurlements n’inquiéterait personnes… Sans pour autant quitter le territoire d’Oryenna. Hum. Ses lèvres s’entrouvrirent légèrement, laissant entendre le son de sa voix, une voix qui se voulait beaucoup plus sérieuse.

- « C’est d’accord. Mais pas ici, pas maintenant. Je veux que tu prennes le temps d’y réfléchir. Et que si ta décision reste inchangée tu me retrouves dans un endroit plus discret. Connais-tu les landes éternelles ? Disons dans un cycle là-bas ? D’accord ? »